Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 
+ "A chaque génération, tout homme a l'obligation de se considérer comme étant lui-même sorti d'Egypte" (Haggada de Pessa'h)
-> Le 'Hida (Batei haNéféch) de nous expliquer :
"Cela signifie qu'il ne suffit pas de se réjouir en son cœur et dans son imagination d'être en train de quitter l'Egypte.
Mais on doit extérioriser son allégresse et afficher son bonheur, afin que ceux qui nous entourent se rendent compte de ce que nous ressentons, et qu'ils sachent que tous nos gestes, pendant cette soirée, ne font qu'exprimer notre gratitude envers D.
[...]
Nous devons, par les mots, mais aussi par les mouvements de notre corps et par notre physionomie, donner à autrui l'impression que nous sommes vraiment en train de quitter l'esclavage et de nous libérer."

-> A quoi cela nous avance-t-il de nous considérer comme étant nous-même sortis d'Egypte?

Le Netsiv de Volozhin de répondre :
"Si nous tentons de nous représenter tous les miracles et les événements prodigieux vécus par nos ancêtres quand ils ont quitté ce pays, nous en éprouverons d'autant plus de reconnaissance.
Notre cœur s'en trouvera purifié, ce qui nous préparera pour la véritable finalité de la sortie d'Egypte : l'acceptation de la Torah.
Avec joie et amour, nous assumerons alors tous ses commandements, de même que nos ancêtres ont accepté la Torah sur le mont Sinaï, et cela sans réserve."

L’amour de la mitsva/matsa …

+ L'amour de la mitsva/matsa ...

-> "Le peuple porta sa pâte avant qu'elle fût levée, attachés à leurs vêtements sur leurs épaules"  (Chémot - Bo 12,34)

-> "Sur leurs épaules, bien qu'ils aient eu beaucoup d'animaux de bât (servant au transport de leurs biens), manifestant ainsi leur amour pour les mitsvot"
(la Mekhilta sur ce verset)

-> Le Rav Réouven Melamed (Mélits Yochèr) nous enseigne :
Nous savons que les enfants d'Israël ont quitté l'Egypte "avec de grandes richesses" (Béréchit - Lé'h Lé'ha 15,14), constituées par de l'or et de l'argent.
Ils ont pourtant chargé ces biens matériels sur leurs animaux, et ont pris sur leurs propres épaules les restes de matsa et de maror (de la nuit du Séder) .
Ces simples "restes" de mitsvot leur étaient plus précieux que l'argent et l'or!

De même que nous devons chérir toute occasion d'observer une mitsva, nous devons aussi porter dans nos cœurs tout objet qui a été utilisé pour l'une d'elles, même si elle a déjà été accomplie.

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-> La michna Béroura (477,5) rapporte le témoignage suivant du Chla haKadoch :
"Parmi des êtres en quête d'élévation spirituelle, j'en a vu qui embrassaient les matsot et le maror ... et ce parce que les mitsvot leurs sont très chères.
Heureux celui sert son Créateur dans la joie!"

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-> Le rav Schechter enseigne que les vêtements que les juifs ont pu prendre aux égyptiens pouvaient négativement les affecter, puisque provenant d'un environnement rempli d'impuretés, d'immoralités. Comment éviter que cela ne déteindre sur eux?

Le midrach Tan'houma rapporte que les juifs possédaient tous de très nombreux animaux. Bien qu'ils pouvaient les utiliser pour porter la matsa, ils ont témoigné de l'amour pour la mitsva en les porter sur leurs épaules.
En utilisant les habits égyptiens pour emballer les matsot, les impliquant dans la mitsva, cela a permis d'élever ces vêtements, retirant leur impact négatif, et les rendant utilisables pour la suite.

Le 'Hizkouni affirme que les juifs désiraient les luxueux vêtements des égyptiens afin de pouvoir les revêtir en l'honneur des jours de fête (Yom Tov).
Rabbénou miBarténoura ajoute que c'était peu être afin d'être mieux habillés lors du don de la Torah.
[les habits les plus impudiques, car trop courts, étaient donnés aux enfants.]

Se préparer seul

+ Se préparer seul :

-> La préparation de Pessa'h demande beaucoup de travail, comme nettoyer toute la maison, faire les courses, cuisiner, ... Les juifs du monde entier s'acquittent volontiers de cette tâche par eux-mêmes, sans compter sur les autres.

