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Le Shofar – Quelques réflexions

+ Le Shofar - Quelques réflexions (b'h) :

-> "L'objectif du yétser ara est de plonger une personne dans une routine qui endort sa raison, l'occupant par pleins de sujets qui ne lui laissent pas de temps pour réfléchir à son but dans ce monde.

Lorsque l'on souffle le Shofar dans la ville, et que les gens n'en tremblent pas (ne se réveillent pas de l'apathie spirituelle imposée par le yétser ara), leur sang est sur leurs mains.
[...]
La séquence des sons du Shofar : tékia, téroua, tékia, correspond aux 3 composants de la téchouva (selon le Rambam).

- Le 1er son long de la tékia symbolise l'homme complètement brisé du fait d'avoir fauté. [c'est la reconnaissance que l'on a péché]
- Ensuite vient la téroua, qui est un son de lamentations saccadées symbolisant la 2e étape de la téchouva, lorsqu'une personne se lamente et gémit au souvenir de ses fautes. [c'est le regret]
- Pour finir, la tékia est de nouveau soufflée faisant allusion à la dernière étape de la téchouva, la résolution profonde de ne plus recommencer à agir ainsi.
[...]

Roch Hachana est appelé : "le jour de la Téroua" (Yom Téroua), plutôt que "le jour de la Tékia", car l'étape du milieu de la téchouva (la 2e : le regret), qui est symbolisée par la téroua, en est la plus importante.
En effet, elle indique qu'on a totalement abandonné nos mauvais comportements, et qu'on a absolument aucune envie de les reproduire.

Le mot : "téroua" renvoie : au cœur brisé.
[en raison de nos fautes et du fait que nous brisons notre égo pour permettre à Hachem d'avoir à nos yeux une place digne de Sa grandeur infinie).

[Rabbénou Yits'hak Abohav - Ménorat haMaor]

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-> "A l’endroit où se tiennent les baalé téchouva, même les tsadikim complets (guémourim), ne peuvent se tenir" [guémara Béra’hot 34b]

-> Le Chla haKadoch enseigne que :
- le 1er son de la sonnerie du Shofar est long, et il symbolise le tsadik qui n'a pas fauté [leur vie du début à la fin est pure, d'un bloc parfait] ;
- le Chévarim brisé, représente la faute qui va conduire à éclater l'intériorité de l'âme d'une personne, ce qui amène à un son ressemblant à des pleurs, témoignage d'une belle téchouva.
- le dernier tékia, est une seule longue sonnerie, qui est même généralement plus longue que la 1ere, et cela symbolise le fait qu'un baal téchouva se situe à un niveau supérieur à un tsadik qui n'a jamais fauté.
[rabbi Yissa'har Dov de Belz - Vayaged Yaakov - Roch Hachana 24]

[le Shofar est ainsi un véritable électrochoc d'espoir, plutôt que de se complaire dans le désespoir : mes fautes sont tellement énormes que ma vie est fichue!]

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-> Selon rabbi Moché Feinstein (Darach Moché), la "tékia" symbolise la vie qui coule sans entrave (une seule longue sonnerie), tandis que la "téroua" est une allusion à toutes les entraves, les difficultés que nous rencontrons (plusieurs petites sonneries, comme les à-coups face aux obstacles).

De même, qu'il ne vous viendrait pas à l'esprit que le Shofar produise tout seul ses sonneries, de même, nous exprimons qu'aussi bien nos bons moments que ceux les plus désagréables, ne sont pas fruits du hasard, mais proviennent dans les moindres détails du Maître du monde : Hachem.
Dans Sa sagesse infinie, Hachem souffle des moments de tékia et de téroua, selon les actions d'une personne.

Rabbi Moché Feinstein conclut : "En internalisant ce message du Shofar, on en vient à marcher avec la présence de Hachem, et à mériter une année de succès et de bénédictions."

En effet, il est écrit dans les Téhilim (89,16) :
- "Heureux le peuple connaissant la Téroua, Hachem" = cette sonnerie du Shofar saccadée faisant allusion aux moments difficiles de la vie. Le peuple juif est "connaissant" du fait que cela provient de leur papa Hachem ;
- "à la lumière de Ta face ils marcheront!" = Par cette confiance en Toi, à toute épreuve, alors on mérite d'avancer dans la vie illuminé par la proximité de D.

-> Il est écrit : "[Hachem] fit pénétrer dans ses narines un souffle de vie, et l'homme devint un être vivant." (Béréchit 2,7).
Le Zohar commente que "souffler" signifie qu'à l'image d'une personne qui souffle, elle donne du plus profond d'elle-même, de même Hachem souffle de Son "Moi le plus intérieur", laissant ensuite en l'homme une partie de Son essence Divine.
Cette âme, est une étincelle de divinité que nous avons tous en nous, et elle fait de l'homme un être vivant.

=> La sonnerie du Shofar vient pour nous réveiller au fait que nous avons en nous une âme d'une sainteté infinie, maximale (puisque provenant de l'intériorité de D.).
Conscients de cela, nous devenons responsables à utiliser notre corps et notre âme afin de servir Hachem au mieux de nos capacités.
[c'est également une prise de conscience que si nous existons à chaque instant ce n'est que grâce à la bonté de D., et cela doit éveiller en nous de la gratitude, reconnaissance, dont la téchouva est le prolongement concret de ce sentiment.]

Lorsque le yétser ara voit que toutes ces notions se réveillent en nous, faisant s'effondrer toutes les fausses certitudes qu'il implante en nous, petit à petit, durant l'année, il en est troublé.
Tout mon travail peut aussi facilement tomber en ruine, laissant alors ce peuple mettre à jour les incroyables trésors qu'il a en lui.
=> Les sons du Shofar doivent faire tomber en ruines les mensonges du yétser ara que nous avons cru, et nous permettent de construire à la place de magnifiques choses selon la volonté de Hachem.

