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L’impact du lachon ara sur la pluie

"La pluie ne s'arrête qu'en raison de ceux qui profèrent du lachon ara" (rabbi Chimin ben Pazi - én aguéchamim néétsarin éla bichvil méssapéré lachon ara - guémara Taanit 7b)

-> Le 'Hatam Sofer (Drachot 'Hatam Sofer, 2e partie) explique que naturellement, l'haleine émise par la bouche de l'homme s'élève et entre dans les nuages remplis de pluie.
De ce fait, lorsqu'on commet une faute en proférant des propos interdits de médisance et de colportage, cette haleine impure souille l'eau de pluie présente dans les nuages, et les fruits et les cultures qui poussent, arrosés par les pluies, absorbent également cette impureté.
Ainsi, celui qui en consomme introduit également cette impureté en lui, qui ne fait que s'accroître.

Lorsque D. remarque que les hommes se dégradent et commettent de plus en plus de fautes, dans Sa grande compassion et bonté, Il arrête les pluies pour mettre un terme à cette diffusion croissante de l'impureté.

[rapporté par l'Admour de Kalov]
[la source exacte est : drachot ‘Hatam Sofer, ‘helek ב,p. 376, s.v. אחז"ל ]

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-> Le Trisker Magid (Maguen Avraham - Le'h Le'ha, s.v. ויאמר ) relie la maladie dans le monde à l’air et au climat. L’Air relève du "roua'h" (רוח) source du dibour (רוח), la parole comme il ressort du Targoum Onkélos qui utilise l’expression "roua'h mémaléla" (רוח ממללא), un souffle parlant (Béréchit 2,7).
En portant atteinte à sa force locutoire (par le mensonge, la moquerie, la médisance, ...), cela affecte l’air (qui, à travers la respiration, permet de parler) et génère la maladie dans le monde.
En sanctifiant sa bouche avec des mots de Torah et de prière (téfila), cela arrange le climat et purifie le monde de ses maux.

Le rav Yéhochoua Alt fait remarquer que les lettres réagencées du mot רפואה (réfoua) donnent אור פה (or pé), la lumière de/dans la bouche.

Lachon ara

+ Lachon ara :

-> En réfléchissant, on s’aperçoit que la pratique des mitsvot de juger autrui favorablement et de garder sa langue dépend de la pratique de la mitsva positive : "Aime ton prochain comme toi-même" (Kédochim 19,18).
En effet, si l’on aime véritablement le prochain, on ne dira certainement pas du lachon ara sur lui, et on cherchera de toutes ses forces à le justifier.
On se représentera que si l’on avait fait soi-même quelque chose de mal, que des gens aillent le raconter, et qu’on se connaisse une excuse, ce n’était pas exprès ou toute autre raison, combien on désirerait qu’il se trouve quelqu’un qui nous justifie, pour ne pas être tellement humilié!
C’est tout à fait de cette façon qu’il faut se comporter avec autrui.
['Hafets 'Haïm - Chmirat haLachon - Chaar haTévouna chap.5]

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-> Dans le Pirké de Rabbi Eliezer, nous trouvons ces mots du testament qu’il adressa à son fils Horkenos : "Mon fils! Ne prends pas place parmi les gens qui médisent de leur prochain, car lorsque leurs paroles arrivent en haut, elles sont écrites dans le Livre et tous ceux qui se trouvent présents y sont inscrits sous le nom de membres d’un clan de méchants (racha) et de médisants."

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-> "Tu n’iras pas colporter le mal dans ton peuple" (Kédochim 19,16)

Le Zohar (Nasso 121b) enseigne :
Rabbi Abba a dit : lorsque les gens dorment, goûtent à la mort [le sommeil étant 1/60e de la mort] et que l’âme s’élève au ciel, elle se tient là où elle se tient, on l’examine sur ses actions de la journée et on les écrit dans un registre.
Pourquoi les écrit-on dans un registre ?
Parce que l’âme monte et témoigne des actions de l’homme et de chaque parole qui sort de sa bouche.
Lorsque la parole qui est sortie de sa bouche est correcte, comme des paroles de sainteté, d’étude de la Torah ou de prière, elle monte et se tient là où elle se tient jusqu’à ce qu’arrive la nuit, alors l’âme monte, saisit cette parole et l’introduit devant le Roi [Hachem].
Mais quand elle n’est pas correcte et fait partie des paroles interdites, comme le lachon ara, elle monte là où elle monte, et alors elle est inscrite comme une accusation pour l’homme.

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-> Le ‘Hafets ‘Haïm a dit : "On s’adresse à moi avec des questions dans tous les domaines de la Torah, même des choses qu’il est très simple de permettre, ou des sujets dans lesquels il y a diverses raisons de se montrer sévère, et c’est seulement dans le domaine du lachon ara qu’on ne vient pas encore me poser de questions.
Je ne comprends pas pourquoi on ne vient pas me demander s’il est permis ou interdit de dire telle chose, et j’écrirais une longue réponse avec des sources tirées des versets jusqu’à ce qu’il soit clair si la chose est permise ou non".

[notre yétser ara fait tout pour que l'on minimise cette faute si grave (ça va, c'est que des paroles!)]

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-> "Ainsi vous bénirez les enfants d'Israël" (Nasso 7,23)

Rachi explique que la bénédiction (des Cohanim) doit se faire "en langue sainte", c'est à dire en Hébreu.

Mais d'après le Tiferet Chelomo cela suggère aussi que pour qu'une bénédiction ait de l'effet, il faut sanctifier sa langue. Une bénédiction qui sort d'une bouche qui prononce des paroles interdites (médisance, mensonge, moqueries, ...), n'aura pas tant d'effet. Mais celui qui sanctifie sa langue pour ne prononcer que des paroles permises ou même sacrées (étude de Torah, prière, bienveillance...), alors Hachem valorisera sa parole, et ses bénédictions auront une grande force.
Pour avoir le plus d'effet, la bénédiction doit donc provenir d'une "langue sainte".

[ainsi plus nous utilisons notre bouche pour dire du lachon ara, plus nous réduisons notre force de prière!]

Lachon ara : s’élever en rabaissant autrui

+ Le Lachon ara : s'élever en rabaissant autrui (par le Sifté 'Haïm) [Métsora]

-> Le Maguid qui s’est révélé à notre maître rabbi Yossef Caro lui a dit : "Celui qui dit du lachon ara sur autrui, on lui enlève ses mérites et on les donne à la personne dont il a parlé, et c’est absolument vrai. Si les hommes savaient cela, ils se réjouiraient en entendant qu’on dit du lachon ara sur eux, comme si on leur faisait un cadeau d’argent et d’or."

Il faut comprendre la signification de ce châtiment. Quelle justice y a-t-il dans le fait que les mérites de celui qui parle passent à celui dont il parle? Nous ne trouvons pas à propos des autres fautes qu’à cause de la faute, d’autres mérites soient perdus.
Quelle est donc la raison de ce châtiment spécial de la faute du lachon ara?

Le rav Dessler a expliqué que l’attirance que l’on éprouve à dire du lachon ara vient d’un défaut qui existe en l’homme, à savoir sa tendance à se mesurer non pas selon sa valeur intrinsèque réelle, mais en se comparant aux autres.
Quand on se trouve en compagnie, on évalue les mouvements, les paroles et l’habillement en se demandant comment l’autre va y réagir. Comment est-ce que je vais lui apparaître, qu’est-ce qui ne va pas lui plaire?
C’est un sentiment qui appauvrit les mouvements de l’homme, consciemment ou inconsciemment.
Cette dépendance provient d’une attitude erronée. En effet, on estime qu’une qualité n’est à considérer comme telle que lorsque l’autre la reconnaît, si bien que celui qu’on méprise devient méprisable.
A cause de ce sentiment erroné, l’homme risque de prendre plaisir aux compliments dont on l’abreuve, alors qu’il sait au fond de lui même qu’il ne possède pas les qualités dont il est question. Ce critère est faux!

A partir de là se développe le goût de dire du lachon ara.
En racontant ce que l’autre a fait de mal, celui qui parle met en valeur sa propre supériorité par rapport à lui, puisqu’aucun homme ne parle d’un défaut qui existe également chez lui.
Quand il raconte, c’est comme s’il disait : "Voici le défaut qui s’attache à Untel, alors que moi j’en suis exempt".
Celui qui dit du lachon ara veut s’élever, se mettre en valeur, non au moyen de ses propres qualités, mais en rabaissant l’autre.
Même si ce n’est pas dit explicitement, cela existe dans l’inconscient. On tire de l’honneur de la honte de l’autre!

