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Le pouvoir intrinsèque de nos mots

+ Le pouvoir intrinsèque de nos mots :

-> Il est important de réaliser pleinement le pouvoir des mots eux-mêmes.
La guémara (Kétoubot 62b) rapporte l'histoire de Yéhouda, fils de Rav 'Hiya, gendre de Rav Yanai, qui passait toute la semaine à étudier la Torah et revenait le vendredi pour être à la maison pour le Shabbath avec sa femme. Chaque semaine, il était précédé par une colonne de feu qui arrivait en son honneur.
Une semaine, il était tellement absorbé par son étude qu'il ne rentra pas à la maison.
Lorsque Rav Yanaï vit qu'il n'y avait pas de colonne de feu, il supposa que son gendre était mort. Il demanda donc à sa famille de renverser son lit, ce qui, à l'époque, était la coutume lorsque quelqu'un décédait.
La guémara nous dit que ce fut "comme une erreur venant du souverain" (Kohélet 10,5), et Yéhouda mourut dans le beit hamidrach.

=> Comment cette tragédie a-t-elle pu se produire? Nous savons que les tsadikim peuvent apporter des bénédictions ou des malédictions extraordinaires, mais ici, Rav Yanaï n'aurait certainement pas voulu qu'une telle chose se produise!

Le rav El'hanan Wasserman (Kovetz Chiourim - sur Kétoubot - chap-208) écrit que nous apprenons ici : "Les mots prononcés par la bouche d'une personne sainte affectent le monde, même s'ils sont prononcés sans aucune intention." Les mots eux-mêmes ont un pouvoir!
Le rav Wasserman poursuit en écrivant que celui qui prononce de mauvaises paroles, telles que des mensonges, des malédictions ou du lachon ara, contamine sa bouche et les mots qu'il prononce perdent leur pouvoir naturel.

-> La guémara (Shabbos 119b) discute de l'importance de l'étude de la Torah par les jeunes enfants, qui étant sous la bar mitsva, n'ont pas de faute, et nous dit que toute ville qui n'a pas d'enfants en train d'étudier sera détruite. Ces enfants ne doivent pas être interrompus dans leur étude, même pour aider à la reconstruction du Temple.
Reich Lakich, l'un des Amoraim, déclare : "le monde ne tient que par le souffle (l'étude de la Torah et la prière) des enfants".
Son collègue Abbayé lui demande : "Qu'en est-il de la vôtre et de la mienne? Notre Torah est certainement assez spéciale pour justifier la continuation du monde."
Reich Lakich répondit que les enfants n'ont pas de faute et que leur Torah et leur prière sont donc plus importantes que les siennes et celles d'Abbayé.

Examinons l'ampleur de cette affirmation. Les Amoraïm comptaient parmi les plus grands hommes qui aient jamais vécu ; leur vie entière était empreinte de sainteté et de pureté, consacrée uniquement à l'accomplissement de la volonté d'Hachem. Lorsqu'ils priaient et apprenaient, ils le faisaient avec un niveau de pureté et de dévouement que nous ne pourrons jamais comprendre. Ils maîtrisaient tous les domaines de la Torah et la guémara rapporte de nombreux cas où ils ont accompli des miracles dévoilés, ramenant même des morts à la vie.
Cependant, la Torah et la prière des petits enfants, qui ne comprennent même pas les mots qu'ils prononcent, sont plus grandes que toutes les leurs, parce que les enfants qui n'ont pas de faute ont une bouche sainte.

Nous voyons donc que les mots eux-mêmes, s'ils sont prononcés correctement et avec une bouche pure, sont plus puissants que la prière des plus grands adultes du peuple juif, prononcée avec la kavana la plus profonde.

=> Le rav Wasserman poursuit en comparant les paroles d'un homme à une hache. Avec son tranchant, une hache coupe même sans effort, mais si elle devient rouillée, elle ne coupera pas tant que la rouille n'aura pas été enlevée.
Nos paroles ont une capacité naturelle à produire des effets dans les Cieux, à moins qu'elles ne deviennent "rouillées" à cause de notre mauvaise langue.

