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Pourim -> 3 belles leçons sur la prière

+ Pourim -> 3 belles leçons sur la prière :

1°/ Ne compter que sur Hachem :

-> La Guémara (Méguila 15b) rapporte que, lorsqu'Esther pénétra dans la cour intérieure du roi, la Présence Divine qui l'accompagnait jusqu'alors l'abandonna.
Elle s'écria : "Mon D., mon D., pourquoi m'as-tu abandonné" (Téhilim 22,2), peut-être juges-Tu la faute involontaire comme une faute volontaire ou un cas de force majeure comme s'il était prémédité ou bien encore parce que je l'ai appelé ''chien'', comme il est dit : "Sauve ma vie du glaive, ma personne du chien" (Téhilim 22,21)?"
Elle se reprit et l'appela ''lion'', comme il est dit : "Sauve-moi de la gueule du lion." (verset 22).

=> En quoi la manière dont Esther appelle A'hachvéroch est-il important au point que la Présence Divine l'abandonne?

Le Maharcha dévoile le sens profond de cette guémara :
Une personne qui fuit devant un chien ne ressemble pas à celle qui fuit devant un lion :
- dans le premier cas, elle vérifiera la nature du chien en question, elle évaluera sa corpulence, sa force. En fonction de cela, elle décidera de la manière d'y échapper.
- En revanche, face à un lion, elle criera au secours sans chercher à savoir quelles sont sa taille et sa puissance.

Il en est de même de celui qui prie pour échapper à un chien, il ne priera pas du fond du cœur, car il pensera qu'il peut y arriver tout seul.
Tandis que la prière de quelqu'un qui se trouve nez à nez avec un lion sera exprimée avec force de suppliques et de cris pour remuer Ciel et Terre afin d'être épargné des griffes de ce fauve.

Au début, Esther appela A'hachvéroch : ''chien'' parce qu'il lui sembla que la menace avait l'allure d'un chien et qu'elle avait plusieurs ruses à sa disposition pour s'en débarrasser, ce qui lui donna l'impression qu'elle pouvait y échapper par ses propres moyens.
Dès lors, la Présence Divine l'abandonna.

Elle se reprit alors et l'appela : ''lion'', lorsqu'elle comprit qu'elle ne pouvait compter que sur l'aide d'Hachem, et elle ne s'en remit qu'à Lui-Seul.
Elle fut alors sauvée sur le champ, et mérita au cours du festin qui s'ensuivit de faire annuler le décret.
C'est alors que toute la situation se renversa, donnant aux juifs la possibilité de se venger de leurs ennemis.
Ceci pour nous enseigner qu'il n’existe aucun secours en dehors de celui d'Hachem.

[l'idée est que plus nous faisons dépendre notre vie uniquement d'Hachem, alors plus nous mettrons tout notre cœur dans la prière.
En effet, lorsque nous prions une bonne partie de notre cœur est remplie de notre confiance en nos capacités personnelles (ex: c'est bon j'ai un salaire qui tombe chaque mois depuis des années, c'est bon je suis pas bête, c'est bon je possède une maison, de l'argent de côté, ...).
Le plus nous faisons dépendre notre vie d'Hachem (je suis tout seul face à un lion affamé!), alors le plus nous donnons de pouvoir à notre prière!

En ce sens, c'est une raison pour laquelle Esther a invité Haman aux repas. En effet, les juifs étaient confiants car ils avaient Esther dans le palais pour les sauver, donc ils priaient mais pas à 100%.
En réalisant que Esther était si proche d'Haman (l'invitant à festoyer!), ils se sont dit que peut être finalement elle s'était alliée avec lui pour sauver sa vie. Alors, ils n'avaient plus que sur Hachem sur qui compter!]

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-> Le Malbim rapporte le verset de la Méguila où Zérech s'écria : "S'il est de descendance juive ce Mordé'haï devant lequel tu as commencé à tomber, tu ne pourras pas (le vaincre) et tu tomberas davantage devant lui" (Esther 6,13).

=> Le Malbim demande : à priori, il est tout à fait incompréhensible que Zérech s'adressa à Haman, son mari, en des termes aussi décourageants au lieu de l'encourager par un bon conseil.
Comment comprendre ses paroles?

Il répond qu'en fait, elle lui suggéra la chose suivante : "Tu vois bien que tu as commencé à tomber devant lui. La raison en est que Mordé'haï est vêtu d'un cilice et qu’il jeûne, prie et crie vers son D. pour être délivré. Dès lors, tu n'as d'autre alternative que de faire en sorte qu'il cesse de prier en tombant davantage et en te soumettant davantage à lui jusqu'à ce qu'il s'enorgueillisse et qu'il s'arrête de prier et de se repentir. Seulement alors, tu seras en mesure de le vaincre.
Mais tant que tu le combattras, il aura le dessus grâce à sa prière."

Cela montre que si Haman s'était humilié devant Mordé'haï, la prière de ce dernier n'aurait déjà plus été aussi entière en pensant que la délivrance était proche.
Une telle prière n'aurait déjà plus eu la même force, et cela aurait permis à Haman de le vaincre.