Comme le but du locuteur était de se construire en détruisant l’autre, de s’élever sur les ruines de l’autre, il est puni par un châtiment mesure pour mesure : C’est l’autre qui sera construit à ses frais!
Ses mérites passeront à celui dont il a dit du lachon ara, et le passif de l’autre passera à celui qui a parlé. Ainsi, il sera racheté de ses fautes en étant puni mesure pour mesure.
Ce qu’il voulait faire à autrui, c’est à lui qu’on l’a fait.

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+ "On le mènera au Cohen, et le Cohen sortira" (Métsora 14,2-3)

=> Si le Cohen sort vers le lépreux à l’extérieur du camp, que signifie donc "on le mènera au Cohen"?

Le Ktav Sofer répond :
On sait que celui qui dit du mal de son prochain lui donne toute sa Torah et ses mitsvot.
C’est ce qui se trouve ici en allusion dans le verset : "Ceci sera la loi (Torah) du lépreux", c’est la fin de la Torah du lépreux, qui a dit du lachon ara, "on le mènera au Cohen" = on amènera cette Torah au mérite du Cohen, à savoir du tsadik dont il a dit du mal.
En effet, de façon générale, on dit du lachon ara sur les tsadikim. Ceux qui dirigent la génération sont appelés du nom de "Cohen".

Le lachon ara

+ Le lachon ara :

-> Le 'Hafets 'Haïm (Chmirat Halachon - chaar hazekhira, chap.2) rapporte :
- au nom du Zohar (Paracha Emor) : "chaque action qu’un homme fait en bas, il réveille une action identique dans le Ciel. Par exemple, lorsqu’un homme fait du 'hessed en bas, dans le ciel on fera également du 'hessed dans le monde."

- par ailleurs, le Zohar (Paracha Pekoudé) ajoute : "il y a un esprit d’impureté qui se réveille lorsqu’un homme dit du lachon ara.
Cet esprit monte dans le ciel et entraîne dans le monde des destructions. Malheur à celui qui réveille cet esprit et qui ne fait pas attention à sa bouche. Il ne sait pas que son réveil d’en bas a provoqué dans le Ciel un réveil d’accusation.
Lorsque les esprits s’accumulent ils réveillent alors un grand accusateur qui s’appelle : "nah’ach gadol" (le grand serpent) qui accuse le monde entier ; tout cela à cause du lachon ara qui a été dit en bas!"

Le H’afets H’aïm explique qu’Hachem aime trop les Bné Israël pour voir leurs fautes ; comme il est écrit : "Il ne scrute pas les fautes de Yaakov, Il ne voit pas combien L’énerve et le dérange Israël" (’lo ibit aven béYaakov lo raa amal béIsraël - Balak 23-21).
Tout cela est vrai tant que les juifs ne s’accusent pas les uns les autres, qu’ils vivent en paix et dans la fraternité et qu’il y a de l’amour entre eux.
Comme à l’époque d’A'hav où les juifs étaient idolâtres, certes, mais ne disaient pas de mal les uns des autres et vivaient en paix. Il n’y avait pas un mort dans cette génération lorsqu’ils partaient en guerre.
Inversement à la génération du roi David où les Bné Israël étaient plus érudits mais se dénonçaient et s’accusaient, il y avait de nombreuses pertes, à la guerre.
Lorsqu’un Juif, qui est tellement important aux yeux d’Hachem, se met à accuser un autre, alors là Hachem est d’accord d’écouter l’accusation et de se comporter avec rigueur sur celui qui est accusé. Cependant, la guémara dit que celui qui accuse est également passé au crible puisqu’il réveille lui-même l'Attribu de Rigueur.

=> En ce sens, le lachon ara n’est qu’un déclencheur et un accusateur d’autres fautes plus graves qui provoquent également de graves conséquences.
[ex: imaginons que dans notre passé nous avons été jugé avec une extrême miséricorde, compassion, d'Hachem, et en disant du lachon ara, alors on donne la possibilité au Ciel de nous rejuger mais cette fois avec l'Attribut de Rigueur extrême. Imaginons les dégâts! Il vaut mieux se faire violence et se taire, car le prix à payer pour quelques mots de lachon ara est phénoménal! ]

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-> "Le serpent mord sans faire de bruit et il n’y a pas d’intérêt pour celui qui dit du lachon ara" (Kohélét 10,11)

La guémara (Taanit 8a) demande que signifie ce verset?
Reich Lakich explique : "Dans les temps futurs viendront tous les animaux voir le serpent et lui diront : certes, le lion tue de sang-froid ses proies, mais c’est pour les manger vivantes qu’il le fait ; certes, le loup tue et met de côté ses proies, mais c’est pour les manger après-coup qu’il agit ainsi. Mais toi, pourquoi tu piques et pourquoi tu manges (il n’y a pas d’intérêt de piquer et il n’y a pas d’intérêt de manger puisque tout a le goût de la terre pour le serpent depuis la 1er malédiction).
Le serpent répondra alors : certes, mais expliquez-moi pourquoi celui qui fait du lachon ara, en fait?
[Aucune personne qui a dit du lachon ara en est ressortie gagnante! Souvent on en est tellement habitué qu'on en tire même pas de plaisir à en dire, c'est à nos yeux des mots comme d'autres ... ]

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-> Rabbi David Pinto (la voie à suivre n°831) rapporte :
"Les Sages (guémara Sanhédrin 106b) ont dit à propos de Doeg : il était un héros en Torah, savait en examiner tous les raisonnements a fortiori, et avait compté 300 halakhot dans le sujet de la tour qui vole dans les airs, mais parce qu’il aimait dire du lachon hara, il n’est pas sorti du monde avant d’avoir oublié toute son étude.
Au moment de sa mort, trois anges destructeurs sont venus à sa rencontre, l’un lui a fait oublier son étude, l’autre a brûlé son âme et le troisième a dispersé ses cendres dans les synagogues et les maisons d’étude."

Chémot & le lachon ara

+ Chémot & le lachon ara :

-> "Moché prit peur et se dit : "En vérité, la chose est connue!"
(Chémot 2,14)
Jusqu'à ce moment Moché ne comprenait pas pourquoi les juifs méritaient de telles souffrances.
En se rendant compte qu'il y avait des délateurs, du lachon ara, parmi le peuple juif, alors "la chose est connue".

En effet, Moché avait conscience de la gravité du lachon ara, au point que lorsque Hachem lui demanda par la suite de libérer le peuple, Moché a été très surpris : "En quoi Israël a-t-il mérité que Tu accomplisses pour lui un miracle et que je les fasse sortir de l’Egypte ?" (Rachi - Chémot 3,11)
En effet, Moché ne comprenait pas comment avec une telle faute, les juifs pouvaient mériter d'être sauvés.

-> Le Sfat Emet (5641) explique que cela nous montre la sévérité du lachon ara et de la haine gratuite.
Il écrit : "Cela nous enseigne que nous perdons tous nos mérites à cause de la faute du lachon ara".

-> Le Kli Yakar (Chémot 3,2) écrit que le buisson ardent représente la haine gratuite (sinat 'hinam).
Le buisson (sné - סנה) vient du mot : haine (sin'a - שנאה).
Le feu brûlant dans le buisson représente nos difficultés dans l'exil, dont la cause est la haine gratuite (sinat 'hinam) et le lachon ara.

Le Kli Yakar écrit : "C'est la raison principale pour laquelle les juifs sont en exil, à cause de la haine et de la jalousie qu'il y a entre eux, plus qu'il n'en existe parmi les autres nations ...
C'est pourquoi le feu d'Hachem [de la punition et de la colère] brûle ".

Le verset se termine par "le buisson ne se consumait pas".
Le Kli Yakar écrit : "Cela implique que malgré toutes les difficultés et les conflits, la haine gratuite continue à chaque génération. Elle ne se consume jamais."

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-> La culture égyptienne encourageait le lachon ara.
Le Zéra Kodéch enseigne : "L'idolâtrie d'Egypte est appelée (Béchala'h 14,2) : "pi a'hirot" (פִּי הַחִירֹת) [littéralement : la bouche libérée], car les égyptiens parlaient ce qu'ils voulaient, sans restriction, comme s'ils étaient libres de dire ce qu'ils désiraient.

