Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

+ [ Le jour de Roch ‘Hodech Elloul, Moché est à nouveau monté sur le mont Sinaï pour prier en tant qu’émissaire d’Israël, demandant à D. d’avoir pitié d’eux et de les pardonner. Le jour de Yom Kippour, leur repentir a été pleinement accepté. Moché est descendu pour donner aux juifs le 2e ensemble de Tables de la Loi et pour les informer qu’ils étaient pardonnés de la faute du Veau d'or. ]

La montée de Moché sur le mont Sinaï pour recevoir la Torah (les Lou'hot) une seconde fois, maintenant à la tête d'une nation de pénitents (chacun ayant fait téchouva sur le Veau d'or), met en lumière un objectif central d'Elloul : le retour à la Torah.
Chaque juif a une contribution unique à apporter à notre mission nationale d'étude et de diffusion de la Torah, comme nous le demandons trois fois par jour dans nos prières : "Accorde-nous notre part de Ta Torah" (véten 'helkénou béToratékha).

Les origines de ce concept remontent même avant la Création du monde, puisque les Sages enseignent (Yalkout Chimoni - Béréchit 2) qu'Hachem a utilisé la Torah comme plan pour construire l'univers. Ainsi, le monde est apparu et continue d'exister uniquement pour la Torah ; il s'ensuit que chaque être individuel n'est soutenu que grâce à sa part unique dans la Torah.
Bien qu'un juif puisse s'éloigner de ses racines dans la Torah au cours de l'année, lorsque Elloul arrive, il retrouve toujours le chemin de ses racines.

En effet, c'est précisément ce processus de reconnexion aux racines de la Torah qui constitue l'essence de la téchouva : s'extraire du marasme du matérialisme qui engloutit le monde et s'attacher à nouveau à Hachem et à Sa Torah.
Dans cette optique, nous pouvons constater que la téchouva n'est en aucun cas réservée exclusivement aux fauteurs, puisqu'il s'agit ni plus ni moins que de se détourner de notre préoccupation excessive pour les modalités du monde matériel et de revenir à Hachem.
C'est ainsi que nous prions 3 fois chaque jour de la semaine : "Ramène-nous, notre Père, à Ta Torah" (achivénou avinou léToratékha).
[Sfat Emet - Likoutim]

Guéoula & téchouva

+++ Guéoula & téchouva :

-> "Lorsque tous les juifs feront téchouva, la guéoula viendra immédiatement, comme il est écrit dans la Torah :
"Et tu retournes à Hachem, ton D., et que tu obéisses à sa voix en tout ce que je te recommande aujourd'hui, toi et tes enfants, de tout ton cœur et de toute ton âme. Hachem, ton D., te prenant en pitié, mettra un terme à ton exil, et il te rassemblera du sein des peuples parmi lesquels il t'aura dispersé." (Dévarim - Nitsavim 30,2-3)
[Rambam - Hilkhot Téchouva 7,5]

-> Selon le Zohar ('Hadach - hakdama haZohar fin 12a) :
"Si vous voulez connaître le moment de la guéoula et quand est-ce que vous retournerez en terre d'Israël, faites téchouva et immédiatement vous retournerez en terre d'Israël [dans le cadre de la guéoula]."

-> Le midrach (Yalkout Chimoni Téhilim 95) enseigne : "si seulement Israël faisait téchouva un jour seulement, tout de suite le machia'h viendrait" (ilou Israël ossim téchouva yom éh'ad, miyad aya ben David ba).

-> La guémara (Sanéhdrin 98a) rapporte que le rav Yéhochoua ben Lévi a rencontré le machia'h et lui a demandé : "Quand est-ce que tu viens?" Il a répondu : "Aujourd'hui"
Par la suite, il est retourné à Eliyahou haNavi et lui a dit : "Ce que vous m'avez dit n'est pas vrai [parce qu'il n'est pas venu en ce jour]".
Eliyahou haNavi lui a dit que ce qu'il voulait dire était qu'il viendra "aujourd'hui", si [ce jour-là] nous faisons téchouva et obéissons à la parole d'Hachem.

-> Selon le 'Hafets 'Haïm, nous avons eu de nombreux moments opportuns où le machia'h aurait pu venir, mais nous avons perdu ces opportunités parce que le peuple juif n'a pas fait une téchouva appropriée pour mériter la guéoula.
Le 'Hafets 'Haïm affirmait qu'il est entièrement possible de faire téchouva en une seule seconde, en acceptant sur nous pleinement la Royauté/joug d'Hachem, que "én od milévado".
Le rav Eliyahou Dessler dit que tout celui qui désire ardemment déraciner le mal qui est en lui doit être un extrémiste. En effet, tous ceux qui ont acquis le monde futur en un instant (koné olamo béchaa a'hat - guémara Avoda Zara 10) étaient des extrémistes. [on voit de là également que la téchouva est question d'un instant, où l'on se jette totalement dans les bras d'Hachem (j'ai fauté par vent de folie, mais Je n'ai que Toi!)]
Le rav Dessler enseigne également : "Une personne qui fait téchouva parce qu'elle reconnaît la Providence d'Hachem dans sa souffrance peut atteindre des sommets sans précédent."

-> "Rabbi Yo'hanan a dit : "Grande est la téchouva car elle permet de rapprocher la délivrance, comme il est écrit : "Un rédempteur viendra pour Sion et pour ceux parmi Yaakov qui se sont repentis de leur faute" (Yéchayahou 59,20). "
[guémara Yoma 86b]

-> b'h, également à ce sujet : http://todahm.com/2014/08/08/tout-depend-de-la-techouva

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-> La guémara (Sanhédrin 97b) enseigne :
"Hachem attend le machia'h, et nous l'attendons également, alors qu'est-ce qui le retient?
La réponse est que la midat hadin (l'Attribut de Rigueur) ne permet pas au machia'h de venir."
=> Comment comprendre cela?

Le rav Its'hak Eizik Chaver explique que Hachem repousse la guéoula, malgré le fait qu'Il attend impatiemment de pouvoir l'amener, afin de nous donner l'opportunité de faire téchouva et de mériter la guéoula au niveau le plus haut possible.
[en effet, il n'y a pas un scénario de guéoula, mais plus nous aurons un niveau spirituel élevé, pus la guéoula sera sublime. ]

Le 'Hatam Sofer dit que même si le peuple juif voudrait la guéoula sans faire téchouva, et même si Hachem serait d'accord pour l'amener, nos Patriarches ne seraient pas d'accord. En effet, si nous ne faisons pas téchouva avant, cela implique qu'on aura une guéoula limitée et simple (une Délivrance au rabais, et non exceptionnelle!).
Aussi difficiles que peuvent être les épreuves de l'exil, elles valent la peine d'être endurées par le peuple juif car elles permettront d'avoir une guéoula au plus au niveau possible. [mais on peut se dispenser de tant de galères si on fait sincèrement téchouva par nous-mêmes!]

-> Au final, on devra forcément faire téchouva, mais soit on le fera de nous même, soit Hachem devra augmenter les souffrances jusqu'à ce qu'on le fasse.
En ce sens la guémara (Sanhédrin 97a) enseigne que si nous ne faisons pas téchouva avant la venue du machia'h, alors Hachem placera sur nous un roi dur comme Haman qui nous forcera à faire téchouva.
Le 'Hatam Sofer explique que si nous ne nous repentons pas et ne supplions pas pour le Temple par nous-même, alors nous allons souffrir d'un roi comme Haman jusqu'à ce que nous soyons forcés de le faire, comme les juifs à l'époque de Pourim.
Le rav Eliyahou Dessler dit qu'à la suite d'avoir sur nous un roi dur comme Haman, nos coeurs "se briseront". Nous nous tournerons ensuite vers Hachem avec un désir de faire téchouva, et alors Hachem nous aidera à faire téchouva, et par ce mérite nous mériterons le machi'ah.
[on voit de là que nous pouvons mériter la guéoula par le simple fait de vraiment désirer faire téchouva.]

-> Le midrach (Pirké déRabbi Eliézer - fin chap.43 ; Yalkout Chimoni fin Malakhi) enseigne :
"Si le peuple juif ne fait pas téchouva, ils ne seront pas délivrés. Et le peuple juif n'atteindra la téchouva que par la douleur par les difficultés financières".
De nombreux commentateurs (comme le 'Hafets 'Haïm) expliquent que l'objectif des souffrances est de nous pousser à faire téchouva, qui nous donnera le mérite dont nous avons besoin pour la guéoula.

[il est important de préciser : pour les nations du monde, les souffrances proviennent totalement de l'Attribut de Justice/Rigueur (midat hadin) pour les punir.
Mais pour le peuple juif, l'Attribut de Rigueur n'est qu'une couverture de l'Attribut de Miséricorde (midat harakhamim) qui est cachée en dessous, car il sert à nous inciter à faire téchouva et à mériter ainsi la guéoula. (c'est une petite souffrance temporaire, pour un bien infini et éternel.)]

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-> "Va, mon peuple, retire-toi dans tes demeures, et ferme les portes derrière toi ; cache-toi un court instant, jusqu'à ce que la bourrasque ait passé" (Yéchayahou 26,20)
=> Quel est l'intérêt de passer du temps à l'intérieur lorsque le machia'h arrive?
Les midrachim et les commentateurs expliquent que le but d'aller à l'intérieur est de subir un processus contemplatif d'auto-évaluation, de faire téchouva et de nous renforcer dans la Torah et les mitsvot.
[on est tellement influencé par la façon de vivre et de penser des non-juifs qui nous entourent, on est tellement pris dans la routine de la vie, ... si on attend vraiment le machia'h il faut savoir s'isoler avec soi-même, prendre le temps de faire le bilan, de parler à ce sujet à Hachem, ... ]

-> Le 'Hafets 'Haïm enseigne que la guéoula inclut une téchouva spécifique sur les causes de la destruction du Temple, comme par exemple : le bitoul Torah, la haine gratuite (sinat 'hinam), la dispute (makhlokét), le lachon ara. [voir guémara Yoma 10b ; Shabbath 119b ; Baba Métsia 30b ...]
Nos Sages apportent également des domaines dans lesquels nous devons nous renforcer pour mériter la guéoula et être sauvés des 'hévlé machia'h, comme : l'étude de la Torah et les actes de bonté.