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-> Comment se peut-il que le Satan a peur de la sonnerie du Shofar, alors que même un enfant sait que ce n'est pas le bruit du Shofar annonçant le machia'h?

Nous apprenons de là qu'au moment où les juifs entendent le Shofar, ils sont capables d'amener le délivrance ultime.

En effet, à l'écoute du son du Shofar, leurs cœurs insensibles deviennent réceptifs, ils tremblent sur leurs fautes, et en un bref instant de réflexion ils se tournent vers la téchouva.

Cela trouble l'Accusateur (le Satan), qui a conscience, bien davantage que nous, de la force d'Israël et de la puissance des sons du Shofar pour amener une véritable téchouva.

Les sons du Shofar (que nous soufflons) peuvent donc bien se terminer par le bruit du Shofar du machia'h.

[Rabbi Eliyahu Kitov - Séfer haTodaah -Tichri]

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-> Le Shofar est une communication confidentielle, conçue pour être utilisée par Hachem et Son peuple dévoué.
Il est comme un langage secret utilisé par 2 amis qui veulent que personne d'autre ne puisse comprendre leur conversation.
[Tiférét Ouziel]

-> Au début du mois d'Elloul, le 1er son du Shofar signifie que la présence divine arrive dans le camp, et le dernier son de Yom Kippour indique le départ de la présence divine.
[le Mateh Ephraïm]

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+ Pourquoi d'année en année, le Satan continue-t-il à être troublé par le Shofar? N'a-t-il pas compris que telle est l'habitude des juifs à Roch Hachana?

-> Selon le Arizal, le son du Shofar réveille le son du Shofar céleste qui doit sonner pour annoncer la guéoula, ce qui fait trembler le Satan, qui sait qu'il sera égorgé lors de la venue du Machia'h.

-> Rachi explique que le Satan entend les juifs sonner les 100 sonneries pour être sûrs d'accomplir leur devoir, alors que selon la Torah, 9 sonneries suffiraient.
Par cela, ils montrent leur amour pour les mitsvot, ce qui repousse les arguments du Satan.

-> Le Chem miChmouel enseigne que lors des 1eres sonneries, les juifs font téchouva et leurs péchés se transforment en mitsvot (lorsque la téchouva est faite par amour), ce qui trouble le Satan.

En effet, comme à son habitude, il souhaite nous accuser toujours davantage, mais il a alors peur que tout péché qu'il mentionnera se transforme en mitsva.
Plus il accuserait les juifs, plus il leur générerait des mitsvot.
=> C'est pourquoi, il est totalement perturbé par cette situation.

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-> Le Divré Yoel donne une réponse similaire sublime :
Chaque année, lorsque nous sonnons du Shofar, la sonnerie qui monte au Ciel est composée de toutes les sonneries du Shofar qui ont pu être faites par le passé (dont celles de tous nos énormes tsadikim!).
Ainsi, chaque année cette sonnerie est plus puissante qu'auparavant, car vient si ajouter un an de sonnerie en plus (de tous les juifs du monde).

Le Satan se rappelle très bien du son de la sonnerie du Shofar de l'année dernière, mais il est alors confronté à un bruit encore plus fort, puissant.
Il a peur que le total [cumulé de sonneries] atteint soit suffisant pour déclencher la Délivrance finale, et il est alors paniqué, pensant qu'il entend le : "Shofar du machia'h", ce qui annonce sa mort!

Et c'est la réalité : le Satan n'a pas peur pour rien! Cela qui signifie que le machia'h peut véritablement venir maintenant.
Ainsi, de notre côté nous ne devons pas laisser passer une telle opportunité. Nous devons implorer Hachem de tout cœur et accepter Sa souveraineté absolue, car avec des prières sincères il est possible d'amener la guéoula.

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-> Rabbi Its’hak dit : "Pourquoi sonne-t-on du Chofar assis, puis une deuxième fois debout? Pour confondre/troubler le Satan (Lé-Arbeb HaSatan - לערבב השטן)" [guémara Roch Hachana 16b].
Le Tossefot Yom Tov se demande comment le Satan, d’année en année, continue à être troublé. N’a-t-il pas compris que telle est l’habitude des Juifs de sonner du Chofar à Roch Hachana?

On peut citer les raisons suivantes :
1°/ Le Satan sait combien il est vulnérable : un très léger réveil des juifs à la téchouva (que réalise le son du Chofar de Roch Hachana) peut provoquer sa disparition définitive de ce Monde. C’est pour cela qu’il ressent une grande frayeur chaque fois que retentissent les sonneries du Chofar, le Jour de Roch Hachana.
[rav ‘Haïm Chmoulévitch - Si’hot Moussar]

2°/ Le son du Chofar empêche le Satan de s’en prendre aux juifs, car lorsqu’il entend combien ceux-ci chérissent les Mitsvot (sonnant du Chofar – la Mitsva du Jour – à plusieurs reprises – les "100 sonneries"), ses paroles se ferment d’elles-mêmes.
[Rachi]

3°/ Lorsque le Satan entend le Chofar la première fois, il n’est que partiellement terrifié (" בהיל ולא בהיל – troublé et pas troublé"), mais lorsqu’il l’entend une seconde fois, il dit : "C’est certainement le Chofar du machia’h à propos duquel il est dit : ‘En ce jour résonnera le Grand Chofar’ (Yéchayahou 27,13)" et il pense que le moment est venu pour lui de quitter ce Monde, comme il est dit : "Il [D.] fera disparaître la Mort à jamais [le Satan appelé aussi "ange de la Mort"]" (Yéchayahou 25,8).
Il est alors si troublé qu’il en oublie de nous accuser (il n’a plus la tranquillité d’esprit pour nous accuser).
[Tossefot]

