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Faire du ‘hessed & étude de la Torah

+ Faire du 'hessed & étude de la Torah :

-> Le 'Hazon Ich a dit à un talmid 'hakham s'interrogeant s'il valait mieux consacrer son temps de 'hessed à plutôt étudier la Torah :
"Si tu veux de la clarté dans l'apprentissage de la Torah, le moyen d'y parvenir est de faire du 'hessed. Votre 'hessed ... est le meilleur investissement que vous puissiez faire.
La Torah n'est pas un exercice intellectuel ; c'est une question d'âme. Plus l'âme (néchama) d'une personne est élevée et purifiée, plus elle sera capable d'absorber la Torah.
Votre effort [dans le 'hessed] garantira votre succès dans l'apprentissage, et non pas l'inverse."

-> Le 'Hazon Ich enseigne :
"D. préserve de penser que la Torah est une sagesse comme les autres. Elle est la conscience (le néféch) même de chaque juif.
Lorsque ce néfech grandit en chacun, par l'accomplissement d'actes de 'hessed (faire du bien à son prochain) notamment, il est apte à recevoir encore plus de Torah. Et on ne perd rien en retour, bien au contraire."

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-> Une autre fois, le 'Hazon Ich répondit à un étudiant en yéchiva :
La guémara (Shabbath 105a) explique que le mot "Anochi" est un acronyme de "Moi [Hachem], mon âme, Je l'ai écrite et Je l'ai donné [dans la Torah] (Ana nafchi katavit yaavit).
Le Ram'hal explique qu'Hachem s'est, pour ainsi dire, inscrit Lui-même dans les lettres de la Torah.
Le Ramban (intro de son commentaire sur la Torah) établit que la Torah est une longue chaîne de Noms d'Hachem.

Si l'on considère que la Torah est une entité spirituelle, comment une personne faite de chair et de sang peut-elle entrer en relation avec un objet éternel et étranger à ce monde?
Ce type de connexion n'est possible que lorsque l'âme d'une personne a affiné son corps. Cela se produit lorsqu'il ne cède pas à ses désirs matériels et s'engage dans autant d'activités spirituelles que possible. Votre 'hessed est en train de raffiner votre âme.

Par conséquent, votre implication dans le 'hessed n'est pas une contradiction avec l'apprentissage de la Torah. Au contraire, c'est la façon dont tu atteins une acquisition de la Torah. Ce n'est qu'alors que la Torah ne fera plus qu'un avec vous.
Il en va de même pour chacun d'entre nous. Sinon, nous ne sommes que des âmes dans lesquelles on aurait chargé des livres saints.

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-> Le rav 'Haim Kanievsky souligne : "Tous les temps d'apprentissage ne sont pas égaux, et si vous voulez magnifier vos réalisations en matière de Torah, le meilleur moyen d'y parvenir est le 'hessed."
[rapporté par le rav Michel Yéhouda Lefkovitz]

-> Il est écrit : "Alors, tu prendras plaisir en Hachem" (az titanég al Hachem - Yéchayahou 58,13).
Ce verset ne fait pas seulement allusion au monde à venir, mais également à ce monde. Et le plaisir principal est de faire du 'hessed aux autres.
[rav Meir 'Hadach]

-> La santé spirituelle de la nation juive peut être mesurée en évaluant notre compassion pour les autres.
Le véritable perfection (chlémout) comporte 3 aspects : une personne doit être shalem (en paix) avec les autres, avec elle-même et avec son Créateur. [Maharal]
Vivre de manière égoïste nous éloigne de tout ce qui est saint. La Présence Divine ne s'installe sur nous que lorsque nous sommes unis pour prendre soin les uns des autres. À ce moment-là, Il est notre Roi, et nous sommes Son peuple. [rabbanit Feldbrand]