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2°/ Ne jamais se décourager de prier :

-> Nos Sages (guémara Méguila 12b) rapportent le verset : "Il était un homme juif dans la ville de Shoushan dont le nom était Mordékhaï Ben Yaïr Ben Chimi Ben Kich" (Esther 2,5), et ils le commentent ainsi : Kich, parce qu'il 'Ekich' (il frappa) aux portes de la miséricorde et qu'elles s'ouvrirent.

A priori, puisque la valeur de Mordé'haï réside principalement dans le fait que les portes de la miséricorde s'ouvrirent, il aurait mieux convenu de le nommer : Ben Yifta'h (qui ouvre) et non : Ben Kich (qui frappe).
Pourquoi un tel choix de mot?

C'est pour nous apprendre que sa véritable grandeur consista à ne jamais se décourager face au décret.
Et bien qu'il sût tout ce qui s'était passé, il persista à frapper aux portes de la miséricorde, animé d'une confiance totale dans la force de la prière. Et c'est celle-ci qui permit d'annuler ce décret.

[plus on persiste à taper à la porte de la miséricorde Divine, pour obtenir un cadeau gratuit d'Hachem, plus cela témoigne qu'on est sûr de la Présence Divine et que nous n'avons pas d'autre porte à laquelle toquer (puisque tout ne vient que de Lui).]
[rav Elimélé'h Biderman]

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3°/ Hachem désire et écoute la prière de tous :

-> Le Tana déBé Eliayahou (chap. 20) enseigne : "Haman n'amena Haman dans le monde que grâce à la prière de Agag qui se lamentait pendant qu'il croupissait en prison (après avoir été capturé par le roi Chaoul) et qui se désolait en pensant : "Malheur à moi! Peut-être ma descendance va-t-elle être anéantie à tout jamais?""

=> Si même les pleurs et la prière d'un tel racha qui appartient au peuple d'Amalek que la Torah nous ordonne d’exterminer ont une influence, combien davantage en a la prière de n'importe quel juif (qui est toujours chéri et adoré par Son papa Hachem)!

Remercier Hachem de la délivrance avant d’être délivré

+ Avoir confiance en Hachem, c'est Le remercier de la délivrance avant d'être délivré :

"Dès que le mois d'Adar débute, on augmente la joie" (guémara Taanit 29a)

=> Pourquoi redoubler de joie lorsque débute Adar?
En effet, à ce moment-là, les juifs étaient encore dans la détresse. On aurait plutôt dû préconiser de redoubler de joie lorsque le mois s'achève car ils avaient alors été délivrés.

-> Le rabbi Chaoul Yédidya de Modzitz répond que c'est précisément au temps de l'épreuve qu'il est nécessaire d'être joyeux, car cela constitue l'arme du peuple juif.

Il est écrit : "Il les a vus dans la détresse en entendant leur allégresse" (Téhilim 106,44).
N'aurait-il pas plutôt été convenu de dire : "Il les a vus dans la détresse en entendant leurs plaintes".
N'y a-t-il pas un meilleur moment pour exprimer sa joie que celui de la détresse?

Le rabbi de Modzitz explique qu'au sujet de Myriam après la traversée de la Mer Rouge, il est écrit : "Toutes les femmes sortirent après elle en rondes avec des tambourins" (Béchala'h 15,20).
A ce propos, le midrach demande d'où elles avaient des tambourins.
Et de répondre : "C'est que les femmes de cette génération étaient des tsadékettes (des femmes justes), et elles étaient certaines qu'Hachem leur ferait des miracles. Elles avaient donc emporté avec elles des tambourins."

"Il les a vus dans la détresse en entendant leur allégresse" = Hachem vit que les femmes juives manifestaient déjà leur joie, qu'elles s'étaient déjà préparées à chanter et à danser alors qu'elles étaient encore dans l'épreuve de l'asservissement d'Egypte.
Et c'est par ce mérite qu'Il délivra le peuple d'Israël de ses oppresseurs.

=> Le rabbi de Modzitz dit que cela constitue un enseignement pour Israël dans toutes les générations : lorsque surviennent des épreuves et que les juifs sont capables de chanter et louer la délivrance future, alors qu'ils se trouvent dans la détresse, alors Hachem leur vient en aide et les délivre.

["Lorsque le mois d'Adar débute, on redoublera de joie" = en augmentant notre joie, déjà avant Pourim, dans une période terrible où un décret de mort plane sur nous, nous prenons conscience que nous possédons une arme surpuissance : celle d'être joyeux.
En effet, notre joie qui provient d'une confiance totale en Hachem, attire sur nous l'aide Divine, dans Sa miséricorde totale.
A l'inverse, l'arme du yétser ara est les doutes, qui peuvent conduire à la tristesse.
Il n'y a pas de plus grande joie que l'absence de doute. Or, à Pourim nous réalisons d'à quel point derrière tout élément naturel, il y a un décret précis d'Hachem, pour notre bien, et cela conduit à avoir une confiance à 100% en Hachem, à en douter à 0%. La joie est donc forte!
=> Pourim témoigne du fait que par le fait de se forcer à sourire dans l'obscurité, Hachem va nous permettre de sourire dans la lumière, dans la joie réelle et totale.]

