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La Soucca – Quelques enseignements

+ La Soucca - Quelques enseignements :

1°/ Un sanctuaire en miniature :

Le Eliyahou Rabba (Ora'h 'Haïm 630,17) écrit que le Maharach marquait l'ordre des panneaux verticaux de sa Soucca afin qu'ils restent dans la même position d'année en année.
Un précédent à ce concept peut être trouvé en se basant sur le verset : "Tu érigeras ainsi le Michkan, suivant la loi qui t'a été enseignée", et la guémara (Yérouchalmi Shabbath 12,3) qui commente : "Est-ce qu'il existe une "loi" pour ériger les poutres du Michkan? Cela vient nous apprendre qu'une poutre qui a été érigée à l'origine au côté sud devra toujours être place au côté sud."

Le Bikouré Yaakov (Ora'h 'Haïm 630,16) demande : quel est le lien entre la construction du sancturaire et celle d'une Soucca ordinaire?
D'après la vision du Maharach, on peut répondre que la Soucca est un sancturaire miniature, et que le Sanctuaire est une Soucca glorifiée.
Et c'est pour cette raison que pour le Temple, il est fait référence de : "la Soucca de la paix" (cf. Kav haYachar chap.95).

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2°/ Pourquoi construire la Soucca tout de suite après Kippour :

Yaakov s'est préparé à sa rencontre fatidique avec son frère Essav (qui avait l'intention de le tuer) en lui envoyant de somptueux cadeaux dans le but d'apaiser sa colère et de trouver faveur à ses yeux.
Essav a accepté ces cadeaux, et dans un moment d'amour fraternel, il a proposé de voyager avec Yaakov.
Par prudence pour cette camaraderie indésirable, Yaakov est parti de son côté, et Essav a pris ses cadeaux et est retourné à Séïr, laissant Yaakov en paix.
Dans la Torah ce récit se termine par : "Quant à Yaakov, il se dirigea vers Souccot ... il fit des Souccot : c'est pourquoi l'on appela cet endroit Souccot" (Vayichla'h 33,17).

[selon le Tour (Ora'h 'Haïm 417), les 3 fêtes correspondent à nos 3 Patriarches :
- Pessa'h correspond à Avraham (cf. Béréchit 18,6 - où il a préparé des matsot à ses invités, et selon le midrach cet épisode a eu lieu à Pessa'h) ;
- Shavouot correspond à Its'hak (le Shofar qui a sonné au don de la Torah est celui du bélier qui a été égorgé à la Akédat Its'hak, à sa place) ;
- Souccot correspond à Yaakov (cf. verset ci-dessus).]

=> Pourquoi la Torah mentionne-t-elle ces éléments en apparence inutiles (il a construit des Souccot et a appelé cet endroit Souccot)?

Le Zohar (Zohar - Emor 100b) écrit que les descendants de Yaakov refont ce même scénario chaque année à la fin de Yom Kippour.
A la fin de la Néïla, le Satan se propose d'accompagner les juifs et d'être leur gardien et défenseur.
Les enfants de Yaakov ne désire "ni son miel, ni sa piqûre", et demande de prendre congé de sa compagnie.
[A l'image d'Essav,] à Kippour on offre au Satan un séïr la'azazel, et une fois qu'il part avec ce présent, Hachem pardonne les fautes des juifs et Il vient se réjouir avec Ses enfants.
Lorsque les juifs résident dans leur Soucca, Hachem se réjouit avec eux.

Le Panim Yafot (Béréchit 33,9) voit une très belle allusion entre le sé'ir laAzazel et Souccot.
Les lettres qui viennent immédiatement avant celles de : Azazel (עֲזָאזֵל) forment le mot : סוכות (Souccot) [la dernière lettre "tav" précède la 1ere lettre "aléph"].
Cela symbolise que le peuple juif a la capacité de se distancier de leur yétser ara par le biais de l'offrande en Azazel, et d'ainsi mériter les qualités spirituelles inhérentes à la Soucca.
Nos Sages (comme le rav Eliyahou Desslev) affirment que bien que l'offrande en Azazel a cessé avant la destruction du Temple, son message sous-jacent a toujours une implication dans la pratique de nos jours.

Le Rama (Ora'h 'Haïm 625,1) écrit que c'est une mitsva de commencer la construction de la Soucca immédiatement après Yom Kippour.
Certains (comme le Kav haYachar 95,1) affirment que la source de cette coutume est dans le Zohar ci-dessus, qui fait un lien direct entre Yom Kippour et Souccot, le scénario d'Its'hav avec Essav se reproduisant chaque année entre nous (ses descendants) et le Satan.

[en plus de cela, nous faisons preuve de zèle et notre amour envers cette mitsva!]

On peut également citer :
-> Le Arizal dit à partir de la guémara (Soucca 4) que la Soucca sera cachère si elle comporte au moins deux pans /tofanots en forme d'équerre avec un troisième coin. Seulement ce dernier pan de la Souka peut se suffire d'un seul Téfa’h c'est à dire d'une largeur de 10 cm sur toute la hauteur qui devra se tenir à un peu moins de 30 cm du 2e coin. Le Arizal enseigne que cela ressemble à un homme qui vient enlacer son ami avec son bras. Et on sait tous, que le bras comporte deux parties - bras et avant-bras - et la main! De la même manière la Souka représente le 'bras' d'Hachem - si on peut dire – avec sa main qui enlace chacun qui pénètre dans la Souka!
D'après cette magnifique explication on comprendra que la fête de Soukot suit immédiatement les jours de grande Téchouva du début de ce mois.
Après avoir obtenu son pardon : nous sommes reçus à bras ouverts par la Chekhina. (à nous de courir dans les bras de papa Hachem en construisant la Soucca au plus vite après Kippour)

-> Lorsque les juifs sont sortis d'Egypte, ils ont été entourés de Nuées de Gloire.
Le Gaon de Vilna explique qu'au moment de la faute du veau d'or les nuées se sont retirées le 17 Tamouz et ne sont réapparues que bien plus tard lors du Pardon du 10 Tichri. C'est-à-dire que le lendemain de Kippour, Moché commence à demander la contribution du Peuple pour construire le Tabernacle, et d'après le calcul du Gaon de Vilna c'est le 15 Tichri que les offrandes sont collectées. C'est précisément à ce moment que sont revenues
les nuées de gloire sur le campement!
D'après cette explication, la Soucca est construite en souvenir du PARDON de la faute du veau d'or et du début de l'édification du Sanctuaire. Nécessairement on devra donc faire Souccot après
Yom Kippour, le 15 Tichri!

-> Enfin une 3e explication à partir du
Midrach qui enseigne que si le klal Israel avait
reçu la peine de l'exil à Roch Hachana et Kippour,
alors pour prévenir ce terrible décret, les Bné Israel DEVANCENT la punition et sortent de leurs maisons une semaine pour accomplir le décret
d'Hachem!! Ainsi il n'y aura PLUS besoin de les punir l'année à venir!
En cela encore la fête est liée avec le jugement de Rosh Hashana et Yom Kippour!!

-> Le Tsor haMor dit : Souccot suit Roch Hachana et Yom Kippour, puisque nous y célébrons notre jugement méritoire ; vivre une vie sûre et heureuse à l'ombre d'Hachem (symbolisé par la Soucca).

-> A l’issue de Yom Kippour, jour où nous sommes comme des anges, nous sommes fatigués, faibles, du jeûne. Or, une mitsva faite dans la difficulté a beaucoup plus de valeur. Ainsi, on se dépêche de construire la Soucca.
De plus cela matérialise nos belles aspirations de Kippour, et témoigne de la grandeur des hommes par rapport aux anges qui agissent malgré leur libre arbitre (ex: vas-y il y a le temps avant Souccot! Reposes-toi de façon méritée après ce Kippour!)

