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"Car en ce jour, Il leur pardonnera" (A'haré Mot 16,30)

-> Selon Rabbi Yéhouda HaNassi, le jour de Yom Kippour expie les fautes de tous les hommes, autant ceux qui se repentent que ceux qui ne le font pas (guémara Yoma 85).

=> Comment comprendre que même sans repentir, il puisse y avoir une expiation?

Le jour de Kippour, Hachem enlève l'impact de la faute à tout juif, même à celui qui ne s'est pas repenti.
Certes, la faute n'est pardonnée qu’à celui qui se repent (annulation des punitions afférentes pour avoir fauté, voir transformation en mérites, s'il y a une téchouva par amour!), et celui qui ne s’est pas repenti ne sera pas expié.
Cependant, selon Rabbi Yéhouda Hanassi, on enlèvera malgré tout le poids et l’impact des fautes à tout juif.

En effet, quand quelqu’un veut se repentir, s’il a commis beaucoup de fautes, leur poids rendra difficile le repentir.
D'autant que la faute entraîne la faute.
C’est pourquoi, à Kippour, Hachem enlève le poids des fautes et brise le cercle vicieux de la faute à tout le monde pour que si au cours de l’année à venir un homme souhaite se repentir, il ne sera pas gêné par le poids des fautes de l’année passée.

Ainsi, Hachem allège chaque juif de la lourdeur des fautes pour faciliter le repentir futur. Mais en revanche, pour faire disparaître totalement la faute, seul la téchouva pourra permettre cela.

[Rabbi Ména'hem Mendel de Kotsk]

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-> La guémara (Kétoubot 103b) rapporte qu'au cours de l'enterrement de Rabbi Yéhouda haNassi, une Voix Divine a proclamé : "Tout celui qui est présent à l'enterrement de Rabbi (Yéhouda haNassi) est destiné à la vie dans le monde à venir".

=> Pourquoi est-ce que nous ne trouvons pas un événement similaire chez d'autres grands tsadikim?

Le rav Its'hak El'hanan Spektor répond par la guémara (Yoma 85b) qui contient une dispute entre Rabbi (Yéhouda haNassi) et d'autres rabbanim sur le pardon des fautes à Kippour.
Les Sages maintiennent que Yom Kippour n'est efficace que s'il y a eu un processus de téchouva de la personne, tandis que Rabbi (Yéhouda haNassi) est d'avis que la sainteté propre à ce jour suffit à amener l'expiation et le pardon des fautes (vis-à-vis de D.).

Rachi ('Houkat 20,1) enseigne : "De même que les offrandes procurent l’expiation, de même la mort des tsadikim procure-t-elle l’expiation."
[c'est à l'image de Kippour : il faut apporter l'offrande = faire téchouva, et c'est alors que la mort du tsadik peut entraîner une expiation totale.]

=> Bien que la loi juive est décidée selon la majorité des Sages, par respect pour l'opinion de Rabbi (Yéhouda haNassi), sa mort a été traité selon son opinion personnelle, et c'est pourquoi tous ceux présents ont reçu une expiation totale par leur simple présence, même s'ils n'avaient pas fait téchouva.

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-> Yom Kippour opère une réparation des fautes commises devant Hachem.
Cependant pour celles où l'on a nuit à notre prochain, Hachem n'accorde pas un pardon automatique, et il est nécessaire d'aller voir autrui pour obtenir son pardon.

[Sifra - guémara Yoma 85b]

[Nos Sages disent qu'autrui c'est du feu.
En effet, D. est tellement rempli de miséricorde qu'il est très simple d'obtenir Son pardon (même pour nos fautes oubliées, inconscientes). Cependant avec autrui, c'est tellement plus compliqué (lorsqu'un humain est blessé, il est très difficile de le faire revenir à l'état initial!).]

