"Ne hais point ton frère en ton cœur" (Kédochim 19,17), cela signifie, "ne rejette pas l'entière responsabilité sur ton prochain, partage-la avec lui et repens-toi de cette faute : ceci l'incitera à faire de même.
[Sfat Émet - Kédochim 5643 ]
Catégorie : 5- Juger favorablement
Tout comme les visages des gens ne se ressemblent pas, leurs points de vue diffèrent également.
[midrach Bamidbar raba 21,2 ]
"De la même façon qu'un homme se comporte (avec son prochain), le Ciel se comportera avec lui"
[guémara Sotah 8b]
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-> "Celui qui juge son prochain avec bienveillance sera jugé, lui-même (par le Ciel) avec bienveillance"
[guémara Shabbath 127b]
->"Celui qui juge son prochain avec indulgence amène le Shalom"
[Rachi - guémara 127b]
-> "Celui qui a pitié des créatures, le Ciel le prendra en pitié, mais celui qui n'a aucune pitié des créatures ne doit attendre du Ciel aucune pitié"
[guémara Shabbath 151b]
-> "Aussi longtemps qu'un homme est cruel dans sa nature, Hachem se comporte de même avec lui, car Il n'est miséricordieux qu'envers ceux qui sont miséricordieux (avec autrui)"
[Or ha'Haïm haKadoch - Dévarim 13,18]
-> "Celui qui bouche ses oreilles devant les supplications du pauvre implorera à son tour, mais ne sera pas exaucé (par le Ciel)"
[Michlé 21,13]
-> "Celui qui se montre indulgent (envers autrui) verra un jugement indulgent (à Roch Hachana) sur tous ses péchés"
[guémara Roch Hachana 17a]
Rachi commente "celui qui se montre indulgent" (Roch Hachana 17a) par :
"celui qui ne se montre pas intransigeant, qui renonce à se venger mesure pour mesure de ceux qui l'ont offensé (ou lui ont fait du mal) et qui laisse passer et oublie".
La guémara (Roch Hachana 17a) rapporte l'histoire de rav Houna ben rav Yéhochoua, qui était sur son lit de mort.
Rav Papa est venu lui rendre visite, et il a alors compris que son âme était déjà retournée à Hachem.
Rav Papa a demandé de préparer les funérailles de rav Houna.
Cependant, peu après, rav Houna a repris connaissance et s'est senti mieux.
Il a répondu à leur interrogation : "En réalité, j'étais mort. Cependant, Hachem a dit à la Cour céleste que puisque j'ai toujours cédé durant ma vie, Il me donne maintenant des années supplémentaires à ma vie."
=> Sur le moment, il est très dur de céder. Il est intéressant de se rappeler alors la récompense exceptionnelle qui en découle.
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"Juge ton semblable équitablement" (Kédochim 19,15)
+ "Juge tout homme favorablement" (Pirké Avot 1,6)
-> Le Baal Chem Tov disait à ce sujet :
Est-ce que toute personne se doit d'être un juge?
Qui est-ce qui l'a nommé et lui a donné sa sémi'ha (son autorisation de juger)?
La réponse est que : Oui, elle est un juge : en jugeant son prochain favorablement, elle est en train de se juger elle-même!
=> Lorsque j'émets un avis sur une autre personne, c'est sur moi-même que j'émets cet avis.
Ainsi, quel intérêt ai-je à me "flinguer"?
Le rav Yaakov Galinsky disait que si D. regarde avec rigueur nos bonnes actions : Est-ce que toutes les halakhot sont respectées en détail? Est-ce que la kavana est adéquate? Est-ce qu'il y avait suffisamment de joie et d'entrain? ...
Ainsi, si D. exige la perfection totale, combien aurions-nous encore de mérites pour nous défendre?
Nous serions même sûrement appelés racha ...
A l'inverse, si durant notre vie nous avons jugés autrui favorablement, alors D. en fera de même : atténuant l'impact des avérot, et au contraire, agrandissant le mérite de nos mitsvot.
=> Juger autrui favorablement, agir avec son prochain de façon miséricordieuse, ... n'est pas un luxe dont nous pouvons nous passer!!
Aime ton prochain comme toi-même = l'autre est toi-même, dans le sens où ta façon d'agir à son égard, va déterminer la façon dont D. va se comporter avec toi.
=> Combien devons-nous avoir à cœur et être vigilant au bien-être, à notre amour de l'autre.
Qui est puissant? Celui qui sait transformer son ennemi en ami.
[Avot déRabbi Nathan - chap.23 ]
Rechercher les transgressions et rechercher le bien sont deux qualités admirables, à condition que la première se concentre sur soi-même et que la seconde vise son prochain.
[rav Lévi Its'hak de Berditchev ]
Les étoiles nous apparaissent comme de minuscules points dans le Ciel, alors qu'en réalité, chacune est un monde en soi.
