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A Roch Hachana, plus on ressent qu’on ne possède rien, plus on pourra alors fait régner Hachem en nous

+ A Roch Hachana, plus on ressent qu'on ne possède rien, plus on pourra alors fait régner Hachem en nous :

-> L'essentiel du travail que l'homme doit réaliser à Roch Hachana consiste à faire régner Hachem. Comment procéder?

L'homme naturellement pense que ce qu'il a est à lui, que ce qu'il possède est à son entière disposition. Lorsqu'il parle de ses expériences, c'est "sa vie", "son argent est déposé dans son compte en banque", sa famille, ses enfants lui appartiennent.
[ex: c'est à la force de mes capacités/intelligence que j'ai réussi, que j'ai chaque mois tel salaire, que j'ai telle voiture, ... certes il y a Hachem, mais c'est quand même beaucoup grâce à MOI (mes efforts, mes capacités, ...). On peut même dire extérieurement "barou'h Hachem", mais intérieurement ressentir que c'est "grâce à MOI" ... (ex: on prie en se disant si tu veux Hachem donnes moi ça, mais sinon je peux me débrouiller sans toi!) ]

Le rav de Brisk nous enseigne que l'homme doit se présenter devant Hachem à Roch Hachana, avec la conviction que tout ce qu'il a n'est, en fait, pas à lui.
[ainsi notre préparation à Roch Hachana consiste à reconnaître, à ressentir profondément que tout provient de D., que je ne peux pas vivre une seconde sans Lui, que sans Lui je n'ai pas les forces, la santé, la capacités, ... bref je ne suis et n'ai rien! ]

À Roch Hachana, chacun doit faire régner Hachem sur lui, comme il est dit : "Mets sur toi un roi, pour que tu le craignes". C'est le travail de Roch Hachana!

Le roi "MéLé'h" est "Midilé Let Kloum" (il n'a rien de lui-même). Il faut arriver à Roch Hachana avec la sensation de ne rien posséder. Rien ne va de soi : la vie, le gagne-pain, la santé, les enfants, ... Personne ne peut savoir que ce qu'il a lui restera.

Nos Sages (guémara Roch Hachana 8a) nous disent : "Sonnez le Shofar à la nouvelle lune, au jour fixé pour notre solennité". Quelle est la fête où le mois se cache? (toutes les fêtes se passent vers le 15 du mois, où la lune est à son zénith, à l'exception de Roch Hachana)
C'est Roch Hachana. La lune est cachée à Roch Hachana, car de même qu'elle n'a pas sa propre lumière, ainsi l'homme doit arriver en ce jour solennel, sans aucune possession personnelle.

Il doit supplier (de tout son être) et prier à nouveau pour chaque détail de sa vie. Dans la prière, chacun dit "souviens-Toi de nous pour la vie", en d'autres termes, fais-nous vivre (même cela ne dépend que de Toi, et ce peu importe si je suis encore plutôt jeune, en bonne santé, ...)
Pourquoi demander la vie, nous sommes vivants?

L'homme vit, mais il s'agit de l'année dernière et à Roch Hachana, c'est un nouveau point de départ.
Ce qui s'est passé jusqu'à présent ne donne aucune indication sur l'avenir. Le fait d'être vivant ne signifie pas une garantie pour la suite. Chaque année est jugée séparément et il n'y a pas de continuité d'une année à l'autre. (ce n'est pas encore un nouveau Roch Hachana, mais toute notre vie dépend de ces 2 journées, tout est à zéro et va dépendre de notre reconnaissance de la Royauté d'Hachem sur nous ... )

Sentir que tout est décidé par Hachem est le travail ultime de Roch Hachana. C'est ce qui nous permet de faire régner Hachem sur nous.
[d'après le rav Barou'h Rozenblum]

Roch Hachana

+ Roch Hachana est si effrayant. La seule façon de s'en sortir est de s'en remettre entièrement à Hachem. C'est ainsi que l'on peut réussir à Roch Hachana ...

A Roch Hachana, le jour où nous sommes jugés, nous sommes censés regarder chaque juif comme s'il était un tsadik complet, après tout, nous souhaitons que chacun soit inscrit dans le livre des tsadikim complets ...

Plus un tsadik est grand, plus il craint [Roch Hachana].
La crainte dont nous parlons est une crainte qui vient de la grandeur, de la conscience que nous sommes à côté d'Hachem. Plus le tsadik est grand, plus il a conscience d'Hachem, et plus il a de la crainte [en ce jour de Jugement].
[...]

