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La descente en Egypte – Quelques enseignements

+++ La descente en Egypte - Quelques enseignements :

+ Une descente en Egypte

=> Pourquoi Hachem a-t-il décrété que les juifs soient exilés en Egypte?

-> Le Abarbanel donne plusieurs raisons à cela :
1°/ Avraham a été puni que ses enfants (sa descendance) soient esclaves en Egypte car il a enrôlé des sages en Torah pour l'aider dans la guerre contre les 4 rois (guémara Nédarim 32a) ;

2°/ Avraham a été puni pour avoir consenti à laisser les prisonniers de guerre en la possession du roi de Sodome. Avraham a ainsi raté l'opportunité de leur enseigner les voies d'Hachem et de les amener sous les ailes de la Présence Divine. (guémara Nédarim 32a)

3°/ Lorsque Hachem a promis à Avraham que ses enfants hériteront de la terre d'Israël, il a témoigné d'un manque de émouna totale, en demandant ensuite : "Hachem, comment saurai-je que J'en hériterai?" (Lé'h Lé'ha 15,8). Pour cela, il a été puni que ses descendants soient esclaves en Egypte.

Abarbanel demande : pourquoi est-ce que les descendants d'Avraham ont-ils été punis pour une faute que leur ancêtre Avraham a pu commettre?
Il répond que l'exil en Egypte ne doit pas être vu comme une punition mais plutôt comme une conséquence de la minuscule carence spirituelle qu'Avraham possédait et qu'il a transmis à sa descendance dans leur ADN spirituel.
L'exil égyptien était nécessaire pour nettoyer les juifs de ces défauts spirituels et les anoblir afin qu'ils soient des récipients méritants de la Torah et de la terre d'Israël.

[Rabbénou Efraïm (Vayikra 11,42) nous enseigne qu'à l'origine Hachem avait l'intention de faire le don de la Torah à l'époque de Avraham. En conséquence de son minuscule manque de confiance en Hachem (Lé'h Lé'ha 15,8), le don de la Torah a été repoussé jusqu'après la sortie d'Egypte.]

4°/ Avraham a témoigné un manque de émouna lorsqu'il a quitté la terre d'Israël et qu'il est descendu en Egypte au moment de la famine. [Ramban - Lé'h Lé'ha 12,10]
[le Ran conteste cela, puisque la descente d'Avraham en Egypte est comptée parmi les 10 épreuves d'Avraham, dont nos Sages disent que Avraham les a surmontées.]

5°/ L'exil en Egypte n'était pas une punition. Plutôt, c'était des "souffrances d'amour" (yissourim chel aava), afin de rendre les juifs méritants de recevoir la Torah. [rapporté au nom du Ran]
[Abarbanel questionne cette opinion en se basant sur le principe : "il n'y a pas de punition sans faute" (én yissourim bélo avon). Apparemment, Abarbanel souscrit à l'avis du Ramban que les "souffrances d'amour" ne sont amenées sur une personne uniquement à la suite d'une infraction mineure, par exemple une faute qui a été commise involontairement.]

6°/ La sorcellerie jouait un rôle important dans la culture égyptienne, et les juifs n'étaient pas à l'abri de ses charmes. L'exil égyptien était dans le but de démontrer la toute-puissance d'Hachem, le fait qu'il n'existe aucune force/pouvoir autre qu'Hachem.
[d'après le rav 'Hasdaei - un élève du Ran]

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-> Selon Abarbanel, l'exil égyptien était une punition des enfants de Yaakov pour avoir essayés de tuer leur frère Yossef, et pour l'avoir vendu en esclavage.
[Abarbanel ajoute que Yaakov était également coupable d'avoir montré du favoritisme à Yossef et d'avoir placé Yossef en danger en l'envoyant rejoindre ses frères pour surveiller le troupeau, bien qu'il était conscient que ses frères le détestaient.
Yossef était coupable involontairement de se vanter en rapportant ses rêves à ses frères.
Bien que Réouven ne soit pas présent au moment de la vente, il a également eu de la rancune envers Yossef, comme il l'admettra : "En vérité nous sommes punis à cause de notre frère; nous avons vu son désespoir lorsqu’il nous criait de grâce et nous sommes demeurés sourds" (Mikets 42,21).
Binyamin était complétement innocent de la vente de Yossef. Il a été puni avec eux en se basant sur le principe : "une minorité juste est punie parmi une majorité pécheresse".]

Abarbanel développe ensuite :
1°/ Puisque les frères ont vendu Yossef en tant qu'esclave en Egypte, leur descendance a également été esclave en Egypte.
2°/ puisqu'ils ont jeté Yossef dans le puits, il a été décrété que leurs enfants soient jetés dans le Nil.
3°/ la vente de Yossef est provenue en conséquence des frères qui regardaient le bétail de leur père.
De même, la motivation de leur descente en Egypte a été de trouver du pâturage pour le bétail.
["ils dirent à Pharaon : "Nous sommes venus émigrer dans ce pays, parce que le pâturage manque aux troupeaux de tes serviteurs" - Vayigach 47,4]
4°/ les frères ont trempé le vêtement de Yossef dans le sang de la chèvre/bouc, qui appartenait au bétail de la famille.
Comme expiation de cette faute, Hachem a ordonné que les juifs apporte le sacrifice de Pessa'h d'une chèvre/bouc ou d'un mouton.

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-> On a pu voir que lorsque Hachem a promis à Avraham que ses descendants hériteraient de la terre d'Israël, Avraham a demandé : "Hachem, comment saurai-je que J'en hériterai?" (Lé'h Lé'ha 15,8).
Puisque cette question témoignait d'un minuscule défaut dans la émouna quasi parfaite d'Avraham, Hachem a alors décrété que ses descendants allaient subir l'exil en Egypte.
Le Pirké déRabbi Elézer (48) rapporte les mots d'Hachem : "Par ta vie! Tu sauras sûrement que tes enfants seront des étrangers dans un pays qui n'est pas le leur".

=> Comment cette punition va-t-elle rectifier la faute d'Avraham?

Le Maharal (Guévourot Hachem - chap.9) explique qu'en subissant l'exil égyptien et en étant témoins des énormes miracles de la sortie d'Egypte, les descendants d'Avraham ont atteint un niveau exceptionnel de émouna en Hachem, et une reconnaissance de Sa providence.
Cela a rectifié le subtile manque d'émouna témoigné dans la question d'Avraham, par lequel il a cherché un certain degré de confirmation de la promesse d'Hachem.

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=> Pourquoi Hachem a-t-il choisi l'Egypte, parmi tous les pays, comme terre sur laquelle les Bné Israël subiront leur exil?

-> Le rav Avigdor Miller est d'avis que l'Egypte avec toutes sa dépravation, était quand même la nation la plus spirituellement élevée de cette époque.
En effet, lorsque Avraham a séjourné en Egypte, il a réussi à leur transmettre une compréhension d'Hachem.
Pour cette raison, l'Egypte était le pays le plus adapté pour héberger le peuple juif dans l'exil avec le moins d'impact négatif.

-> D'autres commentateurs ne sont pas d'accord. Selon eux, l'Egypte était en réalité la nation spirituellement la basse de toutes. Hachem les a spécifiquement placé dans le plus sombre de tous les endroits, à la fois matériellement que spirituellement, afin d'affiner leur corps et leur âme, le plus possible.