4°/ Le Satan sait que la Mitsva du Chofar consiste à réveiller les juifs à la téchouva rapprochant ainsi la guéoula. Aussi, est-il troublé lorsqu’il entend le son du Chofar, car il craint que ce ne soit le Chofar du Machia’h qui annonce la Délivrance d’Israël et la fin de son existence.
Bien que dans les années passées, cette téchouva n’ait pas été parfaitement accomplie, le Satan craint que cette fois-ci les juifs regrettent intégralement leurs fautes et fassent Téchouva.
[Kli Yakar]

5°/ Le son du Chofar réveille le son du Chofar céleste qui doit sonner pour annoncer la guéoula, ce qui fait trembler le Satan, qui sait qu’il sera égorgé lors de la venue du Machia’h [voir guémara Soucca 52a].
[Arizal]

6°/ A Roch Hachana, le Tribunal céleste siège et juge le Monde. Satan se tient sur le côté et examine la liste de ceux qui ont été condamnés à mort. Au moment où les Enfants d’Israël éveillent l’Attribut de Miséricorde grâce aux sonneries du Chofar, tout s’embrouille devant lui et il perd sa liste. Cependant, ceux qui n’ont pas fait téchouva et qui ont été condamnés, le Roi des rois retire leur fiche et les remet au Satan. Dès qu’il les reçoit, il ne lâche pas prise jusqu’à ce que la sentence soit appliquée.
C’est pourquoi tous les juifs, avec leurs communautés, doivent se défendre contre lui et plus encore, le particulier.
[Zohar - Pékoudé 237b]

7°/ Lors des premières sonneries, les Bné Israël font téchouva et leurs péchés se transforment en mérites (lorsque celle-ci est faite par amour de D.) troublant ainsi le Satan, qui, lors des secondes sonneries, ne sait plus comment agir : accuser les juifs et prendre le risque que les péchés qu’il va mentionner se transforment aussi en mérites ou ne pas les accuser et faillir à sa mission.
[Chem miChmouel]

8°/ Le son du Chofar affaiblit le Satan devant ses accusations. En effet, il est expliqué dans le Talmud que le Satan travaille en trois étapes : au début, il descend dans le Monde et séduit l’homme jusqu’à provoquer la faute, puis il remonte au Ciel pour l’accuser, et enfin il redescend pour punir ou tuer le fauteur [guémara Baba Batra 16a].
C’est pourquoi nous sonnons trois "Téroua" pour contrer ses 3 initiatives, et c’est alors que D. se souvient des 3 Patriarches, qui par leurs mérites, annulent les accusations du Satan.
[Rokéa’h]

9°/ Avant les sonneries du Chofar, l’officiant récite 6 versets dont l’acrostiche forme les mots "Kra Satan" (קרע שטן - déchire [défait] le Satan), demandant ainsi à Hachem de troubler le Satan afin qu’il ne puisse pas nous accuser en ce Jour de Jugement.
[Séfer haTodaa]

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-> Nos Sages (guémara Roch Hachana 16a) demandent : Pourquoi sonne-t-on du shofar avant et pendant la amida?
Et de répondre : "Pour troubler le Satan."

Le rav Yits’hak Blazer explique qu’en entendant les sonneries du shofar, le Satan est bouleversé et effrayé, pensant qu’elles annoncent la venue du Machi’a’h.
Cela est surprenant, dans la mesure où il a entendu chaque année les mêmes sonneries, sans qu’elles aient été suivies de l’arrivée du Machia’h.

Néanmoins, elles suscitent régulièrement son émotion, comme s’il se disait : "Peut-être que les choses seront-elles différentes cette année? Peut-être Israël s’est-il réellement repenti et mérite-t-il la Délivrance …"

=> Qu’en est-il alors de l’homme qui, pris de découragement, en vient à se dire : "J’ai vécu de nombreuses années et j'ai déjà passé tant de Roch Hachana avec leurs sonneries du Shofar sans faire téchouva … C’est donc sans espoir!"

==> Un tel homme est pire encore que le Satan, qui lui est d'avis chaque année que les juifs vont se repentir!!

Le Shofar symbolise l'espérance.
Quelque soit notre passé, quelques soient nos fautes, par le biais de notre téchouva, nous avons la possibilité d'être une nouvelle personne, et repartir sur de nouvelles bases.

Sachons utiliser ce magnifique cadeau de notre papa Hachem, et tâchons de ne pas être plus pessimistes que notre pire ennemi : le Satan!!!

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-> A Roch Hachana, le Satan jette un coup d’œil, se concentrant sur ceux qui sont inscrits [dans le livre] de la mort et notant leurs noms.
Mais lorsque les juifs soufflent dans le Shofar, il devient alors confus et ne reconnaît pas ceux qui sont inscrits pour la mort.
Cependant, si une personne manque de faire téchouva, alors le Satan est capable de l'identifier et s'empresse d'exécuter le verdict.
[Zohar - vol.2:327]

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-> L'excuse habituelle que les gens donnent pour négliger d'avoir servi Hachem comme il le faut, est qu'ils étaient trop occupés à gagner leur parnassa.
Soucieux, ils n'ont pas réussi à se concentrer à prier et à faire les mitsvot.
Le Satan affirme que ce n'est pas une excuse valable. Un juif doit se focaliser à faire les mitsvot, quoiqu'il lui arrive!

Mais lorsque nous sonnons le Shofar et que le Satan devient confus, au point qu'il est incapable d'accuser le peuple juif, alors il prouve lui-même que lorsque nous sommes soucieux, nous ne pouvons pas se concentrer.
Ainsi, l'attaque du Satan est discréditée.
[Rabbi Sim'ha Bounim de Pschischa]

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-> Le rav Shnéour Kotler enseigne que lorsque nous sonnons du Shofar, c'est notre respiration intérieure qui est utilisée pour créer le son des sonneries.
Cela signifie que bien que par notre comportement (fautes) nous avons pu causer des dégâts, abîmant notre relation avec Hachem, en réalité au fond de nous il y a notre âme qui est restée pure et fidèle à D.
Lorsque la court Divine voit que notre essence (âme) aspire à être proche de Hachem, alors cela Le convainc de faire abstraction de notre extériorité qui est abîmée.

