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L’orgueil est non seulement le pire de tous les mauvais traits de caractère, mais aussi la racine de tous.
[Or'hot Tsadikim - chaar 1]

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-> Être humble ne signifie pas que l'on pense que l'on ne vaut rien et que l'on n'a pas de talents ou la capacité d'atteindre la grandeur.
Une telle pensée est décrite par le 'Hovot haLévavot (chaar anava - chap.2) comme de la folie.
La véritable humilité signifie que la personne connaît exactement toutes ses forces et tous ses points forts, sans pour autant prétendre avoir atteint sa grandeur par elle-même, mais plutôt en attribuant tout cela à Hachem, qui lui a donné ces qualités afin d'accomplir son propre but dans la vie.
Plus on est conscient que "Hachem Elokénou", plus on devient humble.

-> Le Dayan Abramsky fut un jour convoqué pour témoigner devant un tribunal non juif. Alors qu'il se levait, le juge lui demanda : "Est-il vrai que vous êtes la plus grande et la plus respectée autorité en matière de droit juif (halakha) dans toute l'Europe?
"Oui, Votre Honneur", répond le Dayan.
Le juge lui lance un regard surpris. "Les juifs ne sont-ils pas censés être des gens humbles et ne pas se vanter?"
Le Dayan Abramsky a souri et a répondu sur-le-champ : "En effet, Votre Honneur. Cependant, je suis sous serment et je dois dire la vérité".
En fait, il était connu pour son extrême humilité, ce qui ne contredit pas la conscience qu'il avait de ses talents.

-> On demanda un jour au 'Hazon Ich s'il était convenable pour un homme de sa stature d'accorder autant d'honneur aux gens les plus simples qui venaient lui rendre visite.
Il répondit : "Je sais que je fais partie des Guédolim, mais je sais aussi que si ces personnes avaient les mêmes forces et les mêmes capacités que celles qu'Hachem m'a données, elles deviendraient elles aussi de grands Guédolim".

[ Hachem a donné à chacun ce dont il a besoin pour son travail dans la vie. Chaque personne est jugée en fonction de la manière dont elle a utilisé les dons qui lui ont été accordés au mieux de ses capacités au service d'Hachem. ]

-> Le 'Hovot haLévavot (chaar anava - chap.10) écrit qu'il n'a jamais rencontré quelqu'un qu'il jugeait inférieur à lui, car il s'est toujours dit qu'à son niveau, avec ses talents et ses circonstances particulières, il est très possible qu'il aurait accomplit la volonté d'Hachem mieux que lui avec ses capacités "meilleures".

L’impact de l’humilité sur nos prières

+ L'impact de l'humilité sur nos prières :

-> "Plus que le maître de maison ne fait pour l'indigent, l'indigent fait pour le maître de maison" (midrach Vayikra rabba 34:8).
Lorsqu'une personne prie, elle doit se considérer comme appauvrie, comme si elle n'était rien, ainsi qu'il est dit : "Une prière pour le pauvre" (téfila léani ki yaatof - Téhilim 102,1).
[cette phrase peut être comprise comme signifiant : "La prière est quelque chose que l'on doit aborder comme si l'on était un pauvre" (en mérite, que l'on dépend pour tout à 100% d'Hachem, sans aucun plan B) ]

Lorsqu'une personne se considère comme importante (par son orgueil), une accusation est portée contre elle d'en haut.
De plus, les seules klipot (forces d'impureté/du mal) qu'une telle personne est capable de couper de leur source de force vitale, sont ceux qui correspondent à sa stature actuelle, mais pas celles qui sont soit plus élevées que son niveau, soit plus bas, puisqu'elle n'a aucun lien avec eux.
Mais lorsqu'une personne est humble, se considérant comme un pauvre, alors elle est capable de couper [toutes les klipot] même celles qui existent aux niveaux inférieurs.
[en se sentant "néant" (face à la grandeur infinie d'Hachem), nous réduisons à néant les anges Accusateurs qui pourraient empêcher nos prières d'être exaucées. ]

En se considérant comme pauvre et humble, et en priant, on accorde en fait de la bonté à D., car, comme nous l'avons mentionné plus haut, "plus que le maître de maison ne fait pour le pauvre, le pauvre fait pour le maître de maison."

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Vayé'hi 49,19]

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=> L'humilité nous permet d'affaiblir les forces du mal.
Nos prières étant plus exaucées, nous faisons davantage plaisir à Hachem car Il pourra davantage nous combler de belles bénédictions.

Humilité & crainte d’Hachem = répandre de la bonté dans le monde

+ Humilité & crainte d'Hachem = répandre de la bonté dans le monde :

-> À chaque instant, tous les mondes reçoivent leur subsistance et leur vitalité du Créateur, et c'est l'humanité qui suscite cette émanation, la faisant se répandre sur tous les mondes.
Lorsqu'une personne souhaite susciter un nouveau flux d'effluves/émanations Divins, afin qu'ils soient accordés à tous les mondes créés, elle doit s'attacher au "néant", c'est-à-dire au niveau de la Divinité qui n'est pas contractée, afin d'être infusée dans les mondes créés.
En annulant son existence et en s'attachant au "néant" divin dans ses pensées, pour ainsi dire, la nouvelle émanation qu'elle cherche à susciter, qui n'existait pas dans le monde auparavant, est attirée dans le monde.

[ l'égocentrisme empêche la conscience divine (et la vitalité divine qui lui est associée) de s'écouler dans le monde. En remplaçant notre conscience égocentrique par la conscience de notre propre "néant", c'est-à-dire de notre dépendance totale à l'égard de D. pour la poursuite de notre existence et de notre bien-être, ou, plus encore, de notre propre inexistence par rapport à l'existence de D., nous nous vidons (et au moins une partie du monde) de notre (et de son) égocentrisme inhérent. Cela permet à une nouvelle force de vie divine supplémentaire de s'écouler dans la réalité créée. ]

C'est par sa crainte de D., en raison de son immense respect/admiration pour le Créateur, qu'une personne peut annuler sa propre existence indépendante et s'attacher au "néant", pour ainsi dire. C'est ainsi qu'un nouvel émanation se répand dans le monde, chargé de bonté, comme nous l'avons dit.