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-> "Tu as fait sortir de l'Egypte, du milieu de ce creuset de fer" (Méla'him I 8,51)

=> Pourquoi l'exil en Egypte est-il appelé : "kour habarzel" (le creuset de fer)?

-> Rabbi Avigdor Miller explique que dans les temps anciens, le fer était un métal très rare et très coûteux, et ainsi il n'était utilisé qu'en cas d'absolue nécessité.
La plupart des creusets étaient faits en céramique, à l'exception de ceux utilisés pour faire fondre l'or, puisque l'or requiert une température plus élevée pour être bien affiné.
Puisque les juifs sont considérés comme "l'or" d'Hachem, ils ont été mis à l'épreuve du "creuset de fer", afin qu'ils puissent émerger comme de l'or pur.

Rabbi Avigdor Miller énumère quelques avantages de cet intense processus de purification dans le "creuset de fer" de l'Egypte :
1°/ Avant le don de la Torah, aucun être humain n'a atteint le niveau spirituel suffisant pour être capable de participer à un sacrifice (korban).
En conséquence de l'exil en Egypte, le corps physique des juifs a été transformé en un autel pour Hachem, et ils ont pu manger un sacrifice dédié à Hachem (le korban Pessa'h).
C'est pourquoi la première mitsva qui a été donnée aux juifs avant de quitter l'Egypte a été de manger le korban Pessa'h.

2°/ Le "creuset de fer" de l'Egypte a purifié les juifs de toutes les saletés spirituelles.
Parce qu'ils étaient réduits en esclavage, les Bné Israël ont appris à être humbles et miséricordieux. Cela a affiné leur personnalité.
Ce n'est que par le biais de leurs souffrances en Egypte, qu'ils ont pu devenir méritants de devenir la nation choisie par Hachem et être capable de recevoir la Torah.

3°/ En raison de leur peur constante de leurs contremaîtres égyptiens, ils étaient forcés à avoir à tout moment un comportement exemplaire dans tous les aspects de leur conduite.

4°/ Avant de descendre en Egypte, les descendants de Yaakov n'étaient qualifiés qu'en tant que bergers.
Suite au fait d'être esclaves en Egypte, ils ont maîtrisé tous les types de métiers, ce qui leur a permis de construire le Michkan.

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+ Le lien entre Lavan & l'Egypte :

-> Il est écrit dans la Haggada : " L'araméen (Lavan) désira détruire mon père ; et il descendit en Égypte".

=> Quel est le lien entre ces 2 événements?

-> Le 'Hatam Sofer (guémara Guitin 17a) enseigne :
Les enfants de Yaakov auraient pu accomplir la nécessité de l'exil en résidant dans la maison de Lavan pendant 210 années. Cependant, Hachem savait que puisque Lavan était plus mauvais (racha) que Pharaon, il tenterait de détruire la nation toute entière.
C'est pourquoi, dans Sa bonté, Hachem a fait en sorte qu'ils descendent en Egypte, où leur persécution serait moins sévère.

-> Rabbi Eliézer Waldenberg (Tsits Eliézer 17,24) explique :
Nos Sages (Targoum Yonathan ben Ouziel - Mattot 31,8) disent que Bil'am était en réalité Lavan.
Lorsque les efforts de Lavan pour déraciner la maison de Yaakov se sont avérés inutiles, il les a suivis en Egypte et il a conseillé Pharaon de détruire tous les juifs.
C'est pourquoi ce passage de la Haggada se lit ainsi : "L'Araméen [Lavan] désira détruire mon père. [Lorsque cela s'est avéré un échec, ] il [Lavan] descendit en Égypte [pour détruire les juifs].
Lavan a essayé [de persuader Pharaon] de tuer tous les juifs, mais Pharaon [n'a suivi son conseil que dans la mesure où ] il détruit les mâles".

-> Selon le Ritva, c'est pour démontrer à quel point nos Patriarches ont pu éprouver des difficultés sans relâche au cours de leur vie, comme accomplissement du décret de Brit ben haBétarim.

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+ Le territoire de Gochen :

=> Pourquoi Yossef a-t-il choisi la terre de Gochen comme lieu pour établir la famille de Yaakov au moment de leur descente en Egypte?

-> Selon le Ramban (Vayigach 45,10), Yossef savait que Yaakov ne voudrait pas que sa famille vive à proximité du palais royal, ainsi il les a installés dans la banlieue de Gochen.

-> Selon le Pirké déRabbi Eliézer (26), lorsque Pharaon a enlevé Sarah, il lui a donné la ville de Gochen comme un cadeau pour sa grande affection pour elle.
Les Baalé Zékénim miBaalé haTossafot (Vayigach 46,29) ajoute que c'est pour cela que lorsque les enfants de Yaakov sont arrivés en Egypte, ils ont choisi la ville de Gochen pour leur résidence, sachant que les égyptiens ne protesteraient pas de ce choix de localisation.

-> Le midrach (cité dans Kaftor vaFérach - chap.11) affirme que la terre de Gochen a le statut de la terre d'Israël, et que c'est pour cette raison que Hachem a fait en sorte que les descendants de Yaakov vivent à Gochen pendant leur exil en Egypte.
Si les juifs auraient choisi de ne rester qu'en terre de Gochen, et se consacrer totalement à des activités spirituelles, les égyptiens auraient été incapables de les soumettre à l'esclavage.
Comme la Torah le rapporte, l'esclavage n'a commencé que lorsque les juifs ont quitté les limites de Gochen afin d'être pleinement intégrés dans la société égyptienne.
[ "ils remplissaient la contrée. Un roi nouveau s'éleva sur l'Égypte, lequel n'avait point connu Yossef" - Chémot 1,7-8]

Hachem a dit à Avraham à la Brit ben haBétarim, que : "Sache-le bien, ta descendance sera étrangère sur une terre qui ne sera pas la sienne, où elle sera asservie et opprimée" (Lé'h Lé'ha 15,13).
Les termes : "sur une terre qui ne sera pas la sienne" (béérets lo lahem) en apparence superflus, nous apprennent que la servitude ne commencera qu'à partir du moment où ils quitteront Gochen, qui est en fait leur propre terre d'Israël, et qu'ils empiètent sur le territoire d'Egypte, une terre qui n'est pas leur.
[Maharil Diskin al haTorah - Lé'h Lé'ha 15,13]

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+ L'exemption religieuse :

-> La tribu de Lévi n'était pas soumise à l'esclavage en Egypte (midrach Chémot rabba 5,16 ; Rachi Chémot 5,4).
=> Pourquoi le racha Pharaon a-t-il fait une chose aussi incompréhensible que de libérer totalement une tribu toute entière d'Israël de l'esclavage?

1°/ Rabbi Yaakov Kamenetsky (Emet léYaakov - Vayigach 47,27) enseigne :
En tant que vice-roi d'Egypte, Yossef a institué que les prêtes recevraient une allocation de Pharaon et seraient exemptés de payer des impôts. Cela a ancré dans la culture égyptienne que l'on doit accorder des privilèges particuliers aux responsables religieux.
Il en a résulté que Pharaon a reconnu la tribu de Lévi comme une caste de prêtes, et il les a ainsi exemptés de l'esclavage auquel il a soumis les autres tribus.