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-> Le rabbi de Piotrków explique d'après la même idée ce que le Baal haTourim rapporte à propos du 1er verset de Chémot (1,1) : "Voici les noms des Bné Israël qui vinrent en Egypte" (וְאֵלֶּה שְׁמוֹת בְּנֵי יִשְׂרָאֵל הַבָּאִים) ; les dernières lettres de ces mots forment : Téhilim.
De même, le midrach (Béréchit rabba 64,11) enseigne : "Pendant ses 22 ans chez Lavan, Yaakov était occupé à lire des Téhilim".
Cela s'explique ainsi : lorsque Yaakov était dans la détresse dans la maison de Lavan qui ne cherchait qu'à déraciner la souche d'Israël, il ne cessait de se renforcer dans sa confiance en D. qui finirait par le délivrer.
Plutôt que de se désespérer de sa situation, il chantait des Louanges comme s'il avait déjà échappé à son oppresseur.
Il en est de même à propos des Bné Israël qui dès le début de l'exil lorsqu'ils descendirent en Egypte étaient déjà confiants dans leur délivrance future. Ils entonnèrent dès ce moment des Téhilim, et c'est pourquoi le mot Téhilim est contenu en allusions 1er verset de Chémot.
[il en est de même dans notre exil actuel ...]

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-> Le rabbi David Dov de Maïzlich (dans son Ohr David - Méguilat Esther §1), rapporte la même idée lorsqu’il explique pourquoi les prières du roi David portent le nom de "Téhilim" (mot suggérant le cantique, comme le mot 'Téhila') alors qu’elles ont été prononcées à l'occasion de toutes les épreuves qu'il traversa.
Il aurait mieux convenu de les appeler 'Téfilotes' (prières), puisqu'elles sont des requêtes, et non 'Téhilim', terme qui suggère le chant et la louange, comme quelqu'un qui entonne un air sur un bienfait dont il a bénéficié.
L'explication en est que, même au temps de l'épreuve, le roi David avait confiance dans sa délivrance et c'était un cantique qui lui venait à l'esprit comme s'il était déjà délivré.

C'est d'ailleurs ce qu'il exprima lui-même lorsqu’il dit : "C'est en Lui que mon cœur a placé sa confiance, et j'ai été secouru ; ainsi mon cœur est-il en joie ; par mon cantique, je vais Lui rendre grâce."
Sa émouna était tellement ancrée dans son cœur qu'il était certain d'être délivré de ses épreuves.

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-> Rabbi David Dov de Maïzlich rapporte également l’explication donnée par son père, le Av Beth-Din de Pieterkov, au sujet du verset : "A moi, Ô Elokim, d'acquitter mes vœux envers Toi ; je Te paierai des sacrifices de reconnaissance" (Téhilim 56,13), de la manière suivante :
On sait a priori, qu'il n'est pas recommandé de faire des voeux, comme nous l’enseigne explicitement Kohélet (5,4) : "Mieux vaut ne pas faire de voeu", hormis lorsque celui-ci est formulé en situation de détresse (Cf. Tossefote 'Houlin 2b).
Dès lors, c'est ce que vient exprimer le verset :
- "A moi Ô Elokim" = ce qui vient suggérer la Midat Hadine (la mesure de rigueur) qui s'abat sur moi [le nom Divin Elokim était lié à l'Attribut Divin de Rigueur] ;
- "mes voeux envers Toi" = car il est alors permis de formuler un voeu ;
- je suis cependant certain que "je Te paierai des sacrifices de reconnaissance" = car Tu me sauveras et je Te remercierai de Ta délivrance.

Cette explication permet également de comprendre ce qui est dit dans un autre verset : "Avec reconnaissance, j'invoquerai Hachem, et de mes ennemis je serai délivré" (Téhilim 18,4) = lorsque j'aurai besoin d'être délivré, je L'invoquerai dès à présent et, grâce à cela, je serai délivré de mes ennemis.

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-> Sous le régime nazi (en 1938), les réchaïm obligèrent le rabbi Yaakov de Sadigura à nettoyer quotidiennement les rues de Vienne.
En nettoyant, le rabbi de Sadigura se répétait sans cesse en s'adressant à Hachem : "Je suis à Toi, et même ce racha qui est sur mon dos est à Toi, le balai que je tiens en main est aussi à Toi et même le sol que je suis en train de nettoyer est à Toi.
Il s'ensuit que cet homme qui est à Toi m'a ordonné à moi qui suis à Toi de prendre ce balai qui est à Toi pour nettoyer le monde qui est à Toi.
C'est pourquoi je l'accomplirai avec une joie immense."

=> Cela vient nous apprendre à nous efforcer d'acquérir cette vertu : voir Hachem à chaque pas et à chaque étape de notre existence.
De la sorte, nous pourrons mériter une vie remplie de bénédictions.

Par exemple, le Baal Chem Tov disait : "Celui qui vit en ayant confiance en Hachem, qui sait que rien ne survient par hasard et que toute la Nature est le fruit de la Providence Divine, mérite de voir se réaliser sur lui-même des miracles hors du commun".

