Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

L’humilité

+ L'humilité (par rabbi Na'hman de Breslev) :

-> Grâce à l'humilité on arrive à se dévêtir de la matérialité, on s'inclut dans l'Infini, et l'homme sait que tous les événements de sa vie sont entièrement pour son bien, cet aspect est celui du monde à venir.
[Likouté Moharan - Torah 9-1]

-> Plus l'homme se diminue lui-même, plus il possède une force d'attraction importante, autrement dit il peut attirer la Présence Divine dans les mondes inférieurs, afin qu'Il réside avec nous, ce qui est la volonté de D. depuis le jour où Il créa le monde ; mais il peut aussi attirer les gens vers lui, pour les rapprocher de Son service ; également drainer des influx bénéfiques et des bénéfiques sur Israël.
[Likouté Moharan - Torah 70]

-> Grâce à l'humilité, la prière de l'individu sera agréée, et ce sera comme s'il avait présenté tous les sacrifices [qu'on offrait dans le Temple].
[Séfer haMidot - anava]

-> Celui qui se considère humblement, sa prière ne sera pas repoussée.
[Séfer haMidot - Téfila]

-> Celui qui fait preuve de modestie, même lorsqu'il prie par la pensée, Hachem exaucera son souhait.
[Séfer haMidot - Téfila]

-> Grâce à l'humilité, l'individu allongera [le nombre de] ses jours.
[Séfer haMidot - anava]

-> Grâce à l'humilité, on ne se montrera pas pointilleux sur chacun des actes de l'individu.
[Séfer haMidot - anava]

-> Parfois, grâce au rabaissement qu'un homme s'impose ou que d'autre lui infligent, on annulera un décret de mort qui pesait sur lui.
[Séfer haMidot - anava]

-> Le jour où tu te fais petit [humble], ce même jour rajoutera force, puissance et élévation à la Sainteté d'en-Haut.
[Séfer haMidot - anava]

-> Le monde ne subsiste que grâce à celui qui se considère comme rien.
[Séfer haMidot - anava]

-> Grâce à l'humilité de la personne, la crainte de ses ennemis se dissipera.
[Séfer haMidot - anava]

-> Grâce à l'humilité, tu n'éprouveras aucune peur.
[Séfer haMidot - Peur]

-> Grâce à l'humilité de la personne, querelle et souffrances disparaîtront.
[Séfer haMidot - anava]

-> L'humilité conduira à la grâce ('hen).
[Séfer haMidot - anava]

-> Grâce à l'humilité de l'individu, Hachem se souviendra de lui.
[Séfer haMidot - anava]

-> Grâce à l'humilité de la personne, Hachem réalisera ses désirs.
[Séfer haMidot - anava]

<--->

-> Grâce à l'humilité, on mérite de se repentir, car le repentir (téchouva) est réalisé principalement grâce au fait que l'homme ressent sa bassesse et sa petitesse, ainsi que ses nombreux défauts, et il comprend qu'il lui convient certainement de supporter des mépris et des rougissements de honte [assimilés au fait de verser le sang], afin de se rapprocher de la Vérité, et ceci constitue l'essentiel du repentir.
[Likouté Moharan - Torah 8]

-> Selon la capacité de l'homme à briser son orgueil, ainsi parvient-il à la Torah ; et grâce à cela, il mérite de rapprocher de D. les gens éloignés, ce qui a pour effet de faire grandir et d'élever la gloire Divine.
Il rehausse la gloire à sa racine, et il accède à la crainte, et grâce à cela, cet homme mérite la paix domestique, la paix dans ses membres, et il accède ainsi à la prière, et par cela, il parvient à la paix globale, la paix dans tous les mondes.
[Likouté Moharan - Torah 5-8]

-> Lorsque tu t'aperçois que l'humilité s'est répandue dans le monde, attends-toi à la venue du machia'h.
[Séfer haMidot - anava]

-> Pour l'essentiel, la résurrection qui aura lieu dans l'avenir, à savoir que l'on revivra et qu'on se lèvera lors de la résurrection, ne concernera que l'humilité de chacun, autrement dit seule l'humilité de chacun sera revivifiée et se lèvera lors de la résurrection future.
Car l'essentiel du délice extraordinaire qui est la vie du monde à venir, l'homme ne peut le recevoir, si ce n'est par l'effacement et l'humilité authentique de chacun, c'est celui-là seul qui méritera de vivre et de recevoir le délice et la vie du monde à venir.
[Likouté Moharan - 2e tome - Torah 72]

<--->

-> Celui qui s'associe aux souffrances qu'Israël endure, et prie pour eux, parviendra à l'humilité.
[Séfer haMidot - anava]

-> La émouna amène à l'humilité envers D.
[Séfer haMidot - anava]

-> Une Ségoula pour engendrer une [grande] descendance : se faire petit.
[Séfer haMidot - anava]

L’orgueil

+ L'orgueil (par rabbi Na'hman de Breslev) :

-> Un personnage orgueilleux : ses projets ne réussiront pas.
[Séfer haMidot - orgueil (gaava)]

-> L'orgueil sera un signe annonciateur de ruine ou de catastrophe, à D. ne plaise.
[Séfer haMidot - orgueil (gaava)]

-> Lorsque l'homme a de l'orgueil c'est un signe qu'un malheur lui arrivera, que D. nous en préserve ; l'inverse est également vrai, lorsqu'il fait preuve d'humilité et d'effacement, il en viendra à de grands honneurs.
[Likouté Moharan - Torah 168]

-> Lorsque l'homme s'aperçoit que rien ne va pour lui, qu'il sache qu'il possède de l'orgueil ; il se repentira, il se rabaissera et il sera du niveau de "Quoi?", et alors à nouveau tout ira bien pour lui.
[Likouté Moharan - 2 tome - Torah 82]

-> A cause de l'orgueil vient la pauvreté.
[Likouté Moharan - Torah 8]

-> Celui qui éprouve de l'orgueil, Moi [Hachem] et lui ne pouvons cohabiter dans ce monde,
Même un faible vent le corrompt ; sa prière ne sera pas écoutée ; il ne trouvera pas de remède [à ses maux] ; il sera pauvre en Torah ; et son épouse l'humiliera.
[Séfer haMidot - orgueil (gaava)]

-> A cause de l'orgueil, l'individu sera saisi de frayeur.
[Séfer haMidot - orgueil (gaava)]

-> [Du Ciel,] on effraiera l'homme par des rêves, afin d'ôter un orgueil si profondément enfoui en lui, qu'il ne le soupçonne même pas.
[Séfer haMidot - orgueil (gaava)]