[La crainte de D. que le Kédouchat Lévi mentionne ici n'est pas la crainte d'un châtiment, mais la crainte inspirée par l'expérience écrasante de notre propre néant face à Hachem. Ce choc d'une paralysie radicale et impressionnante est l'expérience de la perte totale de l'ego. ]

[rabbi Lévi de Berditchev - Kédouchat Lévi - Béréchit 2,4-5]

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[on ne parle pas d'être "néant" dans le sens négatif, mais au contraire on est conscient d'à quel point nous existons à chaque seconde grâce à D., que nous avons une partie Divine en nous qui permet de faire des choses énormes si D. nous le permet, ...
Plus Hachem est énorme à nos yeux, plus nous apprécions notre partie Divine (souhaitant l'exploiter au mieux), tout en se sentant "néant" en comparaison. ]

Plus une cible est petite, plus il est difficile de l'atteindre.
De même, plus nous nous faisons petits, plus il est difficile pour le Satan ou l'un de nos ennemis de nous faire du mal.
[Béér Moché - le rabbi d'Ozharov]

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-> L'humilité est une échelle sur laquelle une personne peut atteindre de grandes hauteurs spirituelles et qui lui épargnera beaucoup de souffrances dans la vie.
[Rambam]

-> En surmontant l'orgueil, on reçoit la foi, la joie et la compréhension.
Cela permet également d'allonger la durée de vie.
[Rabbi Na'hman de Breslev]

-> L'humilité place une personne sur la voie de l'acquisition d'une part du monde à venir.
[guémara Sanhedrin 88b]

-> Le peuple juif a appris de ses ancêtres à appeler Hachem chaque fois qu'il est en difficulté ; cette disponibilité, l'humilité de l'impuissance, est la position qui suscite une réponse de Hachem.
[Sfat Emet]

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-> Une petite action faite avec humilité est mille fois plus acceptable pour Hachem qu'une grande action faite avec orgueil.
[Or'hot Tsadikim]

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-> Lorsque le machia'h viendra, il se tiendra sur le toit du Temple et criera : "Humbles, le temps de votre rédemption est arrivé" (Yalkout - remez 247).
Rav Nathan Wachtfogel a demandé : "Pourquoi machia'h salue-t-il les humbles? Pourquoi n'appelle-t-il pas les tsaddikim ou ceux qui craignent D.?
La réponse est que lorsque machia'h arrivera, il viendra par le mérite de l'humilité (anava). En d'autres termes, l'humilité est le signe avant-coureur de la rédemption finale"

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-> L'orgueil/arrogance est la source de tous les mauvais midot (traits de caractère).
[Réchit 'Hokhma]

-> Celui qui est orgueilleux dans son cœur à l'égard des autres hommes se rebelle contre la souveraineté du Ciel, car il se glorifie des habits d'Hachem.
[Iguéret haRamban]

-> Beaucoup de problèmes de l'homme sont le résultat de son orgueil.
En effet, si une personne est orgueilleuse, cela crée un trou spirituel à l'intérieur de notre réceptacle personnel aux bénédictions Divines, et toute la bonté d'Hachem peut s'écouler par ce trou. Comme l'ont enseigné nos Sage : "j'ai agi de manière négative et j'ai donc ruiné mon gagne-pain" (guémara Kidouchin 82a)
[rav Avrahom Dov Auerbach]

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-> L'humilité consiste à savoir qui est réellement responsable. C'est comprendre que nous ne sommes rien ni personne sans Hachem. Une personne qui reconnaît sa dépendance totale à l'égard d'Hachem, qui prend soin d'elle en permanence, est une personne humble.
La compréhension qu'Hachem est la source de notre force, on se rapproche de Lui.
Au fur et à mesure que l'on se rapproche, l'humilité est renforcée par le puissant sentiment de dépendance à l'égard d'Hachem pour tout. [Malbim - sur Tehillim 34,3]

-> Le rav Avigdor Miller aimait raconter la parabole d'un homme riche qui marchait dans la rue en balançant sa canne en or, se pavanant avec un air de prestige. Tout à coup, le roi passe avec son entourage royal. En un instant, l'ego de l'homme riche disparaît.
De même, explique le rav Miller, lorsqu'une personne réalise qu'elle vit dans l'ombre du Roi des rois, elle ne peut s'empêcher d'être humble.

-> L'humilité vous permet de franchir l'immense fossé qui vous sépare de votre Créateur.
[rav A.E. Kaplan]

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-> Le rav Shlomon Zalman Auerbach se promenait un jour dans les rues de Jérusalem lorsqu'un éboueur sauta de l'arrière du camion à ordures, lui baisa la main et retourna à son travail.
Le rav Auerbach a dit à ses étudiants qui l'accompagnaient : "Qui sait s'il doit m'embrasser ou si c'est moi qui dois l'embrasser? Regardez ma vie. Je suis né d'un père érudit et mes parents m'ont encouragé à apprendre la Torah dès le jour où j'ai su lire. Mes beaux-parents sont des gens extraordinaires. Regardez l'intelligence dont Hachem m'a doté et la femme qui me soutient. Qui sait ce que l'on attend de moi?
Je devrais changer le monde. Cet homme, en revanche, est probablement né de parents très différents. Il n'a probablement jamais eu les opportunités que j'ai eues, l'éducation que j'ai reçue ou l'instruction que l'on m'a donnée. Et pourtant, regardez son appréciation de la spiritualité. C'est lui le grand. C'est moi qui devrais l'embrasser".

