Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

+ Le Séder est composé de 15 ordres/parties, comme la valeur numérique du nom de D. (יה).
Au-delà de la kavana, nos actes durant le Séder n’ont de valeur que si l’on se plie à l'enchaînement des ordres, comme l'ont institué nos Sages (sans rien modifier!). 


---> De même, dans la vie quotidienne, faisons confiance à D., suivons ses directives (son séder = son ordre des choses) les yeux fermés afin de traverser notre existence de la meilleure des façons possibles ...

Est-ce que c'est ça être une personne libre : devoir suivre à la lettre ce que nos Sages nous ont imposé de faire?
On peut pas faire une petite inversion, modification, modernisation, ... ?
Non, rien!

Et oui, selon la religion juive, l'homme libre est celui qui se plie à 100% aux lois de la Torah, à la volonté de D.

A méditer afin de devenir de véritables hommes/femmes libres ...

+ Pour la petite histoire ...

Il y a quelques années, la calomnie du fait que les juifs tuaient des non-juifs afin de mélanger le sang obtenu avec les matsot, était très répandue.

Il y a eu une fois un débat entre un rabbin et un prêtre.
Le prêtre disait que les initiales des 10 plaies (Détsa’h – Adach – Béachab) faisaient allusion à l'attitude des juifs, étant l’acronyme de :
- Dam tséri’him koulanou = nous avons tous besoin de sang ;
- Al dévar shé’aragnou = parce que nous avons tué ;
- Ben El ’Haï bachamayim = le fils de D.

Le Rabbin, représentant de la communauté juive, lui a répondu immédiatement, qu’au contraire cela faisait allusion à :
- Dovrim tsorerénou kazav = nos ennemis parlent de façon mensongère ;
- Alilat dam shéker = les calomnies concernant le sang sont fausses ;
- Bné Avraham ‘halila bézot = les fils d’Avraham n’auraient jamais fait une telle chose.

+ A propos de la plaie du sang, il est écrit dans la Torah : « Les poissons du fleuve moururent, le fleuve devint infect et les Égyptiens ne purent boire de ses eaux » (Chémot 7;21)

« Les poissons du fleuve » ---> est-ce que les poissons peuvent vivre en dehors de l’eau ?

La plaie du sang a pu avoir lieu de 2 façons :
1°/ toutes les eaux se sont transformées en sang, ne devenant eau, que lorsque les juifs remplissaient un verre.
OU :
2°/ il n’y avait aucun changement de l’eau, et c’est uniquement lorsque les Egyptiens se remplissaient un verre, que l’eau se transformait en sang.

Que s’est-il passé selon vous ?

- Le midrach (Midrach Rabba 9 ;9) nous explique que les Egyptiens étaient contraint d’acheter de l’eau aux juifs, qui ont alors profité de cette situation, en s’enrichissant.
- La Guémara Taanit 24a, nous apprend qu’il est interdit de tirer un bénéfice d’un miracle.

---> On peut alors répondre que les Egyptiens ont subi une double punition : l’eau ne se transformant en sang que lorsqu’ils désiraient en boire, et le fleuve dégageant une odeur horrible suite à la mort des poissons.

+ Comment est-ce que ça va ce soir ? = « akol béSéder !! » … 

Un rav a dit : « akol béSéder » = toute la façon de vivre en tant que juif se retrouve dans le Séder de Péssa’h.

==> Alors, n’hésitons pas à vivre pleinement la sortie d’Egypte 5774, afin de recharger ses batteries, et en profiter pour faire repartir notre vie sur de bonnes bases, afin d’arriver au top à Shavouot !!

"L'exil véritable d'Israel en Egypte, c'est d'avoir appris à le supporter"

Rabbi 'Hano'h.


Il en va de même pour nous, aujourd'hui ...

 

D'ailleurs, on commence la haggada par a la'hma anya, et nous y concluons : en Israël, libres ('horim).

Un esclave souhaite d'abord être libre, puis ensuite aller quelque part (l'essentiel étant de se libérer de son oppression insoutenable!) ...

Pourquoi un tel ordre dans la haggada?

--> Si on aurait demandé au bné Israël pendant la dure période de l'esclavage, est-ce que vous êtes d'accord de tout quitter pour aller dans le désert selon la volonté de D., ils auraient touts dit oui.