De son côté, le rav Eliyahou Dessler donne le remède général pour nos fautes :
1°/ étudier la Torah = cela chasse le yétser ara ;
2°/ étudier le moussar = pour acquérir la vraie façon de voir les choses ;
3°/ Entraînement personnel à "briser sa volonté" = comme l'écrit Rabbénou Yona (Yessod haTéchouva) au nom du Raavad : "briser sa volonté" est équivalent à de nombreux jeûnes en une seule journée. Cela corrige la cause de la faute elle-même (le yétser ara, qui est une volonté incontrôlée)
[si l'on ne sait jamais se dire non, alors on ne dira pas non au yétser ara] ;
4°/ faire de nombreux actes concrets de bonté = cela sert à contrecarrer les fautes commises envers son prochain. Cela doit inclure à la fois des actes de bonté ('hessed) à des individus, mais aussi des services pour le peuple d'Israël.
[le rav Dessler explique que de même que l'on a pu développer son "égo" (moi je) au détriment des autres juifs, alors de même on doit agir en kappara pour le bien des juifs. (lorsque je faute avec mon prochain, mais également toute faute affecte négativement les juifs individuellement et collectivement, car nous sommes liés les uns les autres)]
Mais aussi du 'hessed dans le coeur : changer son attitude intérieure envers les autres, cultiver des sentiments de sympathie et de volonté d'aider, ainsi que prier pour les autres.

[faire une mitsva avec l'intention qu'elle profite aux autres juifs (ex: j'étudie pour le bien des juifs décédés et vivants, et la grandeur d'Hachem) ;
Le rav Dessler ajoute que si l'on fait quelque chose de mal envers autrui, si ensuite on va faire téchouva dessus, alors certes d'une certaine façon la souffrance qu'elle a pu avoir à cause de nous est largement inférieure au mérite qu'elle aura pour avoir été le moyen permettant notre téchouva. D'une certaine façon cela ressemble à une personne qui souffre de pauvreté, ce qui va permettre à autrui d'accomplir une mitsva de tsédaka, et ce mérite est tellement énorme qu'il dépasse largement l'angoisse et la souffrance liées à la pauvreté. ]

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-> Le Pélé Yoets (Erékh Tsipouï) écrit qu'une personne faisant téchouva sincèrement peut apporter la guéoula.

-> Le Ram'hal (Messilat Yécharim - chap.19) dit que nous ne pouvons pas estimer le pouvoir d'une prière d'un individu pour la guéoula et l'honneur d'Hachem.
Nos travail n'est pas de tout faire, mais au moins de remplir notre part, en essayant de faire de notre mieux.
Le rav Moché Sorotzkin ajoute : de même, la téchouva de chaque juif, aussi petite soit-elle a une valeur incroyable. On ne doit pas désespérer en n'arrivant pas à tout réparer en nous, mais on doit faire de notre mieux à notre niveau.

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-> "Si nous faisons téchouva, le machia'h viendra immédiatement, et sinon il tardera"
[Ramban - Katvé haRamban ח"א - amoud שכד]

-> [Eliyahou haNavi nous rapporte que] Le Ciel et la terre sont mes témoins que Hachem est assis et attend que le peuple juif fasse téchouva, plus qu'un père attend son enfant ou une femme attend son mari, afin qu'Il puisse amener la guéoula, reconstruire le Temple qui ne doit plus jamais être de nouveau détruit.
[Tana déBé Eliyahou - fin du chap.31]

A ce sujet, le rav 'Haïm Palaggi (moéd lékol 'haï - ט"ו ג) écrit :
Crois ce que je dis : à chaque fois que je lis cet extrait spécial, mes yeux ne s'arrêtent pas de pleurer.
Lorsqu'un fils tarde à rentrer le soir, son père le guette par la fenêtre ; lorsqu'un mari part en voyage, son épouse attend anxieusement son retour. Comment est-il possible que Hachem "souffre" tellement et que nous demeurions insensibles?
Comment est-il possible que le Roi de l'honneur (mélé'h hakavod) [Hachem] est [actuellement] en train d'attendre que nous fassions téchouva afin de nous accorder tellement de bonnes choses, tout le bien possible dans ce monde, et tout le monde va après son cœur sans se préoccuper de cela, et personne ne se soucie assez pour dire : "lé'h vénachouva él Hachem" (allons et retournons vers Hachem).
Ô Hachem, incite le peuple d'Israël à se repentir devant Toi en toute sincérité!

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-> Le 'Hafets 'Haïm avait l'habitude de dire le soir du Séder :
"Le moment fixé pour l'arrivée du machia'h "en son temps fixé" (bé'ita - "Le monde a une duré de 6 000 ans" - Sanhédrin 97a) viendra certainement, mais nos Sages nous enseignent que nous pouvons mériter d'amener le machia'h plus tôt par la téchouva.
Cependant, même au moment de "bé'ita", il sera nécessaire de faire téchouva, et Hachem nous forcera à le faire. Si c'est ainsi, pourquoi devrions-nous être si têtus pour atteindre le dernier moment? Nous pouvons tout aussi bien faire téchouva maintenant et être libérés bien plus tôt".

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-> "S'il n'y a pas de stratégie, la nation tombera" (béén ta'hboulot yipol am - Michlé 11,14).
La plupart des commentateurs expliquent que ce verset fait référence à la nécessité de mener une guerre avec stratégie, car sans cela, de nombreuses vies seront perdues.
Mais Rachi enseigne que ce verset fait allusion à une période de souffrances, et la phrase nous dit que lorsque nous traversons une période de difficultés et que cela ne sert pas à nous éveiller à la téchouva, alors le résultat sera "yipol am" (que la nation tombera).

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-> Le Sforno (sur Téhilim 108) indique que nous devrions prier pour demander la miséricorde d'Hachem pour que les dirigeants [spirituels] de la génération d'avant la venue du machia'h puisse éveiller le public.

Le 'Hafets 'Haïm dit que puisque nous sommes très proches de la guéoula, les talmidé 'hakhamim doivent renforcer le peuple juif, sinon ils pourront avoir des accusations contre eux de l'Attribut de Rigueur (midat hadin), et même Hachem ne pourra pas justifier l'apathie des talmidé 'hakhamim.
Le Ohr ha'Haïm (Béhar 25,25-28) écrit aussi que si nos dirigeants spirituels ne motivent pas les gens à changer, ils seront plus tard jugés sur leur manque d'implication.
Le 'Hafets 'Haïm ajoute que dans la période de "Ikvéta déMéchikha" (arrivée imminente du machia'h), l'obligation concerne tout celui qui peut sensibiliser davantage à Hachem.
[n'oublions pas qu'un bon moyen d'enseigner à autrui est par le fait de donner l'exemple.]

Ailleurs, le 'Hafets 'Haïm dit que tout celui qui a un sentiment de crainte du Ciel doit essayer d'éveiller autrui à la téchouva.
[ lors de la traversée de la mer Rouge, chaque tribu avait un "chemin" dont les murs étaient transparents pour permettre qu'il y ait une joie parfaite car on pouvait tous voir que son prochain juif était bien là. De même, si nous sommes persuadés que la guéoula est imminente, alors nous devons tout faire pour être soi-même méritant, mais également pour qu'on y soit tous présents. Comment envisager autre chose que tous les enfants de papa Hachem se retrouvent ensemble pour fêter cette grande Réunion de famille à la guéoula.]

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-> "Tu retournes à Hachem, ton D., et que tu obéisses à sa voix en tout ce que je te recommande aujourd'hui"
Ce verset fait référence à une téchouva pour l'unique but de suivre la volonté de Hachem.
Ce type de téchouva atteint directement le Trône Divin.
[rabbi Saadia Gaon]

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=> Sur quoi doit-on principalement se focaliser dans la téchouva d'avant guéoula?

D'après le 'Hafets Haïm, à plusieurs endroits, il semble que nous devrions éveiller autrui à faire une téchouva générale sur toutes les fautes qui doivent être corrigées à ce moment.
Mais nous constatons que les Richonim et les A'haronim insistent sur certains domaines spécifiques, qui devront être renforcés ou corrigés par la téchouva avant la venue du machia'h.

1°/ En venir à la pleine reconnaissance et vivre avec la vérité du "én od milévado" :

-> Le rav Saadia Gaon écrit qu'avant la venue du machia'h, les tsadikim doivent voyager d'un endroit à l'autre pour encourager leur prochain juif et les renforcer dans le concept d'unité d'Hachem (yi'houd Hachem).
[comme on l'a vu précédemment, même cela concerne tout juif qui peut influencer positivement un autre juif. (chacun fait du mieux qu'il peut)]

=> Pourquoi cette vérité (én od milévado) est-elle une condition préalable à la guéoula?

-> A plusieurs reprises, nos Sages nous disent que nous ne mériterons de quitter cet exil que par le mérite de la émouna, et notamment en reconnaissant et en intériorisant la vérité du "én od milévado".
L'une des principales causes de tous les exils que nous, en tant que nation, avons dû endurer est le manque d'un bita'hon complet que "én od milévado", que tout ce qui nous arrive vient uniquement d'Hachem.
Si c'est la cause de l'exil, il s'ensuit que nous ne mériterons la guéoula qu'en parvenant à la reconnaissance complète de "én od milévado", sans blâmer, ni donner crédit à aucune autre cause.

De plus, le rav Moché Sorotzkin dit que d'arriver au "én od milévado" est : 1°/ le but de la Création du monde ; 2°/ le but de l'exil dans son ensemble ; 3°/ la fonction spécifique de la période précédent immédiatement la venue du machia'h (ikvéta déméchikha) est d'en arriver à la reconnaissance absolue que Hachem est le source de tout. [ex: alors qu'avec toutes les nouvelles inventions on pourrait en attribuer le mérite à l'être humain]
Lorsque nous aurons internaliser cette Vérité, alors nous aurons atteint la véritable émouna et nous mériterons la guéoula. [ce monde n'est qu'un lieu de préparation, une salle de musculation du fait que tout vient de D.]

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2°/ Vivre en mettant l'accent sur la spiritualité :

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch (Béhar 25,25-28) écrit que la guéoula viendra par le biais des tsadikim qui enseigneront à leur génération de mépriser les désirs illusoires et de développer une aspiration à la spiritualité.