Nous devons nous rappeler que tout se décide à Roch Hachana : tous nos besoins matériels, et toute notre réussite dans la Torah, absolument tout.
Si nous avons peur du jugement, nous agirons différemment et deviendrons de nouvelles personnes.
[...]

Nous devons vraiment réfléchir et imaginer comment notre jugement est écrit à Roch Hachana et scellé à Yom Kippour, comment il est décidé combien de personnes quitteront le monde.
Absolument tout est contrôlé par Hachem. Pensez à tout ce qui s'est passé l'année dernière, tout a été décidé l'année dernière, à Roch Hachana.
Lorsque nous y pensons, nous craignons vraiment la royauté d'Hachem.
[...]

"Si une année est pauvre au début, elle sera riche à la fin" (guémara Roch Hachana 16b).
Cela signifie que si nous sommes soumis et si nous nous humilions par crainte du jugement, nous acceptons sur nous-mêmes la Royauté d'Hachem.
Lorsque nous faisons cela, nous avons un lien avec le Roi et nous devenons dignes de mériter un bon jugement et une bonne année.
[...]

Hachem, dans Sa grande sagesse et Sa bonté, nous a donné 2 jours de jugement, Roch Hachana et Yom Kippour. Ces jours sont destinés à nous effrayer et à nous faire ressentir la Royauté d'Hachem.
Ensuite, nous devons porter ce "sentiment" de Royauté du Ciel avec nous pendant le reste de l'année.
[...]

Lorsque nous pensons réellement que nous nous tenons devant Hachem, le Roi des rois, et que nous imaginons ne serait-ce qu'un peu ce que cela signifie, nous devrions être soudainement envahis par la crainte.
Nous voyons également que les tefillos commencent par "Et toi aussi, place Ta peur" (ouv'hen tén pa'hdékha). Si vous demandez la crainte (d'Hachem), vous aurez la crainte. Si nous prions pour la crainte (d'Hachem) et que nous pensons à ce que nous faisons et à ce qui se passe, nous devrions soudain avoir la crainte d'Hachem (haMelé'h haMichpat).
Lorsque vous êtes debout et que vous faites la prière de la Amida, n'avez-vous pas peur? Après tout, n'êtes-vous pas devant (en face à face avec) le Roi?
[rav Nathan Wachtfogel - Léket Réchimot ]

Prendre le deuil pendant les 3 semaines de ben hamétsarim

+ Prendre le deuil pendant les 3 semaines de ben hamétsarim :

-> Pendant les 3 semaines qui s'écoulent entre le 17 tamouz et le 9 Av, il nous est demandé de porter le deuil de la destruction du Temple. De nombreuses lois s'appliquent pendant cette période, telles que l'interdiction de se couper les cheveux, de se marier et de jouer/écouter de la musique.
Au cours des 9 derniers jours, d'autres restrictions s'ajoutent, pour culminer avec le jeûne du 9 Av.

Malgré les nombreuses restrictions matérielles de cette période de l'année, le deuil principal est censé se dérouler dans le cœur : ressentir la perte du Temple.
Le Arizal dit que chaque jour pendant les 3 semaines, un juif est censé verser des larmes sur la perte du Temple.
En effet, le jour de 9 Av , pleurer est une nécessité, puisque les Sages (Sotah 35a) affirment qu'Hachem a décrété que le 9 Av serait un jour de pleurs pour toutes les générations.

Comment pouvons-nous pleurer sincèrement le Temple? Après tout, il semble totalement éloigné de nos vies. La destruction du Temple s'est produit il y a plus de deux millénaires. Comment pouvons-nous pleurer ce que nous n'avons jamais eu, pas plus que nos pères, nos grands-pères ou nos arrière-grands-pères?

Le rav Aharon Kotler explique que les épreuves et les difficultés subies par notre peuple en exil ont été causées par la destruction du Temple.
Ce fut le début de notre chute, et toutes les persécutions que nous avons subies au cours de l'histoire, toutes les expulsions, les pogroms, le sang versé et les lois antisémites, n'en sont que la continuation.
Nous ne sommes pas moins en exil ici, en terre d'Israël, où des terroristes tentent constamment de faire du mal aux juifs, que D. nous en préserve. Partout dans le monde, le nombre de crimes haineux à l'encontre des juifs, y compris les profanations de synagogues et de cimetières, ne cesse d'augmenter.
En effet, les Sages (guémara Sotah 48a) disent que depuis la destruction du Temple, il ne se passe pas un seul jour sans que la malédiction de la destruction du Temple ne se fasse sentir. Ce sont là autant de raisons de pleurer la destruction du Temple, aujourd'hui même, à notre époque.

