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"De quoi donc se plaindrait l'homme vivant, si ce n'est de ses péchés?" (Eikha 3,39)

[Rachi dans la guémara Kidouchin 80b
expliquant ce verset : "(D. dit) Pourquoi un homme grognerait-il contre les événements qui s'abattent sur lui, après toute cette bonté ('hessed) que je fais envers lui en lui donnant la vie? Un homme, sur ses péchés." ]

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-> "D. m'avait durement éprouvé, mais il ne m'a point livré à la mort" (Téhilim 118,18)

-> Rabbi 'Haïm Chmoulévitch (Si'ha 28) dit que dans l'état idéal, on devrait se sentir tellement heureux d'être en vie jusqu'à ne plus ressentir nos souffrances (à l'image d'une personne qui vient de gagner au loto le gros lot, et à ce moment elle casse un vase en cristal. Va-t-elle ressentir une peine pour le vase brisé ou le doigt blessé?).

Il cite également le gaon rav Hassman disant que si l'homme doit se lamenter c'est plutôt parce qu'il utilise mal la plus grande richesse qui lui est confiée (les jours de sa vie), en usant et en gaspillant ce temps précieux.

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-> "Car Mes pensées ne sont pas vos pensées et Mes voies ne sont pas vos voies!" (Yéchayahou 55,8)

Nous ne pouvons pas comprendre le véritable sens de notre existence.
Nous devons accepter cette réalité, et être heureux d'être vivant.
Par contre, c'est "sur ses péchés" que l'homme doit se lamenter ...

Se plaindre de sa vie, c'est envoyer comme message à D. : "Ce que tu me fais n'est pas juste (émet) ... je vais te donner des conseils afin que tu fasses mieux les choses ..."

=> Tâchons de nous plaindre de façon constructif.
[je ne suis pas content de moi, alors je vais tâcher de le réparer, de l'améliorer!]

Vive et vivre la vie!

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-> "De quoi donc se plaindrait l'homme vivant, si ce n'est de ses péchés?" (Eikha 3,39)

-> Le midrach (Eikha 3,13) commente :
De quoi se plaindrait un homme vivant? N'est-ce pas suffisant qu'il soit vivant?
Rabbi Lévi dit : Hachem déclare : Ta vie est dans Ma main ... et tu te plains?
Rabbi Bérakhya dit : Pourquoi se plaindre de sa vie en ce monde? Il faut se plaindre de ses péchés! ...

La tendance à se plaindre est héritée d'Adam harichone. Bien que D. lui ait donné tout ce dont il avait besoin au Gan Eden, il a fauté et s'est plaint, en accusant 'Hava de la faute qu'il a commise.
De même, dans le désert, au lieu de remercier D. pour la manne, le peuple juif s'en est plaint.

De plus, le midrach dit que la foi parfaite en Hachem implique d'accepter Sa volonté même lorsque les événements semblent mauvais.
[quand dans notre vie tout va comme on le voudrait il est facile d'exprimer notre confiance en D., mais lorsque ce n'est pas le cas, lorsque ce qui nous arrive est ce que D. veut, alors là on peut voir notre vrai niveau pratique de émouna.]
Yaakov aurait dû se plaindre de la disparition de son fils Yossef car à ce moment même, D. élevait Yossef à une position royale. Sion ne doit pas se plaindre non plus ; elle doit savoir que par l'exil elle atteindra de plus hauts sommets.

Rabbi Houna déclara : "Il faut se dresser comme un homme puissant, cesser ses plaintes et confesser ses fautes" ...
Selon une interprétation (sur Eikha 3,39), lorsque l'homme commence à se repentir et apprend à dominer ses désirs, il n'aura plus de raison de se plaindre. Il sera en paix avec lui-même et avec le monde.

-> Rachi commente :
L'homme doit comprendre qu'il est jugé par D., qui est Juge équitable.
[Ainsi, de quoi les hommes se plaindraient-ils? Si un homme ressent le besoin de déplorer sa situation, il doit se rendre compte que sa propre conduite est en faute.]

