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Nous récitons le Hallel à Roch 'Hodech pour remercier Hachem de nous avoir maintenu en vie pendant encore un mois.
[rabbi Avigdor Miller]

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-> Le rav David Sutton suggère que lorsque nous disons "Nichmat kol 'haï" le Shabbath matin, nous remercions Hachem de nous avoir accordés une semaine de vie supplémentaire.

[Alors que la quasi totalité des êtres humains prend pour acquis le fait de vivre, un juif doit prendre un moment pour apprécier la chance, la confiance, la bonté, ... que Hachem lui accorde de vivre.]
Shabbath nous avons le temps de contempler la grandeur d'Hachem. Nous réalisons que le seul fait d'avoir une âme, d'être vivant, est une raison d'exprimer de la gratitude et des louanges à Hachem.

-> "Nichmat kol 'haï tévarékh ét chim'ha" = Que l’âme de tout vivant bénisse Ton Nom.
D'une façon identique, dans le Hallel nous récitons le Téhilim (115,17) : "Les morts ne louent pas Hachem" (lo amétim yéalélou ka).
Le rav Avigdor Miller explique que c'est la raison d'être des vivants : de louer Hachem.
Notre être, remarquable miracle de vie, atteste de la grandeur d'Hachem.

[Shabbath, Roch 'Hodech, ... avant de repartir pour un nouveau cycle de notre vie, nous nous renforçons dans cette réalité : quelle chance j'ai d'être en vie! Merci Hachem!! (c'est tellement énorme que d'une certaine façon le reste c'est du bonus)]

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-> Dans le Nichmat kol 'haï, nous rapportons le Téhilim (35,10) : "Que tous mes os clament, ô Hachem, qui, comme toi".
Le rav de Brisk explique que nous témoignons que nos mots sont insuffisants pour louer Hachem comme il le faudrait. Seuls les organes de notre corps, qui ont une complexité et une perfection totale, sont eux capables d'exprimer la grandeur d'Hachem.

Le monde futur ne ressemble pas au monde présent.
Dans ce monde, lorsqu'on nous annonce une bonne nouvelle, on dit "hatov vé'amétiv" (qui est bon et envoie le Bien), et s'il s'agit d'une mauvaise nouvelle, on dit : "barou'h dayane aémet" (qui est juge de Vérité).
Mais dans le monde futur, on dira pour les deux cas de figure : "hatov vé'amétiv".
[guémara Pessa'him 50a]

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=> Il est communément admis que dans le monde à Venir (olam aba), il n'y aura que du bien, alors quelles sont ces mauvaises nouvelles pour lesquelles on remerciera Hachem de la même façon que pour les bonnes nouvelles?

-> Le rav Acher Weiss (dans la préface de son Min'hat Acher) explique qu'il est évident que dans le monde à Venir, il n'y aura plus d'épreuves. Mais à ce moment-là, Hachem montrera, à chacun, les événements qu'il a vécus dans le passé, et lui ordonnera d'observer les moments difficiles de sa vie, les moments de peur, de crise, et Il lui prouvera que tout était pour le bien.
L'homme demandera alors à changer la bénédiction qu'il avait prononcé dans ce monde quand la difficulté l'avait frappé.
Il sentira que "barou'h dayane aémet" ne correspond plus, puisque de cet événement est ressorti du bien et il souhaitera réciter : "hatov vé'amétiv".

C'est ce qu'ont voulu dire nos Sages, que "dans le monde à Venir, on ne récitera que "hatov vé'amétiv" (qui est bon et envoie le Bien).

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-> L'un des 13 principes du Rambam est : "Je crois d'une émouna sincère que le Créateur crée et dirige toutes les créatures, et que Lui seul était et sera à la source de tous les événements".

[que ce soit une période bonne ou difficile, nous savons que l'origine est la même : Hachem.]

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-> "Vous êtes les enfants de Hachem votre D. (Réé 14,1)

-> Le Ibn Ezra commente que de la même façon qu'aucun mal n'est envoyé au fils par son père, car il n'y a pas plus clément qu'un père envers son fils, Hachem n'apporte jamais un malheur à l'homme.
Même l'événement qui semble mauvais nous parvient pour notre bien, puisqu'il nous vient d'Hachem, qui a pitié de nous comme un père a pitié de ses enfants.