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-> Le Chem miChmouël se base sur le fait que la sonnerie de téroua représente un cœur brisé.
Or, il y a 2 raisons d'avoir un cœur brisé :
- soit par un état de dépression = il n'y a plus d'espoir, je suis fiché! (on oublie que D. peut tout faire!) ;
- soit par un état de proximité avec Hachem = la réalisation de notre peu de valeur en comparaison du Créateur, de notre totale dépendance à Lui, ...
Il s'agit alors d'un cœur brisé par l'humilité, par la conscience de la grandeur des voies de D., de toute la miséricorde qu'Il nous accorde en permanence, de Son amour infini à notre égard, et ce indépendamment de notre comportement.
[la téchouva est cette prise de conscience que Hachem est notre Roi (et non pas notre égo), que nous sommes dans ce monde pour Le servir et sanctifier Son Nom.
Le Shofar brise toutes les illusions dans lesquelles on se baignent durant l'année, et pendant un bref instant (un flash de lumière) on réalise la réalité, nous retournons à notre source Véritable : Hachem!
C'est cette chute de notre égo, vers notre réel nous-même, qui s'exprime par un cœur brisé.]

=> Lorsque Hachem voit de tels sentiments dans les profondeurs du cœur des juifs, cela éveille une miséricorde énorme à notre égard.
[il n'y a rien de plus entier qu'un cœur brisé!]

"Hachem ne pardonne pas à ceux qui frappent uniquement leur cœur, mais Il pardonne à ceux dont le cœur les frappe pour les fautes qu'ils ont pu commettre."

[le 'Hafets 'Haïm]

-> Lorsque nous confessons nos fautes, nous frappons notre main contre notre cœur. Mais, ne devrait-on pas faire le contraire? Le cœur ne devrait-il pas frapper la main qui a entraîné la faute?

L'intention est d'exprimer que la source de toutes les fautes provient des désirs du cœur, qui ont ensuite amené à la faute.
[c'est pour cela, qu'il faut connaître nos faiblesses et mettre des barrières protectrices (sour méra, véassé tov)]

Le mois d’Elloul – Quelques pensées

+ Le mois d'Elloul - Quelques pensées :

-> "Le mois d'Elloul est le 6e mois de l'année, il est à mettre en parallèle avec la veille de Shabbath, qui est le 6e jour de la semaine.

De la même façon que l'on se prépare pour Shabbath, la veille de Shabbath, on doit également se préparer aux Yamim Noraïm durant le mois d'Elloul.

De même que plus on aura fait de préparations pour Shabbath, plus il sera agréable et rempli de sens, de même les efforts que nous faisons en Elloul nous assurent d'avoir une année pleine de bonté et de bénédictions."

[Chem miChmouël - Choftim 5675 ; Ki Tavo 5672]

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-> Le Ram'hal explique que la relation entre Hachem et l'âme d'une personne est à l'image du lien entre un métal et un aimant. [Messilat Yessarim]
Lorsque l'aimant est éloigné, il n'y a plus d'attraction.
Durant le mois d'Elloul, Hachem se rapproche de chacun d'entre nous, faisant que nous pouvons ressentir de nouveau une attraction pour Lui.

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-> C'est pendant le mois d'Elloul, suite à la faute du Veau d'or, alors que Moché était au Ciel (pour recevoir les 2e Tables de la Loi), que les juifs ont jeûné et ont fait téchouva, posant les bases de ce qui sera l'attitude des générations suivantes.
C'est pourquoi il nous est possible d'atteindre de si hauts niveaux en téchouva, en Torah et dans notre service de Hachem pendant cette période, par rapport au restant de l'année.
[Tana déBé Eliyahou Zouta ; 'Hayé Adam 138,1]

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-> A Roch Hachana, nous renaissons (midrach Vayikra rabba 30,3).
Cela fait que le mois d'Elloul est le dernier mois de la gestation.
Lorsqu'une femme attend un bébé, elle apprécie chacune des sensations de mouvement, car c'est un signe que le bébé dans son ventre est vivant et bien portant.
Lorsqu'il n'y a pas de mouvement, elle a peur que quelque chose n'aille pas bien chez l'enfant.
Si Elloul est l'équivalent du dernier mois avant la naissance, alors nos mouvements et notre développement sont de bonnes nouvelles.
[le Netsiv]

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-> Le Chla haKadoch fait référence au travail du mois d'Elloul comme : la bédikat 'haméts, puisque nous devons rechercher dans chacune de nos actions et y trouver le 'haméts (les avérot).

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-> "Du début du mois d'Elloul jusqu'à la fin de Yom Kippour, on doit ressentir de la crainte et de la frayeur du jugement à venir"
[Rabbénou Yona]

-> Le Bnei Yissa'har était tellement conscient de l'importance de cette période, qu'il en avait la main qui tremblait lorsqu'il écrivait.

-> Dans une lettre rédigée pendant le mois d'Elloul, le Ben Ich 'Haï écrit : "Vous devez savoir que j'écris cette lettre durant les jours de téchouva, où à mes yeux, chaque minute est comme un mois!"

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+ Importance de faire téchouva avant Roch Hachana :

-> Il faut savoir qu'il est bien plus facile de se repentir et d'avouer ses fautes avant Roch Hachana qu'après.
En effet : "Si un homme avoue lui-même un délit punissable d'une amende supplémentaire, il est dispensé de la payer."
En d'autres termes, lorsqu'un homme reconnaît sa faute au tribunal avant le témoignage de témoins accusateurs, il ne paie pas d'amende. S'il confesse sa faute seulement après leur témoignage, il doit s'acquitter de l'amende.

