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Garder précieusement nos 3 brit

+ Garder précieusement nos 3 brit :

-> La brit mila est en parallèle à l'alliance de la pureté de la parole (Séfer Yétsira), de sorte que le lachon ara est également considéré comme une souillure de la brit mila.

Le Gaon de Vilna écrit dans son commentaire du Séfer Yétsira (7a) ce qui suit :
"Les deux sont appelés brit. Pour la sainteté verbale, il y a une brit d'étude de la Torah. Pour la sainteté physique, il y a une brit mila.
Ensemble, ces 2 alliances (brit) permettent au monde de continuer à exister, comme il est écrit : "Sans Ma brit jour et nuit, Je n'aurais pas mis en place les lois du Ciel et de la terre" (Yirmiyahou 33,25).
Nos Sages appliquent ce verset à la fois à la brit de l'étude de la Torah et la brit de la mila.

Par l'union physique, l'homme met au monde une progéniture humaine.
Par l'étude de la Torah, l'homme crée un ange chaque souffle de parole, tout comme le fait Hachem lui-même. ('Haguiga 14a)

Dans les 2 cas, l'homme naît avec une orla qui doit être enlevée. En ce qui concerne l'orla physique, il est écrit : "Tu circoncira la chair de ta orla" (Tazria 12,3).
En ce qui concerne l'orla verbale, il est écrit : "J'ai les lèvres incirconcises" (Vaéra 6,12). La circoncision de la langue se fait en épuisant la bouche par l'étude de la Torah jusqu'à ce qu'elle surmonte la nature sauvage et indisciplinée avec laquelle l'homme est né.

La brit de l'étude de la Torah est spirituelle. Par conséquent, sa circoncision est de nature spirituelle (par la parole).
Le brit mila est physique/matérielle. Par conséquent, sa circoncision implique la coupure physique de l'orla."

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-> La guémara (Sanhédrin 103a) affirme que ceux qui parlent du lachon ara ne mériteront pas de saluer la Chékhina.

Le Torat 'Haïm explique, sur la base du Séfer Yétsira, que la brit de la parole correspond à la brit mila.
Souiller sa bouche revient donc à souiller la sainteté de la brit, comme il est écrit : "Ne laisse pas ta bouche porter la faute sur ta chair" (Kohélet 5,5).
Les 2 fautes amènent une personne à un niveau de méchanceté (racha) qui l'éloigne d'Hachem.

-> Afin de protéger correctement la brit, il faut protéger ses yeux de toute vision inappropriée.
La guémara (Yérouchalmi Béra'hot 1:5) appelle les yeux et le cœur les "deux marchands de la faute".
L'œil voit, le cœur désire, et la personne est alors poussée à agir selon son désir.

-> Le Chlah haKadoch (chaar ha'Otiyot - kouf) écrit qu'il existe en fait 3 types de brit : la brit mila et la brit de la parole dont nous avons parlé précédemment, ainsi que la brit des yeux, qui consiste à les protéger des images tentantes de la faute.
Les Sages du Talmud gardaient les yeux baissés, ne regardant pas en dehors des 4 amot devant eux, de peur qu'ils ne voient accidentellement un spectacle inapproprié. [guémara Ména'hot 110a - Rachi]

-> Le 'Hida ('Homat Anakh) enseigne :
Les 3 éléments de la brit : la brit mila, la parole et la vue, sont des piliers de la sainteté qui sont liés entre eux (interdépendants).
Chacun représente de grands défis que nous devons surmonter.
"L'homme est né pour l'effort" (Iyov 5,7). Le mot עמל (amal - effort) est l'acronyme de עינים מילה לשון (énayim mila lachon - yeux, brit mila et langue).

-> Si une personne ne protège pas soigneusement ces 3 éléments de la brit, les forces de la destruction ont le pouvoir de lui nuire.
Le Zohar ('hadach - Chir haChirim 1b) commente ainsi le verset (Kohélet 5,5) :
"Ne laisse pas ta bouche porter la faute sur ta chair" = cela fait référence à la brit mila, au sujet de laquelle il est écrit : "Ma brit sera sur ta chair" (Lé'h Lé'ha 17,13).
"Ne dis pas devant l'ange" = ne parle pas mal devant l'ange qui marche à ta droite. Au contraire, que toutes tes paroles soient agréables et bien mesurées.
"Car c'est une erreur" = tu devras offrir un sacrifice (korban) en expiation de tes mauvaises paroles.
"Pourquoi Hachem serait-il irrité par ta voix" = "Un oiseau du ciel porte le son" (Kohélet 10,20). Un ange porte tes paroles au ciel et les soumet à l'examen d'Hachem.
"Et détruis l'œuvre de tes mains" = par les fautes de la chair. Comment cela se fait-il? Ceux qui gardent la brit ne peuvent être entraînés au Guéhinam. Si une personne ne garde pas sa brit, celle-ci lui est retirée et détruite, et il est alors entraînée dans le Guéhinam.

Ainsi, nous voyons la corrélation entre la brit de la parole et la brit mila. Si une personne ne protège pas sa bouche de toute parole incorrecte, sa brit mila sera endommagé en conséquence, et elle deviendra la proie des forces du mal.

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-> La pureté de la brit, de la vue et de la parole sont toutes liées.
Lorsqu'une personne préserve sa langue de lachon ara, de blasphèmes, de moqueries et de plaisanteries insensées, la pureté de sa brit s'en trouve renforcée.
En revanche, lorsqu'on s'engage dans de telles paroles interdites, nous montrons un sens de la frivolité vulgaire qui peut rapidement conduire aux fautes de la brit.
[rabbi Yaakov Abou'hatséra - Pitou'hé 'Hotam 167-170]

Sainteté – L’importance de préserver sa brit mila

+ Sainteté - L'importance de préserver sa brit mila :

Les juifs sont uniques parmi les nations par leur engagement en faveur de la pureté et de la sainteté dans les relations entre l'homme et la femme.
La Torah nous ordonne de nous sanctifier, afin de se rapprocher de la sainteté d'Hachem, comme il est écrit : "Vous vous sanctifierez et deviendrez saint, car je suis Hachem ton D." (Kédochim 20,7).

Avraham fut le premier à recevoir l'ordre de faire le brit mila. Le Ramban commente le verset "Tu garderas Ma brit (alliance)" (Lé'h Lé'ha 17,9) en disant qu'un lieu [du corps] de désir, où la faute et l'impulsivité sont si répandus, un signe a été placé pour rappeler de ne l'utiliser que pour la mitsva des relations maritales, d'une manière sainte et permise entre l'homme et la femme.

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+ La brit est un fondement du judaïsme :

-> Selon rabbi Yaakov Abou'hatséra (Chaaré Téchouva) :
Le Rambam appelle les 13 principes de la foi les fondements de la religion.
Ils dépendent tous de la préservation de l'alliance du brit mila en parfaite sainteté.
Étant donné qu'il s'agit du seul fondement sur lequel reposent tous nos principes religieux, on l'appelle "yessod" (fondement). C'est le yessod de la nation juive dont dépend la pérennité de notre existence.
[avec un regard non-juif on peut se dire : "ça va, c'est pas si grave! on peut s'amuser un peu avec la brit", pourtant en réalité c'est la base de tout notre édifice spirituel. ]
[...]

La Présence Divine (Chékhina) ne réside qu'avec ceux qui gardent l'alliance de la brit mila.
[...]

Nos Sages (Nédarim 31b) nous disent qu'Hachem a scellé 13 alliances avec le peuple juif par le mérite de la brit mila.
Cela correspond aux 13 principes de foi du Rambam, qui dépendent tous de la sainteté de la brit.
En fonction de la façon dont une personne protège sa brit des pensées, des vues et des actes nuisibles, son implications aux 13 principes est également assuré.
La Chékhina repose alors sur nous, pour dynamiser et protéger toute notre Torah et nos mitsvot ...

La brit mila est le "yessod", le fondement de notre observance religieuse. En la protégeant, toute notre Torah et nos mitsvot s'élèvent.

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-> Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Guinzé haMélé'h 119-120) écrit qu'il est impossible de décrire ou de comprendre l'énorme pouvoir qu'a la brit d'influencer les mondes les plus élevés du Ciel.
L'ensemble de la Torah est appelée le Séfer haBrit (Michpatim 24,7).
A cet égard, nos Sages (guémara Shabbath 137b) nous disent que la Torah, et la brit qu'elle représente, sont le but de la création du monde entier : "Sans Ma brit (la Torah) jour et nuit, Je n'aurais pas mis en place les statuts du Ciel et de la Terre" (Yirmiyahou 33,25).

Une indication à ce sujet peut être trouvée dans le verset : "Vous garderez les paroles de cette alliance et vous les accomplirez, afin que vous réussissiez dans tout ce que vous ferez" (Ki Tavo 29,8).
L'alliance fait référence à la brit mila. Le verset nous enseigne ici que la réussite de l'observance de la Torah et des mitsvot dépend de la préservation de la sainteté de la brit.
Une personne qui agit ainsi peut être assurée de l'aide d'Hachem pour réussir dans tout ce qu'elle entreprend.

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-> Quelle que soit la progression d'une personne dans l'observance de la Torah et des mitsvot, elle ne peut être considérée comme un véritable tsadik si elle ne préserve pas la pureté de la brit mila.

Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Ma'hssof haLavan I,72-73) écrit que l'on peut trouver une indication à cela dans le rêve de Yaakov : "Il rêva, et voici qu'une échelle se dressait sur le sol, dont le sommet atteignait les cieux. Les anges de D. montaient et descendaient dessus, et Hachem se tenait en-Haut" (Vayétsé 28,12-13).
L'échelle qui relie le Ciel et la terre est la brit mila, lorsqu'elle est gardée dans dans la pureté.

