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Savoir dire NON = dire OUI à Hachem

+ "Qui est le Fort? Celui qui bride son penchant" (Pïrké Avot 4,1)

-> "L’homme n’a pas de supériorité sur l’animal" (roi Shlomo - ומותר האדם מן הבהמה אין - Kohélét 3,19)

Un explication plus profonde est que la capacité supérieure de l’homme sur la bête de refuser, de dire non (ayin - אין). Par exemple, refuser les visions inappropriées, les pertes de temps, ...
[quelqu'un qui ne sait pas dire non, ne saura pas dire non à son yétser ara]

C’est parce que nous disposons du libre-arbitre, la capacité de choisir (bé'hira - בחירה). En fait, le mot בחירה (bé'hira) est l’anagramme de בחר יה (ba'har ya = choisir Hachem). Avec son בחירה (libre arbitre), un homme choisira de s’attacher à Hachem.
Par conséquent, בחר (ba'har) est aussi l’anagramme de חבר ('hibour - un lien), puisque l’on peut s’attacher à Hachem via notre bé’hira, si l‘on en fait bon usage.
Et le mot "ayin" (אין) est l’acronyme de אדם יש נשמה (adam yéch néchama - l’homme a une âme).

Cela nous éclaire sur le nom ישראל (Israël) composé des lettres ישר לא (yachar lo - les gens Droits (yachar) qui peuvent dire Non).

Plus ont dit non à son yétser ara, plus on s’unifie à D.
Le nom אלול (Elloul) y fait allusion puisqu’il se décompose en לא לו . Plus on dit “Non” (לא - lo), plus nous sommes à Lui (לו - lo), à Hachem.

[d'après rav Yéhochoua Alt]

Celui qui ne comprend pas le sens des ennuis qui l'ont accablé et par conséquent ne se repent pas, "se conduit avec cruauté ". Cruauté envers qui? Envers lui-même, "car il ajoute au malheur d'autres malheurs".
[Rambam - Hilkhot Taanit 81,3]

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-> "De la bouche du Supérieur n’émanent ni les maux ni les biens?" (Eikha 3,38)

-> Rachi l'interprète en ces termes :
"Tout homme devrait se lamenter sur ses péchés, car ce sont eux qui attirent le mal sur lui ... Le mal arrive à celui qui commet le mal, et le bien à celui qui fait le bien. Par conséquent, pourquoi un homme devrait-il être en colère, si ce n’est à propos de ses péchés?"

Savoir pardonner autrui

+ Savoir pardonner autrui :

-> Le Rambam (Hilkhot Téchouva - chap.2) enseigne :
"Il est interdit d'être cruel et de refuser d'être apaisé. On doit au contraire s'apaiser facilement, et se mettre en colère difficilement; et à l'instant où celui qui a fauté nous demande pardon, on doit lui pardonner de tout cœur, sincèrement. Même s'il nous a causé beaucoup de tort et a fauté lourdement, on ne se vengera pas, et on ne tiendra pas rancune. Telle est la conduite d'un descendant d'Israël, au cœur pur.

-> Le 'Hafets 'Haïm (Michna Beroura 606,8 et Chaar Hatzioun alinéa 8 ) écrit :
"Dans le Ciel, l'homme est jugé mesure pour mesure. Il doit pardonner même si l'autre lui a causé du tort volontairement, en le défiant ; ainsi il méritera que lui soient pardonnées ses fautes intentionnelles. Celui qui dépasse son penchant mérite qu'on passe sur toutes ses fautes.
Au moment de pardonner et de renoncer, on voit le dommage énorme qui découlera de ce renoncement, ce qui rend cette action encore plus difficile à effectuer. Mais il faut savoir qu'on ne perd rien quand on renonce, bien au contraire : c'est le renoncement lui-même qui entraîne un gain, tandis qu'on perd sans cela."

-> Celui qui s'empresse de pardonner est digne de louanges, et qu'il est empreint de l'esprit de nos Sages.
[ 'Hovel Oumazik (5,10)]

-> Rabbi Chlomo Zalman Auerbach avait demandé que, lorsqu'on l'enterrerait, on ne fasse pas de discours. Seule une chose devait être dite. Son fils, Rabbi Avraham Leib de Tibériade, lut devant 300 000 personnes un texte où son père demandait que si, Dieu l'en préserve, il lui était arrivé de blesser quelqu'un, ce dernier veuille bien lui pardonner. Comment un Rav de son envergure aurait-il pu blesser quelqu'un?
Il ne se contenta pas d'une demande générale, mais précisa ce qu'il entendait par "blesser" : il se pouvait qu'on soit venu lui poser une question et qu'il n'ait pas répondu de suite...
Rabbi Chlomo Zalman Auerbach écrivait : "Je demande votre mansuétude, et que chaque personne ici présente à mon enterrement dise qu'elle pardonne à Rabbi Chlomo Zalman Auerbach, fils de Rav 'Haïm Leib."

