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Faire une avéra

+++ Faire une avéra :

"Sache ce qui est au-dessus de toi : un œil qui voit, une oreille qui entend, et que tous tes actes sont consignés dans un Livre" (Pirké Avot 2,1)

-> Hachem a créé une myriade de mondes, les uns en dessous des autres, dont le point culminant est notre monde. Lorsqu'Il le veut, un flux de pure spiritualité pénètre dans le monde le plus élevé et descend à travers les différents mondes.
Au fur et à mesure que le flux descend, il prend progressivement une forme physique jusqu'à ce qu'il atteigne notre monde en tant que manifestation physique/matérielle du flux spirituel.
Tout ce qui affecte l'un de ces mondes aura un effet d'entraînement sur tous les mondes qui lui sont inférieurs, car chaque monde agit comme source de stimuli et de soutien pour le monde qui lui est inférieur.
Bien que l'homme réside dans le monde le plus bas, la racine de son âme se trouve dans les mondes les plus élevés. Toute action qu'il entreprend a donc un effet direct sur les sphères supérieures, qui se répercute sur les autres mondes, que ce soit pour le meilleur ou pour le pire.

"Sache ce qui est au-dessus de toi". En d'autres termes, sachez que ce qui existe en-Haut résulte de vos actions en bas. Chaque chose que vous voyez, chaque son que vous entendez, affecte les mondes supérieurs. Tous vos actes sont automatiquement inscrits dans un "livre", car ils se manifestent dans les mondes supérieurs sous forme de construction ou de destruction.
Toute amélioration [aux mondes] que vous avez apportée par vos mitsvot sera votre récompense dans le monde à Venir.
Tout dommage que vous avez causé (par vos avérot) doit être réparé, soit par le repentir, soit par la souffrance personnelle dans ce monde ou dans l'autre. Même une faute irréfléchie ou involontaire cause des dommages qui doivent être réparés.

Si une personne commet un crime capital, le roi peut réduire sa peine, mais si elle ingère du poison, même involontairement, le roi ne peut pas la sauver.
La Michna (Pirké Avot ci-dessus) nous invite à être extrêmement prudents, car fauter revient à ingérer du poison, et les 2 seuls antidotes disponibles sont le repentir et la souffrance personnelle.
C'est dans cet esprit que Rav 'Hanina a déclaré que toute personne qui dit qu'Hachem oublie de punir la faute a perdu la vie (guémara Baba Kama 50a). En bref, s'il pense qu'Hachem permettra qu'une faute ne soit pas corrigée, il a perdu sa vie, car le dommage a été causé et doit être réparé.
Il est intéressant de noter que le midrash cite Rav 'Hanina qui dit : "Quiconque dit qu'Hachem renonce à punir la faute a perdu ses entrailles". Cela s'accorde très bien avec la comparaison entre la faute et le poison. Si l'homme ne se repent pas, le poison de la faute détruira ses entrailles.
Hachem ne va pas changer le mécanisme du monde juste pour épargner à une personne l'effort de réparer le mal qu'elle a causé.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 2,1]

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-> Selon la guémara (Baba Kama 50a) : "quiconque dit qu'Hachem oublie de punir la faute a perdu la vie".
Nous constatons que les gens sont prêts à renoncer à leurs dettes. Il est certain qu'Hachem montrerait ce trait de caractère souhaitable. Néanmoins, Hachem ne renonce pas à punir uen faute. Cette situation est analogue à celle d'une personne qui avale du poison. La nature suit son cours et personne ne peut renoncer à ses effets.

De même, Hachem a donné à l'homme le pouvoir d'affecter tous les mondes par ses actions. Le verset dit : "Faisons l'homme" (Béréchit 1,21).
Les sphères les plus élevées ont contribué à la constitution de l'homme et cela permet à l'homme de les affecter toutes.
[ selon le Zohar (cité par le rabbi de Volozhin dans le Néfech 'Ha'Haïm 1,3) : "Lorsqu'un juif agit mal, il affaiblit l'armée céleste". ]

Lorsque l'homme agit correctement, il améliore tous les mondes, en fonction de l'endroit où il est enraciné dans ces mondes. Les améliorations qu'il a créées lui sont présentées comme sa récompense dans le monde à Venir.
Même de son vivant, l'homme est entouré de l'aura du Gan Eden lorsqu'il accomplit la mitsva.

S'il commet une faute, il ruine tous les mondes, en fonction de l'endroit où il est enraciné dans ces mondes. Au moment où il commet une faute, il est enveloppé d'une aura d'impureté provenant du Guéhinam.
Lorsque l'homme agit correctement, il améliore tous les mondes, en fonction de l'endroit où il est enraciné dans ces mondes.
Une fois la faute expiée, ces esprits [mauvais] meurent d'eux-mêmes. C'est pour cette raison que le Guéhinam est appelé Alouka (sangsue). De même qu'une sangsue aspire le mauvais sang et meurt, de même le Guéhinam inflige une punition pour la faute et se dissipe ensuite.
Ce système est l'ordre naturel des choses. Il est donc impossible de renoncer à la punition pour une faute.

Celui qui étudie la Torah pour elle-même n'a pas à se préoccuper de tout ce schéma. En effet, bien que le mauvais penchant le poursuive et tente de le piéger dans la faute, la Torah le maintient à distance de la faute. Non seulement cela, mais cela le rapproche même du mérite ...

Une personne peut s'enfoncer dans les sables mouvants de la faute, mais si elle étudie la Torah pour elle-même, elle vaincra sûrement le mal. Comme l'ont dit nos Sages, "la lumière de la Torah ramène les gens au bien" (Yérouchalmi - 'Haguiga 1:7).
Ainsi, il sera comme une fontaine toujours plus forte et vaincra le mal.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 6,1]

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+ "Sept types de punitions viennent dans le monde pour sept types de fautes" (Pirké Avot 5,10)

-> La michna utilise l'expression "viennent dans le monde" par opposition à l'expression "envoyés dans le monde". On peut en déduire que ces punitions ne sont pas envoyées par Hachem, mais qu'elles sont la conséquence naturelle de faute.
Ceci est certainement vrai. Le midrach, par exemple, donne une description horrible des souffrances du Guéhinam. Ce châtiment n'est pas un acte de vengeance.
En outre, la faute n'est pas envoyée par Hachem. Il ne fait aucun doute que la faute elle-même est à l'origine de la souffrance. Comme le dit le verset : "Vous êtes tous des allumeurs de feu, des allumeurs d'étincelles. Va dans la flamme de ton feu et dans les étincelles que tu as allumées" (Yéchayahou 50,13).
La faute elle-même alimente la fournaise du Guéhinam, et l'âme en subit les effets même au cours de la vie de l'homme.
Les sens physiques de l'homme, cependant, ne sont pas capables de ressentir cette douleur.
[...]