Yaakov a vu les épreuves que Yossef endurerait (pour préserver sa brit, et ne pas céder aux stratgèmes de la femme de Potifar), les imaginant comme une échelle qui montait au ciel, directement vers Hachem. Il a vu des anges noirs descendre pour attirer Yossef dans la faute, et des anges blancs descendre pour le protéger.
Il s'est rendu compte qu'en fin de compte, c'est à Yossef (symbole du trait de "yessod"), et à chaque juif à travers les temps, qu'il incomberait de choisir la voie à suivre. Si nous choisissons d'être forts, Hachem lui-même se tiendra au-dessus de nous pour nous aider.

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-> Même au plus profond des ténèbres, embourbés dans les 49 portes de l'impureté de notre servitude égyptienne, nous avons continué à nous battre pour protéger la sainteté de notre brit mila. Il s'agit d'un mérite important qui a accéléré notre délivrance de l'esclavage.

Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Ma'hssof haLavan I,149) commente le verset : "Hachem a vu les Bné Israel et Hachem a su" (Chémot 2,25). Que veut dire le verset en ajoutant qu'Hachem a su (vayéda Elokim)? Il est évident qu'Hachem sait tout, mais de quelle connaissance s'agit-il ici?

Rabbi Abou'hatséra explique cela en se basant sur le midrach (Béréchit rabba 79,7), qui affirme qu'Hachem Lui-même a témoigné de la pureté de notre lignée.
Le verset dit "Les Tribus d'Hachem, un témoignage pour Israël" (shivté Ya édout l'Israël - שִׁבְטֵי יָהּ עֵדוּת לְיִשְׂרָאֵל - Téhilim 122,4). Hachem a placé Son propre Nom (יָהּ), sur les Tribus de Bné Israël, pour témoigner que nos ancêtres étaient exempts de tout soupçon de relations de débauche qui auraient pu jeter l'opprobre sur notre lignée.
C'est pourquoi la tribu de Réouven fut appelée הראובני (haRéouvéni), précédée de la lettre hé du nom d'Hachem et suivie de la lettre youd.
Il en est de même pour "haChim'oni" et pour toutes les tribus de Yisraël. (Bamidbar 26)

Hachem a vu les Bné Israël et Il "savait". Il a vu et reconnu le mérite par lequel ils méritaient d'être délivrés avant l'achèvement des 400 ans d'esclavage qui leur avaient été imposés.
La guéoula est arrivée plus tôt que prévu, grâce à leur mérite d'avoir préservé la sainteté du brit mila.

-> Le Emek haMélé'h (tikouné haTéchouva 11) écrit que notre future guéoula viendra par le mérite de nos Patriarches, mais uniquement si nous suivons leurs voies et préservons leur alliance du bris milah :
"Lorsque viendra le temps de la guéoula, Hachem se souviendra de nous parce que nous aurons préservé l'alliance sacrée de la brit mila, comme il est écrit : "Je me souviendrai de Ma brit avec Yaakov, de Ma brit avec Its'hak et de Ma bris avec Avraham" (Bé'houkotaï 26,42).
La brit mila est attribué aux trois Patriarches, car ils ont gardé le brit dans une sainteté parfaite."

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-> Lorsqu'une personne préserve la sainteté de la brit en évitant les pensées et les vues impures qui mènent à la faute, elle mérite le titre de tsadik, comme nous le voyons dans le Zohar.
C'est pour ce mérite que Yossef a été appelé "Yossef hatsadik", en résistant aux avances de la femme de Potiphar, qui avait des mœurs légères. Grâce à un énorme effort de maîtrise de soi, il a préservé la sainteté de la brit et s'est ainsi élevé à de grandes hauteurs spirituelles.

C'est ce mérite qui a accéléré la délivrance de nos ancêtres d'Egypte. Bien que 400 ans d'exil leur aient été imposés, ils ont été délivrés après seulement 210 ans, grâce à leur mérite d'avoir évité toute relation de débauche.
La sainteté de la brit est le mérite par lequel le monde entier continue d'exister, comme il est écrit : "Sans Ma brit jour et nuit, Je n'aurais pas mis en place les lois du Ciel et de la terre" (Yirmiyahou 33,25).
En ce sens, la brit mila est le fondement (yessod) du monde.

Si une personne préserve la sainteté de la brit, toute sa Torah et toutes ses mitsvot reçoivent une grâce qui leur permet d'être favorisés devant Hachem.
En revanche, si une personne souille la brit, même si elle a étudié la Torah et accompli des mitsvot, ses efforts seront réduits à néant par les forces du mal qui la contrôlent.

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-> Le mérite de préserver sa brit mila est une puissante défense dans toute bataille.
Le roi Shlomo dit : "Chaque homme a une épée ceinte sur sa cuisse, pour se défendre contre la peur de la nuit" (Chir haChirim 3,8). Cette épée est la sainteté de la brit.
Moché Rabbénou a choisi uniquement les soldats qui avaient le mérite de la brit pour les défendre.
[Rabbi Yaakov Abou'hatséra - Pitou'hé 'Hotam p.349-353]

-> La pureté avec laquelle une personne vit sa vie est sa couronne de gloire.
Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Pitouhé 'Hotam p.170) commente le verset concernant la plaque d'or que le Cohen Gadol portait sur son front : "Tu feras un tsits d'or pur et tu y graveras les mots 'Saint à Hachem'" (Tétsavé 28,36).
Le tsitz est une couronne de pureté, représentant le style de vie pur et saint de ceux qui gardent l'alliance de la brit. Elle est faite d'or pur, sans aucun défaut, comme la vie d'une personne dont l'esprit est libéré des pensées insensées et des désirs vils.

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+ Equivalent à toutes les mitsvot :

-> Lorsqu'un homme juif veille à la sainteté de la brit mila, en protégeant ses pensées des notions inappropriées et ses yeux des vues interdites, il est considéré comme ayant accompli toutes les mitsvot de la Torah.
Il apporte la paix à l'humanité et la paix à tous les mondes du Ciel.
En revanche, celui qui souille la sainteté de la brit mila est considéré comme ayant transgressé toutes les fautes de la Torah.

Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Guinzé haMélé'h 124-125) ajoute :
Lorsque le peuple juif étudie la Torah et accomplit les mitsvot, nous répandons la paix dans le monde.
L'attribut de la paix est intrinsèquement lié au yessod qui soutient la présence de la Chékhina dans ce monde. Dans la mesure où la Chékhina est présente parmi nous, la paix règne.
Cependant, si nous n'étudions pas la Torah et n'accomplissons pas les mitsvot d'Hachem, la présence de la Chékhina dans ce monde est affaiblie et son influence pacifique s'estompe.

Comme nous l'avons expliqué, la souillure du bris endommage les fondements du yessod. En conséquence, la Chékhina s'éloigne de nous et la paix est perdue.
En ce sens, la souillure de la brit mila est plus préjudiciable à la paix que n'importe quelle autre faute de la Torah. En revanche, la préservation de la sainteté de la brit mila renforce la présence de la Chékhina parmi nous et apporte la paix au monde.

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+ S'éloigner d'Hachem :

-> Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Alef Bina p.128-129) explique que lorsqu'une personne souille la pureté de la brit, elle attire sur elle une impureté (touma) si terrible qu'elle éloigne son âme de sa source céleste, l'éloignant du Créateur (Hachem). On est alors à la merci des forces destructrices du mal.

Lorsqu'une personne est défaillante au niveau de la brit, les anges noirs Accusateurs/Destructeurs, nous poursuivent devant la Cour céleste, et toutes nos mitsvot sont alors considéres "comme rien", vides et sans valeur, nous offrant aucun mérite ou récompense.
On fait alors l'objet d'accusations terribles au Ciel et on peut craindre d'être reconnu coupable, car Hachem déteste la débauche sous toutes ses formes. Ceux qui souillent la brit sont détestables pour Lui.
Cependant, lorsqu'on sait que nos fautes peuvent être corrigées (leurs effets étant annulés) par la téchouva, alors on a de quoi se réjouir et s'engager [joyeusement] à être plus prudent à l'avenir.

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+ Dévastateurs pour le corps tout entier :

-> Il est important de comprendre que les pensées et les vues interdites qui souillent la brit ne sont pas seulement un problème limité à un aspect individuel de la vie d'une personne.
L'endommagement de la brit entraîne la ruine de toutes les myriades d'aspects du corps et de l'âme.

Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Guinzé haMélé'h p.119) écrit que tout comme le corps physique est composé de 248 organes et de 365 nerfs, il existe 248 organes spirituels et 365 nerfs spirituels correspondants de l'âme.
Lorsqu'une personne souille la sainteté de la brit, elle porte atteinte à toutes ses facultés physiques et spirituelles.
Si elle fait téchouva pour ses fautes, elle apporte la guérison à l'ensemble de son corps et de son âme, revenant à un état de santé et de bien-être physique et spirituel, tel qu'il était avant sa faute.

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+ Le service d'Hachem dépend de la pureté de la brit :

Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Pitou'hé 'Hotam p.168) écrit que l'ensemble de notre service d'Hachem, dans toutes les mitsvot avec Hachem (ben adam laMakom) et avec autrui (ben adam la'havéro), dépend de la préservation de la pureté de notre brit.
C'est pourquoi, avant d'accomplir une mitsva ou d'étudier la Torah, une personne doit s'arrêter un instant pour examiner son état de sainteté en ce qui concerne les questions relatives à la brit. Si elle s'aperçoit qu'elle manque à ses devoirs, elle doit faire téchouva avant d'accomplir la mitsva. Sinon, son état de souillure va nuire à la mitsva et l'empêchera de réaliser le but sacré pour lequel elle est destinée, laissant la mitsva vide de sens.

