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Roch Hachana qui tombe pendant Shabbath

+ Roch Hachana qui tombe pendant Shabbath

=> La guémara (Roch Hachana 29b) stipule que lorsque Roch Hachana tombe un jour de Shabbat, le shofar n'est pas sonné, car nous craignons que quelqu'un ne transporte le shofar sur quatre coudées dans une voie publique.
Nos Sages abondent sur l'incroyable impact et importance de sonner du Shofar. Le fait qu'on ne le fasse pas à Shabbath du jour de jugement de Roch Hachana nous illustre la grandeur de chaque Shabbath de l'année.

-> Le midrach (Yalkout Emor 645) rapporte qu'en entendant le shofar, Hachem se lève du Trône de Justice et s'assoit sur le Trône de Miséricorde.
Le Shabbat est décrit par le Zohar comme un "ét ratson", un moment de bienveillance divine. Ainsi, chaque Shabbath de l'année la miséricorde de Hachem est évoquée, même sans avoir besoin du shofar.
[Sfat Emet - Roch Hachana 5652 ]

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-> Les portes du Ciel, qui s'ouvrent généralement chaque Roch Chodech (cf. Yé'hezkel 46,1 - ouv'yom a'hodech yipatéa'h), restent fermées à Roch Hachana. Nous nous tournons plutôt vers le shofar, pour invoquer la miséricorde de Hachem afin qu'Il se lève de son Trône de justice et s'assoie sur le Trône de miséricorde.
Le Shabbat, cependant, l'autre Porte, décrite par Yé'hezkel comme la Porte du Shabbat, s'ouvre aux supplications d'Israël.
Le Shabbat Rosh Hashanah, Israël n'a pas besoin du shofar puisque les Portes du Shabbat restent ouvertes.
[le but principal du shofar est d'ouvrir les Portes du Ciel. Or, ces Portes s'ouvrent habituellement chaque Shabbath, et il n'est donc pas nécessaire de sonner du Shofar lorsque Roch Hachana tombe pendant Shabbath]
[Sfat Emet - Roch Hachana 5645, 5660 ]

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-> Le shofar sans paroles représente la pureté essentielle du peuple juif. Contrairement à l'œsophage qui contient des particules alimentaires, la trachée, source du son, est exempte de toute matière extérieure.
De même, en faisant retentir le shofar, nous rappelons à Hachem la pureté intérieure de l'âme juive.
Cependant, le jour du Shabbat, où l'âme prédomine sur le corps, ce rappel n'est pas nécessaire ; la simple verbalisation du thème du shofar à travers les versets de Malkhiyot, Zichronos et Shofaros suffit. Tout comme les tefillin ne sont pas portés le jour du Shabbat, puisque le jour du Shabbat lui-même est un signe (ot) de notre relation avec Hachem, comme le sont habituellement les tefillin, de même la spiritualité inhérente au Shabbat rend inutile le shofar.
[Sfat Emet - Roch Hachana 5652 ]

-> Le son pur du shofar nous ramène à la pureté du gan Eden avant la faute d'Adam. Avant de manger du fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, Adam vivait dans une atmosphère où seul le bien existait, où la connaissance de Hachem était dans sa forme originelle, non diluée par le mal.
Le jour du Shabbat, jour est décrit comme "Hachem qui vous rend saints" (Ki Tissa 31,12), comme un moment pour acquérir la connaissance d'Hachem même sans le bénéfice du shofar, Israël retourne au monde du gan Eden, au monde du bien sans mal.
Alors que toute la semaine, le bien est souvent obscurci par le mal, le Shabbat, seul le bien vient au premier plan.
Le Shabbat est : "un beau cadeau dans Ma salle de trésor (dit Hachem)" (guémara Bétsa 16a), peut faire allusion à la libération du "bien" des griffes du "mal".
Le Shabbat est un cadeau de bonté provenant du trésor de Hashem (beit gunénazaï).
Caché toute la semaine, obscurci parmi tous les autres objets de la salle aux trésors d'Hachem, le Shabbat Hachem extirpe le "bien" et le lègue à Israël.
[Sfat Emet - Roch Hachana 5662 ]

Shofar = exprimer nos désirs non exprimés, cachés

+ Shofar = exprimer nos désirs non exprimés, cachés :

-> Si bon nombre de nos demandes et aspirations pour l'année à venir peuvent être clairement exprimées, d'autres sont si profondément et subtilement ancrées dans notre psyché qu'aucun mot ne peut les exprimer. Comme le note le Zohar (Chémot 20a), certains cris ne trouvent leur voix que dans le cœur du juif.

