Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"La providence Divine est fonction du degré de confiance que l'homme porte à Hachem, lorsqu’il se remet entre Ses mains.
Et il ne s'agit pas seulement des tsadikim, mais celui qui accroît sa émouna et sa confiance en D. en est d'autant plus louable.
Et même s'il n'en est pas digne, nos Sages (midrach Téhilim 32,12) rapportent à propos du verset : "Celui qui place sa confiance en Hachem sera enveloppé de bonté", ce que Rabbi El'azar enseigne : "Même un racha qui place sa confiance en Hachem sera enveloppé de bonté"."
['Hazon Ich - Baba Batra 5,18]

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-> Selon le Tséma'h Tsadik : par le fait de renforcer notre confiance en Hachem nous pouvons sortir de nos épreuves, et la rigueur qui pèse sur nous se transformera en miséricorde.

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-> Le Guinzé Israël enseigne :
L'intensité avec laquelle chacun reçut la Torah, lorsqu'elle fut donnée sur le mont Sinaï, ne fut pas la même pour tout le monde, car elle dépendit de la préparation personnelle de chacun.
Chacun mérita de la recevoir suivant les efforts qu'il avait investis pour s'y préparer, ce qui justifia que Hachem, lors du don de la Torah, les disposa suivant leur degré de préparation.
[Mékhilta (Yitro 20, 24) : ''Moché se tint dans son périmètre, après lui, les Sages, après lui, tout Israël" ]

En revanche, lors de la traversée de la mer Rouge, les Bné Israël acquirent leur émouna dans le Créateur. Or, en ce qui concerne la émouna, il n'existe aucune différence entre grands et petits, entre le plus grand tsadik et une servante.
Même l'homme le plus modeste en sagesse et en intelligence, qui croit d'une foi toute simple en Hachem, peut atteindre grâce à elle, le même degré qu'un grand en Torah, sans aucune différence.
=> Concernant la émouna, le petit est au même niveau que le grand.

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+ Application à la parnassa :

-> "La subsistance de l'homme est difficile comme la traversée de la mer Rouge" (guémara (Pessa'him 118a).

-> Le rav Elimélé'h Biderman explique :
Car, de même que la mer se fendit, malgré l'obstacle qu'elle représentait, grâce au mérite de la émouna (lorsque les Bné Israël se jetèrent à l'eau, prêts à se sacrifier sur l'ordre d'Hachem), il en est de même pour toute épreuve concernant la subsistance : si l'homme place sa confiance en Hachem, ce joug lui en sera allégé et il y gagnera doublement. Et pas seulement pour la subsistance, mais également dans toutes les difficultés et les vicissitudes de l'existence : en consolidant sa émouna, il brisera tous les décrets rigoureux qui pèsent sur lui et sortira ainsi des ténèbres pour accéder à la lumière.

-> Rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (dans son Kédouchat Lévi) écrit que si un homme est persuadé qu'Hachem pourvoira à tous ses besoins, le Ciel exaucera toutes ses requêtes.
Mais si, en revanche, il ne cesse de s'inquiéter pour sa subsistance et celle de sa famille, En-Haut également, sa subsistance lui fera défaut.

[ainsi dans le Ciel, on se comporte avec nous exactement comme nous nous comportons, et de même que nous sommes certains qu'Hachem pourvoira à tous nos besoins, Hachem Lui-aussi, se conduira envers nous avec la même assurance.]

"Les jours nuageux de la vie annoncent une averse de bénédictions d'en-Haut"
[Noda biYéhouda - rabbi Yé'hezkel Landau]

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-> selon le Noda biYéhouda, les nuages lourds sont en fait imprégnés d'une pluie bénie.
Comme le roi David l'écrit : "C’est lui [Hachem] qui couvre le ciel de nuages, prépare la pluie pour la terre, fait pousser l’herbe sur les montagnes" (Téhilim 147,8).
Nos périodes stressantes et incertaines s'avèrent souvent être des bénédictions déguisées.