-> Tout celui qui agit avec arrogance, sa sagesse et son esprit saint l'abandonneront.
[Séfer haMidot - orgueil (gaava)]

-> Celui qui impose son autorité aux autres avec orgueil, Hachem éveillera contre lui des ennemis.
[Séfer haMidot - orgueil (gaava)]

-> A cause de l'orgueil, la famine surviendra dans le monde.
[Séfer haMidot - orgueil (gaava)]

-> Le machia'h ne viendra que lorsque tout sentiment d'orgueil aura disparu de ce monde.
[Séfer haMidot - orgueil (gaava)]

-> Le sentiment d'orgueil entravera la venue du machia'h et éconduira l'homme de ce monde.
[Séfer haMidot - orgueil (gaava)]

-> "Sois extrêmement humble" : car l'orgueil correspond aux 7 temples de l'idolâtrie, à cause desquels Israël fut exilé de sa terre, et c'est pour cela que nous ne sommes pas encore revenus sur notre terre, parce qu'on court après les honneurs à cause de l'orgueil.
[Likouté Moharan - Torah 11,7]

-> Parfois une femme ne pourra pas concevoir, parce qu'elle s'embellit en étant prétentieuse.
[Séfer haMidot - orgueil (gaava)]

<--->

-> A cause de l'orgueil, l'individu faillira à sa foi.
[Séfer haMidot - orgueil (gaava)]

-> Grâce à la foi (émouna), tu obtiendras la force de briser l'emprise de l'orgueil, et tu domineras ce défaut.
[Séfer haMidot - orgueil (gaava)]

-> A cause de l'orgueil, le cœur et les yeux de l'homme s'obstrueront, l'empêchant de contempler les merveilles [les actions] d'Hachem, pour parvenir à le craindre.
[Séfer haMidot - orgueil (gaava)]

<--->

-> Un remède pour dissiper l'orgueil, donner la charité.
[Séfer haMidot - orgueil (gaava)]

-> Un remède pour dissiper l'orgueil, s'associer aux souffrances d'Israël.
[Séfer haMidot - orgueil (gaava)]

-> Un remède contre l'orgueil, que l'individu contemple les cieux.
[Séfer haMidot - orgueil (gaava)]

-> Si un sentiment de prétention t'envahit, représente-toi l'apparence de ton père.
[Séfer haMidot - orgueil (gaava)]

-> Pour annuler l'orgueil qui est l'idolâtrie, le [remède] principal passe par le rapprochement auprès des tsadikim.
[Likouté Moharan - Torah 5]

-> Grâce à la sainteté de Shabbath, on accède vraiment à l'humilité, c'est-à-dire à voir sa bassesse, reconnaître l'importance d'Israël et se dévouer pour eux comme le fit Moché.
[Likouté Moharan - Torah 79]

Confiance en soi & l’orgueil de la sainteté

+++ Confiance en soi & l'orgueil de la sainteté :

"Elle le saisit par son vêtement ... Il laissa son habit dans sa main, s'enfuit et sortir au dehors" (Vayéchev 39,12)

-> Le terme "bévigdo" (son vêtement - בְּבִגְדוֹ), signifie également : une rébellion, une révolte.
Le Beit Avraham explique que la femme de Potiphar a essayé de convaincre Yossef qu'il était un rebelle envers Hachem, et qu'ainsi c'était normal d'en venir à fauter.
[elle lui disait puisque tu es un rebel et fauteur, alors pourquoi ne pas transgresser "juste" cette faute aussi? ]

-> "Ne sois pas un racha à tes yeux" (al té'i racha bifné atsmé'ha - Pirké Avot 2,13)
Le Rambam commente : "Ne te considère pas comme un racha, car si tu te considères comme étant de faible valeur, alors tu ne donneras pas d'importance au fait de fauter."
[de même que je suis un nul, alors c'est normal que je fasse des actes nuls (fautes)!]

-> "Il n'y a personne qui soit plus grand que moi dans cette maison" (Vayéchev 39,9)
Le rabbi de Kobrin explique que Yossef se disait : "Je suis la plus grande personne au monde. Il n'y a personne de plus grand que moi".
Grâce à ses pensées d'encouragement, il a été capable de surmonter son yétser ara.
[lorsque le yétser ara essaie de nous convaincre à fauter, nous devons lui déclarer : "Je suis très distant de la faute. Je fait partie des tsadikim d'Hachem (au regard des capacités que D. m'a donné). A chaque bonne action j'apporte un plaisir énorme à Hachem. Comment puis-je fauter!"
On appelle ça de l'orgueil de la sainteté (gaava déKédoucha)]

[ Yossef se disait : "Personne n'est plus grand que moi. Je suis la plus grande personne au monde. Je fais partie des tsadikim". Avec cette pensée encourageante à l'esprit, il fut en mesure de réussir l'épreuve.
"Ton peuple est [composé que] de tsadikim" (véamé'h koulam tsadikim - Yéchayahou 60,21) = en un sens, chaque juif (quoiqu'il puisse faire comme faute garde toujours une partie d'âme pure), ayant une racine de tsadik. Ainsi tout juif doit se voir comme tsadik (pouvant impacter magnifiquement le monde) = koulanou tsadikim. ]

-> "A l’époque qui précédera l’arrivée du machia’h, l’effronterie grandira" (guémara Sota 49b)
Le Sfat Emet explique qu'avant que le machia'h ne vienne, les gens seront effrontés en disant : "Je sui un tsadik! Je suis spécial!"
[Grâce à cette orgueil, cette fierté, nous pouvons conquérir notre yétser ara.]

<--->

-> On peut citer en exemple les paroles du rav Wolbe (Alé Chour) :
"Chaque personne est obligée d'être consciente qu'elle a une valeur énorme.
Cela ne fait pas allusion à une estime de soi illusoire, qui est basée sur un sentiment d'arrogance de se sentir meilleur que les autres, mais à une réelle estime de soi qui est totalement incroyable de par son immensité.

Chaque personne est obligée de se dire : "Le monde n'a été créé que pour moi" (guémara Sanhédrin 37a).
Rachi de commenter : "J'ai l'importance du monde entier".

Chaque personne est un phénomène unique, un événement qui n'a jamais eu lieu avant et qui n'aura plus jamais lieu ensuite.
Tu es un mélange unique de traits de caractère et de personnalité.
Tu es unique dans ta constellation familiale, né à un moment spécifique de l'histoire, et dans un environnement spécifique.
Cette unicité te donne une énorme importance, car il n'y a que toi qui peut accomplir les missions uniques de ta vie."

