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+ Rabbi Its'hak dit : Il existe 4 choses qui peuvent modifier (ou déchirer) la sentence Divine d'un homme ; les voici : la charité (tsédaka), la supplication (en prière), le changement de nom et le changement [positif] de conduite (chinouï hachem) ...

Certains ajoutent (aux 4 choses citées) le changement de résidence : "Hachem dit à Avram : Quitte pour toi ton pays .. Je ferai de toi une grande nation" (Béréchit 12,1).
Mais pour rabbi Its'hak (qui limite à 4 le nombre de cas où la sentence peut changer), c'est le mérite de la résidence en Terre d'Israël qui l'a fait bénéficier de ses bénédictions.

[Selon le Ben Ich 'Haï, rabbi Its'hak ne cite pas cette raison avec les 4 autres, car il hésitait à savoir si Avraham a reçu les bénédictions grâce au mérite de sa résidence nouvelle en Israël ou bien grâce au simple changement de lieu]

[guémara Roch Hachana 16b]

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+ La tsédaka :

-> "La tsédaka délivre de la mort" (Michlé 10,2) vient nous enseigner que même dans le cas où le Ciel a prononcé un verdict de mort sur un homme, si ce dernier multiplie les actes de tsédaka avec son argent, son verdict peut être annulé.
[Maharcha]

-> Un homme qui distribue régulièrement de l'argent de tsédaka peut être sauvé de la condamnation à l'enfer (guéhinam) et d'une mort non naturelle, si sa tsédaka est discrète.
De plus, il créé un intercesseur auprès d'Hachem qui pourra atténuer ou annuler les sentences Divines prises dans le Ciel à son égard.
[d'après la guémara Baba Batra 10a-b]

-> b'h, Quelques réflexions sur la tsédaka : https://todahm.com/2019/07/07/9542

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+ La supplication > à la prière :

-> La supplication d'une personne consiste en des pleurs qui proviennent du plus profond de son cœur, au point qu'il lui devient impossible de sortir et d'exprimer la moindre parole par ses lèvres.
Ainsi, la supplication a un pouvoir supérieur à celui de la prière, exprimée par les lèvres, pour annuler une sentence du Ciel.
[Zohar]

-> La supplication, contrairement à la prière, consiste à crier de toutes ses forces pour appeler Hachem à son secours. Cette supplication Hachem désire l'entendre dans nos moment de détresse, selon le verset : "Laisse-Moi entendre ta voix, car ta voix est agréable" (Chir haChirim 2,14).
Par cette supplication, l'homme prend conscience que seul Hachem peut le sauver, il réveille alors sa personne et son âme pour revenir (faire téchouva) vers Hachem.
[Séfer haBatim]

-> Rabbi Its'hak est conforme à son opinion : "Il est bon que l'homme implore le Ciel aussi bien avant qu'après le verdict" (guémara Roch Hachana 16a).
En effet, d'après le verset : "Dans leur détresse, ils crièrent vers Hachem et Il les délivra de leur angoisse" (Téhilim 107,19), l'homme est délivré de la détresse dans laquelle il se trouve après le verdict, grâce à la supplication ou même la prière [des profondeurs du cœur] récitée entre la prononciation du verdict Céleste et l'exécution de sa sanction.
[Maharcha]

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+ Le changement de nom :

-> Il est vrai qu'après un changement de nom, la faute de cet homme, à l'origine de la sentence Divine, demeure. Cependant ce changement de nom a une influence positive sur le repentir (téchouva) de cet homme qui se dit : "Je ne suis plus le même homme qu'avant, et je me dois de réparer mes actions antérieures."
[Ran]

-> Nous comprenons que par ces 3 choses (actes de charité, supplication et changement de conduite), il est possible que le Ciel annule les mauvais décrets.
Par contre, comment le changement de nom peut-il annuler une sentence?

Nous pouvons répondre que les 3 choses citées, qui se traduisent par des actes et des efforts de l'homme, ont le pouvoir d'annuler un verdict prononcé à la suite d'une faute grave, par contre le changement de nom ne peut annuler que les sentences non liées aux fautes, comme par exemple les souffrances/épreuves d'amour (yissourim chel aava), pour élever le niveau d'un tsadik qui n'a pas fauté.