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+ "Car en ce jour [de Kippour], Il vous accordera l'expiation pour vous purifier, de tous vos péchés devant D. vous vous purifierez" (A'haré Mot 16,30)

-> L'expression "devant D." indique qu'un repentir intérieur sincère est nécessaire, car les pensées du cœur de l'homme ne sont révélées à personne si ce n'est à D. Lui-même.
[Kli Yakar]

-> "devant D. vous vous purifierez" = le pécheur doit se repentir ; "pour vous purifier" = cela fait référence au fait que D. nous donne une purification complète et sans douleur.
[Rabbénou Yona - Chaaré Téchouva - chaar 4]

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-> "Si un homme faute et répète ce péché, il le considère comme permis" (guémara Yoma 86b)

Le rav Eliyahou Dessler (Mikhtav méEliyahou) explique qu'en répétant sa transgression, la perception de la gravité de son acte s'émousse et sa résistance pour ne pas le reproduire s'affaiblit.
Ainsi, un pécheur doit "purifier son cœur" afin de le ramener à un état où il considérera les actes interdits selon leur véritable gravité, comme il les considérait avant sa faute.

Rabbénou Yona (sur Pirké Avot 1,4) transmet l'idée que lorsque des paroles de remontrance entrent dans notre cœur, le yétser ara incite à les oublier et à les rejeter.
Notre travail est de les entendre, d'éveiller son âme, et de les garder à l'esprit jusqu'à ce qu'elles passe de notre cœur à notre esprit.

=> Pour qu'une téchouva soit complète, il faut pleinement intérioriser la réprimande, au point qu'elle s'assimile totalement en nous.

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-> "Car en ce jour il vous sera pardonné pour vous purifier de tous vos péchés, devant Hachem vous vous purifierez (Kédochim 16,30)

Rabbi Akiva a dit : "Heureux êtes-vous, Israël, devant Qui vous purifiez-vous, et Qui vous purifie, votre Père des Cieux, ainsi qu’il est dit : "devant Hachem vous vous purifierez"." (michna à la fin de Yoma).

Le Ohel Yaakov enseigne :
Quand un médecin soigne un malade, il fait tout ce qui est nécessaire pour le guérir, sans prêter beaucoup d’attention à la souffrance du malade.
Mais si le médecin soigne son propre enfant, il cherche des moyens de diminuer autant que possible la souffrance engendrée par les soins médicaux.
Hachem, en tant que Père d’Israël, cherche également des moyens pour que le rachat des fautes ne s’accompagne pas d’épreuves trop dures, c’est pourquoi Il nous a donné un jour saint, Yom Kippour, où toutes les fautes sont pardonnées.
=> Etant donné que "Qui vous purifie, votre Père des Cieux", alors Il nous a donné un moyen de guérison facile.

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-> "Car en ce jour il vous sera pardonné"

Rabbi Schmelke de Nikolsbourg donne l’exemple suivant :
Un fils de roi s’était révolté contre son père, et l’un des officiers le dénonçait constamment.
Un jour, le dénonciateur sortit de la ville. Immédiatement, le fils courut chez son père et se mit à pleurer en affirmant qu’il regrettait ses fautes et voulait revenir à lui.
Le père eut tout de suite pitié de lui.
De même, le jour de Kippour, le Satan n’a pas le droit d’accuser, et quiconque le désire peut venir vers le roi.

"Hachem dit à Moché : Parle à Aharon, ton frère : qu'il ne vienne pas à tout moment dans le Sanctuaire (aKodéch)" (A'haré Mot 16,2)

-> Kippour est le jour du repentir, durant lequel chaque juif regrette ses fautes et accepte de les supprimer.

Or, selon nos Sages : "A l’endroit où se tiennent les baalé téchouva, même les tsadikim parfaits ne peuvent se tenir" (guémara Béra'hot 34b).

=> C'est ainsi qu'uniquement en ce jour de Kippour, il devient possible de pénétrer dans l'endroit le plus Kadoch (le Saint des Saints). En effet, cela symbolise le fait qu'en cet endroit d'une extrême sainteté le repentant peut s'y trouver, alors que le tsadik parfait ne peut pas accéder.

