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"A Roch Hachana, nous sommes jugés en tant que fils ou en tant que serviteurs.

Hachem examine nos actions pour déterminer si nous L'avions servi comme des fils, avec joie, ou comme des serviteurs, dans un esprit de contrainte."

[le Nétivot Shalom]

=> Grâce à notre joie de faire Sa volonté, nous méritons d'être traités avec largesses comme le fait un père avec son enfant bien-aimé.
Dans le cas contraire, nous sommes traités comme un serviteur, qui reçoit au centime près en fonction de son travail effectué.

Etre joyeux quelques soient les perturbations de la vie, c'est notre façon d'exprimer dans la réalité : "c'est mon papa Hachem le pilote qui est au commande de chaque détail de ma vie, j'ai totalement confiance en Lui, car c'est le plus fort, c'est le meilleur!"

Rabbi Yéhochoua ben Lévi déclare : "Celui qui revoit son ami après 12 mois de séparation prononce la formule : Béni ... qui ressuscite les morts" (guémara Béra'hot 58b).

=> Pourquoi les Sages ont-ils institué de prononcer une telle bénédiction? Quel est le rapport avec la résurrection des morts?

-> Le Maharcha répond : chaque année à Roch Hachana, Hachem décide si l'homme va continuer à vivre ou non. Et donc, si quelqu'un est resté 12 mois sans voir son ami, Roch Hachana a forcément eu lieu entre-temps. Or, il constate que son ami est toujours vivant.
Cela est bien la preuve qu'il a été épargné de la sentence de mort à Roch Hachana, et c'est pourquoi il doit réciter la bénédiction sur la résurrection des morts, dès qu'il l'aperçoit.

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-> Cet enseignement nous montre qu'en réalité nous ne vivons pas pleinement Roch Hachana. On se dit : ça va je suis encore jeune, ça va je suis en bonne santé, ça va j'ai un métier sûr avec un salaire mensuel, ça va j'ai un appartement/maison, ça va encore une Roch Hachana par habitude, ça va...
Donc au final, on ne vit pas Roch Hachana comme si notre vie était en jeu, comme si chacun des actifs que nous avons (ressources, capacités, santé, famille, spiritualité, ...), absolument tout va dépendre du jugement du Roi des rois.
Ainsi, nous devons utiliser notre pouvoir d'imagination, pour que cela débouche à un déversement de notre cœur à papa Hachem. A l'aide, je n'ai rien et ne suis rien sans Toi!

En ce sens, le rav Israël Salanter disait : je ne comprends pas comment les gens peuvent se promener une semaine avant Roch Hachana en étant calmes et sereins, en continuant à se comporter comme auparavant. Il y a pourtant la crainte que dans encore quelques jours, Hachem décrète, que l'on nous en préserve, que leur rôle dans ce monde s'arrêtera et qu'll les prendra d'ici ...

"Quand il y a un jugement en bas, il n'y a pas de jugement en haut. Et quand il n'y a pas de jugement en bas, il y a un jugement en haut" (midrach Dévarim rabba 5,4)

Si l'homme s'inculpe lui-même (en faisant téchouva), il devient alors son propre juge, et en agissant ainsi, il fait disparaître la nécessité d'être jugé par le Ciel. Puisqu'il s'est lui-même incriminé, Hachem le dispense de tout dédommagement, car il a procédé à son propre procès.

L'homme dispose d'un moyen efficace pour être épargné du Jugement Céleste, ressortir indemne, et être préservé de graves punitions. Il lui suffit d'être convaincu que sa sentence est parfaitement justifiée et de reconnaître sa culpabilité.
Et telle est la grandeur de la justification du jugement. Car grâce au fait que l'homme reconnaisse pleinement la véracité du jugement, prenne conscience de sa petitesse et avoue ses fautes, il écarte de lui toutes les sanctions qu'il était censé recevoir en raison de ses péchés.