Ainsi en est-il du Jugement. Les anges accusateurs ne témoignent des méfaits de l'homme qu'à Roch Hachana et Yom Kippour.
Si pendant le mois d'Elloul qui précède, l'homme confesse ses fautes et se repent, il pourra se disculper au jour du jugement. Par contre, s'il s'amende après Roch Hachana, ses efforts n'auront pas le même effet.
[Méam Loez - Nasso 5,5-6]

Le Tachli’h

+ Le Tachli'h :

Nous avons la coutume à Roch Hachana d'aller à un point d'eau afin de réciter : "Tu plongeras dans les profondeurs de la mer toutes leurs fautes " (Mikha 7,19 - vétachli'h bimétsoulot yam kol 'hatotam).
Pourquoi cela?

-> Le midrach rabba rapporte que tout au long de la route que suivirent Avraham et son fils Its'hak pour aller au mont Moria, le Satan tenta de les empêcher d'arriver par différents moyens.
Il fit surgir sur leur chemin un fleuve profond pour les décourager et les faire revenir en arrière, mais ces derniers y pénétrèrent jusqu'à hauteur de leurs bouches, puis Avraham s'exclama : "Iguiou Maïm ad Nafech", ce qui signifie que nous avons fait la volonté de D. jusqu'au bout de nos forces.
C'est alors que D. réprimanda le Satan et immédiatement le fleuve s'assécha.
[michna Broura 583,8]

[Le Maharil dit nous récitons le Tachli'h à côté d'une rivière ou d'un lac dans l'espoir que le mérite d'Avraham entrant avec enthousiasme dans le fleuve va se tenir en notre faveur dans le jugement.]

-> Selon le Zohar, une rivière profonde symbolise la "bina" (compréhension), la capacité de sonder les profondeurs de la connaissance, d'étendre, de développer et de tirer des conclusions.
Le Zohar enseigne : "Il y a des eaux qui produisent des hommes sages et il y a des eux qui produisent des sots".
La compréhension est un don précieux de D., mais nous savons tqu'elle peut être mal utilisée et corrompue pour conférer légitimité et popularité aux égarements jusque dans leurs excès.
La grandeur d'Avraham tenait tout entière en sa compréhension de la vérité ; sans qui, il aurait pu déchoir de sa grandeur spirituelle.
On comprend pourquoi le Satan se lance dans cette dernière tentative avec Avraham pour le faire reculer.
[le tachli'h symbolise cette nécessité de toujours rechercher et être fidèle à la vérité au sens de la Torah (et non pas ce que nous croyons/voulons avoir comme vérité)]

La rivière symbolise le niveau le plus profond de compréhension, l'inexorable intelligence qui proteste à chaque pas fait par Avraham, disant : "Its'hak est ton seul héritier! Tu l'as attendu toute ta vie! D. te l'a donné, à toi et à Sarah, par des miracles! D. t'a promis une postérité grâce à lui. Comment peux-tu, toi qui prêches contre le sacrifice humain assassiner ton propre fils? Comment un vieux pères peut-il tuer son fils unique de ses propres mains? Comment peux-tu obéir et même croire en un D. qui te demande cela?"

Ces questions constituent une "rivière" infiniment plus tumultueuse que toutes que toutes celles qui se trouvent sur terre.
La réponse d'Avraham se situe à un degré de compréhension plus élevé que celui du Satan.
Il implore D. de lui venir en aide : "Les eaux de la compréhension montent jusqu'à mon cou. Elles menacent de noyer mon intelligence humaine limitée. Cependant, je sais que : "le commencement de la sagesse est la crainte de Hachem" (réchit 'hokhma yir'at Hachem - Téhilim 111,10) ; la source de la sagesse n'est ni ce que mon esprit mortel conçoit, ni dans la logique absolument irrésistible du Satan (yétser ara). Je ne peux ni réfuter ses arguments, ni traverser sa rivière, parce que mon humanité me limite. Mais Toi Hachem, Tu es mon guide, et quand tout m'abandonne, je substitue Ta volonté à ma sagesse."

Avraham a en tête les infinies possibilités de sa postérité, il sait que son seul acte devra être l'équivalent spirituel de milliards de bonnes actions qui ne seront jamais accomplies.
Le but de l'existence d'Israël est de rendre manifeste la majesté de D. comme Roi.
Avraham dominant le Satan et ses propres sentiments humains, spirituels et paternels, ils démontrent que le seul facteur déterminant est la volonté du Roi [Hachem].

La rivière disparut. En s'immergeant dans la rivière qui produisait des insensés, Avraham transforma l'événement en une rivière qui produisit, en son être et dans son descendant, une perception accrue de la mission d'Israël, car expérimenter la vérité est bien plus enrichissant que de philosopher à son sujet.

Lors du Tachli'h, en se présentant à un cours d'eau, on exprime : "Comme Tu sauvas Avraham, sauve-nous, Hachem, des eaux qui menacent de noyer notre foi, parce que comme notre père, nous plaçons notre foi en Toi au-dessus de tout."
[la rivière profonde symbolise la compréhension, qui pour un juif se doit d'être Divine, et non simplement humaine]
[rav Nathan Scherman]

-> La soumission d'Avraham créa le modèle de courage, de sacrifice de soi qui depuis lors caractérise le peuple juif.
Non seulement parce qu'il influe sur le comportement juif, mais parce qu'il reste la source du mérite pour chaque juif qui conserve, en son cœur, une braise de la Akéda.
[Sfat Emet]

-> Selon certains de nos Sages, le mérite des Patriarches ne dure qu'aussi longtemps que leurs descendants suivent leur exemple et obéissent à la volonté de D.
Quand Israël délaisse les voies d'Hachem, Il l'abandonne et "oublie" les mérites de ses ancêtres.
[le tachli'h met en avant que de même que la rivière à une source, nos actions doivent prendre racine à notre source : nos Patriarches.]

