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+ "Si on veut réaliser la portée de Roch Hachana, on n'a qu'à réfléchir sur le passé, se remémorer tous les événements de l'année qui s'achève : combien de souffrances sont descendues dans le monde.
Tout ceci a été décidé à Roch Hachana dernier!

Cela nous aidera à comprendre combien nous devons avoir peur du jour du jugement présent."

[paroles du père du rav Dessler à son fils - Mikhtav méEliyahou]

Le rav Kanievsky dit que dans notre génération, on doit se remémorer toutes les bonnes choses qui nous sont arrivées pendant l'année passée, et prendre conscience que c'est en ce jour de jugement que tout va être décidé pour l'année à venir.

Pourquoi ne récite-t-on pas le Hallel à Roch Hachana?

+ Pourquoi ne récite-t-on pas le Hallel à Roch Hachana? :

1°/ La guémara (Roch Hachana 32b) rapporte les paroles de Hachem : "Est-il possible que le Roi soit assis sur le Trône de Justice avec le Livre de la Vie et de la Mort ouverts devant Lui, et qu'Israël chante des hymnes de louange?"

Le Rambam (Pirouch haMishnayot) écrit : "Le Hallel n'est pas récité à Roch Hachana et à Kippour, car c'est des jours de service, d'humilité, de peur, de crainte d'Hachem, pour s'enfuir et courir vers Lui, à faire téchouva, dire des supplications, requêtes et le pardon.
Et pour tout cela, la joie et la gaieté ne sont pas appropriées."

[Selon le 'Hatam Sofer, il est évident qu'on doit être joyeux à Roch Hachana, puisque c'est un yom tov. Cependant cette joie doit être contenue et quelque peu annulée, car Roch Hachana et également un jour d'immense crainte.]

2°/ Le 'Hatam Sofer nous transmet un enseignement très beau :
"Nous avons comme tradition qu'à Roch Hachana et à Yom Kippour, les âmes de nos parents décédés viennent prier avec nous.
Nous savons que les morts ne peuvent pas chanter de louanges à Hachem, comme il est dit : "Ce ne sont pas les morts qui loueront Hachem" (lo amétim yéalélou ya - Téhilim 115,17).

En raison du fait que les âmes des morts prient avec nous, nous ne chantons pas le Hallel afin de ne pas les embarrasser."

3°/ Le 'Hatam Sofer rapporte une autre explication.
Au moment de la traversée de la Mer, les juifs ont émis un chant (chira) car D. les a sauvé lorsqu'Il a vu que : "Ils eurent foi en Hachem et en Moché, son serviteur" (Béaaloté'ha 14,31).

Puisqu'ils ont été sauvé par leur propre mérite, ils leur étaient approprié de chanter des louanges de Hachem.
Cependant, à Roch Hachana nous espérons être jugés favorablement par le mérite de nos ancêtres, et non du nôtre. Il n'est ainsi pas approprié de réciter joyeusement le Hallel.

4°/ Puisque nous sommes confiants dans le fait que Hachem va nous inscrire pour une bonne année, pourquoi ne récitons pas le Hallel à Roch Hachana?
Le Ktav Sofer répond à sa question de la manière suivante.
Il est probable que nous soyons jugés favorablement par la mort d'un tsadik pendant cette année, puisque la mort des tsadikim expie les fautes des juifs (guémara Moed Katan 28a).

Cependant, nos Sages nous enseignent que la mort des tsadikim est pour D. une perte plus grande que la brisure des Tables de la Loi (guémara Yérouchalmi Yoma 1,1).
=> Face à une tragédie si importante, comment pouvons-nous réciter le Hallel?

[ On peut également rapporter que :
- "La mort des tsadikim est équivalente à l’incendie du Temple" (guémara Roch Hachana 18b) ;
- "celui qui rend visite au tsadik, c’est comme s’il accueillait la Chékhinah" (Tan’houma Ki Tissa 27)]

"Pendant la nuit de Roch Hachana, 2 anges accompagnent un juif et écoutent lorsqu'il va dire à ses amis : 'Que Tu puisses être inscrit et scellé pour une bonne année' (léchana tova tikatév vé'hétavtem).

Inspirés par cette amitié chaleureuse et par cette unité au sein du peuple juif, ils montent au ciel et plaident pour une bonne et douce année pour le peuple juif"

[Tséma'h Tsédek]

Le mois d’Elloul

+ Le mois d'Elloul :

-> "Nos Sages enseignent que pendant le mois d'Elloul, les Portes célestes de la miséricorde sont ouvertes, nous donnant l'opportunité de réparer nos fautes"
[Rabbi Pin'has Horowitz - le Panim Yafot]

-> "Le mois de Elloul a toujours été un temps de réconciliation avec Hachem.
Lorsque le peuple juif a commis la faute du veau d'or et que suite à cela les 1eres Tables de la Loi ont été brisées, Moché a imploré la miséricorde divine.
C'est à Roch 'Hochech Elloul que Hachem s'est apaisé et a demandé à Moché de monter [au ciel] afin de recevoir les 2e Tables de la loi (lou'hot).