[Sfat Emet]

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-> Selon le midrach (sur v.16,17), lorsque le Cohen Gadol entrait dans le Saint des Saints, le roua'h aKodech résidait sur lui, et en conséquent il avait son visage illuminé comme une torche.
Le Sifté Cohen ajoute que c'était un moment spécial d'intimité entre le Maître et son serviteur.

-> Selon la guémara (Yérouchalmi Yoma 1,5), pendant le Service du Cohen Gadol à Yom Kippour, même les anges n'avaient pas le droit d'y entrer.
Le Rékanati explique que seulement le Cohen Gadol pouvait y entrer, car la bénédiction ne se trouve que dans l'intimité.

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-> "Avec ceci viendra Aharon dans le Sanctuaire" (A'haré Mot 16,3)

Le Gaon de Vilna cite le midrach (Vayikra rabba 21,7), qui enseigne que tous les Cohanim Guédolim n'auront la permission d'entrer dans le Saint des Saints (kodech kodachim) que le jour de Kippour, à l'exception de Aharon qui pouvait y entrer quand il le désirait durant toute l'année, et ce tant qu'il y réalisait le même service qu'à Yom Kippour.

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-> "Il ne viendra pas en tout temps dans le saint" (A'haré mot 16,2)

=> La Torah juxtapose la mort de Nadav et Avihou avec le thème de Kippour. Quel lien entre ces deux passages?

-> Nos Sages discutent pour savoir si le monde a été créé en Nissan ou en Tichri. Tossefot expliquent que les deux avis sont vrais. Hachem a eu le projet de la création en Tichri et la réalisation a eu lieu en Nissan.

Ainsi, de même que le 10 Tichri est un jour de pardon pour Israël, il aurait dû en être ainsi également pour le 10 Nissan. Ainsi, le 10 Nissan, tout comme le 10 Tichri, le Cohen Gadol aurait dû pénétrer dans le saint des saints pour obtenir auprès d'Hachem l'expiation des fautes. Mais après que Nadav et Avihou moururent le 1er Nissan, et nos Sages d'enseigner que la mort des Justes apporte l'expiation pour le peuple, aussi l'expiation de Nissan est obtenu par le mérite de Nadav et Avihou.
C'est leur mort qui apporte l'expiation de Nissan. Il est donc devenu inutile d'y réaliser un autre jour de Kippour. Et de ce fait, le Cohen Gadol ne peut plus entrer dans le saint des saints le 10 Nissan, comme le 10 Tichri. Car puisque cela n'est plus nécessaire, cela lui est donc devenu interdit, car il n'est pas autorisé d'entrer dans le saint des saints, sans nécessité.

Ainsi, le verset dit : "Après la mort des deux enfants d'Aharon", qui moururent en Nissan, apportant ainsi une expiation pour Israël. Aussi, le jour d'expiation prévu le 10 Nissan a donc été supprimé.
Dès lors, Hachem enjoint pour Aharon : "Il ne viendra pas à tout moment dans le saint". Tous les moments prévus pour cela étaient le 10 Tichri et le 10 Nissan. Mais à présent que les deux enfants d'Aharon moururent en Nissan, Aharon reçut l'interdiction d'entrer dans le saint des saints à tous ces moments. Seul le 10 Tichri fut conservé, et pas le 10 Nissan.
[rav Yonathan Eibschutz - Tiferet Yonathan]

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-> "Aharon [le Cohen Gadol] ... ne peut entrer à tout moment dans le Saint des saints [mais uniquement le jour de Kippour]" (A'haré Mot 16,2)

Le Kli Yakar explique : Le Cohen Gadol ne peut pas entrer "à tout moment", qui est lié à une notion de temps. Cependant, il peut y entrer un jour qui est au-dessus du temps, c'est-à-dire à Kippour.
Le Kli Yakar écrit clairement : "Tous les jours de l'année sont une partie du temps, Yom Kippour est le seul jour qui est au-dessus du temps".