... le shofar a le pouvoir de transmettre nos souhaits cachés.

La prière récitée entre les différentes phases du son du shofar mentionne divers anges qui apparaissent avec les sons du shofar. Ce sont peut-être ces anges qui sont stimulés par le shofar pour transmettre les souhaits inexprimés d'Israël.
[Sfat Emet - Roch Hachana 5647 ]

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-> L'utilisation d'un moyen d'expression sans paroles pour transmettre nos prières reflète une négation totale de soi. Le son du shofar exprime les émotions innées profondément ancrées dans le cœur de chaque juif et ses cris, qui émanent de la force vitale même du juif, s'élèvent vers les cieux.
Si ce cri était accompagné de paroles, cela impliquerait que nous sommes en quelque sorte capables d'initier notre retour vers Hachem. Mais lorsque nous recourons au son du shofar, qui est en réalité le cri intérieur collectif du peuple juif, nous démontrons notre confiance totale et absolue en Hachem pour nous ramener vers Lui.
[Sfat Emet - Roch Hachana - Likoutim ]

L’incroyable pouvoir des prières des femmes devant rester à la maison

+ L'incroyable pouvoir des prières des femmes devant rester à la maison :

"Mon père disait : il m’a été transmis un enseignement disant que les femmes qui restent à la maison pendant les jours redoutables (yamim noraïm - Roch Hachana, Kippour) pour s’occuper de leurs enfants n’ont pas besoin de toutes les prières et de l’ambiance qui règne à la synagogue pour faire monter leurs suppliques au Ciel.
Car il existe un canal spécial par lequel celles-ci montent jusqu’au Trône céleste et, grâce aux quelques mots seulement que les femmes auront la possibilité de prononcer, leurs prières monteront jusqu’au Trône céleste comme celles de toute l’assemblée des fidèles qui durant des heures, sollicite miséricorde au Roi des rois. "
[rav Eliyahou Lopian]

+ "Celui qui poursuit la charité et la bienfaisance trouvera vie, charité et honneur" (Michlé 21,21)

-> Nos Sages (midrach Michlé 14) commentent : "Celui qui poursuit la charité et la bienfaisance dans ce monde trouvera vie, charité et honneur au jour du jugement".

Roch Hachana = revivre le face à face avec Hachem au don de la Torah

+ Roch Hachana = revivre le face à face avec Hachem au don de la Torah :

Lorsque la Torah fut donnée, il y eut la plus grande révélation possible de la présence d'Hachem, comme le dit le verset : "Hachem vous a parlé face à face" (panim bépanim diber Hachem ima'hem - Vaet'hanan 5,4).
Lorsque nous disons les Shofarot à Roch Hachana, nous ne nous contentons pas de décrire ce qui s'est passé au don de la Torah. Au contraire, à Roch Hachana, nous revivons ce moment.
A ce moment, Hachem se révèle à nous, comme le disent nos Sages : "vayéhi ohr" (et la lumière fut - Béréchit 1,3) = c'est Roch Hachana" (Tikouné Zohar 36).