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-> Lorsqu'une personne souffre, que D. préserve, elle ne doit pas dire que les choses sont "mauvaises", mais plutôt, que la situation est "amère".
En effet, Hachem ne fait jamais rien qui est mauvais.
C'est à l'image d'un médicament qui peut être très amer à prendre, mais qui nous est très bénéfique au final. De même tout événement qui nous arrive, dans ses moindres détails, a été décrété/administré par Hachem, et au final tout est pour notre meilleur bénéfice, même si sur le moment cela peut nous paraître amer.
[rav Moché de Kobrin]

La richesse

+ La richesse :

En hébreu, une personne riche se traduit par : achir (עשיר), et on peut noter que :
-> le ayin (ע) = les yeux (énayim - עינים) = la faculté de voir ;
-> le shin (ש) = les dents (shinayim - שנים) = la possibilité d'apprécier la nourriture ;
-> le youd (י) = les mains (yadayim - ידים) = la possibilité de toucher un objet, d'enlacer une personne qu'on aime, ...
-> le réch (ר) = les pieds (rag'layim - רגלים) = la possibilité de marcher.

Nos Sages (Pirké Avot 4,1) nous enseignent : "Qui est riche? Celui qui est heureux de sa part".

=> Il faut savoir apprécier le fait d'avoir la possibilité de voir, de manger, de se déplacer, de respirer, de vivre, ... rien n'est normal, acquis.

La richesse réside dans notre capacité à se satisfaire de ce que l'on a, plutôt que d'être un éternel insatisfait, toujours en attente de quelque chose d'autre.

Dans la vie, les problèmes prennent les proportions qu'on leur donne.
Notre bonheur attend que l'on regarde en nous toutes les bonnes choses que nous possédons, plutôt que de porter notre attention à l'extérieur, à ce que nous n'avons pas.

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-> Plusieurs pensées ne peuvent pas régner sur nous en même temps, ainsi en développant de la reconnaissant sur les bénédictions que nous avons dans notre vie (même les plus minimes, récurrentes, ...), cela va entraîner une annulation de pensées négatives et d'inquiétudes.
Nous voyons alors la vie d'une façon tellement plus riche (puisque focalisé sur tout ce que nous avons, sur à quel point Hachem prend soin de nous, ...).

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-> Un homme riche est appelé : guévir (גביר).
[C'est l'acronyme de : "gomél 'hassadim" (qui est prodigue en bonnes actions), "baïchan" (humble), "yachar" (intègre) et "ra'haman" (miséricordieux).]
Pour être un véritable "guévir" (riche), on doit réunir ces 4 qualités.
[Méam Loez - (Vayéra 18,1)]

"Nous Te rendons grâce [D.] ... pour le fait que nous Te rendions grâce"

[dans le modim lu durant la 'hazara de la amida (*)]

Chaque bénédiction représente une occasion où nous avons la possibilité d'exprimer notre gratitude, de remercier D. pour ses bienfaits.

Mais alors, pourquoi doit-on le remercier de pouvoir le remercier? N'est-ce pas redondant, répétitif?

Il est écrit : "Nombreux sont les maux qui menacent le méchant; mais quiconque a confiance en D. se trouve environné de sa grâce." (Téhilim 32,10).

Face à une même épreuve, si on demande : "Comment ça va?" :
-> au méchant => "c'est dur!"
-> à celui qui a confiance en D. => "Barou'h Hachem!"

Devant un même verre d'eau à moitié plein, la personne optimiste et la personne pessimiste, vont dire la même chose, mais de 2 façons différentes, et cela change tout.

En effet :
-> Pour le pessimiste : le verre est à moitié vide => il va se focaliser sur ce qui manque.
(à l'image d'Haman qui était immensément riche et qui était honoré par tous, à l'exception d'une personne : Mordé'haï.
En se focalisant là dessus, tout le reste était alors sans valeur à ses yeux.
A mes yeux = le verre de ma vie est comme vide!).

-> Pour l'optimiste : le verre est à moitié rempli => il va se focaliser sur ce qu'il a.
(J'accepte ce que j'ai, et je décide d'en profiter, car la vie est courte.
J'accepte le fait que je ne suis qu'un être humain, que je ne peux pas tout comprendre, tout maîtriser.
A mes yeux : Ce que j'ai, c'est ce dont j'ai besoin, car sinon, D. me l'aurai déjà donné.
A mes yeux : le verre de ma vie est totalement plein du meilleur, n'attendant plus que je le boive. Merci D. !! )

=> On se doit de remercier D. de pouvoir le remercier, car en étant un juif qui a confiance en D., on a la chance d'avoir une vision positive de la vie.