Le Ktav Sofer explique que c'est la question du fils racha. Il demande : "Que représente ce travail pour toi?" = pourquoi fais-tu tout ce travail tout seul? Pourquoi accomplis-tu des tâches aussi pénibles que l'abattage et la cuisson du Korban Pessa'h? Pourquoi n'embauches-tu pas des ouvriers pour le faire à ta place?

Nous lui répondons que nous offrons le Korban Pessa'h à Hachem pour avoir sauté les maisons juives en Egypte. Nous lui disons qu'Hachem a également accompli ce travail Lui-même, pour ainsi dire, lorsqu'Il a tué les premiers-nés égyptiens et sauté les maisons juives, même si ce travail aurait pu être fait par un ange.

De même qu'Hachem a agi en s'impliquant personnellement en signe d'amour pour nous, de même nous l'imitons et préparons Pessa'h [globalement] nous-mêmes en signe d'amour pour Lui.

Pour faire de la matsa, il faut travailler dur et vite, sinon elle se transformera en 'hamets.
La mitsva de manger de la matsa nous apprend à servir Hachem avec rapidité et zèle.
Ainsi, le hamets et la matsa nous enseignent l'humilité (anava - ענוה) et l'alacrité (zérizout - זריזות), dont l'acronyme est עז (oz - puissance).
"Donnez de la force (oz) à Hachem" (Téhilim 68,35) = utilisez l'humilité et l'alacrité dans le service d'Hachem.
[Ben Ich 'Haï - Ben Ich 'Hayil 3, haGadol 4]

La nuit de la sortie d'Egypte, la voix de Pharaon a été entendue dans toute l'Égypte lorsqu'il a déclaré : "Levez-vous et quittez mon peuple. Jusqu'à présent, vous étiez les serviteurs de Pharaon ; à partir de maintenant, vous êtes les serviteurs d'Hachem".
[guémara Yérouchalmi Pessa'him 5:5]

-> "Je suis Hachem, ton D., qui t'ai fait monter du pays d'Egypte. Ouvre grand ta bouche et je la remplirai" (Téhilim 81,11).

Le Ibn Ezra commente : "Lorsque quelqu'un croit qu'Hachem est Celui qui l'a fait sortir d'Egypte, il pourra alors ouvrir grand la bouche et demander tout ce qu'il veut. Peu importe ce qu'il demande, cela lui sera certainement donné."

[un croyant recevra ce qu'il demande! ]

"Il est évident et connu devant Toi [D.] que notre volonté est d'accomplir la Tienne.
Mais qui m'en empêche?

Le levain de la pâte [le yétser ara] et l'asservissement aux nations."

[guémara Béra'hot 17a]

En réalité, la descente des Bné Israël en Egypte ne faisait pas partie du décret initial de la Brit ben HaBétarim. Il s'agit plutôt du résultat de la vente en esclavage de leur frère Yossef, après quoi il a été emmené en Egypte.
Sans cette faute, ils auraient pu accomplir leur décret d'exil dans un endroit moins répugnant.
[ rabbi Yaakov Abou'hatséra - Dorech Tov ]

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-> Le Yalkout 'hadach (Erekh Galout 12-14) écrit :
"L'exil des égyptiens a été causé par leur faute de vente de Yossef, qui n'a pas vu son père pendant 22 ans.
Cela a entraîné 22 ans d'exil pour chacun des 10 frères qui ont participé à sa vente (Réouven était absent lorsque les autres frères l'ont vendu).
Ainsi, l'exil aurait dû durer 220 ans. Cependant, comme chacun des 10 frères est mort dans un pays impur, ce qui leur a causé de grandes souffrances, cela a soustrait 10 ans à leur exil, ce qui laisse 210 ans."

+ "Voici (Vé'hi) ce qui a soutenu nos pères et nous ! "

Ce très beau passage (Vé'hi shé'amda) commence par : "voici" (vé'hi) pour désigner ce qui a soutenu nos parents et nous-même.
Mais à quoi cela fait-il référence?
Quel est le secret contenu dans ce mot?