Il est écrit :
- "[lorsque] Nos lèvres sont nôtres, [alors] qui peut régner sur nous" (chéfaténou itanou, mi adon lanou - Téhilim 12,5)
[en ce sens, Moché ne comprenait pas comment le peuple juif pouvait être à ce point sous le règne des égyptiens, jusqu'à comprendre qu'il y avait du lachon ara parmi les juifs ...]
- "ils reviennent et campent devant pi ha'hirot" (vayéchévou vayé'hanou lifné pi a'hirot - v.14,2) : "yéchévou" signifie que les juifs doivent faire téchouva et être vigilants sur leurs paroles."

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Le mot : Péssa’h (פסח), se divise en 2 mots : "pé sa’h" (la bouche parle – פה סח).
Le mot : sa’h (סח) a pour valeur numérique 68, tout comme le mot : 'haïm (la vie – חיים). Ainsi, Péssa’h = pé sa’h = la bouche de la vie!

A l’inverse, le chef, représentant de l'Egypte est Pharaon (פרעה) = pé ra (la bouche mauvaise – פה רע).

["pé sa’h" = Le Kédouchat Lévi (Drouchim léPessa'h) dit que le message de Pessa'h est que bien qu'Hachem a déjà créé tous les mondes par le passé, Il "parle" en permanence à Sa création.
(la vie et la mort sont au pouvoir de la bouche(parole), et nous devons prendre exemple sur Hachem qui donne la vie à chaque instant!)]

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-> Le Pri Mégadim (fin Siman 685) enseigne que durant la période des Shovavim (généralement de Chémot à Michpatim) nous allons du début jusqu'à la fin de notre périple en Egypte.
Bien que nous avons été sauvé d'Egypte, une partie de l'impureté d'Egypte reste en nous.
C'est pourquoi une façon de s'en purifier et d'être particulièrement vigilants sur notre lachon ara, pendant cette période.

Il écrit que les chovavim commencent avec la paracha Chémot et les mot : "véélé chémot bné Israël abaïm" :
- le mot : "véélé" (וְאֵלֶּה) est l'acronyme de : avak lachon ara (poussière de lachon ara - אבק לשון הרע), en allusion au fait que nous devons faire attention à même une minuscule quantité de lachon ara.
- les mots "chémot bné Israël abaïm" (les noms des enfants d'Israël qui sont venus - שְׁמוֹת בְּנֵי יִשְׂרָאֵל הַבָּאִים) a pour acronyme : שביה (captivité - chiv'ya). [comme l'écrit le Baal haTourim]
La raison est que nous nous libérons de la captivité et de l'influence mauvaise de l'Egypte lorsque nous sommes vigilants avec notre parole.

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-> Le Magen Avraham (début de Lé'h Lé'ha) écrit que les maladies viennent dans le monde à cause du lachon ara qui contamine l'air et détruit la nature.

-> Le rav Elimélé'h Biderman explique le verset de Béaaloté'ha (9,20) :
- "al pi" = en fonction de la bouche
- "Hachem ya'hanou" = Hachem va résider avec vous.
- "vé'al pi" = et en fonction de la bouche
- "Hachem yissa'ou" = Hachem va partir.
=> La Présence Divine réside en nous parallèlement à l'utilisation de notre langage.

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-> Se retenir d'une conversation interdite ou inutile est équivalent à jeûner 84 jours.
[Rabbi Ouri de Strelisk (le Saraf)]

Le rabbi Aharon de Belz ajoutait que c'est même davantage que 84 jours de jeûne.

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-> http://todahm.com/2021/01/21/30332

-> http://todahm.com/2020/03/23/12851-2

"Assurément, la chose est connue" (Chémot 2, 14)

-> Rachi explique que Moché se demandait quelle était la faute des juifs pour ''mériter'' de telles souffrances.
Quand il constata qu'il y avait parmi eux des médisants, il comprit que c'était cela la cause de l'exil, et il dit : "Assurément, la chose est connue" = je connais à présent la raison de cette chose.

Mais lorsque plus tard, Hachem se dévoilera à Moché sur le buisson, et qu'Il l'enverra libérer les juifs d'Egypte, Moché demandera : "Pourrai-je sortir Israël du pays d'Egypte?" (Chémot 3,11)
Rachi d'expliquer cette question : "Mais quel mérite ont-ils pour être libérer?"

=> Ainsi, au départ, Moché ne voyait aucune raison à cet esclavage, mais quand il sut qu'il y avait parmi eux de la médisance, tout d'un coup, il ne voit à présent plus aucune raison pour qu'ils soient libérés.
Même si cela semble étonnant et paradoxal, c'est la réalité : lorsqu'il y a de la médisance, plus aucun mérite ne peut plus aider pour être sauvé!

[Sfat Emet]

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=> Pourquoi est-ce précisément la faute du lachon ara qui fut la cause de souffrances si atroces pour le peuple juif ; en effet les Bné Israël pratiquaient l’idolâtrie, qui ne provoqua pourtant pas tant de malheurs.

Le 'Hafets 'Haïm explique que lorsqu’une personne enfreint un interdit, un ange accusateur est créé ; il s’agit d’un être spirituel qui puise sa force de la faute qui le fit naître. Cet ange accuse le fauteur dans le Beit Din (Tribunal) Céleste, et ce dernier est alors puni.
Or, si l’ange est créé par une action qui ne requiert pas la parole, celui-ci est privé de la faculté d’exprimer clairement l’infraction commise et la personne reste impunie.

La transgression du lachon ara est néanmoins différente, parce qu’elle implique la parole. En conséquence, l’ange créé par cette faute est doté, lui aussi, de cette capacité. Il peut alors exprimer verbalement la nature du lachon ara commis ; la ‘Hafets ‘Haïm poursuit en disant que cet ange énumère également toutes les fautes non dites, que l’homme a commises jusqu’alors.
Ainsi, le fait de dire du lachon hara est la porte ouverte à une punition pour de nombreux autres péchés.

Ceci explique pourquoi le lachon ara du peuple juif engendra les terribles souffrances qu’il dut endurer en Égypte. Sans ce démérite, les Bné Israël auraient été épargnés de la sanction reçue pour leurs autres fautes, comme l’idolâtrie, mais une fois que Moché vit clairement qu’ils avaient trébuché dans ce domaine, il comprit l’amertume de cet exil.
[rapporté dans Tallelé Orot - Chemot 2,14]

-> Rabbi Ouri de Stralisk explique qu'une personne qui parle faussement d'une autre peut être jugée au Ciel comme si elle avait témoigné en tant que faux témoin.
Il ajoute également que lorsque le peuple juif évite de se calomnier les uns les autres et fait attention à la manière dont il parle, il sanctifie le nom d'Hachem parmi les nations.

-> Le Baal Chem Tov dit que lorsqu'une personne n'a pas d'autre choix que de parler d'une autre personne (c'est-à-dire pour éviter à quelqu'un d'autre d'être blessé par cette personne), elle doit être explicite sur le fait qu'elle ne parle pas de l'essence de la personne, mais seulement d'un trait négatif qu'elle possède.

-> Le rabbi d'Apt conseille de ne pas parler négativement même des personnes qui sont complètement réchaïm car, après tout, ce sont des juifs et lorsque l'on parle d'eux de manière négative, cela cause de la douleur à la Chékhina, la source de toutes les âmes.

Le 'Hafets 'Haïm disait qu'il était incapable de dire le moindre lachon ara parce qu'il s'imaginait toujours debout devant la cour céleste d'Hachem tandis qu'ils écrivaient chaque mot qu'il prononçait.

Rabbi Israël Salanter a dit à ses disciples qu'il savait que le 'Hafets 'Haïm serait le prochain dirigeant spirituel de la génération parce que tous les autres croyaient en Hachem, mais que le 'Hafets 'Haïm voyait Hachem.

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-> Selon le Rema, au début de son commentaire dans le Choul'han Aroukh (Ora'h 'Haïm), l'un des principes fondamentaux du judaïsme est d'être constamment conscient que "chiviti Hachem lénegdi tamid" (Hachem est toujours devant moi - Téhilim 16,8), car : "la façon dont on s'assoit, agit et conduit ses affaires lorsqu'on est seul n'est pas la même que lorsqu'on se tient devant un grand roi".
Le plus grand facteur de motivation pour grandir dans le service d'Hachem est d'imaginer et de sentir qu'Hachem Lui-même l'observe à chaque instant et attend simplement qu'il se conforme à Ses commandements pour pouvoir le combler de Son infinie bonté.

