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"Étalant la richesse de son faste royal" (Esther 1,4)

1°/ Le roi A'hachvéroch s'est vêtu des habits du Cohen Gadol. [guémara Méguila 12a].

Le Kli Yakar (Tétsavé 28,39) commente qu'il savait que ces habits permettaient d'expier les 8 péchés capitaux (comme l'écrit la guémara Arakhin 16a), et il espérait expier ainsi ses fautes.

C'est également pour cette raison que durant le festin, il a nommé ses conseillers en fonction des différentes offrandes que l'on faisait au Temple.

Son plan a échoué, car les anges de miséricorde ont argumenté devant Hachem que ce n'était que de belles paroles, et qu'à l'inverse du peuple juif, il n'avait rien offert de concret.

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2°/ Le Gaon de Vilna rapporte que le roi A'hachvéroch avait acquis une incroyable richesse, en héritant de 1 080 trésors de Nabuchodonosor.

Celui-ci les avait enterrés dans le lit de l'Euphrate, et Hachem en révéla la cachette à Cyrus, pour récompenser celui-ci d'avoir ordonné la reconstruction du Temple, après quoi, A'hachvéroch son successeur en hérita.

Afin d'exhiber à tous sa richesse, il organisa un festin.
Chaque jour, il leur montra 6 trésors, ce qui est suggéré par les 6 termes employés dans notre verset (v.1,4) pour désigner le faste royal : "ochèr" (richesse) ; "kavod" (gloire) ; "mal'hout" (royaume) ; "yékar" (éclat) ; "tiféret" (splendeur) et "guédoula" (grandeur).

=> Pour montrer ses 1 080 trésors, il avait besoin de 180 jours.

Il est écrit : "cela pendant une longue durée de 180 jours (yom)" (Esther 1,4).
Le Sfat Emet fait remarquer l'utilisation au singulier du mot "jour" (et non yamim), expliquant que chaque jour de festin était unique, totalement différent des autres.
Cela montre bien que chaque jour, il en mettait plein la vue en exposant de nouveaux magnifiques trésors.

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3°/ Le midrach (Esther rabba 2,1) apporte d'autres opinions :

-> Selon Rabbi 'Hiya bar Abba : afin d'étaler sa richesse, A'hachvéroch a montré à ses invités les différentes dépenses du palais royal, comme le montant total des salaires qu'il versait à la multitude de ses serviteurs.
[Chaque jour, il impressionnait en montrant un autre type de dépense astronomique qu'il pouvait faire, laissant alors comprendre la richesse qu'il pouvait avoir]

-> Selon Rabbi Youda fils de Rabbi Shimon : il leur a montré un festin de nourritures provenant d'Israël.

La lecture de la méguila : Est-ce aussi prier?

+ La lecture de la méguila : Est-ce aussi prier?

-> La guémara (Méguila 14a) enseigne que l'on ne récite pas le Hallel à Pourim, car la lecture de la meguilat Esther est considérée comme avoir lu le Hallel.

-> Le Magen Avraham (Ora'h 'Haïm 689,10) dit que la méguila est considérée comme une prière, car elle évoque le rassemblement des juifs pour jeûner et prier à Hachem, afin d'annuler le décret de Haman.

-> "Mon D., j’appelle de jour et tu ne réponds pas, de nuit, et il n’est pas de trêve pour moi." (Téhilim 22,3)
C'est à partir de ce verset, que la guémara (Méguila 4a) déduit l'obligation de lire la méguila la nuit, et de la répéter durant la journée, car à Pourim, les juifs ont crié jour et nuit pour être sauvés par Hachem.

=> Lorsqu'on lit la méguilat Esther, on est en train d'adresser une prière à D., pour qu'Il nous sauve de l'exil actuel, de la même manière qu'il a pu le faire à l'époque de Mordé'haï et Esther.

"[Le jour de Pourim,] A toute personne qui étend sa main (demandant de la charité), nous donnons" (Choul'han Arou'h - Ora'h 'Haïm 694)

Selon le 'Hidouché haRim, cela a une autre implication : Pourim est un jour particulièrement favorable pour que nos prières soient exaucées, car Hachem, qui peut tout nous donner, ne nous laissera également pas partir les mains vides.

Ainsi, n'hésitons pas à rentrer chez papa Hachem, encore et encore, par des requêtes du fond du cœur, afin de profiter qu'en ce jour : la loi est de donner à tout le monde (méritant ou pas).

Pourquoi se déguise-t-ton à Pourim?

+ Pourquoi se déguise-t-ton à Pourim?

-> L'une des coutumes les plus connues et les plus populaires de Pourim, est le fait de se déguiser (Rama - Ora'h 'Haïm 696:8).

-> Il est écrit dans la guémara ('Houlin 139b) :
"Où est-il fait allusion à Esther dans le Torah?

Le verset dit “Et je cacherai sûrement Ma face ce jour là” (Devarim 31:18).
Le mot en hébreu pour "Je cacherai" est : "astir", de la même racine que le nom : Esther. "

C'est ainsi que le nom de D. n'apparaît nulle part dans la méguilat Esther, comme une allusion au fait que D. était, pour ainsi dire, "caché derrière la scène".

-> A ce sujet, le rav Akiva Tatz a écrit :
"Pourim est l'époque où D. s'est mis un masque, mais Il n'est pas distant.
En effet, si quelqu'un est distant, il n'a pas besoin de masque pour éviter d'être identifié, la distance le permet.

Non, un masque est nécessaire quand on est très proche mais que l'on souhaite rester caché.
Le monde est Son masque ; la nature cache Sa présence, et il suffit seulement de les décortiquer pour révéler Son origine. [1]

L'épreuve, c'est le doute ; tout peut sembler être pure coïncidence et on peut retrouver l'idéologie d'Amalek dans la culture d'aujourd'hui où rien n'a de sens ou de valeur, où tout est accidentel.

Le masque est lourd et convaincant, mais ça ne doit pas nous détourner de notre mission, celle de révéler la Réalité qui se trouve derrière le masque. "

[Rav Akiva Tatz - Le masque du Monde]

[1] : [ Le mot nature : "hatéva" et le nom de D. : "Elokim", ont la même guématria : 86, car malgré les apparences, D. est aux manettes de Sa création en permanence.

Par ailleurs, en hébreu, le monde se dit : "olam", et est en relation avec "néélam" (caché), car Hachem s'est caché pour laisser place au libre arbitre. ]

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-> "Lorsque fut décrété par Haman que les juifs devraient être "détruits, exterminés et anéantis", ils se repentirent comme un seul homme.
Ils jeûnèrent et prièrent, "les juifs accomplirent et acceptèrent pour eux, pour leurs descendants" : ils s'engagèrent à accomplir toute la Torah.

Le principe suivant se dévoila alors en plein jour : les fautes sont une enveloppe superficielle, telle une fine coquille friable.
Pour peu qu'elle éclate, c'est tout le bien, la noblesse et la grandeur de cette sainte nation qui apparaît dans toute sa splendeur!

C'est là le message du déguisement, ce changement d'apparence tout superficiel.
Quelque soit le déguisement, tout n'est que façade! "

[Maayan Moèd - Pourim]

-> La méguilat Eliyahou commente le mot "lifnéém" (Esther 9,3) par : "Littéralement il signifie : "devant leur face". En effet, après avoir fait téchouva, la face des juifs était si brillante que personne ne pouvait se tenir face à eux. "

=> Nos fautes créent un masque entre Hachem et nous, qu'une téchouva sincère permet de retirer.
Nous constatons alors, à quel point D. est toujours lié à nous, et une joie énorme en ressort.