Le mot "Vé'hi" (והיא) est l'acronyme de :
-> vav (ו) = renvoie aux 6 sections de la Michna ;
-> hé (ה) = renvoie au 5 livres de la Torah ;
-> youd (י) = renvoie aux 10 Commandements ;
-> aleph (א) = renvoie à D., l'Unique

=> Par le mérite d'étudier la Torah, d'observer les mitsvot, et de croire en D., nous avons survécu à toutes les nations qui ont essayé de nous détruire.

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-> Hachem a promis à Avraham que :
- la présence divine sera toujours avec ses descendants, les protégeant de leurs ennemis [selon le Iyoun Téfila] ;
- Il ne permettra jamais à nos ennemis de s'unir tous ensemble contre nous. [selon le Sfat Emet]

-> Selon la guémara (Pessa'him 87b), le fait d'être en exil parmi les nations, est un acte de bonté et de miséricorde de Hachem, car si on serait tous réunis en une seule localisation, nos ennemis pourraient alors se débarrasser de nous en une fois.

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-> Nous lisons dans la Haggada, le soir de Pessa’h : "Et c’est elle qui a soutenu (Véhi Ché’amda - והיא שעמדה) nos ancêtres et qui nous soutient nous-mêmes. Car ce n’est pas un seul qui s’est levé contre nous ; à chaque génération nos ennemis se dressent contre nous pour nous exterminer, mais Hachem nous délivre de leurs mains".

L’expression indéterminée : "Et c’est elle" (Véhi - והיא), suggère différents commentaires, parmi lesquels :
1°/ "Et c’est elle" (Véhi - והיא) ; il s’agit de la promesse divine contenue dans l’alliance "entre les morceaux" (ברית בין הבתרים ) (voir Lé'h Lé'ha 15,12-15), dont il est question dans le paragraphe précédent de la Haggada).
Cette même promesse continue à nous protéger et à nous favoriser sans cesse en toutes sortes de persécutions, car lors du pacte "entre les morceaux", Abraham prit connaissance de tous les exils de notre Peuple.
Ainsi, lorsque D. lui promit de juger ses persécuteurs, Il se référait aussi bien à l’exil d’Egypte qu’aux autres exils et toutes les souffrances que notre Peuple devait endurer parmi les Nations du Monde. [Méam Loez]

2°/ La valeur numérique des mots : והיא שעמדה (Véhi Chéamda - Et c’est elle qui a soutenu) est de 441, la valeur numérique du mot : émet (vérité - אמת).
Le Zohar enseigne que les 4 mentions du mot "émet", dans la bénédiction qui suit le Shéma du matin (émet véyatsiv ...), font référence aux "quatre langages de Délivrance" de l’Exil d’Egypte.
["Je vous sortirai" (וְהוֹצֵאתִי - VéHotséti) ; "Je vous délivrera" (וְהִצַּלְתִּי - VéHitsalti) ; "Je vous affranchirai" (וְגָאַלְתִּי - VéGaalti) ; "Je vous prendrai" (וְלָקַחְתִּי - VéLaka’hti) (Chémot 6, 6-7)], tandis que les 4 "émet" mentionnés dans le paragraphe suivant (commençant par "ézrat avoténou") font référence aux 4 Délivrances relatives aux 4 Royaumes qui asservirent Israël dans son histoire (Bavel, Perse, Grèce et Edom).
Ainsi, la promesse de Délivrance faite à Avraham (et renouvelée aux autres Patriarches) s’est-elle maintenue et se maintiendra jusqu’à la fin des Temps ("Et elle s’est maintenue [והיא שעמדה - Véhi Chéamda] pour nos ancêtres et pour nous-mêmes") dans tous les autres exils.

3°/ "Et c’est elle" (Véhi - והיא) désigne la Chékhina (la Présence Divine) qui est également en Exil avec le Peuple juif et le soutient dans ses épreuves [nous levons la 2e coupe de vin lorsque nous récitons ce texte de louange, car celle-ci "koss chel brakha" (כוס של ברכה) symbolise la Chékhina se tenant debout pour nous soutenir et pour affirmer notre promesse de Délivrance – Chlah haKadoch].
Ainsi, Hachem a-t-il annoncé à Yaakov : "Moi-même, Je descendrai avec toi en Égypte ; Moi-même aussi Je t’en ferai remonter" (Vayigach 46,4).

