Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Rabbi Binyamin dit : "Tous sont présumés être aveugles jusqu'à ce que Hachem leur ouvre les yeux". (D'où le sait-on?), d'ici : (au sujet de Hagar qui s'était égarée dans le désert sans eau) : "D. lui décilla les yeux" (Vayéra 21,19)".
[midrach Béréchit rabba 53,14)]

=> L'homme évolue en effet dans un monde dans lequel il ignore très souvent ce qui se déroule devant ses yeux, même s'il s'agit d'une réalité tangible, jusqu'à ce que Hachem lui ouvre les yeux et lui dévoile entièrement cette réalité .

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+ Exemple avec la subsistance (parnassa) :

-> "Vous parlerez au rocher à leurs yeux (des Bné Israël) et il donnera son eau" ('Houkat 20,8).

-> Le 'Hidouché haRim explique :
"La subsistance de chaque créature est à sa portée en tout lieu et en tout temps, mais elle lui est dissimulée, et lorsque Hachem lui éclaire les yeux, elle voit tout à sa disposition devant elle".

-> A partir de ce commentaire, le Sfat Emet explique que l'intention d'Hachem en ordonnant à Moché de parler au rocher, était précisément que les Bné Israël se rendent compte de cela : que lorsque Hachem leur décillait les yeux ils pourraient voir que l'eau était déjà prête pour eux dans le rocher .

-> Le rav Elimélé'h Biderman commente :
Cela constitue une leçon pour nous tous : chacun se retrouve confronté à divers "rochers" durant son existence, confrontation dont il a besoin d'être sauvé, et dont il ne voit souvent aucune issue.
Il devra cependant avoir confiance dans le fait que Hachem, dans Son immense miséricorde, a créé le remède avant le mal, et a déjà préparé son salut, qui, pour l'heure, demeure néanmoins dissimulé de son regard.
C'est grâce à cette émouna qu'il méritera qu'Hachem lui décille les yeux afin qu'il trouve les eaux vives et abondantes de la délivrance.

-> Le Divré Chmouël (Vayigach) écrit :
Le meilleur moyen, pour un homme, d'être délivré de toutes les sources d'inquiétude qui le tourmentent, consiste ... à attendre sereinement l'heure propice qu'Hachem a choisie pour le délivrer, fermement convaincu que le Ciel a déjà préparé cette délivrance et que celle-ci surviendra en temps voulu.
De la sorte, il la méritera pleinement avec tous ses bienfaits.

[ainsi en conservant notre sérénité en ayant foi que notre salut est déjà prêt (grâce à Hachem), par cela nous méritons d'obtenir le meilleur. ]

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-> "Les épreuves adoucissent les fautes de l'homme (les fautes suscitant la rigueur)" [guémara Béra'hot 5a]
Le Ohr ha'Haïm ('Houkat) explique que ce sont précisément les épreuves et les difficultés qui adoucissent les rigueurs (dinim) [d'Hachem] et qui font disparaître le mal qui plane au-dessus de la tête d'une personne.

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-> Le rav Elimélé'h Biderman nous enseigne :
Notre Père Céleste est bon et veut notre bien, et même si cela n'est pas encore perceptible par le regard humain, tout sera amené très bientôt à changer et à se révéler être l'objet de la bonté et de la miséricorde Divine.
L'homme doit également être persuadé que lorsqu'il place sa confiance en D. et qu'il se repose entièrement sur Lui, il adoucit de la sorte la rigueur qui pèse sur lui et l'attribut de bonté peut se révéler au grand jour.

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-> Rabbénou Yona (Michlé 3,26) développe la notion de bita'hon (confiance en D.) :
c'est ressentir que tout est entre les mains du Ciel, qu'il est du pouvoir Divin de modifier l'ordre naturel des choses, de changer le mazal, que rien ne peut arrêter Sa délivrance, grande ou petite, et ainsi que lorsque des épreuves s'annoncent, le salut est proche, car Il peut tout, et rien ne résiste à Sa volonté.
On se reposera donc sur Lui lors de chaque moment d'épreuve et d'obscurité, convaincu qu'Il est en mesure de nous sauver en un clin d'oeil ...
Il est écrit : "Reposez votre confiance sur Hachem en tout temps" (Téhilim 62, 9), "en tout temps" signifiant même lorsqu'une épreuve s'annonce et que l'homme ignore le moyen d'y échapper".

