Il est intéressant de noter que le monde à Venir n'est mentionné nulle part dans la Torah.
Le rabbi Shlomo de Zhvil explique que c'est parce que nous sommes les enfants d'Hachem (Réé 14,1).
Quelle est la différence entre un serviteur et un enfant? Un serviteur fait son travail pour recevoir une compensation. Ce n'est pas le cas d'un enfant. Tout ce que le père possède est à la disposition de l'enfant, tant qu'il ne se rebelle pas ou ne s'enfuit pas. Un enfant n'a pas besoin de salaire car il héritera de tout.
De même, la Torah n'a pas besoin de mentionner la plus grande des récompenses. En tant qu'enfants de D., absolument tout est à nous tant que nous faisons Sa volonté.
Catégorie : 1- La grandeur d’être juif(ve)
Moché note les points de départ des différents trajets dans le désert, selon les instructions d'Hachem [que nos Sages mettent en parallèle avec les différentes étapes que chaque juif traverse dans sa vie].
"Voici leurs déplacements selon leurs départs" (Massé 33,2).
N'oubliez jamais votre point de départ. Gardez à l'esprit que votre origine, votre âme, fait partie d'Hachem. Lorsque vous en êtes conscient, vous pouvez aller de l'avant.
[rabbi Sim'ha Bounim de Gour]
La grandeur d’être juif
+ La grandeur d'être juif(ve) :
-> Chaque jour nous disons dans la Kédoucha, lors de la répétition du Amida par l'officiant : "Nous sanctifierons ton nom dans ce monde tout comme [les saints anges] le sanctifient dans les cieux".
Le 'Hafets 'Haïm (Chem Olam - part.2, chap.10) note que cela semble être une extraordinaire arrogance de notre part. Pouvons-nous vraiment nous comparer aux anges les plus saints du ciel qui louent constamment Hachem?
Examinons ce qu'est réellement un juif.
Avant notre naissance, notre âme réside dans les mondes supérieurs avec d'innombrables anges. Leur tâche consiste à servir et à louer Hachem en permanence.
Hachem souhaite également avoir des âmes qui Le serve dans ce monde et c'est pourquoi il "choisit" certaines âmes et les envoie comme Ses messagers pour accomplir Son service dans notre monde.
Les anges et nous-mêmes sommes tous deux des serviteurs d'Hachem, et nous sommes tous deux chargés de sanctifier le nom d'Hachem. Leur lieu de service est au Ciel et le nôtre est sur terre.
Un juif est l'une des rares âmes qui a eu le mérite d'être un messager d'Hachem dans ce monde. Il est observé par Hachem et par tous les milliards d'âmes et d'anges au Ciel pour voir comment il se comporte.
Le 'Hafets 'Haïm écrit que : "s'il réussit, il reçoit beaucoup de bienfaits d'Hachem et ses actes sont inscrits dans le livre spécial de souvenir d'Hachem. Ses actes sont publiés devant tous les anges et il recevra un grand honneur et une grande gloire lorsqu'il atteindra le monde à Venir, car il a mérité d'être un serviteur loyal du Roi des rois".
=> C'est un honneur si prestigieux d'être choisi comme l'un des rares messagers à venir dans ce monde que n'importe quelle âme serait prête à renoncer à toute sa part dans le monde à venir pour avoir cette opportunité.
Le 'Hafets 'Haïm conclut que si quelqu'un réalise cela : "il devrait être rempli d'une joie énorme et explosive quand il réalise une mitsva. Lorsqu'il se souvient qu'il n'est qu'un humble humain physique mais qu'il a le mérite de parler à Hachem tout comme les anges les plus saints, ses yeux se rempliront d'une incroyable joie, il s'humiliera devant Hachem et s'engagera à accomplir la volonté d'Hachem de tout son cœur."
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+ Servir Hachem avec joie :
-> La Torah décrit 98 horribles punitions/malédictions qui s'abattront sur le peuple juif, à D. ne plaise, si nous ne respectons pas les commandements d'Hachem, et en donne ensuite une raison : "Parce que vous n'avez pas servi Hachem, votre D., avec joie (sim'ha)" (Ki Tavo 28,47).
Comment se fait-il que les châtiments les plus terribles surviennent parce que nous n'avons pas agi avec joie? Est-ce un crime de ne pas être heureux?
La réponse est : oui!