Le désespoir = le langage du yétser ara

+ Le désespoir = le langage du yétser ara :

->"Réjouis-toi, jeune homme, dans ton enfance et satisfais ton coeur dans ta jeunesse ... et sache que tout cela, D. l'amènera en jugement (Kohélète 1 ,9)".
La guémara (Shabbat 63b) commente :
-jusque-là = ce sont les paroles du yétser ara ;
- dorénavant = ce sont les paroles du yétser hatov".

-> Le Binyan David (Likouté Shass 27b) explique cet enseignement de la manière suivante :
- ''jusque-là'' = celui qui pense à ce qui a eu lieu jusqu'à présent, ce sont les paroles du yétser ara,
- mais le yétser hatov dit : ne pense qu'à ce qui sera dorénavant, sans regarder derrière toi, continue à avancer dans les voies d'Hachem, car de la sorte, tu parviendras à de très hauts sommets.
Dire ''dorénavant'' est déjà le début du repentir (téchouva). Il sera toujours temps de réparer le passé, mais à présent, tu dois te renforcer dans le bien et accomplir ainsi les paroles du verset : "Dorénavant Israël, qu'est-ce qu'Hachem ton D. exige de toi, hormis de Le craindre" (Ekev 10, 12).

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+ "Il l'a promulgué pour mille générations" (Téhilim 105, 8 ).
La guémara (Shabbath 88b) enseigne que la Torah fut créée 1 000 générations avant le don de la Torah (à savoir 974 générations avant la création du monde).
Et il est dit explicitement à ce sujet que Hachem ne cessait auparavant de créer des mondes et de les détruire jusqu'à ce qu'il crée le nôtre.

-> Le rav 'Haïm Chmoulévitch déduit de là un enseignement redoutable :
"Nombreux sont ceux qui se plaignent en disant : "J'ai déjà essayé et je me suis pris en main un millier de fois, et cela n'a jamais servi à rien, je retombe à chaque fois ... que puis-je tenter de plus?"
C'est à cette fin que nos Sages nous dévoilent les actes d'Hachem : Lui aussi (si l'on peut dire) a construit des mondes qui ont été détruits ensuite, et malgré cela, Il a continué encore et encore à en construire d'autres, jusqu'à ce qu'Il crée enfin le monde qui existe aujourd'hui.
Pourquoi, dès lors, l'homme, être fait de matière, se découragerait-il?
Il n'a pourtant pas encore essayé 974 fois de se renforcer!
Prenons exemple sur notre Créateur (si l'on peut dire) qui n’a pas cessé de construire son monde 974 fois!"

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-> Le Yessod haAvoda disait :
"Y a-t-il un quelconque bénéfice, après être tombé, à demeurer en bas et à se lamenter sur son sort?
Il n'y a alors qu'une chose à faire : se relever et continuer à se battre, rester un homme de combat!"
[Hachem a assez d'anges au Ciel. Il est normal que nous tombions, tout notre travail est de savoir se relever et repartir de l'avant sans se morfondre dans la boue, dans le désespoir.
Si tu peux faire, améliorer quelque chose, alors fais-le. Sinon pourquoi déprimer si cela n'est pas dans tes mains, mais dans celles de ton papa Hachem!]

-> Le 'Hafets 'Haïm (sur Kohélet 10,4) enseigne :
"Il en est ainsi du combat contre le yétser Hara : le fait même de se laisser décourager par lui au moindre échec représente déjà une victoire pour lui, car c'est là tout son but : parvenir à décourager ceux qui le combattent.
Il incombe, au contraire, à l'homme de se relever et de se réarmer de toutes ses forces. De la sorte, il méritera, le jour venu, de vaincre son yétser entièrement".