La guémara (Baba Kama 64b) se base sur le verset (Michpatim 22,8) : "Celui que le tribunal condamnera paiera le double à son prochain", pour déduire l'enseignement suivant : en général, c'est toujours le Tribunal Rabbinique qui condamne l'homme. Mais si l'homme "se condamne lui-même", en reconnaissant que le jugement est justifié et qu'il est coupable, il devient alors son propre juge.
Et grâce à cela, il sera exempté des remboursements, puisque c'est lui-même qui a fixé son propre jugement.

Le Shofar – L’arme de défense massive

+ Le Shofar - L'arme de défense massive :

-> "Hachem déclare à Israël : 'De même que, dans le Shofar, le son entre d'un côté et ressort de l'autre, ainsi Je me lèverai du trône de justice pour m'asseoir sur celui de miséricorde en changeant l'attribut de rigueur en attribut de miséricorde'
[...]
L'homme souffle d'un côté et le Shofar émet un son de l'autre, de même, tous les accusateurs vous incriminent devant Moi, et Je les écoute d'un côté et les fais sortir de l'autre"
[midrach Téhilim 81]

-> "Grâce au Shofar, car sa voix s'élève dans les cieux et éveille le Shofar d'en-haut, ce qui stimule l'attribut de miséricorde.
Hachem quitte alors son siège de justice, s'assoit sur celui de la clémence et prend Son peuple en pitié.
Alors l'accusateur ne sait que faire, Israël se repent et le Satan ne peut plus rien devant le trône de miséricorde"
[Hachmatot haZohar - Béréchit - p.254]

-> "Lorsque le peuple juif sonne du Shofar, Hachem se lève du Trône de justice et prend place sur le Trône de miséricorde.
Hachem est alors rempli de miséricorde, et Il inverse l'Attribut de justice en miséricorde."
[Yalkout Chimoni Téhilim 47]

-> "Heureux le peuple connaissant la téroua [du Shofar]" (Téhilim 89,16)
Rabbi Yéchaya fait remarquer que les autres nations savent également souffler pour produire une sonnerie.
Cependant : "Heureux est le peuple qui sait comment apaiser Son Créateur par la sonnerie du Shofar".
[midrach Yalkout Chimoni - Vayikra 645]

-> Les Tossafot (guémara Arakhin 10b) écrivent que les anges disent un cantique à Roch Hachana et Yom Kippour, parce qu'En-Haut ils voient D. se lever du trône de justice et prendre place sur le trône de pitié.

-> "Les sonneries du Shofar apportent les prières du peuple juif dans le Saint des Saints devant la présence divine, et entraîne Hachem à se rappeler de nous avec miséricorde."
[le Ritva - guémara Roch Hachana 26a]

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-> Dans la guémara (Baba Batra 16a), il est expliqué que le Satan travaille en 3 étapes : au début, il descend dans le monde et séduit l'homme jusqu'à provoquer la faute, puis il remonte au Ciel pour l'accuser, et enfin il redescend pour punir ou tuer le fauteur.

Le Rokéa'h explique que c'est pourquoi nous sonnons 3 Téroua, afin de contrer ses 3 initiatives, et c'est alors que D. se souvient des 3 Patriarches, qui par leurs mérites, annulent les accusations du Satan.

Il est à noter que le mot Téroua se traduit par un pleur, un sanglot, faisant allusion au fait que nous devrions pleurer sur nos fautes.
Le Eliyahou rabba (591,1) dit que c'est en souvenir de notre matriarche Sarah qui pleura lors du sacrifice d'Its'hak.
Le Yalkout Chimoni dit en effet que Sarah a versé 100 larmes sur son fils, à l'occasion de la Akéda.
Or, la coutume est de sonner 100 fois le Shofar (3 fois 30 + 1 fois 10), à Roch Hachana.
Ceci amène de la miséricorde sur le peuple juif.

-> "Ce sera pour vous le jour du son du Shofar (yom téroua)" (Bamidbar 29,1)
Le Shofar est un élément si important que la Torah va dénommer Roch Hachana par le Shofar.