<--->

-> "Afin de faire savoir à l'homme Sa Puissance" (Téhilim 145,12)

Le Yessod haAvoda le commente en disant que cela se réfère à l'homme lui-même : il lui incombe de se faire savoir à lui-même que des forces extraordinaires sont enfouies en lui, et tout son travail est de les dévoiler et de les exploiter.

<--->

-> "Yaakov aimait Yossef plus que tous ses fils ... et il lui fit une tunique de fine laine" (Vayéchev 37,3)

La guémara (Shabbath 10b) nous enseigne que le traitement de faveur que Yossef a reçu de son père Yaakov, a entraîné que ses frères deviennent jaloux de lui, ce qui les a menés à le vendre comme esclave, causant finalement la descente des juifs en Egypte et le fait qu’ils y deviennent esclaves.

=> Pourquoi Yaakov a-t-il donné la tunique à Yossef?

Nos maîtres du moussar expliquent que c'était afin d'élever l'estime de soi de Yossef.
Il est fort probable que Yossef a subi des épreuves beaucoup plus difficiles que ses frères. Il a vécu parmi les non-juifs pendant de nombreuses années, d'abord en tant qu'esclave et ensuite comme premier ministre.
Rachi écrit : "Yossef, qui était devenu roi après avoir été emmené en captivité parmi les non juifs, s’était néanmoins maintenu dans sa piété" (Vayé'hi 47,31)
Ainsi, si Yossef a pu réussir à passer de difficiles épreuves, tout en restant un tsadik, c'est grâce à l'honneur qu'il a pu recevoir avec son vêtement unique.
[si je suis si grand aux yeux de mon père, je me dois de lui faire honneur en agissant avec grandeur!]

-> Rachi (v.37,3) [ainsi que le Baal haTourim] écrit : les 4 lettres qui composent le mot passim (à rayures – פַּסִּים) préfigurent les malheurs qui atteindront Yossef : Potifar (pé), les marchands (so’harim – samé’h), les Yichmaélim (youd) et les Midyanim (mèm).
Nos maîtres du moussar expliquent que cette tunique à rayures (passim) fait allusion aux 4 fois où Yossef a été vendues, car le but de la tunique était d'augmenter la confiance en soi de Yossef afin qu'il puisse surmonter ces difficiles épreuves.

-> La pire chose que peut nous faire le yétser ara est de nous faire oublier que nous sommes le fils d'Hachem (ben chel Mélé'h).
[rabbi Shlomo de Karlin]

[la plus grande arme du yétser ara est de nous persuader que nous n'avons pas tant de valeur spirituelle que cela. (en ce sens, il nous dit : soit humble, ne te considère pas comme quelqu'un d'important)
Nous devons avoir une confiance en soi spirituelle afin de pouvoir avoir du répondant à notre yétser ara.
(l'orgueil de la sainteté : gaava déKédoucha)]

<----->

-> La guémara (Baba Métsia 85a) rapporte que Rabbi Chimon bar Yo'haï avait un petit-fils appelé Yossi qui est "sorti du chemin (déré'h)" et devint un grand fauteur.
Rabbi (rabbi Yéhouda HaNassi) en entendit parler et voulut ramener le petit-fils de Rabbi Shimon à la Torah. Il engagea un professeur de Torah pour Yossi, lui donna la semi'hah (ordination rabbinique), l'habilla d'un manteau d'or, du type de ceux que portent les rabbanim, et demanda à tout le monde de l'appeler "rabbi".
Ces mesures permettent à Yossi d'avoir une meilleure opinion de lui-même et il revient progressivement au judaïsme. Chaque fois qu'il était tenté de revenir à ses anciennes habitudes, son professeur lui rappelait : "Tu as été fait 'hakham (sage, érudit), tu portes le manteau des érudits, nous t'appelons “rabbi”, et tu veux partir? ".
Finalement, il déclara : "Je jure que je ne demanderai plus à partir".

Finalement, il devint un grand érudit, un tsadik, un Tana, "Rabbi Yossi ben Rabbi Elazar ben Rabbi Shimon". La dignité qu'il a reçue l'a transformé.

Lorsque Rabbi Yossi décéda, on voulut l'enterrer près de Rabbi Elazar, son père, mais un serpent bloqua l'entrée de la grotte et on ne put l'enterrer à cet endroit.
Certains pensaient que Rabbi Yossi n'était pas digne d'être près de son père. Un bat kol (voix Divine) émana et dit : "Ce n'est pas que Rabbi Elazar soit plus grand que Rabbi Yossi. C'est plutôt parce que Rabbi Elazar a souffert d'être caché dans une grotte pendant 13 ans" (voir Shabbath 33).

-> Cette guémara dit qu'en dehors d'un seul aspect, Rabbi Yossi a atteint le niveau de son père.
C'est ainsi que Rabbi Yossi s'est élevé dans sa téchouva. Le changement décisif a commencé lorsqu'il a reçu la semi'ha, qu'on l'a appelé "rabbi" et qu'il a porté le manteau doré des rabbanim.
C'est ce que fait l'honneur aux gens. Il les fait changer d'avis. C'est ainsi que le Rabbi a transformé Rabbi Yossi en un baal téchiuva et un grand Tana.

Nous avons ici une leçon de 'hinoukh (éducation) également. Si vous voulez que votre enfant excelle, honorez-le. Croyez en lui. Considérez-le comme un grand. Cela inspirera votre enfant à grandir et à réaliser son potentiel.
En utilisant des moyens de renforcez son estime de soi, on lui permet d'avoir le carburant plus permettant d'exprimer le plus ses potentialités internes.

<--->

-> Un ba'hour de la yéchiva de rabbi Isser Zalman Meltzer a un jour développé une pensée innovante en matière de Torah. Rabbi Isser Zalman demanda de faire une célébration, et toute la yeshiva but des lé'hayim grâce à la joie que leur procurait la découverte de ce ba'hour en matière de Torah.
Le ba'hour déclara que pendant le semestre suivant, il étudia avec diligence en raison de l'honneur qu'il avait reçu ce jour-là.

-> Il est dit : "moussar Hachem béni al tim'as" (Michlé 3,11).
Le Yessod haAvoda explique les mots "moussar Hachem" (מוסר ה), Hachem donne du moussar en disant "béni" (בני), "Tu es mon fils!".
Alors "al tim'as (אל תמאס), ne te souille pas par des actes impurs.