[Hachem ne nous juge pas sur le résultat (je sais toute la Torah en prenant une pilule), mais plutôt sur la somme des efforts que nous pouvons investir sur le chemin de notre vie juive.
(tu es loin d'arriver à la perfection, mais tu as exploité tes capacités et tes efforts à fond, alors tu as réussi la mission de ta vie sur terre.
Hachem est fier et prend un plaisir énorme au fait que tu ne désespères pas, mais plutôt que tu te relèves et que tu vas toujours de l'avant plein de désirs et d'ambitions spirituelles. )]

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-> Nous disons :'hazak, 'hazak, vénit'hazék (fort, fort, et nous serons renforcés). [par exemple lorsque nous terminons un Livre de la Torah]

Rabbi Aharon de Tchernobyl commente :
si une personne se renforce à chaque fois (en se disant ''sois fort, sois fort''), sans se décourager, elle méritera finalement d'être renforcée (''nous serons renforcés'') et bénéficiera de l'aide du Ciel.

Car c'est l'essentiel du travail de l'homme : commencer à servir Hachem. Et Hachem achèvera ce qu'il a commencé.

[ainsi, un juif doit se répéter : 'hazak, 'hazak ([sois] fort, [sois] fort), et alors Hachem viendra : vénit'hazék (Il nous renforcera).
C'est pour cela que notre yétser souhaite que l'on désespère, que l'on se répète spirituellement : "[je suis] faible, [je suis] faible", comme cela non seulement on n'évolue pas beaucoup (on reste à terre plutôt que de faire l'effort de se relever), mais en plus on rate l'aide d'Hachem.]

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-> Même le plus grand racha, si on lui promettait qu'il finira par connaître Hachem et par devenir un Juste (tsadik), il sera prêt à supporter toute la difficulté de la Torah et des mitsvot avec joie.
Mais le problème c'est qu'il désespère et n'y croit pas. Il se dit que puisqu'il ne sera jamais un Juste, alors mieux vaut qu'il se laisse aller à tout ce que son cœur désire!
['Hatam Sofer]

"L'esprit qui est en l'homme soutiendra son mal" (Michlé 18,14)

-> Rachi commente :
"L'esprit qui est en l'homme, c'est l'esprit de l'homme vaillant qui ne se laissa pas dominer par l'inquiétude et qui accepte tout ce qui lui arrive avec joie et amour. (Il) soutiendra son mal : sa force ne l'abandonnera pas".

-> La Chaaré Techouva (Chaar 4,12) explique ce verset ainsi :
"Lorsque le corps est malade, l’âme supporte son mal ... Cela signifie qu'elle aide le corps et le soutient en le consolant afin qu'il puisse accepter et supporter.
En revanche, lorsque c'est l'âme qui est malade et affaiblie par les tourments et l'anxiété, qui la consolera?
L'anxiété et l'amertume ne font qu’aggraver le mal du corps, car c'est l'âme qui soutient le corps dans sa maladie. Mais lorsque c'est l'âme qui souffre à cause de l'inquiétude, le corps ne l'aide pas".

-> Le Talmud Yérouchalmi (Shabbat 14,3) enseigne à propos du verset (Vaét'hanan 7,15) : "Et Hachem t'enlèvera toute maladie", que le mot “toute” vient inclure l’anxiété.
[Cela qui prouve une fois de plus que l’anxiété est appelée ‘maladie’ par la Torah.]

-> Le Gaon de Vilna (sur Michlé 18,14) dit que : "avec sa joie, on peut mettre un terme à une maladie" (בשמחתו יבטלנו).

Le rav Elimélé'h Biderman enseigne : cela signifie que la sérénité d’esprit a le pouvoir d’agir même lorsque la personne est déjà malade, et à plus forte raison pour la préserver de toute maladie.

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-> Rabbi Akiva Eiger écrivit dans une lettre qu’il publia lors d’une épidémie de choléra qui se répandit en 1831, après avoir recommandé de respecter les consignes médicales : "Ne pas s’inquiéter et s’éloigner de toute forme de tristesse!"