Un déguisement de méchant peut nous faire peur sur le moment, mais ensuite, lorsque l'on se rend compte que c'est qu'une connaissance, on en rigole (c'était trop bien fait, tu m'as fait peur!)

Il en est de même dans notre vie, où à certains moments nous avons peur, nous souffrons, mais plus tard Hachem retirera le masque, et nous en rigolerons (non seulement je me suis inquiété pour rien, mais en plus c'était à mon avantage!).

A l'inverse, le yétser ara peut revêtir un magnifique masque, et nous lui accordons alors toute notre confiance.
Cependant, lorsque plus tard, il le retirera, nous verrons que sous ce masque de gentil, il y avait en réalité un méchant sans scrupule, qui nous a volé ce qu'il y a de plus cher : notre vie!

Ainsi, dans ce monde d'apparence, facilement trompeuse, nous devons utiliser la Torah et la vision de nos Sages (garant de la vérité), afin de ne pas nous faire avoir (arnaque au masque!).

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-> Les déguisements transmettent le message que sur la scène de ce monde : la matière divise (un tel est déguisé en médecin, l'autre en avocat, ...), tandis que le spirituel unit (toute notre vie nous resterons des juifs ayant des objectifs communs).

Nous passons beaucoup de temps à nous émerveiller : regarde comme mon costume est beau, comment mon rôle dans le monde est sublime, ... ("moi je, moi je!"), et nous venons à en oublier de s'intéresser à la personne qui est derrière.

En effet, derrière notre enveloppe corporelle, il y a une âme divine, notre réel soi-même, qui doit être l'essentiel de notre vie.

=> Prenons conscience que derrière le masque superficiel des choses, il y a un vécu infiniment profond, car conseillé par le Créateur Lui-même.

Il serait dommage de passer sa vie à apprécier les papiers cadeaux de D., plutôt que d'exploiter ce qu'Il a mis pour nous à l'intérieur ...

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+ Quelques autres raisons de se déguiser :

1°/ Nos Sages racontent que le roi et sa femme Vachti avaient convenu de multiplier pendant le festin les actes de débauche afin de faire trébucher les juifs.

Hachem punit Vachti en lui faisant pousser une queue comme un animal ou bien qu'elle fut recouverte de lèpre, ce qui dénatura sa beauté, la poussant à ne pas se présenter nue, ce qui conduit à sa mort et à la venue de Esther, permettant notre délivrance.
En allusion à cela, nous aussi à Pourim nous cachons notre personnalité.
[Rav Tsvi Cohen]

2°/ Eliyahou haNavi prit l'aspect de l'un des serviteurs du roi Assuérus, nommé : 'Harbona.
Ce dernier proposa au roi d'utiliser la potence que Haman avait préparée pour pendre Mordé'haï, et c'est alors que le roi décréta : "Pendez Haman!"

3°/ Amalek, pour ne pas être reconnu lors de son attaque surprise, avait revêtu les habits traditionnels des habitants de Kénaan.
[Chlamé Todah]

4°/ Le miracle de Pourim n'était pas surnaturel.
D. se cacha à travers les événements qu'il dirigea Lui-même, et qui se sont déroulaient sur une période de 9 années.
C'est la notion de "Hester Panim" (cacher Sa face).
[Chlamé Todah]

5°/ La haine de Amalek contre le peuple d'Israël a pour origine le testament de son grand-père Essav qui haïssait Yaakov, lequel se déguisa pour lui "dérober" les bénédictions de son père Its'hak.

En se déguisant à nouveau à Pourim, on montre que ceci n'est pas une faute, mais qu'au contraire ces bénédictions revenaient de droit à Yaakov, qui avait racheté le droit d'aînesse.

6°/ Dans la guémara Méguila (12a), il est rapporté que les élèves de Rabbi Chimon bar Yo'haï demandèrent à leur maître la raison spirituelle du décret d'extermination.

Une des réponses était que plusieurs dizaines d'années auparavant, les juifs s'étaient prosternés devant la statue exposé par le roi Nabuchodonozor.
La guémara s'interroge : pourquoi finalement ont-ils été sauvés?

Et de répondre que toute leur intention n'était pas de faire de l’idolâtrie, mais simplement de ne pas provoquer la colère du roi.
Ainsi, à l'extérieur on les voyait pratiquer l'idolâtrie, mais à l'intérieur, dans leur cœur, ils restaient de fervents serviteurs de D.
C'est pourquoi D. se comporta envers eux de la même manière, mesure pour mesure, en leur envoyant un décret qui avait l'apparence d'être réel, mais au fond, D. savait qu'Il allait les sauver à la fin.

=> Nous nous déguisons en cachant notre face réelle, en souvenir du fait que rien n'était réel : ni l'idolâtrie, ni le décret.
[le Bné Yissa'har]

7°/ Pour éviter d'humilier les pauvres qui reçoivent les matanot laévionim, tout le monde se déguise : ainsi, le pauvre n'est pas reconnu, et le donateur non plus.
[Néta Gavriel]

8°/ Car les déguisement ajoutent à l'ambiance de joie et d'allégresse de Pourim.
[en ce jour nous avons l'obligation d'être uniquement joyeux!]

9°/ Esther cacha sa personnalité sans raconter qu'elle appartenait au peuple juif.
C'était comme si elle avait mis un masque sur son visage.
[Rav Tsvi Cohen]

10°/ Lorsque Esther supplia le roi d'annuler le décret, le roi quitta furieux le festin et sortit dans son jardin pour "prendre l'air".
C'est alors que D. envoya des anges qui se déguisèrent en jardiniers et entreprirent d'abattre tous les beaux arbres fruitiers qui s'y trouvaient.
Le roi leur demanda qui leur avait donné cet ordre, et ils répondirent : "C'est Haman!", ce qui le mit en colère effroyable.
[rav Chimon Barou'h]

11°/ Il est écrit : "Un grand nombre parmi les gens du pays se firent juifs, car la crainte des juifs s'était emparée d'eux" (méguila Esther 8,17)
Selon le Sfat Emet, il n'est pas dit qu'ils se sont convertis, mais qu'ils se "firent" juifs extérieurement, et c'est à cela que l'on fait allusion en se déguisant.

Le rav Shlomo Alkabetz fait remarquer que la méguila nous enseigne la différence entre les juifs et les non juifs.
- En effet, lorsque les juifs ont eu connaissance du décret d'anéantissement d'Haman, aucun n'a essayé de se convertir ou de déguiser son identité pour éviter la mort. Plutôt que d'abandonner leur religion à ce moment critique, ils se sont tous réunis ensemble pour s'attacher à Hachem.
[ => plutôt que de les diviser, cela les a unifiés, car tout juif est certain au fond de son cœur que Son papa Hachem est l'Unique Maître du monde, qu'Il l'aime infiniment et qu'Il peut tout!]
- A l'inverse, les non-juifs au fond d'eux-mêmes ont peu de foi dans leurs idoles, et lorsqu'ils sont confrontés à une menace potentielle, ils renient leur religion et s'attachent à ce qui peut les sauver (instinct de survie, plutôt que conviction).