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+ Avoir confiance en D., c'est anticiper notre délivrance même pendant nos difficultés :

-> "C'est en Toi que nos pères ont placé leur confiance, ils ont eu confiance et Tu les as délivrés" (Téhilim 22,5).

Le Shévet Sofer l'explique de la manière suivante :
"Ils eurent entièrement confiance qu'Hachem allait, à coup sûr, les délivrer et leur confiance était tellement forte qu'ils se sentaient déjà délivrés.
Car là est l'essence-même du Bita'hon (la confiance en D.), comme son nom l'indique (Bita'hon est de la même racine que le mot Béta'h qui signifie 'sûr, certain') : être convaincu qu'Hachem le sauvera et lui viendra en aide, et ne pas être comme celui pas qui recherche la protection Divine tout en étant habité par la crainte et le doute que "peut-être Hachem n'exaucera pas sa volonté", car cela ne constitue pas un Bita'hone intègre.
Il me semble que l'on peut, grâce à cela, expliquer le verset : "C'est en Toi que nos pères ont placé leur confiance, ils ont eu confiance et Tu les as délivrés", car, à priori, on peut se demander pourquoi la confiance des Bné Israël est mentionnée deux fois. C’est pour nous indiquer combien leur Bita'hone était fort, à tel point qu'ils ressentaient déjà qu'Hachem les avaient délivrés. C'est la raison pour laquelle le verset mentionne leur confiance une deuxième fois en l'associant, alors, à leur délivrance".

-> "Mon D., en Toi j'ai confiance, je n'ai pas honte" (Elo'aï békha batakhti, al évocha - Téhilim 25,2)
Le Ben Ich 'Haï commente :
"En effet, il existe des personnes qui, certes, ont confiance qu'Hachem peut accomplir pour elles un miracle, mais qui, néanmoins, ont honte d'en faire part aux autres, de peur de ne pas mériter ce miracle. Cela révèle que leur Bita'hon n'est pas intègre.
Un homme doit avoir une entière confiance en Hachem, de tout son coeur et de toute son âme, au point de ne pas hésiter à publier qu'Hachem accomplira pour lui le miracle qu'il attend.
C'est ce que le verset vient nous enseigner en disant [l'idée que] : "Placez en Lui votre confiance et n'ayez pas honte".

-> De son côté, le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
En vérité, le Bita'hon lui-même attire la délivrance.
Considérons la formule que les Sages de la Grande Assemblée instituèrent dans la prière de la Amida : "vélo névoch kibé'ha bata'hnou" (Nous n'aurons pas honte parce que c'est en Toi que nous plaçons notre confiance - ולא נבוש כי בך בטחנו) : elle suggère que la confiance en Hachem est une raison de ne pas avoir honte.
Et elle est à mettre en parallèle avec la bénédiction de la guérison : "réfaénou Hahcem vénérafé ochiénou vénivachéa" (Guéris-nous et nous serons guéris, sauve-nous et nous serons sauvés ... car Tu es un D., un Roi, un médecin, fidèle et miséricordieux - רפאנו ה' ונרפא הושיענו ונושעה), ce qui suggère là aussi que la raison de notre guérison est que Hachem est un médecin fidèle et miséricordieux.
Et il en est de même également pour la bénédiction concernant la délivrance : "végaolénou géoula chéléma, ki El gadol ata" (Délivre-nous d'une délivrance complète car Tu es un D. libérateur et puissant - וגאלנו גאולה שלמה כי א-ל גואל חזק אתה).
Et c'est aussi ce que signifie la bénédiction du Téhilim : "en Toi j'ai confiance, je n'ai pas honte" (je n'ai pas honte car j'ai placé par confiance en Toi).

Sachons que toute marque de Bita'hon de notre part est acceptée et agréée par Hachem.
Le Déguel Ma'hané Efraïm (sur Pourim) explique ainsi le chant (de Pourim) : "léodia ki kol kivikha lo yévochou"
(Pour proclamer que tout celui qui espère en Toi ne subira pas la honte - להודיע כי כל קויך לא יבושו).
Il dit : "On peut comprendre "tout" dans le sens de "même un peu", ce qui suggère que même celui qui espère un peu [en Hachem], verra s'appliquer à son égard "il ne subira pas la honte" (lo yévochou) et ne sera pas déçu.

[on peut des fois se dire ça sert à rien de témoigner un petit peu de confiance en D., qu'est-ce que ça peut bien Lui faire, cela a de la valeur que si je fais une grande proclamation de bita'hon ...
Mais en réalité, même une marque de confiance minuscule (surtout dans nos moments difficiles) est acceptée et a une importance énorme auprès d'Hachem, qui va s'en saisir pour rendre plus agréable notre vie.
(l'idée que dans nos moments obscurs même une petite lumière de confiance en Hachem, est visible et importante. Ainsi, c'est précisément dans ces moments que l'on doit s'efforcer de faire briller notre espérance en la délivrance très prochaine de papa Hachem)]

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-> Le rav Chlomké de Zwil avait coutume de dire que le véritable "test" pour savoir si quelqu’un est doté de émouna est lorsqu'il est confronté aux difficultés et plongé dans l'obscurité.
Si l’on s’aperçoit alors qu'il est en colère contre lui-même et contre le monde entier, cela prouve que sa émouna est défaillante.
Car le croyant véritable crie de tout son coeur : "C'est ce qu'Hachem a décrété, et je crois d'une foi parfaite que tout ce qui m'arrive provient de mon Père Céleste, et que ce n'est que bénéfique, source de bénédiction, de joie, de délivrance et de consolation".