-> De son côté, le rabbi de Kobrin écrivit au moment d’une épidémie :
"La confiance en D. est le remède essentiel, et ce verset ne devrait pas quitter notre bouche : "Hachem, D. des armées, est avec nous, Il est élevé pour nous le D. de Yaakov" (Téhilim 46,8).
Et lorsque vous conviendrez de cela dans vos coeurs, aucune peur n’aura de prise sur vous et Hachem à coup sûr vous viendra en aide, car Son seul désir est de vous sauver et de vous protéger.
Mes chers frères, soyez sains et en bonne santé, mais surtout ne soyez pas dans l’inquiétude!"

-> Le Yessod Haavoda écrit pour sa part :
"Le principal conseil est de renforcer la pensée qu’Hachem prodigue une bonté gratuite et qu’Il protège tous ceux qui se réfugient près de Lui.
Il faut dire chaque jour à haute voix : "J’ai confiance en Hachem et en Sa bonté, et je m’inclus moi-même parmi les gens craignant D. et ceux qui l’aiment et ont sincèrement confiance en Lui"." »

Après avoir prescrit quelques conseils médicaux, grâce auxquels l’homme s’éloignera de l’épidémie, le Yessod Haavoda conclut en disant : "L’essentiel est la foi et la confiance en D. et si, certes, il doit se préserver de certaines choses car la Torah nous ordonne de veiller à la santé du corps, néanmoins l’essentiel est la foi et la confiance en Hachem."

-> Le Chomer Emounim (dans le chapitre 2 consacré à la
Emouna) écrit au nom du Arizal :
"Lorsque la peste sévit dans la ville, celle-ci n’a de prise que sur ceux qui ont peur.
Mais ceux qui affermissent leur coeur dans la confiance en Hachem et qui surmontent leur crainte, rien de mal ne peut les dominer."

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-> le Ben Ich ‘Haï (Ben Yéhoyada Baba Kama 60b) enseigne : parfois une personne quitte ce monde avant son heure uniquement à cause de la peur et l'angoisse.

-> b'h, davantage sur l'impact de notre pensée négative : https://todahm.com/2020/03/31/13093-2

-> Le Yessod Haavoda enseigne :
Il faut se couper de toutes les mauvaises rumeurs (que D. préserve) ...
Cela signifie qu’il faut cesser d’être suspendu aux nouvelles. Qu’est-ce que cela apporte à une personne à part de la plonger encore plus profondément dans l’inquiétude et le doute?
L’expérience montre bien que ceux qui ne sont pas à l’affût de chaque petit détail de l’actualité vivent bien plus sereins et joyeux.
Il n’y a rien à craindre : les nouvelles réellement nécessaires à une personne trouveront leur chemin toutes seules pour lui parvenir.

Le succès ne se mesure pas par la richesse, mais par la paix intérieure et la tranquillité.
[Malbim]

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[le Malbim nous demande de redéfinir notre perception de la réussite.
La sérénité [intérieure] en est le symbole ultime.]

La proximité d’Hachem au temps de notre éloignement

+ La proximité d'Hachem au temps de notre éloignement :

-> "Si je monte au Ciel Tu es là-bas et si je descends dans le Chéol (partie basse de l'enfer) Te voici" (Téhilim 139,8)

-> Selon le 'Hibat haAvoda, ce verset nous enseigne à quel point la Providence Divine réside sur ceux qui se trouvent dans les situations les plus misérables, que ce soit dans le domaine spirituel ou matériel.
Le terme "là-bas" employé dans le verset évoque en effet l’éloignement (lorsque l’on veut exprimer qu’une chose se trouve loin de soi, on dit qu’elle est là-bas).
A l’inverse, l’expression "Te voici" suggère la proximité (comme une personne qui désigne du doigt en disant ‘le voici’).

