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Joie & servir Hachem avec crainte

+ Joie & servir Hachem avec crainte :

"L'âme d'une personne qui sert Hachem comprend qu'elle est reliée à sa véritable source, et son cœur est rempli de joie."
[Sfat Emet - Nasso 5641]

-> "Il faut comprendre que c'est pour cela qu'on a été créé, pour servir notre Créateur.
Lorsqu'on accomplit une action pour laquelle on a été créé, on se réjouit et exulte, car les autres types de joie dépendent de choses qui sont éphémères, mais la joie sur l'accomplissement des mitsvot et l'étude de la Torah et de la sagesse est le véritable joie".
[Maguid Michné - Hilkhot Soucca véLoulav 8,15 ]

-> "Tu aimeras Hachem, ton D." (Vaét'hanan 6,5)
Le Sforno commente : "Réjouis-toi de faire quelque chose qui sera privilégié à tes yeux lorsque tu réaliseras qu'il n'y a pas de fin plus honorable."
[une mitsva produit un impact qui restera éternellement avec nous. Peut-on dire cela de beaucoup d'autres actions ? Cette réalisation (que les autres nations investissent dans du vide, éphémère) nous pousse à aimer avec joie Hachem. ]

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-> "Lorsqu'une personne sert le Créateur, béni soit-Il, et se soumet au Créateur, elle se lie à la source de la joie. Naturellement, la joie et la célébration reposent sur lui".
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - 'Hayé Sarah ]

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-> Le rav Tsadok haCohen de Lublin (Pri Tsadik - Béhaaloté'ha 1) écrit :
"Joyeux sont les cœurs de ceux qui cherchent Hachem" (yisma'h lev mévakéché Hachem - Téhilim 105,3).
Cela signifie que même si leur cœur n'est pas encore illuminé par la lumière d'Hachem, et qu'ils ne font que chercher, cela les rendra joyeux, car 'la force et l'allégresse sont chez Lui'.
C'est la joie qui précède la crainte du Ciel, la joie de chercher à atteindre le niveau de yirat chamayim ... de cette aspiration, de ce désir, de cette recherche d'Hachem, qui va remplir notre cœur de joie, même si notre cœur n'est pas encore illuminé".

-> Ailleurs, le rav Tsadok haCohen (Résissé Laïla 53) écrit :
"La joie est le résultat de l'attachement à Hachem.
Même si l'on n'est pas encore lié à Hachem, et même si l'on est incroyablement éloigné d'Hachem, mais que l'on continue néanmoins à chercher et à désirer se connecter à Hachem, c'est à ce sujet que le verset déclare : "Joyeux sont les cœurs de ceux qui cherchent Hachem".

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-> Lorsqu'une personne fait naître une étincelle de crainte du Ciel (yirat chamayim) dans son cœur, et qu'elle éveille en elle le désir de commencer à servir Hachem, cela donne naissance à une joie véritable et à un bonheur intérieur.
Car chaque personne sait au fond d'elle-même qu'en vérité, c'est le but unique pour lequel elle est née, et que c'est le seul moyen pour elle d'atteindre l'accomplissement et la véritable satisfaction.

Combien une personne se réjouira et éprouvera de la joie lorsqu'elle saura qu'elle a mérité d'atteindre ce qui est plus précieux que tout le reste.
[notre âme connaît la Vérité, et lorsque nos actions sont en phase avec cela, alors elle est épanouie heureuse. ]
C'est ce qui est dit le Ram'hal (Mesillat Yécharim - chap.19) : "C'est la joie la plus vraie, le cœur d'une personne doit exulter [du fait] qu'elle a mérité de servir le Maître sans égal (Hachem) et de s'engager dans la Torah et les mitsvot qui sont le véritable achèvement et le trésor éternel".

Cela peut être comparé à une personne qui travaille avec des bijoux, les préparant pour la vente. Son travail est empreint de joie car il sait que grâce à cet effort, il atteindra le but auquel il aspire, les nombreuses possessions qu'il sera en mesure d'acquérir après avoir vendu les bijoux.
Cependant, lorsqu'une personne travaille avec des bijoux de fantaisie, même s'ils sont beaux, il sait que leur vente ne l'aidera pas à atteindre son véritable but et qu'après tout son travail, il ne sera pas en mesure d'atteindre son objectif.
Il en va de même, avec un niveau infiniment plus élevé, à l'objet le plus précieux de tous : le service d'une personne envers son Créateur, que chacun comprend comme étant le bien ultime, car chaque accomplissement de avodat Hachem est une acquisition éternelle et inestimable.

Lorsqu'une personne accepte de vivre une vie de Torah et de mitsvot, en même temps que cette pensée, son cœur sera naturellement rempli de joie et d'enchantement pour le trésor qui y est caché.
Sa part est heureuse, car "son cœur a acquis une fortune".

[face aux faiblesses de notre nature humaine, nous devons par moment utiliser une crainte d'Hachem pour nous 'forcer', pousser, à faire la volonté Divine, cela réveille alors une joie interne, un sentiment de faire ce qu'il y a de mieux, d'investir dans de l'éternité, dans du divin. ]

[...]

Ainsi, la joie peut nous pousser à servir Hachem, mais servir Hachem réveille aussi de la joie en nous.
C'est pourquoi il est dit : "Servez Hachem avec joie" (Téhilim 100,2) et "Servez Hachem avec crainte" (Téhilim 2,11), car c'est avec ces deux émotions que l'on peut mériter de servir Hachem.

C'est ce qui ressort clairement du Tana déBé Eliyahou (chap.3) : "le roi David dit : 'Je suis craintif au milieu de ma joie, et je suis joyeux au milieu de ma crainte'. L'un entraîne l'autre : la joie mène à la crainte d'Hachem, et la crainte d'Hachem mène à la joie.
Ainsi, joie et crainte sont intimement liées.
[rav David Tsvi Shlomo Naftali Biderman - Admour de Lelov]

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-> "Réjouissez-vous [en Hachem] avec tremblement" (ivdou ét Hachem béyir'a, véguilou bir'ada - Téhilim 2,11).
La raison est que la crainte (yir'a) [en Hachem], entraînera la réjouissance et la joie.
[rav Tsadok haCohen - Pri Tsadik - Bamidbar 17]

-> Le fondement de cette relation entre la crainte et la joie se trouve dans le Zobar (A'haré Mot 56a) :
"Servez Hachem avec joie, venez devant Lui avec des louanges" (Téhilim 100,2) et "Réjouissez-vous [en Hachem] avec tremblement" (Téhilim 2,11).
Rabbi Its'hak explique : ces versets semblent contradictoires. Le sujet est le suivant : 'Servez Hachem avec crainte' = dans toutes les prières qu'une personne fait devant son Maître, elle a d'abord besoin de crainte, de trembler devant Lui, et en raison de sa crainte du Maître (Hachem), elle s'impliquera plus tard dans la joie de l'étude de la Torah."