Nos Sages (Pirké Avot 1,4) nous disent que le monde entier repose sur 3 piliers : la Torah, l'avoda (prière ou korbanot) et les actes de bonté.
Cependant, ces 3 piliers sont construits sur une base solide, qui est le "yessod" de la pureté de la brit.
[le monde repose sur 3 piliers, qui eux même repose sur une base : le yessod. ]
Si une personne est sainte et pure dans ses fondations, elle peut alors construire sur celles-ci les piliers qui soutiennent le monde. Cependant, si la sainteté de sa brit est défectueuse, elle n'a aucune base sur laquelle construire ces piliers, et ceux-ci ne peuvent pas être solides pour soutenir le monde.

La brit mila est l'une des mitsvot qui sont considérées comme les signes du peuple juif.
"Vous circoncirez la chair de votre orla et ce sera un signe entre Moi et vous " (Lé'h Lé'ha 17,1).
Le Shabbath est également appelé un signe : "Tu garderas Mon Shabbath, car c'est un signe entre Moi et vous, à travers vos générations, pour savoir que Je suis Hachem qui vous sanctifie" (Ki Tissa 31,13).
Il en est de même pour les téfilin : "Ce sera un signe sur ta main et un souvenir entre tes yeux" (Vaét'hanan 6,8).
La Torah elle-même est également appelée un signe de notre délivrance d'Égypte. (voir Ran sur Roch Hahana 16a)

Tous ces signes dépendent d'un seul signe fondamental : celui de la brit.
Ce n'est que si une personne garde la brit dans la pureté qu'elle peut mériter les autres signes du peuple juif.

Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Alef Bina 128-129) écrit qu'une indication à ce sujet peut être trouvée dans le verset : "Vous garderez les paroles de cette alliance (brit) et vous les accomplirez, afin que vous réussissiez dans tout ce que vous ferez" (Ki Tavo 29,8).
Cela fait référence au fait de garder la brit. Il s'agit d'un avertissement adressé à notre nation toute entière pour qu'elle préserve la pureté de la brit. Ce n'est qu'à cette condition que nous pouvons découvrir la sagesse qui nous permettra de réussir dans tout ce que nous entreprenons.
Dynamisés par la pureté de la brit, nous pouvons atteindre la connaissance de la Torah, la crainte du Ciel et l'aide du Ciel (siyata dichmara) nécessaire à la réalisation de toutes les mitsvot.
Sans la pureté du bris, rien de tout cela n'est possible.

Le Zohar prévient que lorsqu'une personne souille la sainteté de la brit, les forces de l'impureté prennent le dessus sur elle.
Cela est vrai pour toutes les fautes dans une certaine mesure, mais c'est particulièrement vrai pour les fautes concernant la souillure de la brit.
Bien qu'une mitsva attire une personne vers la crainte du Ciel (yirat Chamayim), elle n'aura pas cet effet si elle est imprégnée de l'impureté de pensées sales, des visions et d'actes sales, puisque le yétser ara a déjà de l'emprise sur sa vie.

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+ C'est uniquement grâce à l'aide d'Hachem :

-> Nous faisons de notre mieux pour préserver la sainteté de la brit dans la mesure de nos possibilités. Cependant, nous devons nous rendre compte que cette tâche est si monumentale et que les épreuves qui nous entourent sont si éreintantes qu'elles nous empêchent d'atteindre notre but.
En effet, sans l'aide d'Hachem, il serait impossible d'y réussir. Par conséquent, si une personne constate qu'elle est parvenue à préserver ses pensées et sa vue de l'impureté, elle doit remercier et louer Hachem de l'avoir aidée à y parvenir (tout en Lui demander de l'aider pour le futur).

Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Bigdé Hasrad p.71) écrit qu'une indication à ce sujet peut être trouvée dans le verset de Az Yachir : "La puissance et la louange d'Hachem ont été mon salut. C'est mon D. et je le glorifierai. Le D. de mes ancêtres et je l'exalterai" (Béchala'h 15,2-3).

"La puissance" = il s'agit de la puissance de l'esprit qu'une personne reçoit lorsqu'elle garde la sainteté du bris.
"Et la louange d'Hachem fut mon salut" = même si une personne investit tous ses efforts pour vaincre son yétser ara, elle a toujours besoin d'une grande aide Divine pour réussir.
Il est écrit : "Le yétser ara se dresse chaque jour contre une personne et tente de la détruire ... Si Hachem ne l'aidait pas, elle ne pourrait jamais le surmonter" (guémara Kidouchin 30b).
Par conséquent, une personne qui parvient à garder la sainteté du bris doit réaliser que c'est Hachem, et non elle, qui mérite les éloges pour cela, puisque son salut vient d'Hachem.
"Voici mon Dieu et je Le glorifierai" = lorsqu'un juif veille à la sainteté de la brit, il glorifie Hachem.
"Le D. de mes ancêtres et je L'exalterai" = il suit les traces des Patriaches, qui ont répandu la sainteté d'Hachem dans le monde entier et révélé la présence de la Chékhina. Il s'agit d'un mérite extraordinaire, pour lequel une personne doit rendre hommage à Hachem.

Réparer les fautes liées à la brit

+ Réparer les fautes liées à la brit :

-> Le Zohar avertit que les fautes de la brit sont si graves qu'elles ne peuvent pas être corrigées par la téchouva. Il s'agit notamment de la faute consistant à répandre des semences en vain.
Cependant, les livres de Kabbala expliquent cela par le fait qu'elles ne peuvent pas être corrigées [totalement] par le processus normal de la téchouva.
Cependant, il existe des mitsvot et des méthodes de téchouva spéciales grâce auxquelles même la souillure de la débauche peut être corrigée.

Le Zohar (I,219b) déclare ce qui suit à propos de fauter avec la brit : "Il n'y a pas de faute qui soit au-delà de la téchouva à l'exception de celle-ci, et il n'y a pas de fauteur qui soit éloignée pour toujours de la Chékhina à l'exception de celui-ci, comme il est écrit : 'Le mal n'habite pas avec Toi' (Téhilim 5,5)".

-> Le Réchit 'Hokhma (chaar haKédoucha - chap.17) commente ce point :
"Bien que le Zohar affirme qu'il n'y a pas de téchouva pour cette faute, nous ne pouvons pas l'interpréter littéralement, car il n'y a pas de faute trop grave que la téchouva ne puisse pas expier ...
Le rav Yéhouda Chalgoah (dans son Tsafnat Panéa'h) explique que le Zohar signifie que la téchouva pour cette faute est très difficile, et que les chemins de la téchouva ne sont pas facilement accessibles.
Elle exige beaucoup d'auto-affliction, ce que le pénitent risque de trouver trop difficile et donc de ne pas parvenir à l'expiation dont il a besoin.
On peut dire la même chose d'un hérétique, au sujet duquel il est écrit : "Tous ceux qui s'engagent dans cette voie ne reviendront jamais" (Michlé 2,18). Cela ne signifie pas qu'ils ne peuvent pas revenir, mais qu'il leur sera probablement trop difficile d'abandonner leurs habitudes pécheresses."
[certains sages disent que la téchouva est toujours possible, mais que pour ces fautes (comme avec la brit) on reçoit moins d'aide du Ciel pour réussir notre téchouva, ce qui demande beaucoup plus d'efforts et d'investissements personnels pour la réussir. Mais rien ne résiste à la téchouva!]

-> Le Arizal (chaar haKavanot - drouché halaïla 7) explique les effets de cette faute (de la brit) et la manière dont ils sont corrigés :
"Vous devez réaliser que de toutes les fautes de la Torah, même les plus graves ne créent pas de mazikin (forces destructrices) comme celle-ci ... Pour corriger cette faute, il faut détruire les "corps" impurs dans lesquels se trouvent enfermées ces âmes. Ce n'est qu'alors que les âmes peuvent s'échapper et retourner à leur source dans la sainteté.
Par conséquent, la téchouva implique 2 intentions : tuer ces "corps" et renvoyer ces âmes dans un lieu céleste de sainteté où elles peuvent être remodelées comme toutes les autres âmes, et revenir dans ce monde comme les autres âmes descendent".

-> Le Maor vaChémech (Mikets) ajoute que dans notre propre génération, alors que les fautes de la brit sont si répandues et que nous avons tant besoin d'une méthode accessible de téchouva, nous pouvons le faire en nous attachant à un tsadik, un grand leader de la Torah.
Un tsadik est totalement attaché à Hachem dans tous les aspects de son être. Même ses désirs physiques sont attachés à Hachem. Lorsqu'une personne est attachée à un tsadik, elle devient comme "annulé" (batel) pour le tsadik. De même, ses désirs physiques deviennent "batel" et sont ainsi expiés. On devient pur en s'attachant à quelqu'un de pur (voir Kélim 12;2).

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+ Le pouvoir des larmes :

-> Les textes sacrés nous enseignent que, bien que la souillure de la brit puisse être expiée, elle nécessite un processus unique de téchouva, différent de la téchouva habituelle pour les autres péchés.
Selon la gravité de la faute, l'intensité et la sincérité de la téchouva requise pour cette faute, par le biais de larmes sincères de remords pour le dommage que l'on a causé à sa propre âme, sont également importantes.

Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Guinzé haMélé'h - tikoun haBrit 17) écrit que les larmes de téchouva ont un grand pouvoir au Ciel. Même lorsque toutes les portes de la prière sont fermées, la porte des larmes est toujours ouverte (guémara Béra'hot 32b).

Cependant, ces larmes doivent provenir des profondeurs les plus intimes du cœur.
La guématria de בכי (bé'hi - les pleurs) est égale à לב (lèv - le cœur). Les pleurs représentent une intensité d'émotion qui contrebalance de manière égale et opposée l'intensité de l'émotion qui a causé la faute de la brit.
Après que le cœur a été échauffé par une faute passionnée, on doit se purifier avec la même chaleur de remords jusqu'aux larmes. C'est ainsi que les fautes de la brit sont expiées.