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-> "Le désir d'honneur dirige le cœur de l'homme plus que tout autre désir ou envie au monde. Si ce n'était pas pour l'honneur, une personne serait prête à manger tout ce qu'elle a, à porter tout ce qui peut couvrir sa nudité, à habiter dans tout ce qui peut l'abriter, et son gagne-pain lui serait facile ... mais ne voulant pas se voir plus bas et moins que ses amis, elle s'engage dans des difficultés, et il n'y a pas de fin à ses luttes."
[Ram'hal - Mesilat Yécharim - fin du chap.11]

-> La tristesse est l'attribut d'un égoïste incurable. Il pense que "cette chose me revient de droit" ou que "quelque chose m'est refusé à tort".
[Alexander Rebbe]

-> Le mal est synonyme d'égocentrisme.
[Gaon de Vilna]

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-> Une personne sage est une personne qui apprend de tout le monde (mikol adam - de tout adam) (Pirké Avot 4,1).
Le Ben Ich 'Haï souligne que le mot "adam" comprend des suggestions sur la manière d'apprendre de chacun.
Le mot adam est un acronyme pour : afar, dam et mara (la cendre, le sang et la bile). S'il s'agit là de la totalité de l'homme, pourquoi devrait-il être fier?
Ayant intériorisé cette approche humble, il n'aura aucun problème à apprendre des autres.

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-> Après avoir achevé son séfer sur les mitsvot, le Smag a fait un rêve. Dans son rêve, on lui a dit qu'il avait omis une mitsva importante : l'obligation d'éviter l'ogueil, basée sur le verset mentionné : "Afin que son cœur ne devienne pas orgueilleux/arrogant à l'égard de ses frères" (Choftim 17,20).
Lorsqu'il s'est réveillé, il a immédiatement pris son manuscrit et l'a édité pour y inclure cet ajout nécessaire.

Humilité & orgueil

+ Humilité & orgueil (quelques réflexions du Baal Chem Tov) :

-> Le Baal Chem Tov a enseigné : Sans son ego, une personne serait capable d'appréhender [la divinité] comme les Tannaïm et les Amoraïm.
[Rabbi Aharon de Karlin explique : ] La dépression est également une forme d'égoïsme. On se dit : "Je suis une personne supérieure. Par conséquent, je devrais me sentir inspiré par la crainte [en priant]." [ainsi notre orgueil fait que l'on s'attriste de ne pas prier, étudier, ... assez bien au regard de notre égo surdimensionné. Suite à cela on désespère, et l'on réduit énormément nos ambitions spirituelles. ]
Cependant, l'essentiel est de se concentrer sur le sens simple des mots, chaque personne faisant de son mieux, et de ne pas se préoccuper de soi-même (égo).
[Beit Aharon - Séder haYom]

[Nos Sages nous demandent d'être "saméa'h bé'helko" (heureux de notre sort [litt. de notre part, des capacités ('hélek)] dont Hachem nous a gratifiés).
Cela est à mettre en parallèle avec la notion d'humilité : avoir conscience de nos capacités pour les exploiter au mieux, et reconnaître qu'elles nous viennent d'Hachem. ]

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-> Nos Sages affirment que quiconque renonce à l'idolâtrie est appelé juif (guémara Megilla 13a).
L'orgueil est une forme d'idolâtrie. [Sotah 5a]
Ainsi, quiconque renonce à l'orgueil est appelé juif .
[le Baal Chem Tov - cité par son petit-fils le Deguel Ma'hané Efraïm, -Pourim]

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-> Le Baal Shem Tov a enseigné : Si une personne ne se préoccupe absolument pas de son égo, de sorte que tout est pareil pour elle, elle atteindra certainement les niveaux spirituels les plus élevés, car l'humilité est plus noble que toutes les autres réalisations spirituelles.
[Séfer Baal Chem Tov - Metzora 12]

-> Qu'est-ce qui fait qu'un être humain est meilleur qu'un ver? Le ver sert son Créateur avec toute son intelligence et ses capacités ; et l'homme aussi est comparable à un ver ou à un asticot, comme le dit le verset : "Je suis un ver et il est un homme" (Téhilim 22,7).
Si D. n'avait pas donné à l'homme une intelligence [plus grande], il ne serait capable de Le servir que comme un ver. En ce sens, on n'est pas plus utile aux yeux du Ciel qu'un ver.

Il faut se considérer comme le ver et toutes les petites créatures comme des camarades dans l'univers.
Car nous sommes tous des êtres créés [pour servir D.], dont les capacités sont données par D.
Il faut toujours garder cela à l'esprit.
[Tsavaat haRivash 12]

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-> Lorsqu'une personne sert D. à chaque instant, elle n'a pas la possibilité de devenir suffisante ou d'être attirée par l'orgueil ou d'autres traits négatifs.
Baal Chem Tov - Tsavaat haRivach 52]

-> Le Baal Chem Tov se comportait chaleureusement même avec les fauteurs, tant qu'ils n'étaient pas effrontés.
Cependant, il s'éloignait [même] des érudits en Torah qui n'étaient pas des fauteurs s'ils étaient hautains/orgueilleux.
Il a expliqué un jour que si une personne est un fauteur et qu'elle le sait, elle aura une piètre opinion d'elle-même. C'est pourquoi D. est avec lui, car "Il habite avec eux au milieu de leur impureté".
L'autre personne n'est peut-être pas un fauteur, mais comme elle est pleine d'orgueil, et D. n'est pas avec elle, car [Hachem dit: ] "lui et Moi ne pouvons pas demeurer ensemble" (guémara Sotah 5a) .
[rapporté par le Pri 'Haïm - Pirké Avot 4,4]