Cependant, même si une personne a fauté, l'attribution d'un nouveau nom l'aidera à faire téchouva selon le Ran, et donc son décret peut être annulé.
[Maharcha]

-> Le Ben Ich 'Haï enseigne :
Un homme a fait le vœu de ne plus entrer dans la maison de Réouven si ce dernier vend sa maison à Chimon.
Cet homme aura cependant la permission d'y entrer lorsque Chimon devient le nouveau propriétaire.
En effet, il avait fait un vœu relatif à la maison de Réouven, et maintenant c'est la maison de Chimon à qui il n'est lié par aucun vœu.

De même, après une sentence Divine prononcée contre Réouven, si ce dernier change de nom et se fait appeler Chimon, il sera épargné de l'accusation du Ciel à son égard, car par ce changement de nom il est devenu un autre.

[c'est pourquoi d'après le Yoré Déa (335,10), nous avons l'habitude d'attribuer un nouveau prénom à une personne gravement malade, afin d'annuler le verdict prononcé contre elle. C'est ainsi que le Rambam dit dans les Halakhot de téchouva (2,4) : par ce changement de nom, il devient un autre et il n'est plus celui qui avait accompli les actions qui avaient conduit à sa sanction.
(avant d'entreprendre un changement de nom, nous devons voir cela avec un rabbin compétent)]

Les nouvelles lettres hébraïques qui forment son nouveau prénom auront sur lui une telle influence qu'il sera considéré comme un nouveau-né.
[de même, Hachem dit à Avram : "Je vous donne à tous 2 un nom différent et alors votre destinée sera différente" (midrach Béréchit rabba 44,10)]

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+ Le changement de conduite :

-> Comment un changement d'attitude peut-il annuler un verdict du Ciel d'un particulier? N'est-ce pas trop tard?

Le Rachbetz répond : Il s'agit d'un homme qui répare également des actions autre que celles qui ont conduit à la sentence du Ciel.
Par cela, il révèle ainsi que ce n'est pas la crainte qui motive son changement de conduite, mais il accepte dorénavant d'un cœur entier de servir Hachem, avec amour.
Il mérite donc le pardon de l'ensemble de ses fautes et l'annulation du décret qui le frappait pour une faute particulière.

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+ Le changement de résidence :

-> Le Ritba explique :
Il est toujours difficile pour un homme de quitter son lieu de résidence où il est connu, où il a des attaches affectives, amicales, professionnelles, ... et encore plus s'il y est né.

Ce changement de lieu où l'homme arrive, sans repères, sans que personne ne connaisse ses qualités et où toute sa vie doit être reprise "à zéro", l'amène à un état de soumission et d'humilité propice à la téchouva, ce qui explique l'annulation de sa sentence.
C'est ainsi que rabbi El'aï dit : "Lorsqu'un homme ressent qu'il est dominé par les passions (incité par son yétser ara), qu'il aille dans un lieu où il n'est pas connu (afin que l'humilité affaiblisse les passions qui le dominent).

-> D'après le Maharcha, il semble que le changement de résidence ait moins d'effet que le changement de nom.
En effet, le changement de résidence d'Avram a été utile pour la naissance d'Ichmaël, mais pour la naissance de son véritable "héritier" Its'hak, il a fallu attendre son changement de nom et celui de son épouse Saraï (en Avraham et Sarah).

Sur les côtés de la toupie [utilisée à 'Hanoucca] figurent les lettres hébraïques noun, guimel, hé et chine, qui désignent l’expression : ness gadol haya cham ("Un grand miracle a eu lieu ici").

Lorsque la toupie tourne, les lettres disparaissent et deviennent indistinctes, et ne redeviennent visibles qu’une fois la toupie à l’arrêt.
La toupie est donc une métaphore de nous autres, êtres humains, qui, plongés dans le tourbillon vertigineux de la routine quotidienne vertigineuse, sommes incapables de distinguer les miracles qui surviennent constamment autour de nous.
Mais lorsque nous marquons une pause pour méditer à nos vies, nos yeux se dessillent et nous laissent entrevoir les miracles infinis qui jalonnent notre existence.

[rav Ephraim Nisenbaum]

10 mesures de beauté sont descendues sur le monde : 9 mesures sur Jérusalem et une mesure sur le reste du monde.

[guémara Kidouchin 49b]

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=> De quelle beauté, attribuée essentiellement à Jérusalem, s'agit-il?

