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‘Hizkiyahou & l’important de remercier Hachem

+ 'Hizkiyahou & l'important de remercier Hachem :

-> Hachem désirait faire du roi 'Hizkiyahou le machia'h et de San'hériv, Gog Oumagog.
L'Attribut de justice dit devant D. : "Maître du monde, le roi David, qui entonna tant de chants et de louanges devant Toi, Tu n'en as pas fait le machia'h, et 'Hizkiyahou, qui fut l'objet de tant de miracles et qui ne chanta rien, Tu vas le prendre pour machia'h?" [guémara Sanhédrin 94a]

Ainsi, 'Hizkyahou ne devint pas le machia'h, étant donné qu'il ne chanta [de remerciement à Hachem] pas après avoir été sauvé.

-> Après la chute de San'hériv, Yéchaya Hanavi s'adressa au roi 'Hizkiyahou et lui dit : "Chantez Hachem, Il a réalisé des choses glorieuses" (Yéchayahou 12,5).
Il lui recommanda d'entonner un chant devant Hachem. Il lui répondit : ce n'est pas nécessaire, car "ces choses sont divulguées par toute la terre".

Dans le midrach (Chir Hachirim rabba 4,3), deux opinions sont rapportées quant au sens de la réponse de 'Hizkiyahou.
Rabbi Aba Bar Kahana nous enseigne que 'Hizkiyahou dit : "La Torah que j'étudie, remplace le chant (de remerciement, de louange)".
Rabbi Lévi nous enseigne que 'Hizkiyahou a dit : "Pourquoi devons-nous raconter les miracles et les faits redoutables de D.? Ils sont connus de tous, d'un bout du monde à l'autre. Le soleil se tint au milieu du firmament et tous s'aperçoivent des hauts faits de D., dans tout l'univers".

Le roi 'Hizkiyahou refusa d'entonner un chant et de ce fait, il ne put être le machia'h. Pour quelle raison?
Le machia'h n'a qu'une seule fonction: raconter les louanges d'Hachem jusqu'à ce que tous les êtres humains, y compris les non-juifs, aient conscience et déclarent : "c'est devant Toi que doit plier tout genou, jurer toute langue". C'est la mission ultime du machia'h!

Lorsque le roi 'Hizkiyahou, cet homme de grande envergure, décida qu'il n'était pas nécessaire de chanter, il fut puni et il fut décrété qu'il ne serait pas le machia'h [alors qu'il avait tout pour l'être!! ].

"Si notre bouche était remplie de chants comme la mer et notre langue de louanges comme les vagues, nos lèvres étendues en remerciements comme les cieux, que nos yeux brillaient comme le soleil et la lune, que nos mains étaient légères comme les ailes d'un aigle, et nos jambes rapides comme celles de la gazelle, nous ne pourrions pas, pour autant, Te remercier même sur une seule (de Tes bontés), une seule sur les milliers et les milliers, les dizaines de milliers et les dizaines de milliers de bontés et de miracles que Tu nous fais et que Tu as fait à nos Pères et à nous."
[prière de Nichmat Kol 'haï - véilou pinou malé chira kayam]

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-> Nous n'avons pas la possibilité de remercier Hachem même sur une seule de Ses bontés car elles sont infinies et notre regard est limité et fini.
Le rav Pinkous dit que cela n'empêche pas que l'homme a une mitsva de réfléchir et de contempler la grandeur des actions d'Hachem, l'ampleur de Sa générosité et d'essayer de la percevoir de plus en plus afin d'augmenter en lui la reconnaissance et l'amour d'Hachem.
Comme l'écrit le Rambam, au début de ses halakhot : grâce à l'analyse de Ses actions, nous pouvons en arriver à l'amour d'Hachem.

"Hachem te prendra en faveur" (Nasso 6,25)

La guémara (Béra'hot 20b) explique que Hachem dit : "Moi Je leur ai dit dans la Torah : "Tu mangeras, tu te rassasieras et tu béniras Hachem ton D.". C'est-à-dire que l'on a l'obligation de réciter le Birkat Hamazon lorsqu'on se sent rassasié. Les Sages ont été plus rigoureux et ont imposé de Me bénir à partir de la consommation d'un volume de Kazaït (d'une olive). Ne les prendrai-Je pas en faveur?!"

=> Mais quel est le lien entre la faveur d'Hachem et le Birkat Hamazon?