On peut trouver un indice à ce sujet dans le verset suivant : "Il marche en pleurant, portant la mesure de la semence, et il revient en chantant, portant ses gerbes" (Téhilim 126,6). Il s'agit d'une personne qui s'est rendue coupable des fautes de la brit. Comme tout baal téchouva, il doit retourner "marcher" sur le chemin de la Torah et de la crainte du Ciel, dont il est écrit : "Heureux ceux dont les chemins sont innocents, qui marchent dans la Torah d'Hachem" (Téhilim 119,1).

Cependant, la téchouva pour les fautes de la brit nécessite un élément supplémentaire de remords larmoyant. "Il marche (sur le chemin de la téchouva) en pleurant (de remords pour les fautes de la brit).
S'il agit ainsi, il méritera de "revenir en chantant", joyeux de savoir que sa téchouva a été acceptée.
"Porter ses gerbes" fait référence aux forces saintes qui ont été entraînées dans les profondeurs de l'impureté et qui ont été sauvées par la téchouva. Il les ramène dans le domaine de la sainteté, maintenant que ses fautes ont été pardonnées.

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+ Expier par la honte, la crainte :

-> La rétrospection est un élément crucial de la téchouva. Lorsqu'une personne reconnaît l'ampleur des dégâts qu'elle a causés par ses fautes et qu'elle a honte devant Hachem d'avoir défié Ses ordres, elle montre que son cœur est désormais aligné sur le bien.

Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Guinzé haMélé'h - tikoun haBrit 20) écrit que l'on peut trouver un indice à ce sujet dans le mot בראשית (béréchit). Le Zohar (Tikouné Zohar - Noa'h 92b) écrit que ces lettres peuvent être réarrangées pour former ירא בשת (yéré bochét - peur/crainte, honte).
Ces sentiments sont eux-mêmes une expiation pour les fautes de la brit. On doit éprouver un sentiment de honte devant Hachem, et se tenir dans la crainte de Celui dont la gloire remplit le monde entier, et qui voit toutes nos pensées et tous nos actes.

De plus, la guématria de ברית המילה (brit haMila) est égale à בשת (bochét). La crainte et la honte devant Hachem, qui nous empêchent de fauter à nouveau, sont des éléments importants de notre processus de téchouva.

Nos Sages ('Haguiga 16a) nous disent que si une personne faute en secret, c'est comme si elle repoussait la Chékhina.
La gloire d'Hachem remplit le monde entier. Hachem sait tout ce qui se passe (nos actes, pensées, ...).
Lorsqu'une personne cache ses fautes, comme si personne ne pouvait la voir, c'est comme si elle niait la présence de la Présence Divine (Chékhina) dans le monde.

Moché dit à la nation juive : "Ne craignez pas, car Hachem est venu pour vous éprouver, afin que la crainte de Lui soit sur vos visages et que vous ne fautiez pas" (Yitro 20,16).
Nos Sages (Nédarim 20a) commentent ce verset en disant que la "crainte de Hachem sur vos visages" (yir'ato al péné'hém) fait référence au sentiment de honte qu'un juif ressent et qui l'empêche de fauter.
Cette honte est un aspect important de la crainte du Ciel (yirat Chamayim).

Ce sentiment de honte implique la reconnaissance du fait que, quoi qu'on fasse et où qu'on aille, Hachem nous surveille en permanence.
C'est ce que le roi David a voulu dire lorsqu'il a déclaré : "Je place Hachem en face de moi à tout moment" (chiviti Hachem lénegdi tamid - Téhilim 16,8).
Lorsque je reconnais qu'Hachem se tient toujours à mes côtés, surveillant tout ce que je fais, je ne trébuche jamais dans la faute.
[il est toujours en face de Moi : si je me tourne Il est en face de moi, si je me cache Il est en face de moi, ... aucun acte, pensée, ... ne lui échappe! ]

Cependant, si une personne ne se renforce pas avec cette émouna qu'Hachem est toujours à ses côtés, en face de lui, elle n'aura ni crainte ni honte de fauter.
Le Or'hot Tsadikim(chaar haBoucha) affirme que la émouna et la honte vont de pair. Sans l'un, l'autre ne peut subsister. Si une personne n'a pas honte, elle niera qu'Hachem est à ses côtés. Si elle n'a pas la émouna qu'Hachem est à ses côtés, pourquoi aurait-elle honte de fauter?

C'est pourquoi une personne doit travailler sur elle-même pour développer ces 2 traits de caractère en même temps. Alors qu'elle développe un sentiment de émouna en présence d'Hachem, elle développe simultanément son sentiment de honte de fauter en présence d'Hachem.
Avec ces 2 sentiments à nos côtés et l'empêchant de fauter à nouveau, on peut obtenir le pardon pour nos fautes du passé, même dans le domaine de la réparation (tikoun) de la brit.

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+ Vaincra la colère :

-> Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Guinzé haMélé'h - p.118) écrit que lorsqu'une personne revient en téchouva pour l'impureté de la brit, elle doit également revenir en Téchouva pour les défauts de caractère qui ont conduit à cette impureté (touma) en premier lieu.
Il s'agit notamment de la colère et du fait de se plaindre (c'est pas comme JE veux), des traits qui conduisent une personne dans un état de faute et d'impureté.
Ce sont les outils et les pièges du yétser ara, grâce auxquels il s'empare de notre proie et prend le contrôle de notre vie, jetant l'impureté sur son corps et sur notre vie même.

C'est ainsi que nous pouvons comprendre le verset : "Si tu retournes à Shakaï, tu seras reconstruit, mais éloigne la faute de ta tente" (Iyov 22,23). Cela se réfère spécifiquement aux fautes associés à la brit. Pour revenir en Téchouva de ces fautes, on doit se tenir à bonne distance des défauts de caractère qui les ont engendrés.

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+ Restaurer la brit par Shabbath :

-> Le principal de la téchouva dans tous les domaines est de regretter nos fautes et de s'engager à ne plus jamais les répéter. Cela est également vrai pour les fautes de la brit, mais un élément supplémentaire d'expiation est nécessaire pour ces fautes, qui peut être réalisé par l'observance comme il faut du Shabbath.

La brit mila est appelé un signe entre Hachem et le peuple juif. "Ce sera un signe entre Moi et vous" (Lé'h Lé'ha 17,11).
Il en va de même pour le Shabbath. ""observez mes Shabbath car c’est un signe de Moi à vous dans toutes vos générations" (Ki Tissa 31,13)
Lorsque l'un des signes a été compromis, il doit être rétabli par l'autre.

Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Guinzé haMélé'h - tikoun haBrit 19) écrit qu'un indice à ce sujet peut être trouvé dans le mot בראשית (béréchit), dont les lettres peuvent être réarrangées pour former : ירא שבת (yéré Shabbath - la crainte du Shabbath), qui peut aussi être réarrangées en : ברית אש (brit éch - une brit de feu). [Tikouné Zohar 9,24b]

Nous pouvons voir une autre indication à ce sujet dans les 10 Commandements : "les Bné Israël observeront le Shabbath, afin d'accomplir le Shabbath pour leur génération comme un brit éternel" (Ki Tissa 31,16).
L'expression brit éternel (brit olam) est utilisée pour le Shabbath, afin de nous enseigner que l'observation du Shabbath est la clé de la correction des fautes de la brit mila.
Le mot שבת (Shabbath) est égal à ברית המילה (brit haMila) ont la même guématria.

Pour que le Shabbath puisse exercer toute son influence afin d'expier les fautes de la brit mila, il faut l'observer dans toute l'étendue de sa sainteté, en actes et en paroles.
Les conversations superficielles, des jours de la semaine, nuisent à la sainteté du Shabbath.
Ceux qui s'attachent véritablement à la sainteté du Shabbath, en consacrant ce jour spécial à la croissance spirituelle par la Torah et la prière, peuvent trouver en lui un élixir de guérison pour remédier à la souillure de la brit.
Ainsi, l'expiation du Shabbath intervient lorsqu'une personne découvre le ירא שבת (la crainte du Shabbath) dont parle le Zohar, qui l'empêche de gaspiller ses précieux moments.
[les différentes "brit" sont liées, en respectant et honorant comme il le faut la brit du Shabbath, on répare les dégâts de notre "brit" mila (que ce soit dans cette réincarnation ou une autre). ]

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+ Le silence soigne :

-> Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Guinzé haMélé'h - tikoun haBrit 25) apporte une autre méthode de guérison de la brit à partir de la Michna (Pirké Avot 1,17) : "Toute ma vie, j'ai été élevé parmi les Sages, et je n'ai rien trouvé de mieux pour le corps que le silence".
Cela peut être compris comme signifiant que le silence aide une personne à atteindre un "bon corps", libre des passions empoisonnées du yetzer hara, et purifié des péchés du bris.

Le silence amène une personne à une profondeur de pensée qui aide l'âme à s'attacher à Hachem, alors que le bavardage insensé obscurcit l'esprit et l'éloigne d'Hachem. (voir Réchit 'Hokhma - chaar hatéchouva chap.6)
C'est pour cette raison que "tous ceux qui parlent trop en viennent à fauter" (Pirké Avot 1,17).

Le silence est particulièrement important en période de controverse. Nos Sages (guémara 'Houlin 89a) nous disent que le monde entier est suspendu au mérite de ceux qui retiennent leur langue en temps de controverse/dispute.
Lorsque les gens sont prêts à renoncer à leurs intérêts personnels au profit de la paix, ils montrent que l'honneur d'Hachem est plus important pour eux que le leur. Ils sont prêts à endurer l'insulte pour l'amour d'Hachem.
Cela est une grande réparation (tikoun) pour les fautes de la brit.

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+ Repousser les Accusateurs :

-> Un autre moyen d'expier les fautes de la brit est de rechercher la paix et de s'éloigner de toute forme de controverse. Les forces du mal et les Accusateurs devant le Tribunal céleste se nourrisse de dispute (ma'hlokét).
Lorsque la paix règne, le mal est maîtrisé et les accusateurs sont réduits au silence.