-> Il s'agit de la beauté physique des habitants de Jérusalem.
C'est ainsi que dans la guémara (Baba Métsia 84a), rabbi Yo'hanan, qui était d'une beauté remarquable, a dit : "Je suis un survivant des splendeurs de Jérusalem".

Le verset : "Les enfants de Tsion, tant estimés, comparables à l'or fin" (Eikha 4,2).
La guémara (Guittin 58a) le commente ainsi : La beauté des enfants de Tsion (Jérusalem) était telle qu'elle faisait paraître terne le plus bel or fin.

Le Méam Loez (Eikha 4,2) rapporte que les non-juifs pensaient que les traits d'un nouveau-né dépendaient de l'objet que sa mère regardaient au moment de sa conception. Ainsi, avant que Jérusalem n'ait été vaincue, ils plaçaient de fines statuettes et de belles images dans leur chambre à coucher.
Après la chute de la ville sainte, ils enchaînaient un juif (les habitants de Jérusalem étant célèbres pour leur beauté!) au montant de leur lit et s'accouplaient en le regardant (guémara Guittin 58a).

-> Il s'agit de la beauté de la ville de Jérusalem.
En effet, selon la guémara (Soucca 51b), nos Sages enseignent : Qui n'a pas vu Jérusalem dans sa splendeur n'a jamais vu de sa vie une belle cité.

Cette beauté parfaite est confirmée dans le verset : "Est-ce là la ville qu'on appelait "beauté parfaite"" (Eikha 2,15), où l'expression : "kélilat yofi" (כְּלִילַת יֹפִי) a été traduite par "beauté parfaite", car elle comprend toutes les formes de beauté, du fait que le mot כְּלִילַת (kélilat) dérive du mot כלל (kollel - qui inclut).

On retrouve également cette expression dans le verset : "Depuis Tsion (Jérusalem), ce centre de beauté, Hachem rayonne" (Téhilim 50,2), où Tsion (surnom de Jérusalem) est désigné : "centre de beauté" (miklal yofi - מִכְלַל יֹפִי), car le mot מִכְלַל désigne un "centre" inclusif.

-> Pour le Maharal ('Hiddouché Aggadot), il s'agit de la beauté sur le plan spirituel de la ville de Jérusalem où règne l'éclat de la lumière Divine.
C'est le pays d'Israël, et spécialement Jérusalem, qui est dotée d'une grande sainteté, donc qui est digne de cette beauté "spirituelle".

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-> Selon le Ben Ich 'Haï, la répartition des 10 mesures ne s'est pas maintenue au cours des générations, et c'est pourquoi à notre époque, on ne constate pas toujours la beauté de la ville de Jérusalem.

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-> La guémara (Béra'hot 5a) nous raconte que Rabbi Eliezer était malade et que Rabbi Yo'hanan vint lui rendre visite. La pièce étant sombre, Rabbi Yo'hanan dévoila son bras, apportant ainsi de la lumière dans la pièce.
Rachi explique que la peau de Rabbi Yo'hanan brillait parce qu'il était beau.
Rabbi Yo'hanan vit que Reb Eliezer pleurait. Rabbi Yo'hanan lui demanda : Pourquoi pleures-tu? Si c'est parce que tu [penses que tu] n'as pas assez étudié la Torah, regarde nos Sages nous disent : "une personne qui fait peu est égale à celle qui fait beaucoup, tant que son intention est pour le ciel". Si c'est parce que vous n'êtes pas riche, tous les gens ne méritent pas les deux tables [richesse et Torah]. Et si c'est parce que tu n'as pas d'enfants, voici l'os de mon 10e enfant.
Selon le Rachbam : Rabbi Yo'hanan gardait un petit os de son dixième enfant pour montrer aux gens sa souffrance afin qu'ils ne se sentent pas si mal à propos de leur propre souffrance.
[Rachi dit qu'il a gardé l'os à cause de sa détresse]

Rabbi Eliézer lui a répondu : Je pleure à cause de ta beauté qui [un jour] sera décomposée dans la terre."
Rabbi Yo'hanan répondit : "C'est certainement une raison valable de pleurer", et ils pleurèrent ensemble.

