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La crainte d’Hachem ne s’acquiert que par nos efforts personnels

+++ Kora'h = la crainte d'Hachem ne s'acquiert que par nos efforts personnels :

"Et Kora’h fils de Itshar fils de Kéhat fils de Lévi prit" (Kora'h 16,1)

Rachi commente : "Il n’est pas mentionné "fils de Yaakov", car celui-ci sollicita la miséricorde Divine afin que son nom ne soit pas mêlé à la dispute, comme il est dit : "Dans leur assemblée, ne mêle pas mon honneur" (Vayé'hi 49,6).

=> Pourquoi aurait-on pensé mêler son nom (Yaakov) à la dispute? On aurait dû se contenter de dire : "Et Kora’h prit", sans mentionner le moins du monde son ascendance.

-> Le Ora'h lé'Haïm de Zeltchov explique :
selon la guémara (Baba Métsia 85a) : "Tout Talmid ‘Hakham (érudit en Torah) dont le fils et le petit-fils sont eux-mêmes des Talmidé ‘Hakhamim, la Torah établit sa résidence (dans cette famille)".

Le Ora'h lé'Haïm explique que cela concerne uniquement la Torah mais pas la crainte du Ciel, car celle-ci ne "s’établit" jamais définitivement dans une famille, puisqu’elle dépend du libre-arbitre de chacun (cela ne contredit pas le fait que si une personne accomplit des efforts personnels dans ce sens, le mérite de ses pères lui vienne en aide).

=> Dès lors, on comprend pourquoi la Torah énumère l’ascendance de Kora’h. Elle veut nous enseigner que, même doté d’une généalogie aussi illustre (fils de Itshar fils de Kéhat fils de Lévi), cela ne lui garantit pas la crainte du Ciel.
Car celui qui veut s’écarter de leur voie en a l’entière liberté, et cette crainte ne s’acquiert que par l’effort personnel.

D'après la loi de la gravité, nous sommes tirés vers la terre, le monde physique. Pour nous élever, nous devons combattre la force d’attraction.
De même, pour nous hisser spirituellement, nous devons combattre le monde matériel et nos désirs qui nous tirent [naturellement] vers le bas.
[Pné Ména'hem]

Si vous ne recherchez pas la joie de la sainteté, vous vous tournerez naturellement vers les plaisirs physiques/matériels.
[rav Moché de Kobrin]

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-> "Lorsque la vie est axée sur des objectifs spirituels, une personne réduit automatiquement ses investissements matériels et le temps qu'elle y consacre.
Son indifférence à l'égard de la réussite matérielle se mesure à l'aune de son aspiration à la spiritualité".
[ rav Eliyahou Dessler (Mikhtav méEliyahou - vol.1) ]

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-> En raison de la grande abondance avec laquelle Hachem a béni ce pays [les États-Unis], il existe un puissant désir de plaisir et de délectation mondains, que les gens aiment appeler "un bon moment".
Ce désir est très destructeur pour la personne qui devient dépendante de plaisirs inutiles et peut détruire son caractère, la transformant en une sorte de prédateur humain.
Au début, il ne recherche que les plaisirs autorisés, mais lorsque ceux-ci ne sont pas disponibles, il recherche ce qui est interdit.
[rav Moché Feinstein - Igrot Moché - Yoré Déa 3,71]

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-> L'argent est une bonne chose, à condition qu'il soit utilisé à bon escient et que l'on ne s'y attache pas trop.
[l'Alter de Novaradok]

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-> Le 'Hafets 'Haïm disait que le yétser ara enveloppe le désir de matérialisme dans les atours du hidour mitsva (embellir une mitsva au-delà du minimum requis).
ex: De l'argent en l'honneur du Shabbath. Des mets raffinés et des vins coûteux en l'honneur de Yom Tov. Un appartement luxueux pour que les invités se sentent à l'aise. La richesse pour être en mesure de soutenir un étudiant en Torah à long terme.