+ Celui qui croit en Hachem ne s’inquiète pas, comme il est dit : "amaamin lo ya'hich" (le croyant ne s’inquiétera pas - Yéchayahou 28,16).
[le sens simple du verset est : "que le croyant ne s'appuie pas dessus']

En fait, en hébreu le mot "déaga" (inquiétude - דאגה), contient les 5 premières lettres de l'alphabet alef-bet excluant le bet (ב). Cette lettre renvoie au "bita'hon" (la confiance - בטחון), puisque celui qui s’inquiète manque de confiance en Hachem.
C’est exactement comme l’écrit le 'Hovot haLévavot (chaar habita'hon chap.1) : L’essence du bita’hon est la quiétude, la tranquillité et sérénité d’esprit (ménou'hat hanéfech ).

Les mots "ma yiyé" (que se passera-t-il (dans le futur) - מה יהיה), ont la même guématria que "lama" (pourquoi - למה = notion de quelque chose qui s’est-il produit dans le passé).
Ces 2 éléments évoquent un manque de confiance en Hachem. Quelle est le remède?
Le bita'hon (בטחון), la totale confiance en Hachem. Une allusion est que la valeur numérique de ce mot (בטחון) est de 75, tout comme "ma yiyé" et "lama".

Dans la Havdala, nous disons le verset : "iné El yéchouati évta'h vélo éf'had" (en Hachem est mon salut ; j’aurai confiance et je n’aurai pas peur - הִנֵּה אֵל יְשׁוּעָתִי אֶבְטַח וְלֹא אֶפְחָד - Yéchayahou 12,2).
Si nous ajoutons la guématria de "évta'h" (j'ai confiance - אבטח soit 20) à celle du mot " 'hokhma" (חכמה soit : 73 = sagesse = visant quelqu’un qui met en avant sa propre sagesse devant la Volonté d’Hachem, faisant ses propres calculs quant à ce qu’elle pense être le meilleur), nous obtenons 93.
93 est la guématria de "éf'had" (j'aurai peur - אפחד) = c'est-à-dire que lorsque l’on injecte sa propre sagesse (lorsque l'on a confiance en sa 'hokhma), alors tout ce que l’on obtient est la "peur" (אפחד), faute d’avoir eu une totale confiance en Hachem.
L’inverse est aussi vrai : Si à mes yeux Hachem est mon seul et unique salut ( El yéchouati - אל ישועתי), alors il en résulte que : "j'aurai confiance et je n’aurai pas peur" (évta'h vélo éf'had - אֶבְטַח וְלֹא אֶפְחָד) = cette totale confiance neutralisera et préviendra toute crainte.

Pourquoi commençons-nous la Havdala par ces mots?
Parce qu’après un Shabbat sans souci, nous entrons dans la semaine profane, retour au quotidien potentiellement anxiogène et qui porte avec lui son lot d’inquiétude. Par conséquent, ces mots sont parfaitement appropriés à ce stade.
[rav Yéhochoua Alt]

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-> Le Dérékh piKoudékha (lo taasé 34, ‘helek hadibour 4) écrit qu’une ramification de l’interdit de verser le sang est le fait pour une personne de s’affliger et de s’inquiéter quand ce n’est pas une mitsva (comme le fait de partager la peine d’autrui), car ainsi elle s’affaiblit physiquement.

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-> b'h, voir également : https://todahm.com/2022/08/07/36490

Toujours avoir confiance en l’énorme pouvoir de nos prières

+ Toujours avoir confiance en l'énorme pouvoir de nos prières :

-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
Un homme ne doit jamais désespérer de la miséricorde Divine, même s’il lui semble que tout espoir est perdu, car il est certain que la prière possède la force d’annuler les décrets et de modifier
le cours naturel des choses.
Un verset dit : "Les eaux ont monté par-dessus ma tête et j’ai dit : ‘je suis perdu’. Mais j’ai invoqué Ton Nom des profondeurs de la fosse" (Eikha 3,54-55).
Et Rachi d’expliquer : ‘Lorsqu’un homme est dans l’eau jusqu’aux hanches, l’espoir est encore présent, mais lorsque les eaux recouvrent sa tête, il se dit que tout espoir est perdu, mais moi, je n’agis pas ainsi et j’ai invoqué Ton Nom, Hachem’.