Un exemple de quelqu'un qui a vécu avec une telle conscience est le Yessod véChorech haAvoda, qui a écrit dans son testament (chapitre 22) que si son nez coulait, il s'arrêtait immédiatement pour l'essuyer, même s'il était au milieu de quelque chose de très important, parce que "il n'est pas respectueux de se présenter devant le Créateur avec un nez sale".

L’importance de garder sa langue (4e partie)

+ L'importance de garder sa langue (4e partie) :

+ L'impact sur nos prières :

-> La bouche agit comme le représentant de tous les autres membres, priant et chantant des louanges à Hachem.
Si nous avons parlé du lachon ara, alors nos lèvres et notre langue se sont également rebellées contre le Roi. Comment peuvent-elles alors venir plaider la cause des autres membres devant D.?
L'unique chose qui peut nous sauver lorsque tout est perdu est d'avoir une bouche pure.
[Yétev Lev - Métsora]

-> Notre lachon ara crée une armée entière de soldats qui aide notre yétser ara à bloquer nos tentatives de prier.
Lorsque nous nous retenons de dire du lachon ara, nous tuons un, parfois plusieurs, de ces soldats.
[Rav Nathan Wachtfogel - Léket Réchimot]

-> Les mots de prière prononcés par une personne qui ment et qui dit du lachon ara sont transportés dans le royaume du mal, et n'atteignent jamais Hachem.
Même les meilleures prières n'arriveront pas au Ciel si une personne ne s'est pas repentie du lachon ara qu'elle a pu dire.
['Hozé de Lublin]

-> Celui qui dit régulièrement du lachon ara, ses prières ne vont pas devant Hachem, car un esprit d'impureté (roua'h atoum'a) l'entoure entièrement.
Cependant, celui qui fait téchouva, ses prières sont acceptées.
[Zohar - sur Métsora 14,2]

Rabbi Réphael haCohen d'Hambourg (Marpé Lachon) commente :
"Qui n'aurait crainte en lisant ou en entendant ces paroles?
Celui qui souille sa bouche par du lachon ara, s'il ne se repent pas de ses actes, sa prière ne monte pas dans le Ciel pendant 40 jours, correspondant au nombre de jours séparant Roch 'Hodech Elloul de Yom Kippour, et toutes les portes de la prière se fermeront devant lui, alors qu'elles sont ouvertes au maximum pendant cette période sainte.
En quoi l'aidera sa prière, s'il ne s'est pas repenti de ses nombreuses fautes, et notamment des dommages causés par sa langue?"

-> Celui qui dit des mots interdits (comme le lachon ara) empêche sa Torah et sa prière d'avoir le mérite de monter au Ciel.
[Introduction au Séfer 'Hafets 'Haïm]

-> Des paroles futiles avant la prière empêchent l'acceptation des prières.
[midrach Cho'har Tov - Téhilim 17]

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-> b'h, voir également : http://todahm.com/2021/04/25/31312

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+ Le silence :

-> "Le silence est bon pour le sage, combien plus l'est-il pour le sot"
[guémara Pessa'him 99a]

-> Un mot vaut 1 Séla, mais le silence en vaut 2.
[guémara Méguila 18a]

-> Après avoir été exilés en Babylonie, lorsque les juifs sont retournés en terre d'Israël, il s'est avéré que le livre contenant la lignée de chaque famille juive a été perdu.
Comment alors déterminer qui appartenait à une famille d'une lignée purement juive?
Ceux qui maîtrisaient l'art du silence ont été les premiers à être choisis.
[guémara Kidouchin 71b]

-> "La préservation de la sagesse, c’est le silence" (Pirké Avot 3,13)
Le Sfat Emet commente que c'est uniquement pour ce qui est matériel que le silence est d'or.

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-> L'essentiel pour mériter le monde à venir est de garder sa bouche.
C'est une chose très précieuse, et jusqu'au jour de sa mort l'homme doit exercer une ascèse (privation), non pas par des jeûnes et des mortifications, mais en freinant sa bouche pour l'empêcher de céder à ses instincts.
Cela vaut plus que tous les jeûnes et les mortifications du monde.

A chaque instant où l'homme retient sa bouche (hors paroles nécessaires), il mérite la lumière cachée qu'aucun ange ni aucune créature ne peut imaginer
Quand il garde sa bouche, tout péché lui est pardonné, et il sera sauvé de l'abîme.
Malheur à celui qui se tue lui-même à cause d'une seule parole.

L'essentiel est de ne pas parler des autres.
Le Shabbath et les fêtes, ne parlez pas du tout de choses qui ne sont pas indispensables, et même les choses nécessaires, parlez-en brièvement, car la sainteté du Shabbath et des fêtes est très grande.
[Gaon de Vilna - Iguéret haGra]

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-> Une personne élève son niveau spirituel et protège son âme de la faute en muselant sa bouche.
[Gaon de Vilna - Even Shléma - chap.7]

-> A une telle personne, Hachem devient son protecteur et défenseur (Za'hor léMyriam - chap.3) et elle mérite une place spéciale dans le monde à venir ('Hovat haChmira - chap.5).
['Hafets 'Haïm]

-> "Ainsi grandissait Chmouël, et Hachem était avec lui, et il ne laissait tomber à terre aucun de ses mots" (Chmouël I 3,19)

Le Béer Moché commente : Hachem était avec lui car il faisait très attention à ce qu'il disait.

-> Le Baal haTanya explique le passage de la Haggada de Pessa'h de la façon suivante : "racha ma ou" (Qu'est-ce qu'un racha?), "omer" : c'est celui qui parle (sur les autres).

-> Une personne qui passe sont temps à discuter, en viendra inévitablement à dire du lachon lachon.
Elle peut commencer par parler des voisins, mais elle finira par parler mal des Sages, et finalement du Créateur Lui-même.
[Kad haKéma'h - lettre laméd]

-> Le colporteur de ragots en viendra inévitablement à transgresser les 10 Commandements.
[Baal haTourim - Kédochim 19,16]

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-> Il y a des moments où la chose la plus juste à faire est d’accepter la situation en faisant totalement confiance à D.
Comme le dit le Roi David : "Repose-toi en silence sur Hachem, et espère en lui" (37,7).

[à certain moment de notre vie, notre silence vaut plus que toute parole, que toutes autres actions!]

-> "Le monde n'existe que grâce à celui qui reste silencieux (bolèm) pendant une dispute, comme il est dit : "il suspend la terre sur le néant (belima)"
[rabbi Ila'a - guémara 'Houlim 89a]

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-> "Qui est comme Toi parmi les forts, Hachem" (Béchala’h 15,11)

Nos Sages (guémara Guittin 56b) ont interprété ce verset par : "Qui est comme Toi parmi les muets".
=> Il entend les insultes et se tait, là réside sa force!

[à notre niveau, nous devons suivre l'exemple de Hachem, et là sera notre force!]

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-> "Toute ma vie, j’ai grandi parmi les Sages et je n’ai rien trouvé de plus bénéfique pour l’individu, que le silence" (Pirké Avot 1,17)

Le 'Hida, cite le Ramak (rabbi Moché Cordovero), qui divulgua le secret suivant :
Il n'y a rien qui élève l'âme et qui expie nos fautes aussi complètement que d'être humilié sans respect, par des mots en colère, et de rester silencieux plutôt que de répondre, comme nous y pousse notre nature humaine.
Aucune quantité de jeûne ou d'afflictions ne peut égaler cette expiation.

-> La guémara (Roch Hachana 17b) rapporte que rav Houna était sur son lit de mort et rav Papa est venu lui rendre visite.
Il le vit allongé presque sans vie, et il s'est dépêché de demander à sa famille de préparer son linceul.
Soudainement, rav Houna s'est réveillé et rav Papa était très embarrassé.
Rav Houna le calma : "Tu n'as pas fait d'erreur. Mon âme était déjà montée à la court Céleste. Mais tout à coup, on m'a accordé un temps supplémentaire de vie, et je n'ai pas été jugé avec rigueur, et cela grâce au fait que je me suis toujours détourné des affronts qui m'étaient faits.