[sous couvert de servir encore mieux Hachem, en réalité c'est notre égo (divinité intérieure) que nous servons. Même si l'on suit la halakha à la perfection, il y manque l'esprit, et nous rendons principal ce qui est secondaire (le matériel n'est pas une finalité, mais un moyen).
Notre yétser ara sait que plus investissons dans la matérialité, moins nous avons d'attachement avec le spirituel. ]

Plus une cible est petite, plus il est difficile de l'atteindre.
De même, plus nous nous faisons petits, plus il est difficile pour le Satan ou l'un de nos ennemis de nous faire du mal.
[Béér Moché - le rabbi d'Ozharov]

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-> L'humilité est une échelle sur laquelle une personne peut atteindre de grandes hauteurs spirituelles et qui lui épargnera beaucoup de souffrances dans la vie.
[Rambam]

-> En surmontant l'orgueil, on reçoit la foi, la joie et la compréhension.
Cela permet également d'allonger la durée de vie.
[Rabbi Na'hman de Breslev]

-> L'humilité place une personne sur la voie de l'acquisition d'une part du monde à venir.
[guémara Sanhedrin 88b]

-> Le peuple juif a appris de ses ancêtres à appeler Hachem chaque fois qu'il est en difficulté ; cette disponibilité, l'humilité de l'impuissance, est la position qui suscite une réponse de Hachem.
[Sfat Emet]

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-> Une petite action faite avec humilité est mille fois plus acceptable pour Hachem qu'une grande action faite avec orgueil.
[Or'hot Tsadikim]

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-> Lorsque le machia'h viendra, il se tiendra sur le toit du Temple et criera : "Humbles, le temps de votre rédemption est arrivé" (Yalkout - remez 247).
Rav Nathan Wachtfogel a demandé : "Pourquoi machia'h salue-t-il les humbles? Pourquoi n'appelle-t-il pas les tsaddikim ou ceux qui craignent D.?
La réponse est que lorsque machia'h arrivera, il viendra par le mérite de l'humilité (anava). En d'autres termes, l'humilité est le signe avant-coureur de la rédemption finale"

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-> L'orgueil/arrogance est la source de tous les mauvais midot (traits de caractère).
[Réchit 'Hokhma]

-> Celui qui est orgueilleux dans son cœur à l'égard des autres hommes se rebelle contre la souveraineté du Ciel, car il se glorifie des habits d'Hachem.
[Iguéret haRamban]

-> Beaucoup de problèmes de l'homme sont le résultat de son orgueil.
En effet, si une personne est orgueilleuse, cela crée un trou spirituel à l'intérieur de notre réceptacle personnel aux bénédictions Divines, et toute la bonté d'Hachem peut s'écouler par ce trou. Comme l'ont enseigné nos Sage : "j'ai agi de manière négative et j'ai donc ruiné mon gagne-pain" (guémara Kidouchin 82a)
[rav Avrahom Dov Auerbach]

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-> L'humilité consiste à savoir qui est réellement responsable. C'est comprendre que nous ne sommes rien ni personne sans Hachem. Une personne qui reconnaît sa dépendance totale à l'égard d'Hachem, qui prend soin d'elle en permanence, est une personne humble.
La compréhension qu'Hachem est la source de notre force, on se rapproche de Lui.
Au fur et à mesure que l'on se rapproche, l'humilité est renforcée par le puissant sentiment de dépendance à l'égard d'Hachem pour tout. [Malbim - sur Tehillim 34,3]

-> Le rav Avigdor Miller aimait raconter la parabole d'un homme riche qui marchait dans la rue en balançant sa canne en or, se pavanant avec un air de prestige. Tout à coup, le roi passe avec son entourage royal. En un instant, l'ego de l'homme riche disparaît.
De même, explique le rav Miller, lorsqu'une personne réalise qu'elle vit dans l'ombre du Roi des rois, elle ne peut s'empêcher d'être humble.

-> L'humilité vous permet de franchir l'immense fossé qui vous sépare de votre Créateur.
[rav A.E. Kaplan]

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-> Le rav Shlomon Zalman Auerbach se promenait un jour dans les rues de Jérusalem lorsqu'un éboueur sauta de l'arrière du camion à ordures, lui baisa la main et retourna à son travail.
Le rav Auerbach a dit à ses étudiants qui l'accompagnaient : "Qui sait s'il doit m'embrasser ou si c'est moi qui dois l'embrasser? Regardez ma vie. Je suis né d'un père érudit et mes parents m'ont encouragé à apprendre la Torah dès le jour où j'ai su lire. Mes beaux-parents sont des gens extraordinaires. Regardez l'intelligence dont Hachem m'a doté et la femme qui me soutient. Qui sait ce que l'on attend de moi?
Je devrais changer le monde. Cet homme, en revanche, est probablement né de parents très différents. Il n'a probablement jamais eu les opportunités que j'ai eues, l'éducation que j'ai reçue ou l'instruction que l'on m'a donnée. Et pourtant, regardez son appréciation de la spiritualité. C'est lui le grand. C'est moi qui devrais l'embrasser".