Étant donné que Roch Hachana est un jour de révélation, tout dans le monde est révélé. Tout devient clair et nous pouvons reconnaître comment Hachem dirige le monde et comment Il le juge.
Nous pouvons également profiter de cette lumière de Roch Hachana pour revivre la révélation du don de la Torah, avec "Hachem qui nous parle en face à face".
[rav Nathan Wachtfogel - Léket Réchimot ]

Roch Hachana = bénéficier de la lumière de la Akéda

+ Roch Hachana = bénéficier de la lumière de la Akéda :

Roch Hachana est un jour de révélation. La vérité du monde prend vie. Nous pouvons voir qu'Hachem contrôle et dirige le monde, et qu'Il le juge.
Lorsque [dans la prière] nous évoquons la Akédat Its'hak, nous ne nous contentons pas de décrire ce qu'ont fait Avraham et Its'hak. Au contraire, grâce à la lumière de Roch Hachana, nous pouvons atteindre la lumière de la Akéda et nous y connecter nous-mêmes.

C'est la raison pour laquelle Hachem ne dit qu'à propos de Roch Hachana : "Maalé Ani Ani alé'hem kéilou akadtem ét atsmé'hem" (Je considère que c'est comme si vous aviez fait la Akéda pour vous-mêmes" - guémara Roch Hachana 16a). Nous ne trouvons pas qu'Hachem dise cela pour un autre jour de l'année.
[...]

Lorsque nous mentionnons Akédat Its'hak à Roch Hachana, il s'agit d'une avoda importante pour nous.
Nous devons envisager de nous abandonner entièrement à Hachem. Lorsque nous le faisons, nous nous élevons à de grandes hauteurs.
[rav Nathan Wachtfogel - Léket Réchimot ]

Roch Hachana = faire d’Hachem le Roi de notre intériorité

+ Roch Hachana = faire d'Hachem le Roi de notre intériorité :

Le verset dit : "Hachem Malkénou, Hou Mochiénou" (Hachem est notre Roi, Il est Celui qui nous sauve).
Le Sforno explique que plus nous faisons d'Hachem notre Roi, plus nous sommes connectés à Lui, et plus nous sommes méritant d'un bon jugement.
Si nous devenons proches du Roi, le roi nous aidera. Il n'y a pas de limite à toutes les façons dont Il peut nous sauver et nous aider. Mais la chose la plus importante que nous devons faire est de faire d'Hachem notre Roi et d'être proche de Lui.
[rav Nathan Wachtfogel - Léket Réchimot ]

Roch Hachana = un jour de joie

+ Roch Hachana = un jour de joie :

-> L'émotion première associée à Roch Hachana est généralement la peur, la grande crainte du jugement.
Le prophète Amos (3,8) demande : "Aryé (un lion) rugit ; qui n'aura pas peur?". Nos Sages révèlent que l'acronyme "aryé" (אריה) représentent : Elloul, Roch Hachana, Yom Kippour, Hochana Rabba.
Le Gaon de Vilna explique que lorsque l'on a peur de quelque chose, même "un cœur de pierre" se transforme en "un cœur de simple chair" et devient plus ouvert au repentir.
[ainsi durant cette période il est nécessaire de développer en nous un état de crainte (ex: en s'imaginant devant le tribunal au Ciel jugé sur tout sans concession, ou bien en imaginant qu'on pourrait avoir une année catastrophique à venir [D. préserve] car tout est décidé à ce moment, et qui peut prétendre être totalement méritant). Plus on travaille cela, plus notre cœur devient vivant, de chair. ]

-> Le Aboudraham écrit que la raison pour laquelle de nombreuses prières de Roch Hachana commencent par le mot "ouv'hèn" (ainsi) est afin d'évoquer les paroles de la reine Esther lorsqu'elle était sur le point d'approcher le roi sans y être invitée. La Méguila (4,16) cite Esther disant : "ouv'hèn avo él amélé'h (ainsi j'irai vers le roi), et si je dois périr, je périrai!".
Le Aboudraham explique que nos Sages de la Grande Assemblée (Anché Knesset HaGuédola) voulaient que nos émotions et nos sentiments reflètent ceux d'Esther : la peur et l'inquiétude que tout puisse être perdu, et "si je dois périr, je périrai".
[ainsi de même qu'Ether est rentré voir le roi sachant qu'il était probable qu'il ne levait pas son sceptre la condamnant à mort, de même à Roch Hachana nous sommes dans le palais royal face à Hachem, et nous devons avoir une grande crainte que tout ne se passe bien pour nous, et qu'on risque plein de "morts" dans l'année à venir (ex: plein de choses magnifiques qu'on n'aura peut être pas, car on aura pas abordé avec sérieux Roch Hachana). ]