4°/ "Et c’est elle" (Véhi - והיא) désigne la Torah (à noter que והיא a pour valeur numérique 22, comme les 22 lettres de la Torah.
והיא : la lettre "vav" = la lettre 6 correspond aux "Six Ordres de la Michna" (la Thora Orale) ; la lettre "Hé" aux "Cinq ‘Houmachim" (la Thora Ecrite) ; la lettre "Youd" aux "Dix Commandements" (la Révélation Divine) et la lettre "Aleph" à D. (l’Unicité Divine - אלופו של עולם).
=> C’est donc par le mérite de la Torah (qu’ils allaient recevoir) que nos ancêtres ont été Délivrés et c’est par ce même mérite (et particulièrement celui de l’étude) que nous le serons aussi, avec l’anéantissement de nos ennemis et de "grandes richesses".
[d'après un divré Torah - feuillet de la communauté Sarcelles - Tsav 5781]

Illuminons l’obscurité de l’exil …

+ Illuminons l'obscurité de l'exil ...

Juste après le "ma nishtana", nous disons "avadim ayinou ", que nous terminons par : " vé'hol amarbé léssapèr bitsi'at mitsra'im aré zé méchouba'h" (et celui qui fait la narration de la sortie d'Égypte plus longuement est digne de louanges).

Par ailleurs, il est écrit dans la Torah à propos du récit de la sortie d'Egypte : "vé'égadéta lébin'ha" (Et tu le racontera à tes enfants - Chémot 13,8) et le terme : "Haggada" renvoie aussi au fait de faire un récit de ces événements.

Pourquoi n'est-il pas écrit : "vé'hol amarbé lé'aguid" (en place de léssapèr)?
Que vient nous apprendre l'utilisation de ce terme?

Le mot "lessapèr" (raconter) ressemble au mot : saphir.
Ainsi, la Haggada nous apprend que de la même façon que le saphir est une pierre brillante/étincelante, lorsque l'on raconte l'histoire de notre sortie d'Egypte nous éclairons l'obscurité de l'exil.

D'ailleurs, dans le passage suivant la Haggada écrit à propos de nos Sages : "ayou méssapérim bitsi'at mitsraïm kol oto alaïla" (ils discutèrent de la Sortie d'Égypte toute la nuit).

=> Par le fait de raconter (messapérim), on peut illuminer cette nuit obscure de l'exil, à l'image de l'éclat du saphir ...

Par notre récit abondant et enflammé, faisons de cette nuit un feu d'artifice, qui illuminera également toute notre année à venir pour le bien b"h ...

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-> véigadéta lévin'ha = tu le racontera à ton enfant = selon le 'Hatam Sofer, tu dois raconter l'histoire de la sortie d'Egypte d'une telle façon que ton fils aura envie de le raconter à ses enfants.
[si non seulement toi, mais également tes enfants voient ce récit comme étant aussi précieux qu'un saphir, alors ils feront tout pour transmettre avec force cet héritage à leur descendance.
Mais si ce n'est qu'un vulgaire cailloux, une corvée dont nous devons nous débarrasser, alors la transmission risque de cesser, que D. nous en préserve.]

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-> Le 'Hatam Sofer fait également remarquer que le mot : "sipour" (סיפור - histoire) a la même racine que : "saphir", car : en racontant l'histoire de la sortie d'Egypte, une personne s'illumine et son âme est affiné (se débarrassant des impuretés provenant de nos fautes), entraînant qu'elle en devient aussi digne de louanges qu'un précieux saphir.

[=> Au cours du Séder, plus nous racontons l'histoire d'Egypte, plus nous devenons des pierres de plus en plus précieuses.]

['Hatam Sofer al haTorah - intro à Dévarim]

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-> "Le fait de se rappeler de la sortie d'Egypte est une immense ségoula pour faire sortir une personne des profondeurs de l'impureté.
Pour cette raison, la sortie d'Egypte est mentionnée dans la Torah à 50 reprises, en correspondance avec les 50 niveaux d'impureté.
[...]
En se rappelant de la sortie d'Egypte, nous pouvons supprimer les forces d'impureté qui sont en nous, nous libérant de leur emprise."
['Hatam Sofer - Torat Moché (Dévarim p.54)]