Il ajouta à cette demande une explication qui en donnait 2 raisons :
- La première, c'était que l'on soit bon et généreux avec lui, et pas assez cruel pour ne pas lui pardonner. En effet, ces affaires allaient le poursuivre là-Haut, et il risquait de souffrir terriblement à cause de cela.
- La deuxième, c'est qu'il n'était pas avantageux de ne pas pardonner. En effet, si l'on ne pardonne pas, celui qui nous a fait du mal sera sanctionné et subira des préjudices, mais celui à cause de qui on sanctionne sera puni pour cela, si bien qu'en l'absence de pardon, tout le monde est perdant.

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+ Quelles conséquences si on en pardonne pas autrui (d'après le rav Yaakov Pozen - Adéraba) :

-> Rabbi Yaakov Galinski (vé'igadéta) nous dit que tant qu'un homme n'a pas apaisé son prochain, il ne reçoit pas de pardon sur les fautes effectuées envers D.
Voici sa source : Il est écrit dans la guémara (Yoma 85b) : "Rabbi Eléazar ben Azaria explique le verset : "de toutes vos fautes devant D. vous vous purifierez" (A'haré Mot 16,30) : les fautes faites envers D. sont pardonnées à Yom Kippour, et les fautes faites envers son prochain ne sont pas pardonnées à Yom Kippour."

-> Le Min'hat 'Hinoukh, quant à lui, dit que chaque faute commise envers son prochain contient aussi une faute envers D., et qu'après avoir apaisé son prochain, nous avons l'obligation de la reconnaître et de nous repentir pour ce qui concerne la faute commise envers Dieu.
Mais tant que l'on n'a pas apaisé son prochain, il n'y a pas de pardon pour la part relative à D., et le repentir reste sans effet.

-> Le Rif se demande ce que ces paroles de Rabbi Éléazar Ben Azaria ajoutent à la Michna. En effet, l
Michna dit déjà que les fautes effectuées envers D. sont pardonnées à Yom Kippour, mais que les fautes effectuées envers son prochain ne sont pas pardonnées à Yom Kippour. S'il voulait dire que ceci est tiré du verset : "de toutes vos fautes devant D. vous vous purifierez", pourquoi ne pas simplement le citer?

Le Rif répond que Rabbi Éléazar Ben Azaria vient ajouter que si nous avons fauté envers notre prochain, le pardon de l'ensemble de nos fautes, même celles qui sont sans rapport avec celle-là, dépend de ce que nous apaisions celui à qui nous avons fait du mal.
Il tire cet enseignement du verset : "Car ce jour-là Il vous pardonnera, pour vous purifier de toutes vos fautes devant D.
Le dernier mot, "vous vous purifierez", vient nous dire que ce pardon promis ne sera effectif que lorsque vous vous purifierez des fautes commises envers votre prochain.

[selon cet avis du Rif,] Même si nous avons fauté envers une seule personne, une seule fois, peut-être pas gravement, et que nous ne faisons pas en sorte d'obtenir son pardon, cette légère faute, D. nous en préserve, bloque le pardon de toutes les autres !

-> En contrepartie, il pèse une responsabilité sur la victime, comme l'écrit Rabbi 'Haïm Palaggi : même si on l'a blessée, qu'on a eu tort, que l'offense est importante; même si la victime a le droit, strictement, d'en tenir rigueur, et n'est pas obligée de pardonner, elle doit avoir en tête que sa colère a pour conséquence d'empêcher l'autre d'obtenir le pardon pour toutes les autres fautes!