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-> "Le désir d'honneur dirige le cœur de l'homme plus que tout autre désir ou envie au monde. Si ce n'était pas pour l'honneur, une personne serait prête à manger tout ce qu'elle a, à porter tout ce qui peut couvrir sa nudité, à habiter dans tout ce qui peut l'abriter, et son gagne-pain lui serait facile ... mais ne voulant pas se voir plus bas et moins que ses amis, elle s'engage dans des difficultés, et il n'y a pas de fin à ses luttes."
[Ram'hal - Mesilat Yécharim - fin du chap.11]

-> La tristesse est l'attribut d'un égoïste incurable. Il pense que "cette chose me revient de droit" ou que "quelque chose m'est refusé à tort".
[Alexander Rebbe]

-> Le mal est synonyme d'égocentrisme.
[Gaon de Vilna]

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-> Une personne sage est une personne qui apprend de tout le monde (mikol adam - de tout adam) (Pirké Avot 4,1).
Le Ben Ich 'Haï souligne que le mot "adam" comprend des suggestions sur la manière d'apprendre de chacun.
Le mot adam est un acronyme pour : afar, dam et mara (la cendre, le sang et la bile). S'il s'agit là de la totalité de l'homme, pourquoi devrait-il être fier?
Ayant intériorisé cette approche humble, il n'aura aucun problème à apprendre des autres.

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-> Après avoir achevé son séfer sur les mitsvot, le Smag a fait un rêve. Dans son rêve, on lui a dit qu'il avait omis une mitsva importante : l'obligation d'éviter l'ogueil, basée sur le verset mentionné : "Afin que son cœur ne devienne pas orgueilleux/arrogant à l'égard de ses frères" (Choftim 17,20).
Lorsqu'il s'est réveillé, il a immédiatement pris son manuscrit et l'a édité pour y inclure cet ajout nécessaire.

Les souffrances

+ Les souffrances (quelques réflexions du Baal Chem Tov) :

-> Le Baal Chem Tov enseigne : On peut tenter de fuir la souffrance, mais elle nous poursuivra quand même. On peut comparer cela à une femme enceinte qui se rend dans un autre endroit afin d'échapper aux douleurs de l'accouchement, mais celles-ci l'accompagnent.
Le meilleur conseil est de prier D. et Il soulagera la souffrance.
[Kéter Chem Tov 109]

-> Le Baal Chem Tov enseigne : Dans chaque souffrance, qu'elle soit physique ou spirituelle, une étincelle de sainteté est présente.
C'est ainsi que nos Sages déclarent : "Lorsqu'une personne souffre, que dit la Chékhina? Malheur à ma tête! Malheur à mon bras!" (guémara 'Haguigua 15b) = en d'autres termes, la Chékhina partage les souffrances d'une personne, car l'être humain est une étincelle et une partie de la Chékhina, bien qu'à l'état caché.
Lorsque l'on se rend [vraiment] compte que D. est avec nous, cette dissimulation disparaît et la douleur s'arrête.
["dans toutes leurs souffrances, Il souffre avec lui (chaque juif)" (Yéchayahou 63,9)]
[Ohr haGanouz laTsadikim - Vayétsé]

-> J'ai entendu mon grand-père (le Baal Chem Tov) dire : Toutes les souffrances d'une personne, que le Miséricordieux nous épargne, reflètent les besoins de la Chékhina ...
Hachem envoie des souffrances à une personne afin qu'elle prie pour les besoins de la Chékhina. Comme le dit le verset, "je suis malade d'amour [pour D.]" (Chir haChirim 2,5) = il faut éveiller un amour sans limite pour D. et ainsi unir Hachem et la Chékhina (ici dans le sens de la collectivité des âmes juives, la partie de D. présente en chaque juif) en parfaite harmonie.
Alors, toute souffrance et toute adversité disparaîtront automatiquement
[Déguel Ma'hané Efraïm - Béchala'h]

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+ Accueillir la souffrance avec joie :

-> Le Toldot Yaakov Yosef (cité dans le Keter Shem Tov 412) écrit :
Mon maître, le Baal Chem Tov, nous a posé la question suivante : Dans sa Torah, D. nous ordonne de L'aimer. Quel bénéfice tire-t-Il de notre amour pour Lui, nous, petites créatures? Si vous aimiez un roi grand et puissant, quelle différence cela ferait-il pour Lui?

C'est alors que j'ai entendu de sa bouche cette merveilleuse explication :
La raison pour laquelle il y a des souffrances et des tribulations dans ce monde est que le monde a été créé par un jugement strict, c'est-à-dire par une restriction de la lumière appelée tsimtsoum.
Ces troubles/difficultés sont donc comme un corps pour l'âme et pour la vie spirituelle qui les habite, restreignant l'expression de cette lumière comme le corps restreint l'âme.