Cela pour nous enseigner que même dans une telle situation où un homme semble se noyer, où les eaux recouvrent même sa tête, sans lui laisser entrevoir une quelconque possibilité naturelle de salut, il ne devra pas renoncer. Mais il appellera Hachem de toutes ses forces et Lui, le délivrera.

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-> Le monde t'appartient-il pour que tu puisses en désespérer? En es-tu propriétaire?
Le monde appartient à Hachem, et nous, êtres humains, ne pouvons pas être désespérés.
Tu dois prier et Hachem t'aidera!
['Hazon Ich - au rav Galinski]

-> "Israël espérera en D., car avec D. est la bonté, et nombreuses sont pour Lui, [les possibilités] de sauver" (Téhilim 130,7).

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-> Nous disons : "bit'hou b'Hachem adé ad" (Ayez confiance en Hachem à jamais - Yéchayahou 26,4), c'est-à-dire jusqu'au dernier moment véritablement, car même alors, la délivrance peut arriver.
[rabbi Yaakov Yossef d'Ostraa]

-> De même nos Sages nous affirment : "Même si une épée tranchante est posée en travers de sa gorge, on ne doit pas se retenir de prier" [car Hachem a toujours un moyen pour nous sauver!]
[guémara Béra’hot 10a]

Le rav de Brisk explique que cette affirmation s'applique à quelqu'un qui est accusé d'un crime capital.
L'accusé peut penser qu'il y a toujours espoir uniquement tant que le verdict final n'est pas rendu, mais qu'une fois que le juge l'a condamné, alors c'est terminé.
Nos Sages nous disent que même après qu'un verdict de peine de mort a été émis, et que l'exécuteur a une épée sur le cou de cet homme condamné, il n'est toujours pas trop tard pour que Hachem le sauve.
Hachem peut toujours aider.

[à combien plus forte raison pour nous qui ne sommes pas dans une situation si extrême, nous devons toujours garder confiance en l'aide de D.!]

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-> b'h, voir également : Hachem accepte les prières de tout le monde : https://todahm.com/2021/04/25/hachem-accepte-les-prieres-de-tout-le-monde

"Chaque évènement qu’un homme vit n’arrive pas par hasard, mais c’est Hachem qui lui parle à travers celui-ci et désire lui suggérer quelque chose le concernant"
[Baal Chem Tov]

+ S'il est vrai que tout dans la vie n'est pas contrôlable, une chose l'est : la façon dont nous réagissons aux défis de la vie.
Faites confiance à Hachem, prenez les choses en main et essayez de garder votre sang-froid. [si je peux faire quelque chose je le fais, sinon c'est papa Hachem qui le gère pour mon bien ultime]
C'est nous qui contrôlons l'attitude [face à ce qui nous arrive].
[d'après le Baal Chem Tov]

+ Après avoir perdu ma femme et mes 11 enfants dans la Shoa, "Je préfère être en bas avec mes questions plutôt qu'en-Haut avec les réponses".
[rabbi de Klausenbourg]

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-> Selon nos Sages : les personnes qui sont pressées pour comprendre tout ce qui se passe dans ce monde peuvent alors être exaucée et on les prend dans le monde à venir, où tout est alors clair (il n'y a plus de question).
Ainsi, en ne remettant pas en question ce qui se passe dans notre vie, on s'assure de rester vivant dans ce monde plus longtemps, puisqu'il n'est pas nécessaire de nous prendre plus tôt pour avoir nos réponses en-Haut.

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-> Nous ne sommes pas les premiers à poser des questions, Moché a demandé à Hachem : "daigne me révéler tes voies, afin que je Te connaisse" (Ki Tissa 33,13).
Nos Sages (guémara Béra'hot 7a) explique que Moché demandait à Hachem pourquoi les tsadikim souffrent et les réchaïm réussissent.