Cependant, ajoute le rav Kotler, au-delà de la souffrance physique/matérielle causée par la destruction du Temple, il y a les dégâts spirituels que cela a provoqué. Il s'agit là d'une raison encore plus importante pour nous de pleurer. Combien de juifs n'ont aucune idée qu'ils sont juifs? Combien d'autres se sont complètement éloignés de la judaïcité?
En effet, même parmi les juifs qui observent la Torah, combien sont ébranlés par l'épreuve que représentent la technologie moderne et d'autres influences de l'époque?
D'ailleurs, combien de Juifs religieux s'efforcent sincèrement d'établir une véritable relation avec Hachem (ex: n'ayant pas un service Divin machinal, du bout des lèvres)?

Avant la destruction du Temple, ces problèmes n'existaient pas.
Dans le Temple, un juif pouvait être témoin de 10 miracles qui étaient toujours présents (Pirké Avot 5,7), ce qui lui permettait d'atteindre une foi palpable en Hachem.
On pouvait sentir la présence Divine en regardant les Cohanim réaliser la avoda et en entendant les chants magnifiques des Lévi'im.
L'odeur des kétoret (encens) était à elle seule capable d'inciter un juif au repentir (Zohar, Shemos 218).

Le Temple était appelé "une maison de prière pour toutes les nations" (Yéchayahou 56,7).
Imaginez que vous puissiez prier dans un endroit où vos prières seraient presque certainement exaucées. Les innombrables ujifs qui se sont éloignés du judaïsme à cause de cultes de toutes sortes auraient-ils abandonné leur religion s'ils avaient eu une telle maison de prière?

Le Temple offrait même aux juifs une expiation au niveau national et personnel. Chaque fois qu'une personne fautait (causant une distanciation avec D.), elle pouvait apporter un sacrifice (korban) et se rapprocher à nouveau d'Hachem.

Il existe encore une autre raison de pleurer l'exil : la douleur qu'Hachem ressent à cause de l'exil (tsaar haChékhina). Prenons l'exemple d'un père séparé de ses enfants, qu'il n'a pas vus ni entendus depuis des années. Imaginez-le assis seul à sa table. C'est ainsi que les Sages décrivent tsaar haChékhina.
Ne devrions-nous pas également ressentir la douleur d'Hachem?
Nos Sages disent que lorsque les juifs répondent au kaddish, Hachem s'exclame : "Malheur au Père qui a été forcé de bannir ses enfants de sa table" (guémara Béra'hot 3a).
Nos Sages (guémara 'Haguiga 5b) nous disent également qu'Hachem pleure la perte de Sa nation dans Ses chambres intérieures.

En effet, l'idée même de "nation d'Hachem" s'est perdue dans notre monde. De nos jours, de nombreuses personnes ne reconnaissent même pas qu'Hachem existe et que les juifs sont Son peuple.
Les chrétiens affirment qu'ils sont Sa nation, les musulmans affirment qu'ils sont Sa nation, et pourtant de nombreux juifs rejettent l'idée que nous sommes la nation d'Hachem. Or, dans Ses chambres intérieures, Hachem pleure cette perte. Ne devrions-nous pas pleurer nous aussi?

En gardant ces idées à l'esprit, nous devrions être capables de verser des larmes sur la perte que nous subissons en ce moment. Nous ne pouvons pas moins la ressentir que nos ancêtres, qui ont vu le Temple.
Nous devrions essayer de pleurer le Temple sincèrement, avec des larmes, car nos Sages (Taanit 30b) promettent que "celui qui pleure Jérusalem méritera de voir son bonheur". En effet, le deuil est la clé de la guéoula.
Le rav 'Haïm Friedlander fait remarquer que l'on bénéficie d'une aide supplémentaire du ciel pour pleurer sincèrement le Temple pendant cette période.