Lorsque vous acceptez cette souffrance avec l'énergie spirituelle de l'amour et de la joie, vous rapprochez, attachez et liez le corps à l'âme, c'est-à-dire l'affliction physique à cette spiritualité intérieure, et de cette manière, l'épreuve disparaît.

En revanche, si, à D. ne plaise, vous faites le contraire, vous éloignez le corps de cette énergie spirituelle, ce qui entraîne une restriction encore plus grande.

C'est pourquoi la Torah nous donne un bon conseil : "Aimez le Seigneur, votre D. (Hachem Eloké'ha)"
Le nom de D. [יהוה - Hachem] est un nom de compassion, tandis que le nom de D. [Elokim -> Eloké'ha] est un nom de jugement strict.
Cette déclaration signifie donc que par votre acte d'amour, en acceptant la souffrance avec joie, vous rapprochez le nom de jugement de D. de Son nom de compassion, comme le corps se rapproche de l'âme, permettant à sa lumière de briller.

Méditez sur ce point. Comme les paroles des sages sont agréables!

Les mitsvot

+ Les mitsvot (selon le Baal Chem Tov) :

-> La Torah et les mitsvot émanent de l'essence même de D., qui est la véritable Unité.
Par conséquent, lorsqu'une personne accomplit une mitsva correctement et avec amour, qui est un attachement avec Hachem (dvékout), elle saisit l'Unité.
[En accomplissant cette mitzva], c'est comme si elle les avait toutes accomplies, car elles sont toutes liées dans une structure commune qui exprime l'unité de D.
[Ner Mitsva 13a]

-> "Une mitsva conduit à une autre mitsva" (Pirké Avos 4,2).
Le mot mitsva est lié au mot tsavta, qui désigne l'attachement et l'unification.
Ainsi, [la michna peut être rendue,] "Une mitsva" = une expérience d'attachement à D. (dvékout), conduit à une autre mitsva" = un état encore plus élevé de dvékout.
[Dégel Ma'hané Efraïm - Kora'h]

-> "Les personnes au cœur sage acquièrent des mitsvot" (Michlé 10,8).
Le Baal Shem Tov pose la question suivante : "Pourquoi ce verset ne mentionne-t-il pas le mot mitsva au singulier?
Parce que [chaque mitsva comporte 2 aspects] que nous devons trouver ensemble. L'accomplissement physique de la mitsva est appelé "mitsva inférieure", et la pensée et l'intention de la mitsva sont appelées "mitsva supérieure".
Ainsi, lorsque [nous récitons une bénédiction avant d'accomplir une mitsva], nous disons : "Béni sois-Tu ... qui nous a sanctifiés par ses mitsvot (bémitsvotav)" en utilisant le pluriel.
[Ohr haGanouz laTsadikim - Vayéra]

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-> Chaque fois qu'une personne étudie la Torah ou accomplit une mitsva, elle doit se rendre compte que l'agent de ses actions n'est pas vraiment elle-même, mais la Ché'hina (la Présence Divine).
[Tsafnat Panéa'h 21b]

-> "La récompense d'une mitsva n'est pas donnée dans ce monde" (guémara Kidouchin 39b).
Selon le Baal Chem Tov, la raison en est que ce monde est incapable de recevoir la lumière d'une seule mitsva ou d'une seule bonne action.
[Cette lumière émane] de l'Infini (Hachem), béni soit-il, et même une étincelle de cette lumière contient [qualitativement] le tout. (une 'miette' de l'infini est infinie)
[Ainsi, la récompense pour chaque mitsva est infinie, alors que ce monde est limité.
[Méor Einayim - Béchala'h]

-> En référence au mystère de l'Unité de D., le Baal Chem Tov déclare que chaque fois qu'une personne saisit une "partie" de l'Unité, elle saisit le tout.
La Torah et les mitsvos émanent de Son essence, qui est la véritable Unité. Par conséquent, lorsqu'une personne accomplit une mitsva correctement et avec amour, elle se lie à Lui (Hachem) ; avec cette mitsva, elle saisit une partie de l'Unité, et ce faisant, elle saisit le tout. C'est comme s'il avait accompli toutes les mitsvot, qui ensemble, constituent l'Unité de D.
[En particulier, lorsqu'une personne éprouve de la joie, elle doit se lier à la joie suprême, qui est la racine de tout.
[Kéter Chem Tov 111]