-> Parfois, il faut paraître grand devant les autres, car cela rehausse la gloire de D.
Comme l'ont enseigné nos Sages, "un érudit de la Torah doit avoir un huitième d'un huitième d'orgueil" (guémara Sota 5a).
Cependant, à ce moment-là, il faut rester intensément conscient de sa propre infériorité. Dans son cœur, on doit dire : "En vérité, je suis tout à fait inférieur, et cette démonstration d'importance n'est en fait que pour la gloire du Créateur, qu'Il soit béni. Quant à moi, je ne mérite aucun honneur. "Je ne suis qu'un ver et non un homme" (Téhilim 22,7). Pourquoi mériterais-je un quelconque honneur?"
[Tsavaat haRivach 91]

9 Av – L’orgueil = la racine du mal

+ 9 Av - L'orgueil = la racine du mal :

-> Nous savons que la sinat 'hinam (haine gratuite) est la raison pour laquelle le Temple n'a toujours pas été reconstruit. La plupart des sinat 'hinam que nous avons les uns pour les autres commencent par l'orgueil (gaava).
Le Or'hot Tsaddikim commence son livre en discutant de la gaava. Il dit qu'il n'y a pas de middah pire que l'orgueil, parce que c'est la cause de tant de mauvais comportements.
Pourquoi les gens ont-ils du mal à s'entendre? Comment se fait-il qu'il ne m'ait pas dit bonjour?
Comment se fait-il qu'il ne m'ait pas laissé passer en premier dans la file d'attente? Comment se fait-il qu'il ne m'ait pas acheté un cadeau? Comment se fait-il qu'il n'ait pas fait ceci ou cela pour moi?
Savez-vous qui je suis? Savez-vous ce que je fais?

Le rav Chatzkel Levenstein dit que toutes les mauvaises actions découlent de l'orgueil. Mais comment travailler sur la gaava?
Tout d'abord, nous devons faire la différence entre l'orgueil et l'estime de soi.
Parce qu'on est censé avoir de l'estime de soi, n'est-ce pas ? Mais n'est-elle pas en réalité de la gaavah?
Non, pas du tout. L'estime de soi, c'est avoir confiance en soi (avoir conscience des qualités et capacités que D. nous octroie). Vous vous sentez capable d'accomplir quelque chose.
Cela ne signifie pas que l'on pense que les autres ne sont pas assez bons ou que l'on peut faire mieux que les autres. C'est ce qu'on appelle la gaava.
L'orgueil, c'est quand on pense : "Je suis le seul à pouvoir le faire, personne ne peut le faire comme moi."
Il y a beaucoup de gens qui peuvent faire beaucoup de choses dans ce monde. Il faut avoir confiance en soi. Il faut se sentir à l'aise avec soi-même, croire en soi. C'est ça l'estime de soi.
Lorsque vous regardez quelqu'un d'autre de haut et que vous pensez que vous êtes le seul à en être capable, c'est de la gaava.
[l'estime de soi amène à agir au mieux selon nos capacités, tandis que l'orgueil n'améliorer pas nos actes (on savoure d'être supérieur à autrui plutôt que d'assumer en action cela, on s'octroie ce que Hachem nous donne, ...). ]

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+ Savoir dire : "merci" :

-> Alors, comment travailler sur l'orgueil?
Je crois que la réponse est la reconnaissance : dire merci.
Si vous reconnaissez toutes les personnes qui font des choses merveilleuses pour vous, l'orgueil disparaît, parce que vous remerciez toujours les gens pour ce qu'ils ont fait pour vous.
Vous reconnaissez toujours que vous avez besoin de l'aide d'autres personnes et que vous ne pouvez pas tout faire vous-même.
[...]
Le Sforno dit que la raison pour laquelle les juifs sont appelés Yéhoudim, est parce que cela vient du mot : "hodaa" (remercier). [ = reconnaître que nous sommes redevable d'autrui ]
Par ce petit geste, nous pouvons minimiser notre orgueil [naturelle]. Ensuite, nous pourrons commencer à nous aimer les uns les autres, à nous préoccuper des autres et à construire notre Temple personnel intérieur. Cela nous mènera à notre but ultime, la construction du Temple à Jérusalem.
[d'après le rav Paysach Krohn]

L’orgueil de la sainteté (gaava diKédoucha)

+ L'orgueil de la sainteté (gaava diKédoucha) :

-> Tous les livres de moussar discutent longuement que l'orgueil est le pire trait de caractère.
Mais souvent nous avons une mauvaise compréhension de ce qu'est l'orgueil (gaava).
Le Ram'hal (Messilat Yesharim (ch. 11) explique : connaître ses points forts et sa valeur personnelle n'est pas de l'orgueil en soi.
Il définit l'orgueil comme le sentiment que l'on mérite d'être loué pour ce que l'on est ou ce que l'on a fait. La personne orgueilleuse estime qu'elle est responsable de son succès, de son apparence, de sa sécurité financière, et ainsi de suite, et pense qu'elle devrait être félicitée pour ces choses.
[on peut être orgueilleux de ne rien être, comme on peut l'être de qualités, de ressources, dont nous sommes dotées.]

Cependant, le juif de la Torah sait que tout ce qu'il possède lui a été donné par Hachem. Il sait qu'il est le messager d'Hachem et qu'il a donc reçu tout ce dont il a besoin pour remplir sa mission.
Son apparence, son intelligence, ses bonnes midot, sa femme, sa famille, ses finances et tout le reste lui ont été donnés afin de lui permettre de mener à bien sa tâche unique.

Si l'on prend conscience de cette vérité, il devrait être impossible de devenir orgueilleux.
On ne peut pas s'enorgueillir de quelque chose que l'on a emprunté temporairement (personne n'étant immortel à part D.!) et que l'on doit rendre à son véritable propriétaire (Hachem).
Si une personne pauvre s'est vu prêter un costume très cher pour le mariage de son fils, elle peut se sentir bien de porter un si beau costume, mais elle ne peut pas en être fière. Il serait stupide de le faire, car il ne lui appartient pas.