2°/ Le rav Yonathan Eibschutz (Tiféret Yonathan - Vaéra) explique que Pharaon a été informé par les astrologues que le sauveur d'Israël était destiné à provenir de la tribu de Lévi. Pharaon a bien compris que c'est uniquement une personne qui a pu souffrir ensemble avec ses frères juifs qui peut mériter de devenir leur dirigeant.
En dispensant la tribu de Lévi de l'esclavage, Pharaon pensait qu'il pourrait ainsi faire obstacle à la délivrance du peuple juif.
["[Moché] fut témoin de leurs souffrances" (Chémot 2,11), Rachi commente : Il s’appliqua de tous ses yeux et de tout son cœur à souffrir avec eux. ]

3°/ Le Maharal (Gour Aryé 5,4) enseigne :
Pharaon était conscient que la prophétie d'Hachem était que les descendants d'Avraham soient esclaves sur une terre étrangère, mais finalement la nation qui les aura persécutés sera elle-même punie.
Il a bêtement pensé qu'il pouvait échapper à la punition Divine s'il dispensait une tribu de l'esclavage.
Il a choisi la tribu de Lévi, puisqu'elle était la plus élevée spirituellement de toutes les tribus.

Le Maharal développe l'idée que Pharaon pensait avoir trouvé un "vide juridique" dans la prophétie Divine prédisant à un malheur final (pour avoir fait du mal à outrance au peuple juif).
Dans la Brit ben Habétarim (l'alliance entre Hachem et Avraham), il est écrit : "Sache-le bien, ta descendance sera étrangère sur une terre qui ne sera pas la sienne, où elle sera asservie et opprimée ... mais à son tour, la nation qu'ils serviront Je la jugerai" (Lé'h Lé'ha 15,13-14).
Ainsi, puisque les égyptiens ne rempliraient pas la première partie de la prophétie Divine, puisqu'ils ne vont pas réduire à l'esclavage l'intégralité de la descendance d'Avraham (Pharaon en ayant épargné la tribu de Lévi), la partie suivante de la prophétie, qui rapporte la punition destinée à la nation qui les asservira, sera également non réalisée.
Pharaon s'est trompé en considérant la tribu de Lévi comme une partie de la descendance d'Avraham, alors qu'en réalité ils étaient considéraient comme "la portion d'Hachem" et ils n'ont jamais été destinés à être soumis à l'esclavage.
[le rav Binyamin Wurzburger explique que "la descendance d'Avraham" renvoie uniquement aux tribus qui partagent le minuscule manquement de émouna d'Avraham (voir guémara Nédarim 32a), et elles devaient subir un processus de purification par l'exil égyptien. ]

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+ Le rôle central de la tribu d'Efraïm :

-> Le Pirké déRabbi Eliézer (chap.48) rapporte que les Bné Israël vivaient en toute sécurité en Egypte jusqu'à ce que Yagnoum, de la tribu d'Efraïm, a faussement prophétisé que Hachem lui a ordonné de faire sortir les juifs d'Egypte.
Les membres de la tribu d'Efraïm, qui sont des descendants de Yossef, se sont vantés de leur ascendance royale et d'être de bons guerriers, et ils ont quitté de force l'Egypte avec leur famille.
Les égyptiens les ont poursuivit et les ont tués, et c'est après cela qu'ils ont commencé à réduire à l'esclave tous les juifs.

Le Pirké déRabbi Eliézer rapporte ensuite que pendant la période de l'esclavage, les hommes, les femmes et les enfants ont été forcés de piétiner la paille pour en faire des briques, et du sang coulait de leurs pieds se mélangeant avec le ciment.
Il y avait une certaine femme enceinte nommée Ra'hél, de la tribu d'Efraïm, qui a perdu son fœtus à la suite d'avoir piétinée la paille, et il s'est mélangé avec le ciment pour former une brique.
Elle a crié d'angoisse à Hachem, et l'ange Mikhaël a pris cette brique et l'a amenée devant le Trône de Gloire d'Hachem.
Cela s'est produit la nuit du 15 Nissan, et à ce moment Hachem a ordonné que tous les premiers-nés égyptiens soient tués au même moment l'année suivante.

-> Le Radal explique le lien entre ces 2 événements.
De même que les membres de la tribus d'Efraïm ont commencé les persécutions de l'exil égyptien, de même la délivrance a commencé en conséquence d'une femme de la tribu d'Efraïm.

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+ Le "brillant" plan de Pharaon :

-> Pharaon a dit à ses compatriotes : "Agissons avec sagesse contre lui (le peuple juif) afin qu'ils ne deviennent pas nombreux" (Chémot 1,10-11), et il a décidé de les rendre esclaves.
=> Qu'est-ce qui était si brillant à propos du plan de Pharaon ("avec sagesse")? N'y avait-il pas des solutions plus simples pour limiter l'augmentation de la population juive?

Le rav Yonathan Eibschutz (rapporté dans le Maayané ha'Haïm 2) répond que Pharaon avait peur que les égyptiens deviennent si admiratif du comportement exemplaire des juifs, que cela entraînerait une conversion de masse parmi la population égyptienne.
[le rav Binyamin Wurzburger explique qu'ainsi "afin qu'ils ne deviennent pas nombreux" ne fait pas référence à l'augmentation naturelle des juifs, mais plutôt à l'augmentation de leur nombre en conséquence de la conversion de masse.]
Le plan astucieux de Pharaon était de rendre esclaves les juifs, car alors ils seraient une nation méprisable, opprimée, et ils ne seraient plus regardés avec admiration.
[qui aura comme ambition de devenir un "sale" esclave! ]

La veille de Pessa’h – Quelques enseignements

+ La veille de Pessa'h - Quelques enseignements :

1°/ Le jeûne des premiers-nés :

-> Selon le Rama (Ora'h 'Haïm 470,1), il est de coutume que les premiers-nés masculins jeûnent la veille de Pessa'h.

-> Certains commentateurs disent que c'est en souvenir de la nuit de Pessa'h durant laquelle tous les premiers-nés égyptiens ont été tués, tandis que les les premiers-nés juifs ont été épargnés.
Cette raison semble difficile, car non seulement les premiers-nés masculins ont été sauvés, mais également les féminins.
De plus, dans les maisons égyptiennes où il n'y avait pas de premier-né, Hachem a tué le membre le plus âgé de la famille.
=> Si c'est ainsi, pourquoi les premiers-nés féminins et les membres les plus âgés du foyer (peu importe qu'il ou elle soit premier-né) devraient également jeûner?

-> Le rav Shlomo Zalman Auerbach répond que cette coutume que les premiers-nés masculins jeûnent la veille de Pessa'h, n'est pas liée à leur sauvetage miraculeux, mais elle provient du fait que spécialement en jour, ils sont accablés de chagrin et d'un profond sentiment de perte.

Initialement, les premiers-nés mâles étaient affectés pour accomplir le service dans le Temple.
Ils ont reçu ce rite sacré à la suite de la plaie des premiers-nés. En épargnant leur vie, Hachem les a sanctifiés pour qu'ils deviennent Ses serviteurs.
Cependant, à la suite du péché du Veau d'or, les premiers-nés ont perdu leur statut sanctifié, et le droit de réaliser le service du Temple a été transféré à Aharon et ses descendants.