Le roi David déclare :
- "Si je monte au Ciel" = lorsque je me trouve au sommet de la réussite, que tout me sourit ; à cet instant : "Tu es là-bas" = Tu veilles sur moi par pitié sans proximité particulière.
Par contre, lorsque "je descends dans le Chéol" (à D. ne plaise), "Te voici", car Hachem est proche des cœurs contrits et Il se trouve tout près d’eux comme un Père est proche de son fils.
[d'une certaine façon, c'est semblable à un parent qui a beau aimer autant ses enfants, mais lorsque l'un d'entre eux traverse un moment difficile, il va davantage penser à lui, être plus proche de lui ... ]

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-> "Mizmor Lé David, Hachem est mon berger, sur la belle verdure, Il me fera paître, sur les eaux tranquilles, Il me conduira ; Il me mènera tranquillement sur les droits sentiers. Même lorsque je vais dans la vallée à l'ombre de la mort, Tu es avec moi" (Téhilim 23,1-4)

Le rav Elimélé'h Biderman commente :
Ces versets débutent en désignant Hachem à la 3e personne et se terminent en Le désignant à la 2e (Tu es avec moi) afin d'exprimer que lorsque tout se déroule dans la tranquillité, du mieux possible, la Providence Divine se manifeste de manière cachée (suggérée par la 3e personne). Il est alors difficile de ressentir Sa Présence proche de soi.
Lorsqu'en revanche, "je vais dans la vallée à l'ombre de la mort", (à D. ne plaise) = lorsque les fondements du monde s'affaissent et que les épreuves surviennent, au même moment, Hachem se tient au-dessus de l'homme au point que ce dernier peut Lui parler à la 2e personne et Lui dire : "Tu es avec moi".

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-> b'h, voir également : Quand je souffre, mon papa Hachem souffre encore plus que moi : https://todahm.com/2016/08/22/quand-je-souffre-mon-papa-hachem-souffre-encore-plus-que-moi

-> ainsi que : Etre malade = est-ce être abandonné par Hachem? : https://todahm.com/2020/09/21/etre-malade-est-ce-etre-abandonne-par-hachem

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-> "Lorsque vous viendrez dans la Terre de Canaan que Je vous donne en héritage et que J'enverrai une tache de lèpre dans une maison de la terre de votre héritage" (Métsora 14,34)

-> Rachi explique qu'il s'agit d'une promesse que la lèpre s'abattra sur eux, 'parce que les Emoréens dissimulèrent de l'or dans les murs de leurs maisons durant les 40 ans où les Bné Israël étaient dans le désert et grâce à la lèpre (sur les murs de la maison), ceux-ci les démontèrent maisons et le trouvèrent'.

-> Le rav Elimélé'h Biderman commente :
La Torah est éternelle et cette promesse a été écrite pour toutes les générations. Elle vient nous apprendre qu’à chaque moment où il
semble à un homme "qu'une lèpre apparaît dans sa maison", sous la forme de problèmes de santé, d'argent (dommages ou difficultés financières), d’éducation des enfants, de préjudices entre voisins ou entre amis, de recherche d’un conjoint, de l’attente d'une naissance, ... chacun selon son appréciation personnelle, il ne s’agit que de marques de l'amour d'Hachem à son égard afin de l'amener à ce qui est réellement et pleinement bien pour lui.
Cette épreuve recèle un trésor constitué d'or et d'argent qui est pour le moment camouflé et invisible.
[...]

Tant que nous nous renforçons dans cette conviction profonde que notre Père Céleste se trouve réellement avec nous et qu'Il veille à notre bien-être. Il est certain que tout ce qu'Il fait est pour le bien.
Certes, notre compréhension est trop limitée pour en saisir les nuances. Néanmoins, nous devons savoir que l'épaisseur des ténèbres est un signe tangible du bien immense qui doit germer exclusivement des difficultés et des mauvaises périodes.