Tout comme une structure solide a besoin d'un soutien fiable, chacun d'entre nous a besoin d'une base solide pour nous aider dans nos voyages à travers la vie. La michna des Pirké Avot nous informe que nous sommes soutenus par la puissance de la Torah, de la avodah (prière) et des guémilout 'hassadim ('hessed). Si l'une de ces fondations est faible, notre structure [personnelle et collective] s'effondrera. Elle n'aura pas la capacité de nous propulser vers le Gan Eden.
[voir aussi : https://todahm.com/2021/04/25/la-torah-une-mitsva-entre-lhomme-et-lui-meme ]

-> La guémara (Avoda Zara 17b) rapporte :
Rav 'Hananya ben Téradiyon, l'un des 10 martyrs tués par les Romains, a dit à Rabbi Elazar ben Prata : "Je n'ai pas été épargné [de devoir mourir] parce que je n'ai fait qu'apprendre la Torah, alors que toi tu as été épargné parce que tu as appris la Torah et que tu t'es consacré aux guémilout 'hassadim ('hessed)".
=> Rav 'Hananya ben Téradiyon était un gabbaï tsédaka, et pourtant cette guémara nous dit qu'il estimait ne pas avoir fait assez de 'hessed pour mériter le salut.

-> Le géant en Torah, le rav Isser Zalman Meltzer a dit : "Qui dit que je gagnerai mon Gan Eden pour mes livres de Torah? Il est fort probable que mon passeport pour le Gan Eden sera de mes actes de 'hessed".

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-> Un étudiant en Torah avait un compagnon d'étude très faible à qui il fallait répéter de nombreuses fois les choses. L'étudiant passait beaucoup de temps à expliquer des connaissances simples à cette personne, et il pensait qu'il aurait pu exceller s'il étudiait avec d'autres compagnons d'étude ('havroutot).

Il fit part de ses interrogations au Steipler, qui lui répondit que ce 'hessed qu'il prodiguait à son compagnon d'étude serait récompensé par une compréhension plus rapide et plus élevée de ce qu'il étudiait avec d'autres 'havroutot.
Il ne fallait donc pas abandonner son faible partenaire.

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-> "Une personne qui étudie la Torah fait un grand acte de bonté aux juifs"
[le 'Hazon Ich]
[voir aussi : https://todahm.com/2021/09/10/etudier-la-torah-faire-du-bien-a-son-prochain ]

-> Quiconque se consacre uniquement à la Torah, sans pratiquer des actions de bonté (guémilout 'hassadim), est semblable à un homme sans D.
[rav Houna - guémara Avoda Zara 17b]

-> Hachem a dit aux juifs : Qu'est-ce que Je vous demande? Si ce n'est que vous vous aimez les uns les autres et que vous vous honorez les uns les autres".
[Tana déBé Eliyahou rabba 28]

-> Dans sa création, l’homme a comme ultime but de servir aux autres : "l’homme n’a été créé que pour aider les autres" [rav 'Haïm de Volozhin - rapporté par son fils dans l'introduction au Néfech ha'Haïm]

-> Nos Sages (guémara Sota 14a) enseigne : "La Torah débute par un acte de bonté (lorsque Hachem donna des peaux à Adam et ‘Hava pour se couvrir) et se termine par un acte de bonté (lorsqu’Hachem Lui-même procéda à l’enterrement de Moché).
Le Gaon de Vilna explique que lorsque nous voulons savoir de quoi parle un livre, nous lisons le début et la fin, et alors on a une idée du thème de base du livre.
La Torah commence par du 'hessed et se finit par du 'hessed. Ainsi, nous savons que le 'hesséd (bonté) est le thème principal de la Torah.
En ce sens, dans une lettre à sa femme, le Gaon de Vilna écrit : "car c'est l'essentiel de la Torah : rendre autrui joyeux [de façon cashère]" (ouvazé rov aTorah léchaméa'h aadam).

-> Dans la Torah, il n'y a pas une lettre en trop. Or, le mot : 'hessed (bonté) apparaît 245 fois dans la Torah, ce qui témoigne de son importance.