-> Cependant, le 'Hafet 'Haïm (Chem Olam - chap.7) écrit qu'il y a une chose dont nous pouvons et devons être fiers/orgueilleux.
Nos Sages (guémara Béra'hot 33b) enseignent que "tout provient à une personne depuis le Ciel, sauf la yirat Chamayim".
La seule chose qui reste à une personne est de choisir de faire la volonté d'Hachem (de parler à Hachem, de croire en Lui, d'accomplir Ses mitsvot et d'étudier Sa Torah).
Le choix de mener une vie dévouée à Hachem est le choix individuel de chaque personne.

C'est pourquoi le prophète Yirmiyahou (9,22-23) dit : "Un sage ne doit pas s'enorgueillir de sa sagesse, ni un guerrier fort de sa force, ni un homme riche de sa richesse. Mais de quoi doit-on s'enorgueillir? D'avoir appris et d'avoir pris conscience de Moi [Hachem]."

En effet, la yirat Chamayim d'une personne est la seule chose qu'elle a réalisée elle-même grâce à son travail acharné. Elle mérite donc d'être félicité pour cet accomplissement.

Comme l'écrit le 'Hafets 'Haim : "lorsqu'on atteint ce niveau, qu'on reconnaît et comprend qu'Hachem contrôle tout dans le monde, on peut être fier de nous-même et personne ne doit mépriser cette fierté, car ce n'est pas de l'orgueil, cela fait plutôt partie de la joie sur les mitsvot ... et c'est quelque chose pour lequel il est digne de féliciter une personne."

-> Le rav Yonathan Eibshitz (Yaarot Dvach 1,15) mentionne également cette idée :
"C'est l'orgueil désiré : se souvenir constamment de son honneur et de ses qualités et agir en conséquence, comme il convient de se sentir bien à propos de sa valeur élevée."

-> Le 'Hovot haLévavot (Chaar haAnava - chap.9) écrit qu'il existe une forme d'orgueil permis et même nécessaire : la joie et la fierté qu'une personne éprouve à l'égard de la Torah et des mitvot qu'elle a eu le mérite d'accomplir.
Loin de rendre quelqu'un vaniteux, un tel sentiment : "l'incitera à travailler encore plus dur dans sa avodat Hachem et à s'humilier devant son entourage. Il se sentira heureux à l'égard de ses amis et se souciera de leur honneur, cachera leurs erreurs, ne parlera qu'en leur faveur, les aimera tous, se portera garant d'eux et sera très attentif à leur honneur."

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-> également à ce sujet : Confiance en soi & l'orgueil de la sainteté : http://todahm.com/2021/12/12/confiance-en-soi-lorgueil-de-la-saintete

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-> Selon le Ben Ich 'Haï (Bénayahou - guémara Béra'hot 62b) :
Dans tous les traits de caractère, choisissez la voie du milieu ...
L'exception à la règle est l'orgueil ... il faut aller à l'extrême opposé.

[au préalable, il faut avoir une bonne définition de ce qu'est l'humilité (et donc l'orgueil).
Par exemple, on pense que c'est : "je ne suis rien, je ne vaux rien" (ce qui est faux!), et du coup on en vient à s'enorgueillir de n'être rien.
A l'inverse, par moment on doit s'enorgueillir d'être un serviteur, un enfant d'Hachem. (notre yétser ara nous pousse à nous dévaloriser sous couvert d'humilité pour réduire notre ambition spirituelle (pour qui tu te prends! tu n'es pas Baba Salé!), et donc nous faire moins exploiter notre potentiel.
Par moment, on doit être arrogant/orgueilleux face à notre yétser ara (le monde a été créé pour moi), en augmentant notre joie et fierté de vivre, en appréciant d'avoir une partie d'Hachem en nous! (donc je ne suis pas un rien que rien, et mes actions/mitsvot ont un impact éternel!)

A ce sujet, on peut citer :
-> Selon le rav Ben Tsion Abba Chaoul :
- concernant le futur = nous devons être plein d'orgueil, du fait de pouvoir réaliser la volonté de Hachem.
[Ce sentiment de fierté est sain, productif, et il témoigne de notre amour pour D., de notre joie de nous consacrer à son service. Par exemple, nous devons répondre avec plein d'orgueil à notre yétser ara qui nous pousse à la faute : "Tu sais qui je suis : un prince, un fils du Roi des rois! Alors comment oses-tu me déranger pour une chose si minable, honteuse pour quelqu'un de mon rang!"]
- concernant le passé = nous devons rester humble, car "Tout cœur hautain est en horreur à Hachem" (Michlé 16,5).
[ainsi, nous devons s'enorgueillir d'avoir la chance de pouvoir servir Hachem pour dynamiser nos actions futures, mais pas d'en venir à se reposer sur nos lauriers et se vanter à outrance de notre passé.
(à petite dose cela peut servir à se valoriser pour mieux aller de l'avant, mais pas pour se vanter pour se vanter).
De même dans le domaine de la prière (il y a nécessité d'avoir de la fierté [d'être juif] qui nous pousse à nous surpasser, à donner le meilleur de nous même, et il y a orgueil [d'être juif] qui ne pousse qu'à développer notre "moi je, moi je" [or, la prière c'est laisser de la place pour Hachem dans notre vie!].)]

