Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Qui, seul, opère de grandes merveilles" (Téhilim 137,4) = tout ce que D. fait est des "grandes merveilles".
Les plus grandes de toutes, sont les merveilles dont Lui seul est conscient.
[Baal Chem Tov]

[ainsi lorsque nous remercions Hachem, cela reste très limité : en fonction de ce que nous comprenons, en fonction de ce que nous avons connaissance, ...]

Plus Hachem fait de miracles (petits/grands, récurrents/cachés, ...) pour les juifs, plus nous Le louons. Et plus nous Le louons, plus la sainteté et la pureté reposent sur nous, et plus nous nous attachons à Lui.
[Ben Ich 'Haï - Ben Ich 'Hayil 1, haGadol 3]

La gratitude s'applique à toutes les situations.
Sans elle, le monde ne pourrait pas continuer à exister.
[Akédat Its'hak]

<--->

-> Les gens ont tendance à dissimuler les faveurs des autres et à exposer leurs mauvaises actions. [le Rosh]

-> Nous devrions essayer d'exprimer verbalement nos remerciements aux personnes qui nous aident d'une manière ou d'une autre, même à celles qui sont rémunérées pour leurs services.
En exprimant notre reconnaissance de façon répétée, nous verrons que le monde est plein de 'hessed (bonté), dans une quantité que nous n'aurions jamais imaginée.
[rav Wolbe - Alé Shour]

-> Même lorsque ce n'était pas facile, la 'Hida faisait l'effort de montrer son appréciation aux autres.
Il le faisait en sachant que ses efforts apporteraient un grand honneur à Hachem.
La gratitude s'applique même à un fauteur et à un non-juif. [Chla haKadoch]

+ Chaque matin, lors de la prière, nous citons le verset : "léodot léchem kodché'ha léichtabéa'h bit'ilatékha" (Pour remercier Ton saint Nom, et se glorifier de Ta louange - Téhilim 106,47),

=> Ne devrait-on pas dire "léchabéa'h" (rendre gloire [à Hachem]), plutôt que "léichtabéa'h" (לְהִשְׁתַּבֵּחַ), se glorifier [soi-même]?

Le Imré Emet répond que lorsqu'un juif fait l'éloge, il est lui-même élevé et la personne elle-même est glorifiée. Il a changé, ouvrant de nouvelles portes dans sa propre perception du monde.
En rendant grâce, on devient une personne différente.

[Hachem n'a besoin de rien, et lorsqu'Il nous demande de Le glorifier, en réalité c'est nous qui nous glorifions, devenant une meilleure version de nous-même, un être plus élevé!
Hachem désire nous combler du meilleur, mais pour nous éviter tout sentiment de honte de recevoir tout gratuitement, alors Il fait comme si c'était nous qui Lui rendions service (ex: par nos prières).]

Chaque juif est doté d'une étincelle intérieure (nékouda pnimiyout) qui ne faiblit jamais dans son engagement envers Hachem. Peu importe à quel point un juif peut sembler assimilé, une étincelle intérieure persiste et reste toujours pure.
Grâce à la gratitude envers Hachem ... le juif est capable non seulement de retrouver mais également d'accroître l'influence de cette étincelle.
[Sfat Emet - 'Hanoucca 5633]

Plus les juifs déploient des efforts pour louer Hachem, plus grande est la probabilité que toute l'humanité en vienne à Le louer.
[Sfat Emet - 'Hanoucca 5651]

<--->

-> Nous disons dans le Modim : "Tout vivant Te louerons pour toujours" (vé'hol a'haïm yodou'ha séla - וכל החיים יודוך סלה)
Le grand-père du Sfat Emet, le 'Hidouché haRim dit : si l'on place toute sa vie et son dynamisme (kol a'haïm - toute la vie qui est en nous) dans la tâche sacrée de louer Hachem, nous pouvons influencer tout ce qui est vivant, toute l'humanité (kol a'haïm - tout ce qui est vivant dans ce monde : juifs comme non-juifs), à faire de même.