-> En fait, pourquoi les Sages ont-ils institué la récitation du Birkat Hamazon à partir d'un Kazaït alors que la Torah l'impose quand on est repu après un bon repas?
Certes la logique veut que l'on remercie son bienfaiteur après être rassasié d'un bon repas. Mais les Sages ont regardé l'origine du bienfait dont ils ont bénéficié.
Lorsqu'ils réalisent que c'est Hachem, le Grand Roi, Parfait et Redoutable, qui a créé tous les univers. Lorsqu'ils réalisent que c'est Lui qui s'occupe de les nourrir en particulier, ils en sont si honorés, que même une petite quantité (Kazaït) leur est perçue comme une grande quantité rassasiante.

Lorsque Hachem constate cet attitude de Son peuple, Il leur répond en réciprocité.
Il est clair que dans l'absolu, toute faute commise envers Hachem est extrêmement grave. Mais Hachem ne regarde pas ce qui Lui a été fait, Il regarde plutôt d'où elle vient. Il voit alors que nous sommes des hommes faibles, qui connaissent toutes sortes de tentations et de problèmes leur rendant la vie difficile.
Alors Hachem les prend en faveur. Il les comprend et leur trouve toutes sortes de circonstances atténuantes.
[Kol Sim'ha]

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-> La guémara (Béra'hot 20b) rapporte les paroles de Hachem aux anges : "Comment puis-Je ne pas faire preuve de préférences à la nation d'Israël, qui dit le birkat hamazone à partir d'un kazayit (environ 30g) ou d'un kabétsa (environ 50g - une petite quantité), malgré le fait que Je leur ai ordonné de faire le birkat hamazone à partir du moment où ils sont satisfaits [leur faim]?
Je les favoriserai car ils me favorisent!"

Le Sifri explique : "Hachem va oublier Sa colère, et va tourner Sa face vers nous".

[ainsi grâce au birkat hamazone au moment où Hachem doit normalement s'énerver contre nous, alors non seulement Il ne le fait pas, mais en plus Il va se tourner vers nous pour chercher à nous favoriser!]

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-> La guémara (Béra'hot 20b) dit : "Les anges de service se sont adressés ainsi à Hachem : Maître du monde, il est écrit dans Ta Torah : 'Qui ne favorise personne et n'accepte pas de présent corrupteur' (Ekev 10,17), et pourtant Tu favorises Israël, comme il est écrit : 'Hachem te favorisera' (Nasso. 6,25).
Hachem leur a alors répondu : Pourquoi ne favoriserais-Je pas Israël? Je leur ai écrit dans la Torah : 'Tu mangeras, tu te rassasieras, et tu béniras Hachem ton D.' (Ekev 8,10), et eux sont pointilleux dès le volume d'une olive ou d'un œuf." [guémara Béra'hot 20b ]

-> Le livre Kadoch véNora Chémo (discours 16) écrit :
"Selon mes modestes connaissances, on ne parle pas que de la mitsva de Birkat Hamazon, mais aussi du fait que les juifs remercient Hachem et Lui adressent des bénédictions sur le volume d'une olive' ou sur le volume d'un œuf même lorsqu'ils ne sont pas pleinement satisfaits du bien qu'll leur a prodigué, et ce, quel que soit le domaine concerné.
Ceci est la raison pour laquelle Hachem nous favorise, car celui qui ne remercie que lorsqu'il est 'rassasié', c'est-a-dire pleinement satisfait, ne remerciera jamais, en principe."

=> L'homme n'arrive jamais à être totalement satisfait de l'abondance matérielle que lui a accordée Hachem, car "s'il possède cent sous, il en veut deux cents".
Mais si l'homme sait être reconnaissant pour le "volume d'une olive" ou le "volume d'un œuf" que lui a donné Hachem, alors cela signifie qu'il Le "favorise", et mesure pour mesure, Dieu le favorisera (prendre en faveur) en retour.

Un juif qui ne dance pas de joie sur le fait d'être juif manque de gratitude envers Hachem.

[rabbi 'Hanoch Henich Alexander]

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-> Il est facile d'apprécier la valeur des pierres précieuses et des perles.
Mais il est difficile de pouvoir appréhender rien qu'un peu, ce que cela signifie d'être juif [tellement c'est une chose grande au-delà de toute perception].
[rabbi Yé'hiel Méïr Lifschitz]

"Dans sa grande bonté, les grands prodiges que Hachem fait aux hommes sont toujours masqués et semblent faire partie des lois naturelles ou s'en rapprocher."