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-> "J'étais insensé et ignorant, j'étais comme une bête devant Toi. Mais je suis avec Toi continuellement" (Téhilim 73,22-23).
Le Baal Chem Tov enseigne : Un juif doit être extrêmement humble, se considérant comme un idiot total dans son appréhension de la divinité.
Il doit accomplir les mitsvot dans un esprit de "kabbalat ol" (l'acceptation du joug du Ciel), et non pas parce qu'il les comprend. Puisque D. les a ordonnées, elles sont des décrets du Roi Omnipotent. Ce n'est qu'ainsi que l'on peut atteindre le niveau de "Je suis avec Toi continuellement".
Il sera alors lié à D. et à ses mitsvot par toutes les fibres de son âme.
En vertu de ce lien puissant, une personne finira par commencer à comprendre ce qui était auparavant caché à son intellect. Ainsi, lorsque la Torah a été donnée, le peuple juif a déclaré : "Nous ferons et nous comprendrons" (Michpatim 24,7) = il fallait d'abord qu'il y ait un acte réel ; ensuite, il était également possible de comprendre.
[Sipouré 'hassidisme, cité dans Meir Einé Israël, Emouna]

J'ai entendu au nom du Baal Chem Tov que lorsque les 7 Commandements universels (lois noa'hiques) ont été donnés, les [âmes du] peuple juif ont accepté de devenir les garants du reste du monde".
[rav Yeivi - Vayéchev]

Humilité & orgueil

+ Humilité & orgueil (quelques réflexions du Baal Chem Tov) :

-> Le Baal Chem Tov a enseigné : Sans son ego, une personne serait capable d'appréhender [la divinité] comme les Tannaïm et les Amoraïm.
[Rabbi Aharon de Karlin explique : ] La dépression est également une forme d'égoïsme. On se dit : "Je suis une personne supérieure. Par conséquent, je devrais me sentir inspiré par la crainte [en priant]." [ainsi notre orgueil fait que l'on s'attriste de ne pas prier, étudier, ... assez bien au regard de notre égo surdimensionné. Suite à cela on désespère, et l'on réduit énormément nos ambitions spirituelles. ]
Cependant, l'essentiel est de se concentrer sur le sens simple des mots, chaque personne faisant de son mieux, et de ne pas se préoccuper de soi-même (égo).
[Beit Aharon - Séder haYom]

[Nos Sages nous demandent d'être "saméa'h bé'helko" (heureux de notre sort [litt. de notre part, des capacités ('hélek)] dont Hachem nous a gratifiés).
Cela est à mettre en parallèle avec la notion d'humilité : avoir conscience de nos capacités pour les exploiter au mieux, et reconnaître qu'elles nous viennent d'Hachem. ]

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-> Nos Sages affirment que quiconque renonce à l'idolâtrie est appelé juif (guémara Megilla 13a).
L'orgueil est une forme d'idolâtrie. [Sotah 5a]
Ainsi, quiconque renonce à l'orgueil est appelé juif .
[le Baal Chem Tov - cité par son petit-fils le Deguel Ma'hané Efraïm, -Pourim]

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-> Le Baal Shem Tov a enseigné : Si une personne ne se préoccupe absolument pas de son égo, de sorte que tout est pareil pour elle, elle atteindra certainement les niveaux spirituels les plus élevés, car l'humilité est plus noble que toutes les autres réalisations spirituelles.
[Séfer Baal Chem Tov - Metzora 12]

-> Qu'est-ce qui fait qu'un être humain est meilleur qu'un ver? Le ver sert son Créateur avec toute son intelligence et ses capacités ; et l'homme aussi est comparable à un ver ou à un asticot, comme le dit le verset : "Je suis un ver et il est un homme" (Téhilim 22,7).
Si D. n'avait pas donné à l'homme une intelligence [plus grande], il ne serait capable de Le servir que comme un ver. En ce sens, on n'est pas plus utile aux yeux du Ciel qu'un ver.