A travers les âges, nos plus grands guédolim, des personnes au caractère et aux actions irréprochables, tremblaient à l'approche de Roch Hachana et s'évanouissaient souvent en récitant des mots tels que "hayom harat olam, ayom yaamod bamichpat kol yétsrouré olam" (... aujourd’hui, toutes les créatures du monde se tiennent en jugement), qui font référence à la formidable appréhension de ce jour.

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-> [A Roch Hachana,] tout tourne autour de la peur du jugement (din), sachant que nous sommes jugés.
Ce n'est que lorsque nous craignons le Roi que nous avons un lien avec Lui.
Une fois que nous le craignons et que nous sommes proches de lui, nous méritons d'être jugés favorablement.
[...]
Nous devons regarder notre Roi, réaliser qu'Il est là et qu'Il nous juge ... Nous devons savoir qu'un jugement est en cours et qu'il y a un juge juste en face de nous!
[...]
Le verset dit : "Hachem Malkénou, Hou Mochiénou" (Hachem est notre Roi, Il est Celui qui nous sauve).
Le Sforno explique que plus nous faisons d'Hachem notre Roi, plus nous sommes connectés à Lui, et plus nous sommes méritant d'un bon jugement.
Si nous devenons proches du Roi, le roi nous aidera. Il n'y a pas de limite à toutes les façons dont Il peut nous sauver et nous aider. Mais la chose la plus importante que nous devons faire est de faire d'Hachem notre Roi et d'être proche de Lui.
[rav Nathan Wachtfogel - Léket Réchimot ]

[plus nous avons de crainte conscient d'être face à face au Roi des rois, imaginant la gravité du jugement et ses conséquences potentiellement dramatiques sur notre vie, alors nous faisons de D. notre roi, nous créons un lien, et nous pouvons espérer sortir gagnant du jugement.
Plus nous vivons ce moment de jugement sans pitié, plus nous pouvons espérer de bien vivre l'année à venir, b'h. ]

-> La avoda de Roch Hachana, c'est d'une part la crainte du jugement, et d'autre part le bita'hon en Hachem.
[...]

A la fin de Roch Hachana, après avoir prié debout pendant deux jours d'affilée, le rav Wachtfogel était rempli d'une telle force et d'une telle joie que tous ceux qui le voyaient étaient surpris. Comment quelqu'un pouvait-il être aussi plein de vie après avoir consacré tant d'efforts à la prière?
Le rav lui-même a expliqué : La crainte d'Hachem ajoute des jours [à la vie]" (yirat Hachem tossif yamim - Michlé 10,27). Chaque fois que la peur, crainte provient de la yirat Hachem, elle donne à la personne plus de vie et de joie, et non moins.
Chaque fois qu'une personne éprouve des sentiments de yirar Hachem, cela devrait lui donner davantage de vie et de joie ; cela ne devrait pas drainer son énergie et la faire se sentir déprimée, triste.
[rav Nathan Wachtfogel - Léket Réchimot ]

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+ Etre joyeux à Roch Hachana :

Pourtant, Roch Hachana n'est principalement pas relié à la crainte.
Le Shaagat Aryé (102) conclut, se basant sur de nombreux Richonim, qu'il existe une mitsva d'être joyeux à Roch Hachana.
C'est également la décision halakhique de la Michnah Béroura (597:1).
Le 'Hatam Sofer (commentaire du Shoulchan Aroukh 597) offre une preuve en se basant sur le langage de la Michna (Roch Hachana 29b), qui se réfère au "Yom Tov de Roch Hachana" (Yom Tov renvoie à la fête avec de la joie).
En fait, dans ses Drachot (2:356), le 'Hatam Sofer va jusqu'à dire que par le mérite d'avoir une joie appropriée en ce jour-là, nous mériterons un bon verdict le jour du jugement.