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[pour réussir sa vie dans ce monde, tout juif a besoin de moments où il va développer un orgueil sur la grandeur d'être juif.
Dans le Alénou léChabéa'h (et les bénédictions avant/après l'étude de la Torah), nous affirmons notre chance et fierté d'être dans les chemins d'Hachem (le Vrai) tandis que les non-juifs vont dans des chemins totalement vides et inutiles (servant des idoles mortes!). [ché'en mista'havim laévél varik, oumitmaléllim lélo yochia ...]
Le Tiféret Israël demande : on comprend la nécessité de louer nos actions, mais pourquoi déprécier ouvertement celles des non-juifs? C'est pas respectueux pour eux!
Il répond car nous avons besoin au quotidien de les dévaloriser pour mieux être orgueilleux en prenant pleinement conscience de notre chance d'être juif, de pouvoir servir Hachem.
=> La Torah étant d'ordinaire si respectueuse de l'honneur d'autrui, on en déduit que le caractère vital de constamment renforcer notre grandeur à nos yeux, pour pouvoir vivre avec un très haut niveau de responsabilité et de spiritualité. ]

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-> issu du divré Torah : http://todahm.com/2023/08/22/connaitre-notre-grandeur-2e-partie

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-> Le Lichma pendant l'étude :

-> Une fois qu'une personne commence à étudier, elle peut être influencée par d'autres intérêts secondaires, tels que le désir d'être honorée pour ses connaissances ou de gagner une position prestigieuse ou lucrative.
Il s'agit là d'une forme d'étude chélo lichma, dont l'intention n'est pas purement d'étudier la Torah dans le seul but de la connaître.
À cet égard, le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm (4,3) définit l'étude lichma comme suit : "Tout ce que vous dites et discutez en Torah doit être pour le bien de la Torah, afin de la connaître et de la comprendre, et d'approfondir sa connaissance et sa compréhension, mais pas pour rabaisser les autres ou pour se mettre en valeur".

Ainsi, étudier lichma signifie étudier uniquement dans le but de connaître plus de Torah, avec plus de clarté, de profondeur et de détails.
À cet égard, nos Sages nous enseignent qu'il faut d'abord commencer à étudier chélo lichma, et que l'on finit par atteindre lichma. On ne peut pas s'attendre à ce qu'une personne commence à étudier avec une pureté d'esprit telle qu'elle n'a pas d'autres intérêts ou bénéfices à tirer de son étude.
Et la vérité est que la seule façon de réussir à étudier est de commencer par étudier chélo lichma.

Le rav Israël Salanter écrit : "La base de l'étude de la Torah lichma est de commencer à étudier chélo lichma, ce qui signifie que l'on doit étudier avec l'intention de devenir éminent parmi parmi les grandes personnes".
Il s'agit là d'une déclaration surprenante qui choque de nombreuses personnes lorsqu'elles l'entendent pour la première fois. Il est certain que cet idéal respire l'orgueil et la fierté, ce qui, nous dit-on, est la pire des midot (trait de caractère) et semble être l'antithèse de ce que l'on attend d'un homme qui apprend.
Le rav Shlomo Wolbe (Alé Shour) explique qu'il est impératif qu'une personne développe ses capacités d'étude et ne laisse pas d'autres considérations entraver sa croissance. Le rêve de devenir "éminent parmi les grands" est ce qui donnera à un jeune apprenant la volonté de maximiser ses capacités d'apprentissage.
Néanmoins, le risque qu'il devienne orgueilleux est extrêmement dangereux
, et nous devons donc nous engager dans 3 remèdes : premièrement, travaillez très dur sur la prière, dont toute l'essence est de s'humilier devant Hachem ; deuxièmement, développez l'humilité en étudiant avec une 'havrouta, car cela nous oblige à écouter patiemment son opinion, à admettre parfois qu'il a raison et que nous avions tort, ou à reconnaître les qualités supérieures qu'il possède ; enfin, plaçons nous en compagnie d'un véritable géant de la Torah, pour écouter ce qu'il dit et observer la façon dont il agit.
Le fait d'être constamment en contact avec une grande personnalité de la Torah permet à une personne de se rendre compte du chemin qu'il lui reste à parcourir et limite ainsi les risques qu'elle se laisse emporter par ses succès actuels.

=> En résumé, le lichma comporte 2 volets.
1°/ Le premier est l'état d'esprit : la raison pour laquelle nous étudions, à savoir apprendre à connaître Hachem par le biais de Sa Torah et, par conséquent, à devenir une personne sur laquelle il convient qu'Hachem fasse reposer Sa Chékhina.
Si nous ne développons pas consciemment cette attitude de lichma, elle ne se produira pas d'elle-même.

2°/ Le deuxième point concerne la manière dont nous étudions. Nous devons nous efforcer d'étudier uniquement dans l'intention de comprendre et de connaître davantage la Torah.
A cet égard, même si nous commençons à étudier avec d'autres intérêts secondaires, cela finira par être la seule motivation de notre esprit pendant que vous étudions.
[rav Avraham Tabor]

Résurrection & orgueil

+ Résurrection & orgueil :

-> Quiconque a de l'arrogance en lui, sa poussière ne se réveillera pas.
[guémara Sotah 5a]

-> Il n'est pas possible de dire que quiconque a de l'orgueil en lui ne sera pas ressuscité, car si c'était le cas, il n'y aurait presque personne à ressusciter.
Qui peut atteindre l'humilité parfaite?

Cette difficulté vient du fait que l'on suppose que s'éveiller signifie être ressuscité. Elle disparaît si nous comprenons le terme "réveil" dans son sens simple et quotidien.

La résurrection de l'avenir ressemblera à la résurrection réalisée par Yé'hezkiel. D'abord, les os seront recouverts de chair et de peau jusqu'à ce que le corps soit restauré ; ensuite, l'esprit de vie entrera dans les corps, et ils se lèveront.
Il en sera de même lors de la future résurrection. Et lorsqu'ils se lèveront, ils se sentiront en bonne santé et rafraîchis, comme s'ils venaient de s'éveiller d'un sommeil confortable.