[nous retrouvons cette idée dans la Torah. Yaakov dit à ses 12 enfants, les 12 tribus, qu'il a conquis la ville de Chekhem "avec mon épée et mon arc" (Vayé'hi 48,22), ce que le Targum Onkelos rend par "avec mes prières et mes supplications". L'épée d'un juif est sa prière. ]
[rav Avraham Tabor]

Garder ses paroles vaut mieux que le jeûne et les afflictions

+ Garder ses paroles vaut mieux que le jeûne et les afflictions :

-> Le Gaon de Vilna (dans sa Iguéret haGra) écrit :
Jusqu'à son dernier jour, l'homme doit "s'affliger". Cela ne signifie pas qu'il doit jeûner ou faire souffrir son corps, mais plutôt qu'il doit s'affliger lui-même en maîtrisant sa bouche et ses désirs. C'est ainsi que l'on gagne le monde à Venir.
Surveiller sa bouche est plus efficace que tous les jeûnes et toutes les afflictions physiques.

Chaque seconde où une personne ferme la bouche, elle est récompensée par une grande lumière cachée qu'aucun ange ou création ne peut imaginer. Le verset dit : "Qui est l'homme qui désire la vie ... protège ta langue du mal et tes lèvres des mauvaises paroles" (Téhilim 34,17-18).
De cette façon, on expie toutes les fautes et on est sauvé du Ché'ol Tachtit, comme il est dit : "Celui qui surveille sa bouche (pour ne pas manger excessivement) et sa langue (pour ne pas dire de mauvaises paroles) protège son âme de la souffrance" (Michlé 21,23)."

Celui qui s'abstient régulièrement de dire du lachon ara finira par ne transgresser aucun interdit dans les relations entre un homme et son prochain.
['Hafets 'Haïm - séfer Chemirat Halachon - Chaar Hazé'hira, chap.1 ]

Qui est ‘hassid? Celui qui ne parle jamais de lachon ara

+ Qui est 'hassid? Celui qui ne parle jamais de lachon ara :

-> La guémara (Baba Kama 30a) affirme que celui qui veut être un 'hassid doit accomplir des "milin dénézikin" (problématiques liées aux dommages).
Le rav Ouri de Sterlisk (Imré Kodech - Likoutim 11) explique que quiconque désire être un 'hassid doit "s'acquitter des questions de dommages" en veillant à ne jamais porter préjudice à qui que ce soit par ses paroles. Si quelqu'un est capable de s'abstenir de prononcer de telles paroles, il sera un véritable 'hasid.

Quand quelqu'un dit du lachon ara, il devient méprisable, même aux yeux de ceux qui l'écoutent.
['Hafets 'Haïm - Chemirat haLachon - Chaar HaZé'hira, chap. 11 ]

La parole est l'une des forces les plus sublimes de l'homme. C'est ce qui le différencie de toutes les autres créatures.
[drachot Al haTorah - rav Yéhochoua Ibn Choueb - parachat Chela'h Lé'ha ]

Plus on persévère à tenir sa langue, plus cela devient facile.
[ 'Hafets 'Haïm - Chemirat Halachon - préface ]

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[il faut pas se dire que c'est trop dur de tenir sa langue. Mais plutôt, agir, faire de notre mieux, alors cela nous deviendra plus facile, avec l'aide d'Hachem. ]

La bouche est la plume du cœur.
[Rabbénou Be'hayé - 'Hovot Halevavot - Chaar Habe'hina 5 ]

L'encens vient expier la médisance. Les Sages affirment qu'aucun être humain ne peut éviter la "poussière de médisance" (avak lachon ara).
Mais à Yom Kipour, les juifs s'élèvent au niveau des anges et il convient d'expier alors cette faute "de la poussière de médisance" par une poudre d'encens plus fine que le reste de l'année.
[Maharal - Sermon de Shabbath téchouva - A'haré Mot 16,12]

Je ne connais aucune famille qui étudie deux Halakhot [de Chemirat Halachon] par jour et qui n'ait pas vu de Yéchoua (délivrance)"
[rav Yéhouda Zéev Segal - roch Yéchiva de Manchester]