-> b'h, pour poursuivre ce sujet : L'essentiel de la Torah : aime ton prochain! : https://todahm.com/2021/04/25/lessentiel-de-la-torah-aime-ton-prochain

La tsédaka

+ La tsédaka :

"Tu lui donneras (au pauvre), sans mauvais cœur en lui donnant, car de la sorte, Hachem ton D. te bénira dans tout ce que tu feras et dans toutes tes entreprises" (Réé 15,10)

-> Le Séfer Ha'hinoukh écrit sur ce verset :
"Celui qui comprend les voies de la Torah et qui perçoit un tant soit peu sa valeur, sait pertinemment qu'un homme qui dépense son argent pour les nécessiteux verra ses biens augmenter. Parce qu'Hachem juge la personne selon ses actes et lui accorde Sa bénédiction suivant la manière dont il se rapproche d'elle (c'est-à-dire suivant la manière dont l'homme se rapproche de la bénédiction qui se trouve dans les mains d'Hachem).
Le défaut de l'avarice constitue une paroi de fer entre l'homme et la bénédiction, alors que la générosité fait partie de cette bénédiction.
Il en ressort que celui qui se comporte avec générosité prend lui-même une part dans la bénédiction d'Hachem. C'est à ce sujet que nos Sages (guémara Taanit 9a) enseignent : "donne la dîme afin que tu t'enrichisses" (se basant sur le verset : " assèr téasser - Réé 14,22)."

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-> "Or, il ne manquera pas de pauvres dans le pays, c’est pourquoi Je t’ordonne en disant : ouvre, ouvre-lui ta main, à ton frère, au pauvre, à l’indigent qui sera dans ton pays!" (Réé 15,11)

-> Le Ktav Sofer explique que l'expression "c'est pourquoi" est une forme employée par Hachem lorsqu’il s'adresse à l'homme : "Je ne laisserai jamais le pauvre disparaître de la Terre et mourir de faim (à D. ne plaise), et il trouvera constamment de quoi pourvoir à ses besoins.
Mais Je sais que toutes sortes de malheurs sont prêts à s'abattre sur toi à l'avenir, et Je désire t'en préserver, c'est pourquoi Je t'ordonne "ouvre ta main", car grâce à cela tu seras préservé de tout mal.
C'est pour cela qu'il est écrit "Tu ouvriras ta main vers lui", comme si c'était toi qui ouvrais ta main pour lui demander une faveur et non le contraire.
C'est en tant que présent que Je te l'ai envoyé afin que tu lui donnes, et que tu sois ainsi préservé de tout mal."

-> Le Zohar (1,104 a) enseigne : "Viens et vois combien Hachem est bon avec Ses créatures et à plus forte raison avec ceux qui vont dans Ses voies : même au moment où Il juge le monde, Il fait en sorte que celui qui L'aime soit acquitté en lui envoyant comme présent un pauvre qui lui fait mériter d’accomplir la mitsva de la charité et qui l'acquitte lors du jugement."

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-> "Donner la dîme tu donneras la dîme" (Réé 14,22)

Nos Sages expliquent la redondance de ce verset en disant : "Donne la dîme et tu t’enrichira (tit’acher)", le terme "téasser" (tu donneras la dîme) pouvant aussi se lire en hébreu : t(it)acher (tu t’enrichiras).
=> Mais une question peut légitimement se poser. La réalité montre que beaucoup de personnes qui donnent la tsédaka ne s’enrichissent pas. Et inversement, des gens qui ne donnent aucun sou, bénéficient d’une grande richesse!