-> Dans notre génération en particulier, la peur seule est parfois la recette pour déclencher l'anxiété et les sentiments déprimants qui sont l'antithèse de la majesté et de la grandeur de Roch Hachana, le jour où nous sommes censés couronner Hachem de bon gré et avec joie.
Comme l'a enseigné Né'hémia, la avoda de Roch Hachana consiste à se délecter de la sainteté du jour et à se réjouir ensemble de ses aspects positifs.
[Ezra et Né'hémia nous ont disent : "[à Roch Hachana] mangez des mets succulents, buvez des boissons douces ... ne soyez pas tristes, car la joie en Hachem est votre force" (Né'hémia 8:10). ]
Cela ne signifie pas que nous devrions totalement supprimer le pouvoir des aspects des Yamim Noraim (jours redoutables) tels que la peur et la crainte. Mais plutôt, en même temps nous ne devons pas perdre de vue l'aspect Yom Tov de Roch Hachana.

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+ La contradiction inhérente à l'homme :

-> Le rav Its'hak Hutner (Pa'had Its'hak - Roch Hachana - maamar 7), explique qu'il y a deux aspects distincts dans la création d'Adam.
D'une part, nos Sages (guémara Erouvin 13b) concluent : "Il aurait été préférable pour l'homme de ne pas avoir été créé plutôt que d'avoir été créé".
D'autre part, à la fin de la Création, la Torah déclare : "Hachem vit tout ce qu'Il avait fait, et voici que c'était très bon (tov méod)". Le mot méod fait spécifiquement référence à la création d'Adam (אדם), dont le nom comporte les mêmes lettres que méod (מאד) (Yalkout Béréchit 16).

Le rav Hutner explique que la raison de cette dichotomie est que :
"l'essence de la sainteté de Roch Hachana est la sainteté de la création d'Adam ... Par conséquent, ce jour-là, les deux aspects apparemment contradictoires d'Adam brillent de tous leurs feux.
L'une négative est qu'il aurait été préférable que l'homme n'ait pas été créé du tout ; et l'autre est la lumière incandescente du tov méod."

Comme le conclut le rav Hutner, lorsque Né'hémia déclare que les gens ne doivent pas pleurer à Roch Hachana ("ne soyez pas tristes" - véal téatsévou), ce n'est pas parce qu'il n'y a pas de raison de s'attrister. Certes, il y en a certainement, mais la grandeur de l'homme, son potentiel illimité et le pouvoir de la téchouva l'emportent sur le besoin de pleurer (dans un sens de désespérer, de déprimer en se morfondant sur toutes les fautes qu'on a faites, le peu de mitsvot qu'on a réalisé par rapport à ce qu'on aurait pu).

Nous devons équilibrer les deux forces de Roch Hachana, la crainte effrayante de devoir faire face à nos fautes et au jugement divin implacable, tout en célébrant la "kédouchat briat ha'Adam", la sainteté qui est entrée dans le monde lors de la création du "'hassid gadol" (Erouvin 18b), [l'énormité spirituelle] qu'était Adam avant d'avoir fauté.
[ainsi Roch Hachana, c'est par moments utiliser la peur, la honte, face à ce qui ne va pas en nous, et à d'autres être rempli de joie et de fierté d'avoir un papa Hachem le Roi des rois (le boss des boss), qui par confiance et amour nous a gratifié de potentialités de sainteté et de spiritualité phénoménales (à l'idée de la création d'Adam). Chacun doit utiliser ces deux sentiments pour que son intériorité soit la plus vivante en ce jour. ]

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+ Accepter la dualité :

-> Nous aussi, nous devons tenir entre nos mains ces deux aspects opposés de notre existence le jour de notre création, à Roch Hachana.
Le séfer Ha'Hinoukh (mitsva 311) enseigne que Roch Hachana est un grand cadeau parce que :
"l'une des bontés d'Hachem envers Ses créations est qu'Il évalue nos actions chaque année afin que nos fautes ne s'accumulent pas de manière irrémédiable ...
Ce jour représente donc le maintien et le salut du monde. Par conséquent, il est approprié qu'il s'agisse d'un Yom Tov ... Cependant, comme il s'agit d'un jour de jugement, il convient également de l'aborder avec crainte et inquiétude, plus que les autres fêtes de l'année."
Une fois de plus, nous constatons la dualité de ce jour complexe.