La vérité est qu'à chaque instant, on est chouchouté par D., et non martyrisé ...
D'ailleurs, si on était à la place de D., on aurait fait les mêmes choix pour nous-même (les mêmes épreuves, les mêmes ressources, ...).

Que la vie est belle quand notre papa s’appelle : le Créateur du monde, qu'il nous aime plus que nous ne pourrons jamais nous aimer.

Dans le futur, dans le monde de vérité, quand on nous montrera notre vie, nous verrons qu'à côté de notre trace de pas, il y aura toujours une autre : celle de D.
La seule exception est durant nos moments difficiles, où l'on n'observera qu'une seule trace.
=> Où étais-tu D., lorsque la vie était dure pour moi?

D. nous répondra : Cette unique trace de pas : c'est la mienne, lorsque je te portais, quand marcher sur le chemin de la vie te devenait difficile ...

=> Même si la vie n'est pas toujours facile : quelle chance de pourvoir la voir en tant que juif confiant en D.!!

Merci D. de pouvoir te remercier, car grâce à cela, nous voyons à quel point, avec ce que l'on a en notre possession, nous avons tout pour être heureux ...

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-> Le mot : "toda" (merci! - תודה) a la même guématria que : "sim'ha bé'haïm" (la joie dans la vie - שמחה בחיים).
Lorsque l'on exprime notre gratitude, nos remerciements, cela témoigne d'une appréciation de ce qui se déroule dans notre vie. Il en résulte une joie de vivre!

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(*) : Durant la répétition ('hazara) de la amida, nous répondons par : "amen", à toutes les bénédictions sauf à "modim".
La raison est que Rav en a écrit la version originale, et que d'autres rabbanim ont fait ensuite des ajouts.
Au final, par ces 2 lectures, nous nous conformons à tous les avis (cf.guémara Sotah 40a).

Dans tous les mondes, du plus haut au plus bas, la lumière et la vitalité sont continuellement puisées dans le Créateur béni, à chaque instan, afin de soutenir leur existence. Car si cette lumière et cette vitalité cessaient d'animer les mondes, ne serait-ce qu'un instant, à D. ne plaise, ils cesseraient tous d'exister et seraient comme s'ils n'avaient jamais existé. Comme le dit le Zohar (tikouné Zohar intro 17a) : "Si Tu t'éloignais ne serait-ce qu'un instant, ils cesseraient d'exister".
C'est pourquoi, à tout moment et à chaque instant, la lumière et la vitalité sont puisées, comme nous le mentionnons dans nos prières : "Celui qui renouvelle dans Sa bonté continuellement, jour après jour, l'acte de la Création" (amé'hadech bétouvo bé'hol yom tamid maassé béréchit).
Chaque chose qui existe reçoit sa lumière et sa vitalité en fonction de sa taille et de sa capacité à recevoir. Par conséquent, chaque détail de l'existence doit être continuellement soutenu, dans son essence et sa forme, tout comme il a été créé au cours des 6 jours de la Création.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Pessa'h ]

[en apparence le monde semble tourner en automatique (lois de la nature), mais en réalité tout n'existe à chaque seconde que grâce à Hachem. Nous devons donc le remercier constamment, et éviter la tendance naturelle de tout prendre pour acquis. ]

La guématria de "Modim" est de 100. Cela nous enseigne que celui qui récite Modim correctement est considéré comme ayant récité 100 bénédictions (quotidiennes).
[Daat Zékénim miBaalé haTossafot - Dévarim 10,12]

+ "Si un juif s'efforce de toujours se souvenir de la générosité de D. et s'il se réjouit de Sa bonté, il ne fautera jamais."

[le Yessod haAvodah - Rabbi Avraham Weinberg - 1804–1883 ]

-> "Le yétser ara cherche à nous faire oublier à quel point la Main de D. est ouverte"

[le Or ha'Haïm - sur Dévarim 8,18]

"Qui se conduit avec ingratitude envers son prochain finira par se conduire avec ingratitude envers D."

[le 'Hayé Adam - Rabbi Avraham Danzig -> 1748 - 1820]

Le message du tonnerre …

+ Le message du tonnerre ... (par le rabbi Eliyahou Lopian)

"[Selon nos Sages], D. créa le tonnerre afin de remettre d'aplomb les cœurs qui s'égarent de la vérité.
Mais pourquoi le tonnerre annonce-t-il la venue de la pluie?