[le judaïsme donne une place primordiale à la joie (les nombreux yom tov, obligation de service Hachem dans la joie, voir la vie avec émouna, ...), mais parfois il est nécessaire de prendre un moment limité pour semer dans les larmes, pour vider notre coeur sur tout ce qui est manquant, ce qui ne va pas, ... et alors on peut repartir de l'avant plein de joie et d'espoir en Hachem. ]

Si nous essayons sincèrement de pleurer la destruction du Temple, il s'ensuit que nous devrions essayer de corriger l'origine de cette destruction.
Nos Sages (Yoma 9b) nous disent que la raison de la destruction du second Temple était la "sinat 'hinam" (la haine gratuite, sans fondement) entre les juifs.
Si le Temple n'a toujours pas été reconstruit, cela indique que nous n'avons pas encore surmonté cette lacune. Le Maharal écrit que la gravité de la "sinat 'hinamé réside dans le fait qu'elle témoigne de la pourriture du cœur d'une personne.

Comment pouvons-nous nous débarrasser d'un trait de caractère aussi terrible?
L'Alter de Kelm conseille de s'efforcer d'aimer les juifs. [de la même façon que la haine sans raison est si grave, alors on doit développer un amour sans raison. ]
Il faut constamment réfléchir aux moyens d'aider son prochain. L'aide peut prendre la forme d'un sourire amical, d'un "bonjour" sincère ou d'une myriade d'autres choses. [par exemple, je croise un juif que je ne connais pas, et bien dans ma tête je peux prier pour lui et sa famille. ]
Comment puis-je utiliser mes ressources pour aider les juifs?
[on a une nature humaine à penser à notre nombril, à être paresseux, on a une tendance à vouloir faire de grande chose ou rien, mais faisons déjà plein de petits actes de 'hessed cachés ou public, ...]

Le rav 'Haïm Friedlander écrit que la racine de sinat 'hinam, et de tout type de jalousie, est un manque de émouna, de foi en Hachem. Nous devrions essayer de renforcer notre conviction que tout ce que nous avons est exactement ce qu'Hachem a décrété pour nous. Personne ne peut nous enlever ce qu'Hachem a décidé pour nous.
Hachem fournit à chaque juif ce dont il a besoin pour réaliser la tâche particulière qu'Hachem attend de lui. En effet, il n'y a pas deux personnes semblables, nous avons tous un but unique à remplir.
Il s'ensuit que tout ce que nous avons, santé, intelligence, richesse, apparence, popularité, est ce qu'Hachem a décidé de faire de mieux pour nous.

Nous devrions revoir souvent cette idée et ne jamais permettre à la jalousie de prendre racine.
La jalousie est un mensonge, car ce que mon prochain possède est bon pour lui, pas pour moi.
Je m'en remets au jugement d'Hachem et je suis convaincu qu'Hachem sait exactement ce que j'ai et ce dont j'ai besoin. Si mon voisin a une plus grande maison ou une voiture plus rapide, ou si mon partenaire d'étude a déjà terminé un traité de guémara et que je me débats encore au début, ce n'est pas un accident.
C'est la situation qu'Hachem veut pour moi, et Il sait que je peux y réussir.

[rabbi Moché Krieger]

La souffrance mentale

+ La souffrance mentale :

"[Qui tient Sa promesse à Israël], béni soit-il! Car Hachem, a calculé la fin [de l'esclavage], afin de faire ce qu'Il avait dit" (Haggadah de Pessa'h).

-> Le midrach (Yalkout Chimoni Béchala'h 241) rapporte que l'ange d'Egypte s'est plaint que les juifs n'avaient pas été exilés aussi longtemps que ce qui avait été décrété à l'origine. En effet, 190 ans avaient été déduits de l'exil décrété de 400 ans (Lé'h Lé'ha 15,13 - Rachi).
L'explication est que lorsque Hachem a informé les Patriarches (Avot) de l'imminence de l'exil égyptien, ils ont été affligés pour leur descendance. Bien que leur détresse ait été purement mentale et n'ait pas impliqué une souffrance physique réelle, D. a considéré la détresse même qu'ils ont ressentie à cause de l'exil futur du peuple juif comme une forme d'exil du peuple juif, et c'est donc comme si le peuple juif avait été exilé pendant ces 190 années également.

C'est ce que signifie le passage (de la Haggada) lorsqu'il dit que D. "a calculé la fin", car le mot hébreu pour calculer ('hichav), est également enraciné dans le terme "ma'hchava" (pensée), c'est-à-dire leurs pensées et leur souffrance/angoisse de l'exil à venir.
Et la gématria du mot pour " fin " (kéts - קץ) est de 190. Ainsi, D. a " calculé la fin" ('hichav ét akets), ce qui signifie que D. a considéré [la souffrance de] leurs pensées angoissantes sur l'exil à venir (de leur descendance) comme l'équivalent des 190 autres années d'exil.