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-> "Si, par nos sonneries, nous ne cherchons qu'à accomplir la volonté de notre Créateur, les jugements sévères seront adoucis et se transformeront en bonté et en pitié.
C'est le sens de la guémara (Roch Hachana 16a) : 'Pourquoi sonne-t-on à Roch Hachana? Le Miséricordieux a dit de sonner!' "
[Maor vaChéméch]

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-> Les Tossafot (Roch Hachana 33b) rapportent que nous sonnons 100 sonneries du Shofar à Roch Hachana en rapport avec les 100 larmes que la mère de Sisra (un général philistin qui a massacré un grand nombre de juifs), a versé pour son fils, lorsque celui-ci a tardé à revenir de la bataille où il avait été tué par Yaël.
["Par la fenêtre, la mère de Sisra a regardé et elle a pleuré du fait que son fils tardait à revenir de la guerre" - Shoftim 5-28]

En effet, le Targoum (Bamidbar 29,1) traduit "Téroua" par : yévava (sorte de pleur, de plainte).

Mais quel est le lien entre 2 événements?

->Le rav Moché Mordé'haï Epstein dit que Sisra avait une grande et puissante armée (900 chars de fer) et malgré tout sa mère a craint que son fils ne soit tombé à la guerre.
Combien à plus forte raison, devrions-nous également ressentir à Roch Hachana de la crainte et de l'appréhension face à notre jugement.
Certes nous avons des mérites, certes nous avons un papa Hachem infiniment patient et miséricordieux, mais néanmoins comment se défendre face à une armée d'anges accusateurs créés par nos nombreuses fautes?
Les 100 sonneries du Shofar doivent donc être associées à une véritable téchouva pour nous aider b'h à gagner cette guerre que nous livrent les forces du mal.

-> Rabbi Shabsi Youdélévitz enseigne que si Hachem a envoyé un ange pour comptabiliser les larmes d'une personne aussi détestable, nous pouvons apprendre de là que même les larmes du plus grand racha sont importantes aux yeux de Hachem.
[à plus forte raison pour nous! Ceci est un énorme 'hizouk, une grande consolation que de savoir que nous ne sommes jamais seul, que nous pourrons toujours compter sur le soutien et la présence bienveillante de notre papa, le Roi des Rois. ]

Demander la fin de l’exil dans les Séli’hot

+ Demander la fin de l'exil dans les Séli'hot :

-> Pourquoi une si grande partie des Séli'hot n'a-t-elle rien à voir avec le fait de demander pardon à Hachem? Au contraire, elles décrivent notre exil difficile et toutes les souffrances que nous avons endurées. Qu'est-ce que tout cela a à voir avec les Séli'hot, avec une demande de pardon (pour nos fautes)?

Être en exil signifie que nous avons été éloignés d'Hachem.
Cela signifie que nous ne voyons pas notre Père. C'est Lui qui nous a placés au milieu de toute cette souffrance, comme un père qui a besoin de donner une petite gifle à son enfant. Lorsqu'un père donne une gifle à son enfant, il veut que celui-ci le remarque.
Lorsqu'un enfant pleure son père au lieu de pleurer quelqu'un d'autre, il demande le pardon. C'est ce que nous faisons lorsque nous disons à Hachem à quel point cet exil est amer. Nous retournons vers notre Père. (ex: on T'aime, et c'est si dur d'être loin de Toi, au point que par moment on T'oublie en fautant)
[rav Nathan Wachtfogel - Léket Réchimot ]

Roch Hachana – bonté envers les nations

Le guémara (Béra'hot 7a) affirme que D. est très en colère contre les rois des nations qui, pendant la journée, enlèvent leur couronne et se prosternent devant le soleil. De même, la nuit, D. est très en colère lorsque les rois voient la lune et se prosternent devant elle.