Il faut se considérer comme le ver et toutes les petites créatures comme des camarades dans l'univers.
Car nous sommes tous des êtres créés [pour servir D.], dont les capacités sont données par D.
Il faut toujours garder cela à l'esprit.
[Tsavaat haRivash 12]

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-> Lorsqu'une personne sert D. à chaque instant, elle n'a pas la possibilité de devenir suffisante ou d'être attirée par l'orgueil ou d'autres traits négatifs.
Baal Chem Tov - Tsavaat haRivach 52]

-> Le Baal Chem Tov se comportait chaleureusement même avec les fauteurs, tant qu'ils n'étaient pas effrontés.
Cependant, il s'éloignait [même] des érudits en Torah qui n'étaient pas des fauteurs s'ils étaient hautains/orgueilleux.
Il a expliqué un jour que si une personne est un fauteur et qu'elle le sait, elle aura une piètre opinion d'elle-même. C'est pourquoi D. est avec lui, car "Il habite avec eux au milieu de leur impureté".
L'autre personne n'est peut-être pas un fauteur, mais comme elle est pleine d'orgueil, et D. n'est pas avec elle, car [Hachem dit: ] "lui et Moi ne pouvons pas demeurer ensemble" (guémara Sotah 5a) .
[rapporté par le Pri 'Haïm - Pirké Avot 4,4]

-> Parfois, il faut paraître grand devant les autres, car cela rehausse la gloire de D.
Comme l'ont enseigné nos Sages, "un érudit de la Torah doit avoir un huitième d'un huitième d'orgueil" (guémara Sota 5a).
Cependant, à ce moment-là, il faut rester intensément conscient de sa propre infériorité. Dans son cœur, on doit dire : "En vérité, je suis tout à fait inférieur, et cette démonstration d'importance n'est en fait que pour la gloire du Créateur, qu'Il soit béni. Quant à moi, je ne mérite aucun honneur. "Je ne suis qu'un ver et non un homme" (Téhilim 22,7). Pourquoi mériterais-je un quelconque honneur?"
[Tsavaat haRivach 91]

La Providence Divine particulière de tout juif

+ La Providence Divine particulière de tout juif (selon le Baal Chem Tov) :

-> Un juif n'est jamais seul : Où qu'il aille et où qu'il parle, Hachem est avec lui.
[Likouté Dibourim IV, p.980]

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-> Le Baal Chem Tov enseigne que lorsqu'un morceau de paille tombe d'un chariot chargé de paille, cet événement a été décrété par le Ciel.
De même, lorsqu'une feuille tombe d'un arbre, c'est parce que le Ciel a décrété que cette feuille particulière, à ce moment précis, tomberait à cet endroit précis.
Un jour, le Baal Chem Tov montra à ses disciples une feuille qui tombait sur le sol et leur demanda de la ramasser. Ils le firent et virent qu'un ver se trouvait sous la feuille.
Le Baal Chem Tov expliqua que le ver avait souffert de la chaleur et que cette feuille était tombée pour lui donner de l'ombre.
[Shaar haOtiot - Hachga'ha Prati]

-> Le Baal Chem Tov enseigne que chaque chose créée a sa propre valeur au Ciel.
Ce qui est "domèm" (inanimé) est différent de "tsoméa'h "(végétal) ; ce dernier est différent de "'haï" (animal) ; et ce dernier est différent de "médaber" (humain).
Dans le domaine du medaber, le peuple d'Israël est "les personnes les plus proches de Lui (Hachem)".

La Divine Providence s'applique même au plus petit détail ; cependant, le degré auquel la Providence Divine s'applique aux "personnes les plus proches de Lui" (les juifs) ne peut pas être imaginée.
En effet, si la Providence divine détermine quelque chose d'aussi infime qu'une feuille ou une paille qui restera à sa place ou sera déplacée ailleurs, la Providence divine qui détermine ce qui arrivera à l'une de Ses personnes dépasse totalement notre compréhension.
[Likouté Dibourim I 4:3]

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-> Il faut se rendre compte que tout dans le monde est rempli de D., comme le dit le verset : "Je remplis les cieux et la terre" (Yirmiyahou 23,24). Et tout ce qui est produit par les pensées et les projets humains, même les plus petites choses qui se produisent dans le monde, sont en réalité provoquées par la Providence Divine.
Il importe peu à une personne que ses efforts soient conformes ou non à ses souhaits, car tout vient du Créateur, et Il sait qu'il est [parfois] préférable que les choses ne se passent pas comme on l'avait prévu
[Tsavaat haRivach 84, section 2]

-> Le Baal Chem Tov enseigne : Tout ce qu'une personne voit ou entend contient une leçon de service Divin. C'est l'essence même du service Divin : réaliser comment servir D. en toutes choses.
[HaYom Yom, p.52 - cité dans Kéter Chem Tov, Hossafot 128]

Les désirs de ce monde

+ Les désirs de ce monde (selon le Baal Chem Tov) :

-> Il faut savoir que tout, que ce soit dans le monde céleste (le monde des Anges) ou dans le monde du Trône Divin, est insignifiant par rapport à D., qu'Il soit béni. Tout existe dans le vide produit par la constriction de la Lumière Infinie, lorsque D. s'est resserré [pour ainsi dire, au début de la création], et tout a été amené à l'existence par une parole divine. [voir Ramban pérouch al haTorah Béréchit 1,1]
Par conséquent, pourquoi devrions-nous être attirés par un quelconque désir pour tout ce qui existe dans ces mondes, alors que tout n'est qu'une partie d'une parole prononcée par Lui?
Il serait préférable de s'attacher avant tout au monde surnaturel, au Créateur, qui est la réalité essentielle, et non à ce qui est secondaire.