-> Le Choul'han Aroukh va plus loin (Ora'h 'Haim 422,1) : celui qui refuse de pardonner est appelé 'cruel', et Dieu, qui rend mesure pour mesure, risque de se montrer cruel envers lui le jour du Jugement.
En refusant de pardonner, il fait du tort à l'ensemble du peuple d'Israël, comme le dit le Tour sur le midrach : lorsque Samaël, l'ange accusateur, voit que l'assemblée d'Israël est sans fautes, le jour de Yom Kippour, il dit : "Maître du monde, il est un peuple sur Terre qui est comparable aux anges de service. De même que les anges de service ne sont entachés d'aucune faute, Israël n'est entaché d'aucune faute. De même que la paix règne parmi les anges de service, la paix règne en Israël. D. entend le témoignage de l'ange accusateur, et leur pardonne."

-> Le Lévouch écrit à ce propos que si la paix ne règne pas, le Satan aura la possibilité de porter des accusations en disant : "Maître du Monde, ceux qui se tiennent devant Toi, et Te demandent de pardonner leurs fautes, méritent que Tu Te conduises comme eux. Ils refusent de se pardonner l'un l'autre, Toi non plus, ne leur pardonne pas!"
Il en profite pour mentionner leurs fautes et ajoute : "Celui-ci a fait une petite faute envers son prochain, qui refuse de lui pardonner. A plus forte raison, les fautes qu'ils ont commises à Ton égard, qui sont immenses et innombrables, pourquoi les leur pardonner?"

-> La guémara (Shabbat 149b) écrit que celui à cause de qui l'autre est puni, n'est pas admis dans l'entourage de D. De qui la guémara parle-t-elle précisément?
De Navot le Yizrééli, que A'hav, privé d'héritage dans le Monde futur, a accusé à tort, a assassiné et dépossédé de ses biens. L'esprit de ce même Navot, lorsqu'il a voulu se venger de A'hav, a été exclu de l'entourage de D.

De même D. dit à David : "Jusqu'à quand cette faute te poursuivra-t-elle ? C'est à cause de toi que fut détruite Nov, la ville des Cohanim, que Doeg HaAdomi a été malmené, à cause de toi que Chaoul et ses trois fils sont morts. Veux-tu que J'anéantisse ta descendance, ou que Je te livre aux mains des ennemis?"
Qui est capable de comprendre une chose pareille? Est-ce la faute de David si Doeg a été jaloux de lui, a inventé une fausse accusation contre la ville de Nov, la ville des Cohanim, à cause de lui, et a excité Chaoul contre lui?

Sauf que d'autres ont été punis à cause de lui ... Au final, même si l'autre est coupable, si nous refusons de lui pardonner, qu'à cause de nous il a des ennuis à Yom Kippour et qu'il s'ensuit pour lui des malheurs et des préjudices, la responsabilité nous en reviendra. Pourrons-nous nous pardonner de telles conséquences?
Même s'il ne s'est pas repenti, et continue à mal agir, on a intérêt à lui pardonner. C'est notre intérêt personnel, comme il est écrit dans la guémara (Roch Hachana 7a) : "Celui qui pardonne, toutes ses fautes lui sont pardonnées."

Ce principe n'est pas valable seulement pour Yom Kippour, mais pour tous les jours de l'année. Rabbi Yossi soutient que nous sommes jugés chaque jour, et que nous prions donc chaque jour pour le salut et pour la réussite; pour cette même raison, nous devons nous empresser de pardonner, et ainsi mériter le pardon de nos propres fautes et voir se réaliser nos souhaits.

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+ L'humiliation et le pardon simultanés :

-> Le 'Hida (Méirat Einayim) rapporte une histoire qu'il a entendu raconteur par l'auteur du Ohr ha'Haïm haKadoch. Elle se passa dans la ville où il vivait.
"L'un des dirigeants communautaires, qui était ministre du roi, manqua de respect à un sage. Le Rav l'appela pour l'apaiser, et commença à lui dire des paroles de conciliation. Mais l'homme répondit au Rav : 'Pourquoi vous donner ce mal? Alors que le ministre me dénigrait, je lui avais déjà pardonné. Le Zohar, en effet, nous dit que les fautes d'Israël pèsent, en quelque sorte, sur les ailes de la Providence. Or si je ne pardonne pas à cet homme qui a fauté en me manquant de respect, sa faute reste entière et fait souffrir la Providence. C'est pourquoi je me suis empressé de pardonner, pour que la faute n'ait pas le temps d'exister, de sorte que l'humiliation et le pardon ont eu lieu en même temps, et que la Providence n'a pas eu à souffrir'."