C'est pourquoi Hachem a décrété qu'à [la différence des autres Yom Tov] celui de Roch Hachana aurait lieu lorsque la lune n'est pas visible et que les nations du monde ne se prosterneraient pas devant elle.
Il s'agit là d'une grande manifestation de la compassion d'Hachem. [qui fait en sorte d'éviter d'être en grande colère au moment de juger les non-juifs]
Les actions de D. doivent nous servir de guide pour faire preuve de compassion envers l'ensemble de l'humanité.
[ rav Yonathan Eibshitz - Kéchet Yonathan]

"Hachem se souvient des femmes stériles pour écouter leur prière à Roch Hachana, et Il décrète leur grossesse"

[Rachi - guémara Yébamot 64b]

Roch Hachana est le moment privilégié où D. se souvient des femmes stériles.

Le Imré Noam dit que cela est évoqué dans la coutume de manger une pomme trempée dans le miel :
-> le mot : תפוח (tapoua'h - pomme) a la même valeur numérique que les mots : פרו ורבו (pérou ourvou - fructifiez et multipliez-vous) soit 494 ;
-> et le mot : דבש (dvach - miel) a la même valeur numérique que le mot : אשה (icha - femme), soit 306.
Tremper la pomme dans le miel à Roch Hachana est une ségoula pour permettre à une femme sans enfant d'en avoir.

-> Au sujet du lien entre le miel (dvach) et la femme (icha), nous pouvons développer l'idée suivante.
Nous devons avoir à l'esprit que nous sommes jugés en fonction de notre attitude dans l'intimité de notre foyer.
Ainsi, est-ce qu'un homme fait le plus que parfait en public, et se comporte de façon contraire en secret avec sa femme?
Nous devons être agréable comme l'est une simple pomme à l'extérieur, mais à l'intérieur de notre maison nous devons en plus rajouter du miel, être encore plus exemplaire : avoir toujours le sourire, des mots d'encouragement, de l'écoute, ...
[la femme étant très sensible, toutes nos paroles doivent être entourées de miel!]

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-> Selon la guémara (Roch Hachana 11a), c'est à Roch Hachana que nos Matriarches Sarah (שָׂרָה) et Ra'hel (רָחֵל), ainsi que la prophètesse 'Hanna (חַנָּה) ont été rappelées à Hachem, et il a été décrété qu'elles auraient des enfants (Yits'hak, Yossef et Chmouel).

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-> Le Baal haTanya enseigne que les lettres qui suivent celles de : "akara" (עקרה - une femme stérile) sont : שופר.
Cela implique que le Shofar est propice à ce qu'une personne stérile puisse en venir à avoir des enfants.

Tachli’h

+ "Gardons-nous de critiquer les coutumes adoptées par Israël, car toute action symbolique accomplie ici-bas renforce le même sujet là-haut ...

Au cours du Tachli'h nous avons coutume de secouer les pans de notre veste ...
Notre propos est de secouer les fautes et les pêchés qui adhèrent à nos âmes afin de les envoyer, ainsi que le Satan, au fond des mers célestes.
Parce que ce rite qui est accompli au bord de la mer ou devant un puits évoque la mer des mondes supérieurs, comme l'explique le Arizal"

[Ben Ich 'Haï - Torah Lichma 31]

-> "Tu plongeras dans les profondeurs de la mer toutes leurs fautes" (Mikha 7,19)
Selon le Arizal, nous devons avoir conscience de nous débarrasser de toutes nos fautes, mais également nous devons avoir à l'esprit que le Satan, qui est prêt à nous accuser,  doit être jeter dans les profondeurs de la mer Céleste.
[Ranénou Tsadikim]

Le jugement de Roch Hachana

+ Le jugement de Roch Hachana :

-> Le Ramban (Chaar haGemoul) enseigne qu'à Roch Hachana, on est jugé sur les sujets liés à ce monde : est-ce qu'on va rester en vie ou pas, est-ce qu'on sera heureux ou bien si l'on va souffrir énormément, avoir du stress, ...
Ce n'est qu'à la fin de la vie d'une personne, qu'on est jugé pour savoir si on va mériter le Gan Eden ou l'enfer.

A Roch Hachana, on est jugé sur nos actions de l'année passée, tandis que le jugement final se fait sur la vie entière d'une personne.