=> On comprend mieux les paroles du Sfat Emet, enseignant que l'on se déguise à Pourim pour témoigner que ce qui compte ce sont les valeurs intérieures, et non pas l'apparence superficielle.
[Un déguisement contribue à ce que des personnes différentes paraissent identiques. De même, extérieurement un juif et un non-juif semblent les mêmes, mais à l'intérieur un juif a une âme Divine beaucoup plus puissante, qui fait qu'il a un pouvoir d'impact beaucoup plus puissant que les non-juifs.
=> En se déguisant à Pourim, on prend conscience de cela afin d'agir en toute responsabilité de notre statut de juif(ve), et ne pas se laisser berner par l'apparence extérieur similaire!]

12°/ Le rav Nevenzahl enseigne que les costumes sont un souvenir d'Amalek, qui a une force énorme de magie noire.
En effet, ils ont la capacité de se transformer en des animaux et d'autres formes, mais Hachem nous sauvera toujours d'eux.
En se déguisant, on se rappelle de ce pouvoir d'Amalek, et du fait que nous avons toujours D. pour nous défendre.

13°/ "Toute moquerie est interdite, hormis les moqueries de l'idolâtrie" [guémara Méguila 25]
Haman est un exemple d’idolâtrie de soi-même (ex: comment se peut-il qu'une seule personne du royaume ne se prosterne pas devant moi!).
Pourim est le moment où l'on observe un très large panel de déguisements.
C'est l'occasion de regarder en nous tout ce qui vient travestir notre véritable être/essence.
Quels sont tous les déguisements de ce monde qui font que nous ne voyons pas la vie comme il le faudrait?
En effet, le yétser ara a un énorme pouvoir d'illusion, transformant la réalité à l'image des déguisements de Pourim. Nous devons se moquer de cela (comment j'ai pu me comporter ainsi!), afin de revêtir notre véritable personnalité.
=> L'ambiance facilement légère de Pourim, nous apprend que nous devons nous moquer du culte de l'égo (mon honneur, mon argent, ma réussite, ...), et en profiter pour jouer notre propre rôle dans la vie, dans ce qui est Véridique et éternel (non un costume brillant pour une soirée, et après dans le monde futur c'est la gueule de bois éternelle!).

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+ Quelques halakhot intéressantes à ce sujet :

-> Il est conseillé de ne se déguiser qu'en tsadikim, comme Mordé'haï ou Esther ou en Cohen Gadol, et non en méchants (réchaïm), car ceci influence l'âme de l'enfant à se diriger vers le bien.
[rav Steinman ; rav 'Haïm Kanievsky]

-> On évitera de se déguiser avec un masque qui pourrait épouvanter ceux qui le voient.
[rav Nissim Karélits]

-> Si l'on est déguisé entièrement, on ne pourra pas prier, car on n'est pas digne de se présenter ainsi devant Hachem (avec légèreté).
[Chévèt haLévi]

-> Un homme ne pourra pas se déguiser en femme, et vice-versa (interdit de la Torah de ne pas mettre des habits de femme), et ceci même pour s'amuser.
['Hazon Ovadia]

Pourim : La coutume de taper des pieds

+ Pourim : La coutume de taper des pieds :

-> Pendant la méguila, à la prononciation du mot : "Haman", on a coutume de frapper (des pieds) afin d'accomplir la mitsva d'effacer son nom.
Le Choul'han Aroukh (Rama 690,17) conclut qu'il ne faut en aucun cas annuler cela, car chaque coutume s'appuie sur des raisons profondes.

-> Le Maté Moché dit que l'on trouve une allusion à cette coutume dans le verset : "Il adviendra, si le méchant est passible d'être frapper avec un fouet" (וְהָיָה אִם-בִּן הַכּוֹת, הָרָשָׁע - Ki Tétsé 25,2), dont les dernières lettres des 3 premiers mots forment : Haman (המן).

-> Dans la méguilat Esther, le nom de Haman est mentionné 54 fois, comme la valeur numérique de : em'hé (j'effacerai - אמחה).

Dans la paracha Béchala'h (17,14), Hachem dit à Moché : "Effacer, J'effacerai" (le souvenir d'Amalek), soit : מָחֹה אֶמְחֶה, et qui a une valeur numérique de : 107, ce qui équivaut à : "C'est Haman!" (זה המן).

[Séfer haMatamim]

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-> Le 'Hatam Sofer enseigne que taper à l'écoute du nom de Haman démontre notre impatience à voir la mémoire d'Amalek effacée.
Le fait d'accomplir un acte, nous aide à internaliser ce désir.

-> Le midrach Eliyahou (rapporté par le rav 'Haïm Falaji dans son commentaire sur le Choul'han Arou'h 969,9) écrit qu'il a reçu un enseignement de ses maîtres qu'à chaque fois qu'un juif tape sur le mot "Haman", Hachem fait en sorte que Haman ressente ce coup.

-> Rav Tchezner (Chaaré Yémé haPourim) fait remarquer que le but essentiel de cette coutume est de montrer son mépris pour Haman, c'est pourquoi ceux qui produisent des sons musicaux (à l'énonciation de son nom) font le contraire, car par cela ils l'honorent.

-> "Toutes les fêtes juives seront un jour annulées, à l'exception de Pourim qui sera toujours célébrée.
Rabbi Eliézer y ajoute : Yom Kippour."

[midrach Yalkout Chimoni Michlé - rémez 944]

-> "Tous les livres des Névi'im et des Kétouvim seront annulés aux jours du machia'h, à l'exception de la méguilat Esther, qui restera, tout comme les 5 livres de la Torah et les lois de la Torah Orale, qui ne seront jamais annulés
[...]
Les jours de Pourim ne seront jamais abandonnés."

[Rambam - Hilkhot Méguila 2,18]

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-> Esther a demandé aux Sages d'ajouter la méguila dans le corpus du Tana'h.
Les Sages ont hésité car le mot : "kétiva" (un écrit) apparaît 23 fois dans le livre de Dévarim, en correspondance avec les 23 livres du Tana'h, alors déjà présents.

-> Hachem dit à Moché : "Écris ceci en souvenir dans le Livre ... qu'effacer, J'effacerai le souvenir d'Amalek de dessous les cieux" (kétov zot zikaron baSéfer - Chémot - Béchala'h 17,14).

Le Rokéa'h commente que pour nos Sages : "Écris ceci" (kétov zot), est une bonne allusion à l'histoire de Pourim (Haman étant un descendant d'Amalek), et qu'il est approprié de l'inclure parmi les autres livres du Tana'h.
Son allusion n'est pas groupé avec les autres, mais est cachée dans le livre de Chémot, en accord avec la nature cachée d'Esther.

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-> le Baal Hatourim fait remarquer que la valeur numérique de l’expression "ma'ho em'hé" (J’effacerai - מחה אמחה) du verset : "car J’effacerai la trace d’Amalek de dessous les Cieux" (Béchala'h 17,14) est égale à celle des mots "zé Haman" (c'est Haman - זה המן - soit 107).
Par ailleurs, on remarque que le nom Haman (המן) est mentionné 54 fois dans la Méguila d’Esther, autant que la valeur numérique du mot "em'hé" (J’effacerai - אמחה).

"Mordé'haï passa (vayavor), il agit selon tout ce qu'Esther lui avait ordonné" (méguilat Esther 4,17)

-> Rav enseigne : "Mordé'haï passa outre au 1er jour de Pessa'h en jeûnant"
Chmouël affirme : "Il passa [dans le sens de traverser] le cours d'eau."
[guémara Méguila 15a]

=> Pourquoi est-il si important de relater que Mordé'haï a traversé un cours d'eau?