Les esprits destructeurs ont été créés au crépuscule du vendredi soir (Pirké Avot 5,8).
Hachem a délibérément attendu le dernier moment [de cette semaine de la Création] pour ne pas avoir le temps de créer des corps pour ces esprits avant Shabbath. Ils restent donc une force spirituelle sans corps physique.
Cependant, lorsque l'homme faute, il crée un corps physique pour cette force malfaisante, qui devient un être à part entière. Cet être agit comme un Accusateur contre celui qui a fauté.
Lorsque l'homme faute, il crée les corps de ses Accusateurs.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 5,10]

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-> Il existe 2 formes de la crainte de fauter.
La forme simple est la peur du châtiment qui accompagne la faute. La plupart des gens peuvent atteindre cet état.
Il existe cependant un niveau beaucoup plus élevé, à savoir la peur de la faute elle-même, craignant la faute comme on craindrait un serpent ou un feu déchaîné.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 2,12 ]

-> La peur/crainte est la reconnaissance du caractère destructeur de la faute.
Le Ram'hal (Messilat Yécharim - chap.24) définit la crainte de la faute comme une inquiétude à l'idée de commettre un acte qui porterait atteinte à l'honneur d'Hachem.
Le rav 'Haïm est d'accord, il a décrit (Avot 2,1) les ravages causés par la faute dans les mondes supérieurs. Craindre d'endommager les mondes supérieurs, c'est craindre de porter atteinte à l'honneur d'Hachem.
Le Ram'hal ajoute qu'un niveau encore plus élevé est atteint lorsque l'on ressent une inquiétude constante à l'idée de commettre un acte qui porterait atteinte à l'honneur d'Hachem. Cette anxiété affecte chacun de ses mouvements, contrairement au niveau inférieur où cette inquiétude n'apparaît que lorsque la personne est confrontée à une occasion de fauter.

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-> Lorsque l'homme faute, Hachem ressent la douleur, pour ainsi dire, de voir son enfant bien-aimé souffrir d'une blessure mortelle.
[Il a conscience des conséquences dans tous les mondes et des dégâts terribles que ça génère et qui impliquent une dure réparation sur cette personne. Fauter c'est ingérer du poison! ]
L'homme lui-même s'enivre du plaisir du moment et ne ressent rien. Plus tard, lorsque l'homme subit les conséquences de sa faute, il commence à crier de douleur. Hachem ressent également cette douleur (Sanhédrin 46a), mais pas aussi profondément qu'au moment de la faute, lorsque la vie de son fils était en danger.

L'homme n'a certainement pas le droit de demander que sa souffrance personnelle soit allégée.
L'homme peut demander que la douleur d'Hachem soit allégée, car il n'est pas convenable que le roi souffre d'une quelconque gêne.
Si l'homme compatit à la douleur ressentie par Hachem au moment de la faute et regrette d'avoir causé un tel inconfort, sa faute devient un mérite (guémara Béra'hot 63a).
Il convient également de prier pour le salut de la nation juive dans son ensemble, car il n'est pas approprié que la nation choisie par Hachem souffre.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 3,2]

[ face à notre envie de fauter, on doit considérer ce qui peut en résulter : une profanation du Nom d'Hachem et supprimer la douleur céleste qui résulte de toute faute de l'homme. ]

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-> Lorsque l'homme souffre, la Chékhina, pour ainsi dire, souffre avec lui.
Nos prières pour soulager cette souffrance doivent se concentrer sur la souffrance de la Chékhina.
On peut témoigner du zèle pour accomplir une mitsva afin qu'Hachem puisse accomplir son dessein dans la création ; qui est de faire du bien aux autres.
[chaque juif peut donner de la force à Hachem (ténou oz l'Elokim - Téhilim 68,35) = par la réalisation d'une mitsva, on lui donne la possibilité d'accorder un flux de bonté sur nous, ce qui donne du plaisir à Hachem et qui est le but de la Création du monde. ]
D'un autre côté, on doit fuir la faute afin qu'Hachem n'ait pas à souffrir lorsque l'homme subit les conséquences naturelles de sa faute.
[d'après rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 4,2]

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-> Hachem ne peut coexister avec la faute, donc là où la faute est présente, la présence d'Hachem s'en va, laissant ainsi un vide.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 4,5]

-> Lorsque quelqu'un faute, il crée des mondes spirituels lugubres/sombres dans lesquels il doit entrer lorsqu'il meurt. (Ces mondes existent même de son vivant.)
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 4,14]

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-> "Si une personne commet une faute avec un membre particulier, elle doit s'efforcer de réaliser une mitsva avec ce même membre afin de créer un bouclier" (midrach rabba Vayikra 21,5).

-> "Une guérison pour toute sa chair" (Mishlei 4,22).
L'étude de la Torah est différente de toutes les autres mitsvot en ce sens qu'elle peut apporter la vie et la guérison à tout le corps.
[les autres mitsvot correspondent à l'une des différentes parties du corps, et la réalisation d'une mitsva donnera la vie à son membre attitré (Zohar - cité dans Néfech ha'Haïm 4,29).
Le rav 'Haïm Vital aborde un concept similaire en ce qui concerne la future résurrection des morts. Chaque membre gagne le droit de ressusciter en vertu de l'accomplissement de la mitsva correspondant à ce membre. Si une personne néglige une mitsva, elle ressuscitera sans ce membre. [Cha'ar haKédoucha - cité dans la préface du Michna Béroura - vol.3 ]
Cela semble contredire l'idée selon laquelle la punition est infligée au membre qui a commis la faute, et non au membre qui correspond à cette faute particulière. Peut-être pouvons-nous établir une distinction entre le système de punition et le mécanisme par lequel l'homme se maintient en vie et se prépare à la résurrection. ]

Logiquement, la punition pour avoir négligé l'étude de la Torah pourrait affecter n'importe quelle partie du corps.
Si on ne peut pas trouver la faute particulière qui puisse correspondre à notre souffrance particulière, on doit l'imputer au bitoul Torah (perte de temps qu'on pourrait consacrer à l'étude). Il en est ainsi parce que la punition pour le bitoul Torah peut se manifester de n'importe quelle manière.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 4,13]