-> Le Sforno (Chir haChirim 8,9-14) explique clairement que si nous ne modifions pas notre mauvais système de valeur de l'exil (celui des non-juifs) par celui des véritables priorités selon la Torah, alors même lorsque nous mériterons le Temple, nous ne le mériterons alors qu'à un niveau limité.
[il est sûr que nous aurons la guéoula, le Temple, le machia'h, ... mais la forme que cela aura dépend de notre attitude au préalable.]

En effet, le Sforno y écrit que Hachem dit au peuple juif : "Vous avez de la peine d'attendre aussi longtemps le machia'h, mais même au moment de la venue du machia'h, il y aura très peu de personnes qui enseigneront aux autres et qui protesteront sur le fait que le peuple est si impliqué dans la vie matérielle/mondaine [de ce monde]."
[ce sujet est développé au sens large : Se préparer pour le machia'h : http://todahm.com/2022/03/18/se-preparer-pour-le-machiah%5D

=> Ainsi, on voit clairement du Sforno que si nous ne modifions pas notre faux système de valeurs pour commencer à vivre avec les vraies priorités de la Torah, alors nous devrons peut-être continuer à attendre la guéoula.
De plus, si ce défaut n'est pas corrigé, même lorsque le Temple sera construit, nous ne pourrons pas expérimenter ses dons spirituels et ses opportunités qu'à un niveau limité.
[plus nous restons liés avec la matérialité, moins nous serons liés avec le monde à Venir (que D. nous en préserve), et inversement.]

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3°/ Retirer l'influence de l'impureté :

-> Le 'Hafets 'Haïm (Chem Olam - partie.2) nous dit qu'à la fin de l'exil, il y aura une énorme lutte entre les forces d'impureté et de sainteté, et la sainteté sera ainsi agressée dans tous les aspects de l'homme, à tous les niveaux.

[les forces du mal seront détruites avec la guéoula, c'est pour cela qu'elles jettent toutes leurs forces dans la bataille. Nous avons donc une responsabilité particulière de se fortifier les uns les autres dans cette guerre spirituelle pour la sainteté, surtout ceux qui sont plus vulnérables que nous.
Plus que cela, selon le Ohr ha'Haïm haKadoch (Béhar), si les tsadikim ne réveillent [spirituellement] pas le peuple juif alors Hachem devra trouver d'autres moyens de nous éveiller, avec des difficultés et des souffrances.
En effet, nos Sages enseignent : "Si nous nous repentons, tant mieux ; sinon Hachem placera sur nous un roi dur comme Haman et nous ferons alors téchouva" (guémara Sanhédrin 97a).
Ainsi la téchouva est la clé. Autant choisir de le faire maintenant (se dispensant ainsi de nombreuses souffrances) et d'amener le machia'h au plus tôt.]

Grâce à l'observance du Shabbath, l'individu attirera sur lui la lumière du machia'h.
[Cela est valable] également grâce au repentir (téchouva).
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - machia'h]

La téchouva = quelle fierté d’être juif!

+ La téchouva = quelle fierté d'être juif!

-> Hachem a créé un concept qui est unique pour le peuple juif : la téchouva, qui permet d’effacer nos fautes.
De façon étonnante, ce cadeau n'a pas été donné à toute l'humanité, mais uniquement aux juifs.
Cela témoigne de l'affection, du lien tout particulier qui existe entre nous et Hachem.
[ainsi pendant le processus de téchouva on peut s'attrister avec la prise de conscience et les regrets d'avoir fauté, mais ensuite on est propre mais surtout on doit être joyeux et fier d'être juif. Cela doit nous servir d'énergie pour encore mieux remercier et servir Hachem (je fais partie de la petite élite de ce monde, je suis quelqu'un de grand : je suis un fils d'Hachem ; et donc je dois me conduire avec grandeur!)
C'est justement au moment où l'on a conscience d'être tombé plus bas que bas, que l'on se rend compte de l'amour tout particulier d'Hachem à notre égard, comme le témoigne le cadeau unique de la téchouva.
On a beau avoir fait les pires choses, être parti très loin, mais Hachem attend avec impatience notre retour près de Lui, Il est prêt à tout effacer, voir même transformer nos fautes en mérites. ]

-> Le midrach (Tan'houma - Haazinou) discute d'une apparente contradiction entre 2 versets.
"Que Hachem lève sa face vers toi" (yaér Hachem panav élé'ha - Nasso 6,26) et "[Hachem] qui ne lèvera pas sa face et ne témoigne pas de favoritisme" (acher lo yissa panim vélo yika'h cho'had - Ekev 10,17).
Le midrach explique que Hachem ne montrera pas Sa face à quelqu'un qui n'a pas fait téchouva. Cependant, si une personne fait téchouva, alors Hachem le favorisera.
En ajoutant le mot "élé'ha" (אֵלֶיךָ - vers toi [les juifs]) au verset affirmant que Hachem témoignera du favoritisme à celui qui fait téchouva, la Torah nous enseigne que c'est uniquement les juifs qui peuvent faire téchouva.
Le mot אֵלֶיךָ exclut les non-juifs de cette capacité.

-> Même les habitants de Ninive, dont nous comprenons en apparence qu'ils ont fait téchouva suite aux remontrances de Yona, n'ont pas pu faire une véritable téchouva, mais ils ont pu uniquement suspendre la punition pendant un certain temps. [Malbim - Yona 3,4]
[voir ci-dessous pour davantage à ce sujet]
En effet, c'est uniquement un juif qui peut faire une téchouva complète.

-> Le Mabit (Séfer Beit Elokim - chaar hatéchouva - chap.14) écrit que la téchouva n'est efficace que pour les juifs.

-> Le Bné Yissa'har (maamar 'hodech Sivan 2,5) cite le midrach Tan'houma (ci-dessus), et il conclut que la téchouva ne s'applique qu'aux juifs, mentionnant que cela suit la décision (psak) du Rama miPano.

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-> Le Bné Yissa'har, cite le Séfer Limoudé Hachem, qui offre une raison pour laquelle la téchouva n'a été offerte qu'au peuple juif. Cette raison est également citée au nom du 'Hida.
Il est écrit : "Vous êtes les enfants d’Hachem votre D." (Réé 14,1). Seulement les juifs sont les enfants d'Hachem.
Les non-juifs sont en effet faits à l'image d'Hachem, mais cependant ils sont les sujets/serviteurs d'Hachem qui est leur Roi, mais ils ne sont pas Ses enfants. Ce privilège est réservé uniquement aux juifs. Cette relation spéciale a également des ramifications halakhiques.

Selon la guémara (Kidouchin 32b) : un roi n'est pas autorisé à fermer les yeux sur quelqu'un qui porte atteinte à son honneur (mélé'h chéma'hal al kévodo, én kévodo ma'houl).
Si quelqu'un insulte le roi, il est coupable de rébellion, et il doit être puni sévèrement sans aucune tolérance.

Cependant la guémara poursuit : un père peut pardonner à un enfant qui l'a insulté ou lui a causé de la peine (aav chéma'hal al kévodo kévodo ma'houl).
Le 'Hida (Ahavat David) explique que la raison pour laquelle la téchouva est efficace est parce nous sommes les enfants d'Hachem. En tant que notre père, Hachem peut ignorer nos fautes.
Cependant, en ce qui concerne les péchés des autres nations, puisque leur relation avec Hachem est strictement celle d'un roi avec ses sujets, et qu'un roi n'a pas la permission de pardonner une rébellion, la téchouva n'est alors pas possible pour aucune nation autre que les juifs.

=> Un exemple concret du fait que nous sommes les enfants d'Hachem, est celui de pouvoir bénéficier de l’incroyable puissance de la téchouva.

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-> "Lorsque le peuple juif se repent, [D.] lui devient accessible, comme il est écrit : "Vous rechercherez de là Hachem ton D." (Vaét'hanan 4,29) ... et : "D. te favorisera" (Nasso 6,25) ...
Hachem montre Sa faveur à qui se repent. Cela s'applique-t-il à tous?
[Non, car] la Torah dit : 'te' [favorisera, toi et] pas un peuple non- juif"
[midrach Tan'houma - paracha Haazinou 4]

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch (Béréchit) écrit :
"les mondes supérieurs, les anges ne sont jugés que par le Din (rigueur), sans aucune miséricorde et ainsi ils ne bénéficient pas du droit au regret, de la téchouva (repentir), et ne peuvent pas argumenter qu'ils ont fauté par inadvertance.
En effet, les êtres spirituellement élevés ne bénéficient pas de l'attribut de miséricorde."
[C'est pour cela que le premier verset de la Torah nous dit : "Au commencement Elokim (justice) créa le ciel (monde spirituel) et la terre (monde matériel)".]

=> La téchouva est un cadeau d'Hachem destiné uniquement aux juifs, et même les non-juifs et les anges n'en bénéficient pas!
Merci Hachem!!

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=> Pourtant nous voyons que D. a accepté la téchouva des habitants de Ninive bien qu'ils ne fussent pas juifs (Yona 3,10). Comment comprendre cela?

-> Cette contradiction est présentée par le rav Ména'hem Azaria de Pano (Assara Maamarot, maamar Hikour Din 2,11).
Il dit qu'effectivement le repentir des non-juifs est accepté mais son résultat est différent. Contrairement aux juifs, les non-juifs qui se repentent ne bénéficient pas du pardon de leurs fautes et ne sont pas exemptés de la punition.
"Le repentir est un commandement positif qui n'a été donné qu'au peuple juif en tant qu'expression de la pitié [divine], et à tout converti qui se joint au [peuple élu]. Or celui qui n'a pas reçu l'ordre [d'accomplir cette mitsva] ne peut pas voir ses fautes volontaires et involontaires effacées comme un nuage."
Ainsi, les habitants de Ninive n'ont pas été excusés de leurs péchés, mais le châtiment qui devait les frapper a simplement été reporté à une date ultérieure.

Le Rama MiPano termine ainsi :
"Ne sois pas perturbé par les habitants de Ninive [par le fait que leur repentir les ait sauvés de la punition divine] car il existe de nombreuses réponses à cela.
Tout d'abord, leur grande population a éveillé la miséricorde divine en faveur des 120 000 personnes qui n'avaient pas fauté et des nombreux animaux, car la destruction [de Ninvé] aurait anéanti une partie importante et significative du monde. Deuxièmement, les habitants de Ninive respectaient la loi de la Torah disant qu'un objet volé doit être rendu intact ... Troisièmement, ils n'ont pas vraiment été sauvés. [D.] a simplement retenu Sa colère envers eux pour les récompenser de leurs prières et leurs bonnes actions en ce monde."