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3°/ Les Nuées volantes :

Il est écrit : "afin que vos générations sachent que j'ai donné des Souccot pour demeure aux Bné Israël, quand je les ai fait sortir du pays d'Egypte, moi, Hachem, votre D.!" (Emor 23,43)

Le Panéa'h Raza (Emor 23,43) enseigne :
Selon rabbi Yossef ben Kim'hi, le mot "Souccot" ne fait pas référence à des "cabanes", mais à un lieu appelé : Souccot.
Il est écrit : "Les enfants d'Israël partirent de Ramsès, dans la direction de Souccot ; environ 600 000 voyageurs, hommes faits, sans compter les enfants" (Bo 12,37).
Rachi commente : "Soit une distance de cent vingt milles, qu’ils ont franchie en une heure, comme il est écrit : "je vous ai portés sur des ailes d’aigles" (Yitro 19, 4)

=> Quel est le lien entre ce miraculeux voyage express, et le lieu (ville) de Souccot?

Rabbi Yaakov Kouli (Yalkout Méam Loez - Chémot 15,1) répond que la ville a été appelée Souccot suite à la façon miraculeuse dont Hachem a transporté les juifs à leur destination.
Hachem les a entourés de tous les côtés par des Nuées de Gloire, comme s'ils étaient à l'intérieur d'une cabane. Cette "cabane" céleste était en réalité un véhicule en mouvement qui a très rapidement transporté ses passagers comme sur "des ailes d’aigles" (kanfé nécharim).

Le midrach (Yalkout Yéchayahou 503) rapporte que de même que Hachem a fait sortir les juifs d'Egypte avec des Nuées de Gloire, de même Il nous prendra hors de cet exil lors de l'arrivée du machia'h.
A ce moment, les Nuées transporteront les juifs du bout de la terre jusqu'à Jérusalem, comme il est écrit : "[Les nations du monde demanderont étonnées : ] Qui sont ceux-ci, qui volent comme une nuée ... pour ramener de loin tes fils" (Yéchayahou 60,8-9).

Le rav Dessler (Mikhtav méEliyahou - vol.5) note qu'au moment de la guéoula, toutes les technologies modernes deviendront obsolètes. [Avec la venue du machia'h,] les gens communiqueront par télépathie, parcourront de vastes distances en un éclair, et la médecine ne sera plus nécessaire puisque personne ne tombera malade.
Le Yalkout (Yéchayahou 503) ajoute également qu'on n'aura pas besoin de la lumière du soleil ou de la lune, car la Présence Divine nous donnera la capacité de voir même ce qui est caché dans des barriques et dans les pots.

[ => c'est également cela le message sur l'aspect éphémère de la vie matérielle. En effet, certes nous ne sommes que de court passage dans ce monde, mais également le machia'h peut venir à tout moment, et alors tout ce dans lequel on aura mis tellement de valeur n'en aura plus. Que nous restera-t-il alors pour notre éternité?
Lorsque nous sommes dans la Soucca, revivons le voyage dans les Nuées de Gloire, comme une cabane, dans laquelle Hachem nous bichonne. Nous devons s'imaginer qu'il en est de même chaque instant de notre vie où Hachem nous porte, nous permet de vivre et nous comble de ce qu'il y a de vraiment meilleur pour nous. ]

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4°/ Des Nuées ou des cabanes?

Il y a une discussion dans la guémara (Souccot 11b) à savoir si Souccot est en souvenir des Nuées de Gloire ou des cabanes.
Selon le Nétsiv (Haémek Davar - Béaaloté'ha 10,34), les 2 visions sont justes : durant leurs campements dans le désert, les Bné Israël étaient protégés par leur propre tente, alors que lorsqu'ils voyageaient ils étaient recouverts par les Nuées de Gloire.
Cela est sous-entendu dans le verset : "tandis que la nuée divine planait au-dessus d'eux, le jour, à leur départ du camp" (Béaaloté'ha 10,34), mais pas lorsqu'ils étaient stationnés dans le camp.

=> Pourquoi les Nuées de Gloire ne les protégeaient pas pendant leur campement?

Le Targoum (Chir haChririm 2,17) rapporte que lorsque les juifs ont fauté avec le Veau d'or, les Nuées de Gloire sont parties.
Rabbi 'Haïm Kanievsky (Déré'h Si'ha - Chémot 33,11) explique que Hachem n'a pas retiré le manne ou le puits de Myriam, car seul les Nuées de Gloire avaient pour objectif d'offrir une protection. Or, lorsqu'il y a faute, il n'y a pas de protection!

[Suite à la faute du Veau d'or les Nuées se sont retirées le 17 Tamouz et ne sont réapparues que bien plus tard juste après Yom Kippour (qui est le 10 Tichri).]
Rabbi 'Haïm Kanievsky dit que bien qu'alors ils ne méritaient plus les 6 Nuées de Gloire qui les protégeaient de tous les côtés (devant, derrière, 2 côtés, bas & haut), Hachem dans Sa miséricorde leur a fourni une Nuée de Gloire pour les mener pendant leurs déplacements.

[en ce sens, la Soucca témoigne de l'amour et de la compassion d'Hachem à notre égard!]

[par exemple, sur les 7 Nuées : http://todahm.com/2021/09/09/32816 ]

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5°/ Le retour des Nuées :

La mitsva de la Soucca est en souvenir des Nuées de Gloire qui ont protégé les juifs pendant leur séjour dans le désert.
Selon le Gaon de Vilna (Biour haGra - Chir haChirim 1,4), la Soucca ne commémore pas l'apparition initiale des Nuées de Gloire lorsque les juifs ont quitté l'Egypte, mais plutôt elle commémore le retour des Nuées qui avaient temporairement abandonnées le peuple juif après qu'ils aient fauté avec le Veau d'or.

=> Pourquoi commémorons-nous le retour des Nuées de Gloire? N'aurait-il pas été plus logique de se rappeler des Nuées de Gloire qui ont accompagné les juifs à leur sortie d'Egypte?

Le Gaon de Vilna (Adéret Eliyahou - Chémot 34,10) explique :
Le retour des Nuées de Gloire surpasse les Nuées initiales d'un point très important.
Les Nuées originales étaient invisibles aux nations du monde et même de la majorité d'Israël ; c'est uniquement les prophètes parmi les Bné Israël qui étaient capables de les voir.
Lorsque les juifs se sont repentis et ont été pardonné de la faute du Veau d'or, les Nuées de Gloire sont retournées et tout le monde pouvait les voir. Même les nations du monde les voyaient, elles en étaient frappées d'émerveillement et proclamaient : "Qu'est-ce ceci qui s'élève du désert comme des colonnes de fumée, mêlées de vapeurs de myrrhe et d'encens et de toutes les poudres du parfumeur?" (Chir haChirim 3,6).

Ainsi, le retour des Nuées de Gloire démontrait que le repentir des juifs a été fait par amour, et ainsi cela a transformé les Nuées en un objet de mérite et en un signe visible de l'amour abondant d'Hachem pour Sa nation.

[selon la guémara (Yoma 86b), lorsqu’une personne fait téchouva par amour pour Hachem, ses fautes ne sont pas seulement effacées, mais elles sont transformées en mérites.]

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6°/ Le toit de la Soucca :

Le Choul'han Aroukh (Ora'h 'Haüm 531,3) dit que le toit de la Soucca (le scha'h) doit être idéalement construit d'une manière qui nous permet de voir les étoiles depuis l'intérieur de la Soucca.

Nos commentateurs donnent différentes explications sur cette symbolique :
- vivre sous un revêtement mince de toit nous rappelle la nature transitoire de la vie d'un homme sur terre. [Pri Mégadim - Eshel Avraham] ;

- le fait de regarder les étoiles, nous rappelle la grandeur d'Hachem, comme il est écrit : "Levez les regards vers les cieux et voyez! Qui les a appelés à l'existence? Qui fait défiler leur armée [les étoiles] en bon ordre?" (Yéchayahou 40,26) et "Lorsque je contemple tes cieux, œuvre de ta main, la lune et les étoiles que tu as formée" (Téhilim 8,4) ;

- Les étoiles représentent des "étincelles de bonté". En permettant aux étoiles d'être visibles dans la Soucca, la Soucca s'imprègne du flux Divin de bonté.
[Arizal - Pri Ets 'Haïm - Chaar 'Hag haSouccot - chap.3]

- le mot "Soucca" est liée à la vue (Kad haKéma'h - Soucca ; Rachi - Béchala'h 14,24). Par le fait de voir les cieux depuis la Soucca, on devient conscient que Hachem veille sur nous. [Shalmé Moéd - chap.42]
[de même que nous voyons les étoiles dans la Soucca, de même en permanence Hachem nous regarde et prend soin de nous en nous octroyant le meilleur!]