[Séfer ha'Hinoukh - mitsva 132]

[Hachem souhaite tellement nous évite tout sentiment de honte d'être autant dépendant et assisté par Lui, qu'au final nous arrivons parfois à nous persuader qu'Il nous a abandonné!]

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-> Tous les jours nous bénéficions de nombreux miracles auxquels nous ne prêtons pas attention, car nous nous y sommes habitués.
En réalité, dans notre monde, tous les miracles qui se produisent sont frappés du tampon : "nature", ils sont marqués d'une empreinte naturelle.

Il en était de même en Egypte, où tous les juifs ne se rendirent pas compte des miracles. Ce n'est que devant la mer qu'ils accédèrent au plus haut niveau spirituel, et qu'ils eurent la révélation de Hachem : ils comprirent alors que tout ce qui s'était produit en Egypte provenait de Son intervention.

Le rav Yaakov Neuman (Darké Moussar) explique que pour comprendre qu'un événement est un miracle, et le sépare de son enveloppe naturelle, il faut faire preuve d'une grande intelligence, avoir un regard spirituel aigu, et surtout une foi profonde.
L'homme s'apercevra alors des grands miracles dont il bénéficie chaque jour.

En revanche, celui dont le cœur et les yeux ne le reconnaissent pas n'aurait même pas vu les miracles en Egypte.
Ainsi, parlant de Pessa'h, le racha dit dans la Haggada : "Mais que signifie cette cérémonie pour vous?"

=> A Pessa'h, nous nous réveillons à développer notre regard à identifier tous les miracles qui surviennent, aussi bien ceux qui sont flagrants que ceux qui semblent relever de la "nature".

"La terre s'était corrompue devant Hachem, et elle s'était remplie d'iniquité" (Noa'h 6,11)

-> "La génération du Déluge ne s'emplit d'orgueil qu'à cause du grand bien que lui avait prodigué Hachem.
Qu'est-il dit à son sujet?
"Leurs maisons sont en paix, à l'abri de toute crainte" (Iyov 21,9) = c'est ce qui les incita à déclare à Hachem : "Laisse-nous, nous n'avons nulle envie de connaître Tes voies" (Iyov 21,14).

Ces hommes disaient : "Qu'avons-nous besoin de Lui, si ce n'est pour la pluie du ciel? Or, nous possédons des fleuves et des sources dont nous pouvons nous abreuver!"

Hachem déclara alors : "C'est par le bien que Je leur ai prodigué qu'ils provoquent Ma colère, et c'est par ce même bien que Je les punirai comme il est dit : "Voici, J'amènerai le Déluge d'eau" ; il est aussi dit : "Il mangera et il se rassasiera, et il se tournera vers d'autres divinités"."
[guémara Sanhédrin 108]

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-> Le rav Yaakov Neuman (Darké Moussar) explique que tout homme sensé et profondément croyant ne peut que se renforcer davantage dans son service du Créateur lorsqu'il se voit comblé par la Providence Divine.

Le 'Hovot haLévavot (chaar hakénia) énonce explicitement : "Lorsque Hachem prodigue à l'homme toutes sortes de biens en ce monde-ci, celui-ci se soumettra à Lui en vertu de sa gratitude : il se pliera devant D., de crainte que ces bienfaits ne deviennent prétexte à vengeance."

Et de fait, tel que le monde fut conçu à l'origine, aucune commodité ne devait être refusée à l'être humain, l'aisance n'étant elle-même nullement sujette à corrompre la vocation de l'homme sur terre.

-> Le rav Neuman ajoute suivante l'idée très importante :
"Celui qui apprend à ne pas laisser les bienfaits matériels porter atteinte à son rôle en ce monde, saura se soumettre à la volonté du Créateur, en vertu du devoir impérieux de reconnaissance auquel il est alors appelé.
Comme un cercle bénéfique, cette attitude devient ensuite elle-même une raison pour que Hachem le comble à nouveau de bienfaits.
[...]

A l'inverse, un homme peut devenir orgueilleux face à l'abondance de ses biens, et en venir à oublier qui se tient derrière cette profusion de bonté ...
C'est dans la mesure où l'homme refuse de reconnaître l'immense générosité du Créateur, qu'il se voit privé des avantages de ce monde.

Et si, le cas échéant, Hachem continue tout de même à faire preuve de bonté envers l'individu, celle-ci sera fatalement à son détriment, comme le suggère ce verset : "Il est un mal sous le soleil : c'est la richesse amassée pour le malheur de celui qui la possède" (Kohélét 5,12).