-> Le ‘Hatam Sofer explique cela en se basant sur le verset : "C’est la bénédiction d’Hachem qui enrichit et elle n’ajoute pas de tristesse avec elle". En effet, il est dans la nature des biens matériels de ne jamais rassasier ceux qui les possèdent. Selon le dicton : « Celui qui a 100 veut 200, et celui qui a 200 veut 400".
C’est que la matérialité en elle-même ne remplit pas l’homme intérieurement. C’est pourquoi, ceux qui en bénéficient se rendent compte après coup qu’ils n’ont pas été rassasiés. Aussi, ils se remettent à la recherche d’autres profits matériels, espérant enfin trouver leur bonheur. Mais ils ne pourront pas l’atteindre, car par nature les propriétés matérielles ne remplissent pas le vide, ils ne font que l’amplifier. Ils ressentent donc constamment vide intérieur, frustrations, déceptions… La richesse est donc souvent accompagnée de tristesse. Il est bien clair que ce n’est pas cette pseudo-richesse que la Torah promet en récompense. Seule la Bénédiction Divine enrichit véritablement. Car Hachem accorde à l’homme qui mérite Sa Bénédiction, la capacité extraordinaire de pouvoir se satisfaire et se contenter de ce qu’il a.
Ainsi, seule une telle richesse mérite d’être considérée comme telle, car elle n’est pas accompagnée de tristesse. Comme le dit la Michna : "Qui est l’homme riche? C’est celui qui se réjouit de ce qu’il a".
Et c’est cette richesse que la Torah promet à ceux qui donnent la tsédaka. Ils mériteront d’être heureux et pleinement satisfaits de leurs biens. Ils seront ainsi réellement riches, sans frustrations, ni insatisfactions et se sentiront pleins et épanouis.

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-> Le midrach (Béréchit rabba 59,1) raconte que Rabbi Méir se rendit une fois dans la ville de Mamela et y constata que l’on y décédait jeune, avant même d’avoir des cheveux blancs.
Il demanda à ses habitants : "Peut-être êtes-vous de la descendance de Eli haCohen à propos duquel il est écrit : "Ton âme se désolera en voyant tout espoir de ta race s’éteindre à l’âge d’homme?" (Chmouël I 2,33)
-Rabbi, priez pour nous !, le supplièrent-ils.
- Allez prodiguer la charité, leur répondit-il, et vous mériterez la vieillesse!"

Et il leur rapporta le verset suivant à l’appui : "La couronne d’une splendide vieillesse, tu la rencontreras sur le chemin de la charité" (Michlé 16,31) : un homme mérite d’autant plus la longévité qu’il prodigue de ses propres biens à autrui.

-> Le rav Elimélé'h Biderman ajoute :
On peut apprendre de là que plus un homme s'efforcera dans ce domaine, plus il méritera la longévité.

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-> Nos Sages (Vayikra rabba 34,8) commentent à ce sujet ce que Ruth dit à Naomie à propos de Boaz (qui lui prodigua l’aumône en lui donnant à manger) : "le nom de l’homme à qui j’ai fait du bien aujourd’hui est Boaz".
Il n’est pas écrit "qui m’a fait du bien", mais "à qui j’ai fait du bien" : car le pauvre prodigue davantage au riche que celui-ci prodigue au pauvre.

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-> Le Rambam (Lois des dons aux pauvres - 10] écrit sur l’importance de la tsédaka :
"Il est un devoir d’être attentif au précepte de la tsédaka plus qu’à tous les Commandements positifs, car la tsédaka est le signe du tsadik, descendant d’Abraham ...
Le Trône d’Israël et la foi authentique ne subsistent qu’en vertu de la tsédaka… Et les juifs ne seront délivrés que par la tsédaka".

[dans la suite, le Rambam (Halakhot 7-14) va rapporter les différentes manières d'accomplir la mitsva de tsédaka du niveau le plus élevé. Il est intéressant de noter que le 8e et niveau le plus inférieur est lorsqu'on donne la tsédaka en étant triste de donner son argent aux autres. D'ailleurs, le 7e niveau est lorsque l'on donne moins que ce que l'on doit donner, mais qu'on le donne avec un visage enthousiaste. ]

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-> "Tout celui qui détourne ses yeux de la tsédaka, est considéré comme un idolâtre!"
[guémara Kétouvot 68a]

-> La guémara (Bétsa 32b) enseigne : "Les riches de Bavel iront tous au guéhinam (en enfer), car ils ne voulaient pas donner la tsédaka et se comporter avec bonté envers les autres".