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7°/ Une véritable Soucca :

Après la destruction du 1er Temple, un petit nombre de juifs sont retournés en terre d'Israël.
Ezra et les autres chefs de la Torah ont instruit ces rapatriés [en Israël] : "Sortez ... pour faire Souccot comme il est écrit [dans la Torah]. Le peuple sortit et ils se dressèrent des Souccot, chacun sur son toit ... Toute la communauté de ceux qui étaient revenus de captivité établirent des Souccot et demeurèrent dans ces Souccot ; aussi bien, depuis les jours de Yéhochoua, fils de Noun, jusqu'à ce jour, les enfants d'Israël n'avaient pas agi de la sort. La joie fut donc extrêmement grande." (Né'hémia 8,15-17)

=> Comment est-il concevable que les juifs n'ont pas construit de Souccot des jours de Yéhochoua jusqu'à la destruction du 1er Temple (9 siècles plus tard)?

Rabbi Yossef Shalom Eliyashiv (Kisvé haGrich - Souccot) explique :
L'essence de la fragile, éphémère Soucca est le plus mis en évidence lorsqu'elle est accomplie par un juif en exil.
La Soucca commémore les habitations temporaires que Hachem a fourni aux juifs pendant leur séjour de 40 années dans le désert inhospitalier.
Un juif doit se rappeler où qu'il puisse se trouver, même en exil, que la Présence Divine l'accompagne toujours, de même qu'Hachem a enveloppé avec amour les juifs avec les Nuées de Gloire dans le désert.

[ le rav Eliyashiv dit qu'un de nos derniers prophètes a transmis ce même message à sa génération avant qu'ils ne soient expulsés en exil : "Et tous les peuples vous féliciteront, car vous serez, vous, une terre de délices, dit Hachem" (Mala'hi 3,12).
Comment un juif en exil peut-il être considéré sur "une terre de délices"?
La réponse est qu'en exil un juif vit avec la présence d'Hachem, son propre corps devient "une terre de délices", identique à la terre d'Israël. ]
[On peut citer : "lorsque les juifs ont été exilés, la Présence Divine est partie avec eux" (midrach Eikha 1,32).]

Il est certain que les juifs ont résidé dans des Souccot tout au long du 1er Temple. Néanmoins, puisqu'ils vivaient en paix dans leur terre et qu'ils possédaient toute la bonté matérielle, il leur manquait un profond sentiment de ce que la Soucca représente véritablement.
Cependant, les rapatriés de Bavél étaient soumis à l'oppression et à la persécution de l'exil, et même à leur retour en Israël ils ont trouvé une terre dévastée et entourée d'ennmis de tous les côtés.
Pourtant malgré toutes leurs difficultés, ils sont restés fidèles à Hachem et ont réalisé la mitsva de la Soucca avec une grande joie.
Ces gens ont pleinement actualisé le message de la Soucca et l'ont accompli d'une manière inégalée depuis le moment où le 1er juif est entré en terre d'Israël [à l'époque de Yéhochoua bin Noun].

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8°/ Cas de la pluie dérangeante :

-> Nos Sages (guémara Soucca 25b) disent : "si quelqu'un est dérangé à être dans la Soucca (ex: à cause de la pluie), alors il est exempt de la mitsva"
La guémara (Soucca 28b) donne un exemple de cela lorsqu'une pluie dérangeante rentre dans la Soucca.

Selon le Rama (Choul'han Arou'h - Ora'h 'Haïm 639,7), si une personne décide de s'asseoir dans une Soucca dans de telles conditions, elle ne reçoit pas de récompense pour ses actions, et elle est considérée comme "hedyot" (une personne inférieure).

=> Pourquoi nos Sages dénigrent-ils cette âme qui démontre un sacrifice de soi en tentant de réaliser la mitsva de la Soucca dans des conditions si inconfortables (ex: pluie forte)?

-> Nos Sages (guémara Soucca 28b) dit que cette situation (d'une personne qui s'asseoit dans la Soucca sous la pluie) est comparable à celle d'un serviteur qui vient pour préparer une coupe de vin pour son maître en le diluant avec de l'eau, et le maître prend une cruche d'eau et lui verse sur le visage.
Le Biour Halakha (639) explique que c'est un clair signe de non respect pour le serviteur d'imposer son service à son maître après que son maître lui ait indiqué qu'il ne désire pas son service.

=> Pourquoi la michna ci-dessus ne dit-elle pas uniquement qu'un esclave est venu remettre une coupe à son maître, qui la lui a versée au visage?

Le Gaon de Vilna (Divré Eliyahou - Souca) explique : Roch Hachana et Yom Kippour sont des jours de jugement, où des punitions sévères sont décrétées.
Après ces jours vient la fête de Souccot avec son abondance de mitsvot, comme prendre les 4 espèces et résider dans la Soucca. Toutes ces mitsvot ont pour but de provoquer la miséricorde d'Hachem.
En ne nous permettant pas de faire la mitsva de la Soucca, Hachem nous dit qu'Il ne désire pas adoucir Sa justice/rigueur avec Sa miséricorde.

D'après la kabbale, le vin représente la justice sévère et l'eau représente l'adoucissement par la miséricorde.
La michna ci-dessus emploi le mot : "limzog" (diluer - למזוג) pour indiquer que l'esclave vient pour diluer la coupe de vin tenue par son maître. Israël cherche à adoucir les sévères et durs jugements par la miséricorde/bonté.
Mais si le maître prend la cruche d'eau tenue par l'esclave [l'agent adoucissant] et le verse au visage de l'esclave, aucune dilution [de la rigueur] n'aura lieu.
En ne permettant pas aux juifs de réaliser la mitva de la Soucca, Hachem indique qu'Il ne désire pas contrebalancer la justice par la miséricorde.

-> Toutes les mitsvot sont conforment au principe général : "Ses voies sont des voies pleines de délices, et tous ses sentiers aboutissent au bonheur" (Michlé 3,17).
Puisque Hachem désire que nos mitsvot soient accomplies d'une manière agréable, la Torah nous dispense de manger dans la Soucca lorsque cela nous cause du désagrément.
Le fait de s'asseoir dans la Soucca sous de telles circonstances [desagréables] n'est pas considéré comme méritant, mais plutôt comme de la piété malavisée. [Maharival - 191]

-> Puisque personne n'est obligé de s'asseoir dans la Soucca lorsqu'il pleut, un personne qui le fait quand même : "apparaît comme arrogante", car elle se présente elle-même comme plus pieuses que les autres. [Ra'avyah 597 ; Maharam Padva 39]

-> Certains suggèrent que s'asseoir dans la Soucca tandis qu'il pleut, peut nous conduire à transgresser l’interdit de la Torah de profiter du matériel de la Soucca.
L'unique raison pour laquelle nous avons normallement le droit de profiter de l'ombre de la Soucca est car nous réalisons alors la mitsva de la Soucca.
Cependant, pendant un moment où la mitsva de la Soucca ne s'applique plus (ex: il pleut fort), alors profiter des matériaux de la Soucca serait interdit. [Oneg Yom Tov - Ora'h 'Haïm 49]

-> b'h, également sur ce sujet : http://todahm.com/2014/10/23/souccot-le-saviez-vous ]

Les 4 espèces – Quelques enseignements

+ Les 4 espèces - Quelques enseignements :

1°/ Les big 4 :
-> [Hachem a dit : ] "Par le mérite de prendre les 4 espèces (cf. Emor 23,40), Je Me révèlerai d'abord à vous, Je ferai payer la punition d'Essav, Je reconstruirai le Temple, et J'aménerai le machia'h" (midrach Vayikra rabba 30,16)

=> Comment le mérite de prendre les 4 espèces à Souccot peut-il accomplir de telles choses si énormes?