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-> "A 4 périodes de l’année le monde est jugé : A Pessa'h sur les céréales, à Shavouot sur les fruits de l’arbre, à Roch Hachana tous ceux qui viennent au monde défilent devant Lui comme les agneaux du troupeau que l’on fait passer un à un pour les recenser, A la fête de Souccot ils sont jugés sur l’eau."
[michna Roch Hachana 1,2]

Pourquoi est-ce qu'on juge les céréales, les fruits et la pluie à des moments précis? Ne sont-ils pas également décidés à Roch Hachana? car l'homme est affecté par la quantité de pluie qui va tomber, et de céréales, fruits qu'il va pousser.

Le Ran répond qu'à Pessa'h, Shavouot et Souccot, le monde est jugé dans son ensemble, il est décidé précisément combien de céréales, de fruits et de pluie le monde va recevoir.
A Roch Hachana, cependant, Hachem décide quelle part de ces cadeaux, chaque individu va recevoir.

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+ Rabbi Crouspédaï dit : "3 livres sont ouverts à Roch Hachana : celui des mécréants complets, celui des justes parfaits et celui qui contient des personnes qui ont à leur actif, à la fois des bonnes et des mauvaises actions [Bénonim].
[guémara Roch Hachana 16b]

-> Pourquoi n'est-il pas écrit : "3 livres sont inscrits" en place de "3 livres sont ouverts"?

Peut-être que cela fait allusion à ce qui est écrit dans les Pirké Avot (2,1) : "Tous tes actes sont consignés dans un livre".

Tout ce que peut faire une personne chaque jour est écrit dans un livre.
A Roch Hachana, ce livre est divisé en 3 parties : les bonnes actions, les mauvaises et celles entre les 2.
C'est en fonction de ce qui y est écrit qu'une personne est jugée : pour la vie, pour la mort ou en attente jusqu'à Yom Kippour.
[Assara Maamarot]

-> Le Rif demande : Quelle est la nécessité d'avoir un livre pour les bénonim?
S'ils font téchouva, ils seront inscrits dans le livre des justes, sinon des méchants. A quoi sert ce 3e livre?

Le Maharil rapporte la guémara (Béra'hot 34b) : "A l’endroit où se tiennent les baalé téchouva, même les tsadikim complets (guémourim), ne peuvent se tenir"
Un livre séparé est nécessaire pour les baalé téchouva, car ils sont à un niveau supérieur aux tsadikim.
Une personne qui a à la fois des bonnes et des mauvaises actions, peut en faisant une téchouva sincère accéder à un livre qui est adoré par Hachem : celui des baalé téchouva.

Selon le Divré Yoël, Hachem les aime tellement qu'en les inscrivant dans ce livre, Il les protège des anges accusateurs, empêchant toute nouvelle accusation de leur part qui pourrait faire pencher la balance du mauvais côté.

-> Pourquoi le décret final des tzadikim et des réchaïm n'est-il pas mis en attente jusqu'à Yom Kippour, à l'image des bénonim?

Le 'Hatam Sofer donne la réponse suivante.
Si les bénonim étaient jugés en même temps que les tsadikim, par comparaison, ils seraient comme des réchaïm.
Si les bénonim étaient jugés avec les réchaïm, ils seraient condamnés avec eux car leurs fautes auront réveillés la colère de D.
Ainsi, à Roch Hachana, ne sont jugés que les tsadikim et les réchaïm.
Le jugement des bénonim est mis en attente jusqu'à Yom Kippour, qui est un moment de faveur (ét raston), durant lequel Hachem pardonne nos fautes.
De cette façon les bénonim sont jugés favorablement.

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-> Pourquoi la guémara (Roch Hachana) dit que les tsadikim et les réchaïm sont : "inscrits et scellés" dans leur livre respectif, tandis que pour les bénonim, il est écrit que s'ils méritent ils seront "inscrit" dans le livre de la Vie, sinon dans le livre de la Mort?

Le Pné Yéhochoua donne l'explication suivante.
"Le sceau de D., c’est la vérité" (guémara Shabbath 55a)

A Roch Hachana, Il juge avec Son attribut de vérité, inscrivant et scellant en fonction de son verdict les tsadikim complets et les réchaïm complets, avec son sceau de la vérité..

