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"Si les hommes connaissaient l'amour que porte D. au peuple d'Israël, ils Le chercheraient en rugissant comme des lions."

[Zohar - Chémot 5b]

Le manque d'appréciation des prodigieux bontés d'Hachem [à notre égard] a été à l'origine de la décadence de la génération des Maboul (Déluge - Sanhédrin 108a) et de Sodome (Rachi - Shabbath 10b), et c'est aussi la cause de toutes nos exils (Tana déBé Eliyahou rabba 14 ; Kouzari 3).

"Même si les actions d'une personne [méritante] étaient nombreuses comme le sable au bord de la mer, elles ne seraient pas à la hauteur d'un seul bienfait reçu de Hachem dans ce monde, à plus forte raison si cette personne faute.

Et le fait qu'elle reçoive une récompense pour l'accomplissement des mitsvot est [uniquement] le fruit de la bienveillance de Hachem"

['Hovot haLévavot - Chaar haBita'hon - chap.4]

-> "Même si nos bouches étaient pleines de chants comme l'océan, et nos langues jubilaient comme le fracas de ses vagues ... nous ne serions pas capables de Te louer, D. ... et de bénir Ton Nom, même pour une milliardième de toutes les bontés que Tu as accordées à nos pères et à nous-mêmes"

[le Nichmat Kol 'Haï (et ensuite) de la prière du matin de Shabbath - rapporté par le rav Dessler]

-> La guémara (Makot 23b) nous enseigne que : Les mitsvot sont données pour le perfectionnement de l'homme et non pas pour le profit de D.

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-> "Aucune créature au monde ne peut se maintenir si ce n'est grâce à l'abondance divine que D. lui prodigue"
[rabbi Moché Cordovero - Tomer Devora]

"Si une personne ressent un besoin de te témoigner de la reconnaissance, c'est un acte de bonté ('hessed) de ta part que de lui donner l'opportunité de le faire."

[Rabbi Yaakov Galinsky]

En matière de reconnaissance, lorsque l'on fait quelque chose pour son prochain, on est moralement créditeur (j'ai donné du temps, de l'énergie, des conseils, ...) et lui nous est redevable.
On aime bien être dans cette situation de "supériorité" vis-à-vis d'autrui.
Néanmoins, mettons-nous à sa place, est-ce agréable d'être redevable?

Alors, laissons-le nous faire un petit quelque chose (même si on peut s'en passer), afin qu'il est l'impression d'avoir remboursé sa dette, d'avoir rendu sa pareille.

Sous couvert d'un bon sentiment "ne te dérange pas", on préfère en réalité garder sa place confortable de bienfaiteur, empêchant qu'autrui perde son sentiment rabaissant "d'assisté".

Renoncer à un peu de "moi je", afin de donner beaucoup de "moi je" (j'existe) à autrui, c'est aussi : aimer son prochain comme soi-même!

"Rien n’est plus insupportable aux yeux d'Hachem que l’ingratitude.
Adam, le 1er homme fut expulsé du paradis à cause de son ingratitude.
Si D. se mit en colère contre nos ancêtres dans le désert, ce ne fut qu’à cause de leur ingratitude."

[Braïta au nom de Rabbi Eliézer - paracha Béchala'h - chap.7]

-> Le Ben Ich 'Haï enseigne que le très difficile exil en Egypte a été nécessaire afin que le peuple juif n'en vienne pas à penser que toutes les bontés qu'il leur arrive est un fait naturel, normal, puisqu'étant les descendants de Avraham, Its'hak et Yaakov.
Les juifs doivent véritablement apprécier la bonté permanente de Hachem, Le remercier et Le louer pour chaque petite chose qu'Il leur fait.

La reconnaissance : une attitude permettant de continuer à recevoir de l’abondance

+ La reconnaissance : une attitude permettant de continuer à recevoir de l'abondance

Le rav Pinkous (Chéarim baTéfila) enseigne que lorsque l'homme reçoit une quelconque faveur de la part du Créateur de l'univers, au même moment, une porte s'ouvre pour lui dans le ciel.

De ce fait, il lui incombe de remercier Hachem du fond du cœur, car le remerciement a le pouvoir de laisser la porte de l'abondance ouverte.
Il aura ainsi le pouvoir que la faveur reste toujours entre ses mains, et que d'autres bénédictions se déversent sur lui depuis cette porte ouverte.

Mais s'il ne remercie pas et ne prononce pas de louange tout de suite, il est susceptible de perdre cette faveur et les portes de la bénédiction se fermeront.

Le Rav Pinkous de nous livrer un secret puissant : il est plus facile de laisser une porte qui s'ouvre ouverte, que d'ouvrir une nouvelle porte.

=> Lorsque l'on reconnaît le bien, on s'attire du bien, et on ressent une joie élevée (par l'appréciation de tout le bien que l'on reçoit, plutôt que de le voir comme une chose "normale", "naturelle").