-> Le Zohar (III,276a) pose la question : "Comment un méchant comme A'hachvéroch a-t-il pu se trouver attaché à la vertueuse Esther, la prophétesse?

Et de répondre qu'en réalité, c'était une "démone" ayant l'apparence d'Esther qui se montrait à lui.

-> C'est ainsi, lorsque Mordé'haï lut le message provenant d'Esther demandant de passer outre le 1er jour de Pessa'h par le jeûne, et de déroger ainsi à l'obligation de manger de la matsa, il craignit qu'il s'agît là d'un acte n'émanant pas d'Esther, mais de la "démone" ayant son apparence.
Peut-être cette créature voulait inciter le peuple à la faute en l'écartant de la mitsva de matsa.

-> Selon nos Sages un élément relevant de la sorcellerie qui entre en contact avec l'eau, vient à disparaître.
La guémara (Sanhédrin 17b) rapporte au sujet de Zéiri : Ayant acheté un cheval, il le monta et lorsqu'il entra dans l'eau, celui-ci se transforma en lit.

=> Telle est la raison pour laquelle Mordé'haï traversa un cours d'eau, et soumit cette lettre à une telle authentification : émanait-elle réellement d'Esther, ou bien s'agissait-il d'un acte de sorcellerie?

On comprend le lien entre les affirmations de Rav et Chmouël, dans la guémara ci-dessous.

Effacer Amalek de nos jours

+ Effacer Amalek de nos jours :

-> "C'est une mitsva de lire la paracha Zakhor (le Shabbath précédant Pourim), et la Torah est éternelle : chaque homme est un microcosme et a en lui un petit "Amalek" : le mauvais penchant.

Dans ce passage (Ki Tétsé 25,17-19), on peut trouver : "[Amalek] a frappé en toi ceux qui étaient en arrière, tous les faibles à tes arrières, alors que tu étais las et épuisé".

Ce sont nos petites faiblesses, nos légères défaillances qu'on a renoncé à corriger, et dont le mauvais penchant va "tomber dessus" pour nous faire chuter.
[...]
Le mauvais penchant se tient à arrière tel un chien attendant un moment d'inattention [de notre part] pour attraper quelque chose à manger, de même, il essaie de nous voler une mitsva par ci, puis une mitsva par là, ...
Il embrouille l'homme, le persuadant que ce n'est qu'une perte de rien du tout.

[le Maayan Moèd - Pourim]

[Après 120 ans, le yétser ara sera là pour chiffrer ce qu'il a pu nous prendre, et il brandira cela afin de nous accuser lors du grand jugement portant sur notre vie.]

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-> Il est écrit dans la paracha Zakhor : "[Amalek] a surgi devant toi sur le chemin et qu'il a frappé en toi ceux qui étaient en arrière"

On retrouve la stratégie en 2 temps du yétser ara :
- nous faire tomber par la faute ;
- nous empêcher de nous relever, de repartir de l'avant, en nous faisant rester dans un état de tristesse d'avoir fauté.

-> Dans la paracha Béchala'h, pendant l'attaque surprise de Amalek, à chaque fois que Moché avait ses mains au-dessus de sa tête, le peuple juif avait le dessus, et sinon, c'était l'inverse.
["Quand Moché levait la main, Israël vainquait, et quand il laissait ses mains, Amalek vainquait" (17,11)]

On peut citer 2 explications :
1°/ lorsque les mains (naaché, l'action) sont au-dessus de la réflexion (nichma), alors on a : "naaché, vénichma", et Israël gagne.
Cependant Amalek (qui est en nous!) souhaite que nous inversions les priorités, nous faisant aller à notre perte. [Rabbi Akiva Tatz]

2°/ Notre rôle est de s'élever d'un monde où tout n'est que simple coïncidence/hasard, à un vie placée sous l'autorité d'Hachem.
Absolument tout événement prend sa source dans les mondes supérieurs, et Amalek ne souhaite pas que nous remontions aussi loin, préférant que l'on se focalise sur les manifestations visibles, naturelles (ce qui refroidit notre émouna).

Nous devons avoir les mains au-dessus de notre tête, vers le Ciel, démontrant notre certitude que rien ne peut avoir lieu dans ce monde, si Hachem n'a pas donné au préalable son accord.
[Ohr Guédaliyahou]

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-> "Quand Moché leva les mains, Israël gagnait, quand il les lâchait, Amalek gagnait" (Béchala'h 17,11)

On peut s'interroger sur la différence d'expression. Pour parler de la victoire d'Israel, le texte dit : "Quand Moché levait les mains", mais quand on parle de la victoire de Amalek, il n'est pas dit : "quand Moché baissait les mains", mais quand il les "lâchait les mains". Que signifie cette différence?

En fait, Amalek représente le mauvais penchant (yétser ara), qui s'insinue dans le coeur de l'homme pour le tenter à la faute. Le seul moyen de vaincre le mauvais penchant, c'est de "lever les mains", d'être prêt à faire des efforts, d'aller à contre courant de ses habitudes et tendances naturelles. Parfois même, de se faire violence, de renoncer à certaines envies, pour rester fidèle à Hachem, malgré les efforts que cela représente.
Mais si le juif arrête de se battre, de rester sur ses gardes, et si simplement il relâche les efforts, c'est déjà la victoire du mauvais penchant. Car on se serait déjà refroidi et on aurait baissé de niveau spirituel. Même si on n'aurait rien fait de mal dans les actes. Le simple relâchement des efforts est déjà en soi une défaite.
L'homme dans ce monde ressemble à un cycliste qui voudrait gravir une pente à contre-courant. Il doit pédaler, poursuivre et fournir des efforts en espérant gravir la pente. Mais s'il s'arrête de pédaler, il reculera automatiquement.
Dans la vie, c'est pareil : soit on progresse, soit on régresse. On ne peut stagner sur place. Si un jour, on réalise qu'on n'a pas progressé par rapport à la veille, on pourra en déduire qu'on a régressé.

=> D'où la nécessité toujours, de ne jamais se contenter du niveau atteint, le jugeant déjà satisfaisant et pensant qu'il n'est pas nécessaire de poursuivre les efforts déjà accomplis. Si un jour, on se satisfait de là où on est arrivé, on décide de "lâcher les mains", de suspendre l'effort pour une certaine période, alors on devra savoir que Amalek aura gagné une victoire sur nous.
[rav Mikaël Mouyal]

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-> "Quand Moché levait la main, Israël dominait" (17,11)

Il levait la main pour les bénir avec la birkat cohanim.
C’est pourquoi Rabbi Yo’hanan a dit : "Que signifie ce qui est écrit : "Quand Moché levait la main, Israël dominait, et quand il baissait la main Amalek dominait"?
Cela nous enseigne que le monde subsiste grâce à la "nessiat kapaïm" des cohanim."
[Séfer haBahir]

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-> Au tribunal d'En-Haut, certains anges défendaient Israël tandis que d'autres l'accusaient.
Ceux qui les incriminaient arguaient que les juifs ne méritaient pas d'être sauvés à cause de leurs fautes et de leur manque de foi ...
Par moments, la main de Moché s'alourdissait tant qu'il devait la baisser. C'était un signe que les forces dénonçant Israël en-Haut prévalaient et qu'Amalek allait l'emporter.
Cette dénonciation alourdissait la main de Moché et l'empêchait de la garder levée.
[...]
[Dans le Zohar (66b)], rabbi Chimon bar Yo'haï dit : "Ne pensez pas qu'il s'agissait là d'une bataille insignifiante. De la Création jusqu'à l'ère messianique, aucun bataille ne pourra lui être comparée. Même la grande guerre de Gog et Magog ne l'égalera pas."
La bataille n'était pas importante à cause des guerriers ou des armes utilisées, mais en raison des très fortes puissances spirituelles qui y participèrent.