-> Une faute commise par inadvertance nécessite une expiation. Plus la faute est grave, plus son impact est important.
La récompense pour l'étude de la Torah est plus grande que toutes les autres mitsvot (guémara Shabbath 127a), donc logiquement la punition pour le bitoul Torah est plus grande que tous les autres fautes.
Par conséquent, commettre du bitoul Torah par inadvertance équivaut à commettre volontairement un autre faute.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 4,16]

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-> Celui qui accomplit une mitsva s’acquiert un [ange] Défenseur et celui qui commet une transgression s’acquiert un [ange] Accusateur. La repentance et les bonnes actions sont comme un bouclier contre l’infortune. (Pirké Avot 4,13)

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+ Torah & avéra :

Nous ne pouvons pas faire de distinction entre Hachem et Sa volonté, et la Torah est la volonté d'Hachem.
De plus, toutes les âmes sont attachées à Hachem. L'âme de celui qui croit en la Torah est attachée à cet arbre de la vie éternelle. Elle s'enracine dans l'une des lettres de la Torah, la Torah qui est plus élevée que tous les autres mondes. De là, l'âme descend dans notre bas monde. Elle est comme une corde dont l'une des extrémités est nouée à un endroit élevé alors qu'elle plane en bas.
Dans ce contexte, le Zohar dit que Hachem, la Torah et ceux qui l'étudient ne font qu'un.

Si quelqu'un commet une faute passible de "karét" (coupure), l'étincelle de son âme qui correspond à cette action est séparée de sa source et n'est plus attachée à la corde. Cependant, le reste de son âme reste enraciné dans la sainte Torah, qui peut la sauver de la faute.
Le Zohar explique le verset suivant : "Dire à ceux qui sont emprisonnés 'sortez' et à ceux qui sont dans l'obscurité 'soyez révélés'" (Yéchayahou 49,9). Ce verset s'adresse aux personnes qui sont emprisonnées par l'esprit d'impureté, la klipa (écorce du mal). Le terme klipa indique que ces forces forment une écorce/coquille autour de la sainteté, tout comme une coquille entoure un fruit.
Ces forces ne peuvent jamais pénétrer la sainteté, elles ne font que l'entourer. Il faut briser la coquille pour manger le fruit. De même, il faut briser l'esprit d'impureté en brisant son propre esprit.
Comme le dit le verset : "le sacrifice à Hachem est un esprit brisé" (Téhilim 51,19). Le verset demande à ceux qui sont emprisonnés à cause de leurs fautes de s'échapper de leurs liens, révélant ainsi la lumière de la sainteté. Cette lumière avait été obscurcie par l'esprit d'impureté.

Le Zohar compare cette obscurité à un nuage qui bloque le soleil.
Une couverture nuageuse ne peut pas créer une obscurité totale, car la lumière peut la pénétrer quelque peu. Inversement, si l'on place un objet solide devant un bougie, cela créera une obscurité totale.

"La faute éteint une mitsva mais ne peut pas éteindre la Torah" (guémara Sotah 21a).
La raison de cette différence est que "une mitsva est un bougie et la Torah est une lumière" (Michlé 6,23).
L'illumination d'une mitsva ne peut pas pénétrer la coquille de la klipah, mais la lumière de la Torah ne peut pas être totalement bloquée. La klipa obscurcit sa lumière comme une couverture nuageuse qui bloque le soleil, mais qui laisse passer une partie de la lumière.
Cette illumination protège la personne et la sauve du mal qui tente continuellement de s'accrocher à elle.

Cette situation ne s'applique qu'à ceux dont l'âme est encore attachée à la sainte Torah et à la vie éternelle, formant ainsi un lien solide avec Hachem.
Cependant, ceux qui ont renoncé à leur part dans le monde à Venir sont complètement coupés d'Hachem et de la Torah ...

En revanche, celui qui apprend de son compagnon apprend de celui avec lequel il partage un lien commun avec Hachem et la Torah.
Chaque lettre de la Torah est reliée à Hachem et à la source de toutes les âmes, qui est plus élevée que tous les mondes.
La lettre et l'orateur forment une union, et Hachem lui-même les réunit.
Nous devons honorer ceux qui nous enseignent ne serait-ce qu'une lettre, car ils nous relient à Hachem et à la Torah tout entière.

L'homme est relié aux sphères supérieures comme une flamme est attachée à un charbon. Celui qui détruit sa propre âme nuit au monde entier. En effet, Hachem et la Torah ne font qu'un, et il est impossible de séparer une partie de la spiritualité du corps tout entier.
Pour cette raison, nous constatons que tous les membres de peuple juif sont responsables de la spiritualité de chacun (Shavouot 39a) et que quiconque sauve la vie d'un juif est considéré comme s'il avait préservé le monde entier (Sanhédrin 37a).
Nous constatons également que si une seule lettre manque dans un rouleau de la Torah, le rouleau n'est pas valable.
Chaque lettre représente la Torah entière, car elles sont toutes reliées entre elles. En ce qui concerne Hachem lui-même, il est certainement impossible de parler de parties distinctes. Par conséquent, quiconque apprend une lettre est considéré comme s'il avait appris toute la Torah.
... en effet, chaque lettre est une partie inséparable de toute la Torah.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 6,3 ]

Faire une mitsva = générer un flux de bonté pour autrui

+++ Faire une mitsva = générer un flux de bonté pour autrui :

"Ne soyez pas comme des serviteurs qui servent le maître à condition de recevoir une récompense ; soyez plutôt comme des serviteurs qui servent le maître sans condition de recevoir une récompense" (Pirké Avot 1,3)

-> Il fut un temps où la nation juive n'était pas différente de toutes les autres nations.
Hachem nous a élevés et nous a donné le privilège de Le servir, faisant de nous la noblesse du monde. Ne soyez pas comme ces serviteurs (issus d'une noblesse innée) qui servent et ont le droit d'exiger une récompense.
Soyez comme ces serviteurs (qui étaient à l'origine des paysans) qui servent et n'ont pas le droit d'exiger une récompense.