[ex: plus je crains, j'ai conscience de la grandeur du Roi des rois, plus j'en viens à être fier et heureux de faire Sa volonté. ]

-> Selon Rabbénou Yona (Béra'hot 21a) :
"Pour les gens, la crainte et la joie sont opposées, car lorsqu'une personne a peur d'une chose, elle tremble et s'inquiète.
Mais avec Hachem, il n'en est pas ainsi. Au contraire, lorsqu'une personne contemple la grandeur d'Hachem et ressent de la crainte devant Lui, elle se réjouit et est heureuse au milieu de cette crainte.
En effet, la crainte d'Hachem permet de réaliser les mitsvot, et on se réjouit de leur accomplissement car on sait qu'on recevra une récompense de la part d'Hachem.
C'est à propos d'une telle joie que le verset déclare : "Servez Hachem avec crainte" et à un autre endroit : "Servez Hachem avec joie", cela signifie qu'il faut servir Hachem avec crainte, et au sein de la crainte, éprouver de la joie et de l'allégresse, comme nous l'avons expliqué".

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-> Le Sfat Emes (Souccot 5651) cite les mots du Baal Ha'Ikkarim (3:33) pour expliquer comment la crainte et la joie peuvent coexister.
Il écrit : "Dans le [séfer Baal] Ha'Ikkarim, la question est posée : Pourquoi, si la principale avodat Hachem est due à la crainte, le verset déclare-t-il : "C'est pourquoi vous n'avez pas servi Hachem avec joie", alors que la crainte est l'opposé de la joie?
Il répond que chez une personne complète, c'est l'accomplissement de l'achèvement qui lui apporte la joie. Parce que l'achèvement principal est la réalisation de la crainte du Ciel, et la réalisation de cette peur apporte plus de joie.
[le Sfat Emet ajoute: ] il a bien parlé, car il n'y a pas de joie comme celle de quelqu'un qui mérite de trembler devant la Véritable Unicité. Parce qu'il a mérité de servir Hachem, la nation juive doit toujours être joyeuse.
C'est pourquoi Its'hak, qui était plein de terreur devant Hachem, a été appelé "Its'hak", ce qui évoque le rire, car il était plein de joie. Car c'est la vraie crainte qui amène à la joie".

[Its'hak est le Patriarche qui est lié à l'Attribut de Rigueur, de sévérité, donc à la crainte (peur de la Justice stricte). Ainsi, c'est justement celui qui est le symbole de la crainte du Ciel, qui a pu avoir un nom signifiant le fait de rigoler (Its'hak), d'être joyeux!
On voit donc le lien dans le fait que notre yirat chamayim peut générer de la joie. ]

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-> Selon le Baal Ha'Ikkarim (chap.34) :
"En même temps que la crainte et le tremblement que l'on atteint dans notre crainte d'Hachem (yirat chamayim), il convient de se réjouir à juste titre avec une joie immense lorsqu'on perçoit la grandeur impressionnante de l'apogée primaire, de devenir subjugué devant Hachem et du service [Divin] que nous faisons, ce qui est le zénith de la crainte".

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-> Le Toldot Yaakov Yosef (Michpatim 13) déclare :
"J'ai entendu mon maître (le Baal Chem Tov) au nom du Ramban qui, lorsqu'on lui demandait comment on devait servir Hachem, répondait : "De n'importe quelle manière qui inclurait le plaisir et la joie, en même tant que de la crainte [d'Hachem]."

-> Le Sfat Emet (Souccot 5645) écrit : Ceci est similaire à ce qui est écrit : "Je suis craintif au milieu de ma joie, et je suis joyeux au milieu de ma crainte". La véritable crainte engendre la joie. Et c'est un indicateur de l'intégrité de la crainte d'une personne.

-> Le Sfat Emes (Souccot 5639) enseigne : "La joie qui est le produit de la crainte est pure et clarifiée."

-> Selon le rav Tsadok haCohen de Lublin (Pri Tsadik - Bamidbar 16) :
La seule clarification qui existe pour déterminer si la joie d'une personne est du côté de la sainteté (ou pas) est de voir si elle provoque de la crainte [d'Hachem], comme il est dit dans le Tana déBé Eliyahou : "Je suis craintif au milieu de ma joie, et je suis joyeux au milieu de ma crainte".
De même, la clarification ultime pour savoir si la crainte d'une personne est du côté de la sainteté est lorsque celle-ci produit de la joie, comme il est dit : "Je suis joyeux au milieu de ma crainte".
C'est alors que l'âme est complète dans sa sainteté".

-> De plus, le rav Tsadok haCohen écrit (Pri Tzaddik - Bamidbar 9) :
"Une fois que l'on a réussi à utiliser la crainte pour supprimer et redresser le caractère tortueux de son cœur, c'est alors que l'on atteint la joie ... comme le dit le verset : 'et pour ceux dont le cœur est droit, la joie.
C'est le summum de la joie, car la joie qui résulte de la crainte est vraiment très grande".

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-> Selon le rav Tsadok haCohen écrit (Pri Tzaddik - Toldot) :
C'est à partir de là que la joie entre dans les cœurs de la nation juive, qui sont concentrés seulement sur Hachem, comme le dit le verset : "Le peuple juif se réjouit en son créateur, car sa joie est l'acceptation de la souveraineté d'Hachem". C'est la signification de "Je suis craintif au milieu de ma joie, et je suis joyeux au milieu de ma crainte", car en dehors de cela, à quoi sert la joie?"

Joie & prière

+ Joie & prière :

"Sil advient (véaya) qu'il crie vers Moi, J'écouterai car Je suis compatissant" (Michpatim 22,26)

-> Le Ben Ich 'Haï (séfer Adéret Eliyahou) explique qu’une prière est plus efficace si elle est dite avec joie. Quand on prie avec joie, nos prières sont facilement acceptées.

Le mot "véaya" a toujours une connotation de sim’ha (midrach Béréchit rabba 42,3).
Ainsi, le verset dit : "véaya ki yits'ak élav" = si tu pries pour Moi avec joie.
"vé'shamati" = Hachem acceptera cette prière car Il désire que les prières soient prononcées avec joie.