Alors que les 3 premiers exils (en Babylonie, en Perse et en Grèce) ont finalement pris fin par le mérite de nos 3 Patriarches (Avraham, Its'hak et Yaakov), notre survie et notre libération de l'exil final ne sera méritée que par des prières de gratitude et de remerciement à Hachem.
[Sfat Emet - 'Hanoucca 5640]

Le but recherché d'avoir des synagogues et faire la prière en communauté, est afin qu'il y ait un lieu pour se rassembler et remercier Hachem de nous avoir créés et nous permettre d'exister, et afin de pouvoir proclamer publiquement devant Lui : "Nous sommes Tes créations".
[Ramban - Bo 13,16]

La nécessité d’être reconnaissant

+ La nécessité d'être reconnaissant :

-> "Tu prendras des prémices de chaque fruit récolté par toi dans le pays qu'Hachem ton D. t'aura donné, et tu les mettras dans une corbeille ; et tu te rendras à l'endroit qu'Hachem ton D. aura choisi pour y faire régner Son Nom. Tu te présenteras au Cohen qui sera alors en fonctions, et tu lui diras : "Je viens reconnaître en ce jour, devant Hachem, ton D. que je suis venu dans le pays qu'Hachem avait juré à nos pères de nous donner"." (Ki Tavo 26,2-3)

-> Le Kav haYachar (18) au nom du Baal ha'Harédim, que le sens de cette mitsva (des bikourim - les prémices) est de remercier et de louer le D. de bonté pour tous les bienfaits dont Il nous a gratifiés. Nos Sages ont commenté les mots de notre verset : "Et tu Lui diras" ainsi : "C’est pour dire que tu n'es pas ingrat". Ce qui découle donc de cette mitsva, en ce qui nous concerne, est l'obligation de reconnaissance pour tous les bienfaits qu'Hachem a accomplis et continue à accomplir pour nous.

Voici ce qu'il écrit :
"Il n'existe aucun homme qui n'ait bénéficié d'un miracle. En particulier dans nos générations où les épreuves ne cessent d'augmenter chaque jour : de terribles décrets et de redoutables guerres, le glaive, la famine, des villes assiégées, attaquées, les épidémies.
Celui que Hachem a éclairé d'un rayon de lumière et qui a été préservé de tous ces maux est tenu de se rappeler en permanence la bonté d'Hachem et de ne pas faire preuve d'ingratitude. Plus encore, celui qui jouit de la bénédiction Divine, qui a le mérite de résider chez lui dans la sérénité, la tranquillité et la sûreté, et qui a une subsistance régulière, devra louer et remercier Hachem pour cela."

Le Séfer ha'Harédim insiste énormément sur cette obligation qui, selon lui, est incluse dans le commandement positif : "Tu diras en ce jour à Hachem ton D. : 'je suis venu dans le pays'.".
"De là, dit-il, on apprend que tous ceux qui reçoivent les bienfaits du Ciel et bénéficient de l'abondance que Hachem déverse sur eux ont l'obligation de Le remercier, de Le louer, et de ne pas émettre de griefs contre Lui comme le font ceux qui ont un regard malveillant et se plaignent de Lui d'autant plus qu'Il leur prodigue ses bienfaits."

-> Certains commentateurs expliquent, d'après cela, la juxtaposition de la Paracha des prémices avec celle qui nous ordonne d'effacer le nom d'Amalek (à la fin de la Paracha précédente [Ki Tétsé]).
Nos Sages (Tan'houma Béchala'h 25) expliquent, en effet, que Hachem provoqua l’attaque d’Amalek à cause de l’ingratitude dont firent preuve les Bné Israël lorsqu'ils s'écrièrent : "Est-ce qu'Hachem est parmi nous?"
Hachem dit alors : "Que vienne Amalek l'ingrat (cf. Rachi 'Houkat 20,17) et fasse payer au peuple son ingratitude" (cf. Rachi Béchala'h 17,8 : "Je suis constamment avec vous et disposé à vous prodiguer tous vos besoins et vous dites : ‘Est-ce qu'Hachem est parmi nous ?’").
Ces 2 thèmes (les prémices et Amalek) sont donc juxtaposés pour nous suggérer : "Souviens-toi de ce que t'a fait Amalek", lorsque vous étiez ingrats, c'est pourquoi : "Apportez vos prémices et remerciez ainsi Hachem en toute occasion, car c'est Lui qui vous prodigue tous les bienfaits!"

<--->

+ Remercier Hachem constamment :

Le Chla'h haKadoch (12) rapporte le commentaire de Rachi sur le verset de notre paracha : "Tu te présenteras au Cohen qui sera alors en fonctions, et tu lui diras : "Je viens reconnaître"" : "tu lui diras", cela signifie que tu dois rappeler les bienfaits d'Hachem.
Et il le commente ainsi : "L'homme est ainsi tenu de se conduire vis-à-vis du Hachem, à chaque fois qu'Il lui amène un bienfait ou une réussite. Il devra Le louer et Le remercier pour avoir accompli cette chose, dans Sa bonté et Sa miséricorde."