Hachem nous a choisis et créés pour être Ses loyaux serviteurs. Nous avons reçu l'illustre mission de vivre notre vie en tant que porteurs de Sa royauté, et en tant que tels, nous devrions être extrêmement fiers et enthousiastes à chaque fois que nous avons l'occasion de servir notre Roi.
Si nous servons Hachem sans le faire avec joie, nous disons en fait à Hachem : "Merci mais, non merci".
Nous montrons que nous ne considérons pas ce qui nous a été donné comme quelque chose de prestigieux ou de spécial et que nous ne sommes pas fiers de L'avoir comme roi et maître. Si c'est ce que nous ressentons, Hachem n'a pas besoin de nous et le résultat peut, à D. ne plaise, être terrible.
-> Par ailleurs, le Yessod veChorech haAvoda (chap.34) écrit dans son testament comment il a atteint son niveau de grandeur extraordinaire :
"... Parce que mon cœur brûlait constamment d'une grande joie et d'un grand bonheur, la plus grande joie possible que l'on puisse atteindre : J'ai un tel D. dont la royauté ne s'arrêtera jamais pour toujours.
Après avoir créé tant de mondes qui ne peuvent même pas être comptés, tous Le reconnaissent, le servent et le louent constamment. Puis Il m'a choisi, moi, un simple humain de chair et de sang, et dans Sa grande bonté, Il m'a créé comme l'un des membres de la sainte nation juive, afin que je puisse moi aussi reconnaître un peu de Sa grandeur et de Son exaltation dans ce monde ...
Mon cœur brûlait constamment d'une grande fierté d'avoir mérité d'être un serviteur éternel d'un tel D., et je ressentais continuellement de l'orgueil à l'égard de Sa sainteté.
En raison de cette fierté, de cette joie et de ce bonheur qui brûlaient en permanence dans mon cœur à propos de Sa sainteté, j'avais toujours l'habitude de Le mentionner et de Le louer.
Quoi qu'il m'arrive, que ce soit bien ou mal, je Le louais toujours, car j'étais convaincu que tout venait de Lui et était sous Son contrôle."
"Aucun membre de la nation [juive] ne devrait jamais dire : "Que suis-je et quel est mon pouvoir pour que je puisse avoir un impact sur un aspect quelconque de l'univers?"
Nous devrions tous comprendre et intérioriser la grandeur et la puissance de nos actions, de sorte que chacune d'entre elles s'élève et ait un impact sur les plus hauts sommets des mondes suprêmes."
[rav 'Haïm de Volozhin - Néféch ha'Haim - chaar 1, chap.4 ]
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-> Selon le Néfech ha'Haïm (chaar 1, chap.3), l'être humain a été créé "bétsélem Elokim" (à l'image de D.), en ce sens que nous avons le pouvoir, par nos pensées, nos actions et nos paroles, d'influencer toute la création, en bien comme en mal.
Hachem appelle la nation juive "béni bé'hori Israël" (mon premier-né - Chémot 4,23). Ce titre n'est pas destiné à gonfler notre égo collectif ; il exprime plutôt la profonde responsabilité que notre Créateur nous a confiée. Tout comme un premier-né est censé donner l'exemple aux frères et sœurs qui le suivent, nous sommes ici pour donner l'exemple au monde, et sanctifier le nom d'Hachem par la même occasion.
[rav Naftali Horowitz]
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-> Notre néchama vient d'un endroit encore plus élevé que celui des anges, comme l'affirme le Tanya (Ch. 2), après avoir décrit le néfech habéhémit (l'âme animale) :
"La seconde âme, spécifiquement juive, est véritablement une émanation de D., comme il est écrit : "Il [Hachem] souffla dans ses narines une âme de vie" et [nous le disons dans nos prières] : "Tu as soufflé [cette âme] en moi".
Et il est écrit dans le Zohar : "Celui qui souffle, souffle de l'intérieur", c'est-à-dire de son intérieur et de son être le plus profond.."
Le Baal Ha Tanya (Iguéret HaTéchouva - chap.4) développe ce point :
"Même si Hachem ne possède pas de forme physique, la Torah parle néanmoins dans le langage des gens ordinaires ... et l'analogie ici est que, contrairement aux anges qui sont décrits comme venant du "souffle de Sa bouche", la néchama (âme) d'un juif vient d'un "endroit" plus profond."
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-> La guémara (Béra'hot 10a) souligne les aspects entre la néchama et sa nature Divine :
"Tout comme Hachem remplit le monde entier, l'âme remplit également tout le corps physique. Tout comme Hachem voit mais n'est pas vu, l'âme voit mais n'est pas vue. Tout comme Hachem soutient le monde entier, l'âme soutient le corps entier.