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-> Le Hida ('Homat Anakh - Yona ch.4) écrit :
"Les non-juifs ne peuvent pas maitriser la techouva ...
A Ninive, leur téchouva ne dura qu'un temps ... C'était la raison de la plainte de Yona : si les habitants de Ninive avaient fait une réelle téchouva et s'étaient fait pardonner leurs fautes, cela [lui] aurait été acceptable... mais comme leurs fautes restèrent les mêmes, Yona en fut attristé".

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-> Le Mabit (Beit Elokim - Chaar haTéchouva 13) écrit de même :
"Quant à la téchouva des habitants de Ninive (Ninvé), qui a eu lieu grâce à Yona, bien que la techouva soit efficace pour n'importe qui dans le monde, il existe malgré tout une différence entre le repentir des juifs et celui des nations ... comme le disent nos Sages (guémara Yoma86) : "Grande est la techouva car elle atteint le Trône de Gloire" ; nous savons que les âmes du peuple juif sont gravées de sous le Trône de Gloire, du trésor appelé gouf, contrairement aux âmes des membres des nations."

-> Le Mabit (Beit Elokim - Chaar haTéchouva 14) écrit également :
"Le repentir du peuple juif est avantageux pour lui dans ce monde et dans le prochain mais le repentir des nations qui ne retournent pas à D. de toute leur âme et de toute leur personne, ne les aide que dans ce monde pour échapper à la punition, mais ne leur est d'aucune utilité dans le monde futur...
Lorsque les habitants de Ninive ont abandonné leurs mauvaises voies, ils ne sont pas revenus à D. de tout leur cœur pour Le connaitre mais par peur des paroles du prophète Yona. Leur repentir ne fit que leur éviter le malheur annoncé par le prophète ... mais cela ne veut pas dire que lorsque l'un d'eux mourrait, son repentir lui vaudrait une part au monde futur ...
Ce ne fut pas le cas, car le bénéfice que leur téchouva leur donna dans ce monde fut jugé suffisant."

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-> Le Chem MiChemouel (Moadim - Shabbat Téchouva 5674) explique qu'en fait, deux processus de purification se produisent dans un mikvé : un mikvé peut purifier une personne ou un objet lorsqu'ils sont entièrement immergés dans l'eau, mais également l'eau du mikvé elle-même est purifiée par le processus de hachaka (toucher) qui se produit quand l'eau du mikvé vient en contact avec de l'eau pure.
Contrairement aux personnes et aux objets, l'eau peut être purifiée dans un mikvé sans immersion totale.

De même, poursuit le Chem MiChemouel, la téchouva peut purifier une personne de 2 façons.
L'une est semblable à l'immersion dans un mikvé : la personne peut "se plonger" totalement dans la téchouva en exprimant un profond remord pour ses fautes et en prenant des résolutions fermes pour changer de voie. Cette forme de techouva suppose se débarrasser de tout vestige de faute, de même qu'aucune matière étrangère ne doit s'interposer entre l'eau et le corps. En fait, cette sorte de repentir est une forme de re-création.
Mais la téchouva peut également purifier l'homme à la façon de la hachaka. S'il ne peut pas se libérer seul de la faute, il peut décider de s'attacher à D., la Source de toute pureté et ce lien l'épurera de tous ses défauts spirituels.

-> Selon le midrach (Tan'houma - Haazinou 4), la téchouva ne peut être accomplie que par des juifs.
Le Chem MiChemouel (Moadim - Shabbat Téchouva 5674) explique que bien qu'il y ait eu des cas de non-juifs qui se sont repentis, tels les habitants de Ninive, ils ne sont capables que de la première forme de techouva.
Un non-juif ne peut se repentir qu'en se débarrassant de toutes ses fautes. La deuxième forme de téchouva, la purification spirituelle qui découle du lien créé par l'homme avec D., ne peut être atteinte que par le peuple juif.
Contrairement à un non-juif, un juif peut commencer le processus de téchouva en développant un lien profond avec D. qui le motivera ensuite à se débarrasser de la faute, ce qui rendra son repentir complet.

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-> A la différence des non-juifs, la faute est extérieure au peuple juif, comme l'écrit le Maharal (Guévourot Hachem, ch.8 ) :
"Le peuple juif a un prestige particulier, car l'élévation spéciale du peuple juif réside dans le fait qu'ils sont totalement dissociés de toute conduite honteuse. Lorsqu'ils fautent c'est par hasard, et ce qui est le produit du hasard peut être enlevé. Il ne serait donc pas juste de détruire le peuple juif à cause de ses fautes car ils sont intrinsèquement purs et la faute ne fait pas partie intégrante d'eux.
C'est quelque chose qui s'est produit par hasard et un fait du hasard ne supprime pas l'essence des juifs."

Ainsi, dans ce passage, le Maharal indique que, lorsque le peuple juif faute, ses transgressions ne font pas partie intégrante de sa nature ; il arrive qu'il se trompe. Comme la relation proche avec D. fait partie de l'essence de l'âme juive qui émane de sous le Trône de Gloire, lorsqu'un Juif faute, sa transgression ne provient pas de son vrai moi ; c'est un fait arbitraire, extérieur à sa personnalité.

-> "La téchouva est le désir de l'homme de revenir à ses racines, là il médite d'où il vient, reconnaît clairement que toute sa vitalité vient de D. et se soumet à Lui. A la suite de cela, toute impureté est supprimée." (Sfat Emet - 'Houkat 5631)

-> Rabbi Dovid Hofstedter enseigne :
Nous pouvons comprendre pourquoi le peuple juif est capable d'effacer ses fautes par le repentir, alors que le repentir des non-juifs n'a pas cet effet.
Pour les Bné Israël, le repentir consiste simplement à retourner à leur état naturel de proximité à D. Comme les fautes sont des actes qu'ils ont commis accidentellement, mais qui ne font pas partie de leur essence, ces fautes sont purifiées par le repentir.
L'impureté des nations faisant partie intégrante de leur nature, leur repentir ne peut pas effacer leurs mauvaises actions mais seulement retarder leur châtiment.

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-> Selon la guémara (Yérouchalmi Péa 1,1) : si un juif a l'intention d'accomplir une mitsva mais en est empêché par des circonstances indépendantes de sa volonté, D. considère qu'il a réellement accompli l'acte et il acquiert ce mérite. Si cependant un juif prévoit de commettre une faute mais en est empêché, D. ne met pas sur le même plan sa mauvaise intention et son délit.
Le Yerouchalmi poursuit : c'est le contraire pour un non-juif. Si un non-juif prévoit de commettre une faute mais en est empêché, c'est considéré malgré tout comme s'il avait fauté ; sa bonne intention n'est pas considérée comme une bonne action.

=> Pourquoi D. favorise-t-Il le peuple juif par rapport aux nations non-juives?

-> Le Bné Yissaskhar ('Hodèch Tichri 2, yom hakessé) dit :
"Il existe une différence entre ce qui est intrinsèque et ce qui est accidentel. L'intrinsèque est constant alors que l'accidentel est temporaire.
Le peuple juif fut gravé de la Source de la sainteté, et intrinsèquement, il est constamment prêt à la Torah et aux mitsvot. Il n'est pas intrinsèquement enclin à faire le mal et ses mauvaises actions sont de simples événements accidentels et éphémères.
C'est le contraire pour les non-juifs : le mal, de la source de la klipa, fait partie d'eux et s'ils accomplissent une bonne action, c'est par hasard.
Lorsqu'un juif prévoit de faire une mitsva, comme c'est un part intrinsèque de son moi, il est évident qu'il désire vraiment l'accomplir et que quelque chose l'a empêché de le faire. Mais lorsqu'il médite une mauvaise action, ses pensées ne sont pas considérées comme équivalentes à un acte car pour lui, la faute arrive par accident et ne se poursuivra pas, et on sait qu'il ne veut pas la réaliser.
C'est l'opposé pour les nations [leurs mauvaises intentions sont équivalentes à des actes, mais pas leurs bonnes intentions].

[ => Pour un juif, la téchouva n'est rien de plus que de retourner à sa véritable essence, de reconnaître que profondément, son unique désir est d'accomplir la volonté de D. et que ses fautes ne reflètent pas sa nature intrinsèque. Cette prise de conscience peut lui donner la force de rectifier ses actes et de revenir à D. de tout son cœur. ]

L’origine des pensées de téchouva

+ L'origine des pensées de téchouva :

-> La guémara (Béra'hot 10a) rapporte l'épisode entre Rabbi Meir et son épouse Brouria, qui n'était autre que la fille de Rabbi Hanania ben Téradione.
Le guémara (Pessa'him 62b) décrit la grandeur extraordinaire de cette femme, comme par exemple qu'elle était capable d'apprendre plus de 300 hala'hot en un seul jour.
Alors qu'elle aperçut un jour Rabbi Meir prier pour qu'un voisin malveillant et pêcheur qui ne cessait de l'importuner décède, elle fut consternée. Elle mentionna alors le verset : "Que les pécheurs soient ôtés de la terre! Que les méchants n'existent plus!" (Téhilim 104,35).
Ce qui signifie que le roi David souhaite la fin des péchés mais pas la fin, pas la mort des pécheurs. Pourquoi pries-tu donc pour leur mort? Prie plutôt pour qu'ils fassent téchouva!"
Rabbi Meir reconnu la vérité dans les paroles de sa femme et pria pour que ce voisin fasse téchouva.
Ses prières turent exaucées et il parvint effectivement à une grande téchouva.

-> Il est écrit :
"Tout dépend du Ciel, sauf la crainte du Ciel" (guémara Béra'hot 33b) ;
"Quiconque vient pour être purifié est aidé par le Ciel" (guémara Shabbath 104a)
=> comment pouvons-nous prier pour qu'une personne fasse téchouva?
Puisque la téchouva est une affaire personnelle, à priori nous ne pouvons pas prier pour qu'une personne acquière la crainte de D. (yirat chamayim).
Ainsi, comment Rabbi Meir réussit-il à influer sur la téchouva de ces réchaï?