-> Le Or ha'Haïm haKadoch écrit, pour sa part : "Il n'existe aucun moment ni aucun instant où Hachem n'agit pas en faveur de l'homme du point de vue de son corps ou de ses besoins."

-> L'Admour de Rofchitz ajoute, au nom de son père, Rabbi Ména'hem Mendel de Linsk :
"Il faut constamment remercier Hachem pour tous les bienfaits qu'Il accomplit à chaque instant et cela, pour toutes les sortes de bienfaits, qu'ils soient dévoilés ou dissimulés, comme le dit l’enseignement de nos Sages (guémara Yoma 22b) : "Combien l'homme ignore-t-il et ne ressent que c'est le Maître du monde qui l'a aidé!" "

<--->

+ Remercier Hachem = c'est s'attirer les bénédictions :

-> Il est rapporté dans les livres saints : celui qui adopte comme conduite de remercier Hachem, attire sur lui un déversement de miséricorde et de bonté, et empêche les malheurs de l'atteindre.
La preuve, explique le Sfat Emet, est que nos Sages nous enseignent : "On n'interrompt pas la lecture de la to'hakha (תוכחה) [la paracha des "remontrances", dans les malédictions de Bé'houkotaï et de Ki Tavo], à savoir que l'on ne fait monter personne à la Torah au milieu de cette lecture.
La raison énoncée par nos Sages est que celui qui monte à la Torah doit commencer par dire : "baré'hou ét Hachem hamévora'h" ('Bénissez Hachem qui est béni') ; de ce fait, Hachem dit : "Il n'est pas légitime que Mes enfants reçoivent des malédictions alors que Moi, je reçois une bénédiction!"

=> On voit donc bien que lorsque la louange à Hachem est présente, elle repousse la malédiction.
Le Sfat Emet conclut :
"C'est pourquoi, mon conseil est d'accepter les épreuves avec amour, de remercier et de louer Hachem pour cela. Dès lors, il Lui paraîtra illégitime que l'homme qui Le bénit soit lui-même dans la souffrance, ce qui est facile à comprendre."

-> Le Tiféret Chlomo enseigne :
"On sait bien qu'un homme qui désire demander ce dont il aura besoin dans le futur, doit auparavant exprimer sa reconnaissance sur ce qu’il a eu dans le passé. Il pourra ensuite attirer sur lui la bonté d'Hachem concernant l'avenir.
C'est ce qui est écrit : "Louez Hachem qui est bon, parce que Sa bonté est éternelle" = lorsque l'homme loue Hachem sur le passé, il s'attire grâce à cela de nouveaux bienfaits."

Ce qui précède lui sert à expliquer également pourquoi les Guéonim ont institué de dire pendant les 10 jours de pénitence (Ecris pour une bonne vie tous les membres de Ton alliance - וכתוב לחיים טובים כל בני בריתך), au beau milieu de la bénédiction de "Modim" dans la Amida.
Quel rapport existe-t-il entre cette requête et la bénédiction qui est entièrement consacrée à remercier Hachem?
Et le Tiféret Chlomo de répondre qu'en remerciant Hachem sur l'année écoulée, l'homme est alors en mesure de prier pour une bonne année à venir.

-> Un des Tsadikim de notre génération en déduit la raison pour laquelle on lit la paracha des prémices (bikourim) à la fin de l'année.
Il dit : "C'est afin de suggérer, particulièrement à cette époque de l'année, l'obligation d'exprimer notre reconnaissance envers Hachem pour toutes les bontés dont Il nous a gratifiées durant l'année précédente, comme il y est écrit : "Et tu te réjouiras de tout le bien" (verset 11)."
Le verset du prophète Yéchayahou (55,12) : "Lorsque vous sortirez dans la joie", y fait allusion car il évoque que la sortie de l'année doit se faire dans la joie et la louange pour tout le bien reçu.

-> Il est écrit dans le Séfer Kadoch véNora Chémo :
la guemara (Béra'hot 20b) rapporte que les anges vinrent devant Hachem et Lui demandèrent : "Maître du monde, Tu as écrit dans Ta Torah" (Ekev 10,17) : "(Hachem) qui ne fait pas de préférence et ne se laisse pas corrompre", et pourtant, Tu te laisses corrompre puisqu'il est écrit : "Qu'Hachem dirige Son regard vers toi" (Nasso 6,26) (le terme employé est פנים ישא ,accorder sa préférence)?
- Comment ne leur accorderais-Je pas Ma préférence, leur répondit-Il, alors que J'ai écrit dans Ma Torah (8,10) : "Tu mangeras et tu seras rassasié et tu béniras Hachem ton D.", et eux, veillent (de leur propre initiative) à Me bénir déjà à partir du volume d'une olive ou d'un œuf!"