L'étude de la Torah apporte la paix au monde, c'est pourquoi elle est aussi une force puissante pour guérir la souillure de la brit.
Alors que les fautes de la brit apportent de l'angoisse/inquiétude au cœur et des querelles entre les gens, la Torah guérit cela en apportant la paix à sa place.
[rabbi Yaakov Abou'hatséra - Guinzé haMélé'h - tikoun haBrit 2 ]

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+ Réciter le Shéma avec joie :

-> Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Pitou'hé 'Hotam - Bé'houkotaï) écrit qu'un autre moyen puissant d'expier les fautes de la brit et de purifier l'âme de la terrible impureté que cela implique est de réciter le Shéma avant de s'endormir, avec une profonde kavana et une grande joie.
On détruit ainsi les forces de destruction créées par ces fautes.

Le Zohar (III,211b) et le Arizal (chaar haKavanot - drouché haLaïla 7) expliquent que lorsqu'une personne revient par la téchouva et récite le Shéma avant de s'endormir, elle prend une épée verbale de sainteté, avec laquelle elle tue les forces du mal qui ont été créées par sa souillure de la brit.

C'est le sens du verset : "Les louanges d'Hachem sont dans leur gorge, et une épée à deux tranchants est dans leur main" (Téhilim 149,6).
Cette épée est le Shéma, récité avec kavana et joie, qui tue des milliers de puissances maléfiques chaque nuit. [voir Zohar III,272a]
A ce propos, le verset suivant continue : "Pour infliger la vengeance aux nations". Cela fait référence aux forces maléfiques créées par la souillure de la brit, qui sont détruites par la récitation du Shéma avant de s'endormir.

Une autre indication à ce sujet peut être trouvée dans le verset suivant : "Vous poursuivrez vos ennemis, et ils tomberont devant votre épée. Cinq d'entre vous poursuivront cent personnes, cent d'entre vous poursuivront dix mille personnes, et vos ennemis tomberont devant votre épée. Je me tournerai vers vous, je vous rendrai féconds et je vous multiplierai, et j'accomplirai Ma brit avec vous" (Bé'houkotaï 26,7-9).
"Vous poursuivrez vos ennemis" fait référence aux forces destructrices créées par les semences de sainteté qui ont été perdues et récupérées par les forces du mal/impures (sitra a'hra). Ces forces se retournent contre nous et deviennent nos pires ennemis.
Cependant, lorsque nous revenons à la téchouva sur ces fautes et que nous récitons le Shéma avec kavana, "ils tomberont devant ton épée".

"Cinq d'entre vous en poursuivront cent". Les lettres חֲמִשָּׁה ('hamicha - cinq) peuvent être réarrangées pour former שמחה, ce qui fait référence à la joie qui doit accompagner notre récitation du Shéma.
La joie d'une mitsva ajoute d'une façon inestimable de son pouvoir dans le Ciel.
Ici aussi, le fait de réciter le Shéma avec joie lui confère un pouvoir beaucoup plus grand pour frapper les mazikin (Accusateurs) créées par nos fautes.
La destruction de ces forces du mal est en soi une grande source de joie, comme il est écrit : "Lorsque les réchaïm sont détruits, il y a un chant de joie" (Michlé 11,10).

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+ Répondre Amen :

-> Répondre Amen aux bénédictions a également le pouvoir d'expier les fautes de la brit.
Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Guinzé haMélé'h - tikoun haBrit 23) explique, sur la base de l'enseignement de nos Sages (guémara Béra'hot 53b), que répondre Amen est un mérite encore plus grand que de réciter une bénédiction.
Le Zohar (III,285a) écrit sur l'énorme pouvoir de réciter Amen, et sur la punition infligée à ceux qui ne le font pas.

Le pouvoir du Amen pour expier les fautes de la brit peut être vu du verset : "Ouvrez les portes et entrez dans la nation juste (goï tsadik) qui garde la foi (chomer émounim)" (Yéchayahou 26,2).
La guémara (Shabbath 119b) commente que le mot אמנים (émounim - foi) peut également être interprété comme signifiant : la récitation d'Amen.
La guémara poursuit : "nous apprenons ici que lorsqu'une personne dit Amen de toutes ses forces, les portes du Gan Eden s'ouvrent devant elle".
Le verset fait référence à ceux qui disent Amen comme étant des : justes (tsadikim), ce qui implique que ce seul mérite suffit à faire d'une personne un tsadik.
Même si on a souillé la sainteté de la brit, si on revient à la téchouva et récite Amen de toutes ses forces, on est pardonné et élevé au niveau d'un tsadik. On devient comme Yossef haTsadik, qui a gardé la sainteté de la brit contre les avances de la femme de Potiphar.

Le verset : "Ouvrez les portes et entrez dans la nation" (pit'hou chéarim véyavo goï) ce qui implique qu'ils se sont comportés comme les autres nations. Néanmoins, s'ils reviennent à la téchouva, ils peuvent devenir des tsadikim en répondant Amen de toutes leurs forces.

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+ Venir à la synagogue matin et soir :

-> Une autre façon d'expier les fautes de la brit est de veiller à se rendre à la synagogue pour prier avec un minyan 3 fois par jour, et d'arriver à la synagogue tôt, avant le début de la prière.

Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Guinzé haMélé'h - tikoun haBrit 17) écrit que c'est l'une des étapes les plus importantes dans l'expiation des fautes de la brit.
Depuis la destruction du Temple, notre service de prière quotidien a pris la place des sacrifices. Tout comme les sacrifices expient nos fautes, nos prières le font aussi (guémara Béra'hot 26b).

Le service de prière quotidien a été institué par les Patriarches (Béra'hot 26b).
Lorsque nous venons à la synagogue et faisons la prière 3 fois par jour en l'honneur des trois Patriarches, ils prient en notre nom et implorent la miséricorde d'Hachem, afin qu'Il nous pardonne les fautes de la brit.
[...]

Le mérite énorme des Patriarches nous soutient dans les heures les plus difficiles. Par le fait de prier les 3 prières quotidiennes qu'ils ont instituées, on peut puiser dans le réservoir de leurs mérites au Ciel. Ils prient pour nous, permettant à nos prières de monter au Ciel avec les leurs.

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+ La protection des yeux :

-> Toutes les voies d'expiation évoquées ci-dessus ne sont efficaces que si une personne se repent d'abord des fautes qu'elle a commises avec la brit et fait tous les efforts nécessaires pour s'assurer qu'elles ne se reproduiront pas. Le principal effort qu'une personne doit faire à cet égard est de garder ses yeux de ne pas regarder des choses qui pourraient éveiller son yétser ara.
La guémara (Yérouchami Béra'hot 1:5) appelle les yeux et le cœur les "deux marchands des fautes".
L'œil voit, le cœur désire et la personne est alors poussée à agir selon son désir. (voir Rachi - Chéla'h Lé'ha 15,39)

Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Guinzé haMélé'h - tikoun haBrit 31) écrit qu'une fois qu'une personne est tombée dans les fautes de la bris, la protection la plus importante pour s'assurer que cela ne se reproduira pas est de protéger ses yeux des visions qui provoquent des pensées pécheresses.
Sinon, on est sûr de retomber dans la faute, et notre téchouva est essentiellement tiède et vide de sens.
Personne ne peut prétendre avoir un cœur si pur qu'il est immunisé contre les effets de telles visions. Ceux qui ont péché dans le passé doivent faire particulièrement attention à leurs yeux, de peur de réveiller les désirs qui sommeillent en eux, mais qui sont loin d'être morts.

La principale distinction qui différencie ceux qui craignent vraiment Hachem est qu'ils ont la crainte du Ciel (yirat Chamayim) de protéger leurs yeux. Ils ne regardent que leur environnement immédiat, comme cela est nécessaire pour se promener et ne pas trébucher, mais ils ne détournent pas les yeux de peur de voir un spectacle impur qui provoquerait des pensées de faute.
Les insensés qui s’imaginent être au-delà de telles tentations et qui laissent leurs yeux vagabonder librement finiront par être entraînés dans le pire des fautes.

"Tous les "Adam"(אָדָם) regardent Hachem, tandis que les Enoch (אֱנוֹשׁ) regardent au loin" (Iyov 36,25)
Nous trouvons ici 3 distinctions entre ceux qui sont grands dans leur yirat Chamayim (les Adam), et les gens simples spirituellement (Enoch) qui se laissent contrôler par le yétser ara.

Le terme אָדָם (Adam) se réfère aux hommes de grandeur, comme nous le disent nos Sages (guémara Baba Métsia 114b) : "Vous (le peuple juif) êtes appelés 'Adam' ".
Le Zohar (III,48a) précise également que le terme "Adam" désigne les meilleurs exemples de l'humanité. Ces personnes sont louées pour avoir limité leur vision à ce qui les rapproche d'Hachem. Ils gardent les yeux sur leur environnement immédiat, de peur de voir accidentellement un spectacle provocant. [ "Je place Hachem devant moi en permanence" - chiviti Hachem lénegdi tamid - Téhilim 16,8]
En revanche, אֱנוֹשׁ, qui se réfère aux éléments [spirituels] inférieurs de l'humanité, ceux qui regardent au loin. Ils fouillent les rues du regard et n'ont aucun scrupule à regarder des choses interdites.

Ainsi, le chemirat énayim (le fait de garder les yeux) peut amener une personne à de grandes hauteurs de sainteté, car elle s'efforce d'atteindre la pureté dans sa protection de la brit, de telle sorte que sa téchouva sera sûrement acceptée devant Hachem.