Certes la pluie constitue un bienfait destiné à l'homme.
Cependant, afin que nous ayons conscience que la pluie nous vient de D., et de Lui seul, elle est précédée du tonnerre qui a pour but de mettre de l'ordre dans les pensées de l'homme."

 

[ Le tonnerre nous sort de notre torpeur, afin de déclarer dans notre cœur : Merci D. pour chacune des gouttes de pluie!!
Nos Sages (guémara Bérakhot 59b) nous disent : "Quelle bénédiction prononçons-nous [sur la pluie?] Rav Yéhouda enseigne : "Nous Te rendons grâce pour chaque goutte que Tu fais tomber en notre faveur." " ]

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-> "Le tonnerre n'a été créé que pour redresser les cœurs tordus" (guémara Baba Métsia 59a)

=> Pourquoi le tonnerre fait-il toujours apparition en même temps que la pluie et pas à d'autres moments? A-t-on besoin de redresser les cœurs lorsque la pluie tombe?

Le rav Eliyahou Lopian explique qu'Hachem souhaite parfois faire tomber la pluie, apporter l'abondance au monde, mais l'humanité ne le mérite pas. Que fait-Il alors?
Il envoie le tonnerre qui redresse les cœurs, et lorsque les cœurs sont soumis, l'homme devient alors méritant de la bénédiction qu'Hachem avaient prévue.

Le but du tonnerre est donc de redresser les cœurs, et suite à ce renforcement en émouna, Hachem se tourne vers nous et nous envoie la pluie.

On peut transposer cette explication à notre vie de tous les jours. Lorsqu'on fait entendre à un juif le bruit du tonnerre, sous forme de problèmes difficiles qui le démoralisent, il doit se rappeler qui lui a envoyé ce tonnerre et crier vers Lui. C'est la meilleure façon de faire pleuvoir sur lui de nombreuses bénédictions et délivrances.

[le message du tonnerre est important : lorsque tout va bien il vaut mieux prier de tout notre cœur, reconnaître que tout ne vient que d'Hachem, en Le louant et en Le remerciant pour ce qu'Il nous donne, car alors Hachem n'aura pas besoin de nous envoyer des tonnerres (des difficultés) dans notre vie. En effet, ils n'ont pas de raison de venir car on est déjà réveillé (et non endormi) à apprécier les nombreux bienfaits que nous faits constamment Hachem.
(Prier = reconnaître/apprécier ce que D. nous a fait par le passé + demander pour le futur (conscients que sans D. on ne peut rien!). Nos Sages nous demandent de prier lorsque tout va bien, pour justement éviter d'en arriver à des situations où Hachem nous envoie des difficultés pour nous réveiller à prier.)]

La gratitude envers D.

+ La gratitude envers D.

-> "Si tu pèches, quel tort causes-tu à D.?
Et si tes transgressions se multiplient, que Lui as-tu fait?
Si tu es vertueux, que Lui donnes-tu, ou que reçoit-Il de ta main?
Toi [seul], homme, ta méchanceté [peut être quelque chose], c'est à toi fils de l'homme [qu'importe] la piété."

[Iyov 35,6-8]

D. n'est en rien "touché" ou "modifié" par nos attitudes et réactions.

D. donne à chaque instant. Sa bonté ne connaît pas de limites, et pourtant, Il n'a nul besoin de notre gratitude, car Il est, par Sa nature, "au-dessus" de tout besoin.

Quant à nous, nous ne pourrons jamais Le remercier suffisamment pour ce qu'Il a fait en notre faveur dans le passé et pour ce qu'Il continue de faire aujourd'hui.

-> Lors de la prière de Sabbath matin, nous disons un texte sublime : le Nichmat Kol 'Haï :

"Si notre bouche était pleine de chants comme la mer, et notre langue emplie d'une joie intense comme ses innombrables vagues, et nos lèvres, pleines de louanges comme l'étendue du firmament ... cela ne suffirait pas à Te remercier, Hachem, notre D., et D. de nos pères, et à bénir Ton Nom ne serait-ce que pour un seul des milliers et myriades de bienfaits dont Tu as comblé nos pères et nous-mêmes."

-> Nos Sages (guémara Béra'hot 33b) rapportent qu'un homme s'attardait un jour, dans une longue liste de superlatifs, de louanges à l'adresse de D. :
"D. grand et puissant, redoutable et glorifié, héroïque et vigoureux, certain et honoré ..."