[Le Ibn Ezra écrit même : "Son amour à notre égard est plus intense que celui d'un père pour son fils ... tout ce qu'Il fait est pour le bien".]

-> Le Ramban sur ce verset ajoute :
Et si vous ne parvenez pas à le comprendre, soyez tout au moins comme des jeunes enfants qui ignorent le sens des décisions de leur père, mais qui s'en remettent néanmoins à lui.

-> Pourquoi le mois de Av, où ont eu lieu tellement de tragédies, est-il appelé précisément (comme le rapportent nos Sages et le midrach) le mois de "Av" qui signifie : "père"?

Cela vient nous rappeler que tous les malheurs, qui frappent le peuple juif, viennent de notre Père ; or aucun mal ne peut venir d'un père.
[rabbi Mendel de Kotzk]

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+ Illustrations extrêmes du fait qu'un juif doit voir en toute chose Hachem :

-> La guémara (Béra'hot 61b) rapporte qu'au moment de la mise à mort de rabbi Akiva, alors qu'on lui peignait sa chair avec des peignes de fer, lui acceptait le joug divin en priant.

Selon la guémara : "Lorsque Rabbi Akiva récita le Shéma, il allongea le mot "é'had" jusqu'à ce que son âme le quitte sur ce mot.
Une voix céleste sortit alors et dit : "Heureux soit Rabbi Akiva, car son âme est sortie au mot é'had"."

-> On raconte que le rav "Baal haMa'hréchet" a été attrapé par les nazis qui l'ont frappé sauvagement.
Entre chaque coup, ils l'entendaient crier : "Ce n'est pas vous, c'est Hachem!"
Ces mots les rendirent furieux, et ils tapaient encore plus fort, mais ils ne parvinrent pas à le démoraliser. Jusqu'à son dernier souffle, il continua à crier "Même ces coups, ce n'est pas vous qui me les infligez, c'est Hachem".

=> Lorsque nos Sages disent au sujet de Rabbi Akiva : "son âme est sortie au mot é'had", l'idée est que Rabbi Akiva savait : "Ce n'est pas eux. C'est l'Unique. C'est Hachem qui arrache ma peau avec des peignes en fer et me fait souffrir jusqu'à la mort".

-> "L'homme a l'obligation de bénir pour le mal qui survient, comme il bénit pour le bien" = puisqu'on ajoute Hachem, l'Unique, alors même la situation la plus amère devient très douce, au point où l'on est censé avoir la même joie lorsqu'on bénit pour le bien ou le mal.
Le rabbi de Klausenbourg, qui a perdu sa femme et ses 11 enfants pendant la Shoa, qui a survécu à Auschwitz et à la marche de la mort, a prononcé par la suite cette phrase :
"Pourvu que je me sente aussi bien dans le monde futur que je l'ai été dans ce monde!"

==> Evidemment que cela est un niveau très élevé, mais cela doit nous pousser à emballer nos souffrances par Hachem pour leur donner un meilleur goût, pour les transformer en bien, plutôt que de les garder à leur état naturel si désagréables.

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-> "Ne vous attristez donc pas, car la joie en Hachem est votre force." (Né'hémia 8,10)

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-> Rabbi Shalom de Kaminka dit un jour à une personne abattues moralement :
"Le goût du vin de cette bouteille est-il amer ou agréable?
Ceux qui s'y connaissent affirment qu'il n'y a pas plus doux et plus agréable que ce vin.
Il en est de même pour les épreuves. Aux yeux de l'homme simple, elles semblent amères, mais les connaisseurs savent que tout est pour le bien".

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-> Il faut se rappeler que "Mes pensées ne sont pas les vôtres", dit Hachem (Yéchayahou 55,8).
Nous ne connaissons pas les pensées d'Hachem.

Le rav Yaakov Israël Pozen (Hinéni béYadékha) enseigne :
Vous avez reçu un coup? Remerciez sur le passé, implorez pour le futur, réparez ce qui doit l'être, levez-vous, ouvrez une nouvelle page, et priez pour votre réussite. Le reste, laissez-le à Hachem.