Le judaïsme consiste avant tout à suivre la voie de l'innocence et de la simplicité, sans aucune sagesse, et veiller à ce que dans toute action entreprise, Hachem s'y trouve présent, sans se soucier nullement de son propre honneur, mais seulement si dans telle action, il y a en cela l'honneur d'Hachem, il l'accomplira et sinon non, et alors il ne fait aucun doute qu'il en trébuchera jamais.
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan - 2e tome - Torah 12]

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-> La réception du joug de la royauté du Ciel s'obtient principalement grâce au fait qu'on rejette et qu'on annule toutes les sagesses, en ne suivant que la voie de l'innocence et de la simplicité ; car la sainte Torah est la seule sagesse authentique, toutes les autres sagesses étant comme nulles par rapport à elle.
[Likouté Moharan - Torah 123]

-> Les sagesses nuisent beaucoup à l'homme ; et les sages sont pris au piège de leurs propres sagesses.
Il faut s'éloigner beaucoup de toutes sortes de sagesses que possèdent quelques personnes, qui sont sages à leurs propres yeux, et qui ont l'impression qu'elles détiennent de grandes connaissances dans le service de D., car toutes ces sagesses sont de grandes sottises, et on n'a pas du tout besoin de ces sagesses pour le service du Créateur béni soit-Il, car l'essentiel est uniquement l'innocence et la simplicité, ainsi que la émouna parfaite.
[...]
La plus grande de toutes les sagesses, c'est de ne pas être sage du tout, mais d'être seulement innocent et droit, en toute simplicité (témimout).
[Likouté Moharan - 2e tome - Torah 44 ; Si'hot haRan 51]

-> Le principe de la sagesse, c'est d'avoir l'intelligence de reconnaître qu'on en est loin.
[Likouté Moharan - 2e tome - Torah 83]

+ Celui qui possède la émouna, sa vie en est une, mais sans émouna, il n'a pas du tout de vie, car il n'existe pas d'homme qui ne traverse pas de nombreuses tribulations, des mésaventures et des ennuis, car l'homme est né pour l'effort ; lorsqu'il possède la émouna (foi), alors même quand des souffrances et des malheurs s'abattent sur lui, il peut se consoler car Hachem le prendra en pitié et sa fin sera bonne.
Les souffrances constituent un bien et une expiation pour lui, car tout ce qu'accomplit D. est certainement un grand bien.
Mais le sceptique qui n'a pas la émouna, quand lui arrive quelque ennui, n'a personne vers qui se tourner et ignore par quel moyen se revivifier et se consoler, c'est pourquoi il n'a pas du tout de vie, parce qu'il marche sans Hachem et sans providence.
Mais grâce à la émouna, la vie de l'homme est bonne en permanence, comme dit précédemment.
[rabbi Nah'man de Breslev - Si'hot Haran 32 & 53]

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-> La perfection de la émouna réside seulement dans le fait de croire en D., sans aucune sagesse du tout, sans signe ni prodige, et sans aucune spéculation, uniquement avec simplicité et naïveté.
[rabbi Na'hman de Breslev - Si'hot haRan 33]

"Et lorsque vous offrirez une offrande de reconnaissance à Hachem vous l’offrirez afin qu’elle vous soit agréée. Le même jour, elle sera consommée, n’en laissez pas jusqu’au matin, Je suis Hachem" (Emor 22,29-30)

-> Le ‘Hatam Sofer commente ainsi ces versets :
On sait que le but de la émouna est que l’homme prenne conscience que tout ce qui lui arrive est un bienfait divin. Et bien qu’il puisse parfois ne pas le percevoir avec ses sens, il doit savoir que c’est vrai.
De la sorte, il n’attendra pas que sa délivrance se dévoile au grand jour, mais il remerciera Hachem pour tous Ses bienfaits et pour toutes les merveilles qu’Il accomplit dans tous les évènements de son existence, même s’il ne comprend pas pour l’heure le bien qu’ils constituent.
Il veillera à ne pas ressembler au cas rapporté dans la guémara (Nida 31a) de cet homme qui, alors qu’il s’apprêtait à embarquer sur un bateau, s’enfonça une épine dans le pied, si bien qu’il en rata le départ. Resté sur le quai, il se mit à se plaindre. Toutefois, lorsqu’il entendit ensuite que ce bateau avait fait naufrage, il se ravisa et se mit à louer Hachem.