[en tant qu'être humain, on ne peut même pas penser comprendre la sagesse d'Hachem, mais néanmoins nous devons être certains que : "Lui, notre rocher, Son œuvre est parfaite" (Haazinou 32,4)]

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-> En hébreu le hasard, la coïncidence, se traduit par : mikré (מקרה ).
Si on retourne les lettres de ce mot, cela donne : rak méHachem (seulement d'Hachem - רק מה׳).
Ainsi, rien ne vient par hasard. Tout est 100% made in Hachem, et est ce qu'il y a de mieux pour nous!
[toute la difficulté est qu'on pourra pleinement en avoir conscience qu'après notre mort, libre arbitre oblige]

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-> Dans le Yalkout Chimoni (Choftim 81), on trouve le récit suivant :
Un élève du Ramban était tombé gravement malade.
Lorsque son maître vint lui rendre visite, il comprit que ses jours étaient désormais comptés et qu'il ne tarderait pas à rejoindre le monde de Vérité.
Le Ramban lui dit alors : "Ecoute-moi bien, mon fils. Sache que dans le monde Céleste, le jugement a lieu dans une immense salle, dotée de nombreuses chaises, et c'est là que siège la présence divine. Voici une amulette, grâce à laquelle toutes les portes célestes s'ouvriront devant toi, et te conduiront tout droit dans ce lieu suprême.
Arrivé la-bas, je te demande de poser une série de questions qui me taraude profondément, et qui ont trait à l'existence du peuple juif."

Le Ramban remit à son élève la liste de ses questions, et le pria de lui apparaître en rêve pour lui donner les réponses qu'il aura reçues du Ciel.

Quelques temps plus tard, l'élève décéda.
Un jour, alors que le Ramban étudiait la Torah près d'une fenêtre, il aperçut soudain de l'autre côté l'image de son défunt disciple.
Celui-ci lui dit : "Sache, maître, que dans tous lieux où je suis arrivé, j'ai présenté votre amulette et l'on m'a laissé franchir une porte après l'autre, jusqu'à ce que j'atteigne la grande salle dont vous m'aviez parlé.
Mais lorsque j'ai voulu poser vos questions, j'ai compris aussitôt qu'elles n'avaient aucun sens dans le monde de Vérité, car là-bas, tout est droiture et justice!"

"Lorsqu’un homme n’aura personne pour le racheter, et qu’il trouve de quoi se racheter" (Béhar 25,26)

-> Le 'Hatam Sofer commente :
"Cela signifie que celui qui s’imagine réellement qu’aucun homme ne peut le racheter et qui s’en remet entièrement à Hachem peut être certain qu’il trouvera finalement la délivrance".

-> Le rav Elimélé'h Biderman explique :
Sachons que c’est précisément le fait de se sentir dépendant d'Hachem et de penser que ‘sans Ton aide aucune délivrance n’est possible’ qui apporte la bénédiction.
Lorsqu’un homme ressent réellement que personne n’est en mesure de l’aider, Hachem le délivre de toutes ses épreuves.

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[Il est écrit : "Donnez de la force à Hachem" (ténou oz lélokim - Téhilim 68,35) = d'une certaine façon, plus nous donnons de la force, de l'importance à Hachem à nos yeux (au point que rien d'autre peut nous aider/sauver que Lui), alors plus nous donnons de la force à Hachem, qui pourra ainsi nous sortir de toute difficulté et nous combler de bénédictions. ]

"La providence Divine est fonction du degré de confiance que l'homme porte à Hachem, lorsqu’il se remet entre Ses mains.
Et il ne s'agit pas seulement des tsadikim, mais celui qui accroît sa émouna et sa confiance en D. en est d'autant plus louable.
Et même s'il n'en est pas digne, nos Sages (midrach Téhilim 32,12) rapportent à propos du verset : "Celui qui place sa confiance en Hachem sera enveloppé de bonté", ce que Rabbi El'azar enseigne : "Même un racha qui place sa confiance en Hachem sera enveloppé de bonté"."
['Hazon Ich - Baba Batra 5,18]

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-> Selon le Tséma'h Tsadik : par le fait de renforcer notre confiance en Hachem nous pouvons sortir de nos épreuves, et la rigueur qui pèse sur nous se transformera en miséricorde.