Le midrach (Vayikra rabba 30,16) dit que les 4 espèces correspondent aux 3 Patriarches et à Yossef :
- l'Etrog = correspond à Avraham.
- le loulav = Its'hak
- Hadass = Yaakov ;
- Arava = Yossef.
Le rav Guédaliah Schorr (Ohr Guédaliyahou - Vayé'hi) explique que Yossef a le statut d'un "quasi-Patriarche" et il partage certaines caractéristiques de nos Patriarches.

-> Rabbénou Bé'hayé (Emor 23,40) explique l'implication de ce midrach : lorsque nous réalisons la mitsva de prendre les 4 espèces, et de les agiter dans toutes les directions, nous implorons Hachem de se rappeler du mérite de nos Patriarches afin qu'Il nous protège par leur mérite.

-> Le Alchikh haKadoch (Emor 23,40) fait le lien entre ces 2 midrach :
- Avraham a été la 1ere personne à laquelle Hachem est apparu et qui a réussi Sa mission sur terre. Par ce mérite, Hachem se révélera tout d'abord aux Bné Israël.

- Le midrach (Béréchit rabba 56,5) rapporte que lorsque Avraham attacha Itsh'ak sur l'autel, Hachem a attaché les puissances angéliques, qui représentent les nations du monde, sous la domination d'Israël.
C'est pourquoi par le mérite d'Its'hak, Israël va également vaincre son dernier ennemi, Essav.

- Le futur Temple sera construit par le mérite de Yaakov.
Le Alchikh haKadoch (Emor 23,40) écrit que le 1er Temple a été construit par le mérite d'Avraham.
Puisque Avraham a donné naissance à l'ignoble Ichmaël, Hachem a permis aux descendants de contribuer à la destruction du 1er Temple (cf. guémara Yérouchalmi Taanit 4,5).
Le 2e Temple a été construit par le mérite d'Its'hak. Puisque Its'hak fait naître Essav le racha, la destruction du 2e Temple sera menée par les mains d'Essav.
Le 3e Temple sera construit par le mérite de Yaakov. Puisque tous les enfants de Yaakov sont des tasdikim, le 3e Temple va durer pour l'éternité.

- Yossef sera le signe avant-coureur de la délivrance finale.
Machia'h ben Yossef, le machia'h qui descend de Yossef, va apparaître le premier pour annoncer la guéoula finale. Cependant, il se fera tuer dans la guerre de Gog et Magog, et la délivrance totale sera amenée par le Machia'h qui descend de David.
C'est en allusion dans l'arava qui se fane/sèche avant les 3 autres espèces.
Le Alchikh haKadoch ajoute de façon réconfortante que bien que Machia'h ben Yossef sera tué pendant la guerre de Gog et Magog, il réssuscitera à l'arrivée de Machia'h ben David.

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2°/ Le sceptre Royal :

-> "Il existe sur terre 4 êtres tout petits, et qui sont sages par excellence" (Michlé 30,24)
Le midrach (Tan'houma Emor 29) commente : "cela fait référence aux 4 espèces qui sont prises à Souccot.
Bien que ces espèces apparaissent petites et insignifiantes aux yeux de l'homme, elles sont importantes devant Hachem, car elles témoignent du mérite de la nation juive et Son amour pour elle."

-> Bien que les 4 espèces semblent être similaire aux autres formes de végétaux, elles sont en réalité une classe spéciale à part.
Le midrach (Béréchit rabba 10,6) enseigne que chaque arbre, chaque arbuste ou brin d'herbe a un ange céleste qui lui est désigné, lui fournissant ses forces de vie et sa subsistance.
Le Séder haYom (Kavanat haLoulav véAgoudato) ajoute que la seule exception concerne les 4 espèces, qui ne dépendent pas d'un ange mais c'est Hachem qui s'occupent directement d'elles.
Le Séder haYom conclut : en prenant ces 4 espèces à Souccot, nous témoignons que nous sommes la nation d'Hachem, et qu'aucune force céleste ou terrestre n'a de pouvoir sur nous.

=> Comment est-ce ainsi?

Le 'Hida ('Hadré Béten - Béaaloté'ha 11) explique que le concept de téchouva ne s'applique qu'aux juifs.
Ceci est dû au fait que la relation entre les non-juifs et Hachem est celle d'un serviteur avec le roi. Or, selon la guémara (Kétoubot 17a), il y a un principe dans la loi juive que le roi ne peut pas pardonner le manque de respect à son honneur.
Cependant d'après la guémara (Kidouchin 32a), un père peut pardonner le manque de respect de son enfant.
La relation entre le peuple juif et Hachem est celle d'un Père avec son fils.

Le 'Hida (Roch David - Emor) enseigne que les 4 espèces (dont le loulav) sont comparables au sceptre du roi, puisque les 4 espèces relèvent directement et exclusivement d'Hachem.
Si un serviteur prend en main le sceptre du roi, il serait sommairement exécuté pour son comportement de traite (porter atteinte à l'honneur du roi).
Cependant, le fils du roi peut prendre le sceptre de son père sans être puni pour cela.
Nous avons reçu l'ordre de prendre les 4 espèces à Souccot pour prouver que nous sommes les enfants du Roi, qui a permission de tenir le spectre spécial du Roi.
Et en tant qu'enfants du Roi, nos mauvaises actions nous sont pardonnées de la même façon qu'un parent pardonne les mauvaises actions de ses enfants après qu'ils aient manifesté des remords.

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3°/ Les 4 espèces = en souvenir du Temple :

Il y avait une grande différence entre la réalisation de la mitsva du loulav dans le Temple (beit hamikdach) ou bien ailleurs.
Lorsque l'on prenait le loulav dans le Temple, il y avait une mitsva supplémentaire d'être joyeux, comme il est écrit : "vous vous réjouirez [avec les 4 espèces], en présence d'Hachem [c'est-à-dire au Temple]" (Emor 23,40).

=> Pourquoi peut-on ressentir une joie pure uniquement en tenant les 4 espèces à proximité du Temple?

Rabbi Shlomo Zalman Auerbach (Halikhot Shlomo 11,120) explique que cette joie spirituelle est le résultat d'atteindre une unité complète entre les juifs.
Les 4 espèces représentent l'unité des différents groupes de juifs, et l'unique endroit où l'on pouvait arriver à cela à la perfection était à l'intérieur du Temple.

-> Selon la Torah, c'est uniquement dans le Temple que que l'on pouvait prendre le loulav tous les jours de Souccot. Dans tous les autres endroits, on ne le prenait que le 1er jour.
Après la destruction du Temple, rabbi Yo'hanan ben Zakaï a institué que le loulav soit pris tous les jours de Souccot (à l'exception de Shabbath), partout dans le monde.
La motivation de cela est basée sur le verset : "cette Sion dont personne ne se soucie [de son bien]" (Yirmiyahou 30,17) = cela implique qu'il convient de chercher le bien de Sion en commémorant la manière dont le loulav était pris au Temple. [guémara Roch Hachana 30a ; ainsi que guémara Souccot 41a]

=> Comment rabbi Yo'hanan ben Zakaï a pu promulguer que prendre le loulav à Souccot va encourager les gens à "chercher Sion" et à prier pour son bien?

Le Ram’hal (Messilat Yécharim - chap.19) explique que la commémoration de rabbi Yo'hanan n'a pas était établi comme une fin en soi, mais plutôt son but était que les gens se rappellent de la joie qui existait au Temple et qu'ils soient ainsi inspirés à prier pour sa restauration.