-> Rabbi Moché Cordovéro (Tomer Dévora - chap.2) écrit :
Parfois il est décrété qu'une personne doit mourir.
Les anges de miséricorde sont d'accord d'adoucir son verdict par de la maladie.
Les anges de miséricorde supplient de nouveau de la miséricorde, et le verdict est échangé pour une perte de parnassa.
Mais les anges ne cessent pas d'implorer pour davantage de miséricorde, puisque la pauvreté est dure à supporter.
Les anges parviennent alors à obtenir un dernier accord permettant d'adoucir le plus possible le verdict : sous la forme d'insultes, et quelqu'un est envoyé pour l'insulter.

[si sans raison on nous insulte, lèse, et que nous n'y répondons pas, nous devrions danser de joie, car du Ciel on nous accorde de la vie supplémentaire!]

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-> Le rabbi Shlomke de Zhvil avait l'habitude tous les jours de s'immerger dans un mikvé avec beaucoup de kavana.
Après son immersion, il était dans un tel état de sainteté qu'il arrivait à faire des miracles, comme guérir des malades dont les médecins avaient abandonnés tout espoir.
[à son niveau élevé, le mikvé lui était indispensable pour servir D. avec le plus de sainteté possible]
Un jour, sur son chemin vers le mikvé, un juif lui a crié dessus et le déshonora en public.
Rabbi Shlomke n'a pas prononcé un mot jusqu'à ce que ce juif finisse de parler et s'en aille.
Il a ensuite dit à ses élèves : "Aller au mikvé est vertueux, mais se faire humilier/déshonorer l'est encore bien plus. Je n'ai plus beaucoup de mikvé aujourd'hui."
Il a fait demi-tour et ne s'est pas immergé ce jour.

[de même, on raconte qu'à quelqu'un qui n'arrivait pas à avoir d'enfant depuis des 10-15 ans, le rav 'Haïm Kanievsky lui a dit que s'il rencontre un homme qui le déshonneur en lui criant dessus en public, et qu'il ne lui répond pas, alors par ce mérite, il aura sûrement un enfant. Et c'est ce qui se passa.

=> D'un côté, nous avons un bénéfice instantané de suivre notre naturalité (c'est moi qui est le dernier mot! je suis le meilleur, le plus fort!), et d'un autre côté pour un effort momentané de prendre sur soi, nous obtenons un énorme bénéfice éternel (ex: on aura un enfant qu'on aurait jamais eut sinon! ; ou bien nous gagnons du temps de vie supplémentaire en bonne santé!).
Dans la tempête de l'action, faisons preuve d'intelligence et ne laissons pas passer cette opportunité de gain énorme! ]

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-> Une personne ne peut pas imaginer combien de douleurs elle se dispense en acceptant avec amour et confiance, les insultes, les coups et les attaques qu'elle peut recevoir d'autrui.
A la place de réagir radicalement et avec colère, on doit accepter que cela nous vient en place de souffrances beaucoup plus importantes, et que cela peut même venir sauver notre vie.
[Ben Ich 'Haï]

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-> b'h, voir également : http://todahm.com/2013/12/01/garder-le-silence-pour-preserver-la-paix

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+ Nécessité d'avoir un regard positif sur autrui :

-> Lorsque l'on parle mal d'autrui, les anges se souviennent alors de nos fautes et parlent mal de nous.
Parce que l'on a amplifié les fautes d'autrui, alors le tribunal céleste amplifiera nos fautes.
[le Maggid de Vilkomir - Einé Yits'hak - guémara Ara'hin 16]

-> Tout celui qui juge favorablement son prochain, sera jugé favorablement en-Haut.
[guémara Shavouot 30]

-> Si une personne juge régulièrement favorablement les gens et parle bien d'eux, alors elle devient un conduit pour toutes les choses saintes.
[Séfer 'Harédim]

-> Nos Sages citent plusieurs exemples de personnes jugeant favorablement, qui se terminent tous par les mots : "Que Hachem vous juge positivement, de la même façon que vous m'avez jugez positivement".
[guémara Shabbath 127b]

-> Le Kédouchat Lévi (Béchala'h) dit également à ce sujet :
"Lorsque nous déclarons que des actions d'une autre personne sont du vol pur et simple, Hachem regarde alors dans notre cœur s'il n'y a pas une tromperie.
Est-ce que nous avons commencé à rêvasser lorsque nous responsable au travil est parti? ...
Est-ce que nous regardons les actes d'autrui avec autant d'attention que nous le faisons pour les nôtres? ...
Honte à nous d'avoir lancé une telle investigation sur nos propres actions. Qui pourra en sortir indemne?"

[lorsque nous zoomons sur les erreurs d'autrui, cela va éveiller le fait que Hachem va également zoomer sur nos erreurs, et les conséquences peuvent alors être terribles!]

-> Avant qu'une personne ne naisse, on l'avertit qu'elle doit être un tsadik et non un racha.
Selon le Kli Yakar, on peut comprendre ces mots d'une autre façon : c'est une recommandation de juger autrui favorablement, l'élevant au statut de tsadik.

[en élevant autrui à nos yeux, Hachem va, mesure pour mesure, en faire de même avec nous.
Si tu veux être un tsadik aux yeux de D., alors commence par faire d'autrui un tsadik à tes yeux!]

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-> On nous ordonne de ne pas juger autrui avant d'avoir été à sa place.
Puisque nous ne pourrons jamais être à sa place, nous ne pourrons jamais le juger.
[rav Azriel Mayer Eiger de Lublin]

-> Le Sfat Emet nous enseigne que lorsqu'un fauteur habituel va chercher à se retenir de fauter, la sanctification du Nom de Hachem peut être plus grande que lorsque des tsadikim ne fautent pas du tout.
Ainsi, il est difficile de pouvoir juger autrui.

[Chacun a ses lieux de batailles personnels avec le yétser ara. Ce qui pour moi est très dur, va être inexistant pour autrui. On ne peut ainsi pas émettre d'avis sur ce que nous ne connaissons pas.

Par exemple le roi Ménaché a dit à Rav Achi : "Si tu avais vécu à mon époque, tu aurais relevé le bas de ton vêtement et tu aurais couru auprès des lieux d’idoles" (guémara Sanhédrin 102a) ]

-> On n'a demandé au rav Ben Tsion Abba Chaoul pourquoi ses bénédictions étaient tellement plus efficaces que celles des autres.
Il a répondu : "C'est parce que j'aime véritablement les gens".

[Une personne âgée a dit au rav Wolbe qu'avant on remerciait Hachem dès qu'on voyait un nouveau juif, par ces mots : "Merci de me donner une l'occasion d'aimer un autre juif". ]

-> "Tu es le Saint, trônant au milieu des louanges d’Israël" (Téhilim 22,4)

Hachem attend les louanges des juifs ne regardant pas le mal chez d'autres juifs, de celui qui : "ne voit point de mal en Israël" (Balak 23,21).
Hachem est aux côtés de ces personnes vertueuses.
[le Divré 'Haïm]

-> Rav Sim'ha Zissel Ziv Broida disait que si l'esprit tordu existe c'est uniquement pour nous permettre d'en arriver à juger positivement notre prochain dans toutes les situations.

-> Le rabbi Aharon de Belz disait : "De même que l'on fait de grands efforts pour comprendre un difficile Rambam, de même nous devons travailler dur pour trouver du mérite à un autre juif."

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-> Si une personne voit un défaut chez un autre juif, c'est la preuve qu'elle a en-elle ce même défaut, car c'est identique au fait de regarder dans un miroir.

De même qu'on observe un visage sale en reflet dans un miroir lorsque notre visage est sale, de même une personne qui trouve toujours à redire, le fait car elle voit ses propres défauts.
Elle voit son ami comme une image d'elle-même.
[Méor Enayim - 'Houkat]

-> Selon le 'Hafets 'Haïm, c'est seulement si l'on se corrige soi-même que l'on peut arriver à voir les autres clairement (sans que nos défauts nous aveuglent), et alors pouvoir éventuellement penser à les aider à s'améliorer.

-> Le 'Hafets'Haïm (Chem Olam) dit que nous avons une tendance naturelle :
- pour autrui = à minimiser ce qu'il fait de bien, et à rendre plus grave ce qui peut apparaître comme mauvais ;
- pour nous = lorsque nous faisons quelque chose de bien, nous l'embellissons beaucoup, tandis que nous minimisons et excusons nos fautes.