Lorsqu'il eut terminé ses invocations, Rabbi 'Hanina lui demanda : "En as-tu terminé avec toutes tes louanges à ton Créateur? Toute cette liste est absurde!
Nous ne prononçons pas plus de 3 louanges [dans la amida : "grand, puissant et redoutable"] à Son intention, et encore ne le faisons-nous que parce que Moché les a employées dans la Torah et que les Sages de la Grande Assemblée les ont inscrites dans le canon de nos prières.
Et toi, tu te permets cette prolixité! C'est comme si, à l'adresse d'un roi qui posséderait des milliers de pièces d'or, tu le complimentais pour ses pièces d'argent. Ce serait l'insulter!"

-> Le 'Hafets 'Haïm a écrit (Nid'hé Israël) :
- "Vivrions-nous 1000 ans que nous ne parviendrons pas à louer D. pour Ses bontés d’un jour. "
- "Si un homme faute, il montre, d’une part son ingratitude envers D. pour tout ce qu’Il a fait pour lui depuis sa venue au monde, et d’autre part sa bêtise, car il laisse le mauvais penchant l’empêcher de reconnaître les bienfaits de D."

-> Le roi David s'est exclamé : "Quand je regarde Tes Cieux, l'ouvrage de Tes doigts, la lune et les étoiles que Tu as disposées, [je me dis] : Qu'est-ce que l'homme, pour que Tu Te souviennes de lui." (Téhilim 8,4-5)

-> Le rav Chaoul Rubin nous enseigne que la "reconnaissance" ne désigne pas seulement la "gratitude".
Elle signifie aussi : "tenir pour vrai".
On a l'obligation d'admettre la vérité et de lui rendre hommage.

=> Plus je témoigne de la gratitude envers D., plus je reconnais personnellement et clairement l'existence de D., à chaque moment de ma vie, derrière le voile du monde environnant.

Louer D., sans cesse, pour ces bontés à notre égard, c'est Lui dire :
"Bien qu'il te soit nécessaire de te masquer, afin de permettre l'existence du libre arbitre, je sais que derrière ce masque de la nature, Tu es à mes côtés à chacun de mes pas.
Je sais que Tu m'aimes, que je suis importante à Tes yeux et que Tu me combles du meilleur en permanence.
Je n'ai rien à craindre. Je suis la plus heureuse des personnes.
D., je suis dingue d'amour pour toi!"

-> Le 'Hazon Ich (Emouna ouBitachon) nous enseigne :
"Quand un homme a le mérite d'être touché par une puissante reconnaissance de l'existence de D., il se sent aussitôt enveloppé d'un sentiment de joie sans limite.
Son âme ressent une délectation sublime.

Son imagination, associée à son intelligence, l'aide à contempler la splendeur de Hachem.
Les plaisirs physiques n'ont pour lui plus aucun intérêt, car son âme est enveloppée de sainteté.
C'est presque comme si elle abandonnait son corps pour s'envoler vers le ciel, laissant, derrière elle les futilités de la vie.
[...]
Cette aptitude à reconnaître l'existence de D. et à s'en délecter est implanté en chacun de nous.
C'est là un des pouvoirs cachés qu'Il a implantés en notre âme.

Cette possibilité atteste du lien étroit entre l'être humain et l'Auteur de toutes choses.
Nous tous avons été crées, en effet, pour servir Celui qui nous a créés et pour nous attacher à Lui."

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-> Rabbi Its'hak Hutner enseigne que la racine du mot : "toda" est "odaa", qui signifie à la fois : "remercier", et "admettre" (modé).
En effet, pour remerciement pleinement une personne, il faut d'abord admettre que nous avions besoin de son aide.
Cela va à l'encontre de la nature humaine, car nous préférons penser que nous pouvons tout faire par soi-même (j'ai besoin de personne! je contrôle tout!), et que nous n'aimons pas être en situation de dettes de gratitude envers autrui.

-> Rabbi 'Haïm Yossef Kofman fait remarquer que dans la prière nous disons d'abord : "modim ana'hnou la'h" (par cela nous admettons qu'il est D., et donc nous avons besoin de Lui pour tout), et ensuite : "nodé lé'ha ounéssaper téhilaté'ha" (on le remercie alors pour toutes Ses bontés permanentes).