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-> "A la vision de la profondeur de la mer ... on commence à contempler la grandeur du Créateur.
C'est pourquoi nous allons à un plan d'eau à Roch Hachana, qui est le jour du Jugement, afin que tout le monde puisse prendre à cœur que Hachem est le Créateur et le Roi de l'univers.

Lorsqu'une personne en vient à reconnaître l'existence de Hachem et le fait qu'Il a créé le monde à partir de rien, elle en arrive à regretter ses fautes, et par cela ses fautes lui seront pardonnées."
[le Rama - Torat haOla 3,56]

-> "[Les juifs] puisèrent de l'eau, qu'on répandit devant Hachem" (Chmouël I 7,6).
Le Targoum Yonathan traduit cela par : "Ils ont déversé leur cœur dans la téchouva, comme de l'eau, devant Hachem".

Rachi explique qu'ils ont versé l'eau en signe d'humilité, montrant qu'ils étaient comme de l'eau que l'on verse devant Hachem.
Le Beit Méïr (Ora'h 'Haïm 583) dit qu'en se rendant proche d'un plan d'eau à Roch Hachana, nous démontrons notre état d'esprit de téchouva, qui est comparé à l'eau qui coule.

-> "Souviens-toi des fautes comme l'eau qui s'est écoulée (rapidement et sans laisser de trace de son passage)" (Iyov 11,16)
Le Radak explique que le symbolisme de l'eau s'écoulant, fait allusion au pardon de nos fautes.

-> Rabbi David Hoffman explique que l'on accomplit le Tachli'h près de l'eau, en se basant sur la Mekhilta (Bo 12,1) rapportant que la présence divine n'apparaît aux prophètes en dehors d'Israël que lorsqu'ils sont proches d'un point d'eau, puisque l'eau est un élément de pureté rituelle.

Le Baak haTourim (Béréchit 16,7) écrit également qu'une prière est plus efficace lorsqu'elle est faite proche de l'eau.

-> Les rois d'Israël étaient oints proche d'une source d'eau mouvante, comme signe que leur règne devra également couler sans gêne (guémara Horayot 12a).

Puisqu'à Roch Hachana, nous acceptons de nouveau le règne de Hachem, c'est une forme de cérémonie d'investiture, qui doit se faire près d'un courant d'eau.
[Otzer haTéfilot - Tachlikh ]

-> Le rav Avraham Tirna écrit qu'il serait préférable qu'il y ait des poissons dans ce fleuve et qu'on puisse les voir, ceci étant un bon signe pour nous préserver du mauvais œil (aïn ara) durant toute l'année à venir, comme ces poissons qui sont protégés des regards.
[le Darké Moché (583,3) écrit que le poisson vit calmement, d'une façon non visible par l'homme, il n'est pas affecté par le mauvais œil (puisque caché).]
Le poisson est aussi un symbole de multiplication.

Le rav Nathan Scherman rapporte que le poisson, recouvert par les eaux et à l'abri de la jalousie, fait allusion à Israël qui a été gratifié de la protection Divine.

Le Levouch (596) écrit que les poissons sont en permanence en danger d'être capturés par un filet de pêche, et cela nous renvoie à l'idée que l'ange de la mort peut à tout moment nous capturer.
Cette pensée de notre mortalité, du caractère éphémère de notre vie, doit nous pousser à faire téchouva.

Le Chla haKadoch (Roch Hachana) enseigne que les yeux du poisson sont toujours ouverts. De même, nous prions pour que Hachem garde et protège les juifs avec des yeux ouverts et plein de miséricorde durant toute l'année.
["Les yeux de Hachem sont ouverts sur ses adorateurs, sur ceux qui ont foi en sa bonté" (Téhilim 33,18)]

Le Ohalé Yaakov écrit que la récitation de la prière de Tachli'h est un signe de bon augure : de même que les eaux s'écoulent continuellement, la miséricorde Divine se répandra sur nous et nous accordera une bonne année, en vertu du verset : "Je ferai affluer dans ses murs la paix comme un fleuve" (Yéchayahou 66,12)

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-> N'aurait-il pas été préférable de brûler ou bien d'enterrer nos fautes, afin qu'elles soient totalement détruites? Pourquoi les jetons-nous dans la mer, où elles continuent à exister?

Le Divré Yoel (29) répond :
La guémara (Avoda Zara 39a) dit : "Tout animal sur la terre a un équivalent dans la mer. Un animal impur sur terre a un équivalent dans la mer qui est pur, et inversement."

De toute évidence, la mer a le pouvoir de laver l'impur et de le purifier.
Nous jetons nos fautes dans la mer, qui y sont transformées en mérites et en mitsvot.
C'est ainsi que nous disons dans la prière de Tachli'h : "Tu plongeras dans les profondeurs de la mer toutes leurs fautes" (Mikha 7,19), et ce afin que nos fautes soient transformées en mérites lorsque nous ferons téchouva par amour pour Hachem.

[En effet, la guémara (Yoma 86b) nous enseigne que lorsqu’une personne fait téchouva par amour pour Hachem, ses fautes ne sont pas seulement effacées, mais elles sont transformées en mérites.]

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-> Un des signes pour reconnaître un poisson vivant d'un poisson mort est de voir s'il nage dans le sens ou à contre-courant. S'il nage dans le sens du courant, c'est un poisson mort.

[en jetant nos péchés dans un cours d'eau, on se débarrasse du mauvais de notre passé, mais également on apprend des poissons à aller à contre courant de notre naturalité animale, de la façon de pensée et d'agir du monde en général, ...
Nous devons être fier d'être juif et sauter de joie à contre courant vers notre papa Hachem. ]

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-> b'h, Voir aussi : https://todahm.com/2017/09/27/tachlih

Roch Hachana est le jour : "où l'on prend son envol et où l'on se réfugie en Hachem".