-> Le rav Tsadok HaCohen de Lublin (Likouté Maamarim 13) considère que la double approche de Roch Hachana se reflète dans les sons du shofar. Il cite l'idée de la guémara (Roch Hachana 33b) selon laquelle d'une part le son téroua reflète nos cœurs brisés lorsque nous considérons nos fautes et tentons de faire une téchouva complète.
Mais d'autre part, la tékia est un son de joie et de triomphe (voir Bamidbar 10:10).

[la séquence des sons du Shofar est : tékia (un song long ininterrompu), téroua (une série de 9 sons saccadés), tékia.
Eventuellement, cela nous apprend que le cœur de notre Roch Hachana est dans la joie (téroua = sorte de son de carnaval, fierté du couronnement du Roi), mais pour pleinement exploiter cette joie en accord avec la gravité du jour, on doit y mettre un cadre de part et d'autre : de la crainte (tékia = comme un cri terrible de regret face à nos fautes, de peur que toute notre vie se décide en ces jours au Ciel). ]

-> Le rav Elimélé'h Biderman (Béer 'Haïm - p.51) souligne que celui qui sonne du shofar doit recevoir une montée à la Torah à Roch Hachana afin que son souffle soit émis dans la joie de la récitation des mots de la Torah (Choul'han Aroukh 584:2 avec le Lévouch).
En effet, souffler dans le shofar est une source profonde de joie, comme le montre la déclaration énigmatique de nos Sages (midrach Vayikra rabbah 29) selon laquelle "nous savons comment apaiser notre Créateur avec le shofar".
Le rav David Cohen (Birkat Yaavetz 1:17) explique que lorsque nous soufflons dans le shofar, nous imitons la création par Hachem de notre géniteur Adam, lorsqu'Il a soufflé le souffle de vie dans ses narines. Comme un couple qui se dispute et qui se réconcilie après avoir visité un endroit qui ravive les souvenirs de leur ancien amour, nous "apaisons" Hachem en Lui "rappelant" le moment où Il a créé Adam, lorsqu'Il était si satisfait de Sa création (tov méod).

-> Ainsi, Roch Hachana renvoie au jour où nous avons été créés, lorsque, même pour une courte période, Hachem était fier de la sainteté de la création d'Adam, nous aspirons au moins à revenir à ce jour merveilleux.
C'est là la véritable joie de Roch Hachana : savoir que nous avons la possibilité de retrouver notre gloire passée, par la téchouva, accompagnée de la joie de savoir qu'Hachem est à l'écoute de nos prières et de nos supplications (qu'Il aime chaque juif quoiqu'on ait pu faire).

Roch Hachana = participer à la communauté comme filet de sécurité

+ Roch Hachana = participer à la communauté comme filet de sécurité :

-> Le rav Eliyahou Dessler (Mikhtav MéEliyahou 2:74-77) établit une distinction entre les deux jours de Roch Hachana. Il cite le Arizal qui définit le premier jour de Roch Hachana comme "dina kachya"
(jugement sévère), tandis que le second est appelé "dina rafya" (jugement doux).
Le rav Dessler donne l'exemple d'une personne qui est jugée coupable le premier jour sur la base des preuves empiriques de ses mérites et de ses démérites, de ses fautes et de ses mitsvot.
Le deuxième jour, cependant, ce verdict est revu, lorsque la personne est placée dans le contexte du grand Israël, ou au moins d'un tsibour, une parcelle de la communauté d'Israël, à laquelle elle apporte une contribution majeure.

Une personne (chacun selon ses moyens, capacités) peut être une force motrice de tsédaka, de 'hessed, d'étude de la Torah ou d'autres réalisations nécessaires dans une partie de la commuanuté.