C'est ce que le Zohar (II, 134b) veut dire [lorsqu'il déclare] : "Méritoires sont les tsadikim qui savent ce qui a une vraie valeur. Le désir de leur cœur est dirigé vers le Roi Surnaturel et non vers ce monde et ses passions sans valeur."
Car le destin de tous les mondes est la destruction. [Au lieu de cela], on devrait toujours s'attacher au Créateur, avec un amour absolu. On doit l'aimer plus que tout ce qui existe dans le monde, car toute bonne chose qui existe est incluse dans sa Source, qui est D.
[Tsavaat haRivach 84, section 3]

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-> Il faut s'abstenir de regarder avec désir les choses matérielles et les belles femmes en particulier.
Ce type de regard est égoïste et s'apparente à l'adoration d'une idole.
Au contraire, si l'on voit soudainement une belle femme, il faut se dire : "Qu'est-ce qui la rend belle si ce n'est la force Divine de vie qui l'habite? Et si cette force vitale Divine est la source de la beauté, pourquoi serais-je attiré par une petite partie de cette force? Au lieu de cela, je m'attache à la Source et à l'Essence de tous les mondes, où se trouve toute la beauté."

De même, lorsque l'on contemple un objet matériel, tel qu'un vase, on doit se demander : "D'où vient la beauté de ce vase (si ce n'est du Créateur)?"
L'aspect physique de l'objet n'est pas important. Sa beauté et son design, cependant, reflètent sa spiritualité et sa force vitale. [Cet aspect intérieur de l'objet] est aussi une partie de D.

De même, lorsque l'on mange, il faut se rendre compte que le goût et l'agrément de la nourriture proviennent de sa force vitale intérieure et des délices du monde surnaturel.
Même les objets inanimés sont imprégnés de force vitale, ce qui peut être déduit du fait même de leur existence. Ainsi, la force vitale Divine est partout. [sans D. aucune chose ne pourrait exister, même une seule seconde supplémentaire]

Si quelqu'un regarde de cette manière, et si son regard est pour l'amour de l'Infini (Hachem), cela l'aidera grandement à surmonter les pensées impures.
[Tsavaat haRivach 90 , section 1]

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-> "Détournez-vous du mal et faites le bien, cherchez la paix et poursuivez-la" (Téhilim 34,15).

Le Baal Chem Tov enseigne : Dans chaque chose physique autorisée par la Torah, il y a le bien et le mal. L'aspect matériel est mauvais, et la force vitale Divine qui anime l'objet est bonne.
La personne qui utilise un objet physique doit "se détourner du mal" et ne pas désirer le plaisir qu'il procure. Elle doit plutôt "faire le bien" en tirant sa subsistance et son aide de la force de vie Divine qui se trouve à l'intérieur de l'objet.

"Cherchez la paix et poursuivez-la". Celui qui "se détourne du mal et fait le bien" doit s'efforcer de faire la paix entre l'aspect physique et la force de vie Divine qui l'anime.
[Pour ce faire, il faut l'utiliser d'une manière sacrée et non pour le plaisir physique].
En effet, c'est le but ultime de la création de l'homme et de sa descente dans ce monde physique : il doit élever le physique/matériel vers le spirituel.
[Séfer haMaamarim - Yiddich p.76]

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-> Prenons un exemple : une petite pièce de monnaie, si elle est tenue devant nos yeux, elle nous empêchera de voir une grande montagne.
Même si la montagne est des milliers de fois plus grande que l'objet, pourtant, parce que la pièce se trouve devant nos yeux, elle bloque la vision de sorte qu'un objet beaucoup plus grand ne peut pas être vu.