<--->

-> Rabbi Yankele Galinsky zt'l a raconté que lorsqu'il était interné en Sibérie, l'un de ses compagnons de cellule se levait régulièrement au milieu de la nuit, s'habillait en uniforme militaire et marchait dans la pièce, faisant semblant de donner des ordres à ses subordonnés.
Un soir, Rabbi Galinsky lui a demandé pourquoi il faisait cela.

Le prisonnier était embarrassé. Il n'avait pas réalisé qu'il était observé. Rabbi Galinsky promit de ne rien dire à personne ; il était simplement curieux de cette étrange coutume.
Le prisonnier répondit : "J'étais un puissant général de l'armée allemande. Des centaines de soldats étaient sous mon commandement. Je ne veux pas oublier mon glorieux passé. Je mets mon uniforme militaire avec toutes mes médailles et je fais comme si j'étais à nouveau à la tête de centaines de soldats. Cela me donne la force d'endurer l'humiliation et l'affliction que nous subissons ici dans cette prison russe".

Rabbi Galinsky a raconté cette histoire pour nous rappeler que nous sommes les fils du roi et que nous ne devons jamais oublier notre glorieux passé.

<--->

-> Le Chem miChmouël (Yitro 5675) écrit qu'un des défauts principaux de l'homme est qu'il ne reconnaît pas sa valeur et son importance, car s'il appréciait qui il est et reconnaissait ses capacités et son potentiel, il n'en viendrait jamais à fauter.
En effet, nos Sages disent : "Ne sois pas un racha à tes yeux" (Pirké Avot 2,13).

-> Le rav Tsadok haCohen (Tsidkat haTsadik 154) enseigne : "de même qu'une personne doit croire en Hachem, de même elle doit croire en elle-même".
Le 'Hazon Ich (Séfer Emouna ouBita'hon 4,12) ajoute que des sentiments de petitesse sont comparables à une porte qui ferme l'entrée du service d'Hachem (avodat Hachem).
[l'humilité c'est d'abord avoir conscience de notre grandeur, de nos qualités/capacités, afin de les employer au mieux, et ensuite reconnaître que tout cela ne vient que grâce à Hachem.
Le yétser ara nous fait inverser les choses sous couvert d'humilité : je crois être humble en me considérant comme quelqu'un de petit, donc je n'ai pas une responsabilité importante de faire beaucoup de choses spirituelles, et donc mon service d'Hachem est au rabais par rapport à ce qu'il devrait et aurait pu être.]

-> Le rav Aharon Kotler (michnat rav Aharon - vol.1) écrit que le plus une personne reconnaît sa propre valeur, le plus facile il lui sera de surmonter son yétser ara et réaliser son potentiel.

-> Le rav Yérou'ham Lévovitz (Yalkout Méchiv Néfech) enseigne que c'est problématique lorsqu'une personne ne reconnaît pas ses défauts, mais cela est encore bien pire lorsqu'une personne ne reconnaît pas ses forces/qualités.

<--->

-> Selon la michna (Sanhédrin 4,5), chaque personne doit se dire : "l'univers tout entier a été créé pour moi".
Nos Sages (guémara Sanhédrin 100a) enseigne que la mesure de bienfaisance d'Hachem est beaucoup plus grande que Sa mesure de punition.

=> Ainsi, de même que l'on peut voir qu'en appuyant sur un bouton on peut détruire la vie de tous les habitants du monde (arme nucléaire surpuissante), de même on doit se persuader que les forces positives sont beaucoup plus puissantes que cela. Si on peut détruire, c'est qu'on peut construire bien davantage!
En ce sens, on doit imaginer l'impact, la puissance, d'une de nos prières, mot de Torah, mitsva, ... [dont l'impact reste en plus de façon éternel]

[le monde est créé pour nous, qui pouvons tant l'impacter positivement, alors comment ne pas se voir sous un angle très positif! ]

<--->

-> Le 'Hidouché haRim rapporte à ce propos le midrach (rabba 84,5) : "Yaakov demeura ..." = Rabbi 'Hounia enseigne : cela ressemble à quelqu'un qui allait en chemin et qui aperçut une horde de chiens. Pris de frayeur, il alla s'asseoir parmi eux.
De même, lorsque Yaakov vit Essav et ses généraux, il eut peur d'eux et alla demeurer parmi eux."

=> Comment comprendre ce commentaire? S'il eut peur d'eux, pourquoi alla-t-il précisément demeurer parmi parmi eux et ne changea-t-il pas d'endroit?

Le 'Hidouché haRim explique que Yaakov savait avec une foi parfaite que l'homme ne peut aller contre Hachem car c'est Lui le Créateur qui dirige le monde entier et gouverne chaque chose.
Néanmoins, il lui restait une seule solution : se renforcer dans sa émouna ce qui aurait pour effet d'adoucir l'épreuve et même de l'annuler.
C'est pourquoi lorsque Yaakov vit tous les généraux d'armée, il ne prit pas la fuite mais alla sereinement se placer parmi eux comme quelqu'un qui irait de plein gré s'asseoir au milieu des chiens sans aucune crainte.
Grâce à ce comportement, il fut préservé de Essav et de son armée qui symbolisent le yétser ara et ses épreuves, et fonda ainsi le peuple d'Israël.

[dans notre vie, tout peut nous pousser à désespérer. C'est là que nous devons faire preuve d'orgueil, et proclamer fortement notre émouna. (ex: tu sais qui je suis, mon papa Hachem peut tout, Il gère absolument tout pour mon bien, Il est remplie de bontés à mon égard et Il m'aime plus que tout! Certes l'avions de ma vie passe des turbulences, mais c'est mon papa, le meilleur, qui est au commande, alors je n'ai pas peur!
La joie s'obtient en s'élevant de notre état présent, en étant fier de mettre Hachem devant nos difficultés.
Notre yétser ara veut réduire la lumière de notre vie pour nous pousser à fauter, nous devons l'allumer en s'enorgueillant de notre sainteté par le fait que nous avons une partie Divine (l'âme) en nous!]

<--->

-> Le Sfat Emet (petit-fils du 'Hidouché haRim) enseigne :
"Il me semble que grâce au fait que Yossef accepta l'humiliation que lui firent subir ses frères lorsqu'ils le dévêtirent de sa tunique, sans émettre le moindre soupçon sur la conduite d'Hachem, confiant qu’il s’agissait d’un bienfait, il mérita ensuite l’aide Divine qui lui donna la force de subir l'affront entraîné par sa fuite de devant la femme de Potiphar (en laissant son habit entre ses mains), tout cela en l'honneur d'Hachem.
Tous ces détails mentionnés par la Torah nous enseignent à accepter avec joie et amour la manière dont Hachem dirige les évènements, en sachant que Ses voies sont insondables."