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[on pense que si nous avions telle et telle chose alors nous serions heureux (nous attendons qu'Hachem fasse le premier pas), mais en réalité c'est à nous de faire l'effort d'être joyeux (quitte à se forcer), et par cela nous générons de belles choses dans notre vie. ]

La joie est un prérequis pour notre Avodat Hachem

+ La joie est un prérequis pour notre Avodat Hachem :

-> Il est impossible de vaincre le yétser ara par la paresse et la mollesse, qui découlent de la tristesse et de l'affadissement du cœur. Il faut plutôt de la vivacité, qui découle de la joie et d'un cœur ouvert qui n'est entaché d'aucune trace d'inquiétude et de tristesse dans le monde.
[Tanya - chap.26]

-> La tristesse qui nous affaiblit, démoralise, est un mal aux yeux d'Hachem, car elle pousse une personne à négliger son implication dans son avodat Hachem, et à servir Hachem avec un visage en colère, une faiblesse physique et une lourdeur, un désarroi et de nombreuses erreurs.
['Hida - Moré baEtsba 10,320]

-> "Lorsque nous disons que la joie est nécessaire (pour servir Hachem), la joie (sim'ha) dont nous parlons n'est pas une sim'ha cbel mitsa, car il s'agit déjà d'un niveau et nous ne pouvons pas demander que chaque juif soit à ce niveau. Ce que nous voulons dire, c'est qu'il ne faut pas se soumettre à une tristesse qui nous affaiblit".
[rav Aharon de Karlin]

-> Le Ben Ich 'Haï (Od Yossef 'Haï - Bé'houkotaï) déclare : "Par la joie, on tire le désir. C'est du désir que découle l'empressement à accomplir les mitsvot, de sorte qu'elles ne soient pas un fardeau pour la personne, mais qu'elle les perçoive plutôt comme légères et non comme lourdes."

-> La joie permet à une personne de lever la tête, d'élever son esprit afin qu'elle puisse prier correctement, apprendre de la bonne manière et accomplir ce qui lui incombe.
[rav David Tsvi Shlomo Biderman]

-> "L'âme n'est naturellement attirée que par les choses qui lui procurent la douceur, le plaisir, l'expansion et la joie. Elle ne s'engagera que dans quelque chose qui lui promet la joie et le plaisir".
[séfer haBrit 14:7,24]

-> Le Iglé Tal, citant le Zohar, explique que le yétser hatov (bon penchant) est renforcé par la joie.

-> Le Agra déKalla (Toldot) explique que par le biais du plaisir physique, on prépare son cœur à se réjouir et à s'engager avec joie dans la avodat Hachem. En outre, c'est l'essence des séoudot mitsva dans lequel nous devons prendre part.

-> Selon le Beit Israël (Gour - paracha Ki Tavo 5719), c'est grâce à la joie que l'on peut atteindre une véritable avodat Hachem.

-> Le 'Hatam Sofer (drachot du 7 Adar 5570) dit : "Il est impossible de servir Hachem et d'acquérir le monde à Venir sans l'avoda de la joie."

-> "C'est pourquoi vous n'avez pas servi Hachem, votre D., avec joie et allégresse de cœur mérov kol (par-dessus tout)".
Les mots "mérov kol" signifient "plus que toutes les mitsvot. L'intention est qu'une personne doit s'efforcer de servir Hachem avec le trait de la joie plus qu'elle ne s'efforce d'accomplir toutes les autres mitsvot.
[séfer Torat Avot - Ki Tavo]
[d'une certaine façon, la mitsva des mitsvot, est d'être dans la joie! ]

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-> Grâce à la joie, "une échelle plantée sur le sol", même si une personne a l'impression que son échelle est plantée sur la terre (qu'elle vaut pas grand chose, comme au ras du sol), elle peut être sûre que "son sommet atteint les cieux", elle est capable d'atteindre la Gloire de d'Hachem dans les cieux.
Un autre avantage de la joie est que, grâce à la joie, on peut atteindre un niveau plus élevé que celui des anges. En effet, si un ange tombe de son niveau, il n'est pas capable de se relever.
L'homme, cependant, est plus grand que cela, car il peut tomber et s'élever à nouveau jusqu'à la Maison d'Hachem.
L'homme atteint son apogée lorsqu'il sert Hachem avec joie et que Hachem plane sur lui. Une personne doit toujours être dans un état où aucun signe de tristesse n'apparaît sur son visage. Au contraire, elle doit toujours être dans un état de grande joie et servir Hachem avec joie.
C'est ainsi qu'elle ne connaîtra jamais le malheur".
[Kédouchat Yom Tov - Vayétsé]

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-> Selon le Baal Chem Tov, la joie est "un long chemin qui est très court". Ce qu'une personne doit s'efforcer d'atteindre en s'affligeant et en jeûnant pendant de nombreuses années pourrait être atteint en une période de temps infiniment plus courte si elle s'habituait à servir Hachem avec joie.
Le Taharat HaKodech (taharat haMa'hchava) compare cela à un ascenseur avec lequel on peut s'élever à un niveau très élevé en peu de temps. Il en va de même pour le pouvoir impressionnant de la joie.

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-> "Soyez extrêmement joyeux dans votre avoda actuelle, et grâce à cette joie, vous mériterez un niveau plus élevé"
[rav Ména'hem Mendel de Vitebsk - Pri HaAretz - lettre 22 ]

-> Lorsque le cœur d'une personne est rempli de joie à propos de l'unité d'Hachem avec toute l'étendue de la joie, son cœur reçoit la force, grâce à cette joie, de s'élever bien au-delà de tous les obstacles internes et externes, à l'accomplissement des 613 mitsvot.
[séfer haTanya - chap.33]

-> "Croyez-moi, il n'y a pas de moyen plus facile de se renforcer dans la avodat Hachem que la joie chel mitsva ... Lorsqu'une personne s'habitue à accomplir les mitsvot avec joie, le yétser ara et la sitra a'hra s'échappent naturellement de devant elle, car ils n'ont aucun lien avec la sim'ha chel mitsva.
En vérité, c'est la raison pour laquelle l'essence même de l'objectif du yétser ara est de priver une personne de sa joie. Mais une personne a besoin de croire de tout son cœur et de se réjouir de tout son cœur pour chaque action."
[Sfat Emet - lettre 22 ]

-> La avoda qui est accomplie avec joie est plus élevée dans le niveau de sa qualité et rapproche une personne d'Hachem, comme l'écrit le rav 'Haïm Vital (chaaré Kédoucha 2,4) : "La joie ajoute un énorme désir et un amour de la proximité avec Hachem".
Grâce à cela, on méritera de s'élever de plus en plus haut, niveau après niveau, sur l'échelle de la Torah et de la crainte du Ciel. En effet, la avoda accomplie avec joie entraîne dans son sillage un désir ardent pour le Créateur de tous les mondes, et une avoda joyeuse nous rapproche de notre Père céleste.