[Selon Rabbénou Bé'hayé,] En Haut, le génie d'Amalek dénonçait Israël de toutes ses forces.
Seule la puissance remarquable des prières de Moché brisa le pouvoir de ce génie.
Par ses prières, Moché finit par forcer le génie d'Amalek à assister Israël contre Amalek.
[...]

"Yéhochoua affaiblit Amalek et son peuple par l'épée" (Béchala'h 17,13)
Yéhochoua avait remporté la victoire grâce à l'aide spirituelle de Moché, Aharon et 'Hour (le fils de Myriam).
Il y est fait allusion dans le verset : "Voici, comme il est bon et agréable lorsque des frères (a'him) résident ensemble en harmonie" (Téhilim 133,1).
Le mot "A'him" (אַחִים) est composé des initiales des noms : Aharon, 'Hour, Yéhochoua et Moché.
[Méam Loez - Béchala'h 17,12]

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-> On peut s'interroger. Apparemment, le verset aurait dû dire : "Quand Moché baissait ses mains ...". Pourquoi dit-il : "Quand Moché levait la main"?

En réalité, pour vaincre Amalek, symbole du mauvais penchant, il faut faire des efforts pour s'élever et progresser. Il faut lever les mains.
En revanche, si l'homme relâche ses efforts et cesse de s'élever et de progresser, alors il échouera et tombera. Et ce, même s'il ne baisse pas ses mains, même s'il ne cherche pas à descendre spirituellement.
En effet, pour vaincre le penchant, il n'y a pas d'autre choix que de s'accrocher et de grandir [garder nos mains vers le haut!]. Si on relâche ses efforts, même si on ne baisse pas les mains, même si on ne cherche pas à descendre, le simple fait d'arrêter de faire des efforts, cela conduit déjà à perdre la guerre contre le mauvais penchant.
[rabbi Zalman Sender Shapira]

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-> "Tout ce qu'un juif accomplit doit se faire dans l'intention d'effacer grâce à cela le souvenir d'Amalek, et lorsqu'il y veillera, je suis certain qu'il se débarrassera de toutes ses souffrances".
[Beit Aharon]

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-> Puisque aujourd'hui nous ne pouvons pas identifier qui est Amalek, l’essence de la mitsva est pour chacun de nous d’effacer Amalek de l’intérieur de nous, de rejeter et mépriser le mal qui est en nous.

[Rav Ye’hezkel Levinstein]

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-> "En chacun d'entre nous se dissimule une zone d'ombre de l'ordre d'Amalek, qui refuse de se plier même s'il connaît la vérité, qu'il nous pousse à refuser de regarder en face.

Or, lorsque l'homme se trouve face à la vérité, impossible à nier, comme lors de la sortie d'Egypte, le mauvais penchant risque de le pousser à lutter contre celle-ci et à la refroidir, par refus de se soumettre."

[Rav Yitzhak Brodiansky]

[il nous arrive tous d'avoir des moments de vérité (ex: un cours de Torah, un événement très fort de notre vie, ...), et plutôt que d'en profiter pour renforcer notre comportement, notre amour envers Hachem, le yétser ara va nous refroidir (ex: ce n'est qu'une coïncidence ; c'est certes un cours impressionnant, mais cela peut bien attendre un peu avant d'être mis en pratique (il y a le temps!)... ]

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-> Si Amalek n'avait pas attaqué Israël, aucune nation n'aurait jamais eu de pouvoir sur les juifs. Les comptes-rendus sur la défaite des égyptiens auraient produit une impression permanente sur le monde ...
Sans Amalek, toutes les nations du monde auraient éprouvé un immense respect pour Israël. Beaucoup se seraient converties au judaïsme et celles qui ne l'auraient pas fait auraient, au moins observé les 7 lois Noa'hiques.
En voyant la puissance de D., les nations auraient craint de fauter.

Mais dès lors qu'Amalek avait attaqué Israël, les nations se mirent à minimiser les miracles de la sortie d'Egypte et de la Mer Rouge.
Si le D. des juifs était si puissant, comment Amalek avait-il pu tuer tant de membres de Son peuple?
Par conséquent, l'attaque d'Amalek fit fauter le monde entier.
Amalek est responsable de tout le mal fait par toutes les nations de tous les temps.
[...]

Chaque fois qu'une personne faute, elle renforce Samaël (l'ange gardien d'Amalek, garant du libre arbitre dans ce monde), et ceci à son tour donne de la force à Amalek.
Ainsi, alors que Hachem Lui-même détruit le pouvoir des autres anges des nations (chacune ayant un ange tutélaire), il nous incombe à nous de briser le pouvoir de l'ange d'Amalek : nos fautes lui donnent de plus en plus de force.

Dans sa bénédiction à Essav, Its'hak dit : "La voix est la voix de Yaakov, mais les mains sont celles d'Essav" (Béréchit 27,22) = lorsque Yaakov (les juifs) faiblit dans l'étude de la Torah et dans la prière, alors la main d'Essav (dont Amalek est un digne descendant) devient plus forte.
La force de Samaël, l'ange d'Amalek (Essav) dépend directement de notre comportement! ...

Amalek ne peut être détruit tant que nos péchés renforcent son ange tutélaire (Samael).
Lorsque nous nous repentirons et que nous améliorons nos actes, Amalek sera automatiquement effacé du monde.

Le Alchikh haKadoch fait remarquer qu'il y a une contradiction importante :
- d'un côté Hachem Lui-même jura de détruire Amalek ("J'effacerai totalement le souvenir d'Amalek de sous les cieux" - Béchala'h 17,14) ;
- pourtant, plus tard, c'est à nous qu'Il donna le commandement de le faire ("Tu effaceras la mémoire d'Amalek de dessous le ciel" - Ki Tétsé 25,19)

Dans le cas des autres nations, Hachem commence par détruire l'ange tutélaire, puis s'occupe du peuple. [lorsque l'ange responsable d'une nation disparaît, alors sa nation n'a plus de force et tombe/disparaît automatiquement]
Ici, la situation est inverse. Nous (les juifs) devons d'abord détruire l'ange tutélaire d'Amalek en cessant de fauter et en nous repentant. C'est là notre responsabilité à nous.
Ensuite, comme Hachem l'a juré, Il détruira sa nation (Amalek).
[Méam Loez - Béchala'h 17,16]
[il se passe la même chose après que nous écoutons un cours de Torah, des paroles pleines de Vérité.
Le Amalek en nous vient tout minimiser, ridiculiser, ... réduisant à minima les implications concrètes de nos bonnes volontés théoriques qui viennent de se réveiller par les paroles de Vérité écoutées/lues.]