Il y est resté pendant 40 jours, jusqu'au 10 Tichri, qui est Yom Kippour, jour durant lequel Moché est redescendu avec les 2e lou'hot, que Hachem a donné au peuple juif en signe d'une faveur divine renouvelée.

Depuis cela, la période de 40 jours allant de Roch 'Hodech Elloul à Yom Kippour est établie pour les générations comme des jours de miséricorde et de faveur divine.

Ces 40 jours servent également comme signe de la téchouva pour la faute du veau d'or, qui a été construit exactement 40 jours après le don de la Torah."
[Kaf ha'Haïm]

-> "Le mois d'Elloul est la source des bénédictions pour notre service de Hachem durant toute l'année.

Toute personne qui s'impliquera pendant ce mois, ne vivra que de la joie durant toute l'année. Servir Hachem lui sera alors facile.
Mais être paresseux pendant le mois d'Elloul amène de la tristesse, rendant plus difficile de servir Hachem par des prières sincères."
[Rabbi Morde'haï de Lechovitz]

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-> L'homme doit se repentir au début du mois d'Elloul également pour la raison suivante : la formation de l'âme ressemble à celle d'un embryon qui dure 40 jours.
L'homme repenti est semblable à un nouveau-né. Il faudra 40 jours à son âme pour se renforcer complètement.
Si l'homme se repent au début du mois d'Elloul, son âme sera complète à Yom Kippour.
[Méam Loez - Ki Tissa 34,35]

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-> Le Bné Yissa'har trouve une allusion aux yamim noraïm dans le verset : "Le lion (arié - אַרְיֵה) a rugi: qui n'aurait peur?" (Amos 8,3).
Les lettres du mot "arié" renvoient à :
-> aleph = Elloul ;
-> réch = Roch Hachana ;
-> youd = Yom Kippour ;
-> 'hé = Hochana Rabba.

Ce sont les 4 moments de l'année où submergé de crainte et de tremblement, un juif est inspiré à faire téchouva ("Qui n'aurait peur?").

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+ Sonner le Shofar durant le mois d'Elloul :

1°/ Le Yichma'h Moché explique que dans le Téhilim 150 (Louez D. en son sanctuaire - Hallélou El békod'cho), il y a 12 fois le mot : 'Hallélou', en parallèle avec les 12 mois de l'année.

Elloul est le 6e mois de l'année, et correspond au 6e Hallélou, qui est : "Louez-le aux sons stridents du Shofar" (Hallelou'ou bétéka Shofar).

=> Cela fait référence à l'habitude de sonner du Shofar pendant le mois d'Elloul.

2°/ "Le Shofar sonnera-t-il dans une ville sans mettre le peuple en émoi?" (Amos 3,6)

Le Pirké déRabbi Eliézer enseigne que le Shofar a une qualité spéciale, faisant que toute personne écoutant ses sonneries est ébranlée et est portée à faire Téchouva, ce qui explique que nous le sonnons durant le mois d'Elloul, afin de rappeler à faire téchouva.

3°/ Suite à la faute du veau d'or (le 17 Tamouz), Moché a imploré pendant 40 jours Hachem.
A la fin de cette période (à Roch 'Hodech Elloul), Moché a dû monter la montagne et rester au Ciel pour 40 jours et 40 nuits afin de recevoir les 2e Tables de la Loi.

Pendant chacun de ces 40 jours, le Shofar était entendu dans tout le campement et une annonce était faite : "Votre attention, s'il vous plaît! Sachez que Moché a monté la montagne, il ne redescendra qu'après y avoir passé 40 jours et 40 nuits!"

Cela était fait afin d'éviter toute erreur de calcul, comme cela a eu lieu lorsque Moché est monté la 1ere fois, et qui a conduit à faire le veau d'or.

=> Afin de se souvenir de cette sonnerie du Shofar, nous le sonnons également durant tout le mois d'Elloul.
[le Tour - Ora'h 'Haïm]

"La majorité des gens pense que l'on fait téchouva en raison de nos mauvaises actions, et même si c'est vrai, cela ne prend pas en compte l'aspect le plus important.

La véritable téchouva porte sur le fait de ne pas avoir réalisé de soi-même, ce qu'on aurait pu être."

[Rabbi Avigdor Miller]

Le Shofar

+ Le Shofar :

Le Shofar a une extrémité :
-> large = là où la corne était attachée à l'animal ;
-> étroite = la fin de la corne.