=> Le 'Hida dit : "À la lumière de cette histoire, nous comprenons pourquoi celui qui pardonne est pardonné : en pardonnant à son prochain, il évite une souffrance à la Providence, et par mesure de réciprocité, on lui pardonne ses fautes."

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+ Précision sur la notion de "pardon" :

-> Rabbi Mena'hem Stein nous enseigne : "Il faut savoir que le terme pardon (Me'hila), vient de la racine "Ma'hol" (ronde, cercle).
Pardonner vraiment, c'est repartir en arrière, comme si la blessure n'avait pas existé. Quand on a été touché profondément, en général il n'est pas possible d'effacer complètement.

-> Dans le livre HaKarmel, on rapporte au nom du Malbim que pardonner, c'est effacer la faute ou la blessure de la réalité.
Le Roi David (Téhilim 130,4), s'adresse à D. en Lui disant : "Le pardon est Ton fait, c'est pourquoi on Te révère".
Rachi explique que le pardon ne peut se trouver que chez Di. Seul le Créateur a une force telle qu'I peut laver complètement, et faire disparaître une action déjà commise, selon le principe : "Il écartera tes fautes, et tes péchés seront pardonnés" (Yéchayahou 6,7), dans le sens où la faute est écartée de la réalité.
[d'ailleurs, on ne doit pas hésiter à Hachem qu'iIl nous aide à ce qu'autrui nous pardonne ou à ce que nous pardonnons totalement autrui.

-> Selon certains, le pardon, 'Me'hila', s'apparente à un forage profond, à une galerie souterraine, qui se dit aussi "Me'hila". Il faut trouver des passages enfouis, des chemins souterrains, pour parvenir au coeur de celui qui a été blessé, afin qu'il pardonne sincèrement, le pardon superficiel des lèvres n'ayant presque aucune valeur.

[Dans les prières de Roch Hachana,] lorsque nous prions à Hachem de régner sur nous, nous Lui demandons [de tout cœur d'amener] ce jour à venir où nos désirs et nos actions ne seront contrôlés uniquement par Lui et non par le yétser ara.
[rav Avraham, le frère du Gaon de Vilna]

Hachem attend la "fin de l'année", le mois d'Elloul, avec impatience et une grande joie (kivya'hol), ce mois où Il est plus proche de nous et où nous essayons de nous rapprocher de Lui.
[Sfat Emet]

"Vois, je place aujourd'hui devant vous la malédiction et la bénédiction" (Réé 11,26)

-> Rabbi Avraham Yaakov de Sadigora explique que le mot "aujourd’hui" fait allusion à Roch Hachana (comme cela est enseigné dans le Zohar 2,32b).
La raison en est qu’il existe un jour particulier dans l’année duquel dépendent tous les événements de celle-ci et ce jour est celui du jugement de Roch Hachana. C’est pour cela que la Torah nous met en garde en disant "Vois" : ce jour s’approche dont va dépendre toute "la bénédiction ou la malédiction".

-> Le Saba de Kelm (Kitvé Ha Saba Mi Kelm Yamim Noraïm p.88) écrit :
"Nous croyons tous que Roch Hachana est le Yom Ha Din (le jour du jugement), et que toutes les créatures comparaîtront alors devant Lui comme des moutons devant leur berger.
Cependant, les tsadikim ont un niveau plus grand que cela : ils possèdent le pouvoir de se représenter les choses. Cela signifie que leur émouna est tellement forte qu’ils voient réellement l’image du Yom Ha Din dans leur esprit, et qu’il s’agit d’un jour terrible et redoutable.
Alors que chez les autres personnes, cette perception n’est pas aussi sensible. Pour cette raison, ils ne s’y préparent pas suffisamment comme le font les tsadikim."

=> A cette fin, le verset dit "Vois" = enracine-le en toi au point qu’il soit comme si tu le voyais en face de toi! C’est de cette manière que tu dois considérer ce jour qui arrive à grands pas.

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-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
On peut comprendre ainsi le midrach bien connu selon lequel les 4 espèces qui composent le Loulav sont associées aux membres de l’homme : le Loulav représente la colonne vertébrale, le Etrog, le coeur, le myrte, les yeux et la branche de saule, la bouche.

A priori, on est en droit d’objecter : certes, il est normal que l’on ne prenne qu’un Etrog, puisque l’homme ne possède qu’un coeur, de même qu’un Loulav, puisqu’il n’a qu’une colonne vertébrale.
=> Mais pourquoi prend-on 3 branches de myrte puisque l’homme ne possède que 2 yeux?
Par ailleurs, le verset : "Le Sage a ses yeux dans sa tête et le sot chemine dans les ténèbres" (Kohélet 2,14) peut nous sembler étonnant. Est-ce que seul le sage a des yeux?