Bien que les Avot eux-mêmes n'aient pas été physiquement exilés, puisqu'ils avaient été mentalement angoissés à cause de l'exil futur, Hachem a considéré que le peuple juif avait déjà été exilé.
C'est à cette idée que fait allusion l'expression "a calculé la fin", car le mot "calculé" ('hichav) signifie également "considéré" et "pensée", ce qui renvoie à l'idée de la fin de l'exil.
Il fait référence aux 190 années que D. a déduites de l'exil réel en raison des pensées et de la détresse mentale dont nos Patriarches ont souffert en apprenant l'existence de l'exil.

Ainsi, notre passage poursuit en disant "afin de faire" (laassot), ce qui implique que D. a considéré ces 190 années comme ayant déjà été accomplies, comme si le peuple juif avait réellement été en exil.
Ainsi, la lecture allégorique de l'ensemble de la phrase est la suivante : "Car Hachem a considéré [l'angoisse/souffrance mentale des Avot comme l'équivalent de] 190 [années d'exil] réellement [subies par leurs descendants]".
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Pessa'h ]

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=> La détresse, la douleur et la souffrance ne doivent pas nécessairement être physiques.
La douleur émotionnelle et mentale peut être tout aussi réelle et invalidante que la douleur physique.
Ainsi, la détresse et la souffrance subies par nos Patriarches, sachant que leurs descendants seraient soumis au dur exil égyptien, étaient également considérées comme faisant partie de cet exil.

[il en découle qu'Hachem a conscience de chacune de nos souffrances, même mentale, et qu'aucune souffrance n'est vaine.
Certes nous devons se renforcer pour avoir un état d'esprit le plus positif/joyeux possible et avoir de la émouna, mais toute douleur émotionnelle (petite comme grande) est considérée par Hachem (qui souffre avec nous!), et va générer au final des choses positives pour nous. ]

En refusant la Torah, les nations et les anges ont donné leur part aux juifs

+ En refusant la Torah, les nations et les anges ont donné leur part aux juifs :

-> Avant de donner la Torah aux Bné Israël, Hachem l'a d'abord proposée aux autres nations.
Le Sfat Emet explique que chaque nation s'est vu attribuer une part de la Torah, qui est la source de leur force vitale. Puisque la Torah est la force vitale de toutes les créations, chacune doit avoir une part dans la Torah. Sinon, elle ne pourrait pas exister.
Il est évident que la part attribuée aux nations était inférieure à celle des Bné Israël, mais elles avaient tout de même leur part. Ce n'est que lorsqu'elles ont refusé d'accepter la Torah que leur part a été donnée aux Bné Israël.

Le Sfat Emet ('Houkat 5660) écrit : "Lorsque les Bné Israël reçurent la Torah, ils ont extrait les saintes étincelles des nations du monde ... La portion et l'emprise [propres] aux 70 nations sur la Torah ... Tout cela a été donné aux Bné Israël".

Ailleurs, le Sfat Emet (Béréchit 5636) enseigne : "Nos Sages nous disent qu'avant qu'Hachem ne donne la Torah aux Bné Israël, Il l'a d'abord offerte aux descendants d'Essav et de Yichmael .... Il aurait certainement été impossible de leur donner la Torah de la même manière qu'elle nous a été donnée. Au contraire, la Torah peut atteindre des niveaux infiniment bas tout comme elle peut atteindre des niveaux infiniment hauts. Après que les nations ont refusé la Torah, Hachem nous l'a donnée à tous les niveaux, même ceux qui auraient été appropriés pour les nations"."

-> De même que les autres nations avaient une part de la Torah qui leur était destinée, les anges en avaient aussi une. C'est pourquoi les anges se sont disputés avec Moché lorsqu'il est monté au Ciel pour réclamer la Torah (voir Shabbath 88b).
La Torah est la force vitale de toute la création, depuis les profondeurs de la Terre jusqu'aux plus hauts sommets du Ciel, y compris les anges eux-mêmes. Les anges voulaient garder pour eux les aspects les plus sublimes de la Torah, qui correspondent aux anges célestes.
Cependant, dans le grand amour d'Hachem pour les Bné Israël, Il nous a accordé la Torah entière et ne nous a rien refusé.
Tout comme, Il nous a donné les portions des autres nations, Hachem nous a également donné les parts dans la Torah des anges.