Un juif se doit d'avoir un regard inverse : il doit se focaliser sur les qualités d'autrui, et sur ses propres faiblesses (dans un but constructif).
[sauf exception, comme un manipulateur ou autre personne pouvant nous nuire]

=> Dès que l'on se sent embarqué à juger négativement notre prochain, on doit se dire : Je suis juif, et ce n'est pas la façon dont je dois regarder la vie.

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-> Lorsqu'une personne condamne son ami en le jugeant, elle transgresse à la fois : la mitsva de juger favorablement, celle d'aimer son prochain comme soi-même et vraisemblablement celle de : "Ne hais point ton frère en ton cœur" (Kédochim 19,17) ...
Lorsque que nous jugeons favorablement, en témoignant de la compassion pour notre prochain juif, nous imitons l'Attribut de Hachem, en réalisant notre obligation de : "attache-toi à Lui seul" (Ekev 10,20).
[Rambam - Hilkhot Déot]

-> "Il [Noa'h] envoya le corbeau, et il partit, allant et venant jusqu'à ce que les eaux aient séché de dessus la terre" (Noa'h 8,7)

Rachi rapportant la guémara (Sanhédrin 108b) explique que : le corbeau ne cessait de tournoyer autour de l’arche et n’accomplissait pas sa mission, parce qu’il suspectait Noa'h d'avoir eut une relation avec sa compagne, qui était restée dans l'Arche.
Le Ibn Ezra dit même que le corbeau a continué à tourner autour de l'Arche jusqu'à ce que Noa'h en sorte.

Cette suspicion semble totalement absurde, car une telle relation n'est physiologiquement pas possible.
De plus, pourquoi c'est uniquement le corbeau qui était concerné par cela, et pas la colombe que Noa'h va envoyer juste ensuite?

Il y a un principe dans la guémara (Kidouchin 70a) : "Tout celui qui trouve des fautes en autrui, le fait en se basant sur ses propres fautes" (kol aposhél, bémoumo poshél), et ce même si l'autre n'a aucune faute.

La guémara (Sanhédrin 108b) rapporte que 3 créatures ont eu des relations maritales dans l'Arche, bien que cela y était interdit, et il s'agit : du chien, du corbeau et du fils de Noa'h : 'Ham.

Il semble que le corbeau suspectait les autres d'une faute dont lui était coupable.
=> En effet, nous avons une tendance naturelle à vouloir attribuer à autrui nos fautes, même si cela n'a aucun sens, comme le fait de penser possible une union entre un oiseau et un homme.

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+ Émettre un jugement sur autrui = se juger soi-même :

1°/ Lorsque l’on juge quelqu’un favorablement, on attire ce même jugement sur nous-mêmes.
En effet, le Baal Chem Tov explique que lorsque l’on veut juger d’en-Haut la faute d’un homme, on le place dans une situation où il verra son ami faire cette même faute et on observe de quelle façon il jugera celui-ci.

De la même façon qu’il jugera son prochain, on le jugera d’en-Haut sur cette faute : s’il l’a jugé avec rigueur, lui-même sera jugé avec rigueur et s’il l’a jugé favorablement, il sera jugé favorablement.

Le ‘Hafets ‘Haïm (Chmirat haLachone) d’écrire :
"Si son habitude était de juger favorablement, il sera jugé de la même façon, mais si son habitude était d’accuser ses semblables et de parler d’eux négativement, les anges aussi parleront de lui négativement.
Il faut donc que l’homme soit vigilant sur ses pensées parce qu’au moment où il juge son ami, ses décrets peuvent se retourner contre lui."

=> Il en ressort que les sentences que nous décrétons à l’égard des autres nous sont en fait destinées!

-> Le Baal Chem Tov enseigne que lorsqu'une personne meurt, son âme monte dans le tribunal d'en-Haut, et elle doit y subir un jugement.
On lui monde la vidéo de toutes ses années de vie.
Chaque action, chaque mot et chaque pensée passent devant ses yeux. Tout est très réel et clair.
Alors, on demande à cette personne de juger tout ce qu'elle a vu, déterminant ainsi son propre verdict.

On est dans le monde de Vérité et on ne peut y dire que la vérité.
Si durant sa vie cette personne était habituée à juger autrui favorablement, alors son âme va automatiquement n'avoir que des choses favorables à dire, même concernant ses méfaits.
Mais si elle était habituée à critiquer et condamner les actions de autres, alors elle va se juger elle même d'une façon identique.

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2°/ La mystique juive nous enseigne que le Satan ne peut accuser quelqu’un sans témoin, et lorsque nous jugeons quelqu’un défavorablement, nous nous associons au Satan sans le savoir puisqu’il utilisera notre témoignage.

Le Baal Chem écrit à ce sujet :
"Lorsque le Satan veut accuser un enfant d’Israël devant Hachem, D. le fait taire en demandant qu’il y ait 2 témoins.

Mais lorsqu’un juif interprète les actes de son ami négativement, ne serait-ce que par la pensée, il réjouit le Satan, car il a trouvé un témoin et son accusation sera acceptée.
Par cet acte, il s’associe au Satan pour accuser son ami."

-> Lorsqu'une personne en vient à défendre les juifs (à l'encontre de sa tendance naturelle, de son environnement), ses mots peuvent amener la délivrance à son prochain juif.
Quelle chance a une telle personne! Combien est grand son mérite!!
[Damések Eliézer - Sanigoria]

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-> Au début de la prière du matin, nous récitons les quelques mitsvot qui apportent une récompense déjà dans ce monde (sans rien réduire de ce l'on aura dans le monde à venir).
Il s'agit de : honorer ses parents, les actes de 'hessed, rendre visite aux malades, ... , apporter de la paix entre un homme et son prochain, entre un homme et sa femme.

Ce passage provient de la guémara (Shabbath 127), et Rachi commente que le fait d'amener la paix est : une extension du fait de juger favorablement autrui.

=> Ainsi, essayer de toujours voir le positif en un autre juif est une des très rares mitsvot qui nous apportent une pluie de bénédictions divines déjà dans ce monde, avec le principal que nous recevrons dans le monde à venir.

-> A l'inverse : "Il existe 4 transgressions pour lesquelles l’homme paye dans ce monde et dans le monde futur : l’idolâtrie, l’immoralité et le meurtre.
Ainsi que le lachon hara qui est équivalent (en gravité) à toutes (les 3 autres fautes)."
[guémara Yérouchalmi 1,1]

L’importance de garder sa langue (3e partie)

+ L'importance de garder sa langue (3e partie) :

-> "Il n'y a rien qui distance plus un homme de son Créateur que le lachon ara"
[Ohr ha'Haïm - Vayikra 14,9]

-> "D. dit à propos de celui qui dit du lachon hara : "Lui et moi ne pouvons coexister dans le même monde", ainsi que dit le verset : "Quiconque calomnie son prochain en secret ... lui Je ne puis le supporter" (Téhilim 101:5)."
[guémara Arakhin 15b]

-> "Le peuple juif a été exilé à cause de la faute du lachon hara."
[‘Hafets ‘Haïm – Chmira haLachon – Zé'hira chap.6]

-> Si chacun prenait sur lui d'enseigner et d'accomplir les lois de lachon ara, alors Hachem enverrait certainement le machia'h immédiatement
['Hafets 'Haïm - Kvod Chamayim - chap.3]

-> Lorsque Moché a été témoin de l'exil en Egypte, il en a attribué l'origine dans la faute du lachon ara ... et si le lachon ara a retenu les juifs dans le désert, certainement c'est pour cette [même] raison que nous sommes retenus dans un exil aussi long.
[Maharal]

[si nous désirons véritablement la venue rapide du machia'h, combien nous devrions être vigilant à ce qui sort de notre bouche!]

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-> "Quatre types d’individus ne mériteront pas d’accueillir la présence Divine : les moqueurs, les menteurs, les flatteurs et les médisants".
[guémara Sanhédrin 103a]

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-> Tout celui qui garde sa langue mérite d'avoir un esprit saint qui repose sur lui, car le moins une personne parle [de choses non nécessaires, de lachon ara, ...] le plus proche elle devient de la sainteté.
[midrach Pin'has]

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-> "Prononcer de mauvaises paroles (lachon ara) est une faute très grave parce qu’elle tue 3 personnes : celui qui médit, celui qui écoute ces mauvaises paroles et celui dont on a médit."
[guémara Arakhin 15b ]

Le rav Mordé'haï Schwab dit que sans celui qui écoute, il n'y aurait pas de lachon hara, faisant que celui qui a commis la faute la plus grave est celui qui permet son existence (celui qui écoute).