Le Choul'han Arou'h (Ora'h 'Haïm 586,12) nous dit que si on arrive à faire que l'extrémité large devienne petite, et que celle qui est étroite devienne large, le Shofar serait non casher.
[déré'h aavarto = de la manière selon laquelle il est sur la tête de l'animal]

De même, il n'est pas possible d'inverser le sens du soufflement.
[selon le Téhilim (118,5) : min amétsar karati ya, anéni bamer'hav ya - De l'étroitesse de ma détresse j’ai invoqué D. : il m’a répondu [en me mettant] au large => étroit -> large].
On soufflera donc toujours depuis la petite ouverture.

-> Le midrach (Chir hachirim rabba 5,3-6) dit que D. pousse les juifs à faire téchouva en leur disant :
"Ouvrez-Moi une porte de Téchouva comme le chas d'une aiguille, et Je vous ouvrirai une porte dans laquelle des charrettes et des carrosses pourront entrer."

Le midrach s'interroge : Des carrosses remplies de quoi?
Et de répondre : "Pleins d'aide et d'assistance divine et de bénédictions spirituelles sans fin!"

-> Le Rabbi de Kotsk nous explique au sujet du fait que l’on attend de nous qu’un petit trou de la taille d’une aiguille : "Mais, ce doit être un début approfondi. Il peut être infime en proportion, mais doit pénétrer totalement la personnalité.".
[A l’image de l’aiguille qui fait, certes un tout petit trou en taille, mais qui est très pénétrant en profondeur.]

Beaucoup de personnes pensent que c'est trop dur de faire téchouva (c'est pour les tsadik!), qu'elles ont fait trop de fautes, qu'il est trop tard (fichue pour fichue!), ...
Le message du Shofar est que la téchouva est simple et accessible à tous.

On souffle de tout cœur par une petite entrée, et l'air sort par une extrémité large, en produisant en plus du bruit.
=> Ainsi, le Shofar transmet l'idée que si tu fais un petit effort sincère, cela peut te rapporter très gros.

-> Le Rambam (Hilkhot Téchouva 3,4) dit que même si le Shofar est une des 613 mitsvot, il doit nous permettre de sortir de notre torpeur, de notre sommeil, pour se repentir.

Ainsi, une mitsva (petite ouverture) entraîne toutes les autres (large).

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-> La forme du Shofar : c'est se voir petit et courbé à Roch Hachana (être très humble, surtout face à l'infinie grandeur de D.) et viser grand pour notre vie juive.

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-> Aboudraham écrit au nom du Baal Minhagot que nous devons sonner le Shofar, à l'image d'un roi qui va alerter son armée et réunir ses troupes pour la bataille.

A ce moment, tous nos anges créés par nos mitsvot, vont venir faire face à nos anges créés par nos fautes.
Le son du Shofar est le signe d'appel à la bataille spirituelle, c'est la bataille pour notre vie qui se joue alors.

L'heure est grave, alors tournons-nous du plus profond de notre être vers D., afin d'en sortir vainqueur.

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-> Le terme : "léshapèr" (embellir) a la même racine que : Shofar.
Quelque soit notre entourage, notre niveau, ... il faut toujours chercher à s'améliorer, à s'embellir au niveau spirituel (à se voir comme la petite ouverture, qui vise à devenir plus grande).

-> Le Alshich Hakadosh dit que le Shofar est lié au terme : ré'out (l'amité).
Le Shofar réveille en chaque juif sa spiritualité interne, ce qui contribue à nous unir tous ensemble autour d'un même objectif : reconnaître et proclamer le joug divin.
D'un individu (petite ouverture), le Shofar fait passer à un peuple grand et fort (comme l'ouverture et le bruit sonné).

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Pourquoi dit-on "Heureux sont les personnes qui connaissent (yodé) le son du Shofar" et non pas "qui soufflent" (toké) ou bien "qui écoutent" (shomé)?
Il est préférable d'écouter 100 sonneries du Shofar à Roch Hachana (cf. Choul'han Arou'h haRav 596,1).
Le mot "yodé" (qui sait) a une valeur numérique de 100, renvoyant à cela.

Les Séli’hot

+ Les Séli'hot :

Les Séfarades, commencent la lecture des Séli'hot au début du mois d'Elloul, et les Ashkénazes les démarrent à partir de la sortie du Shabbath précédant Roch Hachana.

La Halakha veut que les Séli'hot durent au moins 4 jours (Rema - Ora'h 'Haïm 581,1).
Dans le cas où il n'y en aurait pas suffisamment de jours, les Séli'hot démarrent à la sortie du Shabbath précédant.

-> Pourquoi 4 jours minimum de Séli'hot?

Le Rema répond en apportant le midrach (Eliyahou Rabba) qui fait remarquer que :
-> pour les sacrifices de moussaf, il est écrit : "Vous devez apportez un holocauste" (vé'ikravtèm ola),
-> alors que pour les sacrifices de Roch Hachana, il est écrit : "Vous devez faire un holocauste" (va'ashitèm ola - Bamidbar 29,2).

Le midrach explique qu'à ce moment (Roch hachana), nous devons faire de nous des sacrifices.