Les personnes qui étaient orgueilleuse et qui ne se sont jamais repenties de ce trait de caractère seront également ressuscitées. Mais elles se lèveront comme une personne qui sort d'une anesthésie après une opération chirurgicale importante.

Ainsi, "quiconque a en lui de l'orgueil/arrogance, sa poussière ne se réveillera pas" = lorsqu'il sera ressuscité, il ne sera pas comme une personne en bonne santé qui se réveille d'un sommeil réparateur, mais comme une personne malade qui sort d'une anesthésie.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

Lorsqu'une personne est honorée, qu'on lui témoigne de l'estime ou qu'elle est servie par d'autres, elle doit se retirer complètement de l'image.
Elle doit se rendre compte que les gens l'honorent parce qu'ils pensent qu'il s'agit d'une mitsva et qu'il n'est rien de plus qu'un loulav ou un etrog, un objet que d'autres utilisent pour accomplir une mitsva.
[rabbi Tsvi Elimélé'h de Dinov - Agra déPirka]

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-> Si l'on vous témoigne des honneurs, n'en tirez pas de satisfaction. Au contraire, dirigez-les vers Hachem, comme il est écrit : "Rendez gloire à D., votre Seigneur" (Yirmiyahou 13,16) .
[rabbi Tsvi de Nadvorna - Alfa Beta déRabbi Tsvi]

-> Lorsqu'une personne est honorée par une autre, elle doit se rendre compte que la personne qui l'honore se considère comme inférieure à elle. Or, si cette personne est vraiment inférieure à lui, pourquoi devrait-on s'enorgueillir de l'honneur qu'elle lui fait?
[rabbi Pin'has de Koritz - Midrach Pin'has]

Comment acquérir l’humilité (selon le Ben Ich ‘Haï)

+ Comment acquérir l'humilité (selon le Ben Ich 'Haï) :

-> La lune n'a pas de lumière propre, elle reçoit continuellement la lumière du soleil.
Nous aussi, nous devrions nous considérer comme n'ayant rien en propre ; nous recevons continuellement la force de D.
Ainsi, nos Sages ont enseigné : "Que les membres de ta maison" = les membres de ton corps, "soient pauvres" (Pirké Avot 1,5). = considérez-les comme n'ayant rien en propre ; à chaque instant, ils reçoivent la force de D.
[le corps d'une personne est appelé sa "maison" (Kohélet 12,3) ]
[...]

L'humilité permet à la sagesse de perdurer. C'est pourquoi un érudit en Torah est appelé talmid 'hakham (disciple d'un sage). Il se sent toujours comme un disciple/élève plutôt que comme un érudit accompli, et c'est précisément ce qui protège son érudition.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada Sanhédrin 14a , 92a]

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-> "Les yeux du sage sont dans sa tête [bérocho - qui signifie aussi : dans son commencement], mais l'insensé marche dans les ténèbres" (Kohélét 2,14)

-> L'insensé marche dans les ténèbres, sans tenir compte de l'humble origine des choses. Il est donc rempli d'orgueil pour lui-même et pour ses biens.

Les sages regardent les origines des choses physiques.
Une belle plante n'était à l'origine qu'une graine pourrie. Un diamant était un caillou dans la terre. La personne la plus illustre a commencé sa vie incontinente et incapable de parler, de marcher ou de s'occuper d'elle-même. Les sages regardent cela et sont humbles.

C'est ainsi qu'il est écrit : "La vie de Sarah fut de 100 ans, 20 ans et 7 ans [littéralement : 100 an, 20 an et 7 ans - méa chana, vé'ésrim chana, chéva chanim]" ('Hayé Sarah 23,1).
Pourquoi cet étrange usage du singulier (pour 100 et 20) et du pluriel (pour 7)?

Le verset nous enseigne l'humilité de la Matriarche [Sarah] : "100 (méa) 1 an (chana) = dans sa vieillesse, elle pensait à l'impuissance dans laquelle elle s'était trouvée lorsqu'elle n'avait qu'un an.
"Et 20 (vé'ésrim) 1 an (chana)" = même dans la fleur de l'âge, elle pensait à ses humbles débuts.
[Ben Ich 'Haï - Divré 'Haïm ; Od Yossef Haï, drouchim 'Hayé Sarah]

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-> [Ra'hav demanda : ] "Donne-moi un signe de vérité (émet - אמת)" (Yéhochoua 2,12).
Certains disent qu'elle a demandé un signe de Moché. [Zohar - Vayéhi 241,2]

Que signifie le Zohar?
Le mot אמת (vérité) est composé de la première (א) et de la dernière (ת) lettre de l'alphabet hébraïque, et d'une des lettres du milieu (מ). אמת fait allusion à l'humilité, qui doit vraiment nous imprégner de part en part.

Un seul être humain a acquis une telle humilité. "Dans toute ma maison, il [Moché] est fidèle" (Béaaloté'ha 12,7). L'expression "ma maison" fait allusion à l'humilité : "J'habite... avec celui qui a l'esprit bas et humble" (Yéchayahou 57,15).
Pourtant, Moché est monté au ciel pour recevoir la Torah et l'a ensuite enseignée à tout Israël. Comment a-t-il pu se considérer comme inférieur aux autres?
"L'homme Moché était très humble, il ne ressemblait à aucun homme sur la face de la terre" (Béaaloté'ha 12,3). Un homme vivant s'assoit sur une chaise, se couche sur un lit et marche avec des chaussures ; seul un cadavre est placé directement "sur la face de la terre".
Un homme vivant a une certaine importance, ce qui peut lui donner un sentiment de supériorité ; seul un cadavre n'a aucune valeur.
L'humilité de Moché vient du fait qu'il s'est représenté comme un cadavre.
[ on peut par exemple illustrer :
- "sache d’où tu proviens, où tu aboutiras ... où tu aboutiras : dans un lieu de poussière" (Pirké Avot 3,1) ;
- si Hachem ne me donne pas la vie une seule seconde, alors je suis mort ; de même pour tout ce que je peux avoir, cela ne provient que d'un décret d'Hachem le permettant. Comment alors se considérer davantage qu'un cadavre, surtout lorsque nous maintenons une conscience d'Hachem face à nous (chiviti Hachem lénegdi tamid)! ]

C'est pourquoi, après les 30 jours de deuil national pour Moché, Hachem dit à Yéhochoua : "Moché, mon serviteur, est mort. Et maintenant, lève-toi et traverse ce Jourdain, toi et tout ce peuple" (Yéhochoua 1,2).
Puisque tout le monde savait que Moché était mort, alors pourquoi D. l'a-t-il dit ?