-> C'est par le mérite de la tsédaka, nous accueilleront machia’h, comme l'affirme le Rambam (Lois de
Pauvres 10,1) : "Israël ne sera délivré que par tsédaka".

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-> "A Moi appartient l'argent, à moi l'or, dit Hachem" ('Hagaï 2,8), car " tout vient de Toi" (Divré haYamim I 29,14).
On peut comparer cela à un convoyeur de fonds. Nul ne pense que le conducteur est riche et que l’argent transporté lui appartient. Il est uniquement responsable de son acheminement. Nous sommes tous comparables à un convoyeur de fonds au regard de l’argent dont on dispose.
"Hachem enrichit et appauvrit" (Hachem morich oumaachir - Chmouël I 2,7).

-> La charité est vecteur d’enrichissement selon nos Sages (guémaraTaanit 9a) : Donnez le maasser afin de vous enrichir (acher bichvil chétit'acher).
Il y a une allusion à cela : en prenant les lettres précédant celles du mot “כסף = argent” on trouve “עני = un pauvre”. Le י avant le כ, le נ avant le ס et le ע avant le פ. Cela suggère que l’argent viendra justement après avoir donné au pauvre, donc que la charité enrichit.

A quoi est-ce comparable?
Au gardien d’une cassette remplie d’argent. S’il s’acquitte bien de sa tâche de surveillance, on pourra alors lui confier la garde d’un trésor bien plus conséquent. De même, si l’on donne la dîme, Hachem nous donnera alors plus d’argent (acher bichvil chétit'acher).
[Hachem a d’infinies possibilités de faire parvenir de l’argent à un pauvre . Il fait d’une personne le dépositaire d’un argent qu’elle devra donner au pauvre.]

-> De même, le 'Hida (Pné David), au nom du Alchikh haKadoch, rapporte que celui à qui Hachem a accordé une grande richesse doit savoir qu'il n'en est que le "tuteur".

-> Le midrach (Vayikra rabba 34,8) révèle que le pauvre fait plus pour celui qui lui donne que ce dernier ne fait pour lui.
Nous pouvons le comprendre d’après l’affirmation de nos Sages (Beitsa 16a) selon laquelle la subsistance d’une personne est fixée à Roch Hachana. Dès lors, mieux vaut par exemple gagner des mérites et donner 50 euros à un pauvre, que de les perdre d’une façon ou d’une autre car la dépense de ces 50 euros avait été décidée à Roch hachana.
La charité permet d’engranger tous les bénéfices d’une mitsva éternelle ("la tsédaka sauve -notamment- de la mort" [Michlé 10,2;11,4], ...).
En résumé, le décret de perte d’argent peut être rempli via la mitsva de tsédaka. C’est là très certainement préférable à une perte sèche, sans aucun bénéfice.
[rabbi Yéhochoua Alt]

-> Aucun mal ne résulte de la charité qui ne génère jamais l’appauvrissement ni aucune conséquence nuisible (Yoré Déa 247:2).

-> De même qu’on implore Hachem d’écouter nos suppliques, nous devons nous tourner vers les exhortations des indigents (Yoré Déa 247:3).

"Si tu prêtes (talvé) de l'argent à l'un de mes peuples, au pauvre qui est avec toi" (Michpatim 22,25)

-> Selon (Tana déBé rabba 18) : "Une personne n'est accompagnée [mélavin] vers son lieu de repos éternel ni par de l'argent, ni par de l'or, mais seulement par des paroles de Torah et de bonnes actions".