D. a fait que durant 1 an, l'esclavage a été réduit, et à la même question seul 20% des juifs ont dit oui.

De même, de nos jours, il faut être prêt à tout moment à quitter notre confort, notre position sociale,  notre agréable trin trin quotidien, ... pour se soumettre totalement à la volonté de D.

Il faut être vraiment libre, pour répondre à D. à tout moment ...

 

+ Le saviez-vous? - L'influence de Pessa'h sur toutes les autres fêtes juives

Dans la paracha Emor (23;4), les fêtes juives y sont énumérées, et Pessa'h y figure en 1er, en tête.

Pourquoi cela?

= En connaissant les jours de Pessa'h, on peut connaître les jours de la plupart des fêtes juives.


Utilisons le système at'bach, pour expliquer et retenir cela :
-> le 1er jour de Pessa'h :
La 1ere lettre de l'alphabet (le aleph) se transforme en la dernière lettre (le tav)
===> ainsi, le jour de la semaine durant lequel tombera le 1er jour de Pessa'h, sera le même que celui de Ticha béAv (nom commençant par la lettre tav).

-> le 2e jour de Pessa'h :
La 2e lettre de l'alphabet (le bét) s'échange avec l'avant dernière lettre (le shin)
===> ainsi, le jour de la semaine durant lequel tombera le 2e jour de Pessa'h, sera le même que celui de Shavou'ot (nom commençant par la lettre shin).

-> le 3e jour de Pessa'h :
On a de même la lettre guimel qui s'échange avec la lettre réch
===> ainsi, le jour de la semaine durant lequel tombera le 3e jour de Pessa'h sera le même que le 1er jour de Roch Hachana (nom commençant par la lettre réch).

-> le 4e jour de Pessa'h :
On a de même la lettre dalet qui s'échange avec la lettre kouf
===> ainsi, le jour de la semaine durant lequel tombera le 4e jour de Pessa'h sera le même que le jour de la kriat aTorah (lecture de la Torah - nom commençant par la lettre kouf), jour correspondant à Sim'ha Torah (jour où l'on finit un cycle de lecture de la Torah et où l'on commence un nouveau).

-> le 5e jour de Pessa'h :
On a de même la lettre hé qui s'échange avec la lettre tsadik
===> ainsi, le jour de la semaine durant lequel tombera le 5e jour de Pessa'h sera le même que celui de yom Kippour (la lettre tsadik renvoyant au mot 'tsom' = un jeûne, dont Yom Kippour est le jeûne par excellence).

-> le 6e jour de Pessa'h :
On a de même la lettre vav qui s'échange avec la lettre pé.
===> le 6e jour de Pessa'h est le même que celui durant lequel est tombé Pourim (nom commençant par la lettre pé), un mois auparavant.
Sachant que Pourim et Lag baOmer tombent le même jour ...

 

Source : Source (b"h) : traduction & adaptation personnelle d’un commentaire de Rabbi Moshe Bogomilsky

+ "La recherche du 'hamets est avant tout le symbole concret du travail scrupuleux que tout individu doit effectuer à l'intérieur de lui-même!

Il est nécessaire d'aller chercher dans toutes les parties du cœur et de l'esprit, les parties négatives qui étouffent l'âme et sa lumière."

 

Source (b"h) : nos Sages repris par le Rav Ména'hem Berros

+ "Quiconque abonde en détails sur le récit de la sortie d’Égypte est digne de louanges".

==> Plus nous développons le récit de la sortie d’Égypte, plus nous louons et nous remercions D. d'avoir élevé nos âmes en nous libérant de l'impureté et de la dépravation de l’Égypte, plus nous attestons notre aspiration à nous rapprocher de Lui et à Le servir dans l'amour et la joie!!

Le Rav Mordé'haï de Korvine, qui fut le chamach du 'Hafets 'Hayim, pendant les dernières années de sa vie, raconte, avoir vu par la fenêtre, un vendredi soir, vers minuit, le 'Hafets 'Haïm assis sur son lit et étudiant la paracha de Vaéra dans son 'houmach.
Arrivé aux plaies infligées à l’Égypte, il a élevé la voix avec passion, et à chaque calamité, il s'écriait : "Eh, Eh!!!"