Aucun autre jour de l'année ne souligne davantage la perte des premiers-nés que la veille de Pessa'h.
A l'époque du Temple, tous les juifs se rassemblaient à Jérusalem en ce jour afin d'apporter leur sacrifice Pessa'h au Temple, et ainsi pas moins de 600 000 offrandes étaient apportées en ce seul jour.
Tandis que les Cohanim s'immergeaient totalement dans le saint service de ce jour, les premiers-nés regardaient d'un air découragé, témoins de leurs propres yeux de l'étendue de leur perte.
A chaque offrande/sacrifice supplémentaire, leur angoisse et leur sentiment de perte s'intensifiaient davantage, puisqu'ils se rappelleraient comment le service du Temple pourrait être le leur s'ils n'avaient pas participé à la faute du Veau d'or.
=> Leur douleur était si importante la veille de Pessa'h, qu'ils n'arrivaient pas à manger ou à boire.
C'est comme cela qu'il arrivait que les premiers-nés jeûnaient la veille de Pessa'h.

[ainsi en l'absence du Temple les premiers-nés ne ressentent pas cette douleur, mais le jeûne la veille de Pessa'h doit nous relier à cela, et à espérer en la venue du machia'h avec laquelle les premiers-nés auront de nouveau une part dans le service du Temple.]

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-> Le Yaavets (Siddour Yaavets, Inyané Erev Pessa'h) écrit que pendant le jeûne des premiers-nés, les personnes pieuses jeûnent également.

=> Avant Pourim, il y a le jeûne d'Esther, et avant Pessa'h, il y a le jeûne des premiers-nés. Pourquoi jeûne-t-on tout particulièrement avant ces 2 fêtes?

-> Le Maguid Mécharim (p.74) explique :
il existe un ange céleste du "côté du mal", qui encourage les gens à boire et à s'amuser.
Ensuite, cet ange monte au Ciel et accuse ces personnes pour leur imprudence.
A Pourim et à Pessa'h, nous avons l'obligation de boire une quantité considérable de vin.
Le fait de jeûner avant Pourim et Pessa'h va affaiblir cet adversaire céleste, l'empêchant d'émettre des accusations contre nous.
Le fait de jeûner en ces jours, démontre que notre consommation de boissons pendant la fête n'est pas pour satisfaire nos désirs corporels, mais uniquement afin de servir notre Créateur.

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=> Il en résulte : on peut se poser la question suivante : est-ce qu'on doit faire un effort délibéré pour éviter de susciter la colère des anges et des démons lorsque l'on accomplit une mitsva?

-> Il y a plusieurs sources qui indiquent que c'est effectivement le cas :
1°/ nos Sages ont institué que la déclaration avec laquelle nous annulons le 'hamets avant Pessa'h (le Kol 'Hamira), doit être faite en araméen.
Le Séder Hayom (séder biour 'hamets) dit que la raison pour cela est que cette déclaration éveille les accusations d'anges contre les juifs pour avoir parlé de manière désobligeante du pain ("soient considérés comme inexistants et sans valeur, comme la poussière de la terre").
Puisque les créatures célestes ne comprennent pas l'araméen (cf. guémara Béra'hot 12b), ils ne peuvent pas comprendre ce qui est dit pendant l'annulation du 'hamets.

2°/ Le Shibolé haLéket (Pessa'h 218) dit que la raison pour laquelle "Ha La'hma anya" (l'ouverture de Maguid de la Haggada, où l'on convit à notre Séder tout celui qui a faim), est récité en araméen afin que les démons (mazikim) ne puissent pas comprendre notre invitation. En effet, sinon, ils viendraient et feraient des ravages à notre repas.

3°/ Le Ritva (Haggada Chel Pessa'h) rapporte une autre raison pour laquelle nous lisons le passage "Ha La'hma anya" en araméen, c'est afin d'empêcher les anges d'élever des accusations contre les juifs.
En effet, dans cette déclaration de "Ha La'hma anya", nous nous enorgueillissons de notre stricte observance des mitsvot, au point que nous affirmons plein de confiance que "l'année prochaine à Jérusalem".
Si les anges avaient la possibilité de comprendre notre déclaration, ils rappelleraient nos péchés et affirmeraient en retour que nous ne sommes pas méritants de la délivrance.
[ à ce sujet, voir également : https://todahm.com/2018/04/22/a-lahma-anya ]

-> Cependant, d'après d'autres opinions, on ne doit pas se préoccuper du mécontentement des créatures célestes lorsque l'on accomplit une mitsva.
Le principe directeur dans ce domaine est : "Celui qui observe les mitsvot ne connaîtra pas de mal" (chomer mitsva, lo yéda davar ra - Kohélét 8,5).
D'ailleurs, le midrach (Kohélet rabba chap.8) applique ce verset spécifiquement à la mitsva de se débarrasser du 'hamets avant Pessa'h.
Cela s'applique d'autant plus pendant la nuit de Pessa'h qui est appelée : "lél chimourim" (une nuit de protection), que la guémara interprète comme signifiant : "une nuit qui est gardée des esprits nuisibles".
[rabbi Binyamin - le frère du Shibolét haLéket ]

C'est pourquoi ces autorités apportent d'autres explications sur la nécessité de réciter ces textes en araméen :
1°/ puisque l'araméen était le dialecte parlé à Bavél, les Sages babyloniens ont institué que ces déclarations soient récitées dans la langue que tout le monde comprend. [Shibolé haLéket]
Les Sages qui vivaient en Israël ont en effet formulé une version en hébreu de l'annulation du 'hamets, puisque c'était la langue couramment parlée à cet endroit.
[voir la guémara Yérouchalmi Pessa'him 2,2, qui rapporte une version en hébreu de l'annulation du 'hamets.
Le Shibolé haLéket dit qu'en réalité même les résidents de Jérusalem récitaient une version araméenne, puisque l'araméen est "une langue joyeuse".]

2°/ La matsa n'est pas seulement un signe de délivrance, mais elle rappelle également ce qui se passe lorsqu'on ne se débarrasse pas du 'hamets.
Il est écrit : "Yéhouda est allé en exil, accablé par la misère (mé'oni - מֵעֹנִי)" (Eikha 1,3), et nos Sages (midrach Eikha rabba 1,28) commentent : ils sont allés en exil à cause du fait d'avoir mangés du 'hamets à Pessa'h ("oni" [misère] fait référence à "lé'hem oni", l'autre nom de la matsa).
Le "Ha La'hma anya" commence par la phrase : "voici le pain de misère" (ha la'hma anya). Nous lisons ce passage dans une langue étrangère (l'araméen) pour se rappeler que la raison de l'exil a été leur non vigilance à manger de la matsa et à avoir consommé du 'hamets à la place.

Rabbi Binyamin (dans le Shibolé haLéket - Pessa'h 218) donne cette explication, et ajoute que le restant du "Ha La'hma anya" continue sur ce même thème :
- "quiconque a faim qu'il vienne et mange" = nous assurons aux invités qu'ils peuvent se sentir à l'aise de manger chez nous, car nous mangeons uniquement de la matsa, et aucunement du 'hamets.
- "aujourd'hui nous sommes ici" = nous réalisons que la raison pour laquelle nous sommes en exil est parce que nous avons transgressé l'interdiction de manger du 'hamets à Pessa'h ;
- mais "l'année prochaine nous serons en terre d'Israël" = puisque nous ne transgressons plus la faute de manger du 'hamets à Pessa'h, nous sommes confiants que notre délivrance est imminente.