Hachem disait à Yéhochoua : Moché est appelé "Mon serviteur" parce qu'il se considérait comme mort. Par le mérite de son humilité, lève-toi et conduis le peuple en Terre Sainte.

Si une personne se voit comme מת (mét - morte), alors א, le Nom de D., se pose sur lui. Le résultat est אמת (vérité).
[א = alouf chél olam ; aléf = 2 youd+ 1 vav = 26, valeur du Tétragramme]

Ainsi, Ra'hav a demandé "un signe de vérité" ; et le Zohar dit qu'elle a demandé "un signe de Moché", qui avait une véritable humilité.
[Ben Ich 'Haï - Birkat 'Haïm - Haftara Chela'h]

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-> "Ils feront l'éphod d'or ... et d'écarlate [tola'at chani - homilétiquement : "le second du ver"]" (Tétsavé 28,6)

-> Pour vous empêcher de rechercher le pouvoir et les honneurs, pensez à la tombe, où l'homme perd tout prestige. Le ver a le pouvoir sur lui, et il devient "le second du ver".
[Ben Ich 'Haï - Od Yossef 'Haï - drouchim Tétsavé]

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-> Plus une femme possède de vêtements, de bijoux, de porcelaine, d'argent et de meubles, plus elle doit veiller à ne pas se sentir supérieure en raison de ses possessions.
[Ben Ich 'Haï - 'Houké haNachim]

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-> "Noa'h était un homme parfaitement juste dans sa génération" (Noa'h 6,9)

-> Comment un juste (tsadik) peut-il éviter de s'enorgueillir de ses bonnes actions?

Il peut garder à l'esprit que ses mérites peuvent ne pas couvrir sa dette de fautes dans des incarnations antérieures.
Le juste Iyov a été durement éprouvé parce que, dans une vie antérieure, il avait été l'idolâtre Téra'h, qui a égaré beaucoup de gens.

Si une personne souhaite être "un homme parfaitement juste", sans arrogance, elle doit constamment imaginer qu'elle était "bédorotav" (litt. dans ses générations)" = c'est-à-dire dans ses vies antérieures.
[Ben Ich 'Haï - drouchim Noa'h]

[dans le vidouï nous employons le pluriel : "acham'nou" (nous avons fauté) ... Une explication est car nous faisons référence à nos réincarnations passées où nous avons pu fauter.
Cela est un rappel d'humilité : qui que tu sois dans ce monde, ne sois pas orgueilleux à outrance car ton passé n'est pas forcément si très beau! ]

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-> "[Yaakov] rêva, et voici, une échelle était posée sur la terre, et son sommet atteignait le ciel" (Vayétsé 28,12)

-> "L'échelle" est une métaphore de "l'argent". En hébreu, les deux mots (סולם [soulam - échelle] et ממון [mamon - argent]) ont la même valeur numérique.

Ne laissez pas la richesse vous rendre orgueilleux. Rappelez-vous que l'échelle de la richesse peut être renversée en une minute.
L'échelle est "orientée vers la terre" = les gens ont l'impression que leurs efforts dans les affaires ou leur métier leur apportent la richesse. Mais en réalité, "son sommet s'élève vers le ciel" = c'est D. qui décide si une personne gagnera de l'argent ou en perdra (rabbi Eliyahou 'Haïm).
[Ben Ich 'Haï - Od Yossef 'Haï - drouchim Vayétsé]

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-> [Hachem] fit sortir [Avram] et lui dit : "Regarde les cieux, et compte les étoiles, peux-tu les compter? ... Il en sera de même pour ta descendance" (Lé'h Lé'ha 15,5)

-> Un astronome observe une grande étoile. Juste derrière elle se trouve une étoile plus petite, que l'astronome ne peut pas voir, même avec son télescope ultramoderne.
Les années passent. Les deux étoiles se sont éloignées l'une de l'autre. L'astronome regarde à nouveau dans son télescope et voit deux étoiles au lieu d'une.

Les Bné Israël sont comme des étoiles. Au début, l'une d'elles peut dépendre d'une autre, mais au fil du temps, elle s'éloigne et devient une "étoile" indépendante (Yaarot Dvach).
Ne méprisez pas quelqu'un qui dépend de vous. Hachem peut le bénir par sa richesse, sa position ou sa sagesse jusqu'à ce qu'il devienne une "étoile" au même titre que vous.
[Ben Ich 'Haï - Adéret Eliyahou - Tétsavé]

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-> Une façon d'acquérir l'humilité est de commencer dans la pauvreté. Ainsi, après être devenu riche, vous aurez de la sympathie et du respect pour les pauvres.
De même, nous devons "aimer l'étranger, car vous avez été étrangers dans le pays d'Égypte" (Ekev 10,19).
Une autre façon d'acquérir l'humilité est d'étudier la Torah, qui "le revêt d'humilité" (Pirké Avot 6,1).
[Ben Ich 'Haï - Névé Tsadikim - sur Michlé 30,8]