Le plus grand honneur qu'une personne puisse recevoir est l'opportunité d'être en présence du roi et de se prélasser dans sa gloire.
Ce ne sont pas les bons plats et le bon vin qui sont servis à sa table, mais l'atmosphère royale qui rend l'expérience si exaltante. À cet égard, le valet de chambre du roi, qui voit le roi en permanence, est plus important que le premier ministre qui ne voit le roi que quelques fois par semaine.
Un individu simple d'esprit peut choisir de collecter autant de délices que possible dans la cuisine royale et de les rapporter chez lui. Là, il peut manger à sa guise sans se soucier des contraintes et de la bienséance nécessaires en présence du roi. Cependant, il sacrifierait l'opportunité d'être en compagnie du roi afin de poursuivre ses plaisirs gastronomiques.
[quoiqu'on puisse manger, devient secondaire par rapport au fait d'avec qui on le mange : le boss, le roi.
L'idée d'être important au yeux du roi, fait de moi quelqu'un d'important, de bien, et ce sentiment nourrit notre faim naturelle de valorisation de soi. ]

"Vous serez pour Moi un royaume de Cohanim" (Yitro 19,6) = une nation d'individus ayant le privilège de servir Hachem.
Nous remercions chaque jour Hachem pour ce don, en disant : "qui nous a rendus saints par ses mitsvot" (acher kidéchanou bémitsvotav - dans les bénédictions quotidiennes).
Le Zohar explique que chaque juif est désormais un membre de la cour du Roi.
Ceux qui étudient la Torah dans le but d'accomplir ses enseignements tissent une couronne pour Hachem, pour ainsi dire, et méritent certainement de devenir membres de Sa cour.

La récompense dans le monde à Venir est la possibilité de se prélasser en présence d'Hachem.
Quelqu'un qui veut une récompense dans ce monde est comme l'individu simple d'esprit qui refuse la compagnie du roi et ramène à la maison tous les délices de la cuisine royale afin de pouvoir manger à sa guise. Une telle personne mérite d'être exécutée pour avoir repoussé le roi. Ne soyez pas comme les serviteurs qui servent leur maître avec l'intention de recevoir une récompense/cadeau à savourer à la maison (Erouvin 73a). Soyez plutôt comme ces serviteurs qui ne désirent pas de couronne, mais préfèrent rester en présence du roi.

Le monde a été créé selon un mécanisme qui est expliqué dans la Torah. "Si vous observez Mes lois ... Je donnerai la pluie, ..." (Bé'houkotaï 26,3-13).
Chaque mitsva accomplie déclenche un flux de bonté et de bienveillance des sphères supérieures vers ce monde. Plus il y a de gens qui réalisent des mitsvot, plus le flux est important.
Cependant, si seulement quelques personnes accomplissent les mitsvot, il n'y a pas de flux suffisant pour soutenir le monde. Afin de prévenir la famine et la maladie, Hachem "emprunte" les mérites des justes et les distribue au monde entier.
Les justes sont récompensés par la portion du Gan Eden qui était destinée aux réchaïm (guémara 'Haguiga 15a).
Rav 'Hanina ben Dossa était un homme juste qui vivait dans une pauvreté écrasante. Une voix céleste annonçait chaque jour : "Le monde entier est soutenu par le mérite de Mon fils 'Hanina, et il subsiste avec un kav de caroube pendant une semaine entière" (guémara Béra'hot 17b).

C'est une explication possible de la question séculaire de savoir pourquoi les justes souffrent. N'y a-t-il pas de récompense pour leurs actes?
La réponse est qu'il y a effectivement une récompense, comme la Torah l'a promis. La récompense a été distribuée au monde entier et le prêt sera remboursé dans le prochain monde, le monde permanent.

Ne soyez pas comme ces serviteurs qui servent le maître à condition de recevoir une récompense, afin de s'approprier personnellement la bonté Divine qui résulte de l'observance de leur mitsva.
Soyez plutôt comme ces serviteurs qui permettent à la bonté Divine d'être distribuée au monde entier, car la récompense finale sera bien plus grande.

Hachem a créé le monde afin d'accorder le bien à Ses créatures. Bien qu'il nous soit enseigné de servir Hachem avec des motivations pures et non avec un désir de récompense, on peut affirmer que le motif ultime serait de fournir un énorme flux de bonté divine à ce monde, réalisant ainsi le but d'Hachem dans la création.
Le test le plus important pour déterminer la véritable motivation d'un homme est de savoir s'il permet que le flux de bonté soit donné à d'autres ou s'il le garde pour lui-même.

[Si l'objectif principal est d'accomplir les mitsvot sans désir de recevoir personnellement une récompense.
Le niveau ultime est de servir afin d'apporter un plus grand flux de bonté dans le monde. C'est à cause des personnes qui servent à ce niveau qu'Hachem a dû dissimuler l'échelle de 'paiement' des mitsvot (lesquelles rapportent le plus, et lesquelles le moins), car Il voulait que l'homme reçoive les bénéfices de l'accomplissement de l'ensemble des mitzvos. (Séfer Ouva'harta ba'Haïm).
Si l'on savait d'avance la rentabilité des mitsvot (facilité à faire, importance de la récompense), alors on ne ferait en sorte de les maximiser, laissant certaines de côté, et cela dans un but d'apporter davantage de flux de bonté dans le monde. ) ]

[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 1,3]

Grandeur et responsabilité d’être un juif(ve)

+ Grandeur et responsabilité d'être un juif(ve) :

-> Le Zohar explique qu'Hachem a créé une myriade de mondes. Il a fait exister parmi eux la force du mal, cette puissance qui reconnaît Hachem et se rebelle volontairement.
Lorsque les gens accomplissent la volonté d'Hachem, ils affaiblissent ce mal et peuvent éventuellement le détruire.
Dans les mondes supérieurs, il n'y a aucune allusion au mal.
[selon le rav 'Haïm de Volozhin, même le mauvais penchant est enraciné dans la sainteté. Ce n'est que lorsque cette puissance particulière descend, qu'elle va se métamorphoser en une puissance maléfique. ]

Dans les mondes peu plus bas, le mal devient apparent, mais il n'a aucun pouvoir.
Dans les mondes inférieurs, il existe un léger penchant pour le mal, et finalement, dans notre monde, la puissance du mal devient écrasante.
L'homme peut lutter contre cette puissance parce qu'il possède une âme.

L'âme est le dépositaire des mondes les plus élevés, plus élevés encore que les anges. C'est cette âme qui est capable de combattre le mal.
Grâce aux bonnes actions de l'homme, le pouvoir du mal diminuera lentement jusqu'à ce qu'il soit totalement éradiqué. Le but de la création du mal est donc de donner à l'homme la possibilité de le détruire. Il sera alors récompensé pour ses efforts.