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+ ''La plupart des gens ne réalisent pas ce qu'ils ont, car ils sont trop préoccupés par ce qu'ils n'ont pas''
[Rabbénou Behayé]

+ "A force de vouloir ce que tu n’as pas, tu ne veux plus ce que tu as déjà"
[Rabbénou Behayé]

"Même s'il s'avérait vrai que les bonnes actions que tu as faites, dépassent en nombre les grains de sable de la mer, cela ne l'emporterait pas sur une seule bonté que D. a fait pour toi dans ce monde.
[...]
Cela entraîne l'inévitable conclusion que toute récompense que Hachem nous donne, ne l'est pas pour nos actions ou notre comportement dans ce monde, mais uniquement par la bonté et l'altruisme de D."

['Hovot haLévavot - Chaar haBita'hon - chap.4]

Louanges à Hachem

+ Louanges à Hachem :

-> Il est intéressant de noter que nous trouvons d'autres expressions de louange à Hachem qui contiennent un thème similaire de dévouement à l'accomplissement de Sa volonté.
Par exemple, le mot modim (מודים) signifie "rendre grâce, remercier".
Le rav Shimshon Raphael Hirsch explique que la racine du mot est ידה, d'où dérive également le mot יד (yad), une main.
La racine de "modim" (remercier) signifie en fait "donner la main". Cela signifie que lorsque nous disons merci à Hachem, nous lui "donnons notre main", c'est-à-dire que nous consacrons toutes nos capacités et nos activités (symbolisées par la main avec laquelle nous accomplissons nos actions) à l'accomplissement de Sa volonté.
C'est le résultat naturel d'une personne qui cherche à remercier Hachem pour l'immense bonté dont Il fait preuve à notre égard.

-> La valeur numérique de מודים est de 100, ce qui suggère que si quelqu'un dit מודים (merci) correctement [à Hachem : gratitude, reconnaissance], il atteindra le même objectif que s'il prononçait 100 bénédictions. (le problème c'est que nous le disons machinalement, sans kavana/vide de son sens)

De même, la bénédiction מודים dans la Amida comporte 86 mots, ce qui correspond à la même valeur numérique que le mot מודים (atéva - la nature), et aussi de אלקים (Elokim).
Si l'on étudie la nature et que l'on se rend compte qu'elle n'est qu'une démonstration du contrôle total d'Hachem sur le monde, on sera inspiré pour dire la bénédiction de מודים.

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-> Un autre terme de louange est Hallel (הלל), qui signifie littéralement "refléter, représenter". La meilleure façon de louer quelqu'un est de le "refléter", d'agir comme lui et de devenir comme lui.
Lorsque nous louons Hachem, nous le faisons avec l'engagement d'essayer de suivre Ses voies, comme nos Sages (guémara Shabbath 133b) nous le disent : "Tout comme Il est miséricordieux, vous devez être miséricordieux ; comme Il est compatissant, vous devez être compatissants".
Louer Hachem ne commence que par l'appréciation des cadeaux que nous recevons, mais atteint son maximum avec l'engagement de devenir un meilleur serviteur d'Hachem.

-> Nous décrivons Hachem comme "nora téhilot" (Béchala'h 15,11).
Le rav Shimshon Raphael Hirsch explique ces mots comme signifiant que l'objectif des louanges (téhilot) que nous adressons à Hachem n'est pas simplement de Le louer, mais de nous affecter de telle sorte qu'elles génèrent de la "yir'a", une conscience et une crainte constantes d'Hachem (Il est "nora" : redoutable).
C'est pourquoi il est appelé "redoutable dans les louanges" (nora téhilot).

-> Le peuple juif, dans la chira qu'il a chantée après l'ouverture de la mer Rouge, a déclaré : "Voici mon Dieu et je le glorifierai" (zé Kéli véan'véhou - Béchala'h 15,2).
Rachi cite Onkelos qui explique la racine du mot véan'véhou, comme signifiant "construire une maison". Lorsqu'une personne déclare qu'elle glorifiera Hachem, elle déclare : "Je me ferai une maison pour Lui", ce qui signifie que je L'introduirai dans ma vie et que je me conduirai de manière à ce que Sa présence soit vue et ressentie dans le monde.

Le conseil du Sfat Emet pour faire disparaître nos souffrances

+ Louer et remercier D. : le conseil du Sfat Emet pour faire disparaître nos souffrances

Il existe une halakha (guémara Méguila 31a - "èn mafssikim biklalot"), selon laquelle on ne doit pas s'arrêter durant les passages avertissant des calamités pouvant s'abattre sur le peuple juif s'il trahit Hachem (une fois dans la paracha Bé'houkotaï et une fois dans Ki Tavo), la totalité devant être lue en une seule montée (alya).

La raison se trouve dans les paroles d'Hachem : "Il n'est pas adéquat que Mes enfants soient maudits au moment où Je suis béni" (midrach Dévarim Rabba 4,1).

En effet, lorsqu'un homme monte à la Torah, il récite une bénédiction, adressant des louanges à D., le décrivant comme le Roi de monde.
D. ne souhaite pas être béni pendant la lecture de redoutables malédictions concernant Ses enfants, et par conséquent, la loi juive interdit d'être appelé pour une montée durant la lecture de ce passage.