De même, lorsque le moment est venu pour une personne d'entrer dans ce monde, elle s'enfonce dans ses vanités et pense que rien ne pourrait être mieux. Ce monde, bien que petit et insignifiant, l'empêche de voir la grande lumière de la Torah ...
Cependant, si l'on pouvait enlever le petit obstacle devant ses yeux, si l'on pouvait détourner son regard (de la matérialité), et au lieu de cela, lever la tête, lever les yeux et regarder au-dessus des occupations mondaines qui interviennent, on mériterait de voir la grande lumière de la Torah et des tsadikim.
En vérité, leur lumière est des milliers et des myriades de fois plus grande que ce monde et ses futilités ...

C'est ainsi que le Baal Chem Tov s'est exclamé : "Hélas! Le monde est plein de lumières et de mystères merveilleux et impressionnants, mais une petite main se tient devant les yeux, les empêchant de voir ces grandes lumières".
[Likouté Moharan 1:133 , abrégé]

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-> Il faut attacher ses pensées au-dessus (au Ciel) et ne jamais manger ou boire à l'excès, mais uniquement dans le but de préserver sa santé.
On ne devrait prêter aucune attention [aux flatteries de] ce monde [matériel], et les considérer comme totalement sans valeur.
De cette façon, on peut se détacher de la matérialité.
[Cependant,] en fixant son attention sur les choses du monde, on se rend [d'autant plus] corporel.
[à la différence des non-juifs, ce monde est un moyen au service de notre vie juive, et non une finalité, sur laquelle on va se focaliser, mettre toute notre attention]
Nos Sages (guémara Ména'hot 43b) ont enseigné que le fait de voir amène à notre esprit [notre nature inférieure] et des désirs matériels.
C'est ainsi qu'il est dit que l'Arbre de la Connaissance était "désirable à voir et bon à manger" (Béréchit 3,6). En d'autres termes, le simple fait de contempler l'Arbre de la Connaissance suscite le désir.
[ainsi plus on prête "œil", notre attention, à ce monde, plus on permet aux désirs de ce monde de s'installer en nous. Nous devons nous plutôt s'en protéger et développer un "œil" juif sur ce qui nous entoure. ]
[Tsava'at haRivach 5]

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-> Le Baal Chem Tov a dit un jour : Pourquoi la sexualité est-elle une si grande passion? En effet, on éprouve aussi du plaisir en mangeant et en faisant d'autres choses physiques.

[Cependant,] l'homme est né en conséquence d'un désir sexuel. [C'est pourquoi] tous les plaisirs sont secondaires et inclus dans ce désir. C'est pourquoi il s'agit de la plus grande passion.
Cela étant, [tous les désirs physiques] sont tous enracinés dans quelque chose d'insignifiant. Il faut au contraire s'attacher à Hachem.
[Likouté Amarim de Rabbi Ména'hem Mendel de Vitebsk 40 ; Tsavaat haRivach 101]

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-> Une personne ne doit pas se sentir le moins du monde déprimée parce qu'elle n'a pas satisfait ses désirs. Au contraire, il doit se réjouir d'avoir mérité de les maîtriser pour la gloire de D.
Ainsi, nos Sages déclarent : "Il est écrit, à propos de ceux qui se réjouissent de leurs afflictions : "Que ceux qui L'aiment soient comme le soleil qui se lève dans sa force"" (guémara Shabbath 88b). Puisque l'on ne suit pas ses désirs, même en pensée, mais qu'on les méprise, on est capable de maîtriser les klippos (enveloppes du mal).

"Qui peut monter sur la montagne de Dieu? Celui qui a les mains propres et le cœur pur" (Téhilim 24,3-4).
Le Zohar (I, Béréchit 10a) explique : "Un cœur pur" se réfère à quelqu'un qui ne permet pas à sa volonté et à son cœur d'être attirés par l'Autre Côté (les forces du mal, son yétser ara)."
[Une personne ne peut faire l'expérience de la Divinité que dans la mesure où elle a surmonté ses passions physiques. ]
[Tsavaat haRivach 9]

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-> Imaginons qu'une fantaisie vous vienne à l'esprit, une envie de quelque chose de ce monde.
Éloignez votre esprit de cette fantaisie. Méprisez cette envie jusqu'à ce qu'elle vous soit odieuse et répugnante. Réveillez votre envie de bien contre l'envie de mal et contre cette envie, et vainquez-la de cette manière.

Mais ne laissez pas cette envie insatisfaite vous déprimer. Au contraire, réjouissez-vous d'avoir le privilège de soumettre vos désirs pour l'honneur du Créateur, béni soit-il !

C'est une façon de comprendre ce que nos rabbins voulaient dire lorsqu'ils parlaient de "ceux qui se réjouissent de leur souffrance".
[Tsavaat haRivach 9 ]