-> Par conséquent, si vous voulez que votre argent vous accompagne dans le monde de la Vérité, sachez que "le pauvre", seulement ce que vous donnez aux pauvres, seront "avec vous" (éternellement), après une longue vie dans ce monde (éphémère).
[rabbi Ména'hem Mendel de Kotzk]

Lorsque quelqu’un veut faire davantage de tsédaka, Hachem lui donne de l’argent pour le faire

La guémara (Baba Batra 9b) dit : " 'Celui qui poursuit la tsédaka et le 'hessed trouvera la vie, la tsédaka et l'honneur (Michlé 21,21)'. Qu'est-ce que cela signifie lorsque l'on dit que celui qui poursuit la tsédaka trouvera la tsédaka?
Cela nous enseigne que si une personne cherche à donner de la tsédaka, Hachem lui fournira de l'argent afin qu'elle puisse donner de la tsédaka".

[ainsi plus on désirera donner à la tsédaka, plus Hachem nous en donnera les moyens de le faire (il faudra être vigilant car selon le 'Hafets 'Haïm avec l'argent vient aussi un yétser ara plus fort faisant qu'il nous sera plus difficile alors de donner notre argent à de bonnes causes (libre arbitre oblige). ]

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-> Le 'Hida cite cette guémara, et l'applique au verset : "Prenez pour Moi un don (térouma), de tout homme qui a un cœur généreux (yidvénou libo)" (Térouma 25,2).
Il explique que cela peut être compris comme signifiant que si une personne a un cœur généreux et veut faire la tsédaka, sa récompense sera qu'on lui donne de l'argent pour qu'elle puisse faire la tsédaka.

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-> Le Maharcha explique que la guémara parle d'une personne qui n'a pas d'argent à donner, mais qui court après les autres et les convainc de faire la tsédaka. La récompense pour une telle personne est qu'Hachem lui donne de l'argent afin qu'elle puisse elle-même faire la tsédaka.

Si un juif ressent que son amour envers son prochain juif augmente chaque jour, alors son amour et sa crainte à l'égard d'Hachem s'intensifieront également.
[rabbi Bounim de Pschisha - le Yid Hakadoch - rapporté dans le Tiféret Yéhoudi 87 ]

Faire des bontés à son prochain = faire la guerre contre Amalek

+ Faire des bontés à son prochain = faire la guerre contre Amalek :

-> Rabbi Moché Cordovéro (Tomer Dévora - chap.1) enseigne :
"L’homme doit s’efforcer de ressembler à son Créateur dans toutes ses actions et dans toutes ses midot ; car voici que son corps et son âme ont été forgés par Hachem de telle manière qu’il soit à l’exacte image d’Hachem.
Ainsi, lorsque l’homme n’accomplit pas des actes de bonté à l’image d’Hachem, il trahit son apparence et son essence à tel point qu’on pourra dire sur lui (les anges en particulier) : cet être humain est très beau, exactement à l’image d’Hachem, mais toutes ses actions sont l’exact contraire de son apparence ...
C’est pourquoi l’homme doit s’efforcer de ressembler à Hachem dans toutes Ses midot de bonté, de compassion, de patience et en particulier dans les 13 midot de bonté d’Hachem qui sont appelées : Kéter (la couronne d’Hachem)."

-> Il en ressort qu’à chaque fois que nous renforçons la bonté entre les Bné Israël et rehaussons l’importance de chaque juif nous participons à un combat direct contre Amalek.
En effet, lui veut effacer la présence d’Hachem de sur la terre et mépriser toutes les valeurs Divines qui existent en bas, et nous par notre bonté ('hessed), nous nous attachons à renforcer l’image d’Hachem présente en chaque juif et développons les midot de bonté Divine sur terre.