[Rambam - commentaire michna Roch Hachana 32b]

-> Rabbi Chimchon Pinkous enseigne qu'il y a 2 moyens de mériter un bon jugement à Roch Hachana :

- le 1er : en faisant téchouva et en nous améliorant ;

- le 2e : en s'enlaçant avec Hachem, ce qui peut être accompli en désirant de tout cœur qu'Il soit notre Roi.

C'est ainsi que David haMélékh déclare : "A part Toi, je ne désire rien sur terre" (Téhilim 73,25 - véimé'ha lo 'hafatseti baaréts).

"A Roch Hachana, nous sommes jugés en tant que fils ou en tant que serviteurs.

Hachem examine nos actions pour déterminer si nous L'avions servi comme des fils, avec joie, ou comme des serviteurs, dans un esprit de contrainte."

[le Nétivot Shalom]

=> Grâce à notre joie de faire Sa volonté, nous méritons d'être traités avec largesses comme le fait un père avec son enfant bien-aimé.
Dans le cas contraire, nous sommes traités comme un serviteur, qui reçoit au centime près en fonction de son travail effectué.

Etre joyeux quelques soient les perturbations de la vie, c'est notre façon d'exprimer dans la réalité : "c'est mon papa Hachem le pilote qui est au commande de chaque détail de ma vie, j'ai totalement confiance en Lui, car c'est le plus fort, c'est le meilleur!"

Rabbi Yéhochoua ben Lévi déclare : "Celui qui revoit son ami après 12 mois de séparation prononce la formule : Béni ... qui ressuscite les morts" (guémara Béra'hot 58b).

=> Pourquoi les Sages ont-ils institué de prononcer une telle bénédiction? Quel est le rapport avec la résurrection des morts?

-> Le Maharcha répond : chaque année à Roch Hachana, Hachem décide si l'homme va continuer à vivre ou non. Et donc, si quelqu'un est resté 12 mois sans voir son ami, Roch Hachana a forcément eu lieu entre-temps. Or, il constate que son ami est toujours vivant.
Cela est bien la preuve qu'il a été épargné de la sentence de mort à Roch Hachana, et c'est pourquoi il doit réciter la bénédiction sur la résurrection des morts, dès qu'il l'aperçoit.

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-> Cet enseignement nous montre qu'en réalité nous ne vivons pas pleinement Roch Hachana. On se dit : ça va je suis encore jeune, ça va je suis en bonne santé, ça va j'ai un métier sûr avec un salaire mensuel, ça va j'ai un appartement/maison, ça va encore une Roch Hachana par habitude, ça va...
Donc au final, on ne vit pas Roch Hachana comme si notre vie était en jeu, comme si chacun des actifs que nous avons (ressources, capacités, santé, famille, spiritualité, ...), absolument tout va dépendre du jugement du Roi des rois.
Ainsi, nous devons utiliser notre pouvoir d'imagination, pour que cela débouche à un déversement de notre cœur à papa Hachem. A l'aide, je n'ai rien et ne suis rien sans Toi!

En ce sens, le rav Israël Salanter disait : je ne comprends pas comment les gens peuvent se promener une semaine avant Roch Hachana en étant calmes et sereins, en continuant à se comporter comme auparavant. Il y a pourtant la crainte que dans encore quelques jours, Hachem décrète, que l'on nous en préserve, que leur rôle dans ce monde s'arrêtera et qu'll les prendra d'ici ...

"Quand il y a un jugement en bas, il n'y a pas de jugement en haut. Et quand il n'y a pas de jugement en bas, il y a un jugement en haut" (midrach Dévarim rabba 5,4)

Si l'homme s'inculpe lui-même (en faisant téchouva), il devient alors son propre juge, et en agissant ainsi, il fait disparaître la nécessité d'être jugé par le Ciel. Puisqu'il s'est lui-même incriminé, Hachem le dispense de tout dédommagement, car il a procédé à son propre procès.

L'homme dispose d'un moyen efficace pour être épargné du Jugement Céleste, ressortir indemne, et être préservé de graves punitions. Il lui suffit d'être convaincu que sa sentence est parfaitement justifiée et de reconnaître sa culpabilité.
Et telle est la grandeur de la justification du jugement. Car grâce au fait que l'homme reconnaisse pleinement la véracité du jugement, prenne conscience de sa petitesse et avoue ses fautes, il écarte de lui toutes les sanctions qu'il était censé recevoir en raison de ses péchés.

La guémara (Baba Kama 64b) se base sur le verset (Michpatim 22,8) : "Celui que le tribunal condamnera paiera le double à son prochain", pour déduire l'enseignement suivant : en général, c'est toujours le Tribunal Rabbinique qui condamne l'homme. Mais si l'homme "se condamne lui-même", en reconnaissant que le jugement est justifié et qu'il est coupable, il devient alors son propre juge.
Et grâce à cela, il sera exempté des remboursements, puisque c'est lui-même qui a fixé son propre jugement.

Le Shofar – L’arme de défense massive

+ Le Shofar - L'arme de défense massive :

-> "Hachem déclare à Israël : 'De même que, dans le Shofar, le son entre d'un côté et ressort de l'autre, ainsi Je me lèverai du trône de justice pour m'asseoir sur celui de miséricorde en changeant l'attribut de rigueur en attribut de miséricorde'
[...]
L'homme souffle d'un côté et le Shofar émet un son de l'autre, de même, tous les accusateurs vous incriminent devant Moi, et Je les écoute d'un côté et les fais sortir de l'autre"
[midrach Téhilim 81]

-> "Grâce au Shofar, car sa voix s'élève dans les cieux et éveille le Shofar d'en-haut, ce qui stimule l'attribut de miséricorde.
Hachem quitte alors son siège de justice, s'assoit sur celui de la clémence et prend Son peuple en pitié.
Alors l'accusateur ne sait que faire, Israël se repent et le Satan ne peut plus rien devant le trône de miséricorde"
[Hachmatot haZohar - Béréchit - p.254]

-> "Lorsque le peuple juif sonne du Shofar, Hachem se lève du Trône de justice et prend place sur le Trône de miséricorde.
Hachem est alors rempli de miséricorde, et Il inverse l'Attribut de justice en miséricorde."
[Yalkout Chimoni Téhilim 47]

-> "Heureux le peuple connaissant la téroua [du Shofar]" (Téhilim 89,16)
Rabbi Yéchaya fait remarquer que les autres nations savent également souffler pour produire une sonnerie.
Cependant : "Heureux est le peuple qui sait comment apaiser Son Créateur par la sonnerie du Shofar".
[midrach Yalkout Chimoni - Vayikra 645]

-> Les Tossafot (guémara Arakhin 10b) écrivent que les anges disent un cantique à Roch Hachana et Yom Kippour, parce qu'En-Haut ils voient D. se lever du trône de justice et prendre place sur le trône de pitié.