De façon intéressante, la guémara (Méguila 10b) rapporte à propos du Aron (objet central du Saint des saints du Temple) : "nous avons reçu la tradition de nos ancêtres que le Aron ne prenait aucune place."
Rachi commente : "Le Aron était au milieu du Saint des saints. La distance entre le Aron et les murs était de chaque côté de 10 amot. La taille entière du Kodech haKodachim était de 20 amot par 20 amot.
Nous voyons que le Aron ne prenait aucune place".

=> La particularité de Yom Kippour est que c'est le seul jour où le Cohen Gadol (représentant tout le peuple juif) pouvait entrer dans le Kodech haKodachim, qui est une réalité en dehors de l'espace (à l'image du Aron qui ne prenait pas de place).

[ b'h, issu de : Kippour - Un jour hors de ce monde : https://todahm.com/2020/10/11/kippour-un-jour-hors-de-ce-monde ]

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-> Le Arizal (séfer haguilgoulim chap.35) : "La meilleure partie de la néchama (âme) de Caïn se trouvait à l'intérieur d'Aharon".
Aharon était la réincarnation de la partie non-entachée par le mal de l'âme de Caïn.
Il est écrit : "Hachem dit à Moché : parle à Aharon ton frère, qu'il ne vienne pas à tout moment dans le Sanctuaire" (A'haré Mot 16,2).
Pour quelle raison la Torah fait-elle usage des termes "ton frère"? Ne savons-nous pas qu'Aharon est le frère de Moché?
Le Mégalé Amoukot explique : Hachem avertit Moché par allusion de prévenir Aharon d'être vigilant lors de son service au Sanctuaire et de ne pas s'y présenter à tout instant au risque d'y contempler la Présence divine et d'être condamné à mort à son tour comme le fut Hével.

-> On peut ajouter que : "Moché était la réincarnation d'Hével" (Tikouné Zohar 69,100a).
Le Arizal explique que la réincarnation d'Hével en Moché avait pour but de réparer le dommage causé par Hével qui fut condamné à mort pour avoir contemplé la Chekhina lorsque Hachem fit descendre un feu pour accepter son sacrifice.
Ainsi, lorsque Hachem se dévoila à Moché à travers le feu du buisson ardent, il est écrit : "Moché cacha son visage car il craignait de regarder vers D." (Chémot 3,6) = Moché cacha son visage car il eut peur de contempler ce qu'il avait déjà vu autrefois, lors de sa réincarnation (guilgoul) précédente, tel un homme qui a honte de revivre la même situation inconvenante déjà vécue par le passé.

De même, Rabbénou Bé'hayé s'interroge sur le verset suivant: pourquoi est-il écrit : "Moché était berger" (Moché aya roé ét tson Yitro - Chémot 3,1). Pourquoi la Torah ne s'exprime-t-elle pas au présent au sujet de Moché : "Moché est berger"?
La Torah fait allusion au fait que Moché était déjà un berger durant sa vie antérieure, celle d'Hével, comme il est écrit : "Hével était berger" (vayéhi Hével roé tson - Béréchit 4,2).

-> Le Tsor ha'Haïm (Nasso) enseigne à ce sujet :
Ainsi, dans cette réincarnation, Aharon et Moché réussirent à entamer la réparation de l'âme de Caïn grâce à la solidarité extraordinaire dont ils firent preuve. En effet, Aharon ne fut à aucun moment jaloux de la grandeur de son frère cadet.
Au contraire, il s'en réjouit grandement, comme l'explique Rachi au sujet du verset : "Voici, il sort à ta rencontre, il te verra et se réjouira dans son cœur" (Chémot 4,14). Hachem dit à Moché : "Ne crois pas qu'il pourrait t'en vouloir si tu accèdes à la grandeur. Par ce mérite, Aharon héritera des ornements du pectoral qui seront placés sur son cœur. [guémara Shabbath 139a]
Aharon procéda à la réparation de l'attribut de rigueur qu'avait endommagé Caiïn et c'est le sens des paroles d'Hachem : "Si tu t'améliores, il te sera pardonné" (Béréchit 4,7) = en d'autres termes, si tu te renforces pour dominer ta jalousie contre Hével ton frère, tu pourras mériter de t'élever et d'accéder à la prêtrise.
Ainsi, après avoir procédé à la réparation de Cain, Aharon accéda au rang de Cohen Gadol.