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-> Dire du lachon ara a le pouvoir incomparable de briser les barrières de la sainteté.
En évitant le lachon ara, nous protégeons la sainteté de notre corps et de notre âme, en refusant toute entrée aux forces du mal.
[rabbi Yaakov Abou'hatséra - Pitou'hé 'Hotam - Noa'h]

Ne pas fixer du regard une personne racha

+ Ne pas fixer du regard une personne racha :

-> La guémara (Méguila 28a) rapporte qu'il est interdit de fixer du regard une personne racha.
Le Maharcha ('Hidouché Aggadot) explique que, selon la Kabbale, une force d'impureté repose sur une personne racha, ce qui est la raison de l'interdiction.
Le rav Eliyahou Lopian (Lev Eliyahou - Noa'h) explique ces mots ainsi : celui qui fixe une personne racha fera entrer en lui l'impureté de cette personne. Un tel effet ne peut se produire qu'à travers les yeux. En effet, les yeux sont les fenêtres du cerveau.
Ainsi, le fait de regarder attentivement une personne malveillante aura des conséquences désastreuses sur l'esprit, entraînant des pensées inappropriées de toutes sortes.

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[à l'inverse, il est important de nourrir ses yeux de la vision de personnes justes et saintes (tsadikim). ]

"Moché réunit toute l'assemblée des bné Israël et leur dit : "Voici les paroles qu'Hachem a ordonné de faire"" (Vayakel 35,1)

-> Moché a rassemblé les bné Israël le lendemain de Yom Kippour, après leur repentir pour le péché du Veau d'or.
Le Likoutim 'Hadachim explique que la source de la sainteté est l'unité (a'hdout).
Après la faute du Veau d'or, le peuple juif avait besoin d'une infusion de sainteté. C'est pourquoi Moché les a rassemblés en créant un sentiment d'a'hdout (d'unification), l'incarnation de la sainteté.

Tout comme le Séfer Torah irradie la sainteté dans l'aron kodech, le sanctifiant ainsi, l'âme étend sa sainteté au corps.
Celui qui a sanctifié son corps en plaçant l'âme dans une position de primauté peut alors étendre la sainteté (kédoucha) au monde entier.
[rabbi Moché Feinstein - Darach Moché]

Celui qui surmonte son yétser ara dans une épreuve impliquant des relations interdites verra une grande lumière briller au-dessus de sa tête, ce qui, dans les générations précédentes, pouvait être vu par les gens autour de lui.
Cette lumière spirituelle n'est autre que la Ché'hina d'Hachem reposant sur lui, en témoignage de sa grande réussite à survivre à une telle épreuve et à apporter une révélation d'Hachem dans le monde.
['Hafets 'Haïm (Nid'hé Israël - ch.23) - se basant sur la guémara (Sanhédrin 31b) ]

[cela explique également que selon nos Sages si l'on a réussi à détourner son regard d'une femme mal habillée, ce moment est propice pour demander ce que l'on veut à Hachem et pour voir sa demande exaucée. (en effet, D. est davantage à nos côtés suite à cette belle attitude!) ]

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-> "Tout plaisir [interdit] dont une personne s'est privée pour l'amour d'Hachem lui sera rendu d'une manière permise à un autre moment dans l'avenir"
[Steïpler - Karyana Dégarta - lettre 15]

[on n'y perd jamais à faire la volonté de D. ]

Hachem dit : "J'ai créé le yétser ara et j'ai créé la Torah comme son antidote".
[guémara Kidouchin 30b]

-> Le Ram'hal (Messilat Yécharim - ch.5) explique qu'Hachem nous dit que le seul remède contre le yétser ara est l'étude de la Torah "et que quiconque pense autrement et tente de prendre un autre remède réalisera son erreur lorsqu'il mourra plein de fautes".

-> Le Rambam (fin halakhot des relations interdites) écrit que la faute la plus difficile à éviter est celle des relations interdites et qu'à travers les générations, il y a toujours eu des problèmes dans ce domaine. Il met en garde contre la force qu'il faut avoir pour lutter contre ce désir et donne des exemples de pièges potentiels qu'il faut éviter, tels que le yi'houd, la frivolité, l'alcool, la musique et la littérature provocantes.
Puis il conclut : "Mais plus important encore que tout cela, nos Sages nous ont enseigné qu'une personne doit tourner son esprit vers les paroles de la Torah et accroître ses connaissances grâce à sa sagesse, car les pensées immorales ne se développent que dans un esprit vide de sagesse [de Torah]""

-> Le Gaon de Vilna (Michlé 2,11) note que seules "l'agrément et la douceur de la connaissance de la Torah" ont la capacité d'éloigner les pensées inappropriées.

[ il est à noter que pour que la ségoula de la Torah fonctionne, à nos yeux elle doit être agréable, passionnante et satisfaisante.
voir à ce sujet : la force de la Torah est fonction de l'importance qu'elle a à nos yeux : https://todahm.com/2023/08/20/9-av-que-la-torah-soit-importante-a-nos-yeux ]

"Vous serez saints parce que Moi, Hachem, votre D., je suis saint" (kédochim tiyou ki kadoch ani ... - Kédochim 19,2)

-> Le verset dit : "Tu seras saint" : On pourrait penser que nous devons être aussi saints qu'Hachem. C'est pourquoi le verset se termine par "Parce que je suis saint", afin de montrer que ma sainteté est plus grande que la vôtre. [midrach Vayikra rabba 24]

-> Le Ramban (sur ce verset) explique la mitsva de la sainteté comme le fait de s'abstenir de tout luxe excessif et inutile (même s'ils seraient permis selon la loi stricte).

=> Si la sainteté consiste à s'abstenir de plaisirs et de jouissances excessifs, comment ce mot peut-il être utilisé en référence à Hachem? Que signifie le fait qu'Hachem se tienne à l'écart du luxe?

-> Le rav Shimon Shkop (Introduction à Shaaré Yocher) répond comme suit :
"Hachem nous a créés à son image pour que notre plus grand désir soit de faire du bien aux autres, à la fois aux individus et à la communauté, afin que nous imitions le Créateur, dans une certaine mesure.
Son désir est uniquement de faire du bien à toutes les créations qu'Il a faites, et Il souhaite que nous suivions, nous aussi, Ses voies ...

La mitsva de la sainteté (kédoucha) est que tous nos travaux et nos efforts doivent être orientés vers l'aide aux autres. Nous ne devrions rien faire ni prendre part à aucun plaisir ou jouissance qui ne conduise d'une manière ou d'une autre au bénéfice d'autrui.
Si la vie d'une personne est orientée vers l'aide aux autres, alors tout ce qu'elle fait pour prendre soin de sa propre santé physique et émotionnelle sera inclus dans la mitsva de la sainteté, car si elle est en bonne santé et bien portante, elle sera alors en mesure d'aider les autres.

En revanche, s'il s'adonne à des luxes inutiles, il ne profite qu'à lui-même et n'apporte aucun bénéfice aux autres. C'est l'antithèse de la sainteté. À cet égard, nous pouvons utiliser le terme de kédoucha en ce qui concerne Hachem (kadoch ani), car tout ce qu'Hachem fait constamment dans le monde est fait dans le but de bénéficier à Ses créations.
En nous ordonnant d'exceller dans la kédoucha (sainteté), Il attend de nous que nous imitions cet objectif élevé selon lequel toutes nos actions devraient être consacrées uniquement à aider les autres et non à notre propre plaisir".

Sainteté & nos pensées : une bataille de l’esprit

+++ Sainteté & nos pensées : une bataille de l'esprit :

+ Le don de la pensée :

-> La caractéristique essentielle de l'être humain est sa capacité à penser ; l'intellect est ce qui distingue l'homme du règne animal. Notre identité en tant que tsélem Elokim est directement liée à notre capacité de réflexion. Lorsque Hachem a créé l'homme, il a dit : "Faisons l'homme à notre image (tsélem) et à notre ressemblance (dmout)" (Béréchit 1,26).
Rachi explique que le terme "dmout" fait référence à la capacité "de comprendre et de discerner".

En un sens, les pensées que nous choisissons de contempler sont l'expression la plus profonde de ce que nous sommes. Le don de la pensée est à l'origine de notre libre arbitre et de la quasi-totalité de notre avodat Hachem.
Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm 1,4) compare l'esprit au Kodéch haKodachim (le Saint des saints) et assimile la contemplation de pensées impures à l'acte d'apporter une prostituée dans ce lieu le plus sacré.
Le Kodech hakodachim est l'endroit où la Ché'hina réside dans notre monde. De même, l'esprit est le lieu où l'âme (néchama) repose en nous. La néchama constitue la véritable identité de chaque juif et est trop élevée pour résider dans notre monde physique. Néanmoins, elle interagit avec nous par le biais du processus de la pensée, nous éclairant par des étincelles d'inspiration et nous révélant les profondeurs de la Torah. [Néfech ha'Haïm 1,5]

La fusion de l'âme avec l'esprit nous permet d'accéder aux parties les plus profondes de nous-mêmes et de nous élever à des hauteurs incroyables. Contaminer notre esprit avec des pensées impures affaiblit ce lien avec l'âme et revient donc à nous détacher de notre identité même.

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=> Nous sommes certainement capables de contrôler la sainteté de nos actions, mais sommes-nous également capables de contrôler nos pensées?
Est-il raisonnable que nous soyons tenus pour responsables des pensées inappropriées qui nous viennent à l'esprit?

Nos pensées nous font parfois nous sentir mal dans notre peau. Le commun des mortels se lamente souvent : "Je n'arrive pas à croire que je pense à cela en plein milieu de mon étude de Torah. Je ne peux pas croire que cela se produit pendant ma Amida (moment de face à face intime avec Hachem). Qu'est-ce qui ne va pas chez moi? Si des pensées aussi sales pénètrent mon esprit, peut-être suis-je moi-même une personne sale?"