Tout comme Hachem est pur, l'âme est pure. Tout comme Hachem réside dans un sanctuaire intérieur [secret], l'âme réside également dans un sanctuaire intérieur [secret]."
Le miracle de la survie juive
+ Le miracle de la survie juive :
-> Pour démontrer qu'Hachem continue de diriger le monde de manière surnaturelle, même aujourd'hui, il faut se rappeler l'existence même et la survie du peuple juif après des milliers d'années d'exil parmi les nations.
-> Le miracle de la survie des juifs parmi les nations est un plus grand miracle que ceux qu'Hachem a accomplis pour le peuple juif en Egypte, dans le désert et en terre d'Israël.
[rav Yaakov Emden - intro de son siddour]
-> Déjà au 11e siècle, Rabbénou Bé'hayé ('Hovot haLévavot - chaar 'Hechbon haNéfech - chap.5) affirme que le miracle de la survie juive s'apparente aux miracles de l'ouverture de la Mer Rouge et du mont Sinaï.
Le 'Hafets 'Haïm (Nid'hé Israël 44) écrit longuement sur la réalité totalement miraculeuse de la survie du peuple juif.
-> "Sans la puissance de Hachem, comment une nation (c'est-à-dire Israël) pourrait-elle survivre parmi toutes les nations?"
[les Sages de la Grande Assemblée - guémara Yoma 69b]
-> Cela est au cœur du Séder de Pessa'h (véhi chéamda) :
"Car ce n'est pas qu'un seul [ennemi] qui s'est levé contre nous pour nous détruire mais, dans chaque génération, ils se lèvent contre nous pour nous détruire ; et Hachem nous sauve de leur main!"
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-> Selon le rav Aharon Kotler, le lien vibrant et durable entre le peuple juif et la Torah à travers des milliers d'années est un miracle encore plus grand que celui de la survie improbable de notre nation à travers ces mêmes millénaires.
-> Le rav Aharon Kotler (michnat Rav Aharon IV - p.227) dit:
"À une époque comme la nôtre (les années suivant la Shoa), de nombreuses questions sont soulevées et beaucoup de consternation se fait jour. Nombreux sont ceux qui voient leur émouna s'affaiblir et vaciller. Mais cela se produit chez ceux qui n'ont pas la Torah.
Au contraire, lorsque l'on voit clairement la réalisation de la garantie de la Torah, "qui n'est pas oubliée par notre descendance" (chélo chi'hékha mipi zar'o), cela renforce notre émouna dans la nature Divine de la Torah.
Après tout, il ne peut y avoir de plus grande preuve que les propres mots de la Torah :"Ce chant parlera devant eux comme un témoin, car il ne sera pas oublié de la bouche de leurs descendants" (Vayélé'h 31,21).
L'éternité même de ce chant témoigne de son origine. Il y a des milliers d'années, la Torah nous a assuré qu'à chaque génération et à chaque période d'obscurité et de destruction, il resterait intact, inséparable des juifs. Tout a été prédit dès le début! Les prédictions de troubles et de détresse, d'une part, et les assurances de survie et de salut, d'autre part, tout cela a trouvé son expression à notre époque."
"La émouna c'est : Hachem m'aime en toute circonstance, et Il ne me prodigue que du bien, encore plus de bien ..."
[rav Shalom Arouch]
Si le le peuple juif comprenait l'étendue réelle de l'amour d'Hachem pour eux, ils rugiraient comme des lions et se lèveraient pour courir après Lui.
[Zohar - Chémot 5,2]
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-> Le 'Hafets 'Haïm émet l'idée que Hachem aime chacun d'entre nous bien plus que nous ne sommes capables de nous aimer nous-mêmes, d'un amour infini pour chaque juif, qui dépasse nos capacités d'appréhension.
-> "Alors [avec l'arrivée du machia'h,] notre bouche s’emplira de rire, et notre langue de chants de joie" (az yimalé ch'hok pinou, oulchonénou rina - Téhilim 126,2)
Le Ibn Ezra fait remarquer que le mot "pinou" (notre bouche - פִּינוּ) est au singulier, ce qui signifie que chaque juif composera et chantera une chanson unique, qui lui est propre.
Cela est à la différence de la traversée de la mer Rouge, où les juifs ont chanté une chanson collective.
[on peut comprendre cela par le fait que chaque juif individuellement comprendra alors à quel point Hachem était constamment à ses côtés, à quel point Hachem l'a aimé, à quel point Hachem l'a comblé de bonnes choses, ...
Essayons déjà dans ce monde, de se réjouir de la réalité : Hachem nous aime plus que tout! Nous sommes importants et précieux à Ses yeux, peu importe ce que nous faisons.
Malheureusement, notre yétser ara nous pousse à oublier cela, afin que nous délaissions un peu notre relation si particulière avec papa Hachem. ]
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-> Il est écrit : "Et tu aimeras Hachem ton D. de tout ton coeur, de toute ton âme et de tous tes biens" (Vaét'hanan 6,5).
Cela demande à être compris ; après tout, il est impossible d'obliger quelqu'un à ressentir de l'amour. Par conséquent, comment la Torah peut-elle nous ordonner d'aimer Hachem?
Nous devons conclure que l'amour d'Hachem est, en fait, un instinct naturel. Parce qu'Hachem nous aime, nous sommes inspirés à aimer Hachem de la manière réciproque "comme dans l'eau le visage répond au visage, ainsi chez les hommes les cœurs se répondent" (Michlé 27,19)..
Dans le même ordre d'idées, nous concluons la bénédiction qui précède immédiatement la Kriat Shéma [en prélude au commandement d'aimer Hachem] par les mots suivants : "Qui a choisi Sa nation Israël avec amour".
Lorsque nous reconnaissons l'amour d'Hachem pour nous, cela inspire notre amour en retour".
[rav Akiva Eiger - Drachot vé'Hidouchim al haTorah - Vaét'hanan]
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+ Nous devrions aimer Hachem avec passion, en réalisant qu'Il nous aime d'un amour éternel (et constant, peu importe ce qu'on peut faire).
[ l'amour engendre l'amour. Comme le dit le verset : "Comme l'eau reflète le visage, ainsi est le cœur de l'homme" (Michlé 27,19). Notre prise de conscience de l'immense amour de D. pour nous, nous incite à lui témoigner le même degré d'amour. ]
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Pessa'h ]
Avoir émouna dans la stature particulière du peuple juif
+ Avoir émouna dans la stature particulière du peuple juif :
-> Nous proclamons dans les prières des Chaloch Régalim : "Tu nous as choisis parmi tous les peuples, Tu nous as aimés et tu as trouvé grâce à nos yeux, Tu nous as élevés au-dessus de toutes les langues et Tu nous as sanctifiés par Tes commandements. Tu nous as rapprochés, notre Roi, pour nous servir et tu as proclamé sur nous ton grand et saint Nom."
-> Hachem nous dit : "Vous serez Mon trésor entre tous les peuples" (Yitro 195)
-> "C'est toi qu'Il a choisi, Hachem, pour Lui être un peuple spécial (am ségoula) entre tous les peuples répandus sur la terre" (Réé 14,2)
Le Yalkout Chimoni de commenter :
L'expression "c'est toi qu'Il a choisi", nous enseigne que chacun des membres du peuple juif est aimé de D., plus que tous les autres peuples de la terre."
[b'h, voir également : https://todahm.com/2019/10/02/10766-2 ]
-> La relation éternelle entre le peuple juif et Hachem est garantie directement par Hachem à de nombreuses reprises dans le Tana'h, par exemple : "Et J'établirai Mon alliance entre Moi et entre vous et entre vos descendants après vous, de génération en génération, comme une alliance éternelle" "Lé'h Lé'ha 17,7) ... et "Car les montagnes s'en iront et les collines chancelleront, mais Ma bonté ne s'éloignera pas de vous" (Yéchayahou 54,10).
-> Le Nétivot Shalom enseigne :
Au début du processus de rédemption, Hachem a envoyé par l'intermédiaire de Moché un message révélant son grand amour pour ses enfants, en les désignant par des termes très affectueux : "ainsi parle Hachem : Israël est Mon premier-né!" (béni bé'hori Israël - Chemot 4,22). Ce message est d'autant plus puissant qu'il a été délivré alors que Israël (les juifs) se trouvait encore en Egypte, à une époque où son état spirituel était assez faible.
Bien qu'ils soient descendus, comme le racontent nos Sages, au 49e des 50 niveaux d'impureté, Hachem n'hésite pas à proclamer son amour éternel pour eux. Car les juifs sont toujours Ses enfants, peu importe jusqu'où ils peuvent tomber et peu importe ce qu'ils peuvent faire.
Le prophète fait référence à une telle circonstance en déclarant : "l'amour couvre toutes les transgressions" (al kol pécha'im té'hassé aava - Michlé 10,12).
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-> La base du statut transcendant du peuple juif est enracinée dans notre ze'hout Avot inégalé, le mérite extraordinaire de nos ancêtres, comme l'exprime le verset : "ce sont tes Pères qu'a préférés Hachem, se complaisant en eux ; et c'est leur postérité après eux, c'est vous qu'il a adoptés entre tous les peuples, comme vous le voyez aujourd'hui" (Eikev 10,15).
[voir le Yalkout Chimoni - Bamidbar (25:773). Le Maharal écrit également longuement sur ce sujet dans son livre Nétsa'h Israël. ]
-> Il est également écrit :
"Si Hachem vous a préférés, vous a distingués, ce n'est pas que vous soyez plus nombreux que les autres peuples, car vous êtes le moindre de tous ; c'est parce que Hachem vous aime, parce qu'il est fidèle au serment qu'il a fait à vos ancêtres ; voilà pourquoi il vous a, d'un bras puissant, arrachés et sauvés de la maison de servitude, de la main de Pharaon, roi d'Egypte" (Vaét'hanan 7,7-8).
-> Bien que nous partagions avec l'ensemble de l'humanité le trait de tsélem Elokim (création à l'image Divine), le peuple juif est exceptionnellement élevé par son statut raréfié de "banim laMakom" (d'enfants d'Hachem).
La michna (Pirké Avot 3,14) le dit succinctement : "Bien-aimé est le peuple d’Israël pour être appelé "enfants de D." ; c’est un surcroît d’amour que de leur avoir fait savoir qu’ils sont les enfants de D., car il est dit : Vous êtes les enfants d'Hachem votre D." (Réé 14,1).
-> Toute la création peut être classée en 4 catégories : les objets inanimés/minéraux, les végétaux, les créatures vivantes (animaux) et les êtres parlants (humains) (domem, tsoméa'h, 'haï, médaber).
Dans le Séfer haKouzari (4e hakdama du maamar 5), le rav Yéhouda haLévi ajoute une 5e catégorie : le peuple juif (am Israël).
=> Dans les mots du Kouzari : "Les plus bas (spirituellement) parmi les enfants de la Torah d'Hachem sont plus élevés que même les plus élevés parmi les nations qui n'ont pas la Torah. Car la Torah, qui vient d'Hachem, insuffle à l'âme les qualités et la nature des anges".
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+ La nature unique du peuple juif :
-> Les âmes des juifs sont taillées dans un lieu de gloire sous le Kissé Hakavod d'Hachem, le Trône de Gloire.
En effet, le Zohar (III, 29:2) affirme : "Toutes les âmes [juives] sont sculptées de sous le Trône de Gloire", et la guémara ('Haguiga 12b) fait également allusion à ce concept.
[selon nos Sages, d'une façon imagée, l'âme des juifs provient de l'intériorité d'Hachem, tandis que celles des non-juifs provient de Son extériorité. ]
-> Chaque juif possède par héritage les traits innés et nobles.
[notre génétique spirituelle est influencée par les incroyables midot de nos ancêtres. ]
"Hachem s'est choisi (בחר) Yaakov, Israël pour son trésor." (Téhilim 135,4)
Le Ben Ich 'Haï (Ben Yehoyada) commente :
Israël (les juifs) présente 3 caractéristiques distinctives : ils sont miséricordieux (ra'hmanim - רַחְמָנִים), ils ont honte (baïchanim - בַּיְישָׁנִין) et ils accomplissent des actes de bonté (gomlé 'hassadim - גוֹמְלֵי חֲסָדִים). [guémara Yébamot 79a]
Le mot בחר (choisi - ba'har), est composé des premières lettres de ces 3 caractéristiques : רַחְמָנִים et בַּיְישָׁנִין et גוֹמְלֵי חֲסָדִים
Les 2e lettres de ces mots forment le mot יחוס (une lignée - yi'houss).
Ces 3 caractéristiques montrent qu'une personne est d'origine israélite (juive).
-> Le peuple juif possède la Torah, qui lui a été offerte par Hachem en exclusivité. En revanche, un non-juif n'a même pas le droit d'étudier la Torah.