-> "Les sonneries du Shofar apportent les prières du peuple juif dans le Saint des Saints devant la présence divine, et entraîne Hachem à se rappeler de nous avec miséricorde."
[le Ritva - guémara Roch Hachana 26a]

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-> Dans la guémara (Baba Batra 16a), il est expliqué que le Satan travaille en 3 étapes : au début, il descend dans le monde et séduit l'homme jusqu'à provoquer la faute, puis il remonte au Ciel pour l'accuser, et enfin il redescend pour punir ou tuer le fauteur.

Le Rokéa'h explique que c'est pourquoi nous sonnons 3 Téroua, afin de contrer ses 3 initiatives, et c'est alors que D. se souvient des 3 Patriarches, qui par leurs mérites, annulent les accusations du Satan.

Il est à noter que le mot Téroua se traduit par un pleur, un sanglot, faisant allusion au fait que nous devrions pleurer sur nos fautes.
Le Eliyahou rabba (591,1) dit que c'est en souvenir de notre matriarche Sarah qui pleura lors du sacrifice d'Its'hak.
Le Yalkout Chimoni dit en effet que Sarah a versé 100 larmes sur son fils, à l'occasion de la Akéda.
Or, la coutume est de sonner 100 fois le Shofar (3 fois 30 + 1 fois 10), à Roch Hachana.
Ceci amène de la miséricorde sur le peuple juif.

-> "Ce sera pour vous le jour du son du Shofar (yom téroua)" (Bamidbar 29,1)
Le Shofar est un élément si important que la Torah va dénommer Roch Hachana par le Shofar.

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-> "Si, par nos sonneries, nous ne cherchons qu'à accomplir la volonté de notre Créateur, les jugements sévères seront adoucis et se transformeront en bonté et en pitié.
C'est le sens de la guémara (Roch Hachana 16a) : 'Pourquoi sonne-t-on à Roch Hachana? Le Miséricordieux a dit de sonner!' "
[Maor vaChéméch]

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-> Les Tossafot (Roch Hachana 33b) rapportent que nous sonnons 100 sonneries du Shofar à Roch Hachana en rapport avec les 100 larmes que la mère de Sisra (un général philistin qui a massacré un grand nombre de juifs), a versé pour son fils, lorsque celui-ci a tardé à revenir de la bataille où il avait été tué par Yaël.
["Par la fenêtre, la mère de Sisra a regardé et elle a pleuré du fait que son fils tardait à revenir de la guerre" - Shoftim 5-28]

En effet, le Targoum (Bamidbar 29,1) traduit "Téroua" par : yévava (sorte de pleur, de plainte).

Mais quel est le lien entre 2 événements?

->Le rav Moché Mordé'haï Epstein dit que Sisra avait une grande et puissante armée (900 chars de fer) et malgré tout sa mère a craint que son fils ne soit tombé à la guerre.
Combien à plus forte raison, devrions-nous également ressentir à Roch Hachana de la crainte et de l'appréhension face à notre jugement.
Certes nous avons des mérites, certes nous avons un papa Hachem infiniment patient et miséricordieux, mais néanmoins comment se défendre face à une armée d'anges accusateurs créés par nos nombreuses fautes?
Les 100 sonneries du Shofar doivent donc être associées à une véritable téchouva pour nous aider b'h à gagner cette guerre que nous livrent les forces du mal.

-> Rabbi Shabsi Youdélévitz enseigne que si Hachem a envoyé un ange pour comptabiliser les larmes d'une personne aussi détestable, nous pouvons apprendre de là que même les larmes du plus grand racha sont importantes aux yeux de Hachem.
[à plus forte raison pour nous! Ceci est un énorme 'hizouk, une grande consolation que de savoir que nous ne sommes jamais seul, que nous pourrons toujours compter sur le soutien et la présence bienveillante de notre papa, le Roi des Rois. ]

Demander la fin de l’exil dans les Séli’hot

+ Demander la fin de l'exil dans les Séli'hot :

-> Pourquoi une si grande partie des Séli'hot n'a-t-elle rien à voir avec le fait de demander pardon à Hachem? Au contraire, elles décrivent notre exil difficile et toutes les souffrances que nous avons endurées. Qu'est-ce que tout cela a à voir avec les Séli'hot, avec une demande de pardon (pour nos fautes)?

Être en exil signifie que nous avons été éloignés d'Hachem.
Cela signifie que nous ne voyons pas notre Père. C'est Lui qui nous a placés au milieu de toute cette souffrance, comme un père qui a besoin de donner une petite gifle à son enfant. Lorsqu'un père donne une gifle à son enfant, il veut que celui-ci le remarque.
Lorsqu'un enfant pleure son père au lieu de pleurer quelqu'un d'autre, il demande le pardon. C'est ce que nous faisons lorsque nous disons à Hachem à quel point cet exil est amer. Nous retournons vers notre Père. (ex: on T'aime, et c'est si dur d'être loin de Toi, au point que par moment on T'oublie en fautant)
[rav Nathan Wachtfogel - Léket Réchimot ]