En fait, les termes du verset suggèrent que le sage possède un autre oeil que le sot ne possède pas, à l’exemple de ce qu’enseigne la guémara (Tamid 32a) : "Quel est le sage? Celui qui voit ce qui va naître (des événements présents)".
Dès lors, le sage possède bien 3 yeux : 2 yeux d’origine, plus un oeil lui permettant de voir les conséquences futures d’une situation présente. C’est pour cela que l’on prend trois feuilles de myrte.
Il nous incombe donc d’être comme le sage qui voit déjà l’avenir, et de voir ainsi l’année qui s’annonce devant nos yeux et qui dépend entièrement de Roch Hachana. Dès lors, notre préparation sera complétement différente.

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-> Le Sfat Emet (année 5625) dit dans un appel au renforcement :
"Mes amis bien-aimés, chers à mon âme : [à partir de] Roch ‘Hodèch Elloul, il n’est pas convenable de dormir et de se laisser engourdir dans la torpeur du monde matériel."

-> Le Sfat Emet dit à l'un de ses disciples :
"Vois-tu, toute l’année nous parlons affaires. Ce mois-ci [Elloul], l’affaire la plus rentable est celle de la téchouva, car celui qui investit ses forces à revenir vers Hachem durant ce mois fait de gros bénéfices tant spirituels que matériel durant toute l’année à venir. Heureux est celui qui sait être prévoyant!"

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+ "Reviens Israël jusqu’à Hachem ton D." (Ochéa 14,2)

-> Le midrach (Yalkout Chimoni Hochéa 14) commente ce verset : "Tant qu’Il est miséricordieux".

-> Et le 'Hatam Sofer (drachot - Nitsavim 5595) explique que cela signifie que les Bné Israël se repentent pendant Elloul, avant que n’arrivent les jours de jugement.

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-> Le Chaar haMélé'h (1,1-20) écrit :
il nous est accordé 30 jours avant que le Roi Juge Suprême fasse comparaître le monde entier devant Lui et examine chacune de Ses créatures, une par une. Il [Hachem] nous témoigne une immense bonté en "disant ses paroles à Yaakov, ses lois et ses préceptes à Israël" (Téhilim 147,19), en nous faisant savoir dans Sa grande miséricorde, dès le début du mois, qu’un jugement aura lieu, afin que nous puissions nous y préparer comme il se doit et y obtenir un verdict favorable ...
Il n’en a pas fait de même pour tous les peuples à qui Il n’a pas dévoilé son jugement.

Elloul – consacrer nos yeux et notre bouche à Hachem

+ Elloul - consacrer nos yeux et notre bouche à Hachem :

-> Les commentaires 'hassidiques rapportent à propos du mot Elloul que les lettres qui le composent (אלול) sont les initiales de la phrase : "nous appartenons à Hachem et nos yeux appartiennent à Hachem (anou l'Hachem véénénou l'Hachem - אָנוּ לְיָהּ וְעֵינֵינוּ לְיָהּ).
Le Imré ‘Haïm ajoute qu’il s’agit d’une évocation de l’obligation sacrée de veiller particulièrement à ses yeux pendant ces jours saints [d'Elloul], au point que, réellement, ‘nos yeux appartiennent à Hachem’.

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-> Un des tsadikim de notre génération explique, pour sa part, que le verset : "Il n’y a pas de colportage
sur sa langue" (Téhilim 15,3 - לא רגל על לשונו - lo ragal, al léchono) dont les dernières lettres sont celles du mois de Elloul (אלול) est une injonction à garder notre bouche de toute médisance pendant ce mois.
De fait, une attention particulière devra être accordée à la pureté de nos paroles afin que nous puissions prier avec une bouche pure devant Hachem et qu’Il nous accorde un jugement favorable à Roch Hachana.
[rav Elimélé'h Biderman]

Elloul = objectif unité

+ Elloul = objectif unité :

-> Elloul est un temps où l’on doit s’améliorer et exceller dans les mitsvot avec autrui. D’ailleurs les initiales de : "[Envoyer des présents] l'un à l'autre et des dons aux pauvres" (ich léré'éou oumatanot laévyonim - méguilat Esther 9,22 - אִישׁ לְרֵעֵהוּ וּמַתָּנוֹת לָאֶבְיֹנִים), forment le mot אלול .
Nous devons prendre soin de chacun comme l’allusionne le verset : "chacun s’enquerra de la quiétude de son prochain" (vayich'alou ich lérééou léshalom - Yitro 18,7 - וישאלו איש לרעהו לשלום) dont les initiales donnent aussi le mot אלול.