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-> Le Guinzé Israël enseigne :
L'intensité avec laquelle chacun reçut la Torah, lorsqu'elle fut donnée sur le mont Sinaï, ne fut pas la même pour tout le monde, car elle dépendit de la préparation personnelle de chacun.
Chacun mérita de la recevoir suivant les efforts qu'il avait investis pour s'y préparer, ce qui justifia que Hachem, lors du don de la Torah, les disposa suivant leur degré de préparation.
[Mékhilta (Yitro 20, 24) : ''Moché se tint dans son périmètre, après lui, les Sages, après lui, tout Israël" ]

En revanche, lors de la traversée de la mer Rouge, les Bné Israël acquirent leur émouna dans le Créateur. Or, en ce qui concerne la émouna, il n'existe aucune différence entre grands et petits, entre le plus grand tsadik et une servante.
Même l'homme le plus modeste en sagesse et en intelligence, qui croit d'une foi toute simple en Hachem, peut atteindre grâce à elle, le même degré qu'un grand en Torah, sans aucune différence.
=> Concernant la émouna, le petit est au même niveau que le grand.

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+ Application à la parnassa :

-> "La subsistance de l'homme est difficile comme la traversée de la mer Rouge" (guémara (Pessa'him 118a).

-> Le rav Elimélé'h Biderman explique :
Car, de même que la mer se fendit, malgré l'obstacle qu'elle représentait, grâce au mérite de la émouna (lorsque les Bné Israël se jetèrent à l'eau, prêts à se sacrifier sur l'ordre d'Hachem), il en est de même pour toute épreuve concernant la subsistance : si l'homme place sa confiance en Hachem, ce joug lui en sera allégé et il y gagnera doublement. Et pas seulement pour la subsistance, mais également dans toutes les difficultés et les vicissitudes de l'existence : en consolidant sa émouna, il brisera tous les décrets rigoureux qui pèsent sur lui et sortira ainsi des ténèbres pour accéder à la lumière.

-> Rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (dans son Kédouchat Lévi) écrit que si un homme est persuadé qu'Hachem pourvoira à tous ses besoins, le Ciel exaucera toutes ses requêtes.
Mais si, en revanche, il ne cesse de s'inquiéter pour sa subsistance et celle de sa famille, En-Haut également, sa subsistance lui fera défaut.

[ainsi dans le Ciel, on se comporte avec nous exactement comme nous nous comportons, et de même que nous sommes certains qu'Hachem pourvoira à tous nos besoins, Hachem Lui-aussi, se conduira envers nous avec la même assurance.]

"Les jours nuageux de la vie annoncent une averse de bénédictions d'en-Haut"
[Noda biYéhouda - rabbi Yé'hezkel Landau]

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-> selon le Noda biYéhouda, les nuages lourds sont en fait imprégnés d'une pluie bénie.
Comme le roi David l'écrit : "C’est lui [Hachem] qui couvre le ciel de nuages, prépare la pluie pour la terre, fait pousser l’herbe sur les montagnes" (Téhilim 147,8).
Nos périodes stressantes et incertaines s'avèrent souvent être des bénédictions déguisées.

Le désespoir = le langage du yétser ara

+ Le désespoir = le langage du yétser ara :

->"Réjouis-toi, jeune homme, dans ton enfance et satisfais ton coeur dans ta jeunesse ... et sache que tout cela, D. l'amènera en jugement (Kohélète 1 ,9)".
La guémara (Shabbat 63b) commente :
-jusque-là = ce sont les paroles du yétser ara ;
- dorénavant = ce sont les paroles du yétser hatov".

-> Le Binyan David (Likouté Shass 27b) explique cet enseignement de la manière suivante :
- ''jusque-là'' = celui qui pense à ce qui a eu lieu jusqu'à présent, ce sont les paroles du yétser ara,
- mais le yétser hatov dit : ne pense qu'à ce qui sera dorénavant, sans regarder derrière toi, continue à avancer dans les voies d'Hachem, car de la sorte, tu parviendras à de très hauts sommets.
Dire ''dorénavant'' est déjà le début du repentir (téchouva). Il sera toujours temps de réparer le passé, mais à présent, tu dois te renforcer dans le bien et accomplir ainsi les paroles du verset : "Dorénavant Israël, qu'est-ce qu'Hachem ton D. exige de toi, hormis de Le craindre" (Ekev 10, 12).

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+ "Il l'a promulgué pour mille générations" (Téhilim 105, 8 ).
La guémara (Shabbath 88b) enseigne que la Torah fut créée 1 000 générations avant le don de la Torah (à savoir 974 générations avant la création du monde).
Et il est dit explicitement à ce sujet que Hachem ne cessait auparavant de créer des mondes et de les détruire jusqu'à ce qu'il crée le nôtre.