-> Le Zera Shimshon explique qu'il n'existe aucun racha dans ce monde qui n'ait, après avoir réalisé ses larcins ou ses fautes, éprouvé un sentiment ou une pensée de téchouva.
Certes, ces pensées peuvent durer 10, 15 secondes, 1 minute, 5 minutes ou 10 minutes avant de disparaitre. Dans tous les cas, même éphémères, elles existent. Le problème est qu'elles s'évaporent très vite.
Le Zera Shimshon est d'avis qu'effectivement on ne peut pas prier pour la téchouva d'un autre, par contre, ce qui est sûr, c'est que chacun de nous peut prier pour que ces pensées éphémères du racha se transforment en véritable téchouva stable et durable.
Nous comprenons ainsi le sens profond de la prière de Rabbi. Partant du principe que n'importe quel juif qui faute ressent des pensées de téchouva, nous pouvons prier pour lui afin qu'il puisse inscrire ses pensées dans un projet de téchouva accompli et abouti.

=> Nous pouvons nous poser la question suivante : Comment se fait-il qu'un pécheur puisse être systématiquement nourri de pensées de téchouva? D'où vient cet automatisme?

-> "(Suite à la faute du fruit défendu) Ils (Adam et Hava) ouvrirent les yeux et virent qu'ils étaient nus" (Béréchit 3,7)
=> Le Ohr ha'Haïm haKadoch demande : Que signifie qu'ils ouvrirent les yeux et virent qu'ils étaient nus? Quel est le sens du verset? Ils virent qu'ils avaient perdu « la lumière de sainteté » qu'ils portaient en eux.

Le Ohr ha'Haïm haKadoch explique que lorsqu'un homme s'apprête à faire une faute, il est alors pris d'un vent de folie, comme nos Sages l'affirment : "Un homme ne peut fauter que si un esprit de folie pénètre en lui" (guémara Sotah 3a).

Aussi, le Ohr ha'Haïm haKadoch explique que juste avant la réalisation de la faute, la partie divine qui anime la néchama (la partie la plus élevée de l'âme) de l'homme le quitte. A cet instant, l'homme est uniquement animé du "vent de folie".
Il précise ainsi qu'il est impensable que notre néchama qui est un élément saint et sacré puisse participer à la faute. Ce principe est davantage développé par le Ohr ha'Haïm haKadoch dans la paracha de Chélah Lé'ha.

Une fois la faute terminée, le vent de folie quitte l'homme et la néchama (partie de pureté intacte) réintègre sa place.
Sur la base de ce commentaire du Ohr ha'Haïm haKadoch, nous pouvons peut-être avancer la chose suivante : lorsque la partie divine revient et retrouve le corps de l'homme après la faute, cette nouvelle "intégration" provoque de façon naturelle et directe "un appel de sainteté" et c'est justement cet appel de sainteté qui anime les pensées de téchouva (éphémères ou pas) qui suivent la faute

Il est impossible de parvenir à une téchouva complète sans le Shabbath ... car le Shabbath rapproche et ramène une personne au Créateur.
[Méor Enayim - Ki Tavo]

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[la racine du mot Shabbath (שבת) est chav (שב), qui a pour signification : "retour" (à sa vraie origine : Hachem). ]

L'aveu [des fautes] te fera réussir.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - atsla'ha]

[al yédé vidouï tatslia'h]

La téchouva = reconnaître sa vraie valeur

+ La téchouva = reconnaître sa vraie valeur :

-> Le mois d'elloul renvoie à la notion d'améliorer notre relation avec Hachem (אֲנִי לְדוֹדִי וְדוֹדִי לִי), mais également avec autrui (אִישׁ לְרֵעֵהוּ, וּמַתָּנוֹת לָאֶבְיֹנִים).
Le mot Téchouva (תשובה) peut se décomposer en : tachouv hé (תשוב ה) = retourne vers D.
Chacune de nos fautes va créer un écran, davantage d'éloignement avec Hachem, et grâce à notre téchouva on retire ces séparations pour revenir à notre état de pureté et de proximité avec papa Hachem.
Mais, nous devons également revenir vers le Hachem qui est en nous, avoir une conscience et une appréciation de notre divinité interne (notre âme = une partie divine ['hélék Elokim mima'al]).
Pendant toute l'année, notre environnement et notre naturalité nous poussent à avoir de la confiance par le biais de moyens extérieurs (j'ai un travail sûr, j'ai de la l'argent, j'ai des honneurs de mes proches/de la société, ...) mais tout cela est éphémère et fluctuant. On oublie que notre vrai être, c'est notre âme qui est en nous.
Ainsi, la téchouva, dont le mois d'Elloul est tout dédié, doit également être un moment où l'on améliore notre relation avec nous-même. Nous devons prendre du temps pour écouter, connaître, valoriser notre âme.

En ce sens, lorsque le roi David dit : "Je mets constamment Hachem devant moi" (shiviti Hachem lénegdi tamid - Téhilim 16,8) :
- certes, il faut avoir conscience de la Grandeur Infinie du Roi des rois, d'à quel point Hachem a connaissance de toutes nos pensées, nos actes, regards, ... d'à quel point Il ressent de la douleur à chacune de nos souffrances, à quel point Il nous aime (peu importe nos actions, juste parce que nous sommes son "fils adoré" [béni bé'hori]), à quel point Il nous observe constamment, qu'Il vient face à face avec nous pendant nos prières, notre étude de la Torah, ...
- mais également, nous devons toujours avoir devant nous la divinité à l'intérieur de nous.
Tout juif doit être conscient et fier de sa valeur interne, et alors agir en accord avec cela.
[yétser ara c'est bien beau ce que tu me présentes, mais tu sais qui je suis intérieurement : une partie divine, un fils du Rois des rois, ... ainsi je ne peux pas me comporter avec bassesse. Etant de la noblesse spirituelle de ce monde, je me dois d'agir avec noblesse!
Ainsi, on doit faire téchouva par amour d'Hachem, mais aussi par ma responsabilité d'agir extérieurement conformément à notre intériorité sublime.]

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-> La première étape de la téchouva, qui illumine immédiatement les ténèbres, consiste pour une personne à revenir à elle-même, à la racine de son âme et à retourner immédiatement à D., à l'âme de toutes les âmes, et étape par étape, elle continuera à progresser et se développer dans la sainteté et la pureté. Cela est vrai pour un individu, une nation entière, pour toute l'humanité et pour la perfection de toute existence.
Ce n'est que par la grande vérité du retour à soi-même que l'individu, la nation, le monde et tous les mondes (toute existence) retourneront à leur Créateur pour être illuminés par la lumière de la vie.
[rav Avraham Its'hak haCohen Kook - Orot haTéchouva 15,10]

-> Le fondement d'une téchouva efficace est vraiment une compréhension et une appréciation claire de la lumière qui est en nous, de nos traits de caractère (midot) positifs, et de notre extraordinaire potentiel de bonté.
Le rav Yérou'ham Lévovitz ( Daat 'Hokhma ouMoussar vol.2 p.55) enseigne :
"Chaque individu doit servir Hachem en s'appuyant sur ses propres forces intellectuelles, d'émotion et de caractère, car les capacités d'une personne représentent un degré de la Présence Divine (hasra'at haShékhina). Une personne doit réaliser que toutes les qualités nécessaires sont déjà en elle.
La capacité de se concentrer sur le développement de ses propres qualités et de se concentrer sur ce qui se trouve à l'intérieur [de soi] est le secret du succès dans le service Divin (avodat Hachem) ...

Il est important pour une personne de connaître ses défauts, afin qu'elle sache ce qu'elle doit changer.
Mais il est encore plus important pour elle de connaître ses qualités et ses forces, afin qu'elle sache tout ce qu'elle peut accomplir."

[on doit faire attention car notre yétser ara nous pousse à voir la nécessité de faire téchouva comme une possibilité de renforcer en nous l'idée que nous ne valons pas beaucoup (regarde combien de fautes tu as fait, comment as-tu pu tomber si bas, en comparaison des tsadikim tu ne dois pas valoir grand chose aux yeux d'Hachem, ...). Au-delà de réduire nos ambitions spirituelles, cela introduit de la tristesse, une forme de désespoir spirituel. On en vient à tuer notre magnifique potentiel en une réalité nettement inférieure.]

-> Le Téhilim que nous disons le plus souvent dans nos prières est le Achré (3 fois par jour), où nous chantons la souveraineté, la puissance et le souci d'Hachem pour toute la Création.
Nous disons : "léodia livné aadam guévourotav, ou'hvod adar malkhouto" (pour informer aux fils de l’homme tes hauts faits et l’éclat glorieux de ton règne - Téhilim 145,12).
Le rav Mordé'haï Lévovitz enseigne que nous devons également comprendre ce Téhilim ainsi : "pour informer (léodia) chaque être humain de "guévourotav" : ses propres forces" = en effet, être informé de nos propres capacités et reconnaître notre potentiel est peut-être encore plus essentiel à notre croissance religieuse que de louer les vertus et les capacités infinies d'Hachem.
[imaginons papa Hachem qui a confiance en nous, nous octroyons des potentialités phénoménales (on a une partie Divine en nous!), et que faisons-nous? On se comporte comme les non-juifs, on ne les utilise que très peu. Est-ce une façon de faire honneur à la confiance infinie ('hemla rabba émounatékha) qu'a Hachem en nous?
"léodia livné aadam guévourotav, ou'hvod adar malkhouto" = ce n'est que lorsque l'être humain a conscience de sa grandeur interne (guévourotav), qu'il peut alors diffuser à l'extérieur dans la réalité l'éclat glorieux de ton règne (ou'hvod adar malkhouto) [par des actions pleines de lumières!]. ]

-> Le rav Shlomo Wolbe (Alé Shour I,169) écrit :
Faire l'expérience de la grandeur de l'homme est le début de chaque service Divin (avoda).
Celui qui ne s'est jamais attardé sur la grandeur de l'homme depuis sa formation, et dont la seule auto-évaluation est d'élargir sa reconnaissance du mal à l'intérieur [de lui] et de s'en réprimander, va conduire à le faire tomber de plus en plus dans le désespoir. A la fin, sans espoir de parvenir à se corriger, il se résignera à accepter le mal.