Maintenant (le 2e jour), on est jugé non pas comme "un seul agneau" (Roch Hachana 16a), mais "bi'sekira a'hat" (ibid), dans un contexte, dans un cadre et en tant que partie d'un tout.
Cette fois, on peut sortir triomphant du jugement parce que les autres ont besoin de nous.
Le 2e jour de Roch Hachana est notre salut, car nous ne sommes plus seul.

-> Le rav Its'hak Hutner enseigne : "Chaque tsibour est un microcosme de la grande Knesset Yisraël (tous les juifs)". (Pa'had Its'hak - Roch Hachana 26:4)
Il n'est pas nécessaire d'être le donateur, le conférencier, le rabbin ou la rabbanite le plus célèbre du peuple juif. Mais si l'on a un impact sur sa communauté ou sur sa famille, alors même si le "dina kachya" du premier jour ne s'est pas bien passé, le "dina rafya" du deuxième jour renversera la décision céleste initiale.
[ainsi, au final nous recevons bien davantage que ce que nous donnons à autrui, à notre famille, car par leur mérite on peut avoir un jugement nettement plus favorable. On peut avoir de nombreuses bénédictions, pas par notre mérite personnel, mais dans un but d'en faire bénéficier autrui.
Hachem nous juge à Roch Hachana selon notre ambition du moment, ainsi plus on exprime un désir d'être là pour le bien d'autrui, plus on peut espérer de l'aide Divine en ce sens, dans l'année à venir. ]

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-> Le rav Moché Shapiro (Afiké Mayim - Yamim Noraim - p.116) ajoute l'idée que, bien que nous devions rester seuls lorsqu'il s'agit de nos avantages et de nos inconvénients, dans la mesure où nous soumettons notre égo et nos besoins personnels à l'intérêt général, alors "nos lacunes et nos défauts individuels ne seront pas autant mis en évidence".

-> On peut voir un exemple dans le récit de la Shounamite, avec le prophète Elicha.
Cela s'est produit à Roch Hachana parce que là aussi (en effet, le verset : "vayéhi hayom" (II Méla'him 4,8), or selon le Zohar (Pin'has 231a) le terme "hayom" renvoie à Roch Hachana".
Élicha se rendit à Shounem, il y avait là une femme importante (icha guédola), et Elicha lui propose d'intercéder pour elle auprès d'Hachem (v.4,13), mais elle se dérobe en disant : "je réside parmi mon peuple" (béto'h ami ano'hi yochavet).
[ainsi malgré qu'individuellement elle était une femme de grand niveau, elle préfère se fondre dans la masse de la communauté.
Nos Sages disent aussi que l'avantage de prier en minyan est qu'au Ciel on ne va pas examiner si nous méritons d'être exaucé, mais on va inclure nos prières dans le peuple juif, permettant qu'elles passent beaucoup plus facilement. (d'où le fait que nos prières sont souvent au pluriel) ]

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-> Le Alter de Kelm ('Hokhma Ou'Moussar 2:152) enseigne que nous savons que la mission principale de Roch Hachana est "fais de Moi ton Roi" (tamli'houni alé'hem).
Cela ne peut se faire correctement que lorsque tout le monde travaille ensemble pour le bénéfice du monarque. Cependant, si le peuple est empêtré dans des querelles et des désaccords insignifiants, la volonté du roi ne peut être accomplie.

Le Maharal dit également qu'une monarchie fragmentée manque de perfection, ce qui est la marque d'une véritable royauté. Ainsi, chaque pas vers l'unité remplit la mission de Roch Hachana et nous aide à réussir dans le jugement.
[plus le Roi règne sur nous, qu'Il est aimé et respecté, plus tous ses 'sujets' sont dans une bonne ambiance d'unité, fiers et joyeux de faire ensemble la volonté du Roi. ]

Roch Hachana : jugement sur notre ambition spirituelle

+ Roch Hachana : jugement sur notre ambition spirituelle :

-> A Roch Hachana, nous souhaitons que chaque juif, même celui qui s'est comporté comme un clown toute l'année, soit "inscrit dans le livre des tsadikim complets".
Alors qu'à n'importe quel autre moment de l'année, ce serait une plaisanterie de qualifier cette personne de tsadik complet, à Roch Hachana, même la plus petite personne (spirituellement parlant) peut devenir un tsadik complet.
On peut déterminer notre situation, on peut changer qui l'on est, et on peut vraiment devenir un tsadik complet.
[...]