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2°/ La matsa la veille de Pessa'h :

-> On ne doit pas manger de matsa la veille de Pessa'h afin de pouvoir la manger avec appétit pendant le Séder.
Nos Sages (guémara Yérouchalmi Pessa'him 10,1) disent que celui qui mange de la matsa la veille de Pessa'h est comme celui qui se lie avec sa fiancée alors qu'elle est toujours dans la maison de son père.

=> Quelle est la comparaison entre ces 2 actions en apparence si différentes?

-> à un niveau simple, cette analogie a pour but de montrer comment une même action peut être un grande mitsva, mais peut aussi avoir des conséquences dévastatrices si en raison de notre désir effréné nous la réalisons prématurément.

-> Le Shibolé haLéket (208) ajoute une facette plus profonde à cette analogie.
Il doit y avoir 7 bénédictions (shéva bra'hot) que l'on récite avant qu'un mari et sa femme ne puissent vivre ensemble. D'une façon similaire, nous devons réciter 7 bénédictions au Séder avant d'avoir la permission de manger la matsa.
Il s'agit de :
1°/ haguéfen ;
2°/ mékadech Israël vé'azémanim (également dans le kidouch) ;
3°/ ché'hékhiyanou ;
4°/ haadama (pour Karpass) ;
5°/ acher guéalanou (à la fin de Maguid) ;
6°/ hamotsi ;
7°/ al akhilat matsa.
[la bénédiction de nédilat yadaïm n'est pas comptée car ce n'est pas une mitsva spécifique au Séder.
Le Lévouch (Ora'h 'Haïm 471) donne une autre façon de compter les 7 bénédictions avant de manger la matsa, mais l'idée reste la même.]

-> Selon le Ritva (guémara Pessa'him 50a), la matsa est comparable à une fiancée, puisque la matsa a été la première mitsva qui a été donnée à la fiancée d'Hachem, qui est le peuple juif, et ce à leur sortie d'Egypte.

+ L'événement de la libération d'Egypte pendant le mois de Nissan n'est pas une coïncidence.
Selon Rabbi Yéhochoua (guémara Roch Hachana 11a), de même qu'en Nissan s'est déroulée la guéoula d'Egypte, de même dans le futur c'est en Nissan qu'aura lieu la guéoula finale.
Ainsi, le mois de Nissan est le mois de la guéoula.

Cependant, la notion de guéoula ne fait pas uniquement allusion au fait d'acquérir une liberté physique, mais également à une guéoula juive spirituelle et à la capacité de se libérer de l'emprise du yétser ara.
Puisque Nissan est le 1er mois de l'année, cela donne à chacun l'opportunité de se renforcer et de renouveler sa relation avec Hachem et la Torah.
[Rabbi 'Haïm Stein - roch yéchiva de Telshe]

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-> Le midrach (Chémot rabba 15) enseigne : "Lorsque Hachem a choisi Son monde, Il y fixa des raché ‘hodachim (têtes de mois) et des années ; et lorsqu’Il choisit Yaakov et ses enfants, Il y fixa le roch ‘hodech de la Délivrance dans lequel (au cours du mois) Israël a été délivré d’Egypte et dans laquelle plus tard il sera délivré, comme il est dit : ‘Comme aux jours où tu sortis d’Egypte, Je lui ferai voir des merveilles’ (Mi'ha 7,15)".

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-> b'h, voir également : le mois de Nissan - fêter l'inauguration du 3e Temple : https://todahm.com/2022/05/18/le-mois-de-nissan-feter-linauguration-du-3e-temple

Les jours de Nissan sont des jours de repentir, comme Tichri.
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan - 2e tome - Torah 4,6-9]

Pessa’h = un accélérateur du machia’h

+ Le Séder de Pessa'h = un accélérateur de la venue du machia'h :

-> Chaque nuit du Séder de Pessa'h rapproche l'arrivée du machia'h.
La venue du machia'h est un processus. L'exil (galout) a plusieurs épaisses "couches d'impureté" qui ont besoin d'être "coupées" afin que la guéoula puisse arriver.
Cela est semblable au fait de découper un morceau de viande. Il ne peut pas l'être en un seul mouvement, on doit faire plusieurs fois des allers-retours avec le couteau afin de pour le couper complètement.

Chaque année, pendant la nuit du Séder de Pessa'h, c'est comme si on faisait une autre entaille dans la viande et la coupure devient plus profonde.
Au final, nous couperons tout et le machia'h viendra.
C'est pour cela que chaque année, le Séder de Pessa'h se termine par les mots : "léShana aba'a béYérouchalayim" (à l'année prochaine à Jérusalem [avec le Temple reconstruit]) : nous affirmons qu'avec l'entaille de cette année dans la gualout, nous sommes pratiquement arrivés à obtenir le machia'h.
[d'après le Ram'hal - maamar haa'Hokhma - Inyan Séder lél Pessa'h]

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-> Le midrach (Téhilim 18) dit que le machia'h et Eliyahou "grandissent" pendant la nuit du Séder de Pessa'h.
Cela signifie que la réelle "venue du machia'h" est une réalité en constante évolution qui se développe par étapes, dans le temps.

-> Dans la Amida, nous disons : "oumévi go'él livné vénéhem" (Il amène le sauveur aux enfants de leurs enfants [des Patriarches]).
Pourquoi le terme "Il amène" (oumévi) est-il au présent? N'aurait-il pas été plus approprié d'employer : "Il amènera le sauveur"?
Selon de nombreux commentateurs, cela témoigne du fait que la guéoula est un processus permanent, qu'elle se développe par étapes.

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-> Le rav Moché David Valle cite le Ram'hal ci-dessus, affirmant qu'à chaque Pessa'h, Hachem rapproche le machia'h encore davantage.
C'est un processus sur plusieurs années, faisant que chaque Pessa'h rapproche automatiquement la guéoula.

Le rav Valle ajoute : les préparations pour la guéoula se passent principalement au Ciel. Ainsi, nous ne pouvons pas voir ce que nous sommes en train d'accomplir dans le processus de la guéoula.
Ce n'est qu'à la fin, une fois que la guéoula sera apparue, qu'on pourra prendre conscience de tout ce qui a pu être fait.
Il est possible qu'au Ciel les préparations pour la venue du machia'h se terminent en Nissan ou Tichri, mais ensuite que le machia'h ne se révèlera à nous qu'ensuite. Et c'est pour cela qu'on doit l'attendre à tout moment (a'haké lo bé'hol yom chéyavo), il peut arriver d'une façon soudaine (pitom), inattendue pour notre intellect.

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-> En se basant sur le Gaon de Vilna, le 'Hafets 'Haïm explique que l'exil (galout) est comparé à une grossesse, et la guéoula à une naissance.
Le moment fixé pour que l'exil se termine est comme la date prévue pour une naissance.
De même qu'un bébé peut naître quelques semaines avant ou après la date prévue, l'exil peut se terminer à n'importe quel moment dans un délai raisonnable autour de son moment de fin fixé.
Ainsi, la guéoula qui est comparée à une naissance, est un processus d'une durée indéterminée.