L'homme ne doit pas penser qu'il est une entité indépendante dont la droiture ou la méchanceté (racha) n'affecte que lui-même. En tant qu'élément composite de tous les mondes, l'homme est analogue au point central d'un immense cercle. Si le point central est légèrement déplacé, la circonférence du cercle changera de façon spectaculaire.
Toute bonne action de l'homme réduit le pouvoir du mal en lui et réduit de façon exponentielle le pouvoir du mal dans tous les mondes. Toute mauvaise action aura l'effet inverse.

La Torah fait allusion au pouvoir de l'homme avec la déclaration d'Hachem : "Faisons l'homme" (Béréchit 1,26). Créons une créature qui soit un mélange de tous nos pouvoirs.
[ Hachem consulta les anges et toute la création. En effet, en créant l'homme, ils remettaient leur destin entre les mains d'une entité incontrôlée. L'armée céleste est affaiblie lorsque Israël faute (Zohar - cité dans le Néfech ha'Haïm 1,3) ]

"Il souffla dans ses narines une âme vivante, et l'homme devint une âme vivante " (Béréchit. 2,7).
L'expression "l'homme est devenu" semble inappropriée ; "il est devenu dans l'homme" serait un meilleur choix. La Torah fait ici allusion au pouvoir de l'homme. En tant que composé de toutes les puissances supérieures, il agit comme l'âme de toutes ces puissances. L'homme s'élève et s'abaisse en même temps que toutes les sphères supérieures.

Si l'on s'approchait du plus vil des hommes et que l'on suggérait que ses fautes sont pires que celles de Titus et de Nabuchodonosor, l'accusé serait furieux. Néanmoins, cette accusation est vraie.
Bien que Titus et Nabuchodonosor aient détruit le Temple dans ce monde, ils n'ont eu aucun impact sur les sphères supérieures. Ils n'ont été capables de détruire le Temple terrestre qu'après que son parallèle, le Temple céleste, ait été détruit par les fautes du peuple juif.
Assaf a prié : "Que l'on considère qu'ils ont apporté des haches dans le bosquet d'arbres d'en-Haut" (Tebillim 74:5). Le psalmiste demande qu'ils soient punis comme s'ils avaient brandi leur hache en-Haut, alors que ce n'est pas le cas. [par nos fautes ici, on commet des dégâts dans les mondes les plus élevés! (et inversement par nos mitsvot) ]
[ le Temple céleste est parallèle au Temple terrestre (Rachi - Vayétsé 28,17) ]

[ l'âme d'un non-juif n'est pas enracinée dans les sphères supérieures et ne peut pas les affecter. À quel moment les non-juifs ont-ils perdu ce pouvoir?
Le 'Hida (sur Eikha 1,8) écrit qu'ils ont perdu ce privilège à la suite de leur rébellion en construisant la tour de Bavel.
Le Séfer Ouba'harta ba'Haïm suggère que cette punition est une mesure pour une mesure. Ils ont tenté de mener une guerre contre Hachem dans les sphères supérieures, et Hachem a donc suspendu leur pouvoir d'influencer les événements dans ces sphères supérieurs. ]

L'homme est un composé de tous les mondes et contient la sainteté de ces mondes.
Le cœur de l'homme est le dépositaire de sa sainteté, tout comme le Saint des Saints est la partie la plus sacrée du Temple. C'est dans cet esprit que la guémara (Béra'hot 30a) dit qu'il faut diriger son cœur vers le Saint des Saints lorsqu'on prie.
[ le cœur de l'homme se trouve en son centre et est le dépositaire de sa sainteté. Le Saint des Saints contient la "éven chétiya", la source de toute sainteté. L'homme doit donc se concentrer sur son cœur, qui contient toute la sainteté de ce monde. Le Talmud y fait allusion lorsqu'il dit qu'il faut diriger son cœur vers le Saint des Saints (Néfech ha'Haïm 1,4) (Hachem désire le coeur! ) ]

Lorsque l'homme laisse son cœur entretenir des pensées d'immoralité, on fait entrer une prostituée dans son Saint des Saints personnel.
Dans les mondes supérieurs, on introduit une prostituée dans le Saint des Saints du Temple céleste. Cet acte est pire que celui de Titus, qui a fait entrer une prostituée dans le Saint des Saints du Temple terrestre (guémara Guitin 56b).
Inversement, lorsque l'homme se repent, elle ne se contente pas de s'améliorer elle-même, mais elle améliore également les mondes supérieurs. En ce sens : "le repentir est si grand qu'il atteint le Trône de gloire" (Yoma 86a).
[ à noter : le Trône de gloire se trouve sur un plan plus élevé que le Temple céleste (guémara 'Haguiga) ]
[...]

L'âme d'un homme [d'un juif] est fermement enracinée dans un lieu très élevé, et son extrémité inférieure est attachée à l'homme.
[ chaque monde agit comme l'âme du monde qui lui est inférieur. Lorsqu'il s'améliore ou se détériore, tous les mondes qui lui sont inférieurs en sont également affectés.
En enracinant l'âme des juifs dans les mondes les plus élevés, elle peut alors affecter le monde depuis la plus haute des sphères, satisfaisant ainsi le désir des cieux d'avoir un impact égal sur la création.
L'âme de tout juif provient des sphères les plus élevées de la création, au-dessus des non-juifs et même des anges, ainsi chaque action d'un juif va impacter tous les mondes (du plus élevé [racine de son âme] au plus bas [partie basse de l'âme donnant vie à son corps] ).
En apparence nous ne voyons pas de différence entre un juif et un non-juif, mais sur un niveau spirituel la différence est phénoménale. Ayant une âme située au sommet des mondes supérieurs, soit beaucoup plus haut que celle d'un non-juif, alors tout juif peut impacter l'intégralité des mondes spirituels.
Par exemple, un non-juif peut dire du lachon ara c'est pas si grave, mais lorsqu'un juif en fait de même, la c'est la catastrophe, des dégâts et des conséquences folles. (et inversement avec une mitsva) ]

[...]