[la guémara cite cette décision dans Sanhédrin (59a) et 'Haguiga (13a). L'étude des portions de la Torah relatives à l'observance des 7 mitsvot des Bné Noa'h constitue une exception. ]
Le Shabbath est un autre exemple de cadeau offert exclusivement au peuple juif, alors qu'il est interdit à un non-juif de garder le Shabbath.
-> Un juif a la possibilité d'accomplir des mitsvot et d'accomplir la volonté d'Hachem pratiquement à chaque pas et dans chaque circonstance.
-> Les prières du peuple juif ont une puissance accrue unique.
Le verset (Vaét'hanan 4,7) fait allusion à cette exclusivité : "Quel est est le peuple assez grand pour avoir des divinités accessibles, comme Hachem, notre D., l'est pour nous toutes les fois que nous l'invoquons?"
Egalement, le rav de Brisk explique que les bénéfices de la prière en tsibour ne sont accordés qu'au peuple juif, tout comme le puissant mérite de réciter les 13 Attributs de la miséricorde.
-> Les actions du peuple juif sont singulières dans leur capacité à avoir un impact sur la création dans son ensemble et à exercer une influence dans les mondes spirituels.
En ce sens, le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm - chaar alef) explique que les pensées, les paroles et les actes d'un juif peuvent créer et détruire des mondes entiers. En revanche, "l'impact cosmique" des actions d'un non-juif dans ce monde ne s'étend qu'à lui-même.
[le Ram'hal dit également qu'à chaque moment un juif peut élever ou rabaisser le monde entier.
Le rabbi de Berditchev dit que le rôle d'un juif dans ce monde est d'élever le Ciel par son comportement (chaque acte impactant les sphères célestes), et en ricochet cela impactera notre monde. ]
-> Il existe un niveau d'existence unique et exclusif dans l'autre monde, réservé au seul Klal Yisrael.
-> Le judaïsme ne peut être classé comme une race ou une ethnie, car la Torah offre à chaque être humain la possibilité d'accéder à la beauté, au sens et à l'éternité que le judaïsme a à offrir par le biais de la conversion.
Une fois qu'un non-juif a suivi le processus rigoureux de conversion, il devient un membre à part entière du peuple juif avec tout ce que cela implique.
[ c'est ce qui ressort des paroles du Rambam (Hilkhot Issouré Bia 14,4) : "Et ils disent [à un futur converti] : "Sachez que le monde à venir est réservé uniquement aux justes, au peuple de d'Israël!".
(On pourrait mettre en doute cela en se basant sur les mots du Rambam (à la fin du 8e chapitre des Hilkhot Méla'him), qui indiquent qu'un non-juif qui observe les 7 mitsvot des Bné Noa'h gagne en fait une portion dans le Monde à Venir.
Cependant, nous devons conclure que le Rambam susmentionné fait référence à une dimension plus élevée du Olam Haba (monde à Venir) qui ne peut être atteinte que par le peuple juif). ]
La mission des juifs dans l'univers est similaire à celle de l'âme dans le corps : insuffler la vie spirituelle à un vide sans vie.
Tout comme l'âme apporte la vitalité au corps tout entier, le peuple juif insuffle la vraie vie à l'univers, [et ce par] la Torah représentée comme l'arbre de vie.
[Sfat Emet - Roch Hachana 5663, 5664]
Le principal pouvoir du yétser ara est de faire oublier à une personne [juive] combien elle est grande, d'oublier qu'elle est un ben Mélé'h (un enfant adoré du Roi des rois - Hachem).
C'est ce qui fait qu'une personne tombe et fait des choses qu'un ben Mélé'h ne ferait jamais.
Lorsque Yossef haTsadik a été confronté à la plus grande épreuve de sa vie, il a dit à la femme de Potifar : "J'ai un lien avec de grandes personnes, les Patriarches. Comment pourrais-je avoir quelque chose à faire avec vous?"
C'est ainsi qu'il a passé cette épreuve, et c'est ainsi que nous devons agir [particulièrement] en Elloul, pour nous élever et rester proches de la vérité : "Ani lédodi védodi li" (Je suis pour mon Bien-aimé, et mon Bien-aimé est pour moi - Chir haChirim 6,3).
Nous sommes très proches d'Hachem. Lorsqu'une personne [juive] se souvient qu'elle est un ben Mélé'h et qu'elle le ressent vraiment, elle agit instinctivement comme une personne différente.
[rav Nathan Wachtfogel - Léket Réchimot]