-> Rabbi Yé'hezkel Levenstein (Ohr Yé'hezkel) écrit : "Un parent qui parle de lachon ara en présence de son enfant, pourrait verser immédiatement du plomb chaud dans sa gorge".

[la réalité est que dire du lachon ara est une chose tellement grave/nuisible, qu'il vaudrait mieux retirer à son enfant l'usage de la parole plutôt que de lui apprendre à dire du lachon ara. ]

Sur cette notion d'exemplarité, le 'Hafets 'Haïm dit qu'un enfant ne doit jamais entendre un de ses parents mal parler.

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-> " D. forma l’homme poussière de la terre et insuffla dans ses narines l’esprit de vie ; et l’homme devint un être vivant." (Béréchit 2,7)
Selon Ounkelos, "l’homme devint un être vivant" = "Il devint un être doué de la parole."

-> "La parole n’est pas seulement un attribut physique de la personne [mais cela provient également de l’âme]... La définition de l’homme est un être vivant doué de la parole [car sa capacité de parler associe ses aspects physique et spirituel]...
Par conséquent, celui qui dit du lachon hara ... faute par sa parole, qui est son essence.
[D’un autre côté, s’il parle correctement], il parfait son essence."
[Maharal - 'Hidouché Aggadot - Arakhin 15a]

=> La parole de l'homme définit son essence en tant qu’être humain. Par conséquent, celui qui dit du lachon hara abuse de son essence et la gâche.

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-> Lorsque les juifs sont sortis d'Egypte, les chiens ont réussi à se contrôler en n'aboyant pas.
Hachem a donné à l'homme un intellect, et cependant il est incapable de se contrôler et de refuser d'écouter celui qui lui dit du lachon ara.
Il devient alors même inférieur à un chien.
[le Maharal - rapporté par le 'Hafets 'Haïm]

En ce sens, le Séfer 'Harédim (chap.33) dit que ceux qui disent du lachon ara sont souvent réincarnés en chiens, et pire encore, ils souffrent alors énormément du fait qu'ils se souviennent de leur réincarnation précédente en tant que être humain.

-> Rabbi Moché Amiel fait remarquer que lorsque Chem, le fils de Noa'h, a rapporté le fait que son père était ivre, il a été maudit, tandis que cela n'a pas été le cas pour Noa'h.
=> Ainsi, celui qui parle mal de quelqu'un qui a fauté, est pire que celui qui a commis la faute.

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-> Le roi Salomon est clair : "Mettre un frein à sa bouche et à sa langue, c'est se préserver de bien des tourments (Michlé 21,23).

-> Si une personne fait les efforts de parler moins de paroles de lachon ara, même si ce n'est que 10 mots en moins chaque jour, cela va faire à la fin de l'année un total de plus de 3000 mots de lachon ara évités.
Une telle personne aura ainsi créé plus de 3000 anges qui vont prendre sa défense.
[guémara Kiddouchin 39]

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+ "Maudis soit celui qui frappe son prochain en cachette" (Ki Tavo 27,24)

La guématria du mot : "basséter" (en cachette - בַּסָּתֶר) est de 662, soit la même que : lachon ara (לשון הרע - avec le mot en plus (le kollel)).
[Baal haTourim]

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+ Dire du lachon ara = c'est pire que de se tirer une balle dans la tête :

-> Les mitsvot que nous avons pu faire (parfois au prix de beaucoup d'efforts), partent chez la personne sur laquelle nous disons du lachon ara.
A l'inverse, les fautes de chacune des personnes sur lesquelles nous disons du lachon ara, quittent ces personnes et viennent sur nous.
['Hovot haLévavot ; Chmirat haLachon - Chaar haZé'hira]

[D'ailleurs, c'est une des raisons faisant que nous devons faire faire téchouva (vidouï) sur potentiellement toutes les fautes existantes, car nous ne savons pas quelles fautes nous avons pu récupérer par notre lachon ara sur autrui.

Quel paradoxe : nous disons du lachon ara afin de paraître supérieur à autrui, mais en réalité c'est l'inverse, puisque les mérites que l'on possédait on les lui a donné, et ses défauts, on les lui a pris! ]

-> Selon le Yad David, le nombre de mérites et de fautes transférés est proportionnel à la volonté de vouloir dégrader autrui, au moment où on le dit.

-> Lorsqu'une personne fait téchouva sur son lachon ara (avec autrui et Hachem), ses mitsvot lui sont retournées.

On raconte l'histoire d'un tsadik qui après avoir appris qu'on a dit du lachon ara sur lui, ne s'est pas s'énervé.
A la place, il a envoyé un cadeau à cette personne avec le mot suivant : "Vous m'avez envoyé vos mitsvot comme cadeau. Je voudrais agir de façon réciproque en vous transmettant le cadeau ci-joint."
['Hovot haLévavot]

-> Dans les mots du 'Hovot haLévavot :
"Le jour du jugement final, on montrera à chacun ses actes. Or, de nombreux individus constateront, dans le livre des mérites, des mitsvot qu’ils n’ont pas accomplies et figurant malgré tout à leur actif. On leur expliquera qu’il s’agit de celles des personnes ayant médit d’eux.
De même, d’autres verront qu’il leur manque des mitsvot et s’interrogeront à ce sujet ; on leur dira qu’ils les ont perdues en médisant d’untel et d’untel."

Rabbi David Pinto (la voie à suivre n°1183) commente :
"Quelle grande peine éprouveront alors ces derniers! Quand un homme est puni pour son péché, cela est déjà très douloureux, en particulier lorsqu’il est question du jugement de la géhiname. Combien plus cela lui cause-t-il de peine lorsqu’il doit subir une sanction à cause de péchés perpétrés par quelqu’un d’autre, considérés comme les siens suite à sa médisance!
C’est pourquoi Hachem a prévu, déjà dans ce monde, une si grande punition pour la médisance, de sorte à dissuader les gens de transgresser cet interdit et de le fuir comme le feu."
[en effet, selon nos Sages (Arakhin 15b) : "Quiconque médit commet un péché aussi grave que les 3 péchés cardinaux [réunis, et qui sont] : l’idolâtrie, l’immoralité et le meurtre".]

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-> La loi juive (cf. Choul'han Aroukh 606,1) nous enseigne de ne pas être cruel, et que nous devons pardonner à autrui.
Ainsi, si quelqu'un a dit du lachon ara sur nous, et ensuite nous demande pardon, alors nous devons le lui pardonner.

Le Ben Ich 'Haï demande : lorsqu'une personne dit du lachon ara sur nous, alors toutes nos fautes passent chez cette personne, et nous prenons tous ses mérites.
N'est-il pas alors plus sage de ne pas lui pardonner pour garder ses mérites, et rester débarrassé de nos fautes?

Le Ben Ich 'Haï répond qu'en pardonnant à notre prochain, toutes nos fautes seront expiées, comme la guémara (Yom 23) l'enseigne : "Tout celui qui pardonne à autrui, ses fautes sont pardonnées" (kol amaavir al midotav, maavirin lo al kol péchaav).

Bien que nous perdons alors les mitsvot que nous avons obtenues, néanmoins pardonner est une grande mitsva, car par cela nous réalisons la mitsva de retourner un objet perdu (lui rendant ses mitsvot perdues à cause de son lachon ara).
La récompense de rendre un objet perdu (hachavat avéda) est fonction de l'objet rendu.
=> C'est ainsi qu'en pardonnant et en rendant ses mitsvot à celui qui a dit du lachon ara à notre sujet, nous obtenons un énorme mitsva (les mitsvot retournées ont une valeur infinie et éternelle!).

En ce sens, le Choul'han Aroukh nous conseille de ne pas être cruel, et de pardonner notre prochain, car en pardonnant nous ne perdons rien [au contraire!].
[rabbi Elimélé'h Biderman]

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-> Nos Sages (midrach Vayikra rabba 16,2) racontent qu'un colporteur vendait ses produits dans les villes voisines de Tsipori (nord d'Israël), et criait : "Qui veut l'élixir de vie?"
Rabbi Yanaï, qui était en train d'étudier, l'entendit vanter sa marchandise. Il lui demanda de lui vendre son "élixir".
Le colporteur lui répondit : "Toi et ceux qui te ressemblent n'avez pas besoin de moi!"
Devant l'insistance de rabbi Yanaï, il prit le livre de Téhilim et lut : "Qui est l'homme qui désire la vie ... préserve ta langue de la médisance" (Téhilim 34,13-14)
Rabbi Yanaï s'exclama alors : "Toute ma vie, j'avais lu ce verset sans avoir pris conscience de cela, jusqu'à ce que ce colporteur me l'apprenne!"