Le Maharcha explique que la guémara (Baba Métsia 84a) affirme que la beauté de Rabbi Yo'hanan était le dernier vestige de la beauté qui existait à Jérusalem à l'époque glorieuse du Temple.
Lorsque Rabbi Yo'hanan serait décédé, ce dernier souvenir du Temple prendrait fin, c'est pourquoi Rabbi Yo'hanan a reconnu qu'il s'agissait là d'une raison de pleurer.

+ "[D. dit : ] Vous avez pleuré sans raison ; J’établirai pour vous une raison de pleurer [ce jour là : le 9 Av] pour les générations à venir."
[guémara Taanit 29a]

-> L'essentiel de la réparation (tikoun) de la destruction du Temple consiste à raffermir notre émouna qu'Hachem est notre Père miséricordieux et qu'Il agit à chaque instant pour notre bien, en nous abstenant de pleurer en vain sur notre propre sort.

Certes, ils s'agit d'un travail sur soi-même de toute une vie, et il n'est pas un seul instant où nous sommes exempts d'enraciner en nous-mêmes cette foi.
Cependant, cette obligation devient davantage pressante durant cette période de deuil sur la destruction du Temple qui trouve sa source dans les larmes vaines versées par nos pères.
[rabbi Elimélé'h Biderman]

[d'une certaine façon, le 9 av nous pleurons d'être arrivés à un niveau où durant toute l'année nous pleurons (apitoyons) sans réelle raison.
Cette prise de conscience doit nous permettre de planter, de déployer de la émouna pour illuminer notre année à venir de joie. ]

Certes, il est possible et même naturel qu'un homme ressente de l'amertume et de la tristesse en pensant à ses fautes. Malgré tout, la tristesse et le désespoir sont à rejeter, car si l'on médite à l'immense Bonté d'Hachem, qui réside parmi nous et est avec nous malgré tous nos impuretés, cela doit déjà suffire pour en ressortir renforcé, et en tirer une joie intense.

[Torat Avot]

Qui témoigneras contre moi (si je faute en secret)?

Sache que les pierres et les poutres de la maison d'un homme témoigneront contre lui, selon le verset : "Oui, la pierre dans le mur crie (contre toi) et le chevron dans la charpente témoigne" (Habakouk 2,11).

D'après nos Sages, c'est l'âme de l'homme qui pèche qui témoignera contre lui ...

Rabbi Zrika dit : Ce sont les 2 Anges, chargés d'accompagner chaque homme, qui peuvent témoigner (contre lui), selon le verset : "Car à Ses Anges, Il a ordonné de te surveiller en toutes tes voies" (Téhilim 91,11).

Certains disent que les membres du corps d'un homme peuvent aussi témoigner (pour l'accuser ou le défendre).

[guémara 'Haguiga 16a]

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-> Toute action d'un homme, bonne ou mauvaise, imprime sa "signature" dans son environnement, même dans la matière inanimée comme les murs ou la charpente d'une maison où s'effectue cette action.
Evidemment, cela n'est pas ressenti aux yeux des gens ; mais dans le futur, les murs et le toit de la maison témoigneront des actions de l'homme qui habite cette maison.
[Beit haLévi - paracha Noa'h]

-> Tout homme est accompagné partout de 2 Anges dont la fonction est double : protéger cet homme et témoigner dans le futur sur ses actions.

-> Nos actions sont inscrites et gravées dans nos membres ; ainsi, dans le futur, nos membres "témoigneront".
Ce sera une preuve irréfutable qui confirmera les remontrances d'Hachem, au même titre qu'un contrat signé par un emprunteur qui constitue une preuve de sa reconnaissance de dette, malgré son déni.
[Ben Ich 'Haï]

-> Les membres du corps témoigneront sur les transgressions auxquelles ces membres ont participé et qui sont ainsi devenus "impurs".
[Messékh 'Hokhma]

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-> Le Maharcha (guémara Taanit 11) enseigne :
Les 3 témoins témoigneront chacun dans un type différent de transgression :
- l'âme : qui communique à l'homme le pouvoir de parler (selon le verset Béréchit 2,7 - l'homme = créature parlante), témoignera des dérèglements de la paroles, comme la médisance, la flatterie, la moquerie, le colportage de secrets ;
- les Anges témoigneront des transgressions relatives aux commandements négatives (lo taassé) ;
- les membres, qui ont un pouvoir actif, témoigneront des transgressions relatives aux commandements positives (assé).