De même qu'un sacrifice a besoin de 4 jours d'inspection afin d'être sûr qu'il n'a pas de défaut (guémara Ména'hot 45b), de même, nous commençons les Séli'hot au moins 4 jours avant Roch Hachana, afin de nous inspecter et d'être sûr que l'on n'a pas de défaut.

[toute saleté pouvant être "nettoyer", comme neuf, par notre super nettoyant : la téchouva]

Chaque personne étant la plus qualifiée pour s'examiner, elle sera à la fois le sacrifice et l'inspecteur afin de s'assurer qu'aucun défaut ne reste.

[Roch Hachana est un moment où l'on déclare la grandeur de D. tellement puissamment en nous, qu'on en vient à sacrifier toute trace de notre égo, d'où l'importance de la période des Séli'hot qui nous permet d'éliminer toute imperfection interne ]

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-> On vient de voir que l'habitude (des Ashkénazes) est de commencer les Séli'hot à partir de la sortie du Shabbath.

Il est écrit dans la guémara (Shabbath 12a) :
"Une personne doit vérifier ses vêtements [du mouktsé], la veille de Shabbath, avant la tombée de la nuit"

Ses vêtements, se dit : "bébigdo", et vient de la même racine que le mot : "béguida" (une trahison).

Ainsi, de même qu'avant l'entrée de Shabbath, on doit s'assurer de ne rien avoir dans ses poches, on doit également se scruter afin de ne pas avoir d'actes de trahison, de rébellion envers D. (des avérot), à l'approche de Roch Hachana, en préparation à notre jugement.

-> "Scrute tes actions à la tombée de la nuit et à l'aube, car ainsi tu n'auras pas à aller loin" (guémara Tamid 27b)

Ici, le mot "actions" se dit : "nafcha'h", qui signifie aussi : "ton âme".

=> Quel précision de langage de nos Sages, qui nous disent : "Scrute ton âme à la tombée de la nuit et à l'aube, car ainsi tu ne t'éloignera pas trop loin de ton Créateur", et ta téchouva en sera que plus facile et possible.

Ainsi, les Séli'hot vont bien au-delà d'une simple lecture, c'est surtout l'occasion de faire un examen de soi-même, avant que la journée ne démarre, et en préparation au jour du jugement.

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-> "Les Séli'hot, c'est se lever tôt afin de : retirer la pierre de l'ouverture du puits "
[Rav Mordé'haï de Vealcatch - Golél éven méal pi abé'er]

Cela fait référence à la pierre que Yaakov a retiré du puits lors de sa 1ere rencontre avec Ra'hel (Béréchit 29,10).

On doit retirer la "pierre" de la "bouche" du "puits".
Le Ramban enseigne que la pierre fait référence à notre cœur de pierre, qui se doit d'être brisé, en vue du jour de Jugement.
Le puits représente nos prières.

Par le fait d'aller au plus profond de notre cœur, on descend au plus bas le sceau afin de remonter de l'eau, c'est-à-dire nos larmes, lorsque l'on prie.

=> En brisant notre cœur (la pierre), lorsque l'on fait les Séli'hot, c'est s'ouvrir la possibilité de pleurer pour D., c'est augmenter notre intimité, notre sensibilité à Hachem, au point d'en arriver à pleurer d'amour pour Lui, chose qui n'a pas de prix ...

On peut ainsi citer : "Un cœur brisé et abattu, ô D., tu ne le dédaignes point." (Téhilim 51,19).

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-> Le Lé'hem Shlomo (Drouch Aleph) dit que les Séli'hot sont lues soit très tôt le matin, soit très tard le soir.
Par cela, nous transmettons à D. que nous ne pouvons pas dormir, car nous prenons tellement à cœur notre jugement qui arrive, que nous en sommes nerveux, anxieux et très préoccupés.

=> Les Séli'hot sont l'occasion d'exprimer par un acte pas évident (se lever tôt!), notre tension et notre sentiment de panique, notre conscience que l'heure est grave.

C'est insuffler en nous la notion que le mois d'Elloul et Roch Hachana, ne sont pas seulement des notions théoriques, mais aussi et surtout, une réalité au combien vitale pour notre avenir et celui du monde entier.

 

Source (b"h) : compilation et traduction personnelle de divré Torah du rav Yaakov Galinsky (au début) + de divré Torah du rav yé'hiel Spéro (depuis : retirer la pierre de l'ouverture du puits, jusqu'à la fin)

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-> Dans le Choul'han Arou'h, le chapitre sur les lois de Roch Hachana (581) commencent par les mots : "C'est une coutume de se lever tôt le matin afin de réciter les Séli'hot et les supplications".
Ce passage est une exception, car d'habitude, le Choul'han Arou'h ne mentionne pas les coutumes. Qu'est-ce que cela vient nous apprendre?
Les Séli'hot marquent le début des jours de jugement (yémé hadin).
Le mot : "din" a 2 significations : à la fois "loi" et "jugement".
Si une coutume est contraire à une loi, la règle est que la coutume a priorité sur la loi.
Rabbi Shalom de Belz dit que l'auteur du Choul'han Arou'h, Rabbi Yossef Karo, fait ici allusion au fait que si notre coutume de se lever tôt pour les Séli'hot a le dessus sur la loi (le din), alors par cela on va également avoir le dessus et d'annuler les jugements (din) difficiles qui peuvent être émis à notre égard.