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-> "Ta colère le poursuivra, et Tu le feras disparaître de sous les cieux de D." (Eikha 3,66)

Le Imré Emet demande : "Que signifie l'expression 'sous les cieux de D.'? Lorsque l'on voit des événements se dérouler dans notre monde, nous devons retirer l'écran qui nous empêche d'y voir la main de D. C'est alors seulement que l'on voit que tout ce qui se passe ici, c'est au-dessus du Ciel, par la volonté de D. que cela se produit. Tu dois faire disparaître l'idée qu'il puisse y avoir quoi que ce soit dans le monde 'sous les cieux de D.', comme si cela pouvait être en dehors de Sa volonté et de Sa connaissance. 'Tu effaceras le souvenir d'Amalek de sous les cieux' : efface le Amalek qui sommeille en toi, et qui te convainc dans ton cour qu'il existe quelque chose qui existe 'sous les cieux'. Quant à toi, tu dois savoir que tout est 'au-dessus des cieux'."

-> Lorsqu'on est en tension avec un voisin parce qu'il a dit ceci, ou qu'il a fait cela, il est bon de savoir que D. nous regarde tous deux et nous dit : "Ne savez-vous donc pas que tout vient de Moi?"
La guemara (Shabbat 129a), dit : "Il est bon que l'on vende les poutres de sa maison, et que l'on se chausse de chaussures". Les Maîtres de la Tradition expliquent : "Les poutres de la maison, c'est le toit, qui recouvre la maison. Et quel est le lien entre le toit et les chaussures ? Le toit est ce qui nous sépare du ciel. Si l'on vend le toit, on peut comprendre que tout vient du Ciel, et alors on achètera des chaussures, mettant ainsi une séparation entre nos pieds et la terre. En effet, jusqu'à présent, avant de comprendre que tout venait de D., nous étions rattachés à la terre ; mais après avoir retiré le toit, nous pouvons nous détacher du sol, et comprendre que la main de D. est en toute chose, en toute action et en tout sujet."

-> Le Tiféret Chmouël écrit de même :
"Efface le souvenir d'Amalek de dessous les Cieux" (25,19) = "Efface son souvenir et celui de tous ceux qui poursuivent sa voie, en prétendant que tout ce qui advient dans le monde se produit dessous les Cieux, à savoir fortuitement sans l'intervention de la Providence d'Hachem.
En tant que juifs, il nous incombe au contraire, d'enraciner en nous que tout ce qui advient dans le monde, le meilleur comme le pire, est le fruit de la Parole d'Hachem qui, depuis les Cieux, conduit le monde ici-bas à chaque instant et dans ses moindres détails. Car personne ne peut toucher à ce qui revient à autrui sans que cela ne l'ait été décrété au préalable dans le Ciel.
De même, la subsistance de l'homme étant fixée depuis Roch Hachana pour toute l'année, aucun bénéfice ni aucune perte ne peuvent survenir si cela ne l'a pas été décidé d'En-Haut. Une brindille ou un morceau de paille ne peuvent bouger sans avoir reçu un ordre formel au préalable précisant leur destination."

-> Le rav Its'hak Mordé'haï Zilberstein (Rimzé Ma'hchava) écrit :
[A l'époque de Pourim] , à propos du verset : "On rapporta à Mordékhaï tout ce qui était advenu" et le midrach (Esther Rabba 8,5) de commenter : "(Mordékhaï) ordonna à Hatakh : va et dis-lui (à Esther) que le descendant de "il est advenu" s'en prend à vous (aux juifs), c'est ce qui est écrit "Souviens-toi de ce qui t'est advenu" (au sujet d'Amalek dont le descendant était Haman, le terme de "advenu" a une consonance d'évènement fortuit, livré au hasard, et constitue la devise de l'existence d'Amalek qui refuse l'existence de la Providence Divine).
C'est pourquoi Mordékhaï rassembla alors tous les juifs afin de renforcer leur émouna dans le Créateur, et afin qu'ils sachent que l'impureté d'Amalek basée sur un monde livré au hasard, est mensongère et sans fondement, et que tout ce qui arrive dans le monde est le fruit d'une raison Supérieure."

Le rav Elimélé'h Biderman ajoute :
Pour cette raison, la Torah nous ordonne au sujet d'Amalek "N'oublie pas", car à chaque instant et à chaque époque, nous avons le devoir de regarder vers le Ciel et d'avoir foi que tout ce qui nous arrive est le fait d'un calcul bien précis de notre Père Céleste. Et personne ne peut dire que Hachem l'a oublié, puisqu'à chaque instant, Son regard est posé sur chaque juif pour lui prodiguer du bien et le soutenir dans ses épreuves.

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-> "J'effacerai le souvenir de Amalek" (17,14)

=> Pourquoi la Torah est-elle aussi radicale concernant Amalek?
Le peuple Juif a plusieurs ennemis, mais c'est uniquement Amalek qui a eu ce traitement aussi catégorique de devoir complètement être effacé!

Amalek est décrit dans la Torah par les termes : "Il ne craint pas Hachem".
Bien que chaque ennemi d'Israël ne craint pas Hachem, si la Torah spécifie Amalek, c'est que lui n'a aucune trace de crainte d'Hachem.
De plus, l'essentiel de la vitalité de l'homme réside dans le fait qu'il a un quelconque lien avec la crainte d'Hachem. C'est ce lien qui le fait exister et qui lui permet de vivre.

=> Amalek, qui n'a aucun rapport avec la crainte d'Hachem, il lui manque donc l'essentiel de ce qui fait subsister un individu. Il n'a donc pas de pérennité, ni de possibilité d'un quelconque devenir. Il est donc condamné à disparaître et à être effacé.
[Maar'hé Lev]

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+ Amalek :

-> Amalek attaqua le peuple juif le 23 Iyar 2448, un mois et 8 jour après la sortie d'Egypte (le 15 Nissan), suite à un manque de émouna du peuple, qui a mis Hachem à l'épreuve.

-> Amalek est le petit-fils d'Essav, par son fils Elifaz.
Le midrach raconte que ce ne sont pas uniquement ses descendants qui vinrent attaquer les juifs dans le désert, mais Aamalek lui-même (âgé alors d'au moins 220 ans!).

-> Selon le midrach Tan'houma, Amalek résidait dans le Néguev ou dans les monts Séïr, et il dut faire un trajet de 1 460 km, afin d'arriver à Réfidim (lieu de campement des juifs).

-> Amalek était accompagné :
- selon le midrach Aba Gourion : de 400 000 hommes ;

- selon le Séfer haYachar : 10,18 millions de soldats, dont de nombreux magiciens et sorciers.
En effet, Amalek était persuadé que la force de Moché provenait de la sorcellerie, et qu'il a juste était plus fort que les magiciens égyptiens.
Il y avait aussi des sorcières, dont la propre femme d'Amalek, afin de multiplier les forces surnaturelles.

Moché par la puissance de la prière a réduit à néant ces forces de la sorcellerie, inversant par exemple les horaires du soleil, de la lune et des autres astres.

-> La guémara (Yérouchalmi Roch Hachana 3,8) rapporte que Amalek choisit des guerriers dont c'était l'anniversaire, sachant qu'en ce jour, la chance les accompagnerait et qu'ils seraient ainsi invincibles.
Il utilisait l'astrologie pour calculer les heures propices à l'attaque.

-> Le Yalkout Chimoni ('Houkat 764,21) écrit que Amalek reçut en testament un enseignement de son grand-père Essav qui lui disait : "Garde précieusement cette tradition et transmets-la à tes descendants : Tu pourras vaincre les juifs dès qu'ils se relâcheront dans leur service divin".