<--->

-> Les souffrances, que ce soit sur notre corps ou bien avec de l'argent, expient toutes les fautes, et grâce à elles nous ne serons pas punis dans le monde à venir, où les punitions sont beaucoup plus importantes.
[Michna Broura]

<--->

-> Il est intéressant de noter que la non appréciation de la valeur de chaque juif a été l'erreur tragique de Kora'h : https://todahm.com/2022/08/07/lerreur-de-korah-la-non-appreciation-de-la-valeur-de-chaque-juif

-> b'h, également : Savoir donner toute sa valeur à notre Service d'Hachem : https://todahm.com/2022/08/07/savoir-donner-toute-sa-valeur-a-notre-service-dhachem

-> mais aussi : l'estime de soi et la guéoula : le 3°/ des divré Torah : https://todahm.com/2022/08/10/quelques-enseignements-lies-a-la-destruction-du-temple

L’humilité nous apporte des influences célestes

+ L'humilité nous apporte des influences célestes :

-> Le Sfat Emet explique plus en détail comment un homme qui a confiance en Hachem apporte des bénédictions au monde en disant que l'essence d'Hachem est la bonté et qu'Il désire envoyer toutes sortes de bonnes choses et d'influences célestes à chaque personne. Cependant, si une personne n'est pas pleinement confiance en Hachem, elle peut faire un mauvais usage des bonnes choses qu'Hachem lui donne. Si une telle personne reçoit de l'argent ou des honneurs, elle peut oublier que c'est Hachem qui lui a donné tout ce qu'elle possède, et elle peut utiliser ce qu'elle a à de mauvaises fins et commettre des fautes.

Hachem est la vérité ultime. Il veut que Ses influences soient utilisées à des fins vraiment bonnes, et certainement pas pour la faute. S'Il voit que les gens ne sont pas dignes de confiance, Il retiendra Sa bonté afin qu'elle ne soit pas utilisée pour le mal.
Mais si le peuple juif a une vraie confiance en Hachem et utilise correctement la bonté qu'Hachem lui envoie, il est digne de recevoir toutes Ses bénédictions.

En ce qui concerne le Shabbath, nous trouvons écrit : "Et Hachem bénit le 7e jour" (Béréchit 2,3).
Le Shabbath est un jour de bénédiction parce que le monde entier revient à son état d'origine [sans le vol, la malhonnêteté, ...] et qu'Hachem envoie Ses bénédictions et Ses influences sacrées à ceux qui agissent avec honnêteté.

<--->

-> "Un homme qui a [véritablement] confiance en Hachem aura de nombreuses bénédictions."
[Zohar - I, 197b]

L’humilité est la plus grande des qualités

-> L'orgueilleux (guéé) repousse, si l'on peut s'exprimer ainsi, les pieds de la Présence divine. Elle quitte le monde en disant : "Moi et lui, nous ne pouvons habiter ensemble dans le monde".
Il se rebelle contre la royauté céleste et s'enveloppe de la parure du Roi des rois, à propos duquel il est dit (Téhilim 93,1): "Hachem est roi, vêtu de majesté"(guéoute).

De quoi l'homme pourrait-il s'enorgueillir? Il vient d'une goutte (de semence) putrescente et de sang menstruel ; durant sa vie, il se souille et se salit et après sa mort, il n'est que ver et vermine, réduit à une motte de terre tandis que son âme descend dans la géhenne.
En revanche, il n'y a pas de plus grande qualité que la modestie et l'humilité. En effet, Moché, le maître de tous les prophètes en Tora, dans les mitsvot et la crainte du Ciel, n'a été loué que pour son humilité, comme il est dit (Bamidbar 12,3) : "Et l'homme, Moché, était fort humble, plus que tout autre homme sur la terre".

Prends exemple d'Hachem qui abandonne les hautes sphères célestes pour résider près des humbles, comme il est dit : "Sublime et saint est Mon trône, mais il est aussi dans les cœurs contrits et humbles" (Yéchayahou 57,15).
Et il est écrit aussi : "Hachem est proche des cœurs brisés" Téhilim 34,19).
[rav 'Haïm Vital - Chaaré Kédoucha 2,4]

<--->

+ L'inspiration sacrée grâce à l'humilité :

-> Grâce à l'humilité , on peut parvenir à la crainte du Ciel, qui est une sagesse (Iyov 28,28) et un trésor (Yéchayahou 33,6).
Faire preuve d'humilité c'est comme offrir un sacrifice, car il est dit (Téhilim 51,19): "Les sacrifices à Hachem, un cœur brisé".
De plus, la prière de celui qui est humble n'est pas rejetée. En effet, la prière d'un homme n'est agréée que s'il rend son cœur aussi tendre que la chair, comme il est dit (Yéchayahou 66,23): "Il arrivera, chaque mois ... que toute chair viendra se prosterner (prier) devant Moi, dit Hachem".

La Présence divine réside sur l'homme ici-bas grâce à celui qui est humble.

Rabbi Pin'has ben Yaïr dit : "La vigilance mène au zèle, le zèle à l'intégrité, l'intégrité à la pureté, la pureté à l'ascèse, l'ascèse à la sainteté, la sainteté à l'humilité".
L'humilité est la qualité la plus importante, car elle amène à l'inspiration sacrée, comme le prophète (Yéchayahou 61,1) déclare : "L'esprit du Seigneur D. est sur moi, car Il m'a conféré la mission d'apporter des bonnes nouvelles aux humbles".
[rav 'Haïm Vital - Chaaré Kédoucha 2,4]

<--->

+ Celui qui se rabaisse sera grandi :

-> Qui a droit au monde futur?
"Celui qui est modeste, humble, se courbe avant d'entrer dans sa maison et avant d'en sortir, étudie sans cesse la Torah sans se prendre pour autant pour un grand homme" (guémara Sanhédrin 88b).

Aux temps futurs, Hachem parera la tête de chaque juste, de celui qui se considère comme un reste sans importance (Méguila 15b).

Le Zohar (parachat Chéla'h) enseigne : "Celui qui se fait petit ici-bas aura le mérite d'être grand dans le monde futur ; et celui qui est grand ici sera petit là-bas". Et ailleurs (parachat Térouma), il explique : "Pourquoi le dernier grand prophète est-il appelé Ye'hezkel ben Bouzi? Parce qu'il se rabaissait (mevazé) devant celui qui était plus grand que lui. C'est pourquoi, il fut le seul à être appelé "fils de l'homme"."