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-> Notre âme est ardente et riche ;
Le trésor le plus grand et le plus glorieux y est stocké.
Nous sommes remplis de la lumière de la vie (ohr ha'haïm).
De splendides flammes, suffisantes pour remplir le monde entier d'éclat et de lumière, sont cachées à l'intérieur de nous.
[rav Avraham Its'hak haCohen Kook - Orot haKodech 1,1132]

[ainsi notre yétser ara nous met dans une routine où l'on oublie notre vraie "moi" (intériorité), et on oublie que notre but et privilège dans ce monde est de révéler cette lumière (notre néchama), que Hachem a semé en nous par bonté. ]

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-> Une personne doit avoir une émouna en elle-même, qu'elle est précieuse aux yeux d'Hachem, car à la mesure de la magnanimité et de la bonté d'Hachem, de même chaque personne est grande et importance aux yeux d'Hachem".
[rabbi Na'hman de Breslev]

-> Quiconque connaît la sainteté de la nation juive (sa source) et discerne sa spiritualité et son raffinement, sait que le peuple juif est totalement éloigné de la faute ...
Et en fait, quelle est l'origine de la faute? Ce n'est rien d'autre que le manque de conscience de D.
C'est parce que "Un homme ne peut fauter que si un esprit de folie pénètre en lui" (guémara Sota 3a).
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan II,73]

No Sages (guémara 'Haguiga 4a) disent : "un fou (choté) est quelqu'un qui perd ce qu'on lui donne"
Ainsi, celui qui faute, c'est à cause d'un esprit de folie, car il a perdu son bien le plus précieux qu'Hachem lui donne : son âme, son identité divine.
[ainsi fauter est en venir à oublier, à ne plus avoir conscience du Hachem qui est en nous (néchama), au point d'en venir à fauter. En effet, quelqu'un qui a à l'esprit la grandeur de son âme, il ne peut pas en venir à agir avec grossièreté, bassesse. Ainsi, la téchouva c'est renforcer la valorisation spirituelle interne de notre être pour ne plus céder au vent de folie.]

-> Le Méïri explique que le mot 'hét (faute) signifie : rater sa cible. Ainsi la téchoua est un processus par lequel nous améliorons et nous nous rapprochons de notre vrai objectif : ce que nous sommes en essence. [pour ne pas passer à côté de notre vie]

Lorsque le roi David était sur son lit de mort, Batchéva vint à lui pour plaider pour que leur fils Shlomo succède à son père comme roi, car sinon "alors Shlomo et moi serons des 'hataïm" (véayiti ani ouvéni 'hataïm - Méla'him I 1,21).
Cette déclaration n'a clairement rien à voir avec la "faute" ('hataïm), mais plutôt comme l'explique Rachi "'hataïm" signifie : "ils seront empêchés d'atteindre leur potentiel, retenus de leur grandeur" ('hassérim ouménou'in min aguédoula).

A Slabodka, l'accent était mis sur la grandeur inhérente de l'homme (gadlout aadam), et le point central de leur apprentissage et de leurs efforts était d'atteindre leur potentiel en tant qu'être humain créé à l'image Divine. [et non descendant d'un animal (le singe), comme l'indique la société environnante.]
De même, le péché ultime est le "katnout ada'at", l'étroitesse d'esprit et l'incapacité à apprécier de la bonne manière son potentiel.
"Un homme ne peut fauter que si un esprit de folie pénètre en lui" (guémara Sotah 3a) = alors que la "katnout ada'at" et la folie (shtout) ne sont pas spécifiquement des fautes, elles sont considérées d'une certaine manière comme bien pires, parce qu'elles sont à la base de toutes les autres fautes.
Pour chacun des péchés que nous avons pu faire, il existe le système de la téchouva, qui nous permet de nettoyer et de repartir de l'avant pour faire de grandes et belles choses, tandis qu'en ayant une "katnout ada'at" on reste dans une vie avec très peu d'ambition spirituelle.

"Reviens Israël jusqu’à Hachem ton D." (chouva Israël ad Hachem - Ochéa 14,2).
Le fait de revenir après avoir "trébuché" nécessite un profond changement dans la perception de soi. Comme l'écrit le Rambam Hilkhot Téchouva 2,4) à propos de quelqu'un qui fait téchouva, c'est comme s'il déclarait : "je suis quelqu'un d'autre, je ne suis pas la même personne qui a fait ces choses".
[d'après rabbi Yéhouda Mischel]

["Reviens Israël jusqu’à Hachem ton D." = la vision non-juive extérieure d'appréhender la vie, notre animalité, notre naturalité de la vie, ... nous pousse à dévier du chemin de la Torah. Ainsi, la téchouva consiste à revenir jusqu'à l'essentiel, jusqu'à Hachem, la partie Divine qui est en nous.
On passe notre vie à droite à gauche, et on oublie de considérer, de prendre soin des trésors spirituels qui sont en nous.
En ce sens, la téchouva ce n'est pas que bouger ses lèvres, c'est : "je ne suis pas la même personne qui a fait ces choses" = la téchouva m'a fait revenir à mon intériorité, à mon essence, à ce que je suis vraiment (une partie d'Hachem, au potentiel et capacités spirituelles illimités).]

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-> "Je rapporte ma faute, je suis inquiet de ma transgression" (ki avoni aguid, éd'ag mé'hatati - Téhilim 38,19).
Rabbi Na'hman de Breslev lit ainsi ce verset : je rapporte ma faute, c'est pourquoi je m'inquiète de ma transgression. Ruminer sur le passé et nos erreurs anciennes est en soi une faute.

-> Rabbi Yérouh'am Lévovitz (Daat 'Hokhmat ouMoussar - vol.2,p.139) observe :
"Les gens deviennent tellement habitués à être malheureux, qu'ils ne sont pas conscients de la misère inutile qu'ils s'infligent. Ils s'emprisonnent en remplissant leur esprit de pensées de ressentiment, de haine, d'envie et de désirs. C'est incroyable de voir comment ils tolèrent de vivre une telle vie. La seule raison pour laquelle ils le tolèrent est qu'ils se sont tellement habitués à vivre avec ces pensées qu'ils pensent que c'est l'image normale de la vie. Ils pensent à tort que c'est impossible pour le vie d'être différent."

-> Rabbi Klonimus Kalman Epstein (Méor vaChéméch - Vayéchev) enseigne :
"Lorsqu'une personne se regarde attentivement, elle peut parfois ressentir qu'elle est plus bas que bas : complètement sans valeur et plein de fautes. Lorsqu'une personne pense de cette manière, elle est susceptible de se sentir déprimée.
Lorsque quelqu'un commence à ressentir une culpabilité aussi excessive, il doit se rendre compte que cela vient de son mauvais penchant et doit immédiatement cesser de se concentrer sur les torts qu'il a commis.
Son obligation à ce moment-là est de penser à des pensées qui l'amèneront à un état de joie."

-> "Et maintenant, Israël, qu’est-ce qu’Hachem te demande si ce n’est que de Le craindre" (véata Israël ma Hachem Elokékha choél méima'h - Ekev 10,12)
Rabbi Barou'h de Mézibou'h interprète ce verset ainsi :"véata" = et maintenant, Israël, vivez comme un juif! Ne vous concentrez pas sur le négatif. En effet, le fait de se focaliser sur ce que l'on a pu faire de mal et comment nous avons pu échouer, peut conduire à des inquiétudes et à une dépression [spirituelles] disproportionnées, qui va saper toute notre vitalité et notre force vitale.
"véata" (וְעַתָּה) signifie ignorer nos fautes passées, nos échecs et notre culpabilité, et embrasser le maintenant, la nouvelle réalité du moment présent, et regarder vers l'avant.
Comme il est dit dans le midrach (rabba Béréchit 21,6) : "וְעַתָּה : "et mainenant" ne désigne rien d'autre que la téchouva."

En ce sens, lorsque Yossef s'est révélé à ses frères perdus depuis longtemps, il s'avait qu'ils ressentiront immédiatement le poids déchirant d'avoir prévu de le tuer et de l'avoir vendu comme esclave.
Par conséquent, Yossef les supplie : "Et maintenant (וְעַתָּה), ne vous affligez point, ne soyez pas irrités contre vous-mêmes de m'avoir vendu pour ce pays ; car c'est pour le salut que le Seigneur m'y a envoyé avant vous" (Vayigach 45,5).
Le rav Yéhouda Mischel note que l'on remarque l'utilisation de וְעַתָּה, lié à la téchouva du moment. Yossef leur fait ainsi comprendre : "Mes frères! Ne vous laissez pas ronger par la culpabilité et la tristesse! Et en revenant vers notre père "ne vous querellez pas en chemin" (Vayigach 45,24).
Veuillez à ne pas vous disputer et vous blâmer les uns les autres ou à vous attarder sur la douleur du passé."
Yossef trace ainsi un chemin de téchouva pour eux, leur apprenant à embrasser la miséricorde, la magnanimité et le pardon, ainsi que la réconciliation et la compassion pour eux-mêmes.

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-> Le Rabbi de Loubavitch parlait ainsi du Rabbi précédent :
"Pour moi mon Rabbi était un géologue de l'âme. Il y a de nombreux trésors enfouis dans la terre (de l'or, l'argent, les diamants), mais si vous ne savez pas où creuser vous ne ferez que heurter des rochers, de la boue et de la terre. Un Rabbi est un géologue de l'âme et peut vous dire ce qu'il faut creuser et vous indiquer où creuser pour le trouver ... mais le creusement réel vous devez le faire vous-même."

-> Pendant des années, chaque dimanche, le Rabbi de Loubavitch recevait des milliers de visiteurs de tous horizons, debout pendant des heures et des heures, juste pour donner à chacun un dollar pour la tsédaka et une bénédiction.
Un dimanche, une femme âgée est venue et a demandé au Rabbi : "Tout ce temps debout sur vos pieds ... comment se fait-il que vous ne vous fatiguez pas?"
Souriant, le Rabbi a répondu : "Quand vous comptez des diamants, vous ne vous fatiguez jamais".

[ceci n'est pas que de belles paroles, c'est la réalité au fond de lui chaque juif a un trésor (une part de divinité dont même les pires fautes ne l'affectent pas. A défaut de voir en tout juif leur trésor comme le Rabbi, faisant au moins de même à notre sujet!)]

-> Les tsadikim louent et honorent les gens pour tous les bons traits.

