Lorsque les hommes accomplissent les commandements et les bonnes actions, leur mérite élève et nourrit la Présence divine (Hachem en ce monde).
Cela s'apparente à une femme qui se pare pour son mari. De même, la Présence divine se pare grâce aux bonnes actions des hommes afin de s'unir avec l'attribut de 'hessed (bonté). [Zohar - Noa'h 61a]
[Arizal - Ets 'Haïm - chaar 34, chap.2]
Catégorie : y- Divers
Désirer la terre d’Israël
+ Désirer la terre d'Israël :
"L'aspiration sainte à l'amour de Sion, au souvenir du pays [d'Israël] auquel sont liées toutes les bonnes choses de la vie, lorsqu'elle s'intensifie dans une âme [juive], même une seule, agit comme une source débordante pour l'ensemble du klal (peuple juif), les âmes innombrables qui lui sont liées."
[rav Avraham Kook - Orot - Erets Israël - chap.6]
-> Le rav Kook dévoile ici un secret très profond de la Délivrance. Le réveil de la nostalgie pour Sion n'influence pas seulement la vie de la personne qui aspire à la terre qu'elle chérit, il influence également son environnement et le peuple juif dans son ensemble.
La nostalgie d'une personne pour Sion réveille la nostalgie d'autres juifs. Comme chaque âme juive est liée à chacune des autres âmes du peuple juif, l'aspiration d'une seule à la Délivrance exerce une influence positive sur toutes.
Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm - 1ere partie) explique que tout ce qui existe dans notre "monde d'en bas", sur terre, a son équivalent spirituel dans les "mondes supérieurs".
Un mouvement dans le monde d'en bas provoque un mouvement parallèle dans les mondes d'en Haut.
Les mondes supérieurs réagissent en envoyant leur influence céleste vers la création d'en bas.
Toute âme juive sur la terre a son équivalent sublime dans le monde céleste supérieur. Comme l'âme céleste supérieure d'une personne est unie à toutes les âmes du peuple juif, ses actions sur terre influencent l'ensemble du peuple (klal).
Lorsqu'un juif fait une mitsva, l'ensemble du peuple s'en trouve amélioré. De même, une faute sur terre dégrade l'ensemble de la nation.
C'est pourquoi, la nostalgie d'une âme juive pour la terre d'Israël déclenche une réaction en chaîne dans toute la nation. Un invisible bombardement de nostalgie est déclenché dans l'âme collective du peuple juif où se trouvent rassemblées toutes les âmes, sans séparation, en une unité spirituelle.
Du fait de l'unité intérieure du peuple juif, la nostalgie d'une seule personne pour la terre d'Israël affecte tous les juifs. Tous les juifs ne vont pas se précipiter en Israël, mais la réaction en chaîne suscitée par la nostalgie pour Israël pave la voie de la Délivrance.
[rav Tzvi Fishman]
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-> Jérusalem ne pourra être reconstruite que lorsque les Bné Israël y aspireront au point d'embrasser ses pierres et sa poussière, comme le dit le verset : "Tu te lèveras, Tu prendras Sion en pitié, car il est temps de lui faire grâce : l'heure est venue. Car Tes serviteurs affectionnent ses pierres et ils chérissent jusqu'à sa poussière" (Téhilim 102,14-15).
[Kouzari 5,27]
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-> Si un juif n'aspire pas activement à Israël, c'est que quelque chose ne va pas dans sa vie spirituelle. S'il a conscience d'être Juif et en est fier, le fait qu'il soit satisfait de la galout (l'exil) indique qu'il est toujours détaché de l'idéal juif. Car les expressions les plus authentiques du judaïsme et de l'identité juive sont une dévotion pour Hachem, la Torah, le peuple juif et la terre d'Israël. Aucune de ces dimensions ne peut être complète sans les autres. [ le Yaavetz - Sidour Beit Yaakov - Introduction]
[rav Tzvi Fishman]
Une prière pleine d’émotions pour Hachem
+ Une prière pleine d'émotions :
-> En général, la possibilité pour les forces Accusatrices d'entraver une prière ne s'applique qu'aux personnes ordinaires qui prient d'une manière routinière.
En revanche, si une personne prie avec une réelle émotion et ouvre son cœur à Hachem, elle n'a jamais à craindre ces forces [nuisibles].
Le Beit Avraham (parachat Vayigach) le constate en ces mots : "Et aucun homme ne se tenait là lorsque Yossef se révéla à ses frères" (Vayigach 45,1).
Il y voit une allusion au fait que, lorsqu’un juif ouvre son cœur à Hachem, il est comme un fils de roi parlant à son père en privé. Personne, pas même un ministre de haut rang, n’est autorisé à être présent à un tel moment.
De même, lorsqu’un juif adresse une requête personnelle à Hachem, aucune autre force n'est autorisée à intervenir dans la conversation.
[d'une certaine façon, plus nous prions d'une façon qui témoigne que nous nous exprimons à notre papa Hachem (ex: plein de joie, de sentiments, notre coeur vibrant, pleurant, ...), qu'Il nous aime à la folie, peut tout, qu'Il est très proche de nous, ... alors plus nous permettons à Hachem de se comporter avec nous en tant que Père aimant, nous déversant des bontés sur nous. ]
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+ Une prière chaleureuse :
-> La guémara (Béra'hot 34b) rapporte que Rabbi 'Hanina ben Dossa a dit : "Si mes prières sont fluides dans ma bouche (im chégoura téfilati béfi), je sais qu’elles ont été exaucées."
Le séfer Avné Zikaron cite le 'Hozé de Lublin qui explique que le mot "chégoura" (שְׁגוּרָה) peut signifier allumer un feu (comme dans "chagra tanoura", allumer un four).
Cela indique que la prière doit être chaleureuse pour être acceptée par Hachem.
[si tu mets le feu en toi lors de ta prière, alors elles sera exaucée!]
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+ La prière avec un cœur brisé :
-> Les tsadikim disent que la prière la plus efficace est celle récitée avec un cœur brisé. Même si une personne est très troublée et ne parvient pas à libérer son esprit pour avoir une grande kavana, prier avec un cœur brisé est considéré comme une preuve de concentration et de dévotion adéquates.
-> Le séfer Yocher Divré Emet (ot 42) écrit : "En vérité, la kavana principale consiste à prier avec un cœur brisé, en s'auto-annulant (son égo) et en se dévouant à Hachem."
Il relate un machal du Maguid de Mézéritch :
"Chaque serrure possède une clé qui l’ouvre. La clé est conçue pour s’adapter à la serrure et celle-ci ne s’ouvre que si la bonne clé est insérée. Cependant, certains voleurs ouvrent une serrure sans clé. Ils la brisent tout simplement.
De même, il existe une clé pour ouvrir toutes les portes du Ciel, mais le moyen le plus simple d’y entrer est de briser la serrure. Cela consiste à briser son cœur et à s'annuler devant Hachem. Ainsi, le verrou qui nous sépare de Hachem est brisé et nos prières peuvent s’élever directement vers Lui."
Il conclut :
"Dans ma jeunesse, j’ai appris quelques kavanot, mais je ne les utilise pas du tout, car la kavana principale est d’avoir le cœur brisé ... J’ai donc choisi de me concentrer sur une seule kavana : me connecter à Hachem autant que possible ...
Si je peux me concentrer un instant sur une kavana simple, comme un Nom d'Hachem, je le fais, mais je ne me distrait pas de la kavana principale [briser, retirer son égo, pour mieux laisser de la place pour accueillir et se lier avec Hachem]."
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+ Essayer d'avoir autant de kavana que nous le pouvons :
-> Le Pélé Yoets (séfer Beit Téfila) écrit :
"Il est vrai que nos fautes nous empêchent de recevoir Sa bonté.
Le grand ennemi, le yétser ara, ainsi que le manque de pureté et l’abondance d’impuretés auxquels nous sommes confrontés dans les terres des non juifs, et la dureté de l’exil de nos corps et de nos esprits, nous affectent à un point tel que nous ne pouvons presque pas être blâmés. Nous sommes incapables de nous concentrer pour servir notre Créateur comme il se doit.
Cependant, nous devons nous renforcer chaque jour autant que possible pour nous concentrer au maximum sur nos prières et nos bénédictions, afin d'avoir la kavana sur au moins la moitié, une partie, voire un seul mot.
Chaque mot, et même chaque lettre, représente une somme considérable. L'une des bontés ('hassadim) d'Hachem, révélée par nos maîtres (Emek Hamélé'h - chaar 17,11), est que si l'on se concentre aujourd'hui sur une bénédiction et demain sur une autre, tout cela s'additionne jusqu'à devenir une prière complète, qui s'élève alors et est acceptée comme une couronne pour le Roi des rois.
[...]
Chaque fois que l'on laisse son cœur se vider et que l'on ne se concentre pas sur sa prière avec crainte, amour et joie, son cœur est honteux.
C'est comme si l'entrée du palais du roi lui était refusée. C'est comme si les gardes à l'extérieur du palais l'attrapaient et le frappaient de coups violents, puis l'enchaînaient et le repoussaient au plus profond de son cœur, qui s'écrie : "Sauvez-moi, mon maître le Roi!"
Lorsque cela se produit, il faut se donner les moyens de se concentrer. Il faut se considérer comme un pauvre debout devant le puissant Roi.
On devrait s'approcher de Lui avec honte et Lui parler humblement, en s'auto-annulant, implorant Sa miséricorde. Car l'auto-annulation (de son égo) est la principale manière de prier et est plus efficace que toutes les kavanot et les yi'houdim.
Cela nous a été révélé par nos maîtres et énoncé par le roi David : "Hachem ne méprise pas un cœur brisé et écrasé" (Téhilim 51,19)."
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Le Pélé Yoets ajoute le machal d'un roi puissant et sage, expert dans tous les domaines de la sagesse, y compris la préparation des mets les plus raffinés.
Un jour, ses ministres et conseillers lui présentèrent chacun leurs meilleurs plats. Chacun apporta un mets délicieux qu'il avait spécialement préparé pour le roi. Parmi eux se trouvait un homme pauvre qui souhaitait également honorer le roi avec le mets le plus délicieux ; cependant, il n'avait pas les moyens de se payer un mets raffiné.
Désireux d'offrir au roi le meilleur mets possible, il eut une idée.
Il acheta du blé et le moula très finement. Il le lava soigneusement et le plaça dans une assiette propre. Il l'apporta au roi et lui dit en larmes : "Votre Majesté, je voulais vous offrir la meilleure nourriture du monde, mais je n'en ai tout simplement pas les moyens. J'ai fait de mon mieux et je vous ai apporté la meilleure chose possible. Veuillez accepter cette farine pure que j'ai préparée pour vous et utilisez-la pour préparer des mets divins. Et lorsque vous la mangerez, considérez-la comme si je l'avais préparée pour vous."
Voyant les intentions pures de cet homme et tout ce qu'il pouvait faire pour lui, le roi fut rempli d'amour pour lui. Il prit la farine et en fit un mets délicieux, comme si le pauvre homme lui avait donné cette nourriture. Il le récompensa donc généreusement.
De même, si nous faisons de notre mieux pour offrir à Hachem les meilleures prières, Il transformera ces paroles en prières les plus saintes, et Il considérera comme si c'était nous qui les avions prononcées.
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-> Si l’on ne sait pas du tout comment avoir la kavana, il faut au moins prononcer les mots clairement, en énonçant chaque lettre, et garder à l’esprit qu’on fait de son mieux pour servir Hachem par la prière.
Le Pélé Yoets écrit qu’une telle personne devrait dire :
"De même que Toi, Hachem, tu es extrêmement élevé, je suis extrêmement bas. Mais Tu me permets de m’approcher de Toi et de T’offrir mon présent. Je désire sincèrement que Tu acceptes mon humble présent. Si je savais comment avoir la kavana, je consacrerais toute mon énergie à avoir les pensées appropriées en Te priant, mais je n’en suis tout simplement pas capable.
C’est pourquoi je présenterai mon présent tel qu’il est et je Te supplie de l’accepter, de lui donner la forme appropriée et de le considérer comme si j’avais une kavana appropriée."
Lorsque Hachem entend cela et constate que l'individu fait réellement de son mieux et s'annule à Lui, Il accepte la prière et la considère comme parfaite.
C'est ce que disent nos Sages (guémara Ména'hot 13a) : "Celui qui fait beaucoup comme celui qui en fait peu", car il ne sait pas faire beaucoup, est accepté par Hachem, à condition que ses intentions soient léchem chamayim.
-> Le Pélé Yoets rapporte ensuite le récit d'un homme qui souffrait de ne pas savoir prier. Le jour de Kippour, il récita les lettres de l'alef beit à plusieurs reprises, puis il implora Hachem de les remettre dans le bon ordre. Il fut révélé par le Ciel à un tsadik que cette prière avait plus de valeur que toutes les autres prières récitées ce jour-là.
Ben Zoma dit : "Quel est le sage? C’est celui qui apprend de toute personne" (ézéou 'hakham, alomed mikol adam - Pirké Avot 4,1)
-> Le Baal Chem Tov explique : "de toute personne" (mikol adam) = cela inclut toute personne juive de peu de valeur apparente subjective, car même en elle réside une étincelle digne d'exemple.
En chaque juif réside une étincelle sainte. Chaque juif doit réparer la part du machia'h qui lui appartient.
[Hachem s'est révélé à Moché dans un buisson, lui annonçant la délivrance à venir]. Une flamme ardente jaillit d'un simple buisson, d'un simple juif.
"Sache ce qui est au-dessus de toi"
On peut l'interpréter comme suit : "Sachez que tout ce qui se passe en-Haut (au Ciel) vient de toi".
[Baal Chem Tov - Tsava'at Harivach 142]
-> "Hachem est ton ombre" (Téhilim 121,5).
Le Baal Chem Tov explique : de même que l'ombre de l'homme reproduit chacun de ses mouvements, de même Hachem se rapporte à l'homme en fonction de ses actions.
Les royaumes suprêmes sont affectés, pour ainsi dire, par tout juif. L'action de l'homme en bas entraîne donc une réaction correspondante en-Haut.
-> Il est écrit : "donnons de la force à D." (ténou oz l'Elokim - Téhilim 68,35).
Hachem attend et est dépendant (si l'on peut dire) nos actes d'être humain juif pour en résulter une force de pouvoir agir.
Ainsi, à chacune de nos actions nous avons un impact au Ciel, qui donnera ou pas de la force à impacter positivement notre monde ici-bas.
Un juif a donc la force d'impacter tous les mondes Supérieurs (en bien ou mal), et par ricochet cela impactera notre monde.
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-> Si Hachem vous révélait votre vrai visage (ex: la grandeur et l'impact spirituel énorme dans le monde de tout juif, à quel point Il nous aime et nous sommes importants à Ses yeux), vous ne pourriez pas exister un seul instant.
[rabbi Ména'hem Mendel de Kotzk]
[le libre arbitre dans ce monde, permet à notre yétser ara de nous faire croire que nous sommes un être simple, ayant peu d'importance et d'impact aux yeux d'Hachem. Ainsi, on ne va pas vivre sa vie en s'y investissant au max de nos capacités, préférant se laisser un peu aller. ]
Rav Youdai dit que les bénédictions [que chaque juif peut faire] sont si puissantes qu'elles augmentent la force de la Pamalya Shel Maala (armée céleste).
[Zohar 'hadach - midrach Ruth ]
La kavana dans les bénédictions
Lorsqu'une personne prend soin de réciter les bénédictions avec concentration (kavana), les mots de ses bénédictions s'élèvent et traversent les cieux jusqu'à atteindre le Trône de gloire d'Hachem, et Hachem, pour ainsi dire, se réjouit d'elles.
En récompense, Il ouvre Sa main et accorde beaucoup de bienfaits au monde.
[séfer Séder Hayom ]
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-> Le Zohar affirme que si l'on récite le Birkat Hamazon avec kavana, nos bénédictions nous accompagnent après notre mort et annoncent devant nous que nous avons béni Hachem avec kavana (de notre vivant).
Si une personne mange avec gloutonnerie, ou sans la motivation appropriée, et se repent immédiatement, son repas est élevé vers la sainteté comme les offrandes de pain mangées par les Cohanim.
[rav Avraham Kook - Orot haTéchouva 14,8-10 & 14,5 ]
Hachem aime toujours chaque juif
L'amour de Hachem pour un juif ne dépend de rien. Il ne s'appuie sur aucune raison particulière autre que le fait qu'il était un enfant de Hachem.
Cela procure un espoir immuable à notre génération. Aucun juif ne devrait jamais penser avoir fauté et s'être conduit de manière telle à ne plus mériter l'amour de Hachem.
Personne ne devrait jamais penser que Hachem ne l'aimerait que s'il étudie et prie bien, ou s'il s'implique dans des maassim tovim.
L'amour de Hachem pour chaque juif est indépendant de tout facteur extérieur. Il n'existe donc rien qu'un juif puisse faire lui faisant perdre son éligibilité à l'amour infini d'Hachem (toute pensée contraire est l'œuvre du yétser ara qui souhaite nous attrister, démoraliser).
[d'après le Maharal - Déré'h 'Haïm - Pirké Avot 5,19]
=> L'amour inhérent que Hachem a pour nous est sans précédent, sans raison particulière. Nous sommes Ses enfants, et c'est une raison suffisante. Un parent n'a pas besoin de motif pour aimer son enfant. Il ne l'aime pas parce qu'il est mignon ou serviable à la maison, mais simplement parce qu'il est son enfant.
C'est le genre d'amour que nous porte Hachem. Parce que nous sommes Ses enfants, Il nous aime.
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-> Comprendre pourquoi nous prenons la arava (à Hochana rabba)?
Nous utilisons la arava, qui n'a ni goût ni odeur, car elle représente la personne n'ayant pas de maassim tovim (bonnes actions) ou de Torah à son crédit.
Comme l'enseigne le Chem MiChmouel (sur Hochana Rabba), nous agitons la arava et la plaçons même au-dessus du Aron Kodech pour bien montrer à tous que l'amour de Hachem pour nous ne faiblit pas avec nos actes, car il est indépendant de notre conduite.
Nous montrons que Hachem ne nous aime pas parce que nous étudions la Torah ou accomplissons des maassim tovim. Au contraire, Il nous aime simplement parce que nous sommes Ses enfants.
En utilisant la arava, nous faisons connaître la valeur intrinsèque d'être un juif(ve), quels que soient nos actes ou nos attitudes.
[ainsi de même que quoiqu'on puisse faire nous restons un enfant d'Hachem, un juif, de même quoique nous ayons pu faire dans notre vie nous restons important et aimé aux yeux d'Hachem. ]
-> À Hochana Rabba, l'accent n'est pas mis sur l'étude de la Torah ni sur les bonnes actions (maassim tovim). Un étrog, un hadas ou un loulav ne sont pas requis. [qui symbolisent les juifs ayant des mérites particulier en étude de Torah, en bonne action, à la différence de l'arava, qui renvoie à une personne démunie de Torah et de bonnes actions. ]
Même si nous nous efforçons résolument d'atteindre ces objectifs, ce ne sont pas des éléments essentiels pour gagner l'amour de Hachem. Ce dont nous avons besoin, c'est d'apprécier la valeur intrinsèque d'être un enfant de Hachem. N
ous secouons la arava, comme pour dire au Maître du monde que nous savons qu'il suffit d'agiter la carte d'identité qui nous déclare juifs. Même si nous manquons de Torah et de maassim tovim, cela suffit pour nous permettre de bénéficier et de nous réjouir de l'amour inconditionnel de Hachem.
Même sans la Torah et les maassim tovim, nous sommes toujours éligibles à l'amour inconditionnel de Hachem. Tel est le pouvoir de Hochana Rabba. Tel est le message de la arava.
[rav Daniel Glatstein]
L’unicité de la nation juive
+ L'unicité de la nation juive :
-> Hachem dit aux Bné Israël : "C'est vous seuls que j'ai distingués entre toutes les familles de la terre" (rak ét'hem yada'ti mikol mochpé'hot aadama - Amos 3,2)
-> "Tu seras pour Moi un trésor parmi toutes les nations" (Yitro19,5).
-> Hachem dit à Israël : "Vous avez fait de Moi une entité unique dans le monde... Je ferai de vous une entité unique dans le monde", comme il est dit : "Qui est comme Ton peuple Israël, une nation unique sur la terre?" (II Shmouel 7,23)."
[guémara Béra'hot 6a ]
-> Hachem affirme que nous sommes uniques par rapport aux autres habitants du monde, mais cependant, si quelqu'un essayait de rechercher les qualités spéciales et le caractère unique des juifs dans les seuls signes extérieurs (corps humain identique), il est peu probable qu'il trouverait ce qu'il cherche. Au contraire, du point de vue de la nature humaine, les juifs et les autres nations sont identiques.
Le Ram'hal (dans son Déré'h Hachem 2,3 - chapitre traitant d'Israël et des nations écrit :
"L'un des aspects les plus profonds de la gestion divine [du monde] est la question d'Israël et des nations du monde. Du point de vue de la nature humaine, ils semblent vraiment identiques, mais en ce qui concerne les sujets de Torah, ils sont très différents et distincts, comme deux espèces complètement séparées."
-> Le Kouzari (maamar 'hamichi, 20 - hakdama révi'it) enseigne qu'il y a 5 niveaux dans la création : les minéraux/les objets inanimés, les végétaux, les animaux, les êtres humains et le peuple juif.
Le Kouzari précise : bien que physiquement un juif semble identique au restant de l'humanité, en réalité les juifs sont une catégorie totalement séparée, à part entière.
[l'âme des juifs vient de l'intériorité d'Hachem, à la différence des non juifs qui est extérieure. ]
-> Le rabbi de Loubavitch disait que la différence flagrante qu'il y a entre le niveau le plus bas de la création (les objets inanimés, les minéraux) et le niveau des humains, est toujours bien moindre que la différence qu'il y a entre les humains et le niveau le plus élevé de la création : les juifs.
=> Un juif est complétement différent dans son essence, à un niveau entièrement supérieur aux non-juifs. Cela doit nous responsabiliser à agir avec grandeur, à ne pas aborder la vie d'une façon identique, mais plutôt à exploiter au mieux les magnifiques capacités dont Hachem nous a gratifié par amour et confiance en nous.
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-> "Voici une nation qui habitera seule, et qui ne sera pas comptée parmi les nations" (Balak 23,9).
Le Netsiv de Volozhin (dans son Haémek Davar) explique ce verset ainsi : le peuple juif n'est pas une nation comme les autres. Lorsque les membres d'une autre nation partent en exil et se mêlent à leurs conquérants, ils gagnent l'amour et le respect de ces derniers dans une plus large mesure que s'ils étaient restés séparés d'eux.
Ce n'est pas le cas du peuple juif. Les juifs vivent en paix et dans l'honneur précisément lorsqu'ils restent séparés et refusent de se mêler aux nations. Lorsqu'ils essaient de se mêler aux autres nations, les non juifs ne reconnaissent pas leur valeur et finissent par les haïr et les persécuter.
Le Netsiv cite une preuve tirée du midrach (Chémot rabba 1,8) :
A la mort de Yossef, les Bné Israël ont violé la brit mila en disant : "Soyons comme les égyptiens." Et comme ils firent cela, Hachem transforma l'amour que les égyptiens avaient pour eux en haine, comme il est dit : "Il a transformé leurs cœurs pour qu'ils haïssent sa nation, pour qu'ils conspirent contre ses serviteurs" (Téhilim 105,25).
-> Le rav Méir Sim'ha HaCohen de Dvinsk aborde également ce phénomène, à savoir qu'Israël n'a pas de libre arbitre lorsqu'il s'agit de sa survie. [il y a une loi de préservation fixe, empêchant son assimilation totale, par un réveil de l'hostilité des nations à son égard. ]
Dans son ouvrage Messé'h 'Hokhma (Bé'houkotaï 26,44), il explique : Lorsque la Sagesse Suprême a décrété que le peuple d'Israël devait partir en exil, pour une période de temps spécifique que l' "Objectif Divin" jugeait nécessaire, Elle a pensé à des méthodes et des stratégies par lesquelles les juifs survivraient en tant que Nation unique et ne s'assimileraient pas aux nations.
C'est cette Providence divine qui a permis aux juifs, dès le moment où ils ont été bannis dans le désert des nations, de survivre si longtemps en exil. Personne au monde ne croyait que cela puisse arriver.
Toute personne intelligente qui sait ce que le peuple juif a enduré tout au long de l'histoire ne peut comprendre comment une minorité faible et sans défense a réussi à survivre face à des nations plus nombreuses et plus puissantes.
Parmi les raisons de la perpétuité historique d'Israël, le Messé'h 'Hokhma souligne le fait que la Providence divine permet toujours aux juifs de vivre paisiblement et tranquillement en exil pendant une période de 100 à 200 ans. Ensuite, lorsque les juifs commencent à penser qu'ils sont établis dans leur nouveau lieu comme s'il s'agissait de leur lieu de naissance, une situation qui est susceptible de leur faire oublier leur véritable rédemption (guéoula), qui est le salut de Dieu au moment prévu, la Providence divine fait en sorte que les non juifs haïssent les juifs, ce qui entraîne des pogroms, des expulsions et l'errance des juifs d'un endroit à l'autre.
C'est ainsi que les juifs ont erré d'un endroit à l'autre, comme le racontent les livres d'histoire, tout cela pour s'assurer que le juif ne se noie pas dans l'exil.
-> Sur la base de cela, le Messé'h 'Hokhma a prévu la Shoa (il est mort en 5686 [1926], treize ans avant la Seconde Guerre mondiale) et a mis en garde contre les tentatives d'assimilation à la société allemande :
"Le juif, en général, oubliera d'où il vient, se considérant comme un feuillage persistant dans son sol natal. Il abandonnera l'étude de sa religion pour apprendre des langues qui ne sont pas les siennes ... Il pensera que Berlin est Jérusalem ... Alors un vent impétueux viendra le déraciner de son tronc." (Messé'h 'Hokhma - Bé'houkotaï 26,44).