Mais à Yom Kippour, Hachem juge avec Son attribut de bonté ('hessed), pardonnant même si le fauteur ne mérite pas d'être pardonné.
A Yom Kippour, Hachem inscrit uniquement, car il ne peut pas sceller avec son sceau (qui est vérité), n'utilisant pas Son attribut de émet.

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-> "Lorsque vient le moment de juger le monde, les premiers à être punis sont ceux qui dédaignent et humilient les érudits en Torah, et particulièrement ceux qui commettent la faute de profaner le nom de D. ('hilloul Hachem)."

[Zohar - 3,231]

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-> "Les forces de la Vie et les forces de la Mort s'affrontent l'une contre l'autre pendant Roch Hachana.
Les justes, qui viennent avec de la téchouva et des bonnes actions, sont inscrits dans le Livre de la Vie.
Ceux qui viennent avec toutes leurs nombreuses fautes sont inscrits dans le Livre de la Mort"
[Zohar 2,33]

-> "Il y a 2 colonnes de feu ardant dans le Ciel : une brûlant d'un feu blanc, et l'autre d'un feu noir.
Il y a 2 commis pour écrire la sentence avec le feu noir sur le feu blanc."
[Zohar 3,99]

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-> "A Roch Hachana, un annoncement est fait dans tous les cieux : "Préparez le Trône de Justice pour le D. Saint, qui s'apprête à s'y asseoir pour juger le monde entier"
[Zohar 3,231]

-> "Hachem juge le monde entier et décide ce qui sera passera jusqu'au prochain Roch Hachana"
[guémara Roch Hachana 8a]

-> "Toute personne passe devant Hachem, une par une, en file indienne, comme il est dit : "Il a formé leur cœur à tous, et il observe tous leurs actes" (Téhilim 33,15).
Bien qu'Il voit tous les cœurs et les regarde en un instant, Il les scrute également chacun individuellement, un par un."
[guémara Roch Hachana 18a]

-> "Les premiers à être jugé sont les juifs, et seulement ensuite les autres nations.
Car il n'est pas convenable de faire attendre les juifs, qui sont les enfants d'Avraham, Yits'hak et Yaakov, pendant que les autres nations finissent d'être jugées.
De plus, les juifs passent en premier, avant que la colère de Hachem s'enflamme en regardant les fautes des nations.
Nous passons lorsque Hachem est rempli de miséricorde, et ainsi nous sommes jugés pour une bonne année."
[guémara Roch Hachana 16a]

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-> "Au moment où la personne est jugée, elle se tient totalement seule face à son Créateur ... Elle n’a personne pour effectuer un transfert de responsabilité [de ses actions] personne à blâmer [pour ses échecs].
Au moment où elle se tient en jugement devant son Créateur, c’est comme s’il n’y avait personne d’autre que lui dans le monde. Il est seul responsable de ce qu’il a fait et n’a pas fait."

[Rav Chlomo Wolbe - Alé Chour]

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-> "Si un roi et une communauté arrive à un tribunal ensemble, le roi entrera d'abord, car il n'est pas convenable que le roi attente dehors" (guémara Roch Hachana 8b)

Le Tiféret Shlomo explique qu'à Roch Hachana, nous avons 2 types de prières.
Nous disons des prières qui louent Hachem, Maître de l'Univers, et nous prions pour le bien-être de la communauté et de notre famille.

"Faire rentrer le roi d'abord" : cela signifie que nous devons d'abord prier pour la gloire de Hachem et afin de partager le chagrin de la présence divine qui est avec nous en exil, car "il n'est pas convenable que le roi attente dehors" : et qu'il souffre avec nous en exil.
Ce n'est qu'ensuite que nous prions pour nos besoins personnels.

Si nous avons en tête la gloire de Hachem lorsque nous prions, alors nous serons inscrits pour une bonne année.