En effet, il est écrit dans le séfer Yaarot Dvach du rav Eibshitz (vol.1, 11e discours) que la joie dans la avodat Hachem "est ce qui amène une personne à l'admiration et à l'amour d'Hachem. C'est littéralement l'essence de la Torah d'une personne complète, car grâce à cela, on peut se lier à Hachem, se tourner vers Son amour et étudier Sa Torah avec passion, en se plongeant dans la Torah et la crainte du Ciel tout au long de ses jours."
[rav David Tsvi Shlomo Biderman]

-> "Il n'y a pas d'autre conseil pour lutter contre tous les détracteurs que celui d'une joie de sainteté".
[Shomer Emounim - Tsahala véRina ]

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-> "L'essence de tous les traits négatifs est la tristesse et la dépression".
[rav de Karlin - séder haYom]

-> "Il n'y a pas de trait de caractère plus détestable pour Hachem que la tristesse."
[Ben Ich 'Haï - Adéret Eliyahou - Vayakel]

-> "Honorez Hachem avec une âme joyeuse afin d'être prêt à recevoir Sa Gloire. En effet, la tristesse ferme la place de l'âme et sert de barrière entre l'âme et Hachem.
La Chékhina ne se repose (sur une personne) ni dans la tristesse, ni dans la paresse, mais uniquement dans la joie".
[Kol Bo - Hilkhot Ichout - Béiour Birkat Acher Bara]

-> "La tristesse empêche l'âme de se connecter à Hachem, ce qui est possible grâce à la joie."
[Toldot Yaakov Yossef - Michpatim n°13]

-> "La tristesse est le klipa la plus difficile de toutes, ... car on n'a pas de lien avec Hachem (voir Hochéa 4,17 : 'havour atsavin')."
[Pri haArets - Mattot-Massé]

-> Le Tiféret Sblomo (Pessa'h) notre à propos de ce que nous disons dans les Ta'hanoun :"Nivhala nafchénou mérov atsvonénou", que par la tristesse, l'âme devient confuse, car elle est tombée de son niveau [de sainteté].

-> On trouve dans les écrits du Arizal : "La tristesse est du côté de la klipa (force du mal), et l'âme est du côté de la sainteté. L'élément principal de l'étude de la Torah et de la avoda est enraciné dans une abondance de joie".
[Toldot Yaakov Yossef - Michpatim n°15]

-> "Le trait de tristesse est révoltant, en particulier lorsque l'on cherche à acquérir la sagesse et les réalisations spirituelles, car il n'y a pas de plus grand obstacle à des perceptions plus élevées que cela."
[Eitz 'Haïm - Introduction]

-> Tout ce que vous pouvez faire pour réjouir votre cœur, faites-le, car ... il est impossible qu'une pensée de vérité, même partielle, soit révélée dans un cœur attristé, enraciné dans le mal et le mensonge, ..."
[séfer Yocher Divré Emet - p.44]

-> "La tristesse crée un obstacle à la avodat Hachem et à l'accomplissement des mitsvot, interrompant l'implication de la personne dans l'étude de la Torah et sa kavana lors de la prière, annulant toutes les pensées positives de vouloir servir Hachem.
C'est la porte qui se trouve au tout début de l'attaque séductrice du yétser ara, même si l'on est un tsadik ...
Le contraire de cela est lorsque l'on sert Hachem dans la joie, car la joie augmente l'amour et le désir de se connecter à Hachem".
[rav 'Haïm Vital - Chaaré Kédoucha 2,4]

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-> Le Baal Ha'Harédim (Mili Dchmaya - chap.26) explique le pasouk : "C'est à cause de cela que vous n'avez pas servi Hachem avec joie". Il n'est pas dit : "C'est à cause de cela que vous n'avez pas servi Hachem". L'implication est plutôt qu'au début, ils ont servi Hachem, mais pas avec joie.
Une faute en appelle un autre, et par la suite, ils s'abstiendront complètement de servir Hachem".

-> Sefer HaTanya (chapitre 26) : "Il faut trouver un moyen de se libérer de la tristesse liée aux questions d'avodat Hachem ... car on sait qu'il s'agit d'une stratégie du yétser ara pour nous plonger dans des désirs impurs. Il faut se concentrer sur le fait que ce n'est pas le bon moment pour ressentir une véritable tristesse ou même pour s'inquiéter de ses graves fautes (il y a un temps pour chaque chse)."

-> "Lorsqu'une personne se promène constamment avec des soucis, même s'il s'agit de soucis concernant ses fautes, et qu'elle n'éprouve aucune joie, il lui est impossible d'aller jusqu'au bout de sa avodat Hachem."
[séfer Torat Avot n°36]

-> "Une personne doit s'éloigner considérablement de la tristesse, car ce trait de caractère fait tomber une personne dans les mains du yétser ara.
Selon le Zohar, la tristesse est la colère du dégoûtant (c'est-à-dire le yétser ara). La tristesse est absente d'un esprit serein, et lorsque l'on perd ce sens de la clarté, l'âme animale s'enhardit, et l'esprit de bonté et de pureté s'échappe devant elle ...
Par conséquent, le seul conseil que l'on puisse donner à une personne est de se renforcer de plus en plus avec joie".
[rav Avraham Slonim - Yessod haAvoda vol.3 chao.8]

-> "Ce Shabbath Kodech, avant la prière, j'ai contemplé divers éléments de avodat Hachem. J'ai alors commencé à m'interroger sur les différents échecs que l'on peut rencontrer dans la avodat Hachem, et j'ai vu que la source de tous ces échecs n'est autre que la tristesse".
[Shomer Emounim - dans une lettre du Tsahala véRina - note 19]

-> Les séforim hakédochim expliquent longuement comment la tristesse peut amener une personne à se laisser facilement attirer par les plaisirs de ce monde. L'âme juive tire son origine de la source du plaisir. C'est pourquoi, en l'absence de plaisir spirituel, elle recherchera des plaisirs beaucoup plus modestes de ce monde, voir dans la faute que D. préserve.
Le Maor VaChémecb (Béha'alotékha) écrit : "C'est un fondement important de la avodat Hachem que de s'éloigner de la tristesse, de toutes les façons possibles ... car elle nous amène à toutes sortes de transgressions. La tristesse provoquera d'abord le désir de manger (avec excès), puis ce désir conduira à d'autres ..."

-> "Si une personne n'a pas de plaisir ou de joie de son propre sort (spirituel), l'âme, qui a besoin de plaisir, commencera à désirer d'autres plaisirs (dans la matérialité, dans l'animalité)."
[rav de Vitebsk - séfer Pri Ha'Aretz - lettre 22 ]

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-> "On pourra se purifier en fonction de notre degré de joie. L'essentiel, c'est la joie".
[séfer Imré Emet - Tétsavé]

-> Le rav Tsadok haCohen (Pri Tsadik - Vayétsé n°3) affirme que si le cœur d'une personne est rempli de joie, "elle est délivrée de toutes sortes de pensées qui font souffrir et dégoûtent l'âme".