-> Le Sfat Emet (5652) commente ce passage de la guémara :
"cette Sion dont personne ne se soucie [de son bien]" (tsion hi dorech én la - Yirmiyahou 30,17)
[litt. "dorech" = rechercher]. Cela signifie qu'en "recherchant" (dorech) le Temple, nous pouvons atteindre le même accomplissement spirituel que le Temple lui-même fournissait.
Le prophète Yirmiyahou écrit ailleurs : "nos danses joyeuses sont changées en deuil" (Eikha 5,15). Le cri plaintif du prophète peut aussi être interprété dans un sens plus positif : notre deuil sur la destruction du Temple a le même effet sur nos âmes que sa réjouissance pendant qu'il existait.
Ainsi prendre le deuil du Temple de nos jours, nous permet de toujours en ressentir les effets!

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-> Le rav Moché Feinstein (Darach Moché) enseigne qu'une personne chérit pleinement un objet qui lui appartient.
C'est pourquoi la Torah nous demande de posséder personnellement les 4 espèces : afin d'avoir une joie maximale en faisant la mitsva.

Le rav Feinstein explique que c'est pour cette raison qu'il y a une mitsva d'écrire son propre Séfer Torah ou bien d'acheter des livres [séfarim] (selon l'avis du Roch, cité par le Tour - Yoré Déa 270).
En effet, bien qu'une personne peut réaliser la mitsva d'étudier la Torah en empruntant un livre, l'affection de la mitsva d'étudier la Torah requiert que nous possédions le livre.

En ce sens aussi, Rachi (Pin'has 27,1) explique les filles de Tsélof'had ont demandé à Moché une portion de la terre d'Israël, car la terre était très précieuse à leurs yeux.
Pourquoi leur était-il nécessaire de posséder la terre? Ne pouvaient-elles pas se suffir d'y vivre?
Le rav Feinstein explique qu'on ne peut chérir pleinement ce que l'on ne possède pas.

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4°/ Une fois qu'une personne a trouvé un loulav et une étrog cashers, combien de temps doit-elle consacrer à trouver des 4 espèces plus beaux, si à la place ce temps serait consacré à étudier la Torah?

-> Le 'Hazaon Ich ('Hout Shani - Souccot) recherchait uniquement un ensemble des 4 espèces qui soit casher, et rien de plus.
Il préférait avoir un ensemble casher basique, et utiliser son temps pour étudier la Torah.

-> Rabbi 'Haïm Kanievsky (Sim'hat Israël - vol.2) statue de même qu'une personne qui si à la place elle étudierait, doit chercher un ensemble des 4 espèces qui soit casher, et elle n'est pas obligée de rechercher davantage.

-> Rabbi Binyamin Zilber (Az Nidb'rou - vol.13) écrit : "Nous voyons qu'il y a des gens qui perdent des heures pour essayer d'avoir un magnifique ensemble des 4 espèces. Leur recherche excessive va parfois même provoquer des dommages dans la marchandise de loulav de vendeurs, leur entraînant d'être disqualifié à l'utilisation.
[ex: une personne veut bien faire, mais à force de manipuler des loulav, elle peut indirectement les abîmer, et ainsi causer un dommage pour le vendeur]
Si une personne dont l'étude de la Torah est son gagne-pain me demandait s'il convient de dépenser un temps excessif pour rechercher un beau loulav et étrog, au détriment de son étude de la Torah, je lui conseillerais ... d'acheter un simple ensemble [casher des 4 espèces] et il recevra une récompense céleste pour cela".

-> D'un autre côté, rabbi Yaakov Kamenetsky (béMekhitsat rabbéou) a une autre approche, et il dit : "Je ne suis pas capable d'offrir le montant exact de temps qu'on doit passer à rechercher le plus bel étrog. Cependant, chercher un étrog méhoudar n'est pas moins important qu'une autre mitsva de nos Sages (déRabbanan), pour laquelle on doit investir du temps au dépend de notre étude de la Torah".

[n'oublions pas également que cela ne doit pas se faire au détriment de la mitsva d'acheter un cadeau à notre femme, des sucreries à enfants, ...]

Hochaana Rabba = la force de la prière où l’on se repose à 100% sur Hachem

+ Hochaana Rabba = la force de la prière où l'on se repose à 100% sur Hachem :

-> "Le 7e jour de Souccot est la fin du jugement du monde, lorsque des missives sont envoyées de la Maison du Roi. Ce jour-là, le Roi ordonne que les missives soient remises au [messager] désigné ...
Le premier jour du mois [Roch Hachana] est le début du jugement et son aboutissement est ce jour-là ."
[Zohar - Tsav 31b]

-> Dans ce passage, le Zohar nous enseigne qu'après les Yamim Noraim (lorsque le jugement divin est "inscrit" à Roch Hachana et "scellé" à Yom Kippour), une étape supplémentaire de jugement intervient.
Cette étape finale est Hochaana Rabba, où le jugement prononcé pendant les Yamim Noraim est exécuté par la remise de "missives".
=> Pourquoi le jugement des Yamim Noraim n'est-il pas exécuté immédiatement après avoir été scellé?
Ceci est d'autant plus étonnant que les jours qui suivent Yom Kippour ne sont pas consacrés au repentir et aux prières, comme les 10 jours de Roch Hachana à Yom Kippour, mais à la fête. Quel est le bénéfice du jugement final rendu à la fin de ces jours-là?

-> Rabbi Dovid Hofstedter (Darach David - Moadim) enseigne :
L'un des thèmes de la fête de Souccot est la foi du peuple juif en la Providence d'Hachem (hachga'ha pratit) et Son contrôle exclusif de chaque détail de la vie.
Rabbénou Azaria Figo (Bina léIttim - vol.1 drouch 16) explique qu'à leur sortie d'Egypte, les Bné Israël devaient encore se débarrasser des fausses croyances héritées des égyptiens qui attribuaient tous les événements aux forces de la nature, elles-mêmes dominées par les étoiles et les constellations.
Pour "guérir" le peuple juif de ces croyances, D. le fit errer dans le désert pendant 40 ans sous la protection des Nuées de Gloire. Cette expérience conduisit les Bné Israël à reconnaître qu'ils étaient constamment accompagnés par la Providence divine et que les prétendues forces de la nature n'avaient aucun effet sur eux.
Le rav Azaria Figo explique que, le monde ayant été créé en Tichri, D. décréta que le peuple juif observe une mitsva spécifique pendant ce mois, afin de s'imprégner de la foi que les événements du monde sont déterminés par la Providence divine indépendamment des lois de la nature.
Cette mitsva est la soucca, qui demande à chaque juif de "sortir, sous le ciel, et de déclarer qu'il ne craint pas [les forces de la nature] et ne les considère pas comme significatives. Couvert et entouré par la 'soucca des Nuées de Gloire, il s'abrite dans l'ombre de D."

[en ce sens, un élève du Ktav Sofer, le rav 'Haim Ehrentreu (dans son Komèts Hamin'ha) écrit : "Les 3 principes de émouna énumérés par Rav Yossef Albo dans le Séfer Ha'ikarim sont : l'existence de D. l'origine divine de la Torah, et la Providence divine.
A Pessa'h, nous implantons en nous la foi en l'existence de D., à Shavouot, la foi en l'origine divine de la Torah, et à Souccot, la foi en la Providence divine en quittant notre maison et en entrant dans nos soucot, en nous asseyant sous le ciel et indiquant que nous sommes dans les mains de D. et non soumis à l'homme. La soucca est une demeure temporaire et le fait que les végétaux dont on fait le sekhakh aient poussé dans le sol nous apprend à ne pas compter sur l'œuvre de l'homme mais seulement sur Hachem" ]

A Souccot, lorsque les Juifs sont assis dans leurs souccot, dans "l'abri" de D., pour ainsi dire, ils se trouvent dans un état comparable à celui des 10 Jours de Repentir : "Cherchez D. lorsqu'Il est présent, appelez-Le quand Il est proche" (Téhilim 105,4).
Il existe cependant une différence entre ces deux époques :
- pendant les 10 Jours de Téchouva, l'état de proximité à D. est créé, pour ainsi dire, par Hachem Lui même, du seul fait de Sa Présence, même si les Bné Israël ne L'appellent pas.
Pendant les Assérèt Yémé Téchouva, le peuple juif peut obtenir la pitié divine par ses prières même s'il n'a pas encore atteint le niveau de L'appeler "en vérité", car c'est un moment où D. est proche et accessible.
- à Souccot, par contre, comme le jugement des Yamim Noraïm est déjà scellé, le juif doit d'abord absorber le message de la mitsva de soucca et cultiver sa foi en la Providence divine.
Il doit atteindre la conscience que les forces de la nature n'ont aucune signification et s'en remettre uniquement à D. pour tous ses besoins. Il est ensuite capable d'appeler Hachem sincèrement, en se rapprochant de D., et comme le promet le verset, D. répond à tous ceux qui L'appellent "en vérité".