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-> Selon la guémara (Sanhédrin 97a) : "Le monde a une duré de 6 000 ans : 2 000 années de tohou (de vide, de chaos), [ensuite] 2 000 années de Torah, et [enfin] 2 000 années qui sont la période [de l'arrivée] du machia'h (yémot hamachia'h)."

=> Il en découle que depuis 1 782 ans nous sommes engagés dans cette période de l'arrivée du machia'h.

[plus on avance dans le temps, plus nos Sages disent que la guéoula devient une réalité encore plus tangible.
Le 'Hafets 'Haïm a écrit qu'à son époque on était déjà entré dans l'ère de : "ikvéta déMechikha" (on entend les pas du machia'h qui arrive).
Le rav 'Haïm Kanievsky enseigne qu'on est actuellement arrivé à une partie bien plus avancée de cette ère (ikvéta déMechikha), on est déjà dans le : "keits mégoulé" (ex: les signes annoncées il y a des milliers d'années, se sont accomplis).

Un exemple de cela est dans la guémara (Sanhédrin 98a) : "Rabbi Abba a dit : Il n’y a pas de signe de la fin des Temps plus évident ('Kéts Mégoulé' - קץ מגולה) que ce verset : ‘Et vous, montagnes d’Israël, vous donnerez vos branches et vous porterez vos fruits pour Mon Peuple Israël, car ils sont près de revenir’ (Yé'hezkiel 36,8)."
Rachi commente : Lorsque la terre d’Israël donnera ses fruits avec générosité alors la fin des temps sera proche". ]

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-> Le temps de la guéoula :
La Torah raconte qu'Avraham et Lot ont tous deux mangé des matzot à Pessa'h (voir Bereishis
19:3 avec Rachi, et Rabbeinu Bachya sur Bereishis 18:8). Cela semble étrange.
La Torah nous dit que nous mangeons des matsot pour commémorer les événements qui se sont produits lors de la sortie d'Égypte, quelques centaines d'années plus tard (Bo 13,8 avec Rachi).
Pourquoi mangeaient-ils des matsot? Que commémoraient-ils?

En réalité, le pouvoir de la rédemption a été imprégné dans les jours de Pessah depuis le temps de la création et n'a porté ses fruits d'une manière si immensément reconnaissable que lors de la rédemption du peuple juif d'Égypte.
Avraham et Lot ont ressenti l'énergie intrinsèque de la libération au cours de ces journées. Ils savaient que la force intrinsèque de l'époque était la liberté et que manger de la matsa en était l'expression.
Il convient de noter que le 15 Nissan est une période de libération et que c'est pour cette raison que la sortie d'Egypte a eu lieu ce jour-là, et non l'inverse.

Cela ne se limite pas à ce qui s'est passé à Pessa'h, explique rav Eliyahou Dessler (Mikhtav méEliyahou - vol.1), mais chaque fête a son propre pouvoir spirituel. En fait, le rav Dessler explique qu'il n'est pas exact de dire que le temps passe à côté de nous, mais plutôt que c'est nous qui passons à côté du temps.
Cela signifie que le temps fonctionne comme une bobine qui se déplace vers le haut, chaque année formant une nouvelle courbe dans la bobine. La force spirituelle intégrée à chaque période est la même que celle dont nous faisons l'expérience chaque année.
Par conséquent, lorsque nous vivons Pessah, nous faisons l'expérience de la même force de liberté que le peuple juif a connue à l'époque.

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-> Le mot matsa (מצה) avec les lettres écrites pleinement (bémilouï) : מם צדי הא , a pour valeur numérique 190, celle du mot : "kéts" (קץ - la "fin" de l’exil).
[si l'on réalise les mitsvot liées à la matsa, comme il faut, alors on peut être méritant de voir la guéoula. ]
[Ora'h 'Haïm ]

+ "Hachem nous sortit d'Egypte, non par l'intermédiaire d'un ange, non par l'intermédiaire d'un saraf, et non par l'intermédiaire d'un émissaire, mais seulement par Son intervention personnelle, comme il est dit : Je passerai dans le pays d'Egypte cette nuit-là ... Moi et non un ange, et Je frapperai toute la terre d'Egypte, Moi et non un saraf" (Haggada de Pessa'h)

-> Le Maguid de Koznitz rapporte une explication du Arizal.
Il explique que la sortie d'Egypte ne pouvait avoir lieu uniquement que par l'intervention directe d'Hachem et non pas par l'intermédiaire d'un ange ou d'un saraf (créature céleste la plus élevée), car l'impureté de l'Egypte était si puissante que si un ange y était descendu, il aurait été englouti dans l'impureté de la klipa (force d'impureté) égyptienne.

Le Maguid de Koznitz souligne la grandeur des âmes du peuple juif qui restèrent 210 ans exilés en Egypte, source de l'impureté sur la terre, et qui réussirent à en sortir, épreuve à laquelle les anges et les créateurs célestes les plus élevées (sérafim) n'avaient pas la capacité d'y rester même pour une courte durée, sans y être retenus prisonniers pour toujours.

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[le corps de l'homme fait de matière est beaucoup moins élevé qu'une créature spirituelle tel un ange de service qui vit dans les mondes supérieurs, mais en ce qui concerne l'âme d'un juif, elle donne à ce dernier la capacité d'atteindre des niveaux spirituels auxquels les anges n'ont pas accès.
D'ailleurs, c'est pourquoi lorsque Moché s'éleva au Ciel pour recevoir la Torah, il dit aux anges : "Etes-vous descendu en Egypte? Avez-vous été asservis par Pharaon? Pourquoi la Torah resterait-elle parmi vous?" (guémara Shabbath 88b ; Sanhédrin 38b).
Moché a démontré aux anges la grandeur des âmes juives et ainsi il convenait de transmettre la Torah au peuple juif et non aux anges de service.]

[combien nous devons nous réjouir du fait d'être une créature aussi élevée, et agir en responsabilité.
Combien nous devons éviter de désespérer, de nous sous évaluer (comme le yétser ara nous y incite), car nous avons toujours des capacités largement supérieures aux anges les plus élevés.
C'est pour cela qu'on rappelle aussi souvent la sortie d'Egypte, pour toujours renforcer en nous le fait que Hachem nous aime infiniment plus que tout, et qu'Il nous a doté d'une âme nous rendant supérieur à tout (les anges, les non-juifs, ...)]

-> On peut citer par exemple :
"Chaque juif est important et cher aux yeux d'Hachem, comme il est dit : "Mon fils, Mon aîné Israël" (béni békhori Israël).
Pour Hachem, si un seul de Ses fils souffre, c'est comme si le monde entier souffrait, car chacun de Ses enfants est un monde entier et unique."
[rav Yaakov Neuman - Darké Moussar
- expliquant les paroles de Rava - guémara Baba Métsia 61b]

La Torah a été donnée au mont Sinaï, qui est aussi connu sous les noms de : "Har Paran" et "Har 'Horev".
Les premières lettres de ces 3 noms (Paran Sinaï 'Horev - פארן סיני חורב) forment le mot : Pessa'h (פסח).
Cela nous enseigne que tout l'objectif de la sortie d'Egypte était de recevoir la Torah au mont Sinaï.
['Hodech ha'Aviv - p.55]

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-> Lorsque l'on écrit pleinement les lettres du mot Pessa'h (פסח), on a : 85= פה (Pé) et 120= סמך (samé'h) et ainsi que 408= חת (tét), soit un total de : 613, qui est le nombre de mitsvot dans la Torah.
Cela montre également que le point de Pessa'h est d'accepter la Torah sur nous-même.
[Panim Yafot - Bo]

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-> "Il n’est d’homme libre que celui qui se consacre à l’étude de la Torah" (Pirké Avot 6,2)

Le Méiri de commenter : "La Torah est une source de liberté qui permet à l'homme d'être fidèle à lui même et à son âme divine, d'être libre de pouvoir vivre en harmonie avec sa véritable intériorité.
A défaut de cela, il est esclave de ses passions, des mœurs de la société, ..."