Car le but de la émouna est de ne pas se plaindre même quand règne l’obscurité, mais au contraire de louer Hachem précisément à ce moment en sachant que tout ce qu’Il fait est pour notre bien.
C’est à ce sujet qu’il est écrit : "Et lorsque vous offrirez une offrande de reconnaissance à Hachem, vous l’offrirez afin qu’elle vous soit agréée" = il est, en effet, certain que lorsque la délivrance surviendra, vous offrirez une offrande de reconnaissance et qu’elle vous sera agréée pleinement et avec une joie entière. Cependant, cela n’est pas suffisant pour une personne qui se prétend avoir confiance en D., car celle-ci devra accomplir la suite du verset : "le même jour elle sera consommée", à savoir que, pour le meilleur ou pour le pire, "elle sera consommée", ce qui signifie qu’elle devra être convaincue que c’est un profit pour elle (dans plusieurs endroits de la guémara ‘consommer’ est synonyme de ‘profiter’), et sur le champ, il offrira une offrande de reconnaissance de plein gré.
Le verset précise bien à ce sujet "n’en laissez pas jusqu’au matin", ce qui suggère de ne pas attendre le moment où règnera la lumière et se dévoilera au grand jour le bien dissimulé dans ce qui lui est arrivé, comme cet homme qui s’était enfoncé une épine dans le pied, et qui n’en fut reconnaissant à Hachem qu’après avoir compris que cela l’avait sauvé du naufrage.
Le verset termine en disant "Je suis Hachem" = à savoir, ‘sachez que Je suis le Maître de la miséricorde et qu’il ne sortira rien de mal de tout ce que J’accomplis sur Terre. C’est pour cela qu’il convient que vous Me remerciez pour tout ce qui vous arrive avant même d’en être délivrés!’

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-> b'h, voir également : Avoir confiance en Hachem, c'est Le remercier de la délivrance avant d'être délivré : https://todahm.com/2021/04/25/31400

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-> On trouve une illustration de cela dans la paracha A'haré Mot à porpos des 2 boucs que l'on amenait au Temple pour le service de Yom Kippour.
Au moment où l’on sacrifiait le bouc destiné à Hachem, le 2e bouc était encore vivant (A'haré Mot 16,8), et il n’était ‘envoyé’ à Azazel qu’après l’achèvement de tout le service des Kétorète (les encens) dans le Saint des Saints, de l’aspersion du sang du taureau et du bouc.
Dès lors, il pouvait lui sembler que son sort était bien meilleur que celui de son compagnon qui avait été sacrifié, tandis que lui était demeuré en vie, la preuve est qu’on le faisait même sortir du Temple vivant!
Mais en réalité, que s’avérait-il finalement?
Son compagnon qu’il considérait comme si malchanceux avait mérité d’être sacrifié en l’honneur d’Hachem et son sang d’être introduit dans le Saint des Saints. Alors que lui, était envoyé à Azazel (il était alors jeté dans un précipice et tous ses membres se brisaient avant qu’il finisse par s’écraser au sol).