De même, un juif peut nous sembler misérable et insignifiant alors qu'il est en fait un monde gigantesque.
[Baal Chem Tov al HaTorah - Lé'h Lé'ha - n°27 ]
Il est impossible d'aider une personne à grandir, que ce soit émotionnellement ou physiquement, sans avoir au préalable une opinion positive sur elle.
[ Chem Michmouël - Béaalotekha 5677 ]
+ On rapporte, au nom du Saba de Kelm, que toutes les choses dans le monde ont été créées pour une utilité ou un but.
On lui demanda un jour à quoi sert l'esprit tordu?Voici sa réponse : on en a besoin pour juger son prochain favorablement ...
Si tu veux devenir un tsadik, tu dois proclamer toujours avec foi : "Ceci aussi est pour le bien!", juger ton prochain favorablement et ne pas dire du mal [d'autrui].
[séfer 'Harédim 67a]
Le mérite du public sauve l’individu
+ Le mérite du public sauve l'individu :
"Voici les lois que tu placeras devant eux" (élé hamichpatim acher tassim lifnéhem - Michpatim 21,1)
-> Le séfer Yisma'h Israël explique ce verset en citant l'explication de son père (le rav Yé'hiel d'Alexandre) sur la michna qui dit : "Ne sois pas seul à juger, car il n’est de seul juge que l’Unique" (Pirké Avot 4,8).
Il explique cela, au nom du Ohr Haméir, comme signifiant que si quelqu'un juge son ami de manière défavorable et, par conséquent, se venge contre lui et lui fait du tort, il devrait réaliser qu'il ne juge pas seulement son prochain, car il ne peut pas savoir quel type de progéniture son ami aura.
Peut-être aura-t-il de bons enfants et en lui faisant du tort, vous faites du tort à ses enfants également.
Par conséquent, le seul à pouvoir juger les gens est Hachem, car Il peut voir dans l'avenir et savoir à quoi ressembleront les générations futures.
Par conséquent, avant de décider que son prochain mérite d'être blessé, on doit prendre en compte le fait qu'on blessera également les membres de la famille de cet homme.
Ceci est en accord avec l'explication du rav Bounim de Peshischa du verset : "Les jugements d'Hachem sont la vérité et la justice" (Téhilim 19,10). Cela signifie qu'Hachem ne juge pas une personne avant d'avoir déterminé que la punition sera juste et équitable pour les membres de la famille de cette personne également.
Le rav Yé'hiel utilise ce concept pour expliquer le verset qui dit : "La nation a racheté Yonathan et il n'est pas mort" (I Shmouel 14,45). Cela signifie que la nation ne méritait pas la douleur de voir Yonathan mourir. Par conséquent, en leur honneur, il a été racheté et autorisé à vivre.
Cela explique également le verset : "Il a racheté mon âme par la paix de la bataille qui m'a frappé, à cause du grand nombre de personnes qui étaient avec moi" (Téhilim 55,19).
Le mérite du public, qui ne méritait pas d'être puni, permet à l'âme d'être rachetée.
De même, le verset qui commence la paracha de cette semaine avertit le juge qu'il doit garder à l'esprit que son jugement affectera le public.
Il dit que les jugements sont placés "devant eux" (lifnéhem), c'est-à-dire "devant le public", car ils doivent être pris en considération.
Nous pouvons apprendre de ses paroles qu'il est très bénéfique d'avoir beaucoup d'amis et de proches. Si quelqu'un a beaucoup de gens qui se soucient de lui, il peut être sauvé de la punition, car ils seront blessés s'il est puni et ils ne méritent pas d'être punis.
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-> Le Yisma'h Yisraël poursuit en disant qu'après avoir accepté la Torah dans la paracha Yitro, Hachem nous donne des conseils sur la façon de garder et d'observer correctement la Torah.
Le principal conseil pour aider quelqu'un à observer correctement la Torah et les mitsvot est d'aimer ses concitoyens juifs autant qu'on s'aime soi-même, comme le dit si bien rav Akiva (Yérouchalmi Nédarim 9,4) : "vé'ahavta léréa'ha kamo'ha" (tu aimeras ton prochain comme toi-même - Kédochim 19,18) est la règle principale de la Torah", et comme le dit Hillel (Shabbath 31b) : "Ce que tu n'aimes pas, ne le fais pas à ton prochain ... Le reste n'est que commentaire, va l'apprendre".
Cela signifie que toutes les mitsvot dépendent de ce concept fondamental. C'est le fondement du judaïsme.
Avant d'accomplir une mitsva, nous récitons les mots suivants : "léchem yi'houd koudcha béri'h hou béchem kol Israël".
Nous nous associons à tout le peuple juif, et de cette manière, nous sommes en mesure d'accomplir les mitsvot correctement.
Nos séfarim hakédochim disent qu'en acceptant d'aimer tous nos concitoyens juifs avant de prier, nous sommes sauvés des pensées impures qui ruinent les prières.