Ces sentiments déprimants de culpabilité et de honte, bien qu'ils puissent sembler de nature religieuse, sont souvent des tactiques du yétser ara. Ces réactions découlent d'un manque de clarté quant à ce qu'Hachem attend de nous dans ce domaine.
En effet, selon nos Sages de nombreuses pensées inappropriées qui nous viennent à l'esprit ne sont pas du tout des fautes. Elles sont simplement une épreuve d'Hachem, qui nous est donné comme une occasion de grandir.

Rabbi Shimon ben Pazi déclare dans la guémara (Béra'hot 61a) : "Oy li mi'yotsri vé'oy li mi'yitsri". Ce qui se traduit à peu près par : "Je vais avoir des ennuis quoi que je fasse! Si je me comporte correctement et que j'écoute Hachem, ce ne sera pas bon pour moi d'une manière ou d'une autre, et si je suis mon yétser ara, je me retrouverai certainement dans une mauvaise situation".
=> Comment peut-il être mauvais pour une personne de suivre les lois d'Hachem et de se comporter correctement? Pourquoi quelqu'un qui accomplit la volonté d'Hachem aurait-il une raison de dire "oy"?

-> Rachi explique la guémara comme signifiant que même si une personne observe la Torah et se comporte correctement, elle souffrira toujours de pensées inappropriées sur des fautes.
Ces pensées la hanteront et ruineront son humeur à tout moment ; elles l'amèneront à se sentir mal dans sa peau et la pousseront à abandonner. Finalement, dans le désespoir et la frustration totale, elle criera : "Oy!" (cri de lamentation).
C'est ce que la guémara veut dire lorsqu'elle dit : "Oy li mi'yotri!".

-> Le Gaon de Vilna explique que la guémara utilise le mot "oy" pour donner une connotation spécifique.
Selon le Gaon, le mot "oy" est utilisé pour déplorer quelque chose que l'on ne contrôle pas.
Par exemple, une personne qui s'efforce d'être un tsadik peut souffrir de mauvaises pensées qui surgissent soudainement dans sa tête et prennent le contrôle de son esprit.
En d'autres termes, nos Sages nous révèlent que même les personnes qui agissent bien et se comportent magnifiquement peuvent toujours avoir des pensées interdites.

-> Lorsqu'une personne s'engage à travailler sérieusement sur la sainteté, elle s'attend souvent à ce que le premier pas dans la bonne direction la libère des mauvaises pensées. Les gens sont souvent choqués de découvrir que c'est exactement le contraire qui se produit : lorsqu'une personne s'efforce de s'améliorer dans ce domaine, elle peut être emportée dans un tourbillon de pensées interdites qui semble beaucoup plus fort et plus intense qu'auparavant.
Cette idée peut être très difficile à accepter. On nous a toujours enseigné que les pensées interdites sont mauvaise et immorales, mais nos Sages (guémara ci-dessus) nous enseignent ici que même les personnes qui servent Hachem et suivent la Torah peuvent être tourmentées par les pensées interdites. Néanmoins, aussi frustrantes que puissent être ces pensées importunes, nous devons toujours nous rappeler que nous ne sommes pas coupables d'avoir ces pensées, et qu'elles sont simplement des épreuves que nous devons endurer.

-> Le rav 'Haïm de Volozhin (Kéter Roch 136) cite une guémara (Baba Batra 165) qui affirme qu'il y a 3 fautes qui se produisent chaque jour et dont aucun homme ne peut être sauvé. L'un de ces fautes est le pensées interdites (hirhourim).
Le rav 'Haïm de Volozhin explique que si une personne a une mauvaise pensée passagère, elle n'en est pas responsable et ne devrait même pas se sentir coupable.
En fait, même les grandes personnalités de la Torah des générations précédentes étaient quotidiennement aux prises avec de telles pensées.
La Torah nous ordonne de chasser ces pensées de notre esprit du mieux que nous pouvons, et de les remplacer par des pensées pures de Torah et d'avodat Hachem.
Les premières pensées interdites, cependant, sont simplement l'œuvre du yétser ara qui nous met au défi de la tentation, et nous n'avons pas à nous sentir coupables à leur sujet.

Une personne peut être bombardée de pensées interdites, mais tant qu'elle ne veut pas avoir ces pensées et qu'elle ne les développe pas, elle gagne la partie.
Si elle essaie d'apprendre la Torah et d'occuper son esprit avec d'autres choses, les pensées interdites elles-mêmes ne sont pas considérés comme des fautes.
En fait, chaque fois que nous rejetons une mauvaise pensée, nous nous acquittons de la mitsva de "lo tatourou".
Une personne qui souffre de ce problème tout au long de sa vie est en train de faire des mitsvot tout le temps, tous les jours. Cela ne semble peut-être pas très prestigieux, mais c'est une véritable avodat Hachem.

-> Il est également essentiel de comprendre que les tentatives agressives pour chasser certaines pensées de notre esprit peuvent avoir des conséquences négatives.
Le rav Israël Salanter enseigne :
Il ne faut pas se plonger dans les [pensées interdites], ni déployer de grands efforts pour chasser les pensées, car la nature de l'esprit humain est telle que plus on tente de repousser une pensée, un sentiment de douleur ou autre, plus l'esprit résistera et fera resurgir la pensée étrangère.
Par conséquent, un effort excessif pour bannir les pensées interdites peut entraîner une forte intensification des pensées interdites.
Il en va de même pour la prière : un grand effort pour chasser les pensées non pertinentes peut parfois être la cause de pensées étrangères, car il est dans la nature de l'esprit de résister.
[plus on se dit de ne pas penser à une chose, plus on va vouloir y penser, ainsi le mieux est de moins y prêter attention et de s'occuper par d'autres pensées. (on peut aussi prier Hachem pour nous en protéger)]

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+ Le saint plombier :

-> Le Baal haLéchem, l'un des derniers grands mékoubalim, offre une perspective édifiante sur nos luttes dans ce domaine de la sainteté.
Un serviteur d'Hachem sincère peut avoir d'énormes difficultés avec son yétser ara et ne pas comprendre pourquoi ces épreuves [de mauvaises pensées] le "poursuivent". Il peut regarder tous ses amis et voir qu'ils semblent aller bien, et il peut se demander pourquoi lui seul est coincé dans une fosse septique. Cela peut l'amener à s'énerver, voire à se fâcher avec Hachem.

Pour une telle personne, le Baal haLéchem a un message simple : Ne désespérez pas!
Il y a de nombreux travaux à effectuer dans le palais du roi. Certains employés du palais ont le privilège de polir la couronne du roi. C'est un travail prestigieux ; ces ouvriers sont autorisés à être très proches du roi et à ressentir un sentiment de majesté et de proximité avec leur souverain.
D'autres travailleurs, en revanche, servent de plombiers dans le palais du roi. Leur travail est beaucoup moins prestigieux ; ils sont entourés de saleté et d'eaux usées. Une personne dans cette position n'est même pas autorisée à réciter une bénédiction pendant qu'elle fait son travail.
Mais cela ne signifie pas que ces travailleurs sont moins importants pour le roi.

De même, Hachem a besoin de "plombiers" dans son monde! Si vous luttez contre l'entrée des "eaux usées/sales" dans votre esprit, cela signifie que D. vous a désigné pour être un "plombier" dans Son palais.
Les réparations (tikounim) que vous créez lorsque vous combattez activement votre yétser ara servent à nettoyer le palais tout entier et à réparer chaque "tuyau".
Vous n'êtes peut-être pas l'un des serviteurs qui polissent la couronne, mais qui peut dire quel travail est le meilleur? Vous faites la volonté d'Hachem, et c'est ce qui compte. C'est pour cela que vous avez été amenés ici, et il n'y a rien de mal en vous.
Ne pensez jamais que vous avez eu le mauvais côté de la médaille. Vous rendez Hachem fier, parce que vous menez la bataille.

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+ Les souvenirs de notre passé :

-> Les souvenirs d'un passé lointain sont un type de pensées qui peuvent envahir notre esprit et nous déséquilibrer.
Les baalé téchouva sont souvent frustrés lorsque des pensées du "bon vieux temps" entrent dans leur esprit sans y être invitées. Les pensées et les souvenirs peuvent rester dans son esprit pendant un certain temps et surgir aux moments les plus inopportuns, comme pendant une belle amida ou en pleine étude.
Ces souvenirs peuvent être source de confusion et faire craindre que nous n'avons pas progressé. On peut commencer à douter que l'on a tourné la page, qu'on évolue spirituellement.
[on peut se demander si tous les efforts faits ont de la valeur, est-ce que cela est aimé et apprécié par Hachem, ou bien est-ce que j'ai pu faire de ma vie est trop grave pour être réparé et que je suis fichu ... ]

Ces types de souvenirs sont des armes que le yétser ara utilise pour nous rendre nerveux. En réalité, ce ne sont que de vieux souvenirs d'une autre vie ; ce ne sont pas vraiment nos pensées.
Les souvenirs sont stockés dans nos esprits parce que nos cerveaux sont câblés de cette façon, mais ils ne font plus partie de nous. Lorsqu'une personne est confrontée à des souvenirs troublants, elle doit simplement rester calme. Avec le temps, ces pensées s'estomperont.