Selon le midrach Tan'houma Yachan (Yitro 14) : "Lorsque Hachem est venu au mont Sinaï, Il a amené avec lui les plus beaux et les plus louables des anges."
[éventuellement, les anges les plus élevés sont venus pour témoigner de la grandeur de la Torah, et du fait qu'Hachem nous l'a donnée à 100%, n'en laissant aucun aspect (même les plus élevés) aux anges, ce qui témoigne de l'amour et de la confiance d'Hachem pour chaque juif!). ]

Rabbi David Abou'hatséra dit :
Les anges ont participé au don de la Torah sur le mont Sinaï, donnant de la force aux Bné Israël (ex: à chaque parole de D., les juifs étaient poussés en arrière de 12 mil (environ 14 kilomètres) [et ils mourraient], et les anges nous ont aidé à revenir et à ressusciter - guémara Shabbath 88b).
Tout cela afin qu'ils puissent avoir une sorte d'attachement aux Bné Israël, et donc être attachés à la sainte Torah.
Lorsque nous nous sommes tenus au mont Sinaï, chaque juif avait un ange qui se tenait à sa droite pour le soutenir. Puis, lorsque nous avons dit : "naassé vé'nichma", 2 anges sont descendus pour chaque juif, afin de placer sur sa tête une couronne pour naassé et une autre pour nichma. (Shabbath 88a)
A ce moment-là, les Bné Israël ont été élevés au niveau spirituel des anges, en accomplissement du verset : " J'ai dit : Vous êtes comme des anges" (Téhilim 82,6 - Sifri Haazinou 230).
Tout ceci était le résultat de la purification de leurs corps physiques, alors qu'ils se préparaient à recevoir la sainte Torah d'Hachem.

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-> Autre explication sur ce qu'aurait reçu les nations en acceptant la Torah :
Le midrach (Béréchit rabba 8,2) nous apprend que 2 000 ans avant la création du monde, Hachem se réjouissait déjà de la Torah. Les Bné Israël sont mentionnés à d'innombrables reprises dans la Torah : "Parlez aux Bné Israël", "Commandez aux Bné Israël", ...
=> Ainsi, avant même la création du monde, la Torah était clairement destinée aux Bnei Yisraël. Comment aurait-elle pu être donnée aux autres nations?

Pour répondre à cette question, Rabbi Yaakov Abou'hatséra propose une nouvelle interprétation, selon laquelle Hachem n'avait pas vraiment l'intention de donner la Torah entière aux autres nations. La Torah, dans son intégralité, n'était destinée qu'aux Bnei Yisrael avant la création du monde.
Au contraire, Hachem est allé de nation en nation pour leur offrir les 7 mitsvot de Noa'h, qu'elles avaient rejetées et qu'elles avaient maintenant la possibilité d'accepter à nouveau.
Si elles acceptaient, elles seraient récompensées dans ce monde et dans l'autre, comme si elles avaient accompli toute la Torah.

Le rav 'Haïm Vital (Chaaré Kédoucha 3,5) compare l'âme à un arbre, dont les racines restent attachées à leur source, tandis que les branches s'étendent vers l'extérieur de l'arbre.
De même, les racines de l'âme restent attachées à leur source dans la lumière céleste, tandis que les branches de l'âme s'étendent dans ce monde pour habiter un corps physique.

"Dans la Torah, les Néviim et les Kétouvim, nous constatons que Shabbath est équivalent à toutes les mitsvot de la Torah."
[guémara Yérouchalmi Nédarim 3:9]

Ouvrons nos yeux sur la perte du Temple

+ Ouvrons nos yeux sur la perte du Temple :

-> Nous disons dans la prière : "Fais que nos yeux voient lorsque Tu reviendras à Tsion" (vété'hézéna énénou béchouvé'ha léTsion). Que signifie "Que nos yeux voient"?
L'un des pchat est que tout est là face à nous, mais que nous ne le voyons pas. La géoula est là, le machia'h est là, le Temple est là, prêt à apparaître. Il suffit que nous soyons capables de nous en rendre compte et de le visualiser. C'est pourquoi nous prions pour qu'Hachem nous donne la capacité de comprendre et d'apprécier à quel point la Délivrance est proche (à porter de main) ; elle attend de faire son apparition.