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-> Le Ich Matslia'h explique que nous récitons les Séli'hot à l'aube (qui est un moment propice à la Miséricorde Divine) : le Rambam affirme que pour certains péchés, on ne peut obtenir l'expiation que par des souffrances. On se lève donc particulièrement tôt pour les Séli'hot, demandant à Hachem de considérer cet effort comme une souffrance.

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La récitation des Séli'hot permet de raviver les étincelles de feu qui sont enfouies dans le cœur.
Comment se fait-il alors que certaines personnes qui participent quotidiennement aux prières de Séli'hot ne soient pas transformées?

La récitation des Séli'hot n'est pas un phénomène miraculeux. Elle métamorphose uniquement ceux dont le cœur est sensible, qui sont animés d'aspirations spirituelles, et dont le seul problème est que leurs sentiments sont étouffés par la vie quotidienne.
Dans ce ce cas, les Séli'hot chassent les écrans qui les empêchent de se rapprocher de Hachem.
Mais si quelqu'un a endurci son cœur et ne cherche pas à éveiller son âme, il ne lui sert à rien de réciter les Séli'hot qui sont alors comparables à l'ampoule qui n'est d'aucune utilité à l'aveugle.
[Méacher léAvinou - p.111 - rapporté dans le Ma'hzor Ich Matslia'h (Roch Hachana)]

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-> Le Mabit écrit :
"Celui qui a commis une faute a fait par là 2 abominations :
1°/ d'une part la faute elle-même, qui entraîne une punition naturelle sur le fauteur ;
2°/ d'autre part, de cette faute émane une autre faute : l'homme a transgressé la parole d'Hachem, s'est éloigné de Lui, et par cela il a énervé D. (comme un ministre qui transgresserait délibérément les ordres et recommandations de son Roi, au profit du pays voisin). [Nous avons préféré servir notre roi égo, plutôt que Sa volonté.]

Ainsi, l'homme qui fait téchouva doit en plus de réparer les conséquences de sa faute, essayer d'apaiser la "colère" du Roi : Hachem, qu'il a provoqué en transgressant Sa parole et en le trahissant.
Pour être agréé de nouveau auprès du Roi comme nous l'étions avant de l'avoir trahi, il y a besoin d'un agrément, d'un apaisement (ritsouï) de D. que la téchouva elle-même ne procure pas forcènement, sans l'aide des Séli'hot."

=> Le but des Séli'hot n'est donc pas de se protéger des punitions et d'obtenir plein de bénédictions matérielles.
Il s'agit d'apaiser le Roi des rois, comme on apaiserait son meilleur ami ou Roi après l'avoir trahi.

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-> Les Séli'hot se font souvent au détriment du sommeil, par le fait de devoir se lever plus tôt.
Il est intéressant de rapporter les paroles suivantes du Ben Ich 'Haï (1ere année - Vayichla'h) :
"Il ne faut pas penser que le sommeil est bénéfique pour la santé en grande quantité. La médecine a prouvé qu’un homme ne doit pas dormir moins que 6 heures et pas plus que 8. Il en ressort qu’à partir de 6 heures de sommeil, l’homme est quitte de son hichtadlout (effort personnel) pour garder son corps en santé, il ne devra donc pas dormir plus et consacrer le reste de ses nuits à la santé de son âme, par l’étude de la Torah.
Et pour les nuits d’Elloul par exemple ou on ne peut pas dormir ces 6 heures [minimales], le fait de rajouter du temps à sa santé spirituelle le protégera de ne pas abîmer sa santé corporelle."

La pomme et le miel

+ La pomme et le miel (à Roch Hachana) :

-> "Hachem, D. n'avait pas envoyé la pluie sur la terre" (Béréchit 5,2)
Rachi de commenter :
"Il n'a pas fait pleuvoir parce qu'il n'y avait pas d'homme pour cultiver la terre et apprécier les bienfaits de la pluie.
Lorsqu'Adam a été créé, il a compris son importance pour le monde : il pria et la pluie est tombée, faisant pousser les arbres et la végétation."

Le rav Yaakov Galinsky dit qu'à partir des paroles de Rachi, on peut penser que c'est parce qu'il n'y avait personne pour prier que la pluie n'est pas tombée.
Mais ceci est une erreur, et ce n'est pas le sens de ces paroles.

Il y est écrit : "il n'y avait pas d'homme pour cultiver la terre et apprécier les bienfaits de la pluie".
Le Maharal (Gour Aryeh) d'expliquer : "Il est interdit de faire une faveur à une personne qui ne l'apprécie pas".