En conséquence du manque de discernement de cette génération, qui ne vit dans les bienfaits du Créateur qu'un prétexte pour s'enorgueillir davantage, Hachem les anéantit dans le flot des eaux du Déluge.

"Tout ce qui peut être trouvé sur la terre ferme, peut l'être dans la mer." (guémara 'Houlin 127a)

Le rav Avraham Its'hak Bloch commente :
La seule raison qui empêche l'homme de voir les merveilles de la mer, est qu'elles sont recouvertes par les eaux.
De même, les merveilles de la Création ne sont pas évidentes maintenant parce qu'elles sont masquées par les lois de la nature, mais la sagesse Divine les révèlera dans l'avenir.

[tous les événements "naturels" sont des accomplissements merveilleux de Hachem, mais puisqu'ils se produisent selon un modèle prévisible, l'homme n'arrive plus à se rendre compte que ces phénomène "naturels" sont l'œuvre de D.
Dans le monde futur, nous parviendrons à percevoir clairement le pouvoir intime de Hachem gouvernant le monde.]

De nombreuses personnes attendent la venue du machia'h et les "jours meilleurs" que cela amènera.
Cependant, en réalité [déjà actuellement] ce sont les meilleurs jours qui soient.
Ce que fera le machia'h c'est dévoiler les bontés cachées dans notre existence actuelle.

[Rachab - rav Shalom Dov Ber de Loubavitch]

De même que la nourriture rassasie le corps, le fait de remercier Hachem rassasie l'âme.
La tristesse vient d'un vide de l'âme, et nous pouvons remplir ce vide en remerciant Hachem.

[Malbim - sur le Téhilim 63,6 :
"Mon âme sera rassasiée comme de graisse et de l'abondance, [lorsque] ma bouche te glorifiera en un langage enthousiaste/joyeux"]

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[le Ram'hal (Messilat Yessarim - chap.8) affirme qu'il n'existe pas un être humain dans ce monde qui n'a pas une raison importante d'être reconnaissant envers Hachem (dans tous les cas nous sommes encore en vie, alors pourquoi se plaindre!)]

Une des fondations de notre service Divin est de reconnaître le bien que Hachem nous fait.
[Alchikh haKadoch - paracha Ki Tavo]

[Plus une personne est élevée spirituellement, plus elle pense constamment à combien de bien D. fait pour elle, et a des mots de remerciement et de louange sur ses lèvres durant toute la journée.]

-> "Olam 'hessed yibané" = Hachem a construit le monde sur la bonté ('hessed).
Il nous donne sans relâche, et lorsque nous Lui exprimons même le minimum de gratitude et d'appréciation, alors il en découle qu'Hachem nous accorde encore davantage.
[d'après le Alchikh haKadoch - Ki Tavo]

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-> "Il convient à chaque personne de s'éveiller à penser à tout ce qu'elle a déjà et à reconnaître que tout cela nous a été donné comme cadeau par Hachem.
On doit parler de la bonté que D. fait pour tout le peuple d'Israël, et par cette attitude on amènera sur nous encore davantage de bénédictions."
[Séfer ha'Hinoukh - mitsva 606]

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-> La raison sous-jacente aux mitsvot est de croire en Hachem et de Le remercier de nous avoir créés.
C'est pour cela que Hachem a créé le monde, car il n'y a pas d'autre raison pour Hachem d'avoir créé le monde.
Et Hachem n'a pas d'autre désir de nous, que le fait que nous Le connaissions et Le remercions.
[Ramban - fin paracha Bo]

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+ "Ceux qui sont sages observent ces faits et ils se pénètrent de la bonté de D." (roi David - Téhilim 107,43)

-> Nous devons considérer toute situation et tout évènement en profondeur [son origine première] et découvrir les bienfait que D. nous a accordés, qu'ils soient manifestes ou cachés.
De façon naturelle, une observation de ce genre fait prendre pleinement conscience de la bonté de D. et mène à un profond sentiment de gratitude à Son égard.
[rav David Hofstedter - Darach David (Vayéchev)]

[la tendance naturelle est de se focaliser sur ce qui ne va pas comme on le voudrait, et de prendre pour acquis, naturel, tout ce qui va (car nous ne voulons pas être infiniment redevables envers Hachem).
Un juif doit au contraire mettre en lumière, apprécier, le bien que D. lui octroie, et alors "ils pénètrent de la bonté de D."]