Il ne fait aucun doute que le fait d'anticiper réellement la Délivrance est une tâche difficile. Nous n'avons jamais eu de Temple. Nous n'avons jamais eu de machia'h. Nous ne pouvons pas imaginer ce que cela va être. Cela nous dépasse. Nous ne savons pas vraiment quels seront les avantages (le peu que l'on peut imaginer, est comme néant par rapport à la réalité).
Les gens se disent : "La vie est assez belle telle qu'elle est aujourd'hui. Je ne sais pas ce que l'arrivée de machia'h signifiera pour moi personnellement. Je peux attendre un peu pour machia'h". (ça va la routine de ma vie est assez maitrisée, confortable, alors au fond de moi je ne suis pas si impatient que cela que ça change)

Le rav 'Haïm Epstein compare ce concept à quelqu'un qui est né en prison et à qui l'on fournit tous ses besoins quotidiens. Il a de la nourriture, des loisirs et un toit au-dessus de sa tête. Il grandit dans cet environnement et pense qu'il est typique. Il est parfaitement satisfait et n'a aucun souci.
Cependant, s'il quittait la prison et découvrait que la liberté lui permet de porter ce qu'il veut, de faire ce qui lui plaît, d'aller où il veut, il ne choisirait jamais de retourner en prison.
[notre vie spirituelle, notre relation avec Hachem, ressemble à être enfermée dans un cachot obscure. ]

Nous sommes nés dans la prison de la France, de l'Amérique, ou de l'Angleterre (dans Sa bonté Hachem fait que cette prison soit confortable et agréable). Mais en réalité, le monde entier, y compris n'importe quel lieu de villégiature, est, au mieux, une prison. Nous pensons que notre environnement nous fournit tout ce dont nous avons besoin, qu'il s'agisse de sports, de divertissements, des derniers gadgets ou de tout autre confort physique dont nous jouissons dans cet exil. Le Temple ne nous manque pas, car nous ne l'avons jamais eu ...

Le 9 Av est un jour où nous nous éloignons de nos préoccupations quotidiennes pour contempler la destruction du Temple. [on coupe tout notre train-train, et on prend le temps pour médier, prendre du recul sur l'implication d'une telle perte. ]

[rav David Goldwasser]

Renouveler notre âme à Shavouot

+ Renouveler notre âme à Shavouot :

-> Puisque Shavouot est un jour si puissant pour la Torah, elle éveille l'âme de chaque juif et nous élève tous vers de nouveaux sommets.
Chaque individu ressentira certainement un plaisir spirituel et une inspiration à un moment donné de cette journée, comme le dit le 'Hatam Sofer (drachot 'Hatam Sofer - p.279) : "L'âme d'une personne renaît littéralement grâce à l'abondance de lumière qu'elle reçoit lorsqu'elle réaccepte la Torah à Shavouot."

Shavouot – Obtenir le pardon de nos fautes par l’acceptation de la Torah

+ Shavouot - Obtenir le pardon de nos fautes par l'acceptation de la Torah :

-> La guémara (Yérouchalmi Roch Hachana 4:8) déclare : Rabbi Mécharchia a dit au nom de Rabbi Idi : Il est dit le mot : 'hét (faute/péché), pour tous les autres korbanot. (tous les autres Korban moussaf disent qu'une chèvre a été prise comme 'hatat)
Mais à Shavouot (le jour des bikourim), il n'est pas dit : 'hét (il n'est pas mentionné que la chèvre soit un 'hatat).
Hachem leur dit : Puisque vous avez accepté le joug de la Torah sur vous, je considérerai cela comme si vous n'aviez jamais fauté de votre vie.

Le Yafé Maré explique que chaque année à Shavouot, c'est comme le jour où nous nous sommes tenus devant Hachem et avons reçu à nouveau la Torah. Par conséquent, il n’y a pas de faute ('hatat) du tout.

Le Rokéa'h (siman 295) écrit de la même manière que toutes nos fautes nous sont pardonnées chaque année à Shavouot, lorsque nous acceptons à nouveau la Torah, tout comme cela l'a été lorsque nous avons reçu la Torah à mont Sinaï pour la première fois.
Pour cette raison, nous devrions tous être joyeux à Shavouot. Nous devrions nous réjouir car Hachem pardonne nos fautes ce jour-là.