Lorsque nous faisons de la bonté, nous devons nous efforcer de ne pas nous limiter à l’aide matérielle que nous apportons à l’autre mais de rehausser son honneur et par là même : l’image Divine de notre prochain.
A l’inverse Amalek s’efforce de mépriser l’importance Divine du peuple d'Israël et par la moquerie et l’impureté il refroidit chaque juif dans sa spiritualité.
D’autre part, grâce à la mida de bonté, nous renforçons également la présence des d’Hachem en nous-mêmes puisque nous nous efforçons de nous attacher à Ses midot Divine, jusqu’à lui ressembler le plus possible, ce qui sera également un grand kiddouch Hachem.
[d'après le rav Chmouël Hagege (sur Pourim)]

-> Le Rambam, à ce sujet, écrit qu’il n’y a pas de plus grande mitsva que celle de réjouir les veuves, les orphelins, et les malheureux car celui qui agit ainsi ressemble à la Présence Divine.
Il a donc effacé Amalek sur terre en faisant apparaître l’image et les midot d’Hachem en lui-même et en rehaussant la valeur Divine de son prochain.

On ne peut pas devenir riche avec de l’argent sale

+ On ne peut pas devenir riche avec de l’argent sale :

-> Le 'Hida pose une question que beaucoup de gens se posent.
Nos Sages parlent en bien de quelqu’un qui donne la tsédaka et disent qu’il reçoit une grande récompense. Cependant, le fait demeure que nous voyons beaucoup de gens qui donnent beaucoup de leur argent à la tsédaka mais ne méritent pas ces bénédictions. Parfois, ils vivent une tragédie ou perdent tout leur argent. Qu’est-il arrivé à leur récompense?

Le 'Hida dit qu’une réponse à cette question est que ces hommes étaient destinés à mourir, et que leur vie a été sauvée grâce au mérite de leur tsédaka.
Comme un pauvre est considéré comme mort, grâce au mérite de leur tsedakah, Hachem leur a permis d’accomplir leur sentence de mort dans la pauvreté.

Une autre réponse est que l’on ne peut voir la bénédiction dans son argent que si toute sa fortune est obtenue honnêtement et de manière juste. Si une partie de sa richesse a été obtenue par ruse ou vol, Hachem ne veut pas de sa tsédaka et elle ne sera pas une source de bénédiction. Au contraire, elle mènera à la pauvreté.

Observe la récompense de ceux qui font de la tsédaka et du 'hessed.
Ils ne sont pas à l'ombre ... des anges ... ils sont à l'ombre d'Hachem.
Comme il est écrit : "Combien précieuse est ta bonté, Hachem, l’Homme s’abrite à l’ombre de Tes ailes" (Téhilim 36,8)

[midrach Ruth rabba 5,4]

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-> Le 'Hafets 'Haïm (Ahavat 'Hessed 2,4) explique que sous les ailes d'Hachem implique que c'est Hachem lui-même qui nous juge.
Or même les anges les plus miséricordieux ont un élément de rigueur, qui va contribuer à nous juger sévèrement.
Seul Hachem peut nous témoigner 100% de miséricorde, de compassion.
Ainsi être jugé sous Ses ailes c'est s'assurer un jugement le plus favorable possible.

"Donner, tu lui donneras, et ton cœur ne sera pas mauvais quand tu lui donneras, car pour prix de cette conduite, Hachem ton D. te bénira dans toute ton activité et dans toute entreprise de ta main" (Réé 15,10)

-> Le Maguid de Doubno explique ce verset par la parabole suivante :
en marchant sur une route, un homme perdit les 100 pièces d'or qui étaient dans sa poche. Le lendemain, il trouva sur son chemin 200 pièces.
La joie de cet homme, qui reçut une compensation pour sa perte, ne fut cependant pas complète, car s'il n'avait pas perdu ses 100 pièces, il en posséderait à présent 300!

Un autre homme transportait des sacs de grains : l'un d'eux se déchira et les grains se répandirent sur le sol.
Après un certain temps, il repassa à cet endroit et constata qu'ils avaient germé. Il put ainsi remplir de nombreux sacs de grains.
La joie de cet homme fut complète, et il ne se lamenta pas sur la perte de son sac, car au contraire, tout ce qu'il avait acquis provenait de sa perte : de ce sac qui s'était déchiré et des grains qui s'étaient répandus.