Cela constitue une parabole de ce qui se déroule dans le monde : tout ce qui semble mauvais à une personne ne l’est pas forcément et tout ce qui lui semble bien ne se révèle pas l’être réellement.
[rav Chimchon Raphaël Hirsch]

-> Le rav Elimélé'h Biderman ajoute à cela :
Celui qui parvient à remercier Hachem alors qu’il se trouve encore dans l’épreuve méritera grâce à cela d’en être délivré.
[...]
Le chemin le plus court pour parvenir à remercier Hachem au temps de l’épreuve consiste à se renforcer dans la conviction que tout est dirigé par le Ciel. Un homme ne peut rien gagner ni perdre si cela n’a pas été décrété En-Haut auparavant. Et même ce qui lui apparaît comme une perte d’argent ou un préjudice physique ou moral n’est en fait que bonté et bénédiction. Dès lors, il est inutile d’attendre
que la lumière arrive, car il peut déjà la percevoir de l’endroit obscur où il se trouve. Et, au contraire, dans l’obscurité, la lumière est perçue bien plus forte.

Nos Sages rapportent (Yérouchalmi Chevi'it 9,1) qu’au terme des 13 ans que Rabbi Chimon Bar Yo’haï et son fils Rabbi Elazar demeurèrent dans leur grotte (par crainte du roi qui cherchait à les tuer), Rabbi Chimon se tint à l’entrée de la grotte et vit soudain un chasseur occupé à chasser des oiseaux. Comme il est fréquent, une partie des oiseaux se firent capturer tandis que d’autres parvinrent à s’échapper et à s’enfuir.
Rabbi Chimon entendit alors que, lorsqu’arrivait le tour d’un oiseau d’être chassé, une voix céleste proclamait ce qu’allait être son sort : si la voix disait ‘libre’, le chasseur ne parvenait pas à le capturer mais si elle disait ‘pris’, il y arrivait. Rabbi Chimon s’écria alors : "Si une Providence particulière s’exerce sur une petit oiseau avec une telle précision et qu’il n’est pris que si le Ciel le désire et l’a ordonné, à plus forte raison s’exerce-t-elle sur nous.
Dès lors, nous pouvons sortir de cette grotte de refuge, car s’il n’a pas été décrété que nous devons être tués, le roi n’y parviendra pas. A quoi cela sert-il d’y rester cachés?"
Forts de cette réflexion, Rabbi Chimon et son fils sortirent de la grotte pour aller apporter la lumière au monde entier.

De cette histoire, nous apprenons ce que sont la émouna et la confiance en Hachem et le fait que personne ne peut lever la main sur quiconque sans décret Divin préalable.
De plus, on peut également voir ici en approfondissant quelque peu notre réflexion que la réussite dans le travail ou dans quelque entreprise que ce soit ne devra jamais être imputée aux capacités de l’homme. D’un autre côté, celui qui subit une perte ne devra pas la mettre sur le compte de son incapacité. Ce chasseur, occupé à sa tâche, n’entendit pas la voix céleste que Rabbi Chimon entendait, et il est très plausible qu’à chaque fois qu’il parvenait à capturer un oiseau, il s’en arrogeait le mérite, en pensant que grâce à sa promptitude, il avait réussi à devancer l’oiseau et à le prendre dans son filet. Et lorsque celui-ci au contraire lui échappait, il devait certainement s’imaginer que cela était dû à sa maladresse et que, s’il s’était tenu ailleurs, il l’aurait probablement capturé.
En bref, dans son ignorance, il était persuadé que tout dépendait de sa force et de son ingéniosité à chasser les oiseaux, pour le meilleur ou pour le pire. Mais en réalité, il n’en n’était rien, car seule la décision du Ciel déterminait quel oiseau serait pris et lequel lui échapperait, et même s’il s’était tenu à ses côtés mille autres chasseurs aussi expérimentés que lui, ils n’auraient pas réussi à prendre le moindre petit oiseau que la voix céleste destinait à la liberté.
[…] Car même si l’effort personnel de l’homme en vue de subvenir à sa subsistance est permis et même conseillé, celui-ci doit cependant demeurer limité et mesuré.

Tout le processus de l'histoire du monde, du début de la création jusqu'à sa toute fin, a pour l'objectif de développer la reconnaissance de : "ein od milévado" (Hachem est la Source ultime de toute chose).
[Ram'hal - Daat Tévounot (ot 34)]