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+ "C’est Lui qui juge le monde avec équité, il prononce sur les nations avec droiture" (Téhilim 9,9)

Dans la Pesikta Rabbati, Rabbi Lévi explique :
La façon dont Hachem juge les nations est dans leur avantage.

-> D'un côte, il juge toutes les nations (sauf les juifs) la nuit, car lorsqu'elles dorment elles ne fautent pas, ce qui n'est pas le cas le jour où elles violent de nombreuses lois : ne pas voler, ne pas tuer, ...
Hachem les jugent ainsi au moment qui est le plus propice pour elles.

-> D'un autre côté, Hachem juge le peuple juif pendant la journée plutôt que la nuit, car lorsqu'ils dorment ils ne peuvent pas faire de bonnes actions, ce qui n'est pas le cas pendant la journée : ils vont à la synagogue, prient, écoutent le Shofar, un cours de Torah, ...
Ainsi, Hachem observe les juifs à leur avantage pendant la journée (d'un mois de Tichri remplie de mitsvot à accomplir pour nous donner encore plus de mérites!).

On peut rapporter aussi la Pesikta Rabbati disant que lorsque les juifs sonnent le Shofar, tous les anges accusateurs sont réduits au silence et disparaissent.

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-> "A Roch Hachana, les rois et les dirigeants de toutes les nations se tiennent devant le tribunal Céleste, attendant avec inquiétude d'entendre le jugement de leur nation.
Le roi machia'h y attend également, espérant que dans l'année à venir la complète délivrance va venir, et que les juifs seront libérés de cet exil.

Lorsque le verdict rendu est que les juifs ne méritent pas d'être libérés, le roi machia'h quittent le tribunal Céleste, plein de honte et profondément gêné, pendant que les dirigeants des nations le tournent en ridicule et se moque de lui."

[le Yichma'h Moché - repris dans le Divré Yoël]

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+ Implication d'un jugement au mois de Tichri :

-> La guémara (Roch Hachana 10b) rapporte une divergence d'opinions à savoir si le monde a été créé au mois de Tichri ou bien en Nissan.

-> Selon rabbénou Tam, en Tichri Hachem a créé le monde en théorie, tandis qu’en Nissan, il a mis Ses « pensées » en pratique et a créé le monde dans la réalité.

=> Si le monde a été concrètement créé en Nissan, pourquoi le jour du jugement des Créatures a lieu en Tichri?

Le Ginzé Israël (rabbi Israël Friedman) répond :
De même que Hachem a créé par la pensée l’homme au mois de Tichri, il nous juge en Tichri, car dans Son infinie miséricorde, bonté, Il nous juge en fonction de notre état du moment. Ainsi, Il accepte de nous juger en y incluant nos pensées et nos bonnes intentions au moment du Jugement, en les comptant à notre actif alors même que nous n’avons encore rien fait concrètement.

[les 6 jours de la Création ont commencé le 25 Elloul, pour se terminer le 1er Tichri avec la Création de l’Homme.
C’est véritablement le jour de la Création du monde, car la raison de toute création antérieure ne l’a été que pour la venue de l’homme (et en particulier celle du peuple juif).]

La période de Tichri à ‘Hanoucca

+ La période de Tichri à 'Hanoucca :

-> "Tout ce qui marche sur la terre passe devant Lui [Hachem] comme un mouton"
[michna - Roch Hachana 1,2]

-> A Roch Hachana, les tsadikim méritent un jugement favorable, tandis que les bénonim (ceux dont les mérites et les fautes se contrebalancent) ont jusqu'à Yom Kippour afin de parvenir à un niveau de téchouva suffisant (guémara Roch Hachana 16b).

=> Pour les tsadikim, les 30 jours d'Elloul sont suffisants, tandis que les bénonim ont besoin de 10 jours supplémentaires (les 10 jours de téchouva entre Roch Hachana et Yom Kippour).

-> Le Zohar (Tsav 31b) enseigne qu'il y a un autre jugement qui commence à Hochana Rabba et qui se termine le jour suivant à Chémini Atséret.

