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9 Av – L’orgueil = la racine du mal

+ 9 Av - L'orgueil = la racine du mal :

-> Nous savons que la sinat 'hinam (haine gratuite) est la raison pour laquelle le Temple n'a toujours pas été reconstruit. La plupart des sinat 'hinam que nous avons les uns pour les autres commencent par l'orgueil (gaava).
Le Or'hot Tsaddikim commence son livre en discutant de la gaava. Il dit qu'il n'y a pas de middah pire que l'orgueil, parce que c'est la cause de tant de mauvais comportements.
Pourquoi les gens ont-ils du mal à s'entendre? Comment se fait-il qu'il ne m'ait pas dit bonjour?
Comment se fait-il qu'il ne m'ait pas laissé passer en premier dans la file d'attente? Comment se fait-il qu'il ne m'ait pas acheté un cadeau? Comment se fait-il qu'il n'ait pas fait ceci ou cela pour moi?
Savez-vous qui je suis? Savez-vous ce que je fais?

Le rav Chatzkel Levenstein dit que toutes les mauvaises actions découlent de l'orgueil. Mais comment travailler sur la gaava?
Tout d'abord, nous devons faire la différence entre l'orgueil et l'estime de soi.
Parce qu'on est censé avoir de l'estime de soi, n'est-ce pas ? Mais n'est-elle pas en réalité de la gaavah?
Non, pas du tout. L'estime de soi, c'est avoir confiance en soi (avoir conscience des qualités et capacités que D. nous octroie). Vous vous sentez capable d'accomplir quelque chose.
Cela ne signifie pas que l'on pense que les autres ne sont pas assez bons ou que l'on peut faire mieux que les autres. C'est ce qu'on appelle la gaava.
L'orgueil, c'est quand on pense : "Je suis le seul à pouvoir le faire, personne ne peut le faire comme moi."
Il y a beaucoup de gens qui peuvent faire beaucoup de choses dans ce monde. Il faut avoir confiance en soi. Il faut se sentir à l'aise avec soi-même, croire en soi. C'est ça l'estime de soi.
Lorsque vous regardez quelqu'un d'autre de haut et que vous pensez que vous êtes le seul à en être capable, c'est de la gaava.
[l'estime de soi amène à agir au mieux selon nos capacités, tandis que l'orgueil n'améliorer pas nos actes (on savoure d'être supérieur à autrui plutôt que d'assumer en action cela, on s'octroie ce que Hachem nous donne, ...). ]

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+ Savoir dire : "merci" :

-> Alors, comment travailler sur l'orgueil?
Je crois que la réponse est la reconnaissance : dire merci.
Si vous reconnaissez toutes les personnes qui font des choses merveilleuses pour vous, l'orgueil disparaît, parce que vous remerciez toujours les gens pour ce qu'ils ont fait pour vous.
Vous reconnaissez toujours que vous avez besoin de l'aide d'autres personnes et que vous ne pouvez pas tout faire vous-même.
[...]
Le Sforno dit que la raison pour laquelle les juifs sont appelés Yéhoudim, est parce que cela vient du mot : "hodaa" (remercier). [ = reconnaître que nous sommes redevable d'autrui ]
Par ce petit geste, nous pouvons minimiser notre orgueil [naturelle]. Ensuite, nous pourrons commencer à nous aimer les uns les autres, à nous préoccuper des autres et à construire notre Temple personnel intérieur. Cela nous mènera à notre but ultime, la construction du Temple à Jérusalem.
[d'après le rav Paysach Krohn]

Ce n’est pas un mensonge

+ Ce n'est pas un mensonge :

-> Si votre ami a acheté un nouveau vêtement et vous demande si vous le trouvez beau, la halakha dit que vous devez en faire l'éloge, même si vous ne l'aimez pas du tout.
Cela nécessite une explication, car cela semble contredire le commandement de la Torah "il faut rester loin du mensonge" (Michpatim 23,7).
La guémara (Kétoubot 17a) répond que nous apprenons ici que : "il faut toujours s'efforcer de s'entendre avec les gens".
=> Cependant c'est difficile à comprendre : le fait de vouloir être amical et de n'offenser personne nous autorise-t-il à mentir?

Nos Sages nous enseignent quelque chose de très profond sur la psychologie humaine.
Rachi explique que la guémara nous enseigne qu'il est permis de "faire pour chacun ce qu'il veut".

Le rav Kalonymus Kalman Shapira of Piaseczna ('Hovat haTalmidim - p.64) explique plus en détail :
Si une personne vous demande ce qu'elle pense de son nouveau costume, elle n'est pas intéressée par votre opinion sur le fait qu'il soit beau ou non. Une personne ne supporte pas de perdre son amour-propre en s'entendant dire qu'elle a acheté quelque chose de mauvaise qualité ou de mauvais goût.
S'il pensait que vous pourriez dire que ce n'est pas bon ou qu'il ne vaut pas ce qu'il a payé, il ne vous l'aurait jamais demandé!
En vous demandant votre avis, il vous dit en réalité : "S'il vous plaît, faites-moi un compliment!
Le fait que vous disiez à quel point vous l'aimez n'est rien d'autre que le fait d'accéder à sa demande.

C'est ce que Rachi entend par "tu peux faire pour lui ce qu'il veut".
Ce n'est pas un mensonge, puisqu'il ne vous a jamais demandé de donner votre véritable avis.
C'est ainsi que la Torah attend d'une personne qu'elle se comporte avec les autres. Elle exige de voir les autres à travers la lentille d'un baal 'hessed, de voir, de sentir et d'entendre ce qu'ils veulent vraiment et de faire ensuite tout ce qui est en votre pouvoir pour le leur fournir.

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=> Que se passerait-il si quelqu'un ignorait le conseil de nos Sages et exprimait sa véritable opinion sur le vêtement?

Le Roch (Or'hot 'Haïm lehaRoch 91), écrit que cela causera à la personne un 'halichat hadaat, littéralement une "faiblesse de l'esprit". Elle se sentira inadéquate et embarrassée par sa propre stupidité d'avoir acheté un tel objet.
Le Roch qualifie un tel commentaire [de notre part sous couvert de dire la vérité] d'"acte d'imbécile".
Aux yeux de la Torah, seul un imbécile peut faire sentir à quelqu'un d'autre qu'il ne vaut rien et qu'il n'a pas réussi. L'homme sage est celui qui aide les gens à se sentir bien dans leur peau, dans toutes les situations.

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-> issu du divré Torah : https://todahm.com/2023/08/22/une-torah-de-hessed

L’orgueil de la sainteté (gaava diKédoucha)

+ L'orgueil de la sainteté (gaava diKédoucha) :

-> Tous les livres de moussar discutent longuement que l'orgueil est le pire trait de caractère.
Mais souvent nous avons une mauvaise compréhension de ce qu'est l'orgueil (gaava).
Le Ram'hal (Messilat Yesharim (ch. 11) explique : connaître ses points forts et sa valeur personnelle n'est pas de l'orgueil en soi.
Il définit l'orgueil comme le sentiment que l'on mérite d'être loué pour ce que l'on est ou ce que l'on a fait. La personne orgueilleuse estime qu'elle est responsable de son succès, de son apparence, de sa sécurité financière, et ainsi de suite, et pense qu'elle devrait être félicitée pour ces choses.
[on peut être orgueilleux de ne rien être, comme on peut l'être de qualités, de ressources, dont nous sommes dotées.]

Cependant, le juif de la Torah sait que tout ce qu'il possède lui a été donné par Hachem. Il sait qu'il est le messager d'Hachem et qu'il a donc reçu tout ce dont il a besoin pour remplir sa mission.
Son apparence, son intelligence, ses bonnes midot, sa femme, sa famille, ses finances et tout le reste lui ont été donnés afin de lui permettre de mener à bien sa tâche unique.

Si l'on prend conscience de cette vérité, il devrait être impossible de devenir orgueilleux.
On ne peut pas s'enorgueillir de quelque chose que l'on a emprunté temporairement (personne n'étant immortel à part D.!) et que l'on doit rendre à son véritable propriétaire (Hachem).
Si une personne pauvre s'est vu prêter un costume très cher pour le mariage de son fils, elle peut se sentir bien de porter un si beau costume, mais elle ne peut pas en être fière. Il serait stupide de le faire, car il ne lui appartient pas.

-> Cependant, le 'Hafet 'Haïm (Chem Olam - chap.7) écrit qu'il y a une chose dont nous pouvons et devons être fiers/orgueilleux.
Nos Sages (guémara Béra'hot 33b) enseignent que "tout provient à une personne depuis le Ciel, sauf la yirat Chamayim".
La seule chose qui reste à une personne est de choisir de faire la volonté d'Hachem (de parler à Hachem, de croire en Lui, d'accomplir Ses mitsvot et d'étudier Sa Torah).
Le choix de mener une vie dévouée à Hachem est le choix individuel de chaque personne.

C'est pourquoi le prophète Yirmiyahou (9,22-23) dit : "Un sage ne doit pas s'enorgueillir de sa sagesse, ni un guerrier fort de sa force, ni un homme riche de sa richesse. Mais de quoi doit-on s'enorgueillir? D'avoir appris et d'avoir pris conscience de Moi [Hachem]."

En effet, la yirat Chamayim d'une personne est la seule chose qu'elle a réalisée elle-même grâce à son travail acharné. Elle mérite donc d'être félicité pour cet accomplissement.

Comme l'écrit le 'Hafets 'Haim : "lorsqu'on atteint ce niveau, qu'on reconnaît et comprend qu'Hachem contrôle tout dans le monde, on peut être fier de nous-même et personne ne doit mépriser cette fierté, car ce n'est pas de l'orgueil, cela fait plutôt partie de la joie sur les mitsvot ... et c'est quelque chose pour lequel il est digne de féliciter une personne."

-> Le rav Yonathan Eibshitz (Yaarot Dvach 1,15) mentionne également cette idée :
"C'est l'orgueil désiré : se souvenir constamment de son honneur et de ses qualités et agir en conséquence, comme il convient de se sentir bien à propos de sa valeur élevée."

-> Le 'Hovot haLévavot (Chaar haAnava - chap.9) écrit qu'il existe une forme d'orgueil permis et même nécessaire : la joie et la fierté qu'une personne éprouve à l'égard de la Torah et des mitvot qu'elle a eu le mérite d'accomplir.
Loin de rendre quelqu'un vaniteux, un tel sentiment : "l'incitera à travailler encore plus dur dans sa avodat Hachem et à s'humilier devant son entourage. Il se sentira heureux à l'égard de ses amis et se souciera de leur honneur, cachera leurs erreurs, ne parlera qu'en leur faveur, les aimera tous, se portera garant d'eux et sera très attentif à leur honneur."

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-> également à ce sujet : Confiance en soi & l'orgueil de la sainteté : https://todahm.com/2021/12/12/confiance-en-soi-lorgueil-de-la-saintete

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-> Selon le Ben Ich 'Haï (Bénayahou - guémara Béra'hot 62b) :
Dans tous les traits de caractère, choisissez la voie du milieu ...
L'exception à la règle est l'orgueil ... il faut aller à l'extrême opposé.

[au préalable, il faut avoir une bonne définition de ce qu'est l'humilité (et donc l'orgueil).
Par exemple, on pense que c'est : "je ne suis rien, je ne vaux rien" (ce qui est faux!), et du coup on en vient à s'enorgueillir de n'être rien.
A l'inverse, par moment on doit s'enorgueillir d'être un serviteur, un enfant d'Hachem. (notre yétser ara nous pousse à nous dévaloriser sous couvert d'humilité pour réduire notre ambition spirituelle (pour qui tu te prends! tu n'es pas Baba Salé!), et donc nous faire moins exploiter notre potentiel.
Par moment, on doit être arrogant/orgueilleux face à notre yétser ara (le monde a été créé pour moi), en augmentant notre joie et fierté de vivre, en appréciant d'avoir une partie d'Hachem en nous! (donc je ne suis pas un rien que rien, et mes actions/mitsvot ont un impact éternel!)

A ce sujet, on peut citer :
-> Selon le rav Ben Tsion Abba Chaoul :
- concernant le futur = nous devons être plein d'orgueil, du fait de pouvoir réaliser la volonté de Hachem.
[Ce sentiment de fierté est sain, productif, et il témoigne de notre amour pour D., de notre joie de nous consacrer à son service. Par exemple, nous devons répondre avec plein d'orgueil à notre yétser ara qui nous pousse à la faute : "Tu sais qui je suis : un prince, un fils du Roi des rois! Alors comment oses-tu me déranger pour une chose si minable, honteuse pour quelqu'un de mon rang!"]
- concernant le passé = nous devons rester humble, car "Tout cœur hautain est en horreur à Hachem" (Michlé 16,5).
[ainsi, nous devons s'enorgueillir d'avoir la chance de pouvoir servir Hachem pour dynamiser nos actions futures, mais pas d'en venir à se reposer sur nos lauriers et se vanter à outrance de notre passé.
(à petite dose cela peut servir à se valoriser pour mieux aller de l'avant, mais pas pour se vanter pour se vanter).
De même dans le domaine de la prière (il y a nécessité d'avoir de la fierté [d'être juif] qui nous pousse à nous surpasser, à donner le meilleur de nous même, et il y a orgueil [d'être juif] qui ne pousse qu'à développer notre "moi je, moi je" [or, la prière c'est laisser de la place pour Hachem dans notre vie!].)]

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[pour réussir sa vie dans ce monde, tout juif a besoin de moments où il va développer un orgueil sur la grandeur d'être juif.
Dans le Alénou léChabéa'h (et les bénédictions avant/après l'étude de la Torah), nous affirmons notre chance et fierté d'être dans les chemins d'Hachem (le Vrai) tandis que les non-juifs vont dans des chemins totalement vides et inutiles (servant des idoles mortes!). [ché'en mista'havim laévél varik, oumitmaléllim lélo yochia ...]
Le Tiféret Israël demande : on comprend la nécessité de louer nos actions, mais pourquoi déprécier ouvertement celles des non-juifs? C'est pas respectueux pour eux!
Il répond car nous avons besoin au quotidien de les dévaloriser pour mieux être orgueilleux en prenant pleinement conscience de notre chance d'être juif, de pouvoir servir Hachem.
=> La Torah étant d'ordinaire si respectueuse de l'honneur d'autrui, on en déduit que le caractère vital de constamment renforcer notre grandeur à nos yeux, pour pouvoir vivre avec un très haut niveau de responsabilité et de spiritualité. ]

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-> issu du divré Torah : https://todahm.com/2023/08/22/connaitre-notre-grandeur-2e-partie

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-> Le Lichma pendant l'étude :

-> Une fois qu'une personne commence à étudier, elle peut être influencée par d'autres intérêts secondaires, tels que le désir d'être honorée pour ses connaissances ou de gagner une position prestigieuse ou lucrative.
Il s'agit là d'une forme d'étude chélo lichma, dont l'intention n'est pas purement d'étudier la Torah dans le seul but de la connaître.
À cet égard, le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm (4,3) définit l'étude lichma comme suit : "Tout ce que vous dites et discutez en Torah doit être pour le bien de la Torah, afin de la connaître et de la comprendre, et d'approfondir sa connaissance et sa compréhension, mais pas pour rabaisser les autres ou pour se mettre en valeur".

Ainsi, étudier lichma signifie étudier uniquement dans le but de connaître plus de Torah, avec plus de clarté, de profondeur et de détails.
À cet égard, nos Sages nous enseignent qu'il faut d'abord commencer à étudier chélo lichma, et que l'on finit par atteindre lichma. On ne peut pas s'attendre à ce qu'une personne commence à étudier avec une pureté d'esprit telle qu'elle n'a pas d'autres intérêts ou bénéfices à tirer de son étude.
Et la vérité est que la seule façon de réussir à étudier est de commencer par étudier chélo lichma.

Le rav Israël Salanter écrit : "La base de l'étude de la Torah lichma est de commencer à étudier chélo lichma, ce qui signifie que l'on doit étudier avec l'intention de devenir éminent parmi parmi les grandes personnes".
Il s'agit là d'une déclaration surprenante qui choque de nombreuses personnes lorsqu'elles l'entendent pour la première fois. Il est certain que cet idéal respire l'orgueil et la fierté, ce qui, nous dit-on, est la pire des midot (trait de caractère) et semble être l'antithèse de ce que l'on attend d'un homme qui apprend.
Le rav Shlomo Wolbe (Alé Shour) explique qu'il est impératif qu'une personne développe ses capacités d'étude et ne laisse pas d'autres considérations entraver sa croissance. Le rêve de devenir "éminent parmi les grands" est ce qui donnera à un jeune apprenant la volonté de maximiser ses capacités d'apprentissage.
Néanmoins, le risque qu'il devienne orgueilleux est extrêmement dangereux
, et nous devons donc nous engager dans 3 remèdes : premièrement, travaillez très dur sur la prière, dont toute l'essence est de s'humilier devant Hachem ; deuxièmement, développez l'humilité en étudiant avec une 'havrouta, car cela nous oblige à écouter patiemment son opinion, à admettre parfois qu'il a raison et que nous avions tort, ou à reconnaître les qualités supérieures qu'il possède ; enfin, plaçons nous en compagnie d'un véritable géant de la Torah, pour écouter ce qu'il dit et observer la façon dont il agit.
Le fait d'être constamment en contact avec une grande personnalité de la Torah permet à une personne de se rendre compte du chemin qu'il lui reste à parcourir et limite ainsi les risques qu'elle se laisse emporter par ses succès actuels.

=> En résumé, le lichma comporte 2 volets.
1°/ Le premier est l'état d'esprit : la raison pour laquelle nous étudions, à savoir apprendre à connaître Hachem par le biais de Sa Torah et, par conséquent, à devenir une personne sur laquelle il convient qu'Hachem fasse reposer Sa Chékhina.
Si nous ne développons pas consciemment cette attitude de lichma, elle ne se produira pas d'elle-même.

2°/ Le deuxième point concerne la manière dont nous étudions. Nous devons nous efforcer d'étudier uniquement dans l'intention de comprendre et de connaître davantage la Torah.
A cet égard, même si nous commençons à étudier avec d'autres intérêts secondaires, cela finira par être la seule motivation de notre esprit pendant que vous étudions.
[rav Avraham Tabor]

Résurrection & orgueil

+ Résurrection & orgueil :

-> Quiconque a de l'arrogance en lui, sa poussière ne se réveillera pas.
[guémara Sotah 5a]

-> Il n'est pas possible de dire que quiconque a de l'orgueil en lui ne sera pas ressuscité, car si c'était le cas, il n'y aurait presque personne à ressusciter.
Qui peut atteindre l'humilité parfaite?

Cette difficulté vient du fait que l'on suppose que s'éveiller signifie être ressuscité. Elle disparaît si nous comprenons le terme "réveil" dans son sens simple et quotidien.

La résurrection de l'avenir ressemblera à la résurrection réalisée par Yé'hezkiel. D'abord, les os seront recouverts de chair et de peau jusqu'à ce que le corps soit restauré ; ensuite, l'esprit de vie entrera dans les corps, et ils se lèveront.
Il en sera de même lors de la future résurrection. Et lorsqu'ils se lèveront, ils se sentiront en bonne santé et rafraîchis, comme s'ils venaient de s'éveiller d'un sommeil confortable.

Les personnes qui étaient orgueilleuse et qui ne se sont jamais repenties de ce trait de caractère seront également ressuscitées. Mais elles se lèveront comme une personne qui sort d'une anesthésie après une opération chirurgicale importante.

Ainsi, "quiconque a en lui de l'orgueil/arrogance, sa poussière ne se réveillera pas" = lorsqu'il sera ressuscité, il ne sera pas comme une personne en bonne santé qui se réveille d'un sommeil réparateur, mais comme une personne malade qui sort d'une anesthésie.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

Les mitsvot permettent de s’élever au-dessus du mazal

+++ Les mitsvot permettent de s'élever au-dessus du mazal :

"Si vous allez selon mes lois, et que vous garderez mes mitsvot et que vous les exécuterez. Je vous donnerai les pluies en leur temps, et la terre donnera son produit et l'arbre du champ son fruit" (Bé'houkotaï 26,3-4)

-> Un explication du Ohr ha'Haïm haKadoch est :
On peut interpréter ce verset d'après ce que nos Sages ont écrit dans le midrach (Mikets 44,11) : "D. s'adressa à Avraham et lui dit, regarde le ciel!" = cela nous apprend que D. l'a élevé au-dessus des Mazalot.

C'est ce que le verset écrit "si vous allez selon mes lois" (im bé'houkotaï télé'hou). De quelles lois s'agit-il?
Le prophète Yirmiyahou (33,25) écrit : "les lois des astres" (le Mazal).
Alors le verset nous apprend que si vous voulez surmonter votre Mazal, la condition est que "vous garderez mes mitsvot". C'est-à-dire que par le biais des mitsvot que vous respecterez, vous dominerez votre Mazal et vous l'élèverez.

C'est grâce à cela qu'Avraham a pu enfanter. D'après le Mazal Tsédek sous lequel il est né, il ne pouvait pas enfanter mais, grâce à ses bonnes actions, D. a changé son Mazal. C'est ce que le verset écrit "et vous les ferez!" = c'est-à-dire que D. réorganise les Mazalot afin qu'Il puisse amener le bien qu'il espérait.

Nos Sages (guémara Nédarim 32) disent : "le peuple juif ne dépend pas du Mazal" = c'est-à-dire qu'il le domine et par ses bonnes actions, il peut le changer.

Le prophète Yéchayahou (66,22) dit : "comme un ciel nouveau je crée pour vous" = c'est-à-dire que grâce à l'étude de la Torah et aux mitsvot qu'ils réalisent, des cieux nouveaux se créent. C'est l'explication du verset "vous les ferez".

Importance de se préparer avant une mitsva, une prière

+ Importance de se préparer avant une mitsva, une prière :

-> Chaque mitsva que nous accomplissons, chaque prière que nous prononçons et chaque mot de Torah que nous apprenons apporte de plus en plus de sainteté et de divinité dans toutes les facettes de notre existence. Cependant, cette bénédiction a besoin d'un endroit où demeurer si elle veut rester.
Tout le flux de bénédiction accumulé suite à nos mitsvot a besoin d'une "maison/entrepôt" où rester. , Et à défaut de cela, bien qu'elle puisse rester pendant un court moment, elle ne peut pas demeurer dans nos vies sur le long terme.

Le rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi - Vayétsé) enseigne que la "maison" (ce lieu de stockage) que nous devons construire pour la sainteté de nos mitsvot est formée par les intentions (la kavana) que nous avions et les préparations que nous avons faites avant d'accomplir la mitsva.
Par exemple : si quelqu'un rendre directement dans la prière de Min'ha, avec sa tête occupée en partie dans ses préoccupations et en partie à lire la Amida, bien que sa prière soit précieuse et sainte, il ne peut pas vraiment changer à cause d'elle ; son essence ne s'élève pas parce que la sainteté de la prière n'a pas de lieu dans laquelle elle pourra demeurer sur le long terme.
Cependant, si quelqu'un passe ne serait-ce que 2 minutes avant de prier, à se concentrer sur l'action formidable qu'il est sur le point de faire en s'adressant directement au Maître du monde, la sainteté de sa prière restera avec elle et répandra la bénédiction dans sa vie.

En fait, lorsqu'il s'agit de prier, la halakha stipule qu'il faut "attendre un certain temps avant de prier afin de concentrer son cœur sur Hachem" (Choul'han Aroukh - Ora'h 'Haïm 93:1) et de "considérer l'élévation de D ; et la bassesse [en comparaison] de l'homme, en ôtant de son cœur tout désir de jouissance physique" (Kitsour Choul'han Aroukh 18:3).
[si tu avais pleinement conscience que pendant ta Amida tu es dans le Saint des saints du Temple, en face à face avec Hachem (le Maître de toute chose), qui n'écoute que toi, qui se réjouit et apprécie chacun mot que tu prononces (étant prêt et pouvant tout te donner), est-ce que notre prière serait la même? Et pourtant c'est la réalité! ]
Mais en réalité, cette idée s'applique également à tous les actes de sainteté.

-> Lorsque nous nous préparons nos intentions avant de servir Hachem, nous construisons une demeure pour que puisse rester la bénédiction que nos actions/mitsvot attirent sur nous.
Il va sans dire que plus on consacre d'efforts et de temps à la préparation, plus cette maison sera grande et plus on sera capable d'absorber de la sainteté.
Le rabbi de Berditchev enseigne qu'il existe un type de préparation qui contribue à la construction de cette "maison" plus que tout autre, et c'est le désir ardent (joie, fierté, impatience, ...) avec lequel nous accomplissons la mitsva.

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+ En résumé :

-> Selon le rabbi de Berditchev, lorsque nous servons Hachem après nous être préparés en atteignant la concentration appropriée et le désir de proximité avec Lui, les mitsvot que nous accomplissons auront une impression durable sur nos vies et rempliront notre existence entière de sainteté et de bénédiction.
[à défaut de cela, l'impact ne sera qu'éphémère. En ce sens, avoir la kavana et du désir pour les mitsvot/prier n'est pas une chose accessoire réservée à une minorité de juifs, mais c'est vitale pour notre évolution spirituelle! ]

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-> "Mon âme a soif de Toi, mon âme languit pour Toi" (Téhilim 63,2)

-> "Ce qui est le plus souhaitable dans la avodat Hachem est le désir du cœur et l'aspiration de l'âme"
[Ram'hal - Messilat Yécharim - chap.7

"L'essentiel est que le désir d'une personne de se rapprocher d'Hachem reste constamment puissant ...
La règle est la suivante : l'essentiel, c'est le désir et l'aspiration ; il faut désirer Hachem, et à partir de ce désir, prier, apprendre la Torah et accomplir les mitsvot".
[rabbi Na'hman de Breslev - Si'hot haRan 51]

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-> Avant tout, il est nécessaire de se concentrer avant d'accomplir une mitsva ou de faire une bénédiction, et certainement avant de prononcer le saint Nom d'Hachem, car s'il agit soudainement, sa mitsva est entachée à cause de son manque de concentration ; elle est considérée comme un corps sans âme.
[rabbi Eliézer Papo - Pélé Yoets - Hachana]

-> Le Ram'hal (Messilat Yécharim - chap.17) écrit :
Parmi les pratiques qui permettent à une personne d'atteindre la pureté, il y a la préparation aux sujets du service divin et des mitsvot.
En d'autres termes, il ne faut pas se lancer dans l'accomplissement d'une mitsva soudainement, lorsque son esprit est dans un état instable et qu'il n'est pas en mesure de contempler ce qu'il fait.
Au contraire, on doit se préparer et préparer son cœur avec réflexion jusqu'à ce qu'on puisse entrer dans une contemplation appropriée de ce qu'on est sur le point de faire et devant Qui on est sur le point de le faire.

Tout juif = un influenceur des sphères célestes

+ Tout juif = un influenceur des sphères célestes :

-> "Il [Yaakov] eut un rêve que voici : une échelle était fixée sur la terre, son sommet atteignit le ciel" (Vayétsé 28,12)

-> Le rabbi de Berditchev (Kédouchat Lévi - Vayétsé) dit que chaque juif est l'échelle la plus sainte du monde.
"fixée sur la terre" (moutsav artsa) = il semble que nous [les juifs] soyons "fixés sur la terre" ; nous marchons sur la terre ici-bas, nous occupant de nos obligations spirituelles dans ce monde physique, mais cependant "rocho maguia chamayma" (son sommet [litt. sa tête] atteignit le ciel) = nous ne pouvons pas commencer à imaginer l'effet que notre service a dans les sphères célestes là-haut.
Bien qu'il semble que nos actions n'affectent que notre situation terrestre, il n'en est pas ainsi ; nos actions atteignent les sphères célestes.

En fait, notre service revêt une telle importance que [dans la suite de ce même verset indique : ] "les anges montaient et descendaient le long de cette échelle" (mala'him Elokim olim véyor'dhim bo) = les anges eux-mêmes s'élèvent, ou à D. ne plaise, descendent en fonction des actions que nous entreprenons.

=> Savez-vous à quel point chaque juif est important?
Les saints anges d'en haut dépendent tous de moi et de vous! Une petite pensée pure et nous élevons des mondes et des forces qui ne peuvent être saisis ou imaginés. Un mot de Torah, et nous avons attiré la bénédiction sur toute la création. Une mitsva accomplie dans la joie, et les mondes spirituels sont plongés dans la lumière brillante de l'euphorie. C'est vraiment une chose incroyable à considérer.

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-> Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm 1,3) écrit : C'est sous cette forme, pour ainsi dire, que D. a créé l'homme, lui donnant l'autorité sur des milliers et des milliers de pouvoirs et d'innombrables mondes, les plaçant entre ses mains.
Car il doit les diriger, selon les détails de ses actions, de ses paroles, de ses pensées et de toute sa manière d'être, que ce soit pour le bien, ou si D. le veut, pour le contraire.
Par ses bonnes actions, ses bonnes paroles et ses bonnes pensées, il soutient et renforce de nombreuses puissances et mondes célestes, leur ajoutant sainteté et lumière ... mais par ses mauvaises actions, paroles et pensées, il détruit de nombreuses puissances et mondes célestes, que le Miséricordieux ait pitié...".

-> Un Shabbath, rabbi Mendel de Kotzk a demandé à ses élèves : "Pour quelle raison sommes-nous sur terre?"
Ses élèves ont réfléchi un moment, puis ont répondu : "C'est simple! Nous sommes ici pour élever la terre en utilisant ce monde matériel dans un but spirituel, de sainteté."
Le saint rabbi de Kotzk a fermé ses yeux et il a bougé sa tête en signe de négation.
D'une voix forte, il a dit : "Est-ce que cela est tout pourquoi nous sommes ici : uniquement pour élever la terre?
Nous sommes ici pour élever le Ciel!"

b'h, suite de cela : notre but dans le monde : https://todahm.com/2021/11/07/notre-but-dans-ce-monde

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=> Bien que cela ne soit pas facilement visible, nous devons être extrêmement encouragés par le fait que nos actions affectent la création tout entière ; même les anges célestes dépendent des choix que nous faisons.

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+ Les synagogues au Ciel :

-> En raison de la grande aura de sainteté qui repose sur une synagogue, elle doit être traitée avec la révérence appropriée en s'abstenant de toute plaisanterie inutile à l'intérieur.
Nos Sages écrivent longuement sur ce point, et le Zohar (Raya Méhémna Béchala'h II) ajoute que chaque synagogue ici-bas sur terre est reliée avec un lieu de sainteté correspondant, ou une "synagogue", là-Haut au Ciel.
Les synagogues de la terre tirent leur sainteté des lieux de sainteté du Ciel.

[ainsi une synagogue peut sembler être une simple pièce (plus ou moins bien décoré) ne nécessitant pas de se comporter avec une crainte particulière, mais en réalité cet endroit est en parallèle avec un même lieu au Ciel (où ce que nous faisons s'y reproduit!). D'une certaine façon en y manquant de respect, c'est comme si nous le faisions dans les plus hautes sphères spirituelles au Ciel, au plus proche du Trône d'Hachem.
C'est cela la réalité, le juif le plus simple peut sembler sur terre, mais en réalité il est dans les mondes les plus élevés, face à face avec Hachem! ]

-> Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Ma'hssof haLavan - Vayétsé) écrit qu'une indication à ce sujet peut être trouvée dans le verset du rêve de Yaakov : "Il rêva et vit une échelle dressée sur la terre et dont le sommet atteignait le ciel. Les anges de D. montaient et descendaient sur elle, et Hachem se tenait au-dessus d'elle" (Vayétsé 28,12-13).
Lorsque Yaakov se réveilla de son rêve, il réalisa que l'endroit où il avait dormi était le "Beit Elokim" (la Maison de D.).

Yaakov était en train de prévoir les synagogues que ses descendants construiraient.
Au-dessus de chaque synagogue sur terre, il a vu en parallèle un lieu de sainteté correspondant dans le Ciel.
L'échelle du rêve représente le lien entre les deux.
L'échelle se trouvait sur la terre, représentant la structure de la synagogue, qui est physique. Cependant, elle s'étendait jusqu'aux plus hauts sommets du Ciel, représentant le pouvoir des synagogues et des prières qui y sont prononcées d'atteindre les plus hauts sommets du Ciel.

Nous pouvons le voir dans la guématria du mot סלם (soulam - l'échelle), qui est le double de la gematria de היכל (hékhal - le sanctuaire). Cela représente les 2 sanctuaires qui sont parfaitement alignés l'un sur l'autre : l'un au Ciel et l'autre sur la terre.
Les anges montaient et descendaient sur cette échelle pour porter les prières des juifs jusqu'à notre Père céleste. Hachem se tenait au-dessus de l'échelle pour accepter nos prières avec bienveillance.

Hachem a choisi le peuple juif en raison de l'étincelle de spiritualité qui réside dans chaque âme juive.
Chaque juif a l'obligation d'augmenter la force de cette étincelle et de la nourrir par des mitsvot et de bonnes actions.
Cette étincelle intérieure, qui provient d'Avraham, est présente chez tous les juifs, même ceux qui s'éloignent du judaïsme. Hachem la protège pour qu'elle ne s'éteigne jamais ; c'est la signification du nom : "Maguen Avraham" (le bouclier d'Avraham).
[Sfat Emet - Lé'h Lé'ha 5635]

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-> Le 3e des 10 Commandements stipule : "Tu ne prendras pas le Nom d'Hachem, ton D., en vain".
Le nom d'Hachem est ancré dans l'âme de chaque juif et il est de notre devoir de l'éveiller plutôt que de gaspiller notre potentiel de grandeur spirituelle.
[Sfat Emet - Shavouot 5636]

Lorsqu'une personne est honorée, qu'on lui témoigne de l'estime ou qu'elle est servie par d'autres, elle doit se retirer complètement de l'image.
Elle doit se rendre compte que les gens l'honorent parce qu'ils pensent qu'il s'agit d'une mitsva et qu'il n'est rien de plus qu'un loulav ou un etrog, un objet que d'autres utilisent pour accomplir une mitsva.
[rabbi Tsvi Elimélé'h de Dinov - Agra déPirka]

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-> Si l'on vous témoigne des honneurs, n'en tirez pas de satisfaction. Au contraire, dirigez-les vers Hachem, comme il est écrit : "Rendez gloire à D., votre Seigneur" (Yirmiyahou 13,16) .
[rabbi Tsvi de Nadvorna - Alfa Beta déRabbi Tsvi]

-> Lorsqu'une personne est honorée par une autre, elle doit se rendre compte que la personne qui l'honore se considère comme inférieure à elle. Or, si cette personne est vraiment inférieure à lui, pourquoi devrait-on s'enorgueillir de l'honneur qu'elle lui fait?
[rabbi Pin'has de Koritz - Midrach Pin'has]

Lorsqu'une personne a une véritable confiance en Hachem, l'Aattribut de Rigueur ne pourra pas lui nuire, même si plusieurs décrets sévères étaient émis à son encontre.
[Baal Chem Tov - Kéter Chem Tov]

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-> Lorsqu'une personne est destinée à recevoir un bien véritable, elle est d'abord confrontée à une situation douloureuse, à un test ou à une souffrance.
S'il les accepte avec amour et résiste à l'épreuve, il sera digne de recevoir le bien qui lui est destiné.
Parfois, Hachem est généreux avec une personne, et au lieu de la soumettre à une épreuve ou à une souffrance, il l'échange contre la honte à subir à travers les insultes d'un autre.
S'il supporte ces insultes sans réagir, en réalisant que tout vient de D., il sera jugé digne de recevoir cette bonté.
[Yéchouat Israël - Sidour]