-> De même, le Or'hot Tsadikim (5e porte, cité dans le séfer 'Harédim n°300) explique que la sainte joie "... bannit du cœur la douceur du physique et les plaisirs de ce monde".

-> Le séfer Yisma'h Israël (méoran chel Israël) enseigne : "Et vous serez bésim'ha, seulement joyeux". Le mot "bésim'ha" contient les mêmes lettres que "ma'hchava", la pensée. Car on aura naturellement des pensées pures et bonnes, comme le dit le pasouk,

-> De même, le Beit Aharon ('Hanouka) écrit : "Le mot 'ma'hchava' contient les mêmes lettres que le mot 'bésim'ha', car le fait d'être joyeux, bésim'ha, permet à quelqu'un de garder son esprit et de se retenir de considérer les vanités de ce monde."
[si on trouve notre bonheur, notre épanouissement, dans la Torah, alors pourquoi chercher ailleurs.
Hachem nous demande de Le servir de tout notre être, de tout notre cœur. Ce n'est qu'en étant joyeux qu'on peut être à 100% avec Hachem, car sinon on a aussi des attentes dans d'autres domaines pour combler notre besoin de plaisir.
Ainsi, d'un côté notre yétser ara travaille discrètement pour qu'on soit moins épanouie, plus triste, et nous à l'inverse on doit constamment trouver des astuces pour rester pleinement joyeux. ]

-> Le rav Moché Leib de Sassov (Likouté Ramal de Sassov - Béréchit) écrit que la joie des mitsvot protège une personne des forces néfastes et garantit qu'elle ne sera pas attirée par les plaisirs de ce monde. C'est parce qu'il est déjà connecté à la joie de la Torah et des mitsvot.

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-> La guémara (Shabbath 30b) affirme : "Le Chékhina ne repose sur une personne que dans la joie".
On y lit également : "Avant de commencer leur discours les Rabbanan, Rabbah commençait par des plaisanteries et les Rabbanan riaient."
En effet, le Pirké Avot (6,6) enseigne que la joie est l'une des 48 façons d'acquérir la Torah.
Le rav Ovadiya de Barténoura commente que c'est "parce que la Chékhina ne se repose qu'au milieu de la joie".

Le Meiri commente : "Le Chékhina ne se repose pas dans la tristesse, car la tristesse ferme le cœur et scelle les voies de l'esprit. Au contraire, elle ne se repose que dans la joie du cœur et dans une disposition agréable".

Rabbeinu Bé'hayé (Béréchit 1,21) écrit : "Il est connu que lorsqu'une personne est très joyeuse, les forces intellectuelles de son âme sont renforcées et elle est mieux préparée à saisir les idées, comme dans le cas d'Elicha : "Procure-moi un musicien."

-> Le Maharal (Déré'h Ha'Haïm 6,7) écrit : "Par conséquent, le rire de l'esprit est une grande condition préalable à l'étude de la Torah, car pour comprendre la profondeur de la Torah, l'esprit d'une personne doit être lucide. Il s'agit d'une question qui ne nécessite aucune preuve, lorsque l'esprit d'une personne est lucide, son cœur s'ouvre à un degré toujours plus grand."

Dans la suite de ce passage, le Maharal explique la Mishna de manière plus approfondie :
"Lorsqu'une personne est joyeuse, elle est complète, ce qui lui permet de recevoir la Torah, qui est l'achèvement de l'homme. En revanche, lorsqu'une personne souffre et éprouve un manque, elle est incapable de recevoir la Torah, qui est l'achèvement de l'homme.
La règle [générale] est la suivante : La composition divine qu'est la Torah ne convient qu'à une personne remplie de joie, qui est l'achèvement de l'âme. Lorsque l'âme d'une personne est joyeuse, elle est apte à recevoir l'achèvement de l'homme, c'est-à-dire la Torah."

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-> Le Agra déKalla (Yitro) explique : "Lorsqu'une personne est triste, l'élément Terre est attiré sur elle et elle est incapable de contempler des idées profondes.
En revanche, lorsqu'une personne est joyeuse, l'élément du vent, qui se déplace d'un endroit à l'autre, est renforcé, et elle est ainsi capable de passer d'une idée à l'autre".

-> Le rav 'Haïm de Volozhin (Roua'h Haïm) écrit : "Une personne qui étudie pendant une heure dans la joie apprendra bien plus qu'une personne triste n'apprend en plusieurs heures."

- >Le séfer midrach Shmouel enseigne la même leçon : "Si quelqu'un n'étudie pas dans la joie et que la Torah devient un fardeau pour lui, il finira par se déconnecter de son étude et continuera à avancer (sans vraiment s'unir avec la Torah).
En revanche, lorsqu'on étudie la Torah dans la joie, on est constamment fou de cet amour, car la Torah et la joie sont frères."

-> Selon le Réchit 'Hokhma (chaar haKédoucha - chap.15) : "La Torah ne s'acquiert que par le principe de la joie."

-> Dans l'introduction du Iglé Tal, il est écrit : "Celui qui se réjouit de ses études, les mots de la Torah sont absorbés dans son système sanguin".

-> Selon le 'Hida (Dvach léFi 7) sur les mots "Mizmor léDavid lé'hazkir" = le chant (mizmor) aide à soutenir la mémoire (lé'hazkir), car c'est la douleur qui entraîne l'oubli.

La téchouva est impossible si elle est dépourvue de joie.
[Yessod haAvoda - lettre 58 ]

Se réjouir d’être juif(ve)

+ Se réjouir d'être juif(ve) :

-> Un jour de Roch Hachana, le rav Zoucha d'Anipoli sortit du beit midrach avant la sonnerie du shofar et tomba sur un enfant pauvre, pieds nus et vêtu de haillons. Le rav Zoucha dit à l'enfant : "Enviez-vous l'enfant non juif de l'autre côté de la rue qui a de la nourriture en abondance et de beaux vêtements?".
L'enfant répondit : "Ce que j'ai ou n'ai pas n'a pas d'importance. Je suis juif et je crois en Hachem".

Le rav Zoucha retourna à son beit midrach et dit : "Maître du monde, qui est comme Ta nation, Israël! Ce garçon est pauvre et affamé. Il n'a rien, mais il accepte tout et n'échangerait jamais sa place avec un non juif!"