"Réfidim", signifie : "faible" ou "relâché", les juifs étaient devenus vulnérables à l’attaque d'Amalek, car ils s’étaient relâchés dans l’étude de la Torah.
[rafou yédé'hèm min haTorah - guémara Sanhédrin 106a]

-> On a l'obligation d'effacer le nom d'Amalek, car il s'attaqua à la émouna, effaçant par cela le nom de D., en expliquant que tous les phénomènes surnaturelles sont dus au hasard (cf. Rachi sur le mot : "kar'ha").

En lisant la paracha Zakhor, on se rappelle les pouvoirs de notre yétser ara : il nous refroidit aux mitsvot (ex: encore rien qu'une fois avant de changer!, c'est pas si grave!), il diminue notre émouna (ex: c'est le hasard ; tu peux agir sans l'aide de D., où est Hachem lorsque tu es dans la difficulté?, ...).

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-> "Amalek vint et combattit contre Israël à Réfidim" (17,8)

Les Amalécites utilisèrent les moules à briques qu'ils s'étaient procurés dans les archives égyptiennes.
Ainsi, possédant la liste des noms des juifs, ils les appelaient par leur nom, comme des amis.
Lorsque les juifs quittaient la protection des Nuées de Gloire pour aller à leur rencontre, les Amalécites les tuaient. [midrach Tan'houma - Ki Tétsé]
Ce fut ainsi qu'ils amorcèrent leur attaque.

Les Amalécites attaquèrent ainsi les hommes devenus rituellement impurs et qui devaient quitter le camp pour se tremper dans un cours d'eau.
Ils n'étaient pas admis dans le camp car Hachem avait ordonné : "Ton camp sera saint" (Dévarim 23,15).
Lorsque ces hommes quittèrent la protection des Nuées de Gloire, les Amalécites les soumirent à des violences homosexuelles et les tuèrent. [Pirké déRabbi Eliézer 44]
[Méam Loez - Béchala'h 17,8]

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-> La force d'Amalek provient du kiboud av exemplaire d'Essav, que nous pouvons effacer lorsque nous donnons notre cœur à Hachem - cf. : http://todahm.com/2019/03/02/10162-2

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+ La mitsva d'effacer le souvenir d'Amelek

-> Cette mitsva s'accomplit en tuant hommes, femmes, enfants, animaux, et en détruisant tout souvenir d'Amalek.
Il est à noter qu'aujourd'hui nous ne savons pas précisément qui est descendant d'Amalek.

Par le passé, elle a pu être accomplie :
- partiellement dans le désert par Yéhochoua bin Noun, à l'époque de Moché, suite à leur attaque surprise (cf.fin paracha Béchala'h) ;

- à l'époque du roi Chaül, sur ordre du prophète Chmouël, mais il cru bon de laisser vivre le gros bétail, et leur roi Agag ne fut tué que le lendemain par le prophète Chmouël.
Cependant, durant cette nuit, Agag eut des rapports avec une servante qui put ainsi donner une descendance à Amalek, d'où sortira par exemple : Haman.

- à l'époque du roi David, son général Yoav continua cette mitsva en allant les combattre (cf. guémara Baba Batra 21).

- Mordé'haï et Esther réussirent eux aussi à en anéantir nombre d'entre eux, mais plusieurs réussirent à s'échapper.

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-> Le Maharal Diskin (19e siècle) écrit qu'il possède une transmission (massorét), selon laquelle le Gaon de Vilna (18e siècle) a affirmé que la nation allemande faisait partie des descendants d'Amalek.
Le Gaon de Vilna ajoute que ces derniers ont des signes particuliers, facile à reconnaître : ils s'embellissent aux yeux du monde avec toutes sortes de civilités, mais leur cœur est empli de haine pour les juifs.

-> Le rav Yoël Shwartz dit que néanmoins, on ne peut aujourd'hui plus faire aucune conclusion à ce sujet, car tous les peuples ont été mélangés et déplacés de leur terre natale par le roi San'hériv, il y a près de 2600 ans.
On ne pourra accomplir cette mitsva de nouveau qu'à la venue du machia'h.

=> De nos jours, on doit combattre le Amalek qui est en nous, comme cela a été abordé (b"h) au tout début de ce dvar Torah.

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+ Peut-on accepter la conversion des descendants d'Amalek?

-> La guémara (Guittin 57b) écrit que les petits-fils de Haman étudièrent la Torah à Bné Brak.

-> Le 'Hazon Ich explique qu'il s'agit des petits-fils de la fille de Haman. Or, la règle chez les non-juifs est que la transmission se fasse d'après le père, qui dans notre cas n'était pas un descendant d'Amalek.
Par contre, s'ils ont combattu contre les juifs, il est impossible de les accepter.

-> Voici 2 mérites expliquant leur conversion future :

1°/ Selon le midrach (Esther rabba 10,4), bien qu'étant complètement méchant, il a une fois proclamé sa reconnaissance de la providence divine, lorsqu'il a été forcé à déplacer Mordé'haï sur un cheval.
Rabbi 'Haïm Pin'has Scheinberg dit que par ce mérite d'avoir été momentanément conscient, que ses succès et ses souffrances sont entièrement dans les mains de Hachem, il a mérité d'avoir une si belle descendance.

2°/ Selon rabbi Yaakov Kamenetsky, on apprend un principe très important : une personne est récompensée pour avoir générée du Kiddouch Hachem indépendamment de ses motivations personnelles.
Puisque la chute miraculeuse de Haman a généré un grand Kiddouch Hachem, rien que pour cela il mérite une énorme récompense.
[évidemment, qu'il devra rendre des comptes pour chacun de ses mauvais actes]

Selon l'Alter de Kelm, on peut tirer la leçon suivante : si Hachem récompense aussi grandement les personnes mauvaises (comme Haman), et ce pour une conséquence contraire à leur volonté ; combien à plus forte raison, Hachem récompensera infiniment toute personne qui volontairement s'efforcera de sanctifier Son nom.

"Pendant la journée de Pourim, Hachem désire que nous nous trouvions dans une grande joie, que nous mangions et buvons, et lorsque nous accomplissons Sa volonté, Lui aussi exécute la nôtre, et nous accorde tout ce que nous Lui demandons."

[le Divré Chmouël]

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-> "Lorsque le mois d'Adar arrive, nous augmentons la joie" [guémara Taanit 29a]
Le 'Hidouché haRim de commenter : "Cela fait référence aux mitsvot. On doit se réjouir des mitsvot qui se présentent à nous!"

-> Pourim est un jour riche en mitsvot, qui sont d'une certaine façon "faciles" à accomplir (ex: il faut manger, faire des cadeaux à autrui, être joyeux).
C'est donc un jour idéal pour se rendre compte de la chance d'avoir des commandements de D., qui ne sont que des "excuses divines" afin de nous combler de bénédictions.
Cette prise de conscience doit nous illuminer de joie pour toute l'année à venir!

-> Le rav Yossef Salant (le Béer Yossef) rapporte que l'erreur des juifs à l'époque de Pourim, fut de croire qu'en situation d'exil, dominés et soumis au joug des nations, une certaine tolérance religieuse peut être envisagée.
A leurs yeux, ces circonstances justifient une certaine permissivité envers les mitsvot dont le but est de nous distinguer des nations du monde.