L'homme [juif] est un composé de tous les mondes. C'est pourquoi, lorsqu'il éradique son propre mal, il détruit le mal dans tous les mondes.
"Lorsque le chemin de l'homme est conforme à la volonté d'Hachem, même ses ennemis font la paix avec lui" (Michlé 16,7). Le mal est le plus grand ennemi de l'homme, mais il redeviendra bon grâce aux efforts de l'homme.
C'est dans cet esprit que les Sages ont expliqué le verset suivant : "Et vous aimerez Hachem, votre D., de tout votre coeur". Le pluriel "cœurs" se réfère à la fois aux bons et aux mauvais penchants (Berachos 54a sur Devarim 6:5). Car même le mauvais penchant est d'accord pour dire qu'il doit être détruit.

[Selon le rav 'Haïm de Volozhin, le mauvais penchant est enraciné dans la sainteté. Lorsque cette puissance particulière descend, elle se métamorphose en une puissance maléfique.
De plus, le Zohar compare le mauvais penchant à une prostituée engagée par le roi pour tester la confiance du prince. Secrètement, la prostituée souhaite échouer, car elle veut que le prince réussisse.
De même, le mauvais penchant ne veut pas réussir à séduire l'homme et serait d'accord pour qu'il soit détruit. ]

[ on a pu voir que le mauvais penchant est enraciné dans la sainteté, et plus il descend de monde, plus il va se métamorphoser en une puissance maléfique.
Ainsi, l'âme juive (qui provient du sommet des mondes) peut accéder aux puissances situées au-dessus du point où le mal commence à se matérialiser, ce qui lui permet d'empêcher la métamorphose du mal.
Bien que présent dans notre monde matériel, plus on se connecte avec notre âme supérieure, plus on pourra diminuer l'impact négatif de notre yétser ara. ]

[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 5,1]

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=> On peut voir la grandeur incroyable de tout juif, dont on doit être fier (de la confiance qu'Hachem nous accorde en nous l'octroyant), mais cela implique de voir chacune de nos actions avec davantage de responsabilité (car ayant des impacts importants dans tous les mondes, pour le biens ou pour le mal).

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-> Le rav 'Haïm de Volozhin met en avant la grandeur d'un juif dans le cadre de l'impact d'une mitsva et d'une avéra (voir les divré Torah sur todahm.com ).

Par exemple, on peut citer :
Hachem a donné à l'homme le pouvoir d'affecter tous les mondes par ses actions. Le verset dit : "Faisons l'homme" (Béréchit 1,21).
Les sphères les plus élevées ont contribué à la constitution de l'homme et cela permet à l'homme de les affecter toutes.

[ selon le Zohar (cité par le rabbi de Volozhin dans le Néfech 'ha'Haïm 1,3) : "Lorsqu'un juif agit mal, il affaiblit l'armée céleste".
Le rabbi de Berditchev disait que le but de la vie d'un juif ne doit pas être simplement d'élever ce monde, mais plutôt cela doit être d'élever les mondes supérieurs d'En-Haut par nos actions ici-bas, et par ricochet (effet secondaire) cela va impacter notre monde.
(un juif doit aborder la vie avec la réelle grandeur qui lui correspond, que Hachem par amour/confiance lui a octroyé.) ]

Lorsque l'homme agit correctement, il améliore tous les mondes, en fonction de l'endroit où il est enraciné dans ces mondes. Les améliorations qu'il a créées lui sont présentées comme sa récompense dans le monde à Venir.
Même de son vivant, l'homme est entouré de l'aura du Gan Eden lorsqu'il accomplit la mitsva.

S'il commet une faute, il ruine tous les mondes, en fonction de l'endroit où il est enraciné dans ces mondes. Au moment où il commet une faute, il est enveloppé d'une aura d'impureté provenant du Guéhinam.
Lorsque l'homme agit correctement, il améliore tous les mondes, en fonction de l'endroit où il est enraciné dans ces mondes.
Une fois la faute expiée, ces esprits [mauvais] meurent d'eux-mêmes. C'est pour cette raison que le Guéhinam est appelé Alouka (sangsue). De même qu'une sangsue aspire le mauvais sang et meurt, de même le Guéhinam inflige une punition pour la faute et se dissipe ensuite.
Ce système est l'ordre naturel des choses. Il est donc impossible de renoncer à la punition pour une faute.

Celui qui étudie la Torah pour elle-même n'a pas à se préoccuper de tout ce schéma. En effet, bien que le mauvais penchant le poursuive et tente de le piéger dans la faute, la Torah le maintient à distance de la faute. Non seulement cela, mais cela le rapproche même du mérite ...

Une personne peut s'enfoncer dans les sables mouvants de la faute, mais si elle étudie la Torah pour elle-même, elle vaincra sûrement le mal. Comme l'ont dit nos Sages, "la lumière de la Torah ramène les gens au bien" (Yérouchalmi - 'Haguiga 1:7).
Ainsi, il sera comme une fontaine toujours plus forte et vaincra le mal.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 6,1]

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-> "Ne soyez pas comme des serviteurs qui servent le maître à condition de recevoir une récompense ; soyez plutôt comme des serviteurs qui servent le maître sans condition de recevoir une récompense" (Pirké Avot 1,3)

-> Il fut un temps où la nation juive n'était pas différente de toutes les autres nations.
Hachem nous a élevés et nous a donné le privilège de Le servir, faisant de nous la noblesse du monde. Ne soyez pas comme ces serviteurs (issus d'une noblesse innée) qui servent et ont le droit d'exiger une récompense.
Soyez comme ces serviteurs (qui étaient à l'origine des paysans) qui servent et n'ont pas le droit d'exiger une récompense.
[...]

"Vous serez pour Moi un royaume de Cohanim" (Yitro 19,6) = une nation d'individus ayant le privilège de servir Hachem.
Nous remercions chaque jour Hachem pour ce don, en disant : "qui nous a rendus saints par ses mitsvot" (acher kidéchanou bémitsvotav - dans les bénédictions quotidiennes).
Le Zohar explique que chaque juif est désormais un membre de la cour du Roi.
Ceux qui étudient la Torah dans le but d'accomplir ses enseignements tissent une couronne pour Hachem, pour ainsi dire, et méritent certainement de devenir membres de Sa cour.