"4 personnes se doivent de remercier Hachem (ils doivent réciter la bénédiction du Gomel) : celui qui descend en mer et en revient, celui qui traverse le désert et arrive en ville, celui qui était malade et en revient, et celui qui était en prison et en est sorti." [guémara Béra'hot 54b]

-> Le Alchikh haKadoch explique qu'en réalité, chacun d'entre nous doit toujours remercier Hachem, pas seulement en situation de danger : ceux qui sont revenus paisiblement de leur voyage en mer, et ceux qui sont restés chez eux.
Simplement, l'homme ne le reconnaît pas toujours et ne comprend pas qu'il doit remercier Hachem pour Ses bienfaits.
De ce fait, Hachem l'amène sciemment à une situation de danger pour qu'il puisse remercier d'en avoir été sauvé.
Mais l'homme intelligent remercie pour chaque respiration, et n'aura donc pas besoin d'en venir à une difficulté dont le but est de remercier Hachem, puisqu'il l'accomplit déjà.

En ce sens s'explique le verset : "Quiconque est sage doit observer ces faits et se pénétrer des grâces de Hachem" (Téhilim 107,43).
Par le fait qu'il "observe et reconnaît les bienfaits" à temps, lorsque tout va bien, cet homme évite les maladies et les malheurs.

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-> Le Ménorat haMaor enseigne :
"Dans les 4 cas mentionnés [dans la guémara] ci-dessus, il est obligatoire de remercier D. en public, comme le texte le demande.
Mais nous devons constamment Lui être reconnaissants en privé pour les bontés qu’Il nous accorde à chaque instant, et prendre conscience qu’Il nous protège de tous les malheurs susceptibles de survenir dans le monde.

Il faut également implorer Sa miséricorde pour l’avenir, car ce n’est ni par notre force ni par l’épée que nous serons sauvés. Or toute la protection vient de Lui, et s’Il ne protège pas une ville, le gardien aura monté la garde en vain.
Nous devons donc placer notre confiance uniquement dans le Maître du monde Qui a tous les pouvoirs et L’implorer, car tout dépend de Lui et de Ses ordres."

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-> Le 'Hatam Sofer enseigne qu'il n'est pas suffisant de remercier Hachem pour avoir été sauvé d'un moment difficile. Même en plein milieu de la douleur, nous devons avoir la confiance (bita'hon) que Hachem va nous sauver, et réaliser que tout ce que fait D. est pour le bien.

Il conclut : C'est uniquement celui qui est capable de remercier Hachem pendant la difficulté qui peut renforcer sa émouna, et qui croit réellement en Hachem.

[nos épreuves sont des occasions de témoigner concrètement de notre émouna, elles sont le thermomètre mesurant notre niveau de confiance en D., notre bita'hon. Est-ce de belles paroles ou bien une réalité?]

Grâce au Hallel et au remerciement à Hachem, ainsi qu'à l'étude des lois [juives], tous ceux qui ont besoin de trouver leur vrai partenaire y parviennent effectivement.
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan - 2e tome - Torah 2,1-2-4]

"Sache, ma fille, que le soupir en attire un autre, et le remerciement en attire un autre.
C'est pourquoi il convient de ne pas du tout soupirer, mais de tout accepter avec amour et joie, louanges et remerciements.
Ces remerciements attireront les bénédictions pour qu'ils ne s'arrêtent pas."
[le rabbi de Rouzhin - à sa fille qui soupira un jour sur un problème]

"Je suis à mon bien-aimé, et mon bien-aimé est à moi" (Ani léDodi, véDodi li - Chir haChirim 6,3)

-> Le rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi - Bo) commente :
"Nous disons la louange d'Hachem, et Hachem dit la louange du peuple juif."

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[d'une certaine façon à chaque fois que nous remercions Hachem, en Le louant pour ce qu'Il a fait pour nous, et bien nous entraînons le fait que Hachem va également nous louer, avec toutes les conséquences positives que cela peut avoir!]

Celui qui mérite de se rendre compte des merveilles d'Hachem, il Le remercie chaque jour de sa vie pour chaque bienfait.
Il se renforce en bita'hon et en émouna, de sorte que ses jours forment un livre d'or de remerciements.
Il est convaincu qu'à chaque étape et dans chaque situation, Hachem ne l'abandonnera pas.
Il sait que, même s'il se retrouve dans une situation terrifiante, il n'a rien à craindre, car Hachem est avec lui.
[rav Chlomo Levinstein - Oumatok haOr]

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-> Dans les Séli'hot, il est écrit :
"Celui qui a répondu à Avraham sur le mont Moria, nous répondra.
Celui qui a répondu à Its'hak, son fils nous répondra.
Celui qui a répondu à Yaakov, nous répondra.
Celui qui a répondu à tous les tsadikim, nous répondra."