Il lui fut révélé du Ciel que par ce mérite, les portes [du Ciel] de la miséricorde se sont ouvertes pour tout le peuple juif.
[Maassé Haguédolim Hachadom - p.34 ]

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=> On voit de là qu'à chaque fois que nous avons des moments difficiles et que malgré tout nous restons heureux uniquement par le mérite d'être juif(ve), d'avoir confiance en Hachem, alors nous apportons beaucoup de bonnes choses sur tous les juifs (dont nous)!

La qualité d’être joyeux à notre génération

+++ La qualité d'être joyeux à notre génération :

"Yossef vit que son père posait sa main droite sur la tête d'Efraïm, et cela lui déplut. Il saisit donc la main de son père pour la retirer de la tête d'Efraïm [pour la poser] sur la tête de Ménaché. Yossef dit à son père : "Non, père, car celui-ci est l’aîné ; pose ta main droite sur sa tête"." (Vayé'hi 48,17-18)

-> Lorsque le yétser ara incite et tente une personne, son objectif principal n'est pas la faute elle-même, mais, comme l'indique le 'Hozé de Lublin, l'objectif principal du yétser ara est la tristesse qui va venir envelopper une personne après avoir fauté, avec laquelle le yétser ara capture totalement sa proie, en disant (par exemple) à la personne : "De toute façon, tu es perdu, tu n'auras pas de part dans le monde à Venir, alors profite au moins de ce monde!"
Et lorsqu'une personne est envahie par la tristesse et la déprime (de sa stature spirituelle), elle se rallie à l'analyse du yétser et se retrouve ainsi prise au piège de son filet.
[l'idée est : comment as-tu pu être si stupide pour en arriver à fauter -> donc tu n'es pas quelqu'un de bien, donc Hachem ne doit pas t'aimer comme tu es un fauteur, Il doit être si loin/repoussé de toi -> donc c'est pas la peine de s'investir outre mesure, ni d'avoir des ambitions spirituelles élevées (meilleur de moi-même), je vais me contenter de faire le minimun, sans vraiment de joie, de kavana, de fierté d'être juif, ... (de sentiments avec Hachem) ]

-> De même, le rav Moché de Kobrin déclare : "La joie n'est pas une mitsva, mais elle permet d'accomplir toutes les mitsvot ; la tristesse n'est pas une transgression/faute, mais elle entraîne à toutes les transgressions".

Cette phrase est également citée au nom du rav Henoch Alexander ('Hachava léTova) : "La tristesse n'est pas une faute, mais la pollution du cœur que la tristesse peut apporter, même la faute la plus grave ne peut l'apporter."

-> Le rav David Abou'hatséra enseigne :
C'est pourquoi, lorsqu'une personne vient servir Hachem, toutes ces pensées inutiles augmentent et soudain, elle se souvient de toutes ses fautes. Pourquoi cela?
Parce que c'est le travail du yétser ara de rappeler à la personne ses fautes, afin qu'elle désespère de servir Hachem.

Comment gérer les affirmations du yétser ara qui provoquent le désespoir?
Lorsqu'une personne réalise que le but du yétser ara est de la pousser dans les profondeurs de la tristesse et du désespoir, elle ne coopérera pas. Au contraire, elle doit se renforcée pour se réjouir de la mitsva qui lui permet de se rapprocher d'Hachem par la prière, l'étude de la Torah et l'observance des mitsvot.
On ne sera pas du tout influencé par les paroles du yétser ara, même si le yétser vient avec un sac de revendications témoignant d'à quelle point personne n'est pas digne de s'approcher de la sainteté.
Mais la personne doit établir dans son cœur qu'il n'est pas possible pour le yétser ara de lui dire comment servir Hachem, car son but n'est pas de rapprocher l'homme d'Hachem, mais plutôt de le piéger dans son filet, et si c'est le cas, il est certain que toute pensée concernant la bassesse ne vient pas du pouvoir de la sainteté, et n'est pas le moyen de servir Hachem.
Par conséquent, il rejettera ces pensées et se réjouira plutôt d'avoir mérité de servir Hachem, et que sa avoda est très appréciée par Hachem, quelle que soit la situation dans laquelle il se trouve.

[sous couvert de bonne attention (penser à la spiritualité), notre yétser ara met notre nez dans ce qui ne va pas chez nous, alors que ce n'est pas le moment, là nous devons être joyeux et fiers de pouvoir faire la volonté d'Hachem. ]

C'est ce qu'écrit le Baal haTanya (Likouté Amarim 26) : "Pour ce qui est de la tristesse liée aux sujets célestes (spirituels), il faut chercher les moyens de s'en libérer. Il est évident que cela s'applique lorsque l'on sert Hachem, puisque l'on doit servir Hachem dans la joie et l'allégresse. Mais même lorsqu'on est occupé par notre travail et les problématiques de ce monde (matérielles), c'est certainement une ruse du yétser ara qui l'attriste, superficiellement pour des raisons spirituelles, afin d'attirer la personne après lui dans les désirs, comme c'est bien connu."

Que la tristesse nous envahisse pendant notre avodat Hachem, dans l'étude de la Torah ou la prière, ou lorsqu'on est simplement occupé à nos affaires matérielles, voici ce qu'on doit prendre en considération :
"Ce n'est pas le moment d'éprouver une véritable tristesse, ni même de s'inquiéter pour des fautes graves. Pour cela, il faut réserver des moments opportuns, lorsque l'esprit est calme, pour réfléchir à la grandeur d'Hachem contre lequel on a pu fauter, afin que notre cœur soit réellement déchiré par une véritable amertume. Par opposition à la tristesse ; la première est vivante et active, tandis que la seconde est résignée et "morte".
Il y est également expliqué qu'immédiatement après que notre cœur a été brisé pendant les temps fixés (à se focaliser sur nos fautes), nous devons complètement enlever le chagrin de notre cœur et croire avec une foi parfaite qu'Hachem a effacé notre faute et qu'Il pardonne abondamment.
Cette connaissance, qu'Hachem nous a certainement purifié de nos fautes, est la véritable joie d'Hachem qui suit la tristesse."
[à l'image de la période du Temple, où il y avait un lieu dédié (l'autel) pour apporter un sacrifice et effectuer une téchouva de tout notre coeur (s'apitoyant sur la gravité de notre faute, s'imaginant sacrifié en place du korban), et que tout de suite ensuite les Lévi'im jouaient de la musique pour nous sortir de la tristesse et revenir à la vie dans la joie et fierté d'être un enfant d'Hachem (qui pardonne toutes nos bêtises spirituelles), faisant Sa volonté.
De même, on doit réserver des moments cadrés dans notre vie, dans lesquels on se vide de honte, de téchouva, de demande d'aide à Hachem, et ensuite on revient à la vie juive, c'est-à-dire pleine de joie. ]

La règle qui ressort de nos paroles : nous ne devons pas prêter attention aux pensées qui assaillent notre esprit, qui nous disent que nous ne sommes pas dignes de nous approcher d'une avodat Hachem, car c'est la façon dont le yétser ara nous dissuade de servir Hachem.
Au contraire, nous devons être forts et savoir que la avoda de chaque juif, quelle que soit sa situation, est précieuse et chérie par Hachem, et quand on réalise la volonté d'Hachem en continuant à être joyeux, Hachem nous aidera.
Et c'est en accomplissant Ses commandements que l'on comprendra ce qu'il faut corriger. Mais nous devons être forts et ne pas tomber dans la tristesse et le désespoir.