Il est vrai qu'Hachem est le témoin de tous nos actes, selon la michna : "D. est le Juge, le Témoin, l'Accusateur" (Pirké Avot 4,22).
Cependant, le "témoignage" dont parle la guémara ('Haguiga 16a) et plutôt une reconnaissance de l'homme lui-même, par ses témoins intrinsèques : sa néchama, ses membres et les Anges créés par ses actions sur terre.
=> Ainsi, l'homme pourra reconnaître, grâce à ses propres témoins, que le Jugement prononcé par Hachem à son égard est vrai (émet).

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=> Pourquoi cette guémara ne cite pas le yétser ara, comme témoin nous accusant?

-> Le Aroukh Laner (guémara Soucca 52b) répond :
La guémara ('Haguiga 16a) traite du Jugement sur terre de l'homme, à Roch Hachana.
Or, ce jour-là, le yétser ara est disqualifié de témoignage (passoul laédout), puisque le roi Chlomo le qualifie de : "ennemi" (soné) dans ce verset : "Si ton ennemi (le yétser ara) a faim, donne-lui à manger" (Michlé 25,21), rapporté par la guémara (Soucca 52a) ; or le témoignage d'un ennemi ne peut pas être pris en compte.

Cependant, lorsque l'homme rejoint le monde à venir, après sa mort, le yétser ara ne peut plus l'inciter à fauter ; il n'est donc plus son "ennemi", et le yétser ara retrouve sa faculté de témoigner contre cet homme.

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+ L'âme :

-> Le 'Hafets 'Haïm (chap.9) enseigne :
Toutes les actions et les paroles d'un homme, durant sa vie sur terre, sont fixées et mémorisées dans son âme (néchama).

Les uns enregistrent dans leur âme les 6 livres de michna, la guémara étudiée, les dvar Torah entendus ou prononcés, les mitsvot avec leurs bénédictions, ...
Les autres enregistrent dans leur âme les paroles légères et futiles ou les activités vaines de ce monde-ci.
Ainsi, la néchama, qui repose au sein de l'homme en permanence durant sa vie, devient un enregistreur fiable de ses activités, des ses paroles et de ses pensées.

Tout cela sera mémorisé et rappelé plus tard à l'homme, selon le verset : "C'est Hachem qui racontera (révélera) à l'homme le contenu de son "discours" (Amos 4,13).

Quand Hachem révélera-t-Il à l'homme le contenue de son âme?
Au moment où il arrivera dans le monde à venir pour être récompensé ou sanctionné après avoir été jugé.

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-> La guémara ('Haguiga 16a) écrit : "D'après nos Sages, c'est l'âme de l'homme qui pèche qui témoignera contre lui, selon la fin du verset : "Devant celle qui repose en ton sein, garde ta bouche fermée" (Mikha 7,5).

Le Ben Ich 'Haï voit une allusion numérique selon laquelle l'âme d'un homme est désignée : "celle qui repose en toi".
Au sein (au milieu) de l'homme : adam (אדם) se trouve la lettre dalét (ד).
Cette lettre s'écrit en "plein" : דלת ; les lettres supplémentaires associées ד sont donc le : laméd et tav (לת) , dont la guématria totale est de : 430
Ainsi, celle (la paire laméd-tav) qui "repose en ton sein" (dalét), désigne l'âme (néféch - נפש) grâce à la valeur numérique commune (de 430).
[Ben Ich 'Haï]

"Au moment du jugement d'un homme (pour ses mauvaises actions), Hachem tient compte de ses bonnes actions"
[Rech Lakich - guémara Yébamot 78b]

-> Rachi commente :
"Au moment où Hachem juge les mauvaises actions d'un homme, Il mentionne ses bonnes actions et ses mérites."

-> Rabbi 'Haïm Chmoulévitch (Si’hot Moussar si'ha 98) enseigne :
Cette conduite bienveillante d'Hachem, favorable à l'homme jugé, contraste avec celle des juges sur terre qui ne jugent que les méfaits de cet homme ...
En réalité, il ne s'agit pas seulement de nous rassurer sur le fait que nos bonnes actions ne sont pas oubliées pendant notre Jugement, mais plus que cela, Hachem tient à se rapprocher de la personne jugée pour une mauvaise action, et précisément à ce moment-là, Hachem se remémore ses mérites.