Pendant ces jours [de Roch Hachana], Hachem agit envers nous comme un roi dans Son monde. Nous nous sentons beaucoup plus proches d'Hachem que d'habitude, et une personne peut décider de devenir le type de personne qu'elle souhaite être, un tsadik. Il sera alors jugé pour sa bonne vie.
Bien sûr, il sera jugé pour ses actions au cours de l'année écoulée. Mais pour ce qui est du type de personne qu'il est, il est jugé en fonction de son état actuel.
[en ce jour, l'essentiel est l'état d'esprit, notre ambition et désir sincère pour l'année à venir. ]
[...]

A Roch Hachana, nous sommes censés sortir de la boue. Plus les gens parlent de leurs fautes, plus ils s'enlisent à nouveau dans la boue !" [...]

Après Roch Hachana, nous avons 10 jours, les Asséret Yemé Téchouva, pour nous occuper des fautes que nous avons commises dans le passé. Mais Roch Hachana n'est pas le moment pour cela!
Au contraire, Roch Hachana est l'occasion de nous élever, de dépasser toutes les bassesses, et c'est alors, et alors seulement, que nous sommes prêts à aller de l'avant.
[...]

Nos Sages (Pirké Avot 4,2) disent : "Une mitsva mène à une autre mitsva", mais une personne a son libre arbitre. Comment cela fonctionne-t-il?
Rabbénou Yona explique qu'une personne n'a son libre arbitre qu'au début. Par la suite, "Une personne n'a pas le choix une fois qu'elle a déjà choisi une voie pour elle-même" (Rabbénou Yona - Pirké Avot 4:2).
Sur cette base, nous pouvons expliquer ce que signifie le fait qu' "une personne n'est jugée qu'en fonction de ses actions au moment présent" (Roch Hachana 16b).
Roch Hachana est une période où le monde est recréé. C'est un nouveau départ, et une personne peut choisir le bien, elle peut choisir de faire les bonnes choses, et elle sera jugée pour ce qu'elle choisit à ce moment-là. Si elle choisit le bien, elle se verra accorder l'aide Divine et l'inspiration pure des tsadikim complets.
[rav Nathan Wachtfogel - Léket Réchimot ]

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-> Roch Hachana est un moment particulier où nous avons la possibilité de nous élever, d'oublier totalement le passé (quoiqu'on ait pu faire) et de devenir un tsadik complet dès maintenant. Le jour de Yom Hadin, nous pouvons devenir des personnes différentes. Nous devons devenir des personnes différentes.
Lorsque nous faisons cela, nous méritons qu'Hachem nous accorde tout ce qui est bon.
[...]

À Roch Hachana, Hachem nous accorde de nouvelles forces et capacités ... cependant, pour mériter cela, nous devons oublier le passé et nous en détacher complètement. Chaque juif, en particulier un ben Torah, peut oublier le passé et devenir un produit fini, la personne qu'il a été créé pour être.
[...]

Nous devons aborder Roch Hachana avec la force incroyable d'oublier le passé et de ne vivre que dans le présent. C'est ainsi que nous pourrons mériter une bonne année.
Nous devons croire en Hachem qu'il est possible de devenir un tsadik complet dès maintenant, à Roch Hachana. Lorsque nous faisons cela, Hachem nous considérera comme des tsadikim complets.
[...]

Le yetser ara est terrifié à Roch Hachana, et pour cause, à Roch Hachana, chaque juif peut le vaincre totalement dans une victoire absolue. Tout juif, quelle que soit sa condition, peut devenir un tsadik à part entière.
[rav Nathan Wachtfogel - Léket Réchimot ]