En agissant ainsi, nous pouvons arriver unis à Roch Hachana. comme il se doit. D’ailleurs, Roch Hachana est appelé : "yom téroua" (Pin'has 29,1 - יום תרועה). Le sens sens simple est "un jour de sonnerie du Shofar", mais on peut également le comprendre différemment.
Rachi (Balak 23,21) commente "outéroua't mélé'h bo" (et le retentissement du roi) = c’est une expression d’affection et d’amitié (ré‘out).
=> Ainsi, Roch Hachana (appelé : "yom téroua") est un jour de ré'out, d’amour et d’amitié.
[le mois d'Elloul doit nous permettre d'arriver à un tel état où l'on est en paix, en affection avec autrui]
On peut aussi voir une allusion dans le verset relatif à Roch Hachana : "dans le 1er jour du 7ème mois" (ba'hodech achévi'i béé'had la'hodech - Pin'has 29,1 - בחדש השביעי באחד לחדש) que l’on peut relire : le 7e mois (ba'hodech achévi'i), le jour de Roch hachana, nous devons être dans l’union et l’unité (באחד - béé'had).
[d'après le rav Yéhochoua Alt]

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-> La paracha Shoftim inaugure généralement le mois d’Elloul, mois de préparation à notre jugement, puisque le mot "Shoftim" signifie “juges”.
En fait, le mot Elloul (אלול) signifie : "espionner, explorer", comme il ressort du Targoum Onkélos sur "véyatourou" (Chéla'h Lé'ha 13,2) qui traduit : vi-alléloune’ (ויאללו) [ce verbe a comme racine Elloul], nous invitant à regarder les choses plus en profondeur et voir comment considérer notre prochain avec plus d’indulgence.

Si l’on ne fait pas cela, Elloul peut alors être les initiales de : "Malheur à moi et malheur à mon âme" (oy li vé'oy lénafchi - אוי לי ואוי לנפשי).
[d'après le rav Yéhochoua Alt]

+ Un jour, Raban Gamliel, Rabbi El'azar ben Azaria, Rabi Yéhochoua et Rabi Akiva étaient en voyage. Ils entendirent le bruit de la foule (qui fêtait la puissance de Rome qui avait détruit le 2e Temple) depuis la place de Rome, à une distance de cent vingt mille (120 kilomètres).

Les trois premiers Sages se mirent à pleurer, mais Rabi Akiva riait. Ils dirent à Rabi Akiva : "Pourquoi ris-tu?". Il répondit : "Et vous, pourquoi pleurez-vous?"

Ils lui dirent : "Ces hérétiques, qui se prosternent devant les idoles et brûlent de l'encens pour les idoles, vivent en sécurité et dans le calme, alors que le Temple, qui était le piédestal de notre D., a été brûlé dans le feu ; n'y a-t-il pas de quoi pleurer?"

Rabi 'Akiva répondit : C'est justement pour cela que je ris : Si tel est le sort de ceux qui transgressent Sa volonté, a fortiori un meilleur sort sera accordé (à l'avenir) à ceux qui respectent Sa volonté.
[guémara Makot 24a-24b]

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=> Comment les 4 Sages ont-ils pu entendre le bruit de la foule à une distance de 120 kilomètres?

-> Le Maharal (Nétsa'h Israël, chap.26) explique :
La distance de cent vingt mille (environ 120 km) correspond à la distance que peut parcourir un homme durant trois jours, à raison d'environ 40 km (ou 10 parsaot) de marche par jour. On retrouve cette distance de 120 km à propos de Lavan qui mit une distance de trois journées entre lui et Yaakov (voir Vayétsé 30,36), ou bien à propos de la demande de Moché à Pharaon roi d'Egypte : "Nous voudrions aller à trois journées de chemin, dans le désert, pour offrir des sacrifices à Hachem notre D." (Chémot 3,18).