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-> Le Baal Chem Tov enseigne que nous devons faire une distinction entre ce que l'on fait et ce que nous sommes réellement (notre essence intérieure).
Une faute est un "objet", c'est une déviation du bon chemin qui est un événement extérieur à notre intériorité, et cela ne change pas qui nous sommes.
La négativité est une condition temporaire, ce n'est pas notre identité, notre "je".
[certains Sages s'identifient totalement à leur âme, et disent ainsi : "mon corps a besoin de manger" plutôt que "je mange" ; ... (voir ci-dessous : S’identifier à son âme)
Quelque soit la faute que l'on peut commettre, on n'affectera jamais la partie Divine qui est en nous, et ainsi on aura toujours une importance et un amour auprès de notre papa Hachem. Ainsi, aucun juif ne doit désespérer d'avoir trop peu de valeur, ou bien d'être descendu trop bas, car il conserve cette part d'Hachem (la téchouva pouvant tout réparer, voir transformer en mérites si faite par amour!).]

-> "Même pendant que la faute est commise, l'âme Divine croit toujours dans le D. Unique et lui reste fidèle" (Tanya 24).

-> Un juif a dit un jour au Rabbi de Loubavitch que puisqu'il n'allait pas régulièrement à la synagogue tout au long de l'année, il se sentait comme un hypocrite lorsqu'il allait à la synagogue à Roch Hachana, Kippour.
Le Rabbi a répondu en disant que l'endroit naturel pour un juif est la synagogue, donc "vous n'êtes pas hypocrite quand vous allez à la synagogue pendant les jours redoutables ; c'est le véritable 'vous'. Quand vous n'allez pas à la synagogue le restant de l'année, c'est hypocrite".

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+ S’identifier à son âme

-> Nous avons un corps et une âme mais avec quoi nous identifions-nous ? Voici le véritable révélateur : Suivre son corps est source de jouissance immédiate mais d’amertume dans un second temps. Ecouter son âme peut être au début éprouvant, mais sera au final source d’élévation.

Rav Noa’h Weinberg, pour s’aligner sur son âme, conseillait de parler de son corps à la 3ème personne, comme pour s’en distancer. Par exemple, au lieu de dire “J’ai faim”, disons “mon corps veut s’alimenter.” Au lieu de dire “Je suis fatigué”, disons “mon corps a besoin de repos.”

Si l’on s’identifie à son corps, la séparation entre le corps et l’âme sera plus complexe. C’est un peu à l’image d’une veuve vivant 50 ans avec son mari, puis qui se retrouve seule. Mais si l’on s’identifie à son âme, l’expérience de la mort sera alors moins douloureuse, la séparation entre le corps et l’âme sera comparable à un simple changement de vêtements.

Rav Noa’h Weinberg tenta une fois de convaincre un juif laic de rejoindre Aish ha-Torah. Il lui demanda s’il pensait avoir une âme. Après quelques minutes de réflexion, ce juif laic concéda qu’il en avait probablement une. Rav Noa’h retorqua alors: “Vous vous trompez : vous êtes une âme et vous avez un corps !”
[rav Yéhochoua Alt]

[ainsi, la téchouva c'est un processus où l'on arrive à vraiment s'identifier avec notre âme, et donc avoir une haute estime spirituelle de soi, qui restera toujours intacte et qui nous poussera à nous sublimer! ]

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-> "l'amour couvre toutes les fautes" (Michlé 10,12)
Lorsque nous améliorons nos actions et nous nous engageons dans la téchouva, Hachem annule et couvre nos fautes avec amour.

-> "Si tu crois que tu peux détruire, crois que tu peux rectifier"
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan II, 112]
[lorsque notre yétser ara cherche à nous briser le moral en affirmant que nous détruisons le monde par nos fautes, il faut lui répondre que son employeur (Hachem) nous permet de tout rectifier par la téchouva, alors nous n'avons aucune raison de s'attrister, de désespérer (rien n'est perdu, tant qu'il y a de la vie je peux m'améliorer et faire de grandes choses!).]

-> Rabbi Sim'ha Bounim de Peshicha enseigne qu'il est compréhensible que les gens fassent des fautes, après tout nous sommes des êtres humains et nous sommes tous soumis aux diverses tentations qui nous entourent. Ce qui est bien pire que n'importe quelle faute, ce qui est presque impardonnable, c'est qu'Hachem nous donne la possibilité de faire téchouva à tout moment, et nous ne profitons pas de ces opportunités constantes pour réparer notre relation avec Lui.
Rabbi Sim'ha Bounim de Peshicha dit : "dans le Beit Din du Ciel (chel maala), on ne nous demandera pas pourquoi nous avons commis des erreurs et fait des fautes, car c'est ainsi que Hachem a créé le monde. Nous serons plutôt tenus responsables de la raison pour laquelle nous n'avons pas fait téchouva, et réparé ce que nous avions cassé."

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-> "Si les choses ne vont pas bien pour une personne, elle doit savoir qu'elle a une certaine arrogance" (rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan II,82).
La téchouva demande que nous vidions tout ce qui est extérieur, pour nous focaliser sur notre intériorité, sur la Vérité d'Hachem en nous.
[cela implique reconnaître que nous avons des potentialités Divines, mais également que nous ne pouvons pas vivre une seule seconde sans la bonté de D.
Notre "égo" (moi je) fait fait écran avec notre véritable être (l'âme - partie Hachem).]

-> Grande est la téchouva puisqu'elle a précédé la création du monde.
[midrach Téhilim 90]

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-> b'h, voir également : Reconnaître sa valeur propre : http://todahm.com/2021/09/10/reconnaitre-sa-valeur-propre

La téchouva révèle la sublime intériorité de tout juif

+ La téchouva révèle la sublime intériorité de tout juif (d'après le rabbi Dovid Hofstedter) :

-> Le Néfech ha'Haim (1,18-20) enseigne que l'âme de chaque juif est composé de plusieurs partie.
La partie la plus basse de l'âme, le néfech, est liée à celle qui se trouve au-dessus d'elle, appelée le roua'h, elle-même est liée à la néchama, le niveau le plus élevé de l'âme.
La néchama est définie comme une part de l'Essence même de D.

En fautant, l'homme cause des imperfections à son néfech et à son roua'h, mais n'endommage pas sa néchama. La néchama existe à un tel niveau que la souillure du péché ne peut pas l'endommager. Elle sera toujours attachée à D. et c'est par l'influence de sa néchama que l'homme peut faire techouva, rectifier le dommage spirituel qu'ont causé ses fautes et infuser les parties inférieures endommagées d'une sainteté renouvelée.

Chaque juif est donc, au plus profond de son être, attaché à D. par un lien indestructible, un lien qui ne pourra jamais être rompu quelle que soit la distance créée par ses fautes.
Même un fauteur plongé dans l'impureté, que ses fautes ont éloigné de son Père céleste, garde un noyau pur qui reste attaché à D. Il pourra toujours utiliser ce lien pour renouveler son attachement à son Créateur et réparer le mal causé par ses transgressions.

=> Tel est le sens sous-jacent de la téchouva. Se repentir, c'est renouer sa relation avec D. en puisant à la partie la plus intérieure de l'âme humaine, la part de l'Essence divine qui réside en chacun de nous sans jamais se souiller par la faute, et l'utiliser pour réveiller notre désir naturel d'accomplir la volonté divine.
Lorsqu'un homme réussit à renforcer cette partie de lui-même pour qu'elle s'élève au-dessus des contingences insignifiantes du monde matériel, tous les obstacles s'effacent devant le repentir et le progrès spirituel.

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-> "Car cette chose est très proche de toi, dans ta bouche et dans ton cœur pour l'accomplir" (Nitsavim 30,14)

=> Comment la Torah peut-elle dire que la téchouva, qui consiste à peiner pour changer des habitudes ancrées, est très proche de nous?

-> Cette question part d'un postulat erroné. Le repentir ne consiste pas à changer sa nature, mais à œuvrer pour dévoiler son essence véritable. Quelles que soient les habitudes qu'un fauteur a prises, elles restent extérieures à lui. Le but de la téchouva est de découvrir le réel désir du bien qui se trouve dans le cœur de l'homme.
Comme le disent nos Sages (guémara Béra'hot 17a) : "Notre volonté est de faire Ta volonté. Qu'est-ce qui nous en empêche? Le levain dans la pâte [c'est-à-dire le yétser ara - selon Rachi] et la domination des gouvernements [étrangers]."
[de même, le Rambam (Hilkhot Guérouchin 2,20) dit quechaque membre du peuple juif "désire accomplir toutes les mitsvot et éviter le péché" et c'est seulement le mauvais penchant qui l'empêche de le faire. Par conséquent, Rambam tranche que lorsqu'un homme est forcé d'obéir aux lois de la Torah, on considère qu'il le fait de plein gré. ]

=> les seules choses qui empêchent un juif de servir convenablement D. sont les influences extérieures, car profondément, chaque juif ne désire rien d'autre que de faire la volonté de D.

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-> Sur cette notion que la faute est extérieure au peuple juif, le Maharal (Guévourot Hachem, ch.8) écrit :
"Le peuple juif a un prestige particulier, car l'élévation spéciale du peuple juif réside dans le fait qu'ils sont totalement dissociés de toute conduite honteuse. Lorsqu'ils fautent c'est par hasard, et ce qui est le produit du hasard peut être enlevé. Il ne serait donc pas juste de détruire le peuple juif à cause de ses fautes car ils sont intrinsèquement purs et la faute ne fait pas partie intégrante d'eux.
C'est quelque chose qui s'est produit par hasard et un fait du hasard ne supprime pas l'essence des juifs."

Ainsi, dans ce passage, le Maharal indique que, lorsque le peuple juif faute, ses transgressions ne font pas partie intégrante de sa nature ; il arrive qu'il se trompe. Comme la relation proche avec D. fait partie de l'essence de l'âme juive qui émane de sous le Trône de Gloire, lorsqu'un Juif faute, sa transgression ne provient pas de son vrai moi ; c'est un fait arbitraire, extérieur à sa personnalité.

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-> "Grand est la téchouva car elle atteint atteint le Trône de Gloire" (guémara Yoma 86a)
Les âmes du peuple juif émanent de l'essence de D. et sont gravées sous Son Trône de gloire.
Le repentir étant un processus de renouveau de l'âme et un retour à son abnégation envers D., il "atteint le Trône de Gloire", le lieu d'origine de l'âme.