Le Sfat Emet conclut en disant que le fait de louer et remercier D., attestant qu'Il sait ce qu'il fait, cela va faire disparaître nos souffrances, parce que Hachem ne peut supporter d'entendre Ses louanges tandis que Ses enfants supportent la peine.
Il n'a donc pas d'autre choix que de mettre un terme à nos souffrances.

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-> Selon le midrach Téhilim, le fait de remercier D. de sa bonne fortune est considéré comme équivalent à l'acte d'apportant un sacrifice de remerciement (korban toda), qui déclenche une abondance de bienfaits sur soi.

-> Le Pélé Yoets (Erekh Hilloul) note que si l'on est témoin d'un miracle et que l'on chante les louanges de D., on acquière le mérite de bénéficier d'un autre miracle.

-> "Toute personne ayant bénéficié d'un miracle et ayant chanté des louanges est assurée de voir ses fautes pardonnées"
[midrach Téhilim - mizmor 18]

Le rav David Ashear fait remarquer que si telle est notre récompense pour remercier D. pour un miracle important, combien pouvons-nous gagner lorsque nous exprimons en permanence notre gratitude, pour des petits miracles d'apparence banale, se produisant chaque jour.

Cela est à l'image du Téhilim (150,6) : "Que notre âme (néchama) loue Hachem", que nos Sages commentent : "pour chacune des respirations (néchima) que nous avons".
Nous devons remercier notre Créateur à chaque instant, parce qu'à tout moment, nous respirons et notre corps fonctionne.

Nous avons donc sans cesse des miracles dont nous avons conscience (que nous considérons souvent, à tord, comme petits car ayant lieu fréquemment), et des miracles dont nous n'avons pas conscience ("Il réalise de grands miracles par Lui-même (lévado)" - Téhilim 136,4 -> lévado = seul, sans que personne ne le remarque!).

Nous disons dans la prière : "La délivrance appartient à D. ; Ta bénédiction repose sur Ton peuple" (l'Hachem ayéchoua, al amé'ha bir'haté'ha).
Cela s'explique par : le rôle d'Hachem est de prendre soin de nous, et notre travail est de Le bénir et Le remercier pour tout ce qu'il fait pour nous.

-> "Que pourrais-je rendre à Hachem pour toutes [les bontés] qu'Il a répandues sur moi?" (Téhilim 116,12 - verset du Hallel)

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-> "Par la louange j'invoquerai Hachem, et de mes ennemis, je serai sauvé" (Tehilim 18,4)

-> La guémara (Shabbath 119b) dit que si lors du Kadich, une personne proclame de toutes ses forces (avec toute sa concentration, ferveur) les mots : "yé'é chémé raba mévora'h léolam" (que Son grand Nom soit béni pour toujours), alors cela a la capacité d'annuler tous les mauvais décrets qui ont été pris sur cette personne.
Ainsi, cette puissante expression de louange de D. a la possibilité de nous sortir de nos mauvaises passes.

-> Le Tana débé Eliyahou (Zouta 6,3) enseigne que même si une personne n'a pas de mérite dans la Torah, ni dans de bonnes actions, le fait de penser et de louer D. constamment, peut doubler ses moyens de subsistance.

-> Rabbénou Yona (Chaaré Téchouva) dit qu'une personne qui apprécie et remercie pleinement Hachem pour ce qu'elle a, peut s'attendre à recevoir encore plus.

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-> Le Gaon de Vilna (Béouré Aggadot) dit que nous sommes tous des invités dans ce monde, et qu'il nous faut nous efforcer d'être de "bons invités", appréciant tout ce que notre "Hôte" fait pour nous.

[basé sur la guémara (Béra'hot 58a), le bon invité dit : "Regardez tout ce que mon hôte (D.) a fait pour moi! Je lui suis si reconnaissant!" ; à l'inverse du mauvais invité qui s'exclame : "Qu'y a-t-il d'extraordinaire à cela? Mon Hôte (D.) aurait préparé tout cela de toute façon. Il n'a rien fait de particulier pour moi!"]

Importance de remercier D.

+ Importance de remercier D.

-> "Lorsque nous reconnaissons que Hachem est l'Unique qui peut nous sauver, et que nous apprécions le bien qu'Il fait pour nous, nous permettons aux conduits de bénédictions d'en-Haut de continuer à nous donner des bontés"

[le Chla haKadoch - guémara Pessa'him 161]

-> "D. nous comble de tout ce qu'il y a de mieux pour nous, et quelle est notre part à faire?
Il nous faut le bénir et le remercier (apprécier ce bien)"
[le Alshich - Thilim 3,9]

-> "Qu’ils rendent grâce à D. pour sa bonté, pour ses miracles en faveur des hommes!" (Téhilim 107,8)

-> Le 'Hida commente le Téhilim (118,1) :
" "Rendez hommage à D." (Hodou lachem ki tov) = lorsque nous remercions D. pour le bien qu'il nous fait, alors nous permettons à ce bien de nous être donner continuellement ... "car il est bon, car sa grâce est éternelle" (ki léolam 'hachdo)".