-> Rabbi Sim'ha Bounim de Peschi'ha continue :
"J'ai un ajout personnel : Celui qui m'a répondu, me répondra.
Celui qui m'a répondu hier et avant-hier, depuis que j'existe sur cette terre, me répondra maintenant aussi!"

=> Le fait de se rappeler des bienfaits d'Hachem, d'exprimer notre gratitude sur le fait qu'Il nous accompagne depuis toujours, va faire que l'on ne s'inquiète pas et qu'on n'a pas peur, car nous sommes convaincus de la délivrance d'Hachem.

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-> Dans la prière du "Nichmat kol 'haï", nous rappelons les bienfaits d'Hachem et disons : "Jusqu'à présent, Ta miséricorde nous a aidés, et Ta bonté ne nous a pas quittés, Hachem ne nous abandonne jamais".

Dans le birkat hamazone, nous disons : "Et dans Sa bonté, Il ne nous a fait manquer de rien, et ne nous fera jamais manquer de rien".

=> Les bienfaits qui nous entourent sont tellement nombreux ... par le fait de les rappeler, nous puisons d'eux les forces de croire que nous ne connaîtrons jamais le manque et qu'Hachem ne nous abandonnera jamais.
[d'après le 'Hafets 'Haïm]

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-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch (Michpatim 22,6) affirme que : "il n'est pas de moment où Hachem n'agit pas sur l'homme [pour son bien ultime], que cela soit physiquement ou moralement".

+ "Heureux l’homme qui met sa force en toi, dont le cœur connaît les vraies routes" (achré adam oz lo ba'h, messilot bil'vavam - Téhilim 84,6)

Selon le 'Hozé de Lublin, le roi David veut dire que lorsqu'un tsadik s'assoit et étudie la Torah lichma (sincèrement pour l'honneur d'Hachem), alors il pousse les autres [juifs] à avoir des pensées de téchouva.
Par ses études, il injecte dans le cœur [de chaque juif] le désire et la motivation de faire téchouva.
[...]

Le Yichma'h Moché enseigne que lorsque le roi David chante des louanges de remerciement à Hachem (Téhilim 111,1 : "Halélou-ya, Je louerai Hachem de tout mon cœur!), il exprime le fait que lorsque nous louons et remercions Hachem, nous entraînons un éveil de téchouva dans le cœur des autres [juifs].
[Ilana dé'Hayi - Emor]

Si la vie te donne 100 raisons de pleurer, donne lui 1000 raisons de sourire.
[rabbi Na'hman de Breslev]

L’âme ne veut pas revenir le matin

+ L'âme ne veut pas revenir le matin :

-> Chaque matin, en nous réveillant, nous prononçons une louange envers Hachem : "Je Te suis reconnaissant, Roi vivant et éternel, que Tu m'aies rendu mon âme" (modé/moda ani léfané'ha ...).
Pourquoi faut-il nous rendre notre âme?

En général, l'âme ne veut pas retourner dans le corps.
L'âme est pure, "Hachem, l'âme que Tu m'as donné est pure". Elle s'est ennuyée toute la journée, car elle n'a entendu que des sottises, ainsi elle monte chaque nuit écouter quelques nouvelles paroles de Torah, pour en quelque sorte prendre "une douche" spirituelle.

Le matin arrive et Hachem lui ordonne de retourner dans le corps d'où elle provient, mais l'âme ne veut pas.
Retourner encore dans un corps matériel où je vais entendre toute la journée de la médisance, de la calomnie, de l'indécence, des sottises? Je ne veux pas!
Comme une princesse qui n'acceptera jamais de dormir dans un endroit répugnant, de la même manière, l'âme qui est une partie divine de l'en-Haut ne peut pas supporter l'odeur nauséabonde de ce monde.

Mais Hachem lui ordonne de retourner dans le corps, car Il espère encore que cet homme va se corriger, et sans autre choix, elle s'exécute.
=> C'est pour cela que nous bénissons [et remercions] Hachem qui nous a rendu notre âme, cette âme qui pour ainsi dire ne voulait pas revenir, et qui s'est exécutée uniquement par décret royal.
[rabbi Nissim Yaguen]