Nous recevons tant de D., et nous ne savons que demander, que se focaliser sur ce que nous n'avons pas encore.

Nous avons la pomme (ce qui est déjà super!), et ce qui nous manque c'est le miel (l'extra!).

En exprimant notre reconnaissance à D., en disant à quel point nous sommes sensibles à tout ce qu'Il nous a donné, nous nous permettons d'avoir des bénédictions futures.
A l'inverse, celui qui n'apprécie pas ce que D. a fait pour lui, s'interdit qu'Il lui fasse des faveurs.

La pomme, c'est : la Shana Tova (la bonne année) ; et le miel, c'est : le métouka (la douceur).

En prenant la pomme, on dit à D. : "Merci pour tout ce que tu m'as donné au quotidien dans ma vie".
Puis, on prend le miel, et on exprime : "S'il te plaît ajoute encore plus de douceurs".
On demande alors : une shana tova, une pomme avec du miel.

[c'est la dynamique des prières d'une manière générale : remercier pour le passé, et demander pour le futur.]

-> Le rav Leibele Eiger dit que le miel est produit par les abeilles, et pour le récolter nous devons faire avec le risque de piqûres.
De même, nous demandons à D. de se focaliser sur notre beauté intérieure, et de faire abstraction de nos écarts, nos fautes (vent de folie : qu'est-ce qui m'a piqué à faire ça!).

-> Rav Yé'hiel Spéro rapporte que même si au final la pomme et le miel sont agréables, ils ont des origines différentes :
-> la pomme = elle est naturellement bonne, et elle grandit sur un arbre beau, majestueux et feuillu.
Il symbolise la bonté et la beauté.

-> le miel = provient de l'intérieur des abeilles, qui sont connues pour leurs piqûres douloureuses et désagréables.
Elles symbolisent ce qu'on souhaite éviter, la douleur.

Mais au final, malgré ses origines, le miel est plus doux et plus agréables que la pomme, comme on peut le constater avec les enfants qui en demandent toujours plus.

Pour tout un chacun, chaque année, la vie est pleine de pommes et de miel.
En effet :
-> certaines situations sont intrinsèquement bonnes, agréables (ex : les fêtes, nos réussites, nos satisfactions, ...) ;
-> on doit aussi faire face à des circonstances qui ressemblent à la piqûre de l'abeille.

Sur le moment : "ça pique, ça fait mal!", mais en regardant avec une bonne perspective, on peut en arriver à goûter de la douceur.

Après coup, on se rend compte qu'une situation qui nous met en difficulté va se révéler plus bénéfique pour nous qu'une situation qui est agréable sur le moment.
En effet, il en découle par exemple : une mise au grand jour de nos belles potentialités (on devient meilleur), une appréciation des choses (quand on peine pour quelque chose, cela lui donne plus de goût), ...

=> Ainsi, les piqûres de la vie vont générer le miel de notre vie.

Le mot miel se dit : dvach, et a la même valeur numérique que : av aRa'haman (Père miséricordieux - 306).

Le fait d'avoir en tête qu'absolument tout ce qui m'arrive vient que de D., qu'Il nous aime à la folie, va contribuer à rendre chacune de mes épreuves douces et agréables.
Bien que sur le moment, ça peut piquer fort et faire très mal, mais puisque cela vient de D., c'est que c'est pour mon bien.

En mélangeant la pomme avec le miel, on demande à D. de nous aider à voir la vie avec la certitude que dans les moments difficiles et agréables, c'est le même D. qui agit envers nous, toujours avec un amour et une miséricorde qui sont infinies.

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Le Ben Ich 'Haï fait remarquer que :
-> tapoua'h (une pomme) est lié à : "liftoa'h" (ouvrir).
En ajoutant le miel, on demande par allusion à D. de nous ouvrir grand Sa miséricorde, Sa douceur à notre égard.

-> Une pomme est rouge extérieurement, mais blanche à l'intérieure.
C'est un appel à D. pour passer de la rigueur à la miséricorde, et alors pouvoir nous recouvrir de Son meilleur miel ...

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-> La pomme est un fruit très commun, présent quasiment partout dans le monde.
En prenant un tel fruit, qui est un peu négligé par son caractère simple (on va pas être fier devant ses invités d'avoir de la pomme), et en le trempant dans de la douceur, nous apprenons à avoir de la reconnaissance et à remercier Hachem même au sujet de choses qui sont simples et banales.
Nous prenons conscience que nous pouvons trouver de la douceur dans tout ce qu'Il nous donne, et ce même dans la plus simple des pommes.

Nous devons apprécier et témoigner de la reconnaissance pour tout cela (à l'image de la pomme qui a tous les honneurs une fois que le miel, le positif lui est ajouté).