Ayant atteint les versets sur les ulcères, quand il a lu (Chémot 9;11) : "Et les devins ne purent se tenir devant Moché à cause des ulcères", il a soudain éclaté d'un rire tonitruant, comme je n'en avais jamais entendu sortir de sa bouche, un rire issu de tout son être, comme s'il voyait de ses propres yeux ce fléau, ainsi que tous les autres!

==> Tâchons de vivre le séder non comme des spectateurs, mais comme des personnes, vivant dans les moindres détails la sortie d’Égypte!!

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Le Rav Eliyahou Lopian (1876-1970) relate que le Rav Yom Tov Lipmann Heller (1579-1654), lorsqu'il était assis à la table du Séder, il introduisait le récit de la Haggada par ces mots :

"De même, que je suis maintenant chez moi en train de diriger le Séder, ainsi se trouvent tous les autres juifs de la ville.
De même, en est-il de tous les juifs de la région, du pays et de tous ceux à travers le monde!

Nous tous buvons les 4 coupes de vin.
Nous tous mangeons la matsa et le maror et récitons la Haggada!
Tous les juifs de notre génération, font la même chose!!

Comment savons-nous que c'est ce que nous devons faire ce soir?
= Nous le savons parce que nous l'avons vu faire par nos parents en cette même nuit.

Et comment nos parents l'ont-ils su?
= Ils l'on vu faire par leurs propres parents, et ce à travers toute l'histoire juive.

Les Richonim l'ont vu faire par leurs parents, et de même les Guéonim.
De même, les Savoraïm, les Amoraïm (Maîtres de la guémara), les Tanaïm (ceux de la michna), les Membres de la grande Assemblée, les Prophétes, les Anciens, et ainsi de suite en remontant jusqu'à la génération de Moché, Aharon, Yéhochoua et Calev, la génération du désert, celle qui a reçu la Torah au Sinaï, celle à qui D. a déclaré : "Vous avez vu ce que J'ai fait en Égypte!"

==> Tous ensemble : juifs de toutes les époques, juifs de tout endroit du monde, vibrons à l'unissons pour réaliser dans les moindres détails la sortie d’Égypte, notre sortie d’Égypte!!!

Source (b"h) : compilation de divré Torah issus du livre "Talélei Orot" du Rav Yissa’har Dov Rubin

« Ya’hats »= on divise en 2 la matsa du milieu

+ "Ya'hats"= on divise en 2 la matsa du milieu (Séder de Péssa'h) :

Le 'Hatam Sofer explique que nous divisons la matsa en 2, pour indiquer que le Séder se compose de 2 parties :
- l'une rappelant la libération d’Égypte ;
- et l'autre relative à notre délivrance future, finale et définitive.

Celle-ci, la plus extraordinaire et la plus complète, nous est cachée, et nous ne savons pas quand elle aura lieu.

==> C'est pourquoi, le plus grand morceau de la matsa coupée, celui qui se rapporte à cette prodigieuse rédemption, est l'afikomane, appelé aussi "tsafoune" = caché.

Source (b"h) : issu du livre "Talélei Orot" du Rav Yissa’har Dov Rubin

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-> Le mot Afikoman est un mot Grec renvoyant au dessert.

-> Selon le Rachbam, le mot Afikoman est la contraction de : "afikou" (mettre en évidence) et "man" (des choses [douces]).
Puisque nous devons terminer le repas du Séder par de la matsa et non par un dessert comme à l'ordinaire, cette matsa a été appelée : Afikoman.

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+ Pourquoi terminer par l'Afikoman?

-> Le Rachbam et les Tossafot (guémara Pessa'him 119b) enseignent qu'en terminant de manger par un morceau de matsa, nous témoignons notre amour et notre appréciation des mitsvot : nous voulons que le goût de l'Afikoman puisse rester le plus longtemps possible dans notre bouche!!

-> La guémara (Erouvin 82b) dit qu'en général nous avons toujours de l'appétit pour un dessert délicieux, et ce même si nous n'avons plus faim.
Selon le Ahavat Shalom, en mangeant l'Afikoman en dernier, alors que nous n'avons plus vraiment faim, nous montrons que c'est un dessert délicieux (car ordonné par Hachem).

-> Selon le 'Hatam Sofer, le fait de manger de la matsa comme dernier aliment du Séder, symbolise que nous devons être satisfait par tout ce que fait Hachem, même si cela nous semble incompréhensible comme cette matsa sans goût.