Le Arizal (séfer haLikoutim - Haazinou) nous dévoile à quel point Adam Harichon fut affecté par la mort d'Hével. Il donna 70 années de sa vie au roi David qui sera sa réincarnation et qui déclarera : "Qu'il est bon, qu'il est doux pour des frères de résider ensemble!" (Téhilim 133,1) car finalement, après plusieurs réincarnations, les deux frères réussirent à accomplir leur réparation et à s'unir dans la sainteté.

-> Le Ramban (Béréchit 12,6) explique que la tribu de Lévi provient de la néchama de Caïn et en faisant l'ablution des mains aux Cohanim, qui proviennent de l'âme d'Hével, ils se mettent ainsi à leur service dans la paix et c'est grâce à cela qu'ils peuvent bénir tout Israël dans la paix.

L’essence du jeûne

"Pourquoi avons-nous jeûné et n'as-Tu pas vu? Pourquoi avons-nous affligé notre âme et agis-Tu comme si Tu ne le savais pas?" (Haftara de Yom Kippour)

-> Selon le Méam Loez (A'haré Mot 16,26-34) :
Hachem répond : "Comment puis-Je agréer votre jeûne? Vous ne vous repentez pas! ...
Votre jeûne n'est qu'un acte superficiel. Appelez-vous réellement Hachem afin qu'Il vous délivre de vos malheurs?
Vous ne jeûnez pas aujourd'hui pour que votre voix soit entendue en Haut.

De l'extérieur, on pourrait vous prendre pour des anges. Mais vous ne pouvez Me tromper car Je connais les pensées de chacun. Je sais qu'il aurait mieux valu que vous ne jeûniez pas.

Ce que Je désire, c'est que vous déliiez les liens de la méchanceté, que chacun abandonne ses mauvaises actions, se repente, et ne reproduise pus jamais ses fautes.
Que chacun accomplisse de bonnes actions selon ses possibilités! Si vous voyez un homme sans vêtements, couvrez-le et n'oubliez pas votre propre chair : les membres de votre famille.
Accomplissez toutes les bonne actions possibles!

Alors vous appellerez et Hachem répondra. Vous crierez et Il dira : Me voici!"

En réalité, Hachem n'a pas besoin de notre jeûne. Tout ce qu'il désire de nous est le repentir et l'abandon de nos mauvaises actions.
Nous pourrons alors être sûrs qu'Il nous pardonnera et nous purifiera de nos fautes.

"Vous serez purifiés devant Hachem" (A'haré Mot 16,30) = votre purification doit d'abord intervenir dans notre cœur et être visible "devant Hachem".

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-> b'h, sur la notion de jeûne juif : https://todahm.com/2020/03/23/le-sens-dun-jeune

"Toute la subsistance d’un homme pour l’année à venir est décidée entre Roch Hachana et Yom Kippour, à l'exception de celles nécessaires pour le Shabbath, Yom Tov, et ainsi que les frais pour l’éducation de nos enfants en Torah."
[guémara Bétsa 16a]

=> Ainsi, sans être totalement déraisonnable (compter sur les miracles), on ne perd rien à embellir notre Shabbath : plus on dépensera, plus on nous en donnera les moyens (idem pour les 2 autres types de dépenses).