La récompense dans le monde à Venir est la possibilité de se prélasser en présence d'Hachem.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 1,3]

[extrait du divré Torah : https://todahm.com/2024/05/28/faire-une-mitsva-generer-un-flux-de-bonte-pour-autrui ]

La grandeur des juifs = ces êtres humains en guerre permanente contre leur yétser ara

+ La grandeur des juifs = ces êtres humains en guerre permanente contre leur yétser ara :

-> Qui est le plus grand : l'homme ou l'ange?
Il peut sembler que l'ange soit plus grand et plus élevé. Yéhochoua s'est prosterné devant un ange, et Daniel n'a pas pu supporter l'immense sainteté de l'ange qui lui a été révélé (Daniel 10,8).
Pourtant, nos Sages disent que l'homme est plus grand que l'ange (midrach Béréchit rabba - Vayichla'h ; guémara Sanhédrin 93a) : Yaakov était capable d'envoyer des anges pour exécuter ses ordres, et il s'est battu avec un ange et a gagné la bataille.
Comment pouvons-nous comprendre cela? Nous sommes de chair et de sang, alors que les anges sont de feu (guémara Kidouchin 81a).

Il est vrai que les anges sont complètement spirituels et raffinés, comme des serviteurs d'En-Haut, qui voient le visage du Roi, Hachem, chaque jour. Mais les tsadikim sont ceux qui se trouvent sur le front, luttant chaque jour, chaque heure, contre les défis du yétser ara qui les tente et les persuade de fauter.
Ce sont des hommes de guerre ; ils peuvent échouer, mais ils se relèvent à chaque fois pour réessayer, et grâce à leurs efforts extraordinaires, ils protègent, attaquent et renforcent, et ils ne se fatiguent jamais.
Ils sont beaucoup plus aimés par Hachem, et dans le futur, ils mériteront d'être plus proches d'Hachem que les anges eux-mêmes (voir midrach Bamidbar rabba 20,20).
[ 'Hafets 'Haïm - Michlé hé'Hhafets 'Haïm - p.46 ]

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[notre yétser ara nous laisse croire que nos chutes témoignent d'à quel point nous sommes bas spirituellement, à quel point nous sommes mauvais. (tu es qui pour vouloir viser des hauteurs spirituelles, regarde toi à quel point tu t'es rétamé dans la faute!)
Mais en réalité c'est l'inverse : c'est justement parce qu'on a pu tomber et qu'on s'est malgré tout relevé pour continuer à avancer, cela est extrêmement apprécié et important aux yeux d'Hachem.
Grâce à nos imperfections actuelles, on peut atteindre une perfection éternelle, au plus proche de papa Hachem.
Nos chutes ne témoignent pas d'échec (Hachem ne m'aime pas tellement je suis quelqu'un de moyen, mauvais spirituellement), mais au contraire elles sont des moyens que nous offrent Hachem pour nous permettre d'obtenir une part dans le monde à Venir qui sera encore plus belle et à proximité de Lui. ]

Dès que la guéoula arrivera, la connaissance d'Hachem brillera à travers les ténèbres de l'exil et tout le monde verra la Vérité en un instant.
['Hafets 'Haïm - Chem Olam - fin de chaar ha'Hit'hazkout ]

Existe-t-il un juif qui soit seul, ne serait-ce qu'une fraction de seconde?
Hachem est toujours avec nous, où que nous allions ... et tout particulièrement dans nos moments où l'on souffre, Hachem est avec nous dans notre douleur!

Comment un juif peut-il se sentir seul? Comment ne ressent-on pas qu'Hachem est [constamment] avec nous, qu'Il nous guide à chacun de nos pas avec amour?
['Hafets 'Haïm - Akédat Its'hak - p.64 ]

Souffrances – non-juifs & juifs

+ Souffrances - non-juifs & juifs :

=> Pourquoi les nations vivent-elles dans la tranquillité alors qu'elles sont autorisées à persécuter une nation? Pourquoi le peuple juif est-il le seul à souffrir d'une douleur et d'une misère incessantes?

-> Le 'Hafets 'Haïm compare cela à 2 individus marchant ensemble la nuit dans l'obscurité, au milieu d'une tempête de neige, et ils se sont égarés. Ils errèrent jusqu'à ce que leur énergie soit épuisée et qu'ils s'effondrent. La neige continua à tomber et ils furent bientôt ensevelis sous une épaisse couche de neige.
Le lendemain matin, ils ont été retrouvés non loin de la ville. Les gens les ont immédiatement libérés de leurs tombes gelées et les ont transportés à l'hôpital. Le médecin les a examinés et a immédiatement commencé à réchauffer l'un des patients, à le gifler et à lui masser vigoureusement les membres.

Quelqu'un observa le traitement du médecin et dit : "Regardez, 2 corps ont été amenés ici, et cet homme blesse l'un d'eux et le maltraite avec une cruauté implacable. C'est de la discrimination pure et simple, ou peut-être un acte de vengeance bizarre!"
"Imbécile !", lui dira-t-on. "Le médecin a examiné les 2 patients et a déterminé que l'un d'eux était mort de froid et qu'il n'y avait aucune chance qu'il soit réanimé, donc il ne le traite pas du tout. L'autre a un faible pouls, ce qui signe qu'il est encore en vie, et le médecin fait tout ce qu'il peut pour rétablir la circulation du patient et augmenter sa température corporelle".

Telle est notre situation. Les nations sont "gelées" et rien ne peut être fait pour les ranimer. Pourquoi leur infliger des souffrances si elles ne leur apportent rien?
Mais le peuple juif est vivant. Nous avons juste besoin d'être réchauffés et ranimés par un vigoureux "massage" de souffrance pour faire circuler notre sang [spirituel] ...
[Si'hot hé'Hafets 'Haïm - vol.2, p.38 ]

"Sa bonté [d'Hachem] à notre égard est immense" (Téhilim 117,2).
Par Sa grande bonté, Hachem nous récompense comme si la main qui mettait les tefillin était la nôtre, la force de les mettre était la nôtre (sans Hachem on s'écroulerait immédiatement sans force, sans vie), la connaissance de la façon de les mettre était la nôtre, et les téfilin eux-mêmes étaient les nôtres (tout ce qu'on peut avoir c'est parce que Hachem nous permet de l'avoir), et Il nous paie une récompense totale, parfaite.