D'après la Torah, en effet, il n'y a d'obligation de réciter le 'Birkat Hamazon' que si on a mangé du pain à satiété, et les Bné Israël ont pris sur eux de dire déjà ces actions de grâce après avoir mangé seulement le volume d'une olive ou d'un œuf, même sans en être rassasié, et c'est pour cette raison qu'Hachem leur accorde Sa préférence.

=> De là, on peut tirer comme enseignement que même si un homme remercie Hachem sans être "rassasié de miracles ni de prodiges" ni ressentir que toute l'année s'est bien passée, malgré tout, s'il loue Hachem sur un "petit miracle du volume d'une olive'', il méritera que Hachem soit clément à son égard. Et qui n'a pas besoin de la clémence Divine le jour du jugement de Roch Hachana lorsque notre unique souhait est de mériter alors d'être jugé avec miséricorde? Voici donc un excellent conseil pour mériter une douce et bonne année!

-> autres commentaires sur cette guémara (Béra'hot 20b) : https://todahm.com/2021/01/21/39906

<--->

-> b'h, voir également sur ce verset & la reconnaissance : https://todahm.com/2018/10/10/7274-2

Pour chaque louange que le peuple juif donne à Hachem, Hachem fait reposer Sa présence Divine avec eux.
[midrach Béréchit rabba 48,7]

[c'est une des raisons faisant que nos louanges et remerciements à Hachem peuvent changer les décrets et apporter des délivrances (personnelles et collectives)]

<--->

-> Le Séfer Ki Ata Imadi cite Rachi (guémara Béra'hot 4b), qui rapporte une guémara du Yérouchalmi.
La guémara dit que tous les jours nous sommes censés lier la bénédiction de "gaal Israël" avec la Amida, ce qui signifie que nous sommes censés parler d'abord d'Hachem nous faisant sortir d'Egypte, et tout de suite après commencer la Amida.
Le Yérouchalmi dit que lorsqu'une personne fait des louanges à Hachem, c'est comme si elle frappait à la porte du Roi, et que le Roi sortait pour le saluer. Ainsi [après avoir loué/remercié D. de nous avoir fait sortir d'Egypte] c'est le moment idéal pour commencer la Amida.
=> Nous voyons d'ici que lorsqu'une personne apprécie et loue Hachem pour ce qu'Il fait pour nous (les grandes et les petites choses de la vie), alors Hachem se rapproche. Et lorsque que Hachem est proche, nous vivons Sa miséricorde révélée.

-> "Guéris-moi, Hachem, et je serai guéri ; sauve-moi et je serai sauvé, car tu es l'objet de mes louanges" (Yirmiyahou 17,14)
Le Séfer Machmia Shalom explique ainsi ce verset : si quelqu'un est malade et a un grand besoin de miséricorde, il devra dire : "S'il te plaît Hachem, guéris-moi, car alors je pourrai Te louer et Te remercier".
Le fait que même une personne dise qu'elle va louer Hachem est déjà un mérite suffisant pour être sauvée.

<--->

-> Certaines personnes pensent (plus ou moins consciemment) : "Je sais qu'Hachem peut m'aider, mais je ne pense pas qu'il le fera parce que je ne mérite pas d'être aidé! (qui suis-je pour que Hachem se "dérange" pour moi? je ne suis pas un tsadik! ; combien de fautes? .. )".
La guémara (Béra'hot 4b) nous dit que quelqu'un qui prie la Amida tous les jours, après avoir récité la bénédiction de "gaal Israël", est considérée comme un "ben olam aba" (quelqu'un qui mérite le monde à Venir).
Rabbénou Yona (Béra'hot 4b) demande : pourquoi une si grande récompense pour une tâche aussi facile?

Il explique qu'une réponse est que lorsqu'une personne mentionne les miracles qu'Hachem a fait pour nos ancêtres en Egypte, et qu'elle croit qu'Hachem continue de faire des miracles pour Son peuple, puis demande immédiatement de l'aide à Hachem pour ses propres problèmes et sa propre vie, cela démontre d'un vrai bita'hon. Cette personne croit que Hachem l'aidera et le bita'hon est fortement récompensé.

[c'est d'ailleurs tout le schéma de nos prières : remercier Hachem sur le passé, puis faire nos demandes sur le futur. Par cela on renforce d'abord notre bita'hon, ce qui devient alors un énorme mérite pour l'accomplissement de nos demandes. ]