[cette approche peut permettre de résoudre une contradiction apparente dans le verset : "Hachem est proche de tous ceux qui L'appellent, de tous ceux qui L'appellent en vérité" (Tehillim 145,18).
Le Alchikh haKadoch montre que la première moitié de ce verset (Hachem est proche de quiconque L'appelle) semble contredire la 2e moitié : Il est proche seulement de ceux qui L'appellent "en vérité". D'après notre discussion, la première moitié du verset s'applique aux Assérèt Yémé Téchouva, où Hachem est "proche" de tous ceux qui prient, pour la simple raison que ces jours ont un potentiel spirituel important.
La 2e moitié du verset évoque Souccot, où l'homme doit cultiver la foi pour se rapprocher de D. ]

[la Soucca est appelée : "tsila dim'Eménouta" (l'ombre de la émouna) - Zohar Emor 103b
D'une certaine façon ce monde matériel a tendance à nous chauffer (symbole de nos envies et du fait de gonfler notre égo), et pendant Souccot on se met à l'ombre de la émouna, pour se rafraîchir l'esprit, et de nouveau votre la vie avec Vérité, renforçant notre confiance en papa Hachem. ]

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+ Renverser le décret :

Nous sommes maintenant en mesure de comprendre que le jugement divin à Yom Kippour soit suivi d'un répit avant son exécution. Même après le jugement des Yamim Noraim, il est encore possible d'obtenir la pitié divine pour empêcher l'exécution du décret ...
La dernière étape du jugement (l'envoi des missives) est le 7e jour de Souccot, car à ce moment-là, chaque juif a passé toute la fête dans la soucca (l'abri de la foi), et a eu tout le loisir de développer une foi ferme en la Providence de D.
Cette foi peut le mener à une proximité avec Hachem et à un dévouement sincère envers Lui. Lorsqu'une personne développe ces qualités, ses prières peuvent annuler toute mauvaise sentence.

Nous trouvons un appui à cela dans les derniers versets des passages de Hochanot récités chaque jour de Souccot : "Puissent les propos par lesquels j'ai supplié D. être proches d'Hachem, notre D., jour et nuit, afin qu'Il rende la justice en faveur de Son serviteur et de Son peuple Israël, [qu'Il satisfasse] le besoin de chaque jour en son jour, afin que toutes les nations du pays sachent que Hachem est D., il n'y en a point d'autre" (I Mélakhim 8,59-60).
=> A Souccot, nous nous imprégnons de la foi en le contrôle divin absolu sur chaque événement, cette foi nous conduisant à prier le cœur pur et avec un sentiment de dépendance totale en D.
Rien ne peut empêcher une prière empreinte de foi sincère et donc "proche d'Hachem" d'atteindre le Trône de Gloire.
Par ces mots des Hochanot, nous supplions D. que nos prières soient toujours ("jour et nuit") aussi "proches d'Hachem" qu'à Souccot et qu'Il réponde en "rendant la justice" envers nous et le peuple juif, jusqu'à ce que le monde entier reconnaisse que D. est le Maître du monde.

La Soucca = commémoration du dévouement des juifs à la volonté divine

+++ La Soucca = commémoration du dévouement des juifs à la volonté divine :

+ "Dans des Souccot vous habiterez pendant 7 jours ; tous les habitants d'Israël habiteront dans des Souccot" (Emor 23,42)

-> Le Zohar (Emor 103a) commente :
" 'Chaque citoyen d'Israël habitera dans des souccot' [enseigne que] quiconque provient des racines et du tronc saints d'Israël 'habitera dans des souccot', étant abrité par la émouna.
Une personne ne provenant pas des racines et du tronc saints d'Israël ne doit pas y habiter et il lui faut quitter l'abri de la émouna."
[d'un point de vue halakhique, il n'est pas interdit à un non-juif de pénétrer dans une Soucca]

Ainsi selon le Zohar, "chaque citoyen d'Israël habitera dans des souccot" enseigne que seul un juif est autorisé à habiter dans la soucca.
[A travers toutes les générations, d'importants Rabbanim ont veillé à empêcher les non-juifs d'entrer dans leur soucca. En effet, le Chakh (dans son commentaire sur la Torah - Emor 23,43) dit : "Il ne faut pas permettre à un non-juif d'entrer (dans la soucca) parce que la soucca est l'abri de la foi ; comme un non-juif n'a pas de foi, la kédoucha est chassée [par sa présence]".]

=> Pourquoi la Torah réserve-t-elle la mitsva de soucca, plus que les autres, à ceux qui possèdent la sainteté du peuple juif?
De plus, pourquoi le Zohar emploie-t-il les termes inhabituels : "quiconque provient des racines et du tronc saints d'Israël" et ne dit-il pas simplement "tout descendant d'Israël"?

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-> La guémara (Avoda Zara 3 a-b) raconte que dans le futur, les nations non-juives prétendront que, si on leur avait donné la Torah, elles l'auraient observée et auraient mérité la même récompense que le peuple juif. Hachem leur répondra : "Sots! Celui qui travaille la veille de Shabbat aura à manger le Shabbat. Celui qui ne travaille pas la veille de Shabbat, que mangera-t-il le Shabbat? J'ai cependant une mitsva facile appelée la soucca ; allez l'accomplir".
La guémara poursuit en racontant que les non-juifs construiront des souccot, puis D. fera poindre sur elles les puissants rayons du soleil. Tous les non-juifs donneront un coup de pied à leur soucca et la quitteront, montrant leur mépris pour les mitsvot.

-> Rabbi Dovid Hofstedter (Darach David) enseigne :
la guémara (Soucca 11b) explique que : la soucca commémore les Nuées de Gloire entourant le camp juif dans le désert. [d'après Rabbi Eliézer]
[d'après Rabbi Akiva, il s'agit de réelles cabanes (Rachi : en protection chaleur soleil du désert). Selon le Séfer haTodaah, il est possible que les 2 avis soient vraies. Au début, les juifs ont construit des édifices physiques, et en récompense de leur don de soi d'avoir quittés l'Egypte dans des maisons aussi temporaires et sans se plaindre, Hachem les a alors enveloppés dans les Nuées de Gloire. (la Soucca symbolise la confiance totale des juifs en Hachem (au point de tout quitter pour partir sans nourriture/boisson dans le désert chaud, rempli d'animaux mortels, ...), et l'amour réciproque d'Hachem à leur égard.)]

Les Nuées de Gloire ont été le premier miracle survenu dans le désert avant l'ouverture de la Mer Rouge, le Don de la Torah, la manne et le puits de Myriam.
Les Nuées étaient donc les toutes premières manifestations de la Présence Divine parmi les Bné Israël depuis l'alliance établie avec le peuple juif à sa sortie d'Egypte, lien éternel entre le peuple juif et son Père céleste.
Les Nuées de Gloire représentaient donc l'alliance de D. avec les Bné Israël. Les membres d'une même alliance sont, par définition, unis par un but et une volonté communs symbolisés par les Nuées de Gloire.
Hachem nous a ordonné de commémorer ces Nuées chaque année en construisant des souccot afin de renouveler le signe de notre alliance éternelle avec Lui et de nous rappeler notre désir profond d'agir selon la volonté divine.
[...]