Pourquoi la Torah est-elle comparée à l'eau? De même que l'eau va seulement dans un endroit bas, la Torah ne réside que chez celui qui se rabaisse (par humilité).
[rav 'Haïm Vital - Chaaré Kédoucha 2,4]

<-->

+ La colère = un corollaire de l'orgueil :

-> Heureux celui qui ne se laisse pas aller à la colère et se montre très humble, qui se rend comme de la poussière foulée aux pieds par tous.
La colère est un corollaire de l'orgueil et constitue un défaut aussi grave. Les Sages (Shabbath 105b) disent : "Celui qui déchire ses vêtements, celui qui gaspille son argent ou celui qui casse des objets dans sa colère, qu'il soit considéré comme un idolâtre".
Celui qui se met en colère n'accorde aucune considération à la Présence divine ... Il oublie ce qu'il a appris et s'abêtit.
De plus, on peut être sûr que ses péchés sont plus nombreux que ses mérites.
[rav 'Haïm Vital - Chaaré Kédoucha 2,4]

L’humilité face à l’infinité de la Torah

+ L'humilité face à l'infinité de la Torah :

-> Le juste qui sert D. doit savoir que chaque fois qu'il saisit un concept Divin, il existe un concept plus élevé et plus raffiné qu'il ne comprend pas encore.
De plus, même le concept qu'il comprend n'est pas entièrement compris par lui. Il doit se rendre compte qu'il lui manque encore quelque chose, quelque chose qu'il n'a pas encore compris.
Lorsqu'il atteint enfin cette compréhension, il se rend compte qu'il doit encore approfondir sa compréhension. Ce processus est sans fin.
Ce qu'il comprend n'est pas encore complet, et il reste un niveau supérieur à atteindre qui lui échappe encore. Il doit savoir qu'il n'a jamais atteint la perfection, comme l'affirme Eliyahou haNavi dans le Tikouné Zohar (89) : "Il n'y a personne qui Te connaisse du tout."
C'est la façon idéale de servir Hachem, en étant toujours conscient que l'on n'a pas encore atteint la perfection, et en désirant ardemment atteindre un niveau plus élevé.

J'ai entendu une idée similaire exprimée par rabbi Yé'hiel Michel de Zlotchov. Il a expliqué le verset suivant "Une chose que je demande à D., c'est que je recherche ... l'agrément de D." (Téhilim 27,4), comme suit : "Je demande continuellement de pouvoir réaliser qu'il y a toujours un niveau supérieur, plus élevé que le précédent, et de rechercher continuellement l'agrément d'Hachem, c'est-à-dire d'atteindre le niveau supérieur suivant. Lorsque je l'aurai atteint, je demanderai encore, car il n'y a pas de fin."

C'est ainsi que les justes progressent constamment dans leur service divin.
Ils se voient toujours comme n'étant pas tout à fait entiers. À chaque instant, les justes sont pleinement conscients de leurs déficiences, du niveau qui les dépasse, qui est hors de leur portée. Ils sont convaincus qu'avec l'aide de D., ils parviendront à connaître le chemin supérieur de la vie et à percevoir ce qui leur manque actuellement.

De même, on peut expliquer la déclaration du roi David : "Ouvrez-moi les portes de la justice, j'y entrerai et je rendrai grâce à Hachem. C'est la porte de D., les justes y entreront" (Téhilim 118,19-20).
Le roi David demande à D. que les "portes de la justice" (chaaré tsédek) lui soient ouvertes, qu'il soit toujours conscient de ce qui se trouve au-delà de son niveau actuel. Il demande à D. de passer par les portes de la justice pour atteindre cette perception, et que lorsqu'il atteindra cette perception supérieure, il saurait ce qui lui manque encore et le demanderait également à D.

À ce propos, le roi David a dit : "Voici la porte de D. ; les justes y entreront" (zé achahar l'Hachem tsadikim yavoou vo). Car la prise de conscience que l'on n'a pas tout compris, que l'on ne sert jamais Hachem de manière parfaite, et que des concepts plus élevés que celui que l'on comprend actuellement subsistent à l'infini, c'est la porte de D. pour les justes. C'est le chemin des vrais justes, qui reconnaissent toujours que leur service et leur compréhension actuels de Dieu doivent être dépassés.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Chémot 3,12]

<---------->

-> Plus une personne se sanctifie et se purifie, servant Hachem de manière intensive, plus elle se rend compte qu'elle n'a pas encore commencé à Le servir.
Si une personne pense qu'elle sert Hachem comme il le faut, cela indique qu'elle ne Le sert pas du tout.
Si elle le servait correctement, elle se rendrait compte qu'elle est éloignée de D.

C'est ce que signifie le verset "Ma sainteté est plus élevée que votre sainteté" (midrach Vayikra rabba 24,9 - sur Kédochim 19,2) = "Car en vous sanctifiant et en vous rendant saint, vous réalisez que Ma sainteté est encore plus élevée."
En effet, plus une personne se sanctifie, plus elle est consciente de la distance qui la sépare de D., et plus elle réalise qu'elle n'a pas encore commencé à se sanctifier et à Le servir.
[la sainteté d'Hachem (à nos yeux), et fonction de notre sainteté.
De même, plus une personne étudie la Torah, plus elle se rend compte de l'étendu du savoir et donc plus elle a conscience de ne rien savoir. ]

Cela peut également s'expliquer par la déclaration de nos Sages : "Le peuple juif augmente le pouvoir de la suite céleste" (midrach Eika rabba 1,33)
Plus le peuple juif se sanctifie, plus il ajoute de puissance et de sainteté.
C'est ce que signifie la déclaration du midrach citée plus haut, qui peut être lue littéralement comme suit : "Ma sainteté est plus élevée 'grâce' à votre sainteté" = "En vous sanctifiant, Ma sainteté s'élève et s'élève toujours plus haut".
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Chémot 6,3]

Etre humble = transformer la Rigueur en Miséricorde

"Les sacrifices à D. (ziv'hé Elohim) d'un esprit brisé, d'un cœur brisé ... tu ne dédaignes point" (Téhilim 51,19)

-> Le Nom d'Hachem : Elohim (אלהים) représente la Rigueur et la justice Divine, et il a une guématria de 86.
Grâce à l'humilité, lorsque l'homme a le cœur brisé, alors il va briser cela en deux, ce qui donne 43, soit la guématria de : Hachem est bon! (tov Hachem - טוב יהוה), comme dans le Téhilim (145,9) : "Hachem est bon pour tous, Sa pitié s'étend à toutes Ses Créatures".