Cette attitude le préservera de la colère, qui est un très mauvais trait de caractère, au sujet duquel le rav Chlomké Zwil disait : "Celui qui se met en colère est un apostat fini, car s'il croyait réellement, il n'aurait rien ni personne contre qui s'irriter, puisque l’autre ne lui a rien fait, et que c’est Hachem Lui-même qui est à l’origine de ce qu’il subit. Et dans le fond, sa colère ne fait que trahir sa pensée profonde selon laquelle quelqu’un d’autre existerait en dehors d’Hachem, qui serait en mesure d’agir également.
C’est ce que nos Sages enseignent : "Celui qui se met en colère ressemble à un idolâtre"(Rambam Déot
2,3 d’après guémara Shabbat 105b)."

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"Dès que le mois d'Adar débute, on augmente la joie" (guémara Taanit 29a)

-> Rachi explique : "Des jours de miracle pour Israël : Pourim et Pessa'h."

-> Le 'Hatam Sofer (Drachot 1ere partie, 162b) écrit :
Il existe une grande différence entre le mois de Nissan et celui d’Adar.
- Car en Nissan, le miracle se produisit en dehors des limites naturelles par la sortie d'Egypte et la mer Rouge qui se fendit. Un tel miracle fait plus de bruit au moment où il se produit.
Cependant, ce ne fut pas une publication de l’action permanente de la Providence Divine.
- Tandis que lors des miracles d’Adar, rien ne fut modifié dans le cours naturel du monde et aucun homme n'intervint à leur sujet.
Malgré tout, celui qui réfléchit au cours des évènements depuis le festin d'A'hachvéroh jusqu'à la fin de la Méguila y verra se manifester la Providence Divine de manière extraordinaire et y décèlera également une conduite dirigée dans tous les évènements du monde.
Hachem modifia alors le cours des astres de la même manière qu'il agit avec nous chaque jour, sans que le bénéficiaire du miracle ne s'en aperçoive ...
C'est parce que la Providence Divine particulière qui s'exerce sur nous [sans que nous n'en ayons conscience, dissimulée dans la naturalité des choses] se remarqua davantage que l’on redouble de joie.

C'est à ce sujet qu'il est écrit dans la Méguilat Esther (9, 5) : "Ces jours de Pourim ne disparaîtront pas du sein du peuple juif et leur souvenir ne sera pas effacé du sein de leurs descendants."
Et cela concerne 2 aspects :
- d'abord, le fait que l'homme prend conscience à Pourim des merveilles de la Providence,
- et ensuite, suivant le sens littéral du verset, le fait que ces jours de Pourim ne disparaîtront jamais. Car il en est de même à chaque génération, puisque ce miracle n'est pas seulement une histoire qui se déroula jadis, mais (comme il est écrit) "ces jours de Pourim ne disparaîtront pas du sein du peuple juif".
Jusqu'à présent, tout ce qui est arrivé dans le monde et qui semblait naturel a toujours fait l'objet d'un calcul bien précis dans le Ciel pour le bien des juifs.
Cette vérité constitue l'essentiel de notre émouna comme l'affirme le Rambam (fin de Paracha Bo) : "Celui qui n’y croit pas n'a pas de part dans la Torah d'Hachem."

=> On redouble de joie pendant le mois d'Adar car lorsqu'un homme croit sincèrement qu'Hachem l’accompagne (au cours de son existence) à chaque instant, pour son bien, et qu'Il dirige chacun de ses pas, alors son cœur se remplit d'allégresse et sa bouche de louanges.

[le but de Pourim est d'enraciner dans le cœur de chaque juif la émouna dans la Providence Divine lorsque celle-ci est dissimulée, et que les ténèbres l'enveloppent.
Cela provoque de la joie, et de la joie provoque cela.]

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-> "Celui qui désire voir ses biens se maintenir, qu'il plante parmi eux un Adar [selon Rachi, il s'agit d'un arbre important]", comme il est dit : "Adir bamarom Hachem" (Hachem est puissant dans les hauteurs - Téhilim 93,4).
[guémara Beitsa 15b]

Rachi d'expliquer : "Adar traduit l'idée de force."

Le Sfat Emet (sur Roch 'Hodech Adar) commente cette guémara ainsi : celui qui désire que ses biens spirituels et matériels se maintiennent "plantera un Adar", à savoir qu'il pensera en permanence que "hachem est puissant dans les hauteurs".
De cette manière, il comprendra que tout ce qui lui arrive ici-bas provient d'Hachem.
Grâce à cela, il réussira dans toutes ses entreprises.
Il devra néanmoins veiller à ce que cette vérité ne reste pas superficielle mais pénètre également son cœur afin de vivre cette émouna.