Hachem choisira donc la mitsva de soucca pour mettre les nations du monde à l'épreuve parce qu'elle commémore l'alliance éternelle scellée entre D. et les Bné Israël.
Lorsque les nations expriment leur désir d'appartenir, elles aussi, à cette alliance et d'avoir l'occasion d'accomplir les commandements, D. utilisera cette mitsva pour démontrer qu'elles n'en sont pas dignes.
Seules les personnes dont le seul désir est de faire la volonté de leur Créateur sont dignes de contracter une alliance avec D.

Hachem appelle la mitsva de soucca "une mitsva facile" car elle est "facile" pour le peuple juif car il désire accomplir la volonté de D., se rapprocher de Lui et sentir Sa présence, comme il l'a fait dans le désert.
La mitsva de soucca n'entrainant pas une grande dépense ou un effort particulier, la réticence des non-juifs à l'accomplir ne peut pas être attribuée à un manque de force physique ou de ressources financières. Une seule raison justifie leur échec : ils n'ont pas de désir à accomplir la mitsva. S'ils le voulaient vraiment, ils en auraient été tout à fait capables.
Comme l'explique le Birké Yossef (Ora'h 'Haïm 640,4), il fait parfois chaud à Souccot, mais l'amour du peuple juif pour cette mitsva est si grand qu'il ne tient absolument pas compte de l'inconfort physique et reste donc tenu de l'accomplir.

Les non-juifs, étant dérangés par la chaleur, leur inconfort les dispense de cette obligation.
Leur manque d'intérêt se manifeste par la façon dont ils quittent la soucca : au lieu d'éprouver de la peine d'être incapables d'accomplir la mitsva, ils iront jusqu'à donner un coup de pied à la soucca.
La guémara dit de plus : "Chacun d'eux donnera un coup de pied à sa soucca et la quittera, comme dit le verset : 'Déchirons les courroies de son joug et débarrassons-nous de ses cordes!' (Téhillim 2,3)".
Les non-juifs chercheront à se débarrasser de cette obligation, comme l'explique Rachi : "En d'autres termes : 'Débarrassons-nous de la mitsva de soucca qui nous a été imposée'".
Là, les nations sont nettement différentes du peuple juif, qui lui, éprouve un désir intense d'accomplir les commandements de D. et une grande tristesse de devoir quitter la soucca si les conditions climatiques lui sont difficiles à supporter.

Il est à présent facile de comprendre pourquoi la différence entre juifs et non-juifs est mise en évidence par la mitsva de soucca.
Le désir inné et l'empressement de faire la volonté divine est un trait spécifiquement juif. Lors de l'alliance avec D., la volonté du peuple juif était tout à fait en harmonie avec la volonté divine.
Seule une personne capable de cette soumission acquiert le privilège de séjourner dans la soucca. Sans désir sincère de faire la volonté de D. un non-juif est incapable d'accomplir la mitsva convenablement.

Cette distinction nous donne une perspective supplémentaire pour comprendre la réponse de D. aux non-juifs : "Sots! Celui qui s'efforce la veille de Shabbat aura à manger le Shabbat. Celui qui ne travaille pas la veille de Shabbat, que mangera-t-il le Shabbat?".
Dans son sens littéral, elle signifie ceci : de même qu'une personne qui n'a rien préparé pour Shabbat n'aura rien à manger le Shabbat, les nations non-juives n'auront ni mérite ni récompense en accomplissant les mitsvot après la venue du Machia'h.
Il existe peut-être une autre dimension : les juifs sont capables de rester dans la soucca sans éprouver d'inconfort malgré la chaleur, ce que les non-juifs ne peuvent pas faire. Pourquoi?
Parce que le peuple juif s'y est "préparé" au cours des générations. Les juifs ont connu de nombreuses périodes pénibles depuis le début de leur histoire (ex: à l'époque de nos Patriarches et des tribus et pendant l'exil d'Egypte). En résistant à ces épreuves et en gardant sa foi en D., le peuple s'est rendu digne de Son alliance.
A la suite de cette alliance, la volonté du peuple juif et celle de D. sont éternellement et inextricablement entrelacées. Le désir le plus profond du Juif sera toujours d'accomplir la volonté de D. au point qu'il n'est pas dérangé par la difficulté physique que l'accomplissement d'une mitsva peut exiger de lui.

Les nations du monde n'ont jamais connu les mêmes époques éprouvantes que le peuple juif. Ainsi, même lorsque les nations expriment leur désir de faire la volonté de D. ce désir provient non pas d'une aspiration authentique à Le servir, mais parce qu'elles ont tout à gagner à le faire.
Et un désir semblable de servir D. ne deviendra pas chez elles une seconde nature. Leur manque de motivation authentique sera suffisant pour les décourager d'accomplir une mitsva. Confrontés au plus petit obstacle, à la plus petite difficulté, ils iront jusqu'à donner un coup de pied à la mitsva.
Lorsque D. blâmera les nations de ne rien avoir "préparé la veille de Shabbat", il sera trop tard pour qu'elles cultivent la capacité du peuple juif à accomplir les commandements divins en toutes circonstances, capacité qui découle de leur désir pur de servir Hachem et de se soumettre à Sa volonté.

=> Nous pouvons à présent comprendre aussi pourquoi le Zohar emploie des termes si inhabituels lorsqu'il dit que la mitsva de soucca est limitée à "quiconque provient des racines et du tronc saints d'Israël". Les "racines" et le "tronc" du peuple juif sont les Avot, les Chévatim (tribus) et leurs descendants immédiats qui ont connu l'exil et l'asservissement en Egypte.
Ces générations ont posé les fondements permettant au peuple juif de forger une alliance éternelle avec D. et l'ont à jamais imprégné du désir d'accomplir la volonté divine.
Puisque la soucca commémore cette expression de notre dévouement à la volonté divine, il est compréhensible que le Zohar explique l'observance de cette mitsva par l'appartenance du peuple juif aux "racines" et "au tronc" de la sainteté.

+ "A 4 périodes de l’année le monde est jugé : A Pessa'h sur les céréales, à Shavouot sur les fruits de l’arbre, à Roch Hachana tous ceux qui viennent au monde défilent devant Lui comme les agneaux du troupeau que l’on fait passer un à un pour les recenser.
A la fête de Souccot, ils sont jugés sur l'eau."
[michna Roch Hachana 1,2]

-> Le Sfat Emet (5663) enseigne :
Ce jugement sur l'attribution des précipitations de pluie dont bénéficieront les terres durant l'année à venir, peut également être compris comme faisant référence à la Torah, la source ultime de notre nourriture et notre croissance spirituelle.
La part de chaque juif dans la Torah, sa capacité de croissance et de développement personnel est déterminée à Souccot.

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["L’eau ne fait référence qu’à la Torah" - guémara Avoda Zara 5b – én mayim ella Torah
ainsi, le jugement de l'eau à Souccot, va impacter nos précipitations à venir d'eau matérielle et spirituelle.]

+ Nous mettons tout d'abord les téfilin de la main = qui représentent la soumission de notre cœur à Hachem à Pessa'h ; puis les téfilin de la tête = qui représentent la soumission de notre esprit à Hachem par la Torah à Shavouot.
De plus, nous enfilons le talit = qui symbolise que Hachem nous protège, à l'image des Souccot. [Nuées de Gloire de protection]
Ainsi, notre accomplissement quotidien de ces mitsvot (téfilin, talit) nous donne l'opportunité d'attirer sur nous l'influence des Yom Tov (Pessa'h, Shavouot, Souccot) dans nos vies tous les jours de l'année.
[Sfat Emet - 5642]

-> La cérémonie [du puisage de l'eau destinée à la libation] était accomplie au Temple dans une joie intense tous les soirs de 'hol hamoed.
Pour commémorer cette réjouissance, nous allumons de nombreuses lampes et bougies, nous chantons et jouons d'instruments de musique dans les synagogue à 'hol hamoed, comme on le faisait au Temple.
Si nous accomplissons cette mitsva comme il convient, nous sommes assurés d'avoir l'occasion de nous réjouir toute l'année. Car, pendant l'année, un homme est traité selon la façon dont il se conduit pendant la fête de Souccot.
S'il est empli de tristesse, il le restera toute l'année. Par contre, s'il se réjouit, éprouve du contentement et oublie ses problèmes, c'est un signe qu'il sera joyeux toute l'année à venir et que la tristesse et les soupirs le quitteront.
[Méam Loez - Pin'has 29,35-39]

Les fêtes juives

Il est rapporté dans les écrits du Arizal qu'à chaque moment spécial de l'année comme Pessa'h, Shavouot et Souccot, les choses que nous célébrons se produisent de nouveau [comme à l'époque].
A Pessa'h, nous quittons l'Egypte. A Shavouot, nous recevons la Torah. Et il en est de même pour chacune des autres fêtes [juives].
[Méor Enayim - Yitro]

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+ Les fêtes juives :

-> Les fêtes juives sont appelées "moadim", terme que l’on traduit littéralement par "rendez-vous."
Les fêtes sont des rendez-vous dans le temps.