Hachem (יהוה) est le Nom Divin lié à la miséricorde complète.
Ainsi, par le fait d'avoir un cœur brisé [d'humilité face à Hachem], nous pouvons adoucir la rigueur de la justice Divine et l'inverser en bonté et en miséricorde.

[rabbi Tsvi Hirsch de Zidichov]

Lorsqu'une personne atteint l'état de "néant" (ayin) et s'attache ainsi à D., la source de la vie, elle est imprégnée de la vitalité divine.
[ en nous vidant de notre égo, nous nous ouvrons à la vitalité divine. Cette vitalité est la source ultime du bonheur, puisque le bonheur n'est que l'exubérance que nous ressentons d'être en vie. Ainsi, paradoxalement, plus nous sommes concentrés sur D. et moins nous sommes concentrés sur nous-mêmes, plus nous sommes joyeux. ]

À travers la personne, la vitalité divine atteint ce monde, et cette vitalité divine élève alors la conscience du monde jusqu'à D., le Maître de tout, de sorte que tout s'attache à D.
[ ainsi, plus nous nous rapprochons du "néant" (de notre égo, au profit) de la conscience divine totale, plus nous répandons la conscience divine sur tous ceux avec qui nous sommes en contact. ]

L'humilité engendrée par la réflexion sur la grandeur d'Hachem [ex: comme lorsqu'on se prosterne avec kavana devant Hachem dans notre prière], permet de comprendre sa propre bassesse et d'atteindre la conscience du "néant" (ayin). Grâce à cette dynamique, tous les jugements Divins sévères sont "adoucis", c'est-à-dire transformés en faveur Divine.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Vayéra 21,6]

Leçon sur la prière – à partir du récit de Kamtsa et Bar Kamtsa

+ Leçon sur la prière - à partir du récit de Kamtsa et Bar Kamtsa :

-> Nos Sages (Guittin 55b) disent : "Jérualem a été détruite à cause de Kamtsa et de Bar Kamtsa".
Un homme, ami de Kamtsa et ennemi de Bar Kamtsa. Cet homme préparait un banquet. Il dit à son serviteur : "Va inviter Kamtsa".
Le serviteur alla inviter Bar Kamtsa.
L'homme trouva Bar Kamtsa assis à côté de son banquet.
Qu'est-ce que c'est? s'écria-t-il. "Tu es mon ennemi! Que veux-tu ici? Lève-toi et va-t'en!"
"Maintenant que je suis venu, dit Bar Kamtsa, laisse-moi rester. Je paierai ce que je mangerai et boirai."
"Non!" dit l'hôte.
"Je paierai la moitié de votre banquet", dit Bar Kamtsa.
"Non!" dit l'hôte.
"Je paierai tout votre banquet", dit Bar Kamtsa,
"Non!" dit l'hôte. Il saisit Bar Kamtsa et l'expulsa de force.

Bar Kamtsa alla dire à l'empereur romain : "Les juifs se sont rebellés contre toi."

[ "Jérualem a été détruite à cause de Kamtsa et de Bar Kamtsa".
Nous comprenons que le Temple a été détruit à cause de Bar Kamtsa, car c'est lui qui a calomnié la nation juive auprès de l'empereur romain et qui a déclenché sa colère. Mais comment Kamtsa a-t-il causé le Churban ?
Le Maharcha écrit que Kamtsa était peut-être le père de Bar Kamtsa.
En suivant cette approche, nous pouvons expliquer que Kamtsa, le père, était également responsable de la destruction du Temple, car s'il avait appris à son fils Kamtsa à rechercher la paix, à pardonner et à oublier, et à rester silencieux lors d'une dispute et lorsqu'il était humilié, Bar Kamtsa aurait réagi d'une bien meilleure manière.
Kamtsa est donc Kamtsa est donc également responsable du Churban.
(éventuellement, on voit également ici l'importance pour les parents d'éduquer leur enfant par l'exemple. En ce sens, prends encore plus sur toi de respecter autrui, comme cela ce comportement sera partie intégrante de ton enfant. (mais si tu le dis sans le faire, alors il est probable qu'il n'y accorde pas beaucoup d'attention, car si même mon père ne le vit pas ... ))]

-> Bar Kamtsa alla dire à l'empereur romain : "Les juifs se sont rebellés contre toi."
"Quelle preuve y a-t-il? demanda l'empereur.
La guémara (Guittin 56) indique que Bar Kamtsa a conseillé à l'empereur romain d'envoyer un korban à Jérusalem et de voir s'ils le sacrifieraient. En effet : "s'ils ne le sacrifient pas, ce sera la preuve que les juifs se rebellent contre vous."

L'empereur envoya un bœuf pour qu'il soit offert comme sacrifice (korban).
Sur le chemin de Jérusalem, Bar Kamtsa coupa la lèvre supérieure du bœuf (ou, selon une autre opinion, il mutila son œil), ce qui rendit le bœuf impropre à être offert en sacrifice.
Lorsque le korban arriva au Temple, les Sages dirent qu'ils devaient le sacrifier, malgré son défaut l'invalidant, car ils savaient que l'empereur romain serait en colère s'ils n'offraient pas son korban.

Rabbi Zé'haria ben Avkoulas n'était pas d'accord. Il dit : "Si nous apportons ce korban, les gens penseront qu'il est permis de sacrifier un korban avec une défaut".
Les Sages eurent une autre idée. Ils tueraient Bar Kamtsa, afin qu'il ne revienne pas dénoncer la nation juive auprès de l'empereur romain.

Rabbi Zé'haria ben Avkoulas n'était pas d'accord.
Il dit : "Si nous tuons Bar Kamtsa, les gens diront que quiconque fait un défaut sur un sacrifice (korban) doit être tué".
Les Sages acceptèrent l'opinion de Rabbi Zé'haria ben Avkoulas.
Le korban ne fut pas sacrifié et Bar Kamtsa ne fut pas tué. Ce dernier rapporta l'incident au roi, et suite à cela la destruction du Temple eut lieu.

Rabbi Yo'hanan conclut : "L'humilité de Rabbi Zé'haria ben Avkoulas a détruit notre maison, brûlé le hei'hal et nous a exilés de notre pays".