[nous devons intérioriser notre confiance en Hachem dans notre cœur (à l'image des racines profondes d'un haut arbre) de manière à ne pas tout oublier lorsque se présentera la moindre épreuve.
Lorsqu'un homme réalise qu'il n'existe rien en dehors de D. et que rien de bon ou de mauvais ne peut lui arriver sans qu'Hachem ne l'ait décidé, il ne sera jamais triste.
Ainsi, lorsque Adar est là, qu'on voit la grandeur (adir) et la magnificence de Hachem, alors on ne peut qu'augmenter la joie.]

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-> "Celui qui lit la Méguila à rebours n'est pas acquitté" (michna Méguila 17a)

Selon nos Sages, cela nous apprend que celui qui étudie la Méguila depuis la fin en remontant jusqu'au début, après avoir vu l'ampleur du miracle, et qui est alors impressionné par l 'enchaînement extraordinaire des évènements passés, n'est pas quitte de son obligation.
Car le but de la émouna est de reconnaître, même au moment où la Présence Divine est voilée, que tout est pour le bien.
C'est ce qui est suggéré par l'obligation de lire la Méguila suivant l'ordre (chronologique) : avant même que le miracle se révèle au grand jour, l'homme est déjà convaincu d’une issue favorable.

-> Le rabbi de Berditchev (Kédouchat Lévi) explique l'absence du Nom d'Hachem dans toute la Méguila, car Hachem dirigea alors tous les évènements de manière dissimulée.
Il écrit : "Néanmoins, lorsque l'on associe tous les mots (qui représentent les évènements), on décèlera entre les lignes que le Maître du monde dirige tout à Lui seul avec une Providence extraordinaire."

-> Certains commentateurs (comme le Yossef Léka'h) font remarquer que le Nom d'Hachem apparaît néanmoins en filigrane à 2 reprises dans la Méguila :
- dans les premières lettres de : "yavo amélé'h véHaman ayom" (que viennent le roi et Haman aujourd'hui - יבא המלך והמן היום - Méguilat Esther 5,4) ;
- et également dans les lettres finales de : "ki kalété élav ara'a" (Haman vit que sa fin était arrivée - כי כלתה אליו הרעה - Méguilat Esther 7,7).
Cette présence évoque le fait qu'aussi bien lorsqu'Haman se trouva au somment de la gloire, que lorsqu'il arriva au moment de sa chute, rien n'était le fruit de sa force, mais tout était dirigé à chaque instant par la Providence Divine.
Ceci nous enseigne que Hachem se trouve constamment présent dans l'existence d'une personne et que tout ce qu'elle traverse ne constitue que des moyens utilisés par Hachem.

[le nom d'Hachem n'apparaît pas clairement dans la Méguila, mais en prenant plusieurs mots successifs nous nous rendons compte que rien ne peut se passer sans un décret de Sa part.
(2 fois dans la Méguila : lettres du début, lettres de la fin => tout du début à la fin n'existe, ne peut se produire indépendamment de D.).]

La révélation d’Hachem à Pourim

-> "A l'époque d'Haman, les juifs se sont prosternés devant les idoles, ont mangé au repas d'A'hachvéroch, ont épousé des non-juives et sont tombés bien bas.
La Présence Divine n'était plus parmi eux, il n'y avait qu'un voilement Divin et c'est pour cette raison, dit le Maharal, que le Nom d'Hachem n'apparaît même pas dans la Méguila pour montrer à quel point Son visage était caché à cette époque.

Voici qu'ils ne méritaient aucun miracle, même pas un petit miracle.
Mais Hachem, dans Sa bonté infinie et dans Sa grande compassion, leur a préparé un miracle immense, plus grand que tous les autres miracles justement.
Une telle révélation d'Hachem, au sein d'une telle obscurité, il n'y en avait jamais eu jusqu'à Pourim.
C'est là la particularité de cette fête et la particularité de la Méguilat Esther qui signifie littéralement : "révélation de ce qui est caché"."
[rav Yonathan Eibschutz - Yaarot Dvach 2,17]

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-> "Toutes les fêtes juives seront un jour annulées, à l’exception de Pourim qui sera toujours célébrée.
Rabbi Eliézer y ajoute : Yom Kippour. "
[midrach Yalkout Chimoni Michlé - rémez 944]

-> Le rav Chlomo Elkabets (dans son Séfer Manot Lévi) explique que lorsque l'on dit que les autres fêtes vont être annulées, il est évident que la Torah ne va pas changer, car même pas une seule lettre ou même une pointe de lettre ne changera.
En fait, cela signifie que les autres fêtes seront alors négligeables [en comparaison de Pourim] : comme un aliment qui tombe dans une marmite 60 fois plus grande, et qui du coup ne peut plus donner de goût.

=> D'ailleurs, nos Sages (Béra'hot 12) enseignent que les miracles de la fin des temps seront tellement grands qu'on ne dira plus : vive Hachem qui nous a fait sortir d'Egypte mais vive Hachem qui a réuni les exilés et nous a délivrés de cette dernière exil.
Le seul miracle qui ne sera pas négligeable à la fin des temps malgré les immenses prodiges qui se produiront est celui de Pourim, car il a permis une révélation hors du commun : au sein de l'obscurité se trouve la lumière d'Hachem car tout vient de Lui : la lumière et le Bien, mais aussi le voile et l'obscurité.

A Pourim ... Hachem accorde [aux juifs] tous les désirs de leur cœur.
[Ma'hzor Vitri - 465]

Alors b'h, n'oublions pas de désirer un maximum de bonnes choses pour nous et pour tous les juifs ... 🙂

"Tout celui qui étudie la Torah entre la lecture de la méguila du soir et la lecture de la méguila du matin, il est certain qu'il méritera le monde à Venir (olam aba)."

['Hatam Sofer - Drouchim p.245]

Lorsque quelqu'un sait que tout provient [uniquement] d'Hachem, alors il va réussir.
Mais s'il pense que c'est la nature qui règne, alors il va échouer.
[Bné Yissa'har - Adar 1,8]

[Il explique : "Pourim est composé de miracles qui sont entièrement dans les règles de la nature, et pourtant tout le monde a vu l'intervention merveilleuse d'Hachem"]

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-> La reconnaissance que nous sommes dans les Mains d'Hachem, totalement dépendant de Lui, est propice pour qu'Il accepte nos prières.
[Méor Enayim]

[il dit que c'est pourquoi la prière est si puissante au mois d'Adar, car avec la proximité de Pourim, nous prenons conscience d'à quel point il n'y a que Hachem qui gère les moindres détails du monde, y compris ce que l'on prend pour acquis car dans la naturalité des choses.
Plus nous faisons dépendre notre vie des "Mains" d'Hachem, plus nous donnons du pouvoir aux "Mains" Divines d'agir pour nous, et notre vie n'est alors plus uniquement au "mains" des lois de la nature.]

"Et elles (les sauterelles) mangeront tous les arbres qui poussent pour vous dans les champs" (Bo 10,5)

-> La plaie des premiers-nés eut lieu le 15 du mois de Nissan.
Il y avait un intervalle d'un mois entre chaque plaie. Il se trouve donc que la plaie de l'obscurité eut lieu le 15 du mois d'Adar tandis que la plaie des sauterelles eut lieu le 15 du mois de Chevat.

=> Les sauterelles mangèrent tous les arbres et tous les fruits d'Egypte, ainsi mangeons-nous toutes sortes de fruits le 15 Chevat pour célébrer la fête de Tou biChevat.

=> Le 15 Adar, eut lieu la plaie de l'obscurité en Egypte. Ainsi à cette même date, le peuple d'Israël célèbre la fête de Pourim, comme il est écrit : "Pour les juifs ce n'était que lumière et joie" (Méguilat Esther 8,16).
Le mot "lumière" (or - אור) a la même valeur numérique que le mot : "Adar" (באדר), soit 207.
Puisque les Bné Israël bénéficièrent de la lumière le 15 Adar en Egypte tandis que les égyptiens restèrent dans l'obscurité totale, il en fut de même pour la chute d'Haman.
"Ce n'était que lumière" = la méguilat Esther s'exprime au passé, faisant référence à la plaie de l'obscurité en Egypte : partout où le peuple d'Israël se tenait, la lumière rayonnait.

[Source : להתעדן באהבתך]

"Cette nuit-là, le sommeil du roi fut troublé" (Esther 6,1)

-> À propos de ce verset, le Targoum Chéni affirme que l'ange Mikael a montré à A'hachvéroch une vision dans laquelle Haman désirait tuer le roi.
Mais comment l'ange a-t-il pu montrer une fausse vision au roi?

Nous pouvons comprendre cela de la manière suivante :
En réalité, bien qu'A'hachvéroch l'ait épousée, il n'a jamais souillé Esther en ayant des relations conjugales avec elle, à D. ne plaise. Comme l'explique la guémara, Esther a envoyé un démon qui est apparu à A'hachvéroch sous la forme d'Esther chaque fois qu'elle devait être intime avec le roi. [voir Zohar 3,275b]
De plus, la guémara (Méguila 13b) dit : "Elle s'est immergée et a été intime avec Morde'hai", son véritable mari.
Par conséquent, son véritable mari était seulement Morde'haï, jamais A'hachvéroch. Il ne faut surtout pas penser qu'Esther a eu des relations intimes avec A'hachvéroch.

L'image que l'ange a montrée à A'hachvéroch est celle d'Haman qui projette d'assassiner le mari d'Esther, qui est en fait Morde'haï, bien qu'A'hachvéroch ne le sache pas.
Bien que Morde'haï soit en réalité le mari d'Esther, A'hachvéroch pensait à tort qu'il était lui-même son mari et qu'il était donc la cible d'Haman.
Avec cette explication, il est clair que l'ange Mikael n'a pas, à D. ne plaise, montré une fausse vision à A'hachvéroch.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Pourim n°6 ]

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=> L'ange Mikael a fait croire à A'hachvéroch qu'Haman complotait pour le tuer.