-> On trouve cela en allusion dans le mois de Tichri (תשרי), celui de Roch Hachana et Kippour, qui est l'acronyme de : Talmud Torah (ת) ; Shabbath (ש) ; Roch 'Hodech (qui n'est pas un véritable Yom Tov à cause de la faute du Veau d'or, mais le redeviendra avec la venue du machia'h - ר) et de Yom Tov (י).

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-> Le Baal Chem Tov enseigne :
A Roch Hachana, Hachem décide combien une personne gagnera pendant l'année entière : est-ce qu'elle sera bénie de richesses ou bien souffrira-t-elle de pauvreté?
Cependant, chaque jour Hachem décrète dans quel état d'esprit sera une personne en recevant sa portion destinée [à Roch Hachana]. Est-ce que cela la rendra joyeuse ou bien cela lui amènera de la tristesse?
Cela fait partie de la récompense et de la punition, qu'obtient une personne par ses actions.

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+ "Toute la subsistance d’un homme pour l’année à venir est décidée entre Roch Hachana et Yom Kippour"
[guémara Bétsa 16a]

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-> "Il [le prophète Elicha] montait [vers Bet-El] quand de jeunes garçons sortant de la ville, l'insultèrent en ces termes : "Monte, chauve! Monte, chauve!"
Il se retourna pour les voir et les maudit au nom de Hachem.
Aussitôt, 2 ours sortirent de la forêt et mirent en pièce 42 de ces jeunes gens" (Méla'him II 2).

Rav et Chmouël sont en discussion à ce sujet : l'un pense que ces ours étaient le produit d'un miracle, l'autre considère qu'ils étaient le produit d'un miracle à l'intérieur d'un autre miracle.

L'avis affirmant qu'il s'agissait d'un miracle considère qu'il y avait déjà une forêt à cet endroit, et que seuls les ours apparurent par miracle.
L'avis affirmant qu'il s'agissait d'un miracle à l'intérieur d'un miracle considère qu'il n'y avait auparavant ni forêt ni ours.

[D'après le second avis], pourquoi ne pas avoir fait apparaître des ours sans forêt?
Car ils auraient eu peur."
[guémara Sotah 47a]

-> Rachi commente :
"Ils auraient eu peur = les ours auraient renoncé à s'attaquer à ces jeunes, s'ils ne s'était pas trouvé un lieu proche où ils pouvaient se sauver et se réfugier.
Mais lorsqu'ils sont à proximité d'une forêt, ils sortent sans crainte."

=> Pourquoi D. dut-Il créer une forêt tout spécialement pour que des ours aient le courage de s'attaquer aux hommes?
Pourquoi ne pas créer des ours sans crainte innée?

-> Le rav 'Haïm Kanievsky (Taama Dikra) nous explique :

Dans ce passage de Méla'him, le prophète Elicha avait changé l'eau du puits de ce village en eau potable. Ceci suscita la colère de ces 42 jeunes hommes, car leur gagne-pain consistait justement à aller puiser de l'eau à quelque distance de là et à l'amener au village.
Voilà pourquoi ils décidèrent de tourner le prophète en dérision, en s'exclament : "Tu nous as privés [de la racine : "kéréa'h" : le chauve] des bienfaits du Créateur" [d'après la guémara Sotah 46b].

Mais si ces jeunes gens avaient eu conscience que : "tout est décidé par le Ciel", ils auraient compris que l'intervention du prophète ne leur causerait aucun tort.
En effet, D. manquerait-Il de moyens pour leur procurer un gagne-pain? Certainement pas!

Toutes les ressources qui leur avaient été attribuées à Roch Hachana leur reviendraient quoi qu'il en soit, d'une manière ou d'une autre. Et si le Créateur avait décidé à ce moment qu'ils devaient subir une baisse de leurs revenus au cours de l'année, celle-ci serait survenue même sans l'intervention du prophète Elicha.

Ainsi, le problème de ces jeunes gens résidait précisément dans leur manque de confiance en D.
Or, quelle est la cause de cette attitude?