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+ La joie étant un élément fondamental de la avodat Hachem, l'ordre à notre génération est de "faire le bien", même si l'on ne s'est pas encore "détourné du mal" :

-> Selon rav David Abou'hatséra :
Puisqu'il est écrit : "Ecarte-toi du mal et fais le bien" (sour méra vaassé tov - Téhilim 34,15), une personne pourrait en venir à soutenir que les affirmations du yétser ara sont correctes, puisque je n'ai pas encore fui le mal, alors comment puis-je "faire le bien"? [ je dois d'abord me focaliser sur mes fautes, avant de faire le bien, les mitsvot, comme nous pousse à le faire notre yétser ara. ]

Le Tséma'h Tsadik de Vizhnitz (Vayé'hi), cite le verset : "Sème pour toi un sillon, et ne sème pas sur des épines" (Yirmiyahou 4,3), et il l'explique : cela signifie qu'on doit d'abord éviter le mal et seulement après faire le bien, car si on n'évite pas d'abord le mal, les 'hitsonim (forces extérieures à la sainteté) pourront se nourrir de nos mitsvot et de nos bonnes actions, puisque notre âme n'est pas encore purifiée.

Cependant, de nos jours, et en particulier pour les gens comme nous, si nous attendons d'accomplir le "sois bon" seulement après avoir évité le mal, nous passerons toute notre vie sans faire une seule mitsva, car qui peut prétendre avoir atteint la véritable pureté de toute faute.
Par conséquent, le bon conseil est de commencer par "faire le bien", et en faisant le bien, la mitsva l'incitera à faire téchouva pour ses fautes antérieures, et par conséquent, en faisant une mitsva, on est considéré comme ayant également évité le mal.

-> Dans notre verset ci-dessus, Yaakov et Yossef discuter sur : quelle est la bonne façon de commencer à servir Hachem?
Yaakov plaça sa main droite sur la tête d'Efraïm, et Yossef lui dit : "Non, mon père, car c'est le premier-né, pose ta main droite sur sa tête".
Yossef était à un niveau très élevé, il a brisé tout le matérialisme, et dans sa perception, il était facile de commencer par "fuir le mal".
C'est pourquoi il voulait que Ménaché, dont le nom fait allusion à l'évitement du mal, "Hachem m'a fait oublier toute ma peine" (ki nassani Elokim ét kol amali - Mikets 41,51), soit le premier.

Mais Yaakov a vu avec son roua'h hakodech (esprit saint) que dans les générations ultérieures (surtout à celle d'avant la venue machia'h), il y aura ceux qui devront accomplir le "faire le bien" en premier, et donc Yaakov a précédé Efraïm qui fait allusion à "faire le bien", comme le suggère son nom, "Hachem m'a augmenté (fait fructifié)" (ki ifrani Elokim - Mikets 41,52).

Comme nous l'avons dit, une personne ne peut pas faire de comptes pour savoir si elle est suffisamment digne de servir Hachem, car c'est la ruse du yétser ara pour mettre le désespoir dans le cœur d'une personne après avoir fauté.
Au contraire, on doit d'abord entrer dans la avodat Hachem avec de la joie d'accomplir les mitsvot, avec la joie de qu'Hachem ne nous a pas créés comme des non juifs (chélo assani goy), et qu'en faisant le bien, on sera capable de se purifier et de faire une téchouva complète.

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[il en ressort qu'à notre génération, notre principale préoccupation en tant que juif(ve) consiste à faire des efforts pour constamment trouver des astuces qui nous permettent d'être joyeux de pouvoir faire la volonté d'Hachem (ex: mitsvot, prière), d'avoir de la fierté d'être juif, de prendre du plaisir à remercier Hachem sur ce qu'Il fait pour nous, à kiffer Lui parler de tout et de rien, ...
D'une façon secondaire, on réservera des moments, où l'on sortira les poubelles (nos fautes), en faisant une téchouva sincère (comment je peux avoir des choses qui sont si puantes, dégoûtantes!), et ensuite on rentrera fêter la vie, célébrer d'avoir un papa Hachem qui pardonne si facilement, qui nous aime à l'infini. ]

La joie amène la réussite

+ La joie amène la réussite :

-> Le rav Yé'hezkel de Kouzmir (Hagahot Divré Israël - paracha Béhar) dit que la joie est un moyen pour obtenir de la parnassa.
Il le prouve à partir du verset : "Réjouis-toi Zévouloun, dans tes sorties" (chéma'h Zévouloun bétsété'ha - Vézot haBéra'ha 33,18).
Rachi explique : "Puisses-tu réussir dans tes affaires (dans le commerce)".

Nous voyons que "joie" est synonyme de "réussite, succès".
Pourquoi le verse utilise-t-il le mot "joie" pour désigner la réussite (cf. Rachi)?
Parce que lorsqu’une personne est joyeuse, elle mérite de trouver la réussite, le succès. [et donc être joyeux nous apporte davantage de parnassa! ]

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+ Grâce à notre joie, Hachem nous aide :

-> A la fin de sa vie, le rav Moché de Kobrin dit à ses proches 'hassidim : "Je suis déjà âgé et je peux vous dire que si vous êtes toujours joyeux, Hachem vous aidera certainement dans toutes les situations et empêchera les mauvaises choses de se produire. Mais sans joie, qui sait ce qui pourrait arriver ...?"

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+ La joie permet au salut de s’épanouir :

-> Le séfer Beit Yaakov (Alexander - paracha Vayéra) affirme que renforcer son niveau de joie est une solution pour apporter tous les types de salut, de délivrance à nos problèmes.
L’auteur raconte qu’il s’est rendu un jour chez son rabbi, le rav Bounim de Peshischa, et lui a demandé de prier pour son fils, qui était très malade.
Il écrit : "Le Rabbi m’a dit que la seule solution qu’il avait pour moi était d’être toujours joyeux. J’ai écouté ses conseils et j’ai donné de l’argent aux 'hassidim pour manger, boire et me réjouir ensemble. Et mon fils a été immédiatement guéri!"