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-> "Que Tes paroles sont douces à mon palais! Le miel l’est moins à ma bouche" (Téhilim 119,103)
En trempant une pomme dans le miel, nous faisons allusion que la Torah , c'est-à-dire la pomme, est notre occupation principale, et que le miel n'est que secondaire.
Nous faisons une bénédiction sur la pomme mais pas sur le miel, afin de démontrer qu'à nos yeux, la Torah a priorité sur les valeurs matérielles.

Mais cependant nous ne pouvons pas totalement faire abstraction de la matérialité, comme l'affirme nos Sages : "sans farine la Torah ne peut pas survivre".
Ainsi, nous demandons : "Hachem renouvelles-nous une bonne et douce année".
"bonne" = représente la Torah, et "douce" = représente les besoins matériels.
[rabbi Yissa'har Dov de Belz - Vayaged Yaakov]

[d'autres commentent : bonne + douce = nous souhaitons que l'année soit bonne, d'une manière qui nous soit visible (douce), et non pas cachée (c'est alors amère et nous devons proclamer : gam zou létova!)]

L’écoute du Shofar

+ L'écoute du Shofar :

La mistva du jour de Roch Hachana est le Shofar, et plus particulièrement le fait de l'écouter.

Rabbi Yé'hiel Spéro dit que durant la sonnerie du Shofar, nous écoutons le cri de notre âme à nos D., exprimant : "Nous voulons être meilleur! Nous voulons être au plus proche de Toi, notre Père adoré ..."

En hébreu : "écoute" se dit : "Shéma", et fait penser au "Shéma Israël" : l'acceptation du joug divin.

Le Rachba (5,55) dit que le mot Shéma a 3 implications :
1°/ Ecoute ;
2°/ Comprend ;
3°/ Accepte.

=> Ainsi, durant la sonnerie du Shofar, on écoute, on comprend et on accepte, le fait que D. est Unique, on déclare pleinement en nous-même : Shéma Israël.

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L'oreille n'est pas un organe comme les autres.
Rabbénou Yona (Chaaré Téchouva 2,12) rapporte la halakha que si une personne a rendu une autre sourde, elle doit lui payer en dédommagement la valeur totale de cette personne.
("Chir'ho nosèn lo démé koulo - guémara Baba Kama 85b)

-> "Prêtez-moi l'oreille et venez à moi, écoutez et votre âme renaîtra" (Yéchayahou 55,3)
=> Afin de guérir spirituellement nos âmes, notre téchouva doit commencer par l'écoute.

-> "Tu ne souhaites ni sacrifice ni oblation, tu m’as perforé des oreilles [pour entendre]" (Téhilim 40,7)

Rachi explique que lors du don de la Torah, D. n'a pas demandé aux juifs d'agir, mais uniquement d'écouter.
La réception de la Torah est liée à l'écoute : les tonnerres, les éclairs et le son du Shofar.

Le rav Mattitiayahou Salomon dit que c'est le thème de Roch Hachana : Accepter sur nous même le joug divin, comme au moment du don de la Torah, qui a été donné par le son du Shofar.

=> Le Shofar est comme un électrochoc.
Il ne peut nous laisser identique et nous devons sortir de notre torpeur.
Que puis-je faire dans mon quotidien pour rendre concret cette réalité (prier mieux, étudier plus, faire plus de tsédaka, ...).

-> Dans le livre de Yéhoshoua (chap.6), lors de la capture de la ville de Yéricho, le 7e jour, après le 7e tour autour de la ville, les Cohanim ont soufflé du Shofar, le peuple poussa des cris et les murailles protégeant la ville se sont effondrées.

Le Rav Shimshon Pinkous explique que c'est ce que le Shofar accomplit en nous-même : il fait tomber toutes les barrières qui nous séparent de la spiritualité.

Lors de la sonnerie du Shofar, on se retrouve alors au plus profond de nous-même : "nez à nez" avec notre papa Hachem!!
Comment restez insensible ...

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Le signe du mois de Tichri est la balance, qui symbolise le fait qu'on va peser nos mitsvot face à nos avérot.
Le mot balance se dit : "moznayim", et contient le mot : "ozèn" (oreille).

L'oreille compte pour beaucoup dans la capacité de jugement d'une personne.

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Le rav Eliyahou Méir Bloch recommande que durant le Shéma, on s'arrête un moment afin de penser à toutes les personnes qui ont dit ces mots dans des circonstances particulières.

On peut citer l'exemple de Rabbi Akiva, qui criait Shéma Israël alors qu'on lui arrachait la peau avec des peignes de fer.

On raconte aussi qu'un garde allemand a écrit dans ses mémoires, que lorsqu'il était à l'extérieur d'une chambre à gaz, cela ressemblait à une synagogue le jour du jugement.
En effet, les cris de Shéma Israël était alors pénétrant ...