Ainsi, une personne qui n'a pas fait suffisamment téchouva afin de mériter un jugement favorable à Yom Kippour, a encore une opportunité durant les jours de joie de Souccot pour le faire.

-> L'auteur du Bat Ayin (disciple du Baal Chem Tov) rapporte le Arizal disant que pour ceux qui se sont engagés dans la téchouva pendant les 52 jours allant de Roch 'Hodech Elloul à Chémini Atséret, et qui n'ont toujours pas réussi à obtenir un jugement favorable, il leur est encore possible d'obtenir expiation pour leurs fautes, et ce jusqu'au dernier jour de 'Hanoucca (le zot 'Hanoucca, 8e jour de 'Hanoucca).

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Ces 4 périodes de téchouva que nous venons de voir se retrouvent en allusion dans les parachiot lues pendant le mois d'Elloul et le Shabbath suivant Roch Hachana :

-> paracha Vayélé'h : elle a 30 versets, faisant allusion aux 30 jours du mois d'Elloul, qui sont suffisants pour les tsadikim, afin d'être inscrits dans le Livre de la Vie à Roch Hachana.

->paracha Nitsavim : elle a 40 versets, en allusion aux 40 jours allant de Roch 'Hodech Elloul à Yom Kippour, où espérons-le tous les bénonim vont être inscrits dans le Livre de la Vie.

-> paracha Haazinou : elle contient 52 versets, en allusion aux 52 jours de Roch 'Hodech Elloul à Chémini Atséret.

Le total des versets de ces 3 parachiot est de 122 versets (30+40+52), cela est une allusion aux 122 jours qu'il y a entre Roch 'Hodech Elloul et le 8e et dernier jour de 'Hanoucca.

Le fait que cette allusion est moins évidente que les 3 autres, renvoie au fait que ce n'est pas une solution très opportune pour une personne qui est sincèrement engagée dans une démarche de téchouva.
En effet, c'est un peu honteux, après avoir vécu de grands moments d'élévation (mois d'Elloul, Roch Hachana, 10 jours de téchouva, Yom Kippour, Souccot et Chémini Atséret), d'avoir encore besoin de davantage de temps afin d'obtenir un jugement favorable.

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On peut noter qu'en Elloul, on lit également la paracha Ki Tavo (juste avant Nitsavim), qui a exactement 122 versets.
Alors pourquoi avoir combiné les 3 parachiot, et ne pas l'avoir utilisée afin d'arriver à ce total de 122?

Cela n'est pas le cas.
En effet, la paracha Ki Tavo contient les réprimandes (to'ha'ha), les 98 punitions effroyables qui sont annoncées dans le cas où les juifs fautent et ne sont pas suffisamment méritants pour rester sur la terre d'Israël.

La guémara (Méguila 31b) nous enseigne que nous lisons la paracha Ki Tavo : "afin que l'année puisse se finir avec ses malédictions" (kédé chéti'hlé hachana vékileloté'a).

Cette paracha renvoie au fait qu'en arrivant aux derniers jours de l'année, on doit s'interroger :
"Comment est-ce que j'ai mis à profit les jours de téchouva de l'année dernière? "

Il est écrit : "Si vous venez une guerre dans votre pays ... vous sonnerez des trompettes" (Béaaloté'ha 10,9)
Le mot : חצצרות ('hatsotsérot - les trompettes) est composé des mêmes lettres que : צח צרות (signifiant : 98 malheurs), une allusion aux 98 malédictions, contenues dans cette paracha Ki Tavo.

Le verset utilise "si vous venez", pour enseigner : si un malheur s'abat sur vous, c'est vous qui l'avez causé! Sans vos fautes, la guerre n'aurait pas pu éclater.
La solution est de se réveiller à la réalité et de faire téchouva (trompettes).
Le repentir peut nous libérer des malheurs et nous faire obtenir une bonne et douce année.

Cette introspection sur ce que j'aurai pu/dû faire de mieux l'année passée, va permettre à ce mois d'Elloul actuel et aux jours qui suivent, d'être utilisés correctement.