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-> Quelqu’un a demandé un jour au Yessod véChorech ha'Avoda de Slonim : Nos Sages (guémara Baba Métsia 59a) disent que les portes des larmes ne sont jamais fermées. Qu’en est-il des portes de la joie?
Il répondit : "La chambre [au Ciel] de la joie n'a aucune porte. Elle est toujours complètement ouverte!"

-> "Même si les portes de la prière ont été scellées, les portes des larmes n’ont pas été scellées." [guémara Baba Métsia 59a]

Le rav Dessler explique qu'en réalité les portes de la prière sont également ouvertes. Le problème est que les portes de notre cœur sont fermées.
Nous ne prions pas avec kavana, et ainsi nos prières n'ont pas la force nécessaire pour s'élever.
Pleurer ouvre le cœur, et alors les portes sont ouvertes pour recevoir nos prières.

[ l'autre option est d'être joyeux, nos prières peuvent alors monter au Ciel sans porte qui puissent les empêcher de passer! ]

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-> Lorsque l'on cesse d’être joyeux et qu’on devient triste/déprimé, cela nous conduit à tomber de plus en plus bas jusqu’à oublier Hachem. [tellement nous sommes noyés dans notre "malheur" ]
Plus un juif est joyeux, plus il peut se rapprocher d'Hachem. Et inversement, une personne triste s’éloigne d'Hachem.
[rabbi de Rouzhin]

[or, plus nous sommes proches d'Hachem, plus nous sommes proches des bénédictions et d'avoir de belles choses dans notre vie. ]

Etre joyeux grâce à la émouna

+ Etre joyeux grâce à la émouna :

-> Le séfer Or'hot Tsadikim (char 9) écrit que celui qui fait confiance à Hachem et croit en Lui de tout son cœur sera toujours heureux. Il sera capable de faire face à tout ce qui se présente à lui sans s’effondrer.
Il compare cela à un malade qui doit prendre des médicaments pour guérir. Même si le médicament est amer, il a confiance que c'est pour son bien.
De même, si quelqu’un a la émouna en Hachem, même s’il traverse des moments amers, il aura confiance que c’est pour son bien et il sera naturellement joyeux.

Il dit que lorsqu’un juif est joyeux, c’est un signe qu’il croit et fait confiance à Hachem, car la émouna et le bita'hon sont la source du bonheur.

Etre joyeux = meilleure manière de détruire Amalek

+ Etre joyeux = meilleure manière de détruire Amalek :

-> Il est écrit que la joie permet l'adoucissement des jugements, l'adoucissement de toutes les expériences douloureuses, et en fin de compte, leur annulation.
Il est dit au nom du Baal haTanya qu'une fois, lorsqu'un terrible décret a été adopté, il s'est encouragé à rester joyeux, et grâce à cela, les jugements ont été annulés.

Il est également écrit dans nos séfarim qu'il n'y a pas de plus grande "destruction d'Amalek" que lorsque l'on maintient sa joie, car c'est grâce à la joie que l'on annule la tête de tous les mauvais penchants.
Lorsqu'une personne détruit son chef, toutes les forces négatives sont conquises devant elle.

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-> Le Zohar (parcha Chela'h160a) explique que Amalek est le yétser ara qui persécute une personne.

-> Selon rabbi Elimelé'h de Lizhensk (Noam Elimélé'h - Vaéra) :
"La règle générale est la suivante. Si l'on veut soumettre la klipa (force du mal, impureté), il faut être joyeux ... car 'quand l'un se lève, l'autre tombe' ".

-> Selon Rabbi Tsadok haCohen de Lublin (Pri Tsadik - Za'hor 13) :
"La joie est l'opposé d'Amalek, le mauvais penchant, comme le dit le verset : "Et pour les individus droits, la joie".
Amalek est la racine du serpent primordial et du yétser ara qui cause la tristesse et la dépression.
[Il est donc l'opposé de la joie."

-> Cette même idée est également abordée dans le séfer Toldot Yaakov Yossef (Kédochim #8).

-> Le Sfat Emet (Za'hor 5641) écrit que grâce à la joie de faire une mitsva (sim'ha chel mitsva), on est capable d'éliminer Amalek.

-> En outre, tous nos séfarim saints nous enseignent qu'Amalek amène une personne à la paresse, à la tristesse et à la froideur (achèr kar'ha badéré'h). Par conséquent, la joie est une force parallèle qui peut être utilisée pour le vaincre.

Se réjouir d’être juif(ve)

+ Se réjouir d'être juif(ve) :

-> "C'est la nature de la joie constante d'une personne juive : elle est née juive et est enracinée dans la pousse qu'Hachem a plantée pour Sa fierté, la semence de Yaakov.
Car cette joie n'est accompagnée d'aucune teinte de tristesse, et rien ne peut empêcher quelqu'un d'éprouver cette joie, la joie d'avoir mérité d'avoir une part dans le D. vivant (de Vérité).
Même si l'on tombe à l'endroit où l'on tombe et que nos fautes atteignent une mesure innombrable, notre lien avec notre essence (Divine), notre source, n'est jamais déconnecté ...

Cette joie est présente chez un juif à tout moment et ne le quitte jamais, que ce soit dans les bons ou les mauvais moments, quelles que soient les circonstances extérieures".
[rabbi Tsadok haCohen - séfer Ressissé Laïla 53]

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-> "Il faut s'encourager, de toutes ses forces et de tous ses efforts, à n'être que joyeux et à se réjouir de la bonté d'Hachem, car Il est notre Père, Il est notre Roi, Il est notre Sauveur, et Il nous sauvera vraiment.
Et quelle chance nous avons, combien grand est notre sort. Car Il ne nous a pas créés comme les nations du monde, mais plutôt comme des juifs, une partie de Sa nation, de Sa corde, de Sa portion et de Son domaine ; et Il nous aime, et prend plaisir en nous, et nous garde (en permanence), Il ne dort ni ne sommeille, Il garde la nation juive.
[Admour de Lelov - rav David Tsvi Biderman]

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-> "Si un juif savait à quel point il devrait être joyeux du fait d'être juif, il deviendrait fou de joie".
[le problème c'est qu'on a pas conscience de ce qu'implique être juif, d'à quel point c'est énorme pour l'éternité! ]
[rabbi de Sanz - cité dans le séfer Avodat Panim - 19]

-> Si un juif n'est pas joyeux parce qu'il est juif, il est considéré comme un ingrat envers le Ciel, et cela indique qu'il n'a jamais vraiment compris la bénédiction (du matin) de "chélo assani goy".
[rav Aharon de Karlin]