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+ Pourquoi l'Afikoman est-elle "volée"?

-> Le Michtav Sofer (fils du 'Hatam Sofer) dit que c'est pour nous rappeler d'une bonté de Hachem cette nuit-là : le fait que les chiens n'ont pas aboyé à notre sortie d'Egypte.
Nos Sages (guémara Pessa'him 113a) disent que nous ne devons pas habiter dans une ville qui n'a pas de chiens.
Rachi explique que c'est parce qu'ils nous gardent des voleurs. [leur aboiement étant comme un moyen de sécurité!]
Cette nuit les chiens n'ont pas aboyé, laissant l'Egypte vulnérable aux "voleurs" : les juifs avec l'or et l'argent des égyptiens.
=> Ainsi, pour nous rappeler de cela, nous avons la coutume de voler l'Afikoman.

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+ La raison de "voler" l'Afikoman :

-> Il est écrit : "Ce fut quand Yaakov sortait de chez son père Its'hak, lorsqu'Essav son frère revint de la chasse" (Toldot 27,30-35).
Its'hak le questionna : "Qui es-tu"?" Essav lui répondit : "Je suis ton fils, ton premier-né Essav".
Its'hak lui dit : "Ton frère a usé de ruse et t'a spolié ton droit d'aînesse".
Rachi commente : "Par ruse : avec sagesse."
De quelle sagesse fit-il preuve ici ?

Le rav Eliahou Hacohen d'Izmir, dans le Baal Hachévet Moussar, nous dit : Yaakov Avinou craignait qu'Essav n'entre à tout moment et qu'il apporte à Its'hak des bons plats, auquel cas Its'hak mangerait et le bénirait. Que fit Yaakov? Il donna à Its'hak à manger deux Kazétim".
II lui dit : "Père, le premier Kazaït est pour le sacrifice de Pessa'h et le deuxième est pour l'Afikoman".
La loi (Pessa'him 119b) est que l'on ne doit manger aucun dessert après le sacrifice de Pessa'h, l'Afikoman ...

Les craintes de Yaakov se réalisèrent. "Il prépara lui aussi un ragoût et le présenta à son père, en lui disant : que mon père se dispose à manger de la chasse de son fils afin que ton cœur me bénisse" (verset 31). Essav présenta à son père un plateau garni de mets succulents qu'il lui avait préparés et lui dit : "S'il te plaît, papa, mange ..."
Its'hak lui répondit : "Je suis désolé, je viens de manger de l'Afikoman et il m'est interdit de goûter à quoi que ce soit!"

-> Dans le livre Léma'har Aatir, l'auteur ajoute l'idée suivante :
les enfants ont l'habitude de "voler" l'Afikoman. La raison en est de les tenir en haleine jusqu'à la fin du Séder.
Selon cette explication, Yaakov reçut cette nuit les bénédictions en venant avec ruse chez son père.
Rachi commente qu'il fit preuve d'intelligence. Il donna à manger l'Afikoman et il ne put donc pas goûter aux plats d'Essav.
C'est la raison pour laquelle les enfants volent l'Afikoman comme Yaakov qui "déroba" les bénédictions.
Le vol de l'Afikoman éveille le mérite du "vol" de Yaakov qui lui permit d'obtenir les bénédictions.

++ Remarque pleine de bon sens du Rav Soloveitchik ...

+ "Et ils dissertèrent sur la sortie d'Egypte toute cette nuit-là"
(véayou méchapérim bitsi'at mitsrayim kol oto alaïla - Haggada de Pessa'h)

= On doit, la nuit du Séder, rester éveillé et parler de la sortie d’Égypte jusqu'à ce que, accablé par la fatigue, on s'endorme malgré soi.

Rav Yits'hak Zéev Soloveitchik s'étonnait que de nombreuses personnes s'imposent des efforts surhumains pour se priver de sommeil toute la nuit de Shavou'ot, alors que ce n'est qu'un minhag.
---> Le soir du Séder, en revanche, quand c'est la "loi" qui nous y oblige, on se permet, bien souvent, de se lever de table et d'aller se coucher!!

 

Source (b"h) : issu du livre "Talélei Orot" du Rav Yissa’har Dov Rubin