Le fait que l'on est aveuglé par les phénomène de la nature, qui nous laissent croire que tout effet découle d'une cause connue.
En conséquence de quoi nous avons le sentiment que D. laisse le monde aller à la dérive, un monde dans lequel règne la loi du plus fort.
[cela est d'autant plus vrai de nos jours, où avec toutes les avancées technologies nous pensons tout maîtriser, ou bien avec les nombreux médias nous pensons maîtriser les actualités partout dans le monde (puisqu'étant au courant de tout immédiatement), ... ]

Rien ne passe dans ce monde sans que cela ait été décidé par Hachem.
Le sort d'un homme est fixé à Roch Hachana, et les phénomènes naturels sont eux-mêmes un miracle, une création de D. destinée à cacher Son intervention.

=> Le destin de l'homme est un miracle, et les apparences dont il se revêt sont un miracle à l'intérieur du miracle.
Cela est nécessaire pour ne pas contrer le libre arbitre des hommes, et leur laisser le choix de croire que la nature domine leur sort.

==> Voilà pourquoi la punition qui frappa ces jeunes gens dut survenir précisément par le biais d'un "miracle dans un autre miracle".
Des ours apparurent miraculeusement, et pour que cela paraisse comme un événement naturel, D. créa également une forêt.
Cette mise en scène permettait de souligner l'erreur de ces esprits rebelles, et leur faire comprendre que la nature est un miracle enrobant des prodiges véritables.

Décès de Rabbi Akiva un jour de Kippour

+ Décès de Rabbi Akiva un jour de Kippour :

-> Le midrach (Yalkout Chimoni - Michlé 944) rapporte que Rabbi Akiva décéda le jour de Kippour.
Le midrach raconte à cet endroit, que le prophète Éliyahou se rendit chez Rabbi Yéhochoua Hagarsi, qui était l'élève et le fidèle serviteur (chamach) de Rabbi Akiva, et lui annonça le décès de son maître en prison. Tous deux se rendirent à la prison, allongèrent Rabbi Akiva sur son lit et le transportèrent durant toute la nuit jusqu'à ce qu'ils arrivent à Antipras. Là-bas, une grotte s'ouvrit devant eux, et ils virent une chaise, un banc, une table ainsi qu'une lanterne. Ils allongèrent Rabbi Akiva dans la grotte et sortirent. Dès qu'ils sortirent, la grotte se referma et la bougie se mit à brûler.

Le midrach conclut : "Lorsqu'Éliyahou vit cela, il dit : Heureux sont les tsadikim, Heureux sont ceux qui s'adonnent à la Torah, et Heureux sont ceux qui craignent D., car une place vous est réservée et gardée dans le Gan Eden pour le monde futur. Heureux sois-tu Rabbi Akiva d'avoir trouvé une auberge agréable au moment de ta mort.' "

-> Rabbi Akiva fut tué par les romains d'une mort cruelle et terrible, ils arrachèrent sa chair avec des peignes de fer. Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) écrit qu'ils lui ont arraché sa chair pendant 40 jours, depuis Roch 'Hodech Eloul jusqu'à Yom Kippour, jusqu'à ce que son âme le quitte, le jour de Kippour.

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+ Au sujet de sa mort :

-> La guémara (Béra'hot 61b) : "Lorsque Rabbi Akiva fut exécuté, l'heure de la lecture du Shéma approchait. Alors qu'ils arrachaient sa chair avec des peignes de fer, Rabbi Akiva acceptait sur lui le joug Divin. Ses élèves lui demandèrent alors : "Notre Maître, à tel point?"
Il leur répondit : "Toute ma vie, j'étais peiné de ne pas pouvoir accomplir le verset : 'De toute ton âme' (bé'hol nafché'ha) c'est-à-dire même s'il te prend ton âme. Je me demandais quand viendrait le moment où je pourrais l'accomplir ; maintenant que j'ai l'opportunité de l'accomplir, ne le réaliserais-je pas?"
Il prolongea la prononciation du mot "E'had" jusqu'à ce que son âme le quitte. Une voix céleste retentit et annonça : "Heureux sois-tu Rabbi Akiva, que ton âme soit sortie lorsque tu prononçais le mot E'had ".