Aussi incroyable que cela puisse paraître, cette question a été abordée par Rabbi Yéhouda haLévi il y a près de mille ans!
Il déclare dans le Séfer haKouzari (maamar 3 ot 5) que même les plus grands tsadkim qui ont été exposés à de la musique et à de la littérature inappropriées dans leur jeunesse ne seront pas en mesure d'effacer ces souvenirs de leur esprit, et qu'il ne faut donc pas attendre d'eux qu'ils le fassent. Le processus de téchouva pour cela, explique-t-il, consiste à se dissocier de ces souvenirs en s'abstenant d'en parler.
[faire une téchouva sincère et totale nous fait devenir une personne totalement nouvelle, et ainsi d'une certaine façon toutes les mauvaises pensées qui peuvent venir ensuite ne nous concernent, elles appartiennent à cet être disparu dont on a pris la place.
Mon cher yétser ara, tu essaies de me perturber, me faire sentir triste et déprimé sur des éléments de mon passé, mais suite à ma téchouva ces mauvaises pensées ne me concernent plus! Je suis content et reconnaissant envers Hachem d'avoir pu totalement tourner la page. ]

Il est important de penser positivement et, le cas échéant, d'utiliser ces souvenirs comme un rappel du chemin parcouru. Le Avot déRabbi Nathan (chap.21) raconte que Rabbi Akiva étudiait un jour avec ses talmidim lorsqu'un souvenir de ses années moins productives lui revint à l'esprit. Au lieu de s'effondrer à cette pensée, Rabbi Akiva utilisa ce souvenir comme une occasion de remercier Hachem pour le mérite d'étudier dans un beit midrach.

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+ Faire face au passé :

-> Grâce à D. nous allons tous de l'avant, mais beaucoup d'entre nous sont encore hantés par les souvenirs de nos fautes passées, qui nous font vivre dans un état de culpabilité et de honte parfois insupportable. Il est vrai que le regret fait partie du processus de téchouva, mais la culpabilité est souvent une tactique du yétser ara pour provoquer la dépression et arrêter la croissance spirituelle des bné Torah sincères.
Le rav 'Haïm Vital et le Gaon de Vilna enseignent tous deux qu'une vie de sainteté requiert une attitude générale d'optimisme et de bonheur. À l'inverse, ils expliquent que les sentiments de tristesse et de désespoir peuvent être une cause directe de déclin dans notre avodat Hachem.
[Le Gaon de Vilna (Biour haGra dit que la sainteté rime avec joie. (on a des moments bien définis dans le temps pour faire téchouva, et sinon un juif doit toujours être joyeux! [symbole de notre confiance en Hachem pour notre futur et dans Sa capacité à effacer nos fautes! ])
la tristesse est une porte d'entrée pour le yétser ara (qui nous fait fauter surtout pour que nous attristons/déprimons spirituellement suite à notre faute!). Le Kéhilat Yaakov dit que la tristesse amène les fautes.]

Il est très important de ne pas s'attarder sur le passé. Les erreurs que nous commettons lorsque nous sommes jeunes sont vues par Hachem d'une manière beaucoup plus positive que les fautes que nous commettons à des stades ultérieurs de la vie.
Le roi David décrit les fautes d'un jeune comme des 'hataïm, terme désignant les péchés commis involontairement. (Téhilim 25,7 - 'hatot néouraï ouféchaav al tizkor)
Cela semble étrange. Comment les fautes prémédités que nous avons commises lorsque nous étions jeunes peuvent-elles être considérées comme involontaires?
La réponse est que, dans un sens, même nos méfaits intentionnels (mézid) dans nos jeunes années ne sont en fait que des erreurs (et non des fautes volontaires!).
Un enfant, même après l'âge de la bar mitsva, a un daat sous-développé et immature, et il n'est donc pas pleinement capable de prendre des décisions judicieuses. Pour ne rien arranger, chaque jeune souffre d'un yétser ara déchaîné.
Rabbénou Yona (Pirké Avot 3,6) affirme qu'en raison de ces deux facteurs, Hachem considère les fautes des jeunes comme des 'hatot néourim (de simples erreurs).

=> Si c'est ainsi qu'Hachem lui-même considère ces fautes, nous pouvons et devons être plus indulgents envers nous-mêmes, d'autant plus que beaucoup d'entre nous, à ce stade vulnérable de notre vie, ont bénéficié d'un accès illimité et sans surveillance à une technologie que nous étions incapables d'utiliser en toute sécurité.

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+ N'invitez pas les épreuves :

-> Nous avons maintenant une perspective beaucoup plus claire de ce que la Torah attend de nous en ce qui concerne la sainteté de nos pensées.
Lorsque le yétser ara plante des pensées impures dans nos têtes, nous devons faire de notre mieux pour les rejeter. Le fait que nous luttions contre ces pensées au mieux de nos capacités devrait être une source de grande fierté pour nous. Si nous ne provoquons pas ces pensées, si nous ne les accueillons pas dans notre tête, alors nous devenons grands en leur résistant.

Cependant, certaines personnes se créent elles-mêmes des problèmes.
Nos Sages (guémara Nida 13b) nous disent qu'une personne qui "s'amène" à pensées interdites ne sera pas dans la "mé'hitsa" d'Hachem dans le monde à Venir (olam aba).
Qu'est-ce que cela signifie, d'un point de vue pratique, de "s'amener" des pensées impures/interdites (hirhourim)?
Ce terme décrit une personne qui ne lutte pas, mais qui décide d'allumer elle-même le feu de son yétser ara. Cette personne n'est pas aux prises avec une épreuve à cause de quelque chose qu'elle a vu ou d'un souvenir qui lui est venu à l'esprit ; elle s'ennuie simplement et cherche quelque chose à faire.
"S'amener à des pensées impures" est l'acte de se créer des problèmes. Cette personne "allume" activement son yétser ara, que ce soit à l'aide d'une télécommande, d'un bouton d'alimentation ou autres, dans le seul but de s'occuper.

Pourquoi une telle personne ne serait-elle pas dans la "mé'hitsa" d'Hachem dans le monde à Venir?
Le Maharal ('Hidouché Aggadot - 'hélek 4,p.154) explique que lorsque quelqu'un se fait cela, c'est le signe qu'il ne s'intéresse pas vraiment à Hachem.
Ce jeune homme n'a même pas encore décidé dans quelle équipe il se trouve. S'il s'arrêtait pour réfléchir, il se rendrait compte que dans le domaine de la sainteté, il est son pire ennemi.

Une personne qui "s'amène" à des pensées impures ne se rend manifestement pas compte de ce qui est en jeu. Qu'y a-t-il de mal à regarder ce film, avec quelques scènes d'obscénités, de violence, ...
[On ne se rend pas compte que cela impact notre intériorité, que l'on réveille, donne des forces à nos mauvaises pulsions, et qu'on s'amène de mauvaises pensées et davantage de risque de fauter.
Alors oui avec un regard non-juif il n'y a aucune contre indication à cela, mais nous sommes des juifs avec une âme tellement plus élevée que les non-juifs, avec chacun de nos actes qui ont davantage d'impact dans le monde, avec une relation de proximité unique avec papa Hachem (nous sommes Ses enfants adorés!), ... Physiquement nous ressemblons aux non-juifs, mais en réalité nous en sommes tellement différents (selon le Kouzari, il y a : les minéraux, les végétaux, les animaux, les être humains et les juifs), et cela implique que nous devons agir avec responsabilité.
Une mauvaise pensée volontaire chez un non-juif n'a pas d'impact, mais chez un juif cela peut être dévastateur dans tous les mondes (dont nous-même). ]

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+ Une norme plus élevée :

-> Il est étonnant que nous soyons soumis à des normes aussi élevées et que nous devions nous efforcer d'atteindre la grandeur, même dans le domaine de la pensée.
Les nations du monde ne se concentrent pas du tout sur la pureté de la pensée.
Dans leur vision du monde, la stature spirituelle de l'homme est déterminée par la pureté de ses actes et de ses paroles. Les pensées, en revanche, sont considérées comme inoffensives et théoriques.
Le Ram'hal (Messilat Yécharim) explique que c'est la raison pour laquelle Rav Pin'has ben Yaïr enseigne l'obligation de la pureté de la pensée en introduction à sa déclaration selon laquelle "la Torah amène au zéhirout (vigilance)". Il écrit :
"Pour être sauvé du yétser ara et atteindre la perfection, il ne suffit pas qu'une personne comprenne la moralité et les traits de caractère appropriés, comme le savaient et l'enseignaient les sages des nations. Nous avons plutôt besoin qu'on nous enseigne dans les détails de la Torah d'Hachem.
C'est la raison pour laquelle la Torah a été donnée à partir du Ciel (chamayim), parce qu'il est impossible à toute personne existant sur terre, même au plus grand des sages, de la formuler de la manière dont elle a été arrangée par le Créateur.

Rabbi Pin'has lui-même a déduit cela de la déclaration de nos Sages (guémara Avoda Zara 20b) : " 'Tu te garderas de toutes les mauvaises choses' = cela signifie qu'une personne ne doit pas entretenir des pensées [impures] pendant la journée, et de ce fait, parvenir à l'impureté la nuit". C'est ainsi qu'il a appris que la Torah mène au zé'hirout (vigilance).

Si la Torah ne nous l'avait pas enseigné, la morale humaine ne considérerait pas cela comme une faute majeure, car une pensée n'est pas quelque chose de tangible ; ce n'est ni une parole ni une action ....
De là, nous pouvons apprendre que la Torah conduit une personne à la vigilance (zéhirout), [c'est-à-dire que] sans la Torah, une personne ne pourrait jamais faire preuve d'une véritable prudence, car il ne lui viendrait jamais à l'esprit de se méfier de tant de choses qu'elle ne saura éviter qu'au travers l'étude de la Torah."
[Ram'hal - Messilat Yécharim - maamar Vikoua'h]

=> L'esprit humain ne saisit pas instinctivement la notion que les pensées nous affectent d'une manière aussi concrète.
Le Ram'hal explique que seule la Torah peut nous charger d'aspirations aussi élevées en matière de sainteté. À travers l'objectif de la Torah, nous pouvons découvrir les hauteurs inimaginables que le peuple juif est capable d'atteindre. C'est pour cette raison que Rabbi Pin'has ben Yaïr, lorsqu'il trace le chemin de la avodat Hachem, commence par nous dire que la Torah mène à la zéhirout (prudence) ; la véritable avoda ne peut commencer que lorsque la sagesse de la Torah nous guide.
[rav 'Haïm Dov Stark]