Cela explique aussi pourquoi dans la répétition de la Amida, chacun doit réciter lui-même ce passage du modim, sans compter sur la lecture de l'officiant comme pour le restant de la Amida.
En effet : le fait d'admettre en nous-même notre totale dépendance à Hachem, est un processus que personne ne peut faire à notre place!

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-> Il est écrit : "Hachem forma l'homme [...] et souffla dans ses narines une âme vivante" (Béréchit 2,7)

-> Le Ramban commente : "[L'âme vivante] est le souffle de D., de la bouche duquel viennent la connaissance et l'intelligence. Car si l'on souffle dans les narines d'un autre, on lui donne une partie de son propre souffle."

-> Le 'Hazon Ich écrit que c'est parce que D. insuffle dans nos narines le miracle de la vie, et parce que l'âme s'introduit en nous directement de Sa part, que nous disposons de la faculté inestimable de nous raccorder à Lui dans la béatitude.

Et de nous indiquer : "C'est là, l'un des pouvoirs cachés que D. a placé dans nos âmes, et qui atteste du lien étroit entre l'être humain et l'Auteur de toutes choses.
Nous avons été créés pour Le servir, et pour nous attacher à Lui".

=> On peut terminer notre étude par les paroles du rav Chaoul Rubin à ce sujet :

"Le Téhilim (92,2) nous dit : "Il est bon de remercier D." (tov léodot l'Hachem).

Le moment où quelqu'un reconnaît la sublime vérité de l'existence de D. est merveilleux.

Quand on est pénétré de la conviction selon laquelle un pouvoir suprême a tout produit, dont la sagesse et la bonté sont sans limites, que le Créateur a généré l'univers et tout ce qu'il renferme avec une affection et un amour infinis, comme un père envers son fils, cela suscite une joie sans limites.

"Il est bon de remercier D.", parce que l'âme devient réunie à Celui qu'elle aime et qu'elle se sent comblée.
La créature s'attache à son Auteur, ce qui est la raison même de sa venue au monde.

En un moment aussi sublime, lorsque les 2 "se retrouvent", tous les autres plaisirs ne sont qu'insignifiance et néant."

"Celui qui donne un présent à quelqu'un doit l'en informer."

[guémara Shabbath 10b]

Lorsque l'on fait la tsédaka, il est préférable de garder l'anonymat pour éviter d’embarrasser celui qui l'a reçoit, et qui souffre d'en dépendre.
Toutefois, cette précaution ne s'applique pas aux cadeaux.

Un présent doit susciter de la gratitude, de la part de celui qui reçoit, envers celui qui donne.
Offrir un présent anonyme prive celui qui le reçoit de la possibilité d'exprimer sa gratitude et l'on n'a pas le droit de lui imposer cela.

=> Apprendre à être reconnaissant est si important qu'il ne faut laisser passer aucune opportunité de développer cette qualité.

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-> "Le boeuf connaît son maître et l'âne sait qui le nourrit, mais Mon peuple ne Me connaît pas." (Yéchéyahou 1,3)
= c'est une réprimande prophétique très sévère devant le manque de conscience/reconnaissance devant toutes les bontés dont D. nous gratifie à chaque instant.

-> On retrouve la notion de gratitude à de nombreuses reprises dans la prière quotidienne, comme par exemple :
- "Psaume de remerciement" (Téhilim 100,1) ;
- "Remerciez D. ; invoquez Son nom" (Téhilim 105,1)

En effet, la guémara nous livre une méthode pour prier : "Remercier pour le passé et prier pour le futur".

 

-> Il est à noter les notions de vol (le guézél) suivantes :

1°/ le guézél shalom = ne pas répondre à une salutation d'autrui = on lui vole une possibilité de se dire : "je suis quelqu'un de bien, je suis aimé/important aux yeux d'autrui".

Ce sentiment d'être une personne de valeur sous cette forme est vital, et par exemple :
- il donne à autrui beaucoup de forces positives de vie (permettant alors de faire de grandes et belles choses) ;
- il peut permettre à autrui d'éviter de déployer plein d'énergie, de temps futilement en faisant son "intéressant", afin d'avoir sa dose de "je suis quelqu'un de bien, d'important, d'aimé".

2°/ le guézel du amen = lorsque l'on ne fait pas une bénédiction à voix haute, empêchant autrui de confirmer par un "amen" que tout vient de D.
=> On empêche alors autrui d'avoir une récompense et de développer sa confiance en D.