<--->

Le Méor Enayim (Guittin) pose les questions suivantes :
1°/ Est-ce l'humilité de Rabbi Zé'haria ben Avkoulas qui a causé la destruction du Temple?
Il semble que ce soit sa prudence excessive qui ait causé la destruction ('hourban). Il semble que ce soit sa crainte que les gens n'en viennent pas commettre une erreur dans la halakha.
Pourquoi Rabbi Yo'hanan attribue-t-il la destruction du Temple à son humilité?

2°/ La halakha stipule que l'on doit transgresser toutes les halakhot de la Torah pour sauver la vie d'un seul juif. Alors pourquoi n'ont-ils pas offert le korban (ou tué Bar Kamtsa) pour sauver de toute la nation juive?
Pourquoi Rabbi Zé'haria s'inquiétait-il que des halakhot allaient être oubliées, alors que la vie de tant de juifs était en jeu?

-> Le Méor Enayim répond que Rabbi Zé'haria était le gadol hador [le géant spirituel de la génération] (la preuve en est que ses opinions ont été immédiatement acceptées par tous les érudits) et qu'il avait du roua'h hakodech (esprit saint prophétique).
Grâce à son roua'h hakodech, il savait que la destruction du Temple était imminente et que rien ne pouvait être fait pour changer ce décret.
C'est la raison pour laquelle Rabbi Zé'haria n'a pas autorisé le meurtre de Bar Kamtsa ou le sacrifice du sacrifice (korban) avec le défaut invalidant.
Il savait que cela ne servirait à rien. La destruction du Temple se produirait de toute façon. C'est pourquoi sa principale préoccupation était de s'assurer que la Torah ne soit pas oubliée.

=> Pourquoi Rabbi Zé'haria n'a-t-il pas dit aux Sage de l'époque ce qu'il savait avec son roua'h hakodech?
Il aurait dû leur dire :
"Vous avez raison, c'est du pikoua'h néfech (question de vie et de mort sur le peuple juif), et selon la halakha, nous devons sacrifier le korban bien qu'il ait un défaut le rendant invalide, et ce pour protéger la nation juive.
Je sais par roua'h hakodech que la destruction du Temple aura lieu, et nous ne pouvons rien y changer. Même si nous apportons le korban ou si nous tuons Bar Kamtsa, le 'hourban aura lieu et la vie de toute la nation juive est en grand danger. Par conséquent, préservons au moins les halakhot."
Pourquoi Rabbi Zé'haria ne leur a-t-il pas dit cela?

La réponse est que Rabbi Zé'haria était humble et ne voulait pas leur dire qu'il avait le roua'h hakodech.
C'est pourquoi Rabbi Yo'hanan dit : "L'humilité de Rabbi Zé'haria ben Avkoulas a détruit notre maison, brûlé le hé'hal et nous a exilés de notre terre" = s'il leur avait dit ce qu'il savait avec roua'h hakodech, les Sages auraient prié pour que la destruction du Temple ne se produise pas, et ils auraient également incité les gens à faire téchouva.
Mais Rabbi Zé'haria ne leur a pas dit ce qu'il savait avec le roua'h hakodech, et les Sages n'étaient pas conscients que le 'hourban avait été décrété dans le Ciel, et ils n'ont donc pas investi dans les prières et la téchouva. [pas conscients de la gravité de la situation]

Le Méor Enayim écrit :
"C'est la signification : "l'humilité de Rabbi Zé'haria ben Avkoulas a détruit ..." = car sans son humilité, il leur aurait parlé du 'hourban, ils auraient prié, fait téchouva, imploré Hachem d'avoir compassion d'eux, et le décret aurait été annulé.
C'est donc l'humilité de Rabbi Zé'haria qui a causé la destruction. Il ne voulait pas révéler [qu'il avait le roua'h hakodech]".

=> En ce qui nous concerne, nous apprenons de cela que les juifs auraient pu annuler le décret de destruction du Temple avec leurs prières et leur téchouva, mais ils ne savaient pas que cette destruction était imminent.
La téchouva et la prière sont toujours efficaces. Elles auraient permis d'éviter le 'hourban (destruction du Temple).

<--->

-> De son côté, le rav Elimélé'h Biderman donne une autre explication sur le fait que Rabbi Zé'haria a été agit trop humblement, ne croyant pas qu'il avait le pouvoir de la prière.
Il ne croyait pas en sa force. De plus, il ne pensait pas que la nation juive pouvait prier et annuler le décret.
C'est la forme négative de l'humilité. C'est le cas lorsque l'on ne croit pas en ses forces.
Cette humilité mal placée a entraîné la destruction du Temple.
[au contraire, il faut savoir par moment faire preuve d'orgueil de la sainteté (gaava dikedoucha).
Particulièrement le 9 Av, on prie de tout coeur pour la reconstruction du Temple, montrant par là qu'on a appris de nos erreurs, que la prière est quelque chose qui se "tient au sommet du monde" (Béra'hot 6b), que "la prière s’élève jusqu’au ciel" (Rachi - Béra'hot 6b). ]

[le prophète Yirmiyahou dit au roi Tsidkiyahou : "Hachem dit que si tu vas vers les officiers du roi de Bavel [pour conclure un traité de paix avec eux] ... la ville [Jérusalem] ne sera pas brûlée, et toi et ta famille vivrez. Mais si vous n'allez pas vers eux, cette ville sera conquise... ils la brûleront et vous ne survivrez pas" (Yirmiyahou 38,17-18).
Le rabbi de Kamarna demande : puisque le décret de destruction de Jérusalem était déjà scellé dans les cieux, comment le fait que Tsidkiyahou aille vers les officiers de Bavel pourrait-il aider?
La réponse est que l'humilité annule les décrets sévères. Si le roi Tsidkiyahou s'était rendu humblement devant les officiers de Bavel (en suivant la directive du prophète Yirmiyahou), cela aurait protégé le peuple d'Israël et le Temple aurait été épargné.
(on voit ainsi un exemple d'humilité positif (selon la volonté de D., transmise par Yirmiyahou), et également une humilité négative (impulsé par notre yétser sous couvert de bien agir = humble) avec Rabbi Zé'haria. L'une comme l'autre a pu mettre à la destruction du Temple.)]

"10 miracles se produisait au Temple pour nos ancêtres : ... on s’y tenait debout serré et on s’y prosternait [pourtant] avec aisance" (Pirké Avot 5,7)

-> La posture droite est un signe d'arrogance, alors que la prosternation est un signe d'humilité.
Ce miracle indique que lorsque le peuple était arrogant, il se sentait encombré.
Mais une fois qu'ils se sont humiliés (prosternés), ils ont eu l'impression qu'il y avait suffisamment de place pour tout le monde.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm]