"Lorsque le serpent est tombé sur 'Hava, il l'a souillée de son impureté.
Les Bné Israël ont été purifiés de cette impureté lorsqu'ils se sont tenus au mont Sinaï.
Les non-juifs, qui ne se sont pas tenus au mont Sinaï, n'en ont jamais été purifiés".
[guémara Shabbath 146a]
Catégorie : y- Divers
Le Ohr ha'Haïm haKadoch (Emor 22,12) écrit qu'à un certain niveau, une faute obscurcit la lumière de notre âme, lui causant une terrible honte. Il existe également un niveau supérieur de l'âme, qui ne peut être affecté par la faute, mais qui, pour éviter ce dommage, doit quitter le corps du fauteur. Cela aussi est une honte pour l'âme, comparable à une personne qui invite le roi chez elle et le chasse ensuite.
<--->
-> Lorsque les juifs se sont tenus au mont Sinaï, la nation dans son ensemble a juré de respecter toutes les mitsvot de la Torah. (guémara Nédarim 8a : midrach Bamidbar rabba 9,47)
Au niveau individuel, le même vœu est fait par chaque personne avant sa naissance, lorsqu'elle doit jurer d'être un tsadik et non un racha. (guémara Nida 30b)
Bien que notre âme ait été présente au mont Sinaï et qu'elle y ait déjà fait ce vœu, elle le fait à nouveau, afin de nous encourager et de nous donner les moyens de remplir notre engagement. (Maharcha - Nédarim 8a)
<--->
-> Les mitsvot ont été écrites dans la forme grammaticale du temps futur, au lieu d'être écrites comme un commandement. Ceci pour nous enseigner qu'Hachem sait parfaitement qu'aucun juif ne fautera jamais, et que si un juif faute, ce n'est que par une mésaventure irréfléchie (Rama miPano - maamar 'Hikour Din IV, chap.9).
-> La capacité d'un juif à se rappeler qu'une défaillance momentanée ne représente pas son essence profonde et que c'est un vent de folie (roua'h shtout) qui l'a empêché de penser correctement, comme il est dit : "Un homme ne peut fauter que si un esprit de folie pénètre en lui" (guémara Sotah 3a). [je n'étais pas moins même]
La kavana dans la prière
+ La kavana dans la prière :
-> "de Le servir de tout ton cœur" (Ekev 11,3)
La guémara (Taanit 2a) explique que le service du cœur, c'est la prière. La concentration est donc essentielle.
-> Hachem désire le cœur.
[guémara Sanhédrin 106b ]
[en prière, on ne doit pas seulement faire bouger nos lèvres, on doit faire faire bouger notre cœur vers Hachem. ]
-> La prière de l'homme n'est écoutée que s'il "met son âme dans sa main", c'est-à-dire s'il prie avec kavana (concentration et ferveur).
[voir le texte guémara Taanit 8a ]
-> La personne qui prie doit orienter son cœur vers le ciel, comme il est écrit : "Guide leur cœur, que Ton oreille soit attentive" (Téhillim 10,17).
[guémara Béra'hot 31a ]
-> Lorsque tu pries devant Hachem, ne laisse pas ta prière devenir un devoir routinier. Elle doit être une demande de miséricorde et une supplication devant Hachem (Pirké Avot 2,13).
Si un homme prie comme une tâche routinière, sa prière n'est pas une supplication [et n'est pas acceptée favorablement].
[guémara Béra'hot 28b ]
-> Celui qui prie doit s'imaginer que la Présence Divine (Chékhina) est devant lui.
[guémara Sanhédrin 22a ]
-> Lorsque vous priez, soyez conscients de Celui devant Qui vous vous tenez.
[guémara Béra'hot 28b ]
-> Si quelqu'un ne se concentre pas bien sur sa prière, [il est considéré comme insolent et] il mérite d'être frappé à coups de marteau afin qu'il se concentre.
[guémara Béra'hot 34a ]
-> Pendant la prière, n'ayez pas un cœur double, une partie portant son attention à Hachem et l'autre partie portant son attention à d'autres choses.
[midrach Tan'houma - Ki Tavo 1 ]
-> Le Roch (Or'hot 'Haïm 36) écrit : "Concentre-toi sur tes prières parce que la prière est le service du cœur. Si ton fils te parlait en pensant à autre chose, cela ne te contrarierait-il pas? Alors à bien plus forte raison lorsque toi, qui viens d'une goutte repoussante, tu t'adresses au Roi du Monde! [...] A quoi bon demander pardon d'avoir dit si souvent 'Pardonne-nous' [dans l'Amida] sans penser à ce que nous disons".
<--->
-> Si un homme s'est bien concentré pendant sa prière, il peut être sûr qu'elle est entendue.
[midrach Dévarim rabba 2,1 ; Yérouchalmi Berakhot 5,5 ]
-> Deux hommes sont alités pour la même maladie, ou sont montés sur l'échafaud pour le même délit. Tous deux prient [d'être sauvés, pourtant la prière de l'un est exaucée et l'autre ne l'est pas.
Pourquoi cela?
Celui qui a fait une "prière entière" [c.-à-d. avec kavana] est exaucé et celui dont la prière était "incomplète" n'a pas été exaucé.
[guémara Roch Hachana 18a ]
<--->
-> La guémara (Béra'hot 32b) énonce quatre choses qui demandent un renforcement constant, l'une d'elles étant la prière.
Rachi commente : un homme doit toujours s'encourager de toutes ses forces pour y parvenir.
-> Dans la guémara (Shabbat 127a), la concentration dans la prière est comptée parmi les choses pour lesquelles un homme reçoit les fruits de la récompense dans ce monde tandis que le capital est gardé pour le monde futur.
-> A D. ne plaise de prendre cela à la légère, car si on le fait et qu'on ne s'efforce pas de se concentrer, c'est comme si l'on montre qu'on ne croit pas que la Chekhina est devant soi. Il faut donc se renforcer et faire des efforts, et au moins vouloir se concentrer autant que possible, et s'en désoler. Et celui qui fait l'effort de se purifier bénéficiera de l'aide divine.
La Torah orale est difficile à étudier car elle est comparée à l'obscurité, comme il est dit : "Le peuple qui marchait dans l'obscurité voit une grande lueur" (Yéchayahou 9,1).
Selon le midrach (Tan'houma 58 - ot guimel), il s'agit de ceux qui se consacrent à l'étude du Talmud et qui perçoivent une grande lumière car Hachem éclaire leurs yeux pour discerner entre l'interdit et le permis, entre l'impur et le pur"
"Fais-toi un maître" (Pirké Avot 1,6)
Pourquoi n'est-il pas écrit : "trouve-toi un maître" ?
Un 'hassid de Rabbi Shneur Zalman de Liadi a dit que par l'orgueil, on peut surmonter son envie de fauter.
A chaque fois que le yétser ara nous approche, on peut lui dire : "Est-ce que tu sais qui je suis? Je suis une personne importante, un élève d'un très grand Rabbi.
Comment veux-tu que je fasse cela?"
=> Dans cette michna, Yéhochoua ben Péra'hya conseille à chaque juif :
"Fais-toi un maître" = déclare-toi comme étant un être distingué, une personne importante, dont il ne sied pas d'agir de façon incorrecte (selon la Torah).
=> En ayant une vision élevée de nous-même, nous pouvons nous éviter de tomber dans les pièges que nous tend notre mauvais penchant.
<--------------->
Le yétser ara use facilement de notre manque de confiance, d'espérances futures : "cette faute, n'est pas si grave pour quelqu'un de mon niveau (je ne suis pas un tsadik!)", "pourquoi me dépêcher, j'ai le temps de profiter de la vie, je ne suis pas un rav pour vouloir faire cette mitsva maintenant", ...
=> Cher yétser ara : certes, je ne suis pas un rav, mais j'ai des rêves plein la tête, et par mes actes, je montre à D. que je veux tendre autant que possible vers ces êtres d'exception, modèles!
Pas de place pour la bassesse, je vise mon excellence b"h!
Source (b"h) : traduction personnelle issue d'un dvar Torah du rabbi Bogomilsky (Védibarta Bam)
"Quel miracle que D. nous ait ordonné d'être humble!
Imaginez que l'homme ait l'obligation d'être orgueilleux.
Je me serais cassé la tête sans trouver de quoi m'enorgueillir.Devoir être humble, c'est plus facile, car tu vois que tu as beaucoup de défauts.
Mais être orgueilleux?"[Rav Aharon Leib Steiman]
La joie dans les mitsvot
+ La joie dans les mitsvot :
-> "La joie qu'une personne doit avoir lorsqu'elle réalise une mitsva, et l'amour qu'elle doit ressentir vis-à-vis de D., qui lui a donné ces mitsvot, est un très grand avoda (service divin)"
[Rambam - Hilkhot Loulav - chap.8]
-> Rabbeinou Bachyé nous enseigne que la joie n'est pas uniquement la façon appropriée d'accomplir les mitsvot, c'est aussi une mitsva à part entière.
Ainsi, quelque soit la mitsva que nous réalisons, nous ne faisons pas, en réalité une, mais 2 mitsvot : la mitsva en elle-même, et en plus : la mitsva d'accomplir une mitsva dans la joie.
-> Le 'Hatam Sofer (Torat Moché - Pin'has) va plus loin en nous disant :
"Il est connu que la joie qu'une personne a, lorsqu'elle accomplit une mitsva, est plus importante que la mitsva elle-même.
De plus, la récompense qu'une personne aura, pour avoir eu une telle joie, est plus importante que la récompense pour avoir fait cette mitsva"
-> "La joie est une mitsva de la Torah qu'une personne est obligée d'accomplir pleinement, car c'est une part essentielle dans le service divin, et en vérité, elle (la joie) est plus importante que la mitsva elle-même"
[Rabbeinou Bachaye - Kad aKéma'h]
-> Rabbi Eleazar ben Moché Azikri a écrit dans son Séfer 'Harédim, que le niveau de connaissance et d'inspiration divine qu'a pu atteindre son maître, le Ari Zal, a été possible par le fait qu'il réalisait chaque mitsva avec une joie sans limite.
Dans ce livre, juste à la suite de cela, Rabbi Eleazar Azikri (se basant sur le verset Dévarim 28,47) a écrit :
"[la joie d'accomplir une mitsva est supérieure] à toutes les autres formes de plaisir du monde, et au bonheur d'acquérir tout l'or, les trésors inestimables, les pierres précieuses et les perles"
-> "La présence divine ne repose pas sur une personne que se soit par la tristesse, la paresse, ...mais plutôt par la joie d'une mitsva"
[guémara Shabbath 30b]
-> "Celui qui accomplit les mitsvot avec joie reçoit une récompense 1 000 fois supérieure à celui qui réalise les mitsvot avec le sentiment qu'elles sont un fardeau"
[le Or'hot Tsadikim - Chaar aSim'ha]
<---------------------------------->
-> "L'essentiel de l'accomplissement de toute la Torah est contenu dans un concept bref : L'homme doit réaliser les mitsvot avec joie."
[Rabbi Yonathan Eibschitz - Yaarot Dvach]
-> "Lorsque le cœur d'une personne déborde de joie dans sa confiance et sa foi en D., au plus au niveau de joie ... grâce à cette force et cette énergie, son âme va monter de plus en plus haut, [dépassant] tous les obstacles empêchant la réalisation des 613 mitsvot."
[le Tanya - chap.33]
-> Le Rabbi Aharon Roth (dans son Taharat haKodech) rapporte que selon le Baal Chem Tov la joie est un raccourci mis en place par D.
Ainsi, pour atteindre un objectif, une personne devrait normalement souffrir douloureusement et cela prendrait une longue période sur des années, pour y parvenir.
Ce même objectif pourrait être atteint beaucoup plus facilement et rapidement par le fait de servir D. dans la joie.
Le Rabbi de conclure : "La joie est un formidable raccourci qui permet à une personne d'atteindre beaucoup, avec peu d'efforts, dans un temps court".
-> "Les 613 mitsvot sont en réalité 613 façons de nous aider à nous lier à D.
La joie est un raccourci avantageux car il nous amène directement à atteindre cette proximité [avec D.]."
[le Zohar]
=> Par notre joie, nous témoignons de notre chance, de notre envie d'accomplir la volonté de notre Père Céleste, D., et nous permettons alors à chacun de nos actes de nous lier au maximum avec le Roi du monde.
D. je T'aime, comme le prouve ma fougue lorsque j'accomplis Ta volonté ...
<---------------------------------->
+ Bonus :
-> Le Chem miChmouel a fait un dvar Torah montrant le caractère fondamental d'être joyeux d'accomplir une mitsva.
On apprend dans la guémara (Moéd Katan 15b) qu'un "onèn" (une personne ayant perdu un parent proche), ne peut pas amener des korbanot (sacrifices) en son nom, au Temple.
En effet, la Torah utilise au sujet des korbanot le mot : chélamim (שלמים), qui est dérivé du mot : chalèm (שלם), qui signifie : entier ou complet, indiquant que le sacrifice ne peut être apporter que si la personne est dans un état de complétude, ce qui n'est pas le cas lorsqu'il a perdu un proche parent.
Pourquoi un onèn n'est pas considéré comme "complet/entier"?
Ce ne peut pas être en raison de la perte d'un proche parent, car sinon cela signifierait qu'il ne pourrait plus jamais amener de sacrifices.
Cependant la halakha est qu'il peut en amener une fois sa période de onèn terminée ...
On peut l'expliquer par le fait que le bon état d'une personne doit être celui de la joie, de l'allégresse et du bonheur, comme il est écrit dans les Téhilim (100,2) : "Servez D. avec joie, présentez-vous devant Lui avec des chants d’allégresse".
Lorsqu'une personne est onèn (elle a perdu un proche parent), que D. nous en préserve, elle est dans un état de mélancolie et de tristesse, et il lui manque la joie.
Il lui manque ainsi l'essence même d'une personne "complète" (שלם).
=> Seule une personne qui est pleinement dans la joie peut être caractérisée d'entière, de complète.
La joie nous préserve des difficultés
+ La joie nous préserve des difficultés :
-> Le "Saraf" de Magalintsa enseigne :
Le Créateur désire que les juifs soient dans la joie. Si l’homme manque de joie, que fait Hachem?
Il lui envoie des épreuves et des souffrances, et les lui enlève ensuite ; le mieux-être qui s’ensuit est alors une raison en soi de le réjouir.
C’est ce que le roi David exprime dans le Téhilim (32,7) :
- "ata sétèr li" (אַתָּה סֵתֶר לִי) = "Maître du monde, sois mon abri et protège-moi" ;
- de tout "mitsar" (מצר) = de toute adversité : "Tu n’as pas besoin de m’infliger des épreuves et des souffrances et de me les enlever ensuite pour que je sois dans la joie"
- car "roné falét téssovévéni" (תסובבני פלט רני) = car "je réside constamment dans la joie".
Iyov a connu d'atroces souffrances.
Selon le midrach (Yalkout Chimoni – rémez 908), si Iyov ne s’était pas plaint des malheurs qui lui sont arrivés, et s’il avait à la place pris conscience qu’ils lui étaient nécessaires et pour son bien, alors nous aurions ajoutés son nom au début de la amida : "D. d’Avraham, D. de Yits’hak, D. de Yaakov et D. de Iyov".
=> De là, on peut se rendre compte de la grandeur d’accepter tout ce qui nous arrive (volonté de D.) avec amour.
Une fois, je [Eliyahou HaNavi] passais d'un endroit à l'autre, quand quelqu'un m'a trouvé ... et il m'a dit : "Ô maître, il y a deux choses dans le monde que j'aime complètement, de tout mon cœur, c'est : la Torah et Israël (les juifs). Mais je ne sais pas laquelle vient en premier."
Je lui ai dit : "Mon fils, les gens ont l'habitude de dire que la Torah vient en premier ... Mais moi, je dis que c'est Israël (les juifs) qui vient en premier.
[ Eliyahou rabba 14 ]
<--->
-> Nous pouvons en apporter la preuve dans la bénédiction que nous récitons avant d'étudier la Torah.
Nous disons d'abord : "Qui nous a choisis parmi toutes les nations" (acher ba'har banou mikol aamim), et ensuite seulement : "Et nous a donné Sa Torah" (vénatan lanou ét haTorah).
Ainsi, la distinction et l'unicité du peuple juif n'est pas le fruit d'une acceptation de la Torah, mais les qualités très élevés de chaque juif précède la Torah.