-> La guémara Yérouchalmi (Béra'hot 9,5) décrit l'exécution de Rabbi Akiva, et nous raconte que lorsqu'il se tenait devant Turnus Rufus qui allait l'exécuter, l'heure de la lecture du Shéma était arrivée. Rabbi Akiva récita le Shéma et sourit. Turnus Rufus lui dit alors : "Récites-tu une formule magique ou bien souris-tu pour te moquer des souffrances?"
Rabbi Akiva lui répondit : "Je ne récite ni une formule magique, ni ne me moque des souffrances ; j'ai récité toute ma vie ce verset 'Tu aimeras Hachem, ton D., de tout ton cœur, de toute ton âme, et de tout ton pouvoir. Jusqu'à présent, je L'ai aimé de tout mon cœur et de toute ma fortune, mais je n'ai pas encore été éprouvé 'par mon âme'. Maintenant que Hachem m'éprouve et me teste par 'mon âme' ne me réjouirais-je pas?"

"Lorsque vous êtes né, vous avez pleuré et tout le monde s'est réjoui.

Vivez votre vie de telle manière que lorsque finalement vous mourrez, tout le monde pleurera et vous vous réjouirez [grâce à la conscience de toutes les bonnes actions que vous aurez pu accumuler et qui vous accompagneront pour l'éternité!]."

[rabbi Naftali de Berditchev]

"Fauter est comparable à du poison.
Nos fautes créent des forces destructrices qui endommagent l'Univers entier."

[Rabbi 'Haïm de Volozhin - Néfech ha'Haïm 2,7]

"Pourquoi est-ce que l'homme a peur de mourir? Ne rejoint-il pas à ce moment Son Père (Hachem)?

[En réalité,] Ce dont un homme à peur, c'est le moment dans le monde à venir, où l'on examinera dans les moindres détails tout ce qu'il a pu vivre sur cette terre."

['Hidouché haRim]

[A ce moment, nous aurons un regard sur notre vie avec une compréhension totale, sans capacité de se cacher derrière des excuses, et nous pourrons éprouver une honte folle face à nos nombreux regrets!]

-> Prendre le deuil est en partie une expression d'empathie avec l'âme du mort qui doit passer en jugement [avec une quantité de hontes potentielles relative à ses actions dans ce monde].
[Rav Sim'ha Zissel de Kelm]

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-> "Au moment où l'heure de quitter [ce monde] est arrivée, ... l'âme en raison de sa joie, de son amour et de son intense désir envers la présence divine, va quitter le corps pour saluer la présence divine."
[Zohar - Métsora]

[selon nos Sages (comme le Yaarot Dvach), le plus nous aurons vu ce monde comme temporaire, comme un bref passage menant à notre emplacement éternel, et bien le plus notre mort sera facile : comme lorsque l'on retire un cheveu du lait.
Et inversement, si nous développons trop de liens, d'attaches avec la matérialité.]

-> En ce sens, pour le 'Hafets 'Haïm, la mort consistait à échanger un habit sale pour un pur ; et le monde à venir est semblable à un retour impatient d'un enfant à son père.

"Le jour de mon Jugement, je n'aurai pas peur de la question : Pourquoi n'as-tu pas été comme Moché rabbénou?

La question que je me dois de garder à l'esprit est : Pourquoi est-ce que je ne suis pas parvenu à la totalité de ce que Israël Salanter aurait pu être?"

[Rabbi Israël Salanter]

[lors de la traversée de la mer Rouge, il y avait 12 passages, un par tribu. Notre vécu dans ce monde est unique, mais la question finale est la même : as-tu réussi à atteindre le maximum de TA personne?]

"A Yom Kippour, chaque moment est une expiation"

[guémara Kritot 18b]