-> Les fêtes juives sont appelées aussi : " 'haguim" (חגים), provenant de : " 'houg" (חוג) qui signifie : un cercle.
En effet, ce sont des moments d'union entre les enfants (tous les juifs) et leur papa (Hachem).

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-> "zman sim’haténou (le temps de notre joie) : les fêtes sont non seulement des moments de réjouissance, mais elles sont également des sources de joie et d'inspiration pour le restant de l'année"
['Hidouché haRim]

-> "Chacune des fêtes juives apporte avec elle un cadeau spirituel qui nous inspire durant toute l’année."
[le Nétivot Chalom]

-> "Les moadim (rendez-vous) interrompent les activités ordinaires de notre vie et nous impulsent un nouvel état d'esprit, de la force et de l'inspiration pour le futur, en revivifiant les idées sur lesquelles notre vie est fondée."
[Rabbi Shimshon Raphaël Hirsch - 'Horeb - chap.23]

-> Les Yom Tov sont des jours de fête qui illuminent le monde en reflétant le Or haGanouz, une lumière d'une intensité unique créée par Hachem au Commencement, mais dorénavant réservée aux tsadikim dans le monde futur.
[le Sfat Emet - rapportant le Zohar (paracha Emor) ]

-> Selon le rav Shimchon Raphaël Hirsch ('Horev) : "Les moadim (convocations), moments de rencontre, nous invitent à nous consacrer totalement à la réflexion et à assimiler parfaitement les idéaux qu'ils recèlent.
De même que dans l'espace, "moèd" désigne un endroit fixe où les gens se rassemblent dans un but précis [comme le Ohel Moèd], ainsi dans le temps, ce terme désigne un moment appelant à se rassembler pour exercer un même activité, spirituelle dans notre cas ... Rompant avec la monotonie du quotidien, les "moadim" nous font acquérir l'esprit, la force et le désir de persévérer, en rafraîchissant les principes sur lesquels est fondée notre existence et en effaçant les effets négatifs de nos activités routinières parfois néfastes pour notre corps et notre esprit.
Cette rupture restaure notre pureté et nous permet d'espérer la bénédiction."

-> "Voici les moadé de Hachem que vous proclamerez (achèr tikréou otam) convocations saintes" (Emor 23,37)
Selon le midrach : "achèr tikréou otam" (vous les proclamerez) peut être lu : "achèr tikréou atèm" (vous proclamerez vous-même).
Ainsi, on doit s'appeler, se convier soi-même au moment des fêtes (moadim), pour vraiment vivre des retrouvailles uniques avec Hachem, et non les accomplir extérieurement par habitude, laissant alors seul Hachem pendant ces moments propices pour s'unir .

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"A chaque fois que nous célébrons un Yom Tov, la même influence propre à cette fête nous affecte d’une manière identique à celle présente à l’origine, où moment où le miracle s’est produit."

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Pourim]

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-> Le temps (ainsi que l'espace) est une création matérielle. Il est comparable à un tuyau par lequel Hachem véhicule différents flux spirituels, propres à la période dans laquelle nous nous trouvons, et qui permettent à nos âmes de s'élever si nous savons comment en profiter.
A chaque jour correspond une influence spécifique.

Les fêtes de l'année juive ne doivent donc pas être considérées comme de simples commémorations historiques ; en réalité les événements du passé ne sont que des indicateurs de la nature du jour dans lequel nous nous trouvons et révèlent quel genre de potentiel spirituel il renferme.
Ainsi, bien qu'elles fassent référence au passé, l'essentiel des fêtes juives est donc le moment présent ; l'objectif est que nous arrivions à saisir les différentes possibilités qu'Hachem nous offre lors de chaque époque spécifique.
Ceci nous permettra de parfaire notre âme, nos traits de caractère et de nous rapprocher de D., et ce de façon différente à chaque fête.

[d'après le rav Friedlander - au nom du Ram'hal]

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+ Un Yom Tov caractérisé de "mikra kodéch" (מקרא קדש - une convocation sainte). [ex: comme nous le disons dans le kidouch du jour]
Le terme מקרא (mikra) signifie non seulement que le jour est appelé saint, mais aussi que le jour lui-même nous appelle, nous demandant d'être saints.
[nous constatons que le mot מקרא signifie également convoquer, comme dans le verset : "élé kéroué aéda" (ce sont ceux qui ont été convoqués par l'assemblée - אֵלֶּה קריא הָעֵדָה - Bamidbar 1,16) ]

=> Le 'Hidouché haRim explique que 2 choses se produisent le jour de Yom Tov.
Les juifs qualifient le jour de saint, l'investissant de sainteté (kédoucha), et le jour lui-même répond à leur appel, convoquant et invitant une personne à s'avancer et à faire l'expérience de sa sainteté.

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[une fête juive n'est pas qu'une simple commémoration d'événements lointains, mais à chaque fois nous le revivons spirituellement de la même façon que nos ancêtres il y a des centaines/milliers d'années.
Nous avons une Torah de vie, et chaque fête est vivante au point de nous inviter à vivre l'expérience unique qu'elle nous propose. ]

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+ Il est écrit : "Il a fait un mémorial/souvenir (zékher) de ses merveilles, car Hachem est bon et compatissant" (Téhilim 111,4)

-> Le 'Hidouché haRim explique ce que ce verset nous révèle.
Hachem a vu qu'il y aurait des générations où le peuple se sentirait indigne de voir des miracles accomplis pour lui, de pouvoir accéder à ce qu'il considère comme les merveilles d'autrefois.
C'est pourquoi, dans Sa compassion et Sa bonté, Hachem a créé un zékher (זֵכֶר), un souvenir éternel de ces miracles originels, de sorte que chaque année, les juifs se réunissent pour raconter à nouveau ces histoires.
Ce zékher réveille le flux divin initial de bonté qui a créé le miracle à l'origine, pour que même les générations suivantes puissent en bénéficier, en étant aussi dignes des miracles que leurs ancêtres l'étaient autrefois.
Tel est le pouvoir de ce zékher, et la raison pour laquelle les Yamim Tovim que nous célébrons aujourd'hui sont le signe ultime de Sa bonté.

"Le Etrog ressemble à un coeur, qui est le siège de l'intelligence afin d'évoquer que l'on doit servir son Créateur avec son intelligence.
Le Loulav ressemble à la colonne vertébrale qui donne sa tenue à tout le corps, afin d'évoquer que l'on doit diriger son corps entier vers le Service d'Hachem.
Le Hadass (la myrte) ressemble à des yeux, pour faire allusion à l'interdit de se laisser égarer par ses yeux (même) au temps de la joie.
La Arava (les branches de saule) ressemble aux lèvres par lesquelles l'homme achève la parole afin d'évoquer que l'on doit mettre un frein à sa bouche et que l'on doit savoir diriger ses paroles (à bon escient) et craindre Hachem même au temps de l'allégresse."
[Séfer ha'Hinoukh - mitsva 324]

Beaucoup de gens cherchent longuement pour trouver un Etrog sans défaut.
Ils feraient bien d'être aussi certains que les mains qui tiennent l'Etrog soient sans défaut spirituel.
[rabbi Avraham Twerski]