"Et Toi, Hachem, Tu as de la bonté" (Téhilim 62,13) = combien grande est Ta bonté envers nous, "car Tu rends à un homme selon son acte" (id. 62,13)) = tu le rends comme si l'acte était entièrement le sien.
Comme s'il méritait vraiment une telle récompense abondante et que ce n'était pas vraiment une bonté qu'il la reçoive.
"Car Sa bonté envers nous est immense" (ki gavar alénou 'hassdo) = la grandeur de la bonté est que nous la recevons comme si elle provenait à 100% de nous.
['Hafets 'Haïm - Ahavat 'Hessed - vol.2, chap.4 ]

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-> L'homme n'est capable d'aucune action sans l'aide d'Hachem.
Tout mouvement nécessite une certaine énergie et toute énergie est un don divin.
Toute mitsva qu'un homme accomplit, toute Torah qu'il étudie, est en fait accomplie par Hachem.
"Partout où Je fais mentionner Mon nom" (Pirké Avot 3,7), même si c'est Mon énergie qui est utilisée pour étudier la Torah et accomplir les mitsvot, "Je viendrai à vous et Je vous bénirai" = Je vous récompenserai comme si vous aviez utilisé votre propre énergie.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 3,7]

Chacune de nos souffrances vient d’en-Haut

+ Chacune de nos souffrances vient d'en-Haut :

-> Selon le 'Hafets 'Haïm, lorsqu'une personne éprouve de la souffrance, elle doit savoir qu'elle vient d'en-Haut. La seule façon de s'en débarrasser est de se tourner vers Hachem par la prière, d'appeler à l'aide et d'intensifier l'étude de la Torah et les mitsvot.

Ceux qui pensent que la souffrance est due à quelque chose qu'ils ont eux-mêmes fait et qui essaient par tous les moyens autres que de se tourner vers Hachem pour y mettre fin, sont stupides. Ils sont comme un prisonnier portant des menottes en fer, et au lieu de supplier le juge d'alléger sa peine, ils se tortillent et se débattent, bougeant dans tous les sens, agitant les bras dans tous les sens pour essayer d'enlever les menottes. Rien de ce qu'il fait ne l'aidera.
Tout ce qu'il réussit à faire, c'est de se tordre le dos, tandis que les menottes lui entaillent la peau, laissant des cicatrices sur ses poignets.

La raison pour laquelle une personne éprouve de la souffrance/douleur, par exemple, si quelqu'un l'insulte et la maudit, c'est parce qu'elle a la possibilité d'expier ses fautes, comme le disent nos Sages à propos du verset : "Considère cela dans ton cœur" (Vaét'hanan 4,39) = que ce sont tes fautes qui te maudissent (midrach Dévarim rabba 2:27).
Même si quelqu'un vous frappe volontairement, cela aussi devait arriver et vient [forcément avec l'accord] du Ciel. [cette personne devra évidemment rendre des comptes à Hachem]

En provoquant ces événements, Hachem nous fait une faveur, car c'est ainsi que nos fautes peuvent être expiées.
Si une personne accepte pleinement cela, elle ne verra pas la nécessité de répondre à quelqu'un qui l'insulte. Au contraire, elle remerciera Hachem de lui avoir donné l'occasion d'expier ses fautes.
Comme le disent nos Sages (guémara Shabbath 88b) : "Ceux qui sont insultés mais ne répondent pas, qui s'entendent injurier mais ne répondent pas, qui agissent par amour et se réjouissent de la souffrance, c'est d'eux qu'il est écrit : "Que ceux qui l'aiment soient comme le soleil lorsqu'il est dans sa plus grande force" (Shofim 5,31)."
['Hafets 'Haïm - Dougma miSi'hot Avi 22 ; Chem Olam chap.3]

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-> " Je te rends grâce car Tu m'as répondu, Tu as été mon sauveur" (Téhilim 118,21)

Le Beit haLévi interprète les mots : "Je Te remercie car Tu m'as répondu" (odé'ha ki anitani - עֲנִיתָנִי), selon la connotation de "inouï" (עינוי), de souffrance : "Je Te remercie de m'avoir infligé des souffrances.
Il deviendra clair rétroactivement que la souffrance que nous avons vécue était en elle-même notre salut (vatéhi li lichouva - Tu as été mon sauveur).

-> Le rav Aharon Leib Steinman enseigne :
En ce qui concerne les souffrances que nous avons déjà endurées, nous devons les considérer comme une bonne chose, car la douleur est déjà passée, et il ne vous reste plus que ses mérites. [on prie pour ne plus en avoir dans le futur. ]
[...]
Il est écrit : "Je Te remercie pour ce que Tu m'as fait souffrir" (Odé'ha, ki anitani - Téhilim 118,21).
La première phrase se situe au passé (anitani). La phrase suivante se lit : "vatéhi li lichoua", ce qui signifie littéralement : "Tu deviendras pour moi un salut" = nous remercions Hachem pour les souffrances qu'Il nous a infligées dans le passé, car elles nous apporteront le salut dans l'avenir.

-> b'h, voir également : https://todahm.com/2017/12/11/notre-relation-avec-les-souffrances

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-> Cinquante années d'étude de la Torah et de service d'Hachem ne peuvent pas lier une personne à Hachem aussi bien que le fait d'accepter la souffrance avec amour.
[rav Shnéour Zalman de Liadi - le Baal haTanya]

-> Le Steïpler a reconnu que le fait de souffrir est difficile à supporter, mais il a souligné que les souffrances passées ont une grande valeur et deviennent une source de bénédiction.
Après la guérison, la douleur ressentie précédemment par un malade équivaut à une fortune en mérites. [Kréna déIgarta]
[en ce sens, il est écrit : "les souffrances sont précieuses" ('havivim yissourim - guémara Sanhédrin 101a)]

"Par quoi puis-je rendre à Hachem toute Sa bonté à mon égard?" (Téhilim 116,12)

-> Le Targum explique que ce verset dit : "Toutes Ses bontés sont des obligations pour moi".

-> C'est ce que dit le roi David dans son humilité : Il est vrai que j'ai des raisons de me sentir supérieur aux autres. Je suis le roi, l'un des géants de la génération (guédolé hador) en sagesse et en Torah, et un prophète. J'aurais peut-être des raisons d'être orgueilleux si j'avais reçu tout cela par mes propres efforts et mon travail personnel. Mais j'ai reçu tous mes talents comme un don du Créateur du monde. Ma sagesse et mes qualités sont une bonté d'Hachem.
Si je n'utilise pas pleinement ces qualités, elles me demanderont de rendre des comptes 100 fois plus que n'importe qui d'autre et j'aurai une dette énorme.

Plus je reçois de bienfaits, plus on exige de moi. "Comment puis-je rendre à Hachem ce qu'il m'a donné, alors que toutes Ses bontés reposent sur moi? Quand est-ce qu'elles m'obligent à en tirer le meilleur parti?"
['Hafets 'Haïm - Chemirat haLachon - Chaar haTévouna - chap. 14 ]