Le midrach (cité par Rachi sur Ekha 1,25) exprime la pensée des juifs de cette époque : "C'est par Ta faute [Hachem] qu'ils me haïssent, parce que Tu m'as distingué d'eux par la nourriture, les boissons, et l'interdit du mariage. Si Tu m'avais laissé me marier avec eux, ils m'auraient pris en pitié moi, mes fils et mes filles."

=> Ainsi, ils pensaient qu'en se tenant à l'écart, en ne participant pas au festin, le roi considérerait cela comme un affront dont il se vengerait.
Comme si la Torah n'impose ses commandements que lorsque le peuple vit paisiblement sur sa terre.
Or, la Torah précède l'existence de ce monde, et tout dépend d'elle.

La guémara (Méguila 12a) rapporte qu'à l'époque de Nabuchodonosor, les juifs se sont prosternés devant la statue, la servant extérieurement, mais dans leur cœur ils sont restés fidèles à Hachem.

Rabbi Chimon bar Yo'haï d'y conclure : "Eux n'avaient servi l'idole qu'en apparence [à l'époque de Nabuchodonosor], aussi Hachem menaça les juifs qu'en apparence [à l'époque de Pourim"] "

=> Pourim est le moment où l'on ré-accepte sur nous la Torah, mais dans la joie, dans la conscience de la chance et de l'honneur de pouvoir la réaliser pleinement.

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-> "Esther le déchêcha à Mordé'haï pour savoir ce que cela voulait dire [ma zé] et pourquoi cette manière d'agir [al ma zé]" (Esther 4,5)

La guémara (Méguila 15a) de commenter :
"Esther avait fait dire à Mordé'haï : Peut-être les juifs ont-ils transgressé les 5 livres de la Torah, dont il est dit : "Des tables écrites d'un côté [mizé] et de l'autre [oumizé]." (Ki Tissa 32,15). "

=> Le message est que nous devons être fidèle à notre Torah, d'un côté (notre intériorité : dans notre foyer en privé, dans notre cœur), mais également d'un autre côté (à l'extérieur, à toute époque et environnement/milieu).

Kippour et Pourim

"Yom Kippour est un jour, comme Pourim (kéPourim). "
[Tikounei Zohar 57b]

-> Kippour, en plus d'amener sur nous le pardon, est aussi le jour de la réception de la Torah, puisque c'est en ce jour que Moché est descendu du Sinaï avec les 2e Tables de la loi (selon guémara Taanit 30b).

-> C'est à Pourim, que les juifs ont accepté la Torah par eux-même (sans en être forcés comme au mont Sinaï).

Le Gaon de Vilna fait un commentaire à ce sujet.
Chaque Yom Tov doit avoir 2 parties : une moitié consacrée à Hachem (prières et Torah) et l'autre moitié pour nous (célébrer la fête par des repas joyeux).

Pourim et Kippour sont comme un seul jour :
-> à Kippour = c'est une journée pour D. (on ne mange pas, on prie toute la journée, ...)
-> à Pourim = c'est une journée pour nous (on mange, boit, on fait la fête, ... en l'honneur de D.).

Kippour est un semblant de Pourim, car en élevant la matérialité, on a la possibilité de dépasser le purement spirituel.
D'ailleurs, c'est la vision juive de la vie : être dans la réalité et la sublimer selon la volonté de D., pour notre plus grand plaisir.

Le Zohar nous enseigne dans ce sens :
"Ce qui peut être accompli à Yom Kippour en affligeant le corps, peut être atteint à Pourim par le biais de la nourriture et de la boisson."

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-> Un Sage a fait remarquer : "Le jour de Kippour les mécréants se déguisent en justes, s'enveloppent du Talith à la synagogue et nous les associons à notre prière.
Le jour de Pourim, c'est le contraire : les justes se déguisent en méchants!"

-> Le Arizal fait remarquer que Yom Kippour est un jour de téchouva par la crainte, tandis que Pourim est un jour de téchouva par amour.

-> En Pourim 1941, dans le ghetto de Varsovie, les juifs étaient brisés et abattus, et il n'y eut personne capable de se réjouir.
Rabbi Kalonymus Kalmich s'exprima ainsi : "Dans le Zohar, il est dit que le jour de Kippour est semblable à Pourim. Ainsi, de même qu'à Kippour, nous sommes obligés de jeûner par décret d'Hachem, et ce qu'on le veuille ou non, de même, faut-il être joyeux à Pourim.
Sans tenir compte du démon nazi qui se déchaîne dehors, on a l'obligation de se réjouir!"

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+ "Toutes les fêtes juives seront un jour annulées, à l'exception de Pourim qui sera toujours célébrée.
Rabbi Eliézer y ajoute : Yom Kippour."

[midrach Yalkout Chimoni Michlé - rémez 944]

-> "Tous les livres des Névi'im et des Kétouvim seront annulés aux jours du machia'h, à l'exception de la méguilat Esther, qui restera, tout comme les 5 livres de la Torah et les lois de la Torah Orale, qui ne seront jamais annulés
[...]
Les jours de Pourim ne seront jamais abandonnés."

[Rambam - Hilkhot Méguila 2,18]

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-> Réflexion du rav Chimchon Pinkous sur la dualité Pourim et Yom Kippour :
"Tant la joie de Pourim que le sentiment de Yom Kippour sont enracinés dans l’essence de la vie elle-même.
A Yom Kippour, on sent que nous recevons une chance de vivre dans le futur malgré notre passé [imparfait].
La joie de Pourim, d’autre part, est pour la vie elle-même (on a été sauvé d'une mort certaine!), le sentiment de joie pour la vie en soi ne peut pâlir ; c’est comme la joie d’une personne le jour de son anniversaire ne diminue jamais parce que c’est le jour où la vie lui fut donnée.
Il en ressort donc que la joie de Pourim n’est pas liée au passé, n’est pas relative aux miracles qu'Hachem accomplit pour cette génération, mais elle est plutôt relative au sentiment [de joie pour la vie même] qui est renouvelé dans chaque génération."

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-> Selon le midrach (Yalkout Chimoni - Michlé 944), après la venue du machia'h, toutes les fêtes seront annulées, à l'exception de Pourim et de Yom Kippour.

-> Le Maharal (Tiféret Israël - chap.53) enseigne que Pourim et Kippour ont pour similitude d'être comparable à une résurrection des morts :
- à l'époque d'Haman, toute la nation juive devait être anéantie.
- à Yom Kippour, en conséquence de nos nombreuses fautes, nous devrions mériter la mort, que D. nous en préserve.

=> Puisque Pourim et Yom Kippour sont toutes les deux une forme de résurrection des morts, il est appropriée de continuer à les observer dans le futur, à l'époque qui suivra celle de la résurrection des morts.

-> Le Maharcha (guémara Béra'hot 58b) enseigne quelque chose de similaire :
Lorsque nous n'avons pas vu un ami depuis une période de 12 mois, nous disons la bénédiction : "qui ressuscite les morts". (michna Broura 225,4)
A Roch Hachana et Yom Kippour, une personne est jugée pour savoir si elle va mériter de vivre pendant l'année à venir ou pas. Ainsi, si l'on revoit un ami plus d'un an après, cela veut dire qu'il a passé le jugement de Roch Hachana et de Kippour en méritant de vivre, et nous devons donc remercier Hachem de lui avoir dispensé d'un décret de mort.