Ainsi, le verset dit : "Et ton cœur ne sera pas mauvais quand tu lui donneras" = Ne crois pas que si tu ne lui avais pas donné, tu aurais économisé ces biens, car toute bénédiction que Hachem te prodiguera par la suite sera une conséquence directe de ce que tu auras donné.

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-> C’est le sens du verset : "Tu ne lui donneras pas à contrecoeur" = ne pense pas que ton argent diminuera à cause de la Tsédaka, mais au contraire, c’est "grâce à cette chose-là, (qu’) Hachem ton D. te bénira dans toutes tes actions et dans toute l’oeuvre de tes mains" = c’est la Tsédaka qui est à l’origine de toute la bénédiction et de toute l’abondance.

-> Ajoutons un commentaire, sous forme de parabole, du Maguid de Douvno à propos de la Mitsva du Maasser :
Il est écrit : "Mettez-Moi, de grâce, à l’épreuve dans cette chose-là si Je ne vous ouvre pas les trombes du ciel" (Malachie 3,10).

Un commerçant était arrivé d’un pays d’outre-mer et il avait en sa possession un bateau rempli d’étoffes de qualité du meilleur tissage. La nouvelle se répandit bientôt dans toute la ville que l’on pouvait, pour l’heure, acheter des tissus de grande valeur pour un prix modique. De fait, en très peu de temps, tous les commerçants de la ville accoururent. Le négociant annonça que chaque rouleau d’étoffe mesurait trente mètres, mais chacun des clients voulut que le vendeur déroule devant lui la bobine qu’il achetait. Que fit notre homme, pressé de reprendre la route?
Il leur dit : "Je n’ai pas tout ce temps, mais je demanderai une chose : choisissez le rouleau qui vous paraît le plus mince, et je le mesurerai devant vous. Vous verrez alors qu’il mesure bien trente mètres et vous pourrez alors en déduire, a fortiori, que les autres rouleaux plus épais contiennent trente mètre sans aucun doute."

Hachem a pitié de nous et nous a prodigué Sa Torah avec ses 613 mitsvot. Le but de toutes les mitsvot est de nous être bénéfiques et de déverser sur nous une abondance de bienfaits. Chaque mitsva et tous les sujets qu’elle contient sont une source de bénédiction.
Néanmoins, l’homme, formé de matière, a besoin de preuve : d’où saurais-je, demande-t-il, que les mitsvot sont une source de bénédiction et que je ne perdrai rien à les accomplir?
[c’est la question de celui qui, par exemple, est pressé d’aller à son travail et à qui il semble qu’il pourra faire plus de bénéfices en abrégeant sa prière et en sortant plus tôt du minyan. Il en est de même pour les autres mitsvot. ]

De ce fait, le Créateur nous a témoigné de Sa bonté, et comme il est difficile de tester toutes les 613 mitsvot, Il nous a dit : "Prenez une mitsva qui semble être plus proche de la perte que du gain, puisque celui qui prélève son maasser diminue l’argent qu’il a gagné, "Et mettez- Moi à l’épreuve dans cette chose-là", prélevez la dîme afin de vous enrichir. Et vous en déduirez ainsi pour toutes les mitsvot qu’un grand bénéfice est dissimulé en elles, et que aucun homme qui M’écoute n’y perd!"

"Heureux ceux qui font la charité en tout temps" (achré ... assé tsédaka bé'hol ét - Téhilim 106,3).
Comment peut-on faire la charité à tout moment?
Il s'agit d'une référence à celui qui pourvoit aux besoins de ses enfants lorsqu'ils sont jeunes. [guémara Kétoubot 50a]

En effet, on peut accomplir une mitsva lorsqu'on gagne de l'argent, parce qu'on recueille des fonds qui serviront à nourrir ses jeunes enfants. Même dans ce cas, on doit veiller à mener ses affaires honnêtement, afin que la mitsva soit accomplie de manière appropriée.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 5,7 ]