Ainsi, l'instant où nous sommes jugés (comme à Roch Hachana par exemple) devient un instant privilégié de rapprochement d'Hachem et de mise en valeur de nos mérites.

"La voix, c'est la voix de Yaakov et les mains sont les mains de Essav" (Toldot 27,22)

Le midrach (Béréchit rabba 65) interprète : Lorsque la voix de Yaakov est entendue, celle de la prière et celle de l'étude de la Torah, les mains d'Essav n'ont aucun pouvoir sur les descendants de Yaakov.

C'est pourquoi, se basant sur cette bénédiction d'Its'hak, les opposants aux sages de l'époque de la destruction du 2e Temple, étaient assurés que par le mérite de l'étude de la Torah de leur génération, les juifs pourraient vaincre les romains par la guerre.

Cependant, les sages (rabbanan) ont prévenu les opposants qu'ils ne réussiraient pas à vaincre militairement les romains qui assiégeaient Jérusalem, car la voix de Torah de Yaakov n'a plus de pouvoir dans une génération qui pratique le lachon ara qui vient réduire à néant la voix de la Torah.

La guémara (Guitin 56a) dit : "L'empereur envoya Vespassien (en remplacement de Néron) qui assiégea Jérusalem durant 3 ans."
Pourquoi cela?
A part l'exil, les juifs ont dû subir un siège de 3 ans, avec les souffrances de la famine, parce la faute de la génération était la haine "gratuite" ou lachon ara qui est compté au moins autant que [la réunion] des 3 transgressions (idolâtrie, inceste et meurtre) qui ont conduit eux à la destruction du 1er Temple [alors que le lachon ara seul a suffit à provoquer la destruction du 2e Temple, avec un exil très long qui dure encore!].

[d'après le Ben Ich 'Haï - guémara Guitin 56a]

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+ Contexte :

[Avant la destruction du 2e Temple, cette guémara rapporte que 3 hommes très riches avaient les moyens de nourrir tous les habitants de Jérusalem pendant 21 ans, permettant au rabbanim de négocier la paix (car en raison du lachon ara les juifs ne pouvaient pas gagner militairement).

Cependant, ceux qui voulaient combattre empêchaient les sages de sortir de la ville pour négocier, et ils ont mis le feu aux réserves de blé et d'orge (et autres ressources) et se fut la famine. En effet, ils désiraient obliger le peuple à prendre les armes.

Selon le Sforno, si les opposants avaient obéi à rabbi Yo'hanan ben Zakaï et aux Sages de leur génération, le 2e Temple n'aurait pas été détruit par les romains, et il n'y auraient pas eu l'exil du peuple d'Israël.]

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-> "La voix est la voix de Vaakov, mais les mains sont les mains d'Essav" (Toldot 27,22)

-> Les Sages (midrach rabba Toldot 65) font une remarque sur ce verset : "Puisque la voix est celle de Yaakov, il est alors évident que les mains ne sont pas celles d'Essav"
Et d'expliquer : lorsque la voix de Yaakov est audible, c'est-à-dire la voix de la Torah, les mains d'Essav n'ont aucune emprise sur Yaakov. Par contre, lorsque la voix de la Torah s'affaiblit, les mains d'Essav se renforcent et nous dominent.

-> Le Rabbi de Loubavitch disait à ce sujet :
"Pour notre grande souffrance, la moitié du proverbe s'est déjà réalisée par la destruction de Jérusalem, puisque ce sont par les mains d'Essav (l'Occident) que le Temple fut détruit, comme l'explique le prophète Jérémie : "Pourquoi ce pays est-il dévasté? C'est parce qu'ils ont abandonné Ma Torah et Mes lois" (Yirmiyahou 9,11-12).

Le Rabbi de Loubavitch continue et explique :
"A notre époque, il nous faut accentuer l'étude de la Torah "la voix de Yaakov" car en ajoutant de l'étude dans le monde, nous créons une force qui permet d'annuler la raison de la destruction du Temple "les mains d'Essav", et par conséquent, précipite l'avènement de sa reconstruction".