Le 'Hida fait observer que l'étonnement de rabbi Yanaï provenait du fait que le colporteur annonçait : "Qui veut l'élixir de vie?", et non : "Qui veut la vie?"
Car l'homme ne peut mériter la vie futur, que par l'étude de la Torah et l'accomplissement des mitsvot.
Mais le colporteur lui apprit que de même que certains produits permettent à la récolte et aux aliments de ne pas pourrir et d'être conservés, ainsi il nous est indispensable d'utiliser un élixir pour conserver nos mérites : "Préserve ta langue!"

En effet, rabbénou Bé'hayé, le 'Hovot haLévavot, ... écrivent que celui qui médit sur son prochain verra ses bonnes actions attribuées à ce dernier, quand aux fautes de son prochain, elles lui seront affectées.
C'est pourquoi, l'élixir qui permet de protéger la Torah que nous étudions et les mitsvot que nous accomplissons, afin qu'elles restent nôtres dans le monde futur, est de préserver notre langue.

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-> En général, le malheur atteindra l'homme à cause de son propos [car il aura fauté par la parole].
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - Tristesse]

-> Celui qui a l'habitude de se moquer, se tiendra bien évidemment éloigné de la Gloire d'Hachem.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - Sim'ha]

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+ Les dégâts extrêmes sur autrui de notre lachon ara :

-> "Une des raisons de la gravité du lachon hara est basée sur le fait que les attitudes d’une personne ont un impact sur les mondes supérieurs.
Les types d’attitudes qu’une personne a dans ce monde provoquent des attitudes similaires dans les mondes supérieurs ...
Lorsqu’une personne dit du lachon hara sur son prochain, elle éveille des forces accusatoires dans les mondes supérieurs contre elle-même et contre le peuple juif.
Par ses paroles, elle donne au Satan le pouvoir d’accuser et d’amener en justice le peuple juif."
['Hafets 'Haïm - Chmirat HaLachon 1;2]

-> "Il me semble clair que la raison pour laquelle la Torah est tellement stricte au sujet cette transgression est que le lachon hara éveille en haut les forces accusatrices contre le peuple juif.
Il parvient même ainsi à tuer un certain nombre de personnes dans différents pays!"

['Hafets 'Haïm - Sefer ‘Hafetz ‘Haïm - Introduction]

-> Lorsqu'une personne va évoquer les fautes de quelqu'un d'autre, alors ses propres fautes sont également jugées au Ciel.
Qui peut se permettre d'avoir les dossiers concernant ses mitsvot et avérot sur la balance d'un jugement très strict, plein de rigueur (et non avec miséricorde, en mesure pour mesure pour avoir été strict avec notre prochain).
[on dit du lachon ara sur autrui (ex: des fautes véridiques de X) plein de fierté d'avoir le dessus sur autrui (enfoncer l'autre pour mieux sentir supérieur), mais en réalité nous perdons tellement!]
[rav 'Haïm Vital - Chaar haKédoucha]

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-> b'h, voir également : http://todahm.com/2021/04/25/le-lachon-ara

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+ "Assurément, la chose est connue" (Chémot 2, 14)

-> Rachi explique que Moché se demandait quelle était la faute des juifs pour ''mériter'' de telles souffrances.
Quand il constata qu'il y avait parmi eux des médisants, il comprit que c'était cela la cause de l'exil, et il dit : "Assurément, la chose est connue" = je connais à présent la raison de cette chose.

Mais lorsque plus tard, Hachem se dévoilera à Moché sur le buisson, et qu'Il l'enverra libérer les juifs d'Egypte, Moché demandera : "Pourrai-je sortir Israël du pays d'Egypte?" (Chémot 3,11)
Rachi d'expliquer cette question : "Mais quel mérite ont-ils pour être libérer?"

=> Ainsi, au départ, Moché ne voyait aucune raison à cet esclavage, mais quand il sut qu'il y avait parmi eux de la médisance, tout d'un coup, il ne voit à présent plus aucune raison pour qu'ils soient libérés.
Même si cela semble étonnant et paradoxal, c'est la réalité : lorsqu'il y a de la médisance, plus aucun mérite ne peut plus aider pour être sauvé!

[Sfat Emet]

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+ "Quiconque dit du lachon hara voit ses fautes grandir jusqu'au ciel, comme il est dit : "Leur bouche s’attaque au ciel, leur langue promène ses ravages sur la terre" (Téhilim 73,9)."

[selon Reich Lakich - guémara Arakhin 15b]

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-> Un juif doit se dire :
"Hachem a eu pitié de moi et m'a donné une âme sainte provenant d'un lieu saint sous le Trône de Gloire et non aux autres nations.
Hachem m'a aussi donné un joyau précieux, la sainte Torah, et ne l'a pas donné aux anges qui la demandaient, mais Il préféra l'accorder à l'humanité.
Comment pourrais-je ne pas apprécier ce joyau et ne pas l'étudier?
Comment puis-je le négliger pour parler de choses banales et me perdre en bavardages non seulement inutiles mais susceptibles de causer de graves dommages? ..."
[...]

-> "Leur bouche est dirigée contre les cieux et leur langue parcourt la terre" (Téhilim 73,9)
Une langue qui médit sur terre peut causer de lourds dommage en haut.
[...]

Celui qui médit de son prochain écarte la Présence Divine d'Israël et lui fait dire : "Moi et lui ne pouvons vivre dans le même monde".
[...]

Un homme qui dit du mal d'un autre est répugnant aux yeux de D.
Hachem dit à l'ange responsable du Guéhinam : "Moi, en haut, Je punirai cet homme. Je lui ferai contracter des maladies pénibles. Toi, en bas [au Guéhinam], tu le puniras après sa mort en le brûlant avec des braises ardentes".

La médisance est si grave que Hachem n'a pourvu aucune partie du corps autant que la langue de protections contre la faute.
Il a placé devant elle une barrière de chair (les lèvres) et à l'intérieur de la bouche une barrière d'os (les dents). Toutes ces précautions ont pour but d'empêcher la langue de fauter.

"Que gagneras-tu et quel bénéfice auras-tu, langue trompeuse?" (Téhilim 120,3).

[compilation personnelle issue du Méam Loez - Tétsavé 28,39]

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+ Lorsqu'un homme médit de son prochain, c'est comme s'il avait transgressé les 5 livres de la Torah.

En effet, le mot Torah [qui veut dire "loi"] est écrit 5 fois à propos de la tsaraat :
1°/ "Telle est la loi (Torah) relative à la marque de tsaraat" (Tazria 13,59) ;
2°/ "Telle est la loi (Torah) du métsora" (Métsora 14,2) ;
3°/ "Telle est la loi (Torah) concernant la personne portant la marque de tsaraat" (Métsora 14,32) ;
4°/ "Telle est la loi (Torah) de toute marque de tsaraat" (Métsora 14,54) ;
5°/ "Telle est la loi (Torah) concernant la tsaraat" (Métsora 14,57).

Certains médisent parfois en secret sans que personne ne les entende, mais ils doivent savoir qu'un ange, à leurs côtés, entend et inscrit tous leurs propos.

Médire de son prochain revient à nier Hachem.

Il ne faut pas s'étonner de l'enseignement de nos Sages selon lequel le médisant est frappé de tsaraat. Certes, nous voyons un grand nombre de gens critiquer autrui et rester en bonne santé sans nulle marque sur la peau.
Il faut savoir que la tsaraat mentionné dans la Torah peut atteindre soit le corps soit l'âme. Si elle ne touche pas le corps d'un homme, elle affligera son âme.

La tsaraat spirituelle dépasse en gravité la tsaraat physique.
Chaque nuit, lorsque l'âme monte en Haut, tous les êtres spirituels s'en écartent et la déclarent impure ...
Si un homme ne se repent pas de son vivant, son âme ne sera pas autorisée à entrer dans le domaine des justes