Cette distance de 120 km ou plus définit une zone éloignée. Comment les 4 Sages Raban Gamliel, Rabi El'azar, Rabi Yéhochoua et Rabi Akiva ont-ils pu entendre le bruit de la foule romaine à 120 km, alors qu'il est impossible à une oreille humaine d'entendre des sons à une distance aussi éloignée?
En fait, ils ont "entendu" les rumeurs de réjouissance des Romains qui avaient détruit le second Temple, avec leur intuition prophétique (roua'h hakodech), grâce à leur sagesse.

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=> Comment comprendre la tranquillité des idolâtres dans ce monde et la détresse de ceux qui accomplissent la volonté d'Hachem?

-> La réussite et la tranquillité des idolâtres, dans ce monde-ci (olam azé), qui font le contraire de la volonté d'Hachem, peut surprendre. En fait, à propos de ce verset : "Hachempaie ceux qui Le haïssent à leur face, en les faisant périr" (Vaet'hanan 7,10), Rachi fait ce commentaire : "Durant leur vie sur terre, Il leur paie les récompenses qu'Il leur doit pour les éliminer du monde futur où ils ne recevront aucune récompense"

[le roi David développe la même idée : "si les réchaïm croissent comme l'herbe ... c'est pour finir ruinés à jamais" (Téhilim 92,8)]

-> Selon le Arou'h Laner :
Hachem sanctionne les Bné Israël dans ce monde-ci (olam azé), bien qu'ils fassent Sa volonté, afin de leur faire payer les quelques fautes commises, de façon à ce qu'ils obtiennent dans le monde futur (olam aba) leur récompense totale.
Rabi Akiva a vu la récompense des idolâtres dans ce monde-ci et il a vu simultanément avec son regard rou'hani (spirituel) la récompense cachée qui attend les Bné Israël dans le monde futur.

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=> Comment Rabi Akiva peut-il se réjouir à un moment où il devrait se lamenter sur la destruction du Temple?

-> Selon le Maharcha
Certes, Rabi Akiva reconnaît qu'il y a lieu de se lamenter de la destruction du Temple, d'autant plus que nos Sages (guémara Taanit 30b) disent : "Quiconque prend le deuil sur Jérusalem aura le mérite de la voir dans sa joie".
Cependant, sur le fait que les idolâtres qui ont détruit le Temple vivent en sérénité et en toute tranquillité, Rabi Akiva dit à ses compagnons qu'il y a lieu de se réjouir sur la récompense future des Bné Israël.

-> Le Iyoun Yaakov explique :
Rabi Akiva était à la fois attristé par la destruction du Temple devant lequel il a déchiré ses vêtements en signe de deuil et joyeux (traduit par son rire) sur l'avenir de son Peuple.
Il a ainsi appliqué ce verset de Téhilim : "Réjouissez-vous avec tremblement" (Téhilim 2,11), comme dit Rav Adda ben Matana (guémara Béra'hot 30b) : "Là même où vous vous réjouissez, c'est là qu'il faut trembler devant Hachem".

-> Le Arou'h Laner enseigne :
Les 3 Sages Rabi Gamliel, Rabi Yéhochou'a et Rabi El' azar ont pleuré essentiellement pour la grande peine de ne plus pouvoir servir Hachem au Temple, comme il se doit, alors que ces idolâtres, qui ont fauté encore plus que n'a fauté le peuple d'Israël, vivent en toute sérénité et continuent leurs actes hérétiques dans leurs maisons d'idolâtrie non détruites.
A cela, Rabi Akiva répond par un sourire optimiste : la destruction du Temple est pour le bien d'Israël, afin de sauver ce Peuple et de le favoriser dans l'avenir, tandis que ces nations se maintiennent provisoirement dans la tranquillité et leurs temples idolâtres ne sont pas détruits, car ils vont à leur perte.

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-> Dans la suite, la guémara (Makot 24b) il est également écrit :
Une autre fois, (les 4 Sages cités précédemment) montèrent à Jérusalem. Arrivés au Har Hatsofim (Mont Scopus), ils déchirèrent leurs vêtements. Arrivés au Har Habait (Mont du Temple), ils virent un renard sortir du Sanctuaire.
(Trois des quatre Sages) éclatèrent en sanglot tandis que Rabi Akiva se mit à rire. Ils lui dirent : "Pour quelle raison ris-tu?". Rabi Akiva répondit : "Et vous, pour quelle raison pleurez-vous?".