Certes un homme qui a fauté devra s'affliger et se peiner, du fait du grand regret d'avoir fauté.
Cependant, il est une grande stupidité de passer ses journées à s'attrister. La peine pour ses fautes doit se faire dans un certain moment limité de la journée qu'on aura fixé pour cela, mais après, il aura confiance qu'Hachem pardonne les fautes et s'éloignera radicalement de la tristesse qui est une grande impureté.

[Noam Mégadim]

[à l'image du trou fait par une aiguille, qui est certes réduit de par sa taille, mais comparativement très long dans sa profondeur (nos regrets doivent provenir des profondeurs de notre cœur).]

"Celui qui se montre indulgent (envers autrui) verra toutes ses fautes pardonnées (à Roch Hachana).
[...]
Hachem ne pardonne les iniquités qu'à celui qui se considère (par son humilité) comme des "restes"."
[guémara Roch Hachana 17a]

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-> D'après le principe de réciprocité (mesure pour mesure), puisque cet homme a "passé l'éponge" sur les fautes de son prochain envers lui, il ne sera pas jugé dans le Ciel avec sévérité, selon Rava : "tous ses péchés seront pardonnés".
Ainsi, la rigueur Divine l'épargnera et "passera" par-dessus lui, même si ses propres fautes commises ne sont pas pour autant pardonnées.
[Rachi]

-> Quiconque veut bénéficier d'un jugement indulgent et favorable à Roch Hachana doit s'habituer à juger autrui avec indulgence et bienveillance, sans tenir rancune.
[rabbi ‘Haïm Chmoulévitch – Si’hot Moussar (maamar 100)]

-> Quiconque se comporte selon la qualité d'être indulgent avec autrui, trouve grâce aux yeux de son prochain et favorise son contentement (na'hat roua'h).
Il s'inclut ainsi dans l'Assemblée d'Israël, et lors de son jugement, il bénéficie du mérite des membres de cette assemblée (klal).
Par contre, l'intransigeant et le rancunier s'exclut de la communauté d'Israël et il sera jugé seul, sans l'aide de la communauté.
[rav Dessler - Mikhtav méEliyahou (tome 5 , p.70)]

-> Nos transgressions des mitsvot créent un écran d'impureté qui empêche notre aspiration à la pureté et qui rend la téchouva plus difficile.
Cependant, Rava nous fournit ici un conseil précieux, celui de développer la qualité d'être indulgent avec autrui, afin de nous purifier de cette impureté et d'avoir la possibilité de s'élever très haut sur le plan spirituel.
[...]

Il existe un moyen simple d'accéder à cette qualité d'indulgence qui procure tant d'avantages.
Il s'agit de porter un regard sur son prochain comme on se voit soi-même.
En effet, toute colère, toute haine et toute discorde entre 2 personnes ont pour origine le fait que chacun se voit "lui-même" avec ses propres yeux et refuse de se voir lui-même avec les yeux de son prochain.
Ainsi, ces 2 personnes portent donc un regard différent sur la situation ...
Si seulement chacun avait fait l'effort de comprendre la façon de penser de l'autre, même sans l'approuver, cela aurait empêché cette brouille entre eux.
[rav Dessler - Mikhtav méEliyahou (tome 4 , p.243)]

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-> Selon le rabbi ‘Haïm Chmoulévitch (Si’hot Moussar - maamar 100), rabbi A'ha enseigne que le pardon n'est accordé à celui qui fait preuve de la qualité d'être indulgent avec autrui qu'à la condition que ce comportement ait pour origine sa modestie, et non pas une autre origine (orgueil ou autre).

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=> Pourquoi l'homme humble est-il plus facilement pardonné que l'homme orgueilleux?

-> Il est évident que si un homme respectable et un homme simple ou méprisable commettent la même faute, cette transgression est plus grave et plus déshonorante pour l'humble respectable.
C'est pourquoi les fautes d'un homme orgueilleux, qui se considère lui-même comme important et respectable, alors qu'il ne l'est pas, seront jugées sévèrement comme s'il était un homme important qui a fauté.

Par contre, la même faute commise par un homme humble, qui se rabaisse à ses propres yeux, sera jugée avec plus d'indulgence comme s'il s'agissait d'un homme simple, même si cet homme n'est pas simple en réalité.

Ce raisonnement justifie la raison pour laquelle l'homme humble qui se considère comme "des restes" bénéficiera d'un pardon plus facilement que l'orgueilleux.
[Lichmoa béLimoudim]