[Le verset "ki 'hélek Hachem amo" (Haazinou 32,9) peut être traduit par : "le peuple de D. est une part de Lui-même (Hachem)".
Le Or Ha'haim (Nitsavim 29,19) écrit : "Sache que les âmes du peuple juif ont leur racine dans la sainteté sous les cieux, comme dans le sens mystique du verset : "Les cieux sont Mon Trône" (Yéchayahou 66,1) et leurs âmes sont gravées de sous le Trône de Gloire."

Selon le midrach Hanéélam (Vavéra 113a) : "Le Trône de Gloire ... existait avant tout et D. prit du Trône de Gloire la néchama pure pour éclairer le corps (du juif)." ]

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-> "Sept choses furent crées avant la création du monde : la Torah, le repentir (téchouva), le Gan Eden, le Guéhinam, le Trône de Gloire, le Temple et le nom du Machia'h" (guémara Nédarim 39b).
Le Tsela'h (guémara Pessa'him 54a) explique : chaque acte de l'homme a un impact qui atteint les plus hautes sphères célestes. Comme les fautes de l'homme peuvent causer des dommages dans les domaines spirituels, D. a agencé ces sphères de telle sorte qu'elles peuvent être réparées par le repentir.
Voilà pourquoi le repentir a précédé la création du monde.

La téchouva a été créée avant le monde, car la techouva est le retour d'un homme à sa vraie essence et le réveil de son désir inhérent de servir Hachem. La capacité de retrouver l'accès à la sainteté au cœur de l'âme juive est tramée dans le tissu même de la création.
La téchouva devait donc exister avant la création du monde afin que ce potentiel reste présent en chaque juif à travers tous les événements de l'Histoire.

Téchouva & l’importance de l’étude de la Torah

+ Téchouva & l'importance de l'étude de la Torah :

-> "Si un homme commet une transgression, il mérite la peine de mort par intervention céleste. Que peut-il faire pour vivre?
S'il avait l'habitude d'étudier une page [de Houmach], qu'il en étudie deux. S'il avait l'habitude d'étudier un chapitre [de michnayot], qu'il en étudie deux" (midrach Vayikra rabba 25,1).

=> C'est à priori étonnant! En effet, on se serait attendu à ce que le midrach recommande au fauteur de se repentir pour échapper à la punition, mais non qu'il accroisse son étude de Torah!
Pourquoi le fait d'étudier plus qu'à son habitude neutralise-t-il les effets d'une faute grave et annule-t-il la peine de mort céleste?

-> "Hachem nous a donné un seul véhicule, d'un niveau supérieur à tous les autres moyens par lesquels un être humain peut se rapprocher de Lui : l'étude de la Torah"
[Ram'hal - Dére'h Hachem 1,47]

-> "L'intention de D. a toujours été que nous nous plongions dans l'étude de la Torah afin d'imprégner notre âme de la force spirituelle et de la sainteté de la Source de la Torah. Ainsi, Hachem a donné en cadeau aux juifs la Torah de vérité à ne jamais oublier, afin que notre âme, et notre corps avec ses 248 organes et ses 365 tendons, s'attachent aux 248 commandements positifs et aux 365 commandements négatifs de la Torah.
Si [les juifs] étudiaient la Torah dans cette intention, ils deviendraient le char et le sanctuaire de Sa Chékhina (Présence Divine), car la Chékhina résiderait réellement parmi eux. Ils deviendraient le sanctuaire de D., la Chékbina choisirait de résider parmi eux, et la terre entière serait illuminée par Sa gloire. Cela lierait le Tribunal d'en haut avec le tribunal d'en bas, et le Michkan serait un."
[Ba'h - Ora'h 'Haim 47]

-> Hachem déclare : "Si seulement [les Bné Israël] M'avaient abandonné mais avaient gardé Ma Torah, car s'ils l'étudiaient, la lumière qui est en elle les aurait ramenés au bien".
[Eikha Rabba - pessi'hta 2]

-> En ce sens le 'Hayé Adam (143) dit que pendant les Assérèt Yémé Techouva (les 10 Jours de Repentir de Roch Hachana à Yom Kippour), il faut étudier la Torah davantage que d'habitude. La meilleure façon de se rapprocher de D. et de se repentir sincèrement est de développer la persévérance dans l'étude.

-> Rabbi Dovid Hofstedter (Darach David - Moadim) écrit :
[Parfois] un homme est si profondément enraciné dans la faute qu'il est incapable de se repentir ...
Le midrach (ci-dessus) conseille à cet homme d'étudier la Torah, car elle crée le plus haut niveau de proximité avec D. qu'un être humain puisse atteindre. Cette proximité le protégera à l'avenir des attraits de la faute et expiera ses transgressions passées.
[le rav Eliyachiv disait que sans étude de la Torah, la téchouva n'est pas durable.]

Cela explique pourquoi le midrach conseille au fauteur de se concentrer sur l'étude de la Torah.
L'étude de la Torah est la clé de la techouva : plus un homme étudie, plus il tisse un lien avec D., pour ainsi dire. C'est pourquoi le yétser ara fait de grands efforts pour dissuader l'homme d'étudier la Torah. Sachant que, s'il étudie davantage, il sera capable de faire une vraie techouva, le yétsèr ara cherche à le convaincre qu'il est trop occupé à faire téchouva pour avoir le temps d'étudier la Torah. Il contrarie ainsi ses efforts de repentir.
[...]

Plus un homme se consacre à l'étude, plus il prend des forces pour résister aux tentations du yetser ara.

On peut citer :
-> "Le yétser ara n'a pas de force en présence de la Torah. Le yétser ara ne peut ni dominer ni même porter atteinte à un homme qui porte la Torah en son cœur" (midrach Téhilim 119,7).
-> "Etudie la Torah et tu apprendras comment suivre la bonne voie et vaincre le mauvais penchant" (Rachi - Hochéa 10,12) .
-> "Le mauvais penchant ressemble à une barre de fer qu'on a jetée dans le feu : tant qu'elle est dans le feu, on peut en faire l'ustensile qu'on désire. Il en est de même du yétsèr ara : il ne peut être vaincu que par la Torah, comparée au feu" (Avot déRabbi Nathan 16).
-> "Lorsqu'un homme met les paroles de la Torah sur son cœur, elles le débarrassent de nombreuses pensées [étrangères] ... les pensées suscitées par le yétsèr ara" (Avot déRabbi Nathan 20).
-> "Mon fils! Si ce malpropre [le mauvais penchant] se porte à ta rencontre, tire-le à la maison d’étude (beit hamidrach) ; s’il est comme une pierre, il s’effritera ; s’il est comme du fer, il se brisera en éclats!" (un tana de l’école de Rabbi Yichmaël - guémara Soucca 52b)
-> "Hachema créé le yétser ara, il a créé son antidote : l’étude de la Torah" (guémara Kidouchin 30b).
Selon le 'Hafets ‘Haïm, l’étude de la Torah est notre meilleure arme et armure dans la bataille contre notre yétser ara.

-> Le Méiri (guémara Yoma 35b) dit à propos de la négligence de l'étude de la Torah :
"L'homme doit toujours étudier assidument la Torah et avoir le désir de l'étudier. Il ne doit pas chercher d'excuses sous prétexte qu'il est riche et doit poursuivre ses affaires, ou qu'il est pauvre et doit chercher un gagne-pain. Il doit tout mettre à sa juste place... ainsi aura-t-il toujours le libre arbitre et la faculté de dompter et d'améliorer ses désirs naturels."

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+ Bonus : notion de bitoul Torah :

Pour avoir conscience de l'importance de la Torah, il faut avoir en tête la gravité de ne pas l'étudier alors qu'on pourrait le faire (le bitoul Torah) :
-> la négligence de la Torah est la première faute pour laquelle l'homme est jugé (guémara Sanhédrin 7a).
-> nos Sages (guémara 'Haguiga 5b) disent : "chaque jour, Hachem pleure sur ceux qui peuvent étudier la Torah, mais ne l’étudient pas".
Le rav Yaakov Galinsky commente : "Nous faisons pleurer D., et nous continuons notre chemin comme si de rien n’était!"
[le Kokhvé Or (maamar 44) fait remarquer qu'après notre mort, le bitoul Torah sera considéré comme une faute plus grave que les autres. (si l'on peut dire, une raison est pour la douleur que nous avons causée à Hachem. Mais également pour tout le bien que notre étude de Torah aurait pu amener au monde, et qu'on a pas fait (ex: tel juif aurait pu guérir, tel juif aurait pu faire téchouva, ...))]

-> également sur le bitoul Torah : http://todahm.com/2022/09/20/le-bitoul-torah-la-destruction-du-temple
-> mais aussi : http://todahm.com/2021/09/10/negliger-letude-de-la-torah-2
-> http://todahm.com/2019/07/08/negliger-letude-de-la-torah
-> http://todahm.com/2020/07/21/14294-2

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-> La téchouva est principalement atteinte en apprenant la Torah, en faisant la prière et en donnant la tsédaka, chacun selon ses capacités. En particulier, il faut étudier en profondeur la Torah Orale et la halakha.
[Oher Israël - fin de Vayé'hi]

-> La téchouva principale consiste à étudier la Torah.
Comme nos Sages (midrach Vayikra rabba 25,1) disent : "si tu avais l'habitude d'étudier une daf (page) de guémara, maintenant étudies-en deux".
[rabbi Naftali de Ropshitz - Zéra Kodech - Térouma]

[la Torah est comme un feu. Plus on l'étudie avec des efforts et diligence, plus on brûle et purifie les saletés d'impureté issues de nos fautes. ]

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-> "Plus que tous les jeûnes et toutes les afflictions, rien ne purifie autant que l'étude de la Torah"
['Havatsélet haSharon - introduction]

-> "Venez et voyez le grand pouvoir de l'étude de la Torah. Elle purifie les juifs même s'ils ont adoré l'idolâtrie (avodah zarah)."
[Tana déBé Eliyahou rabba 18]

-> "Nos Sages disent que l'étude de la Torah expie, protège et sauve, et le feu du Guéhinam ne fait pas de mal à ceux qui étudient la Torah ...
Ceux qui étudient la Torah ... cela les purifiera et les expiera, et cela les conduira sur le chemin de la téchouva et du pardon complet."
[Yessod haAvodah 3:5:8]