Ils lui dirent : "Cet endroit dont il est écrit : "L'étranger qui en approchera mourra" (Bamidbar 1,51), et à présent, les renards le foulent et nous ne pleurerions pas?".
Rabi Akiva répondit : C'est justement pour cela que je ris ... fait dépendre la prophétie de Zékharia' de celle d'Ouria.
Dans (la prophétie d') Ouria, il est écrit : "C'est pourquoi, à cause de vous, Tsion sera labourée comme un champ" (Mikha 3,12) et dans la prophétie de Zéhharia, il est écrit : "De nouveau, des vieux et des vieilles s'assiéront dans les rues de Jérusaem" (Zéhharia 8,4).
Tant que la prophétie d'Ouria ne s'était pas accomplie, je craignais que celle de Zékharia ne s'accomplisse pas non plus. A présent que la première prophétie (d'Ouria) est réalisée, je sais que la seconde prophétie (de Zékharia) se réalisera".
Les (trois) compagnons de Rabi Akiva lui dirent alors : "Akiva, tu nous as consolés! Akiva, tu nous as consolés!"

Les épreuves sont là pour nous rapprocher d’Hachem

+ Les épreuves sont là pour nous rapprocher d'Hachem :

-> A chaque fois qu'un juif trouve son chemin barré devant lui, ce n'est que pour qu'il regarde En-Haut et qu'il soumette son coeur à son Père Céleste.
[Sfat Emet - Massé 5661]

-> En vérité, toutes les épreuves qui accablent les Bné Israël n'ont pour seul but que de les rapprocher d'Hachem, et pas seulement de les punir, comme il est dit : לא אלוקים קרובים (lo Elokim kérovim - litt. "c'est pour lui (pour ce peuple : les Bné Israël) qu'il (y a) Elokim (la rigueur Divine), pour qu'ils soient proches" - Vaét'hanan 4,7).
Et comme il est dit également (Isaïe 63, 9) : בכל צרתם לו צר (bé'hol tsaré'ém lo tsar - litt. "Dans toutes leurs épreuves, c'est pour Lui (pour nous rapprocher de Lui) qu'il (le peuple juif) subit l'épreuve").
Et l'épreuve elle-même est une délivrance pour les Bné Israël.
[Sfat Emet - Vaét'hanan 5666]

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-> Le Nétsiv (Méromé Sadé sur 'Haguiga 5b) explique ce que la guémara enseigne sur le verset : "Et Moi, Je voilerai Ma face en ce jour" (Vayélé'h 31,18) : Rav Yossef dit : "Sa main s'est levée sur nous, comme il est dit : ‘De l'ombre de Ma main Je t'ai recouvert’ (Yéchayahou 51,16)".
Le Nétsiv commente que l'intention de Rav Yossef est d’expliquer que Hachem ne voile pas Sa face devant Israël sans ne plus les regarder. Il est certain que dans toutes les circonstances, Hachem nous dirige.
Mais le thème du voilement de la face Divine consiste dans le fait que "Sa main s'est levée sur nous" = D. a placé Sa main comme séparation afin de nous cacher la manière dont Il nous dirige.
C’est ce thème qui est exprimé dans le verset rapporté par Rav Yossef : "De l'ombre de ma main Je t'ai recouvert", comme quelque chose qui est caché du regard. Mais il est certain que Hachem continue à nous regarder et à nous diriger avec miséricorde.

Tout le but de ce voilement est uniquement de nous éprouver afin de nous éveiller au repentir (téchouva - tachouv hé = revenir vers Hachem).

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-> Celui qui possède la émouna n'a aucune question, et celui qui ne la possède pas, toutes les réponses ne lui serviront à rien, car D. qui est le Maître de tout ce qui se passe dans le monde, est la réponse à toutes les questions.
['Hafets 'Haïm]

-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
Personne ne comprend rien à la manière dont Hachem dirige le monde car celle-ci est insondable. Dès lors, comment l'homme pourrait-il avoir des questions sur Sa manière de diriger les événements puisqu'il ne peut en saisir la véritable finalité?
Il ne lui incombe que de placer sa confiance dans son Créateur.

[ainsi, dans nos périodes de troubles où l'on est tenté de tout voir en noir, il ne nous reste plus qu'à se jeter dans les bras de notre papa Hachem, confiant à 100% qu'Il gère tout pour le mieux ultime. ]

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-> b'h, voir également : 3Tu seras intègre avec Hachem ton D." : https://todahm.com/2022/09/28/37256