"Mordé'haï avait élevé Hadassa, c'est-à-dire Esther" (Méguilat Esther 2,7).
On appelait cette jeune fille tantôt Hadassa, tantôt Esther. [guémara Méguila 13a]

-> "Et la Présence Divine se tenait parmi les hadassim (les tsadikim) dans les profondeurs de l'abîme (métsoula)" (Zékharia 1,8).

Le Maharal explique :
L'intention de ce verset est que la Présence Divine se tient parmi les tsadikim, comparés à la myrte (hadassim), qui ont été exilés en terre de Bavél désignée : "métsoula" (profondeur de l'abîme) dans ce verset, car même entourés de réchaïm, ils ont su se maintenir dans leur droiture.
C'est pourquoi Esther, cette tsadékét, qui a su se maintenir dans sa piété même dans le palais de ce racha A'hachvéroch, mérite le surnom de Hadassa, car elle était enveloppée par la Présence Divine.

-> Pourquoi Esther fut-elle appelée Hadassa?
De même que la myrte a une bonne odeur et un goût amer, Esther fut bonne pour Mordé'haï, mais fut amère pour Haman.
[midrach rabba Esther 2,7]

-> Le Ben Ich 'Haï enseigne :
Les tsadikim, dont Esther fait partie, sont désignés : hadassim, car leur lieu de résidence principale est au Gan Eden où ils ne sont nourris que de bonnes "odeurs" symbolisées par la myrte (hadass).
De plus, la valeur numérique du mot : "hadass" (הדס) est de 69, qui a la même guématria que le mot : "'haïm" (חיים - vie) de 69, auquel on ajoute 1 (le mot lui-même - le kollel).
Il y a donc une allusion au fait que les tsadikim sont sources de vie, d'où le nom de Hadassa attribué à cette tsadékét Esther, qui a redonné vie à son peuple.

Enfin, le hadass (myrte) est caractérisé par le groupement de ses feuilles par 4 ; de même les tsadikim tendent vers la perfection sur 3 plans : celui de la pensée, celui de la parole et celui des actes.

L’impact du sceau royal

+ "Le roi ôta son anneau du doigt et le remit à Haman" (Méguilat Esther 3,10)
Rabbi Aba bar Kahana dit : cette cession de l'anneau (royal) fut plus efficace (pour la téchouva) que les recommandations adressées au peuple d'Israël par les 48 prophètes et les 7 prophétesses.
En effet, tous les prophètes n'ont pas réussi à les ramener vers le bien tandis que la remise de l'anneau (donc du pouvoir) à Haman a eu l'effet d'améliorer leur conduite.

Une braïta enseigne : 48 prophètes et 7 prophétesses ont fait des prédictions à Israël, mais ils n'ont rien retranché ni ajouté à ce qui est écrit dans la Torah, si ce n'est qu'ils ont institué la lecture (à Pourim) de la Méguilat Esther.
Qu'est-ce qui a motivé cette innovation?
C'est ce raisonnement a fortiori de rabbi 'Hiya bar Avina au nom de rabbi Yéhochoua ben Kor'ha : Si les Bné Israël ont chanté une louange ("az yachir" à la sortie d'Egypte, selon Rachi) pour avoir été libérés de la servitude, n'ont-ils pas plus de raisons de chanter une louange (la Méguila) pour avoir été libérés du décret de mort et avoir retrouvé la vie?
[guémara Méguila 14b]

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-> La cession de l'anneau royal prouvait qu'A'hachvéroch détestait les juifs encore plus que ne les détestait Haman. Les juifs ont compris, ce jour-là, la haine du roi à leur égard, dont ils ignoraient l'existence jusque-là.
[selon le Yaarot Dvach, avant cela, les juifs comptaient sur la pitié du roi, et ils ont compris que leur sort ne dépendait plus du roi, mais d'Haman uniquement.]
Ils ont eu alors, à cet instant, un élan d'éveil et se sont repentis d'un cœur sincère ("Ce fut un grand deuil pour les juifs, accompagné de jeûnes et de pleurs" - Méguilat Esther 4,3)
[Maharcha]

-> Même si nos prophètes ont parfois eu une influence positive sur nous ils n'ont tout de même pas réussi à nous amener à un repentir total (téchouva chéléma), alors que la cession du sceau royal à Haman nous a conduit à une téchouva chéléma et à accepter la Torah avec amour et non par contrainte.
=> Pourquoi cela?
C'est parce que les conseils ou les réprimandes des prophètes et prophétesses n'avaient d'effet que sur notre intellect (sékhel), donc n'avait pas le pouvoir d'influencer notre intériorité, et de ce fait, la téchouva ne pouvait être que partielle.
Par contre, la transmission de l'anneau royal à Haman a entraîné la peur, l'angoisse et la souffrance, lesquelles ont agi sur nos émotions et nos sentiments, donc sur notre intériorité.
Voilà pourquoi le transfert de l'anneau royal a eu un effet supérieur à celui des prophètes.
De même, lors du don de la Torah, notre perception n'a été qu'intellectuelle, tandis qu'à Pourim, notre perception était interne et intériorisée, ce qui nous a conduit à accepter la Torah avec amour.
['Hatam Sofer et Léket Si'hot Moussar]