-> Le rav 'Haïm Chmoulévitch déduit de là un enseignement redoutable :
"Nombreux sont ceux qui se plaignent en disant : "J'ai déjà essayé et je me suis pris en main un millier de fois, et cela n'a jamais servi à rien, je retombe à chaque fois ... que puis-je tenter de plus?"
C'est à cette fin que nos Sages nous dévoilent les actes d'Hachem : Lui aussi (si l'on peut dire) a construit des mondes qui ont été détruits ensuite, et malgré cela, Il a continué encore et encore à en construire d'autres, jusqu'à ce qu'Il crée enfin le monde qui existe aujourd'hui.
Pourquoi, dès lors, l'homme, être fait de matière, se découragerait-il?
Il n'a pourtant pas encore essayé 974 fois de se renforcer!
Prenons exemple sur notre Créateur (si l'on peut dire) qui n’a pas cessé de construire son monde 974 fois!"

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-> Le Yessod haAvoda disait :
"Y a-t-il un quelconque bénéfice, après être tombé, à demeurer en bas et à se lamenter sur son sort?
Il n'y a alors qu'une chose à faire : se relever et continuer à se battre, rester un homme de combat!"
[Hachem a assez d'anges au Ciel. Il est normal que nous tombions, tout notre travail est de savoir se relever et repartir de l'avant sans se morfondre dans la boue, dans le désespoir.
Si tu peux faire, améliorer quelque chose, alors fais-le. Sinon pourquoi déprimer si cela n'est pas dans tes mains, mais dans celles de ton papa Hachem!]

-> Le 'Hafets 'Haïm (sur Kohélet 10,4) enseigne :
"Il en est ainsi du combat contre le yétser Hara : le fait même de se laisser décourager par lui au moindre échec représente déjà une victoire pour lui, car c'est là tout son but : parvenir à décourager ceux qui le combattent.
Il incombe, au contraire, à l'homme de se relever et de se réarmer de toutes ses forces. De la sorte, il méritera, le jour venu, de vaincre son yétser entièrement".

[Hachem ne nous juge pas sur le résultat (je sais toute la Torah en prenant une pilule), mais plutôt sur la somme des efforts que nous pouvons investir sur le chemin de notre vie juive.
(tu es loin d'arriver à la perfection, mais tu as exploité tes capacités et tes efforts à fond, alors tu as réussi la mission de ta vie sur terre.
Hachem est fier et prend un plaisir énorme au fait que tu ne désespères pas, mais plutôt que tu te relèves et que tu vas toujours de l'avant plein de désirs et d'ambitions spirituelles. )]

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-> Nous disons :'hazak, 'hazak, vénit'hazék (fort, fort, et nous serons renforcés). [par exemple lorsque nous terminons un Livre de la Torah]

Rabbi Aharon de Tchernobyl commente :
si une personne se renforce à chaque fois (en se disant ''sois fort, sois fort''), sans se décourager, elle méritera finalement d'être renforcée (''nous serons renforcés'') et bénéficiera de l'aide du Ciel.

Car c'est l'essentiel du travail de l'homme : commencer à servir Hachem. Et Hachem achèvera ce qu'il a commencé.

[ainsi, un juif doit se répéter : 'hazak, 'hazak ([sois] fort, [sois] fort), et alors Hachem viendra : vénit'hazék (Il nous renforcera).
C'est pour cela que notre yétser souhaite que l'on désespère, que l'on se répète spirituellement : "[je suis] faible, [je suis] faible", comme cela non seulement on n'évolue pas beaucoup (on reste à terre plutôt que de faire l'effort de se relever), mais en plus on rate l'aide d'Hachem.]

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-> Même le plus grand racha, si on lui promettait qu'il finira par connaître Hachem et par devenir un Juste (tsadik), il sera prêt à supporter toute la difficulté de la Torah et des mitsvot avec joie.
Mais le problème c'est qu'il désespère et n'y croit pas. Il se dit que puisqu'il ne sera jamais un Juste, alors mieux vaut qu'il se laisse aller à tout ce que son cœur désire!
['Hatam Sofer]