En se liant à la sonnerie du Shofar, on se lie à tous les cris de souffrances, de douleur du peuple juif, au travers les temps, et on se remplit d'énergie de pouvoir poursuivre au mieux le job jusqu'à l'arrivée du Machia'h, très bientôt, b"h.

Source (b"h) : traduction personnelle et adaptation de divré Torah du Rabbi Yé'hiel Spéro

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-> Le son du Shofar vient directement du cœur.
C'est bien différent du langage qui est généré à travers la prononciation d'une série de consonnes et de voyelles, et qui trouve son origine dans l'intellect.
Le son simple du Shofar, qui émane du cœur, transcende les limites de l'intellect.
[le Baal haTanya - Likouté Torah - Roch Hachana]

Coutume de la tête de poisson ou d’agneau

+ Coutume de la tête de poisson ou d'agneau (à Roch Hachana) :

Pourquoi?

-> La guémara (Roch Hachana 16b) dit que les tsadikim sont immédiatement inscrits et scellés dans le livre de la vie, alors que le jugement des personnes moyennes (bénoni) est mis en attente, pour être rejugé à Kippour, en fonction de l'attitude durant les 10 jours de repentance.

Ainsi, en mangeant une tête, on fait une allusion, un signe à D., que nous espérons être en tête de liste avec les tsadikim et être ainsi immédiatement inscrit dans le livre de la vie.

-> On dit : "chéniyé léroch" (Puissions-nous être à la tête).
Le mot : "léroch" (לראש - à la tête) est l'acronyme de : "Laassot Rétson Avinou Chébachamayim" (faire la volonté de notre Père céleste).

=> Nous prions de pouvoir accepter la volonté de D. durant toute cette année.
[que nous puissions toujours mettre en tête de nos priorités Hachem!]

-> L'expression "chéniyé léroch", sert aussi à exprimer notre désir de s'attacher à des Sages, qui à l'image d'une tête vont nous permettre de suivre une véritable vie juive.

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-> Ce jour n'est pas appelé : Té'hilat Hachana (le commencement de l'année), mais plutôt Roch Hachana (la tête de l'année).

"Roch" fait allusion à la tête, et "Chana" : à la notion de changement (choné).

De même que le corps suit la tête, de même le restant de l'année va suivre son commencement.

C'est pourquoi, nous devons nous "défoncer" positivement, afin de donner une impulsion qui va irradier toute l'année à venir.

En prenant une tête, nous exprimons à D. notre envie d'avoir une année qui soit à la tête de toutes nos désirs (ce qu'on aura sera encore mieux que tout ce qu'on peut rêver de bien pour nous!).

Source (b"h) : traduction personnelle d'un dvar Torah du rabbi Bogomilsky (Védibarta Bam)

-> La tête symbolise notre envie de percevoir clairement que la tête, l'origine première de toute chose est Hachem. Ainsi, par exemple, lorsqu'une situation difficile se présente nous sommes rassurés car derrière il y a un décret de D. Ou bien, au lieu d'attribuer à la normalité, à l'homme des choses (ex: le confort et la technologie actuels), qu'on puisse se rappeler que ce sont des bontés de D. à notre égard, et qu'on puisse Le remercier pour cela.

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-> A Roch Hachana, nous demandons à Hachem : "Puissions-nous être à la tête (léroch - לראש) et non à la queue (lézanav - לזנב)".

Rabbi Matia ben 'Harach dit : "Situe-toi à la queue des lions plutôt qu’à la tête des renards" (Pirké Avot 4,15)

-> Le Ohèv Israël (le rav d'Apt) explique que cela signifie qu'il vaut mieux être en lien avec le plus bas niveau de la grandeur (queue des lions), que le plus haut niveau de la médiocrité (tête des renards).
C'est pourquoi nous demandons à Hachem d'être spécifiquement "à LA tête" (léroch) de la grandeur, et à aucune autre.

-> Le rav Moché de Bick enseigne à ce sujet :
"La Torah nous demande d'être un "anav" (un humble - ענו) et non pas un "zanav" (une queue - זנב).
Nous devons être humble, mais pas au point de nous dévaloriser pour devenir [à nos yeux] comme la queue d'un animal."

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-> Nous demandons de pouvoir faire la volonté de D. alors que nous sommes à "la tête" de notre vie = lorsque nous sommes encore jeune, dans la force de l'âge.
Nous ne voulons pas commencer à faire téchouva "à la queue" = à la fin de notre vie, lorsque la vigueur de notre jeunesse a décliné.
[Sifté Shimon - Michpatim]

[nous témoignons par cela de notre envie d'immédiatement vouloir faire téchouva, nous améliorer, et non pas remettre à plus tard, comme l'incite notre nature humaine (yétser ara).]

-> Nous demandons : "Puissions-nous être à la tête", et non pas être la tête.
En effet, nous ne pouvons pas être l'unique responsable du peuple juif, car cette place est réservée pour machia'h, qu'il puisse arriver très bientôt b'h.
[Torat SHimon haChalem]