Le Ramban, dans une lettre à son fils, écrit : "Soumets ton corps à ton âme, car d'une telle soumission naît la liberté dans ce monde et dans le monde futur".

+ En infligeant un terrible esclavage aux Bné Israël, les égyptiens avaient l'intention de causer de la peine à Hachem.
Puisque nous savons que dans toutes les détresses que les Bné Israël peuvent traverser, Hachem en ressent la souffrance comme si c'était la Sienne, ainsi les égyptiens avaient l'intention d'infliger de la douleur à Hachem.
[imaginons la scène : lorsque les égyptiens frappaient les juifs, en réalité à leurs yeux c'est comme s'ils frappaient directement Hachem! Chaque souffrance que ressent un juif, Hachem également la ressent! Plus un juif croulait sous la douleur, plus les égyptiens étaient content car ainsi ils espéraient faire mal à Hachem! ]

C'est le sens de "afin de L'accabler de leur dure labeur" (léma'an anoto bésivlotam - Chémot 1,11).
En vérité, cette conscience de la souffrance d'Hachem (si l'on peut dire), était le plus douloureux pour les juifs, et c'est cela qui les a poussés à crier à Hachem de mettre un terme à leur esclavage.
[Imré Noam]

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[l'esclavage était tellement atroce qu'ils étaient obligés d'en arriver à souffrir, mais malgré cela ils souffraient encore davantage du fait que cela causait des souffrances à Hachem.
On doit essayer de s'inspirer de nos ancêtres, en évitant de souffrir inutilement pour la moindre petite chose (évitant ainsi des souffrances inutiles à Hachem), et en demandant d'être sauvés de nos difficultés non pas pour nous mais pour Hachem, car nous ne voulons pas causer de douleur à D. à cause de la nôtre!
("Tu aimeras Hachem ton D. de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton pouvoir" - Vaét'hanan 6,5).

On doit apprendre des égyptiens qu'à chaque fois que nous causons une souffrance à un juif, c'est comme si nous causions cette souffrance à Hachem!]

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-> b'h, également sur cette notion de souffrance d'Hachem : https://todahm.com/2016/08/22/quand-je-souffre-mon-papa-hachem-souffre-encore-plus-que-moi

+ Les juifs en Egypte sont descendus jusqu'au 49e niveau d'impureté, et devaient être sauvés en urgence.
En effet, s'ils étaient restés un instant supplémentaire ils auraient atteint le 50e et plus bas niveau d'impureté, qui aurait été pour eux un point de non retour.
C'est pourquoi ils ont été délivrés avant qu'ils ne tombent à un tel niveau.

Cependant, cela était valable avant de recevoir la Torah [au mont Sinaï].
Avant que la Torah ne soit donnée, il existait cette notion de point de non retour. [si on descendait trop bas dans l'impureté, alors on ne pouvait absolument plus remonter, c'était terminé pour nous!]
Cependant, depuis que la Torah a été donné, cela n'existe plus. Même quelqu'un qui est tombé au plus bas niveau d'impureté possible (le 50e), il lui sera toujours possible de revenir à ses racines [pures et saintes] par la force de la Torah.
Etudier la Torah et s'attacher à la Torah peut transformer même le plus grand racha en un tsadik.
[à ce sujet, b'h, voir aussi le Ohr ha'Haïm haKadoch & Eglé Tal : https://todahm.com/2020/03/23/etre-kadoch-grace-a-la-torah ]

C'est pourquoi dans la Haggada de Pessa'h, juste avant de parler des 4 enfants, dont le racha, nous disons : "béni soit Hachem qui a donné la Torah à Son peuple Israël" (barou'h chénatan Torah léamo Israël) = en effet, par le biais de la Torah même l'enfant racha peut revenir.
[Divré Yoël]

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[ceci est un message d'espoir fondamental. Depuis le don de la Torah, un juif ne doit jamais désespérer, car même dans nos moments les plus bas, on doit savoir qu'avec la Torah (et téchouva) on peut tout réparer et montrer très très haut. ]

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+ La sortie d'Egypte & le 50e niveau d'impureté :

-> Le Bné Yissa'har enseigne que les 4/5e des Bné Israël ne quittèrent pas l'Egypte et périrent durant la plaie de l'obscurité, car ils avaient malheureusement atteint le 50e degré d'impureté.

-> Rabbi Chimchon d'Ostropoli dit que la raison essentielle du refus de l'ange d'Egypte de laisser sortir le peuple d'Israël était que les Bné Israël n'avaient pas achevé leurs années d'esclavages en Egypte. En effet, la faute de la vente de Yossef par les 10 tribus, altéra le Nom d'Hachem (יהוה) dont la guématria est de 26.
S'il en était ainsi, les Bné Israël devaient donc rester en Egypte : 26*10 = 260 ans.
Lorsqu'Hachem envoya Moché libérer le peuple juif d'Egypte, après "seulement" 210 ans, il leur restait encore 50 années d'esclavage à réaliser en Egypte. Ainsi, l'ange de l'Egypte pensa pouvoir empêcher Israël de sortir en leur faisant atteindre la 50e porte d'impureté, causant une dégradation telle qu'ils ne puissent plus jamais sortir d'exil.
[Rachi (Béchala'h 14,10) rapporte qu'à la mer Rouge les Bné Israël aperçurent l'ange de l'Egypte venir du ciel pour aider les égyptiens.
Le rabbi Chimchon d'Ostropoli donne l'explication suivante : lors de la vente de Yossef, les tribus endommagèrent le Nom divin אהיה et non pas le Nom יהוה. Il y a eu 9 frères (tous sauf Réouven et Binyamin), ainsi que la Présence Divine qui s'associa à la vente.
Ainsi, les accusations de l'ange directeur de la nation égyptienne n'eurent pas d'emprise puisqu'il s'était trompé sur le dommage causé aux lettres du Nom divin. [évitant leur descente au 50e niveau d'impureté!]
Or : 10 * 21 (אהיה) = 210, le nombre d'années que passèrent précisément les juifs en Egypte pour réparer et expier la faute de la vente de Yossef.]

-> Pharaon se fit accompagner par les plus grands sorciers de son pays lorsqu'il partit à la poursuite des Bné Israël. Il prit également avec lui toutes les forces d'impureté, les démons des mondes supérieurs, ainsi que l'ange directeur de la nation d'Egypte.
Ainsi, les 600 chars étaient composés de forces terrestres mais également de forces célestes.
[rav Yissa'har Chmouëli Beniahou]

-> Lorsque les Bné Israël se retrouvèrent face à la mer Rouge, un grand danger spirituel planait au-dessus d'eux.
Nous trouvons une allusion à cela dans les mots : "yam souf" (mer Rouge - ים סוף), le mot "yam" (mer - ים) a une valeur numérique de 50 tandis que le terme סוף (sof) signifie littéralement "la fin".
Ainsi, cette mer est appelée "yam souf" (ים סוף), car la 50e porte est la dernière.
Il ne se trouve pas de niveau inférieur à celui-ci. Les égyptiens voulurent noyer Israël dans la mer afin qu'il n'y ait plus aucune réparation possible.

-> On peut ajouter que le mot "Egypte" (mitsraïm - מצרים) est composé des mêmes lettres que les termes מצר (métser - limite) et ים (valeur de 50). Si les égyptiens avaient réussi à enfouir les Bné Israël au 50e niveau d'impureté, il n'aurait plus été possible de dire : "Yaakov n'est pas mort" (guémara Taanit 5b) : car aucun enfant n'aurait suivi son chemin dans la sainteté.

Ainsi, les égyptiens souhaitèrent noyer le peuple d'Israël dans la mer (ים), qui sont les initiales de "Yaakov est mort" (Yaakov mét - יעקב מת).
Cependant Hachem fendit la mer (ים) afin d'introduire entre ces 2 lettres, le Nom divin : "El" (אל).
["Il [Yaakov] l'appela El, le D. d'Israël" (Vayichla'h 33,20)]
On a alors les lettres : יאלם, qui sont les initiales de : "Yaakov avinou lo mét" (Yaakov avinou n'est pas mort).
C'est une allusion au fait que Yaakov n'est pas mort, et c'est précisément par le Nom Divin El (אל) que les Bné Israël furent délivrés d'Egypte.
[d'après le rav Pin'has Friedman - Shvilei Pinhas]

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-> "Il prit 600 chars de choix ainsi que tous les chars de l'Egypte" (Béchala'h 14,7)

=> Si Pharaon avait pris avec lui tous les chars de l'Egypte, pourquoi préciser qu'il avait pris 600 chars de choix?

-> En fait, nos Sages disent que Pharaon avait décrété de jeter les nouveaux nés hébreux dans le Nil, car il savait qu'Hachem juge "mesure pour mesure". Pharaon pensait qu'Il ne pourrait être puni par l'eau étant donné que depuis le déluge, Hachem avait déjà promis qu'Il n'enverrait plus jamais de déluge. Mais Hachem trouva le moyen de punir les égyptiens en les noyant dans la mer des joncs. Alors, comment comprendre que Pharaon se soit lancé à la poursuite des enfants d'Israel en direction de la mer? Pourquoi n'a-t-il pas réalisé qu'Hachem cherchait peut-être à le punir en noyant son armée dans la mer?

En fait, le miracle de l'ouverture de la mer s'est opéré par le Nom d'Hachem composé de 72 Noms, chaque Nom composé lui-même de 3 lettres. Ce qui fait un total de 216 lettres. Ce Nom ressort des lettres des 3 versets figurant avant l'ouverture de la mer (chacun de ces 3 versets contenant 72 lettres). Pharaon avait compris cela et il prit avec lui une force d'impureté composée aussi de 216 forces, pour lutter et vaincre son pendant dans la sainteté. Il pensait qu'il serait ainsi protégé et se permit de poursuivre les Hébreux vers la mer, sans crainte.

Tel est le sens profond du verset : "Il prit 600 (שש מאות) chars (רכב) de choix (בחור)", que l'on peut aussi traduire par : "Il prit 6 des lettres (שש מ-אות) du mot רכב (char - de valeur numérique 222)".
Quand on prend (on retire) 6 de 222, il reste 216, valeur numérique du mot בחור (de choix). Cela vient dire qu'il prit avec lui ces 216 forces d'impureté pour se mesurer contre la force de la sainteté du Nom de 216 lettres, laquelle allait opérer l'ouverture de la mer.
Parallèlement à cela, il a aussi pris tous les chars d'Égypte, au sens matériel. Mais Hachem, dans Sa Grandeur, a saboté son plan et a fait que sur ces 216 forces qu'il comptait prendre, qu'il en oublie une et n'en prit que 215. De ce fait, il n'avait plus de protection et c'est ainsi que toute son armée fut submergée par la mer.
C'est le sens du verset : "Les chars de Pharaon et son armée, Il jeta (ירה) dans la mer". La valeur numérique de ירה étant de 215.
[Arizal]

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-> "Le cheval et son cavalier, Il projeta dans la mer" (Béchala'h 15,2)

Dans l'un des versets qui précède l'ouverture de la mer, il est écrit : "Les Bné Israël levèrent les yeux et virent l'Égypte qui voyageait derrière eux et ils eurent très peur" (Béchala'h 14,10).
Nos Sages expliquent que ce verset ne dit pas : "Ils virent les égyptiens" mais "l'Égypte". Cela évoque l'ange protecteur de l'Égypte. Les Hébreux levèrent les yeux au ciel et virent que cet ange voyageait et accourait au secours de son peuple égyptien. C'est pour cela que les Hébreux eurent très peur.

Nos Sages disent aussi que lorsque Hachem décide d'anéantir une nation, il annihile d'abord son ange protecteur dans le ciel, et le peuple en vient ainsi à disparaître. Il en fut de même pour cet ange responsable de l'Égypte, qui fut anéanti au moment de l'ouverture de la mer.
C'est ainsi qu'il est dit : "Hachem fait la guerre à l'Egypte", allusion à cet ange qu'Hachem combattit en-haut.

Ainsi, après l'ouverture de la mer : "Israel vit l'Egypte, mort sur le bord de la mer", il s'agit encore de cette ange protecteur de l'Egypte.
Le livre Karnaïm dit que cet ange se nommait Sorev (סורב), ce qui veut dire "refuser". Ainsi, l'Egypte a toujours refusé de libérer Israel, malgré les plaies et les avertissements d'Hachem. De plus, le mot סורב peut aussi se lire בו סר (Bo Sar), c'est-à-dire "en lui סר (terme ayant la valeur numérique 260)" [בו = en lui]. Car l'Egypte, dans son impureté, a entaché les 10 manifestations du Nom Divin de valeur numérique 26, soit en tout, 260.
C'est pour cela que lorsque Hachem s'était révélé à Moché dans le buisson ardent, il est écrit : "Hachem vit qu'il
(Moché) s'était écarté (סר) pour voir". Hachem perçut que Moché avait vu ce dégât provoqué par l'Egypte, entachant
ces 10 manifestations du Saint Nom.
Lorsque les égyptiens furent noyés, il est dit : "Le cheval et son cavalier, Il projeta dans la mer (סוס ורוכבו רמה בים)". Les initiales qui composent cette phrase forme le mot סורב (Sorev). Car l'armée égyptienne périt dans la mer une fois que cet ange fut anéanti.
[rabbi Chimchon d'Ostropoli]

Au Séder de Pessa'h, nous devons nous accouder (c'est-à-dire avoir tout notre poids qui repose sur un point : notre coude), et par cela nous attestons que dans notre vie nous n'avons personne sur qui nous appuyer si ce n'est papa Hachem (ein lanou al mi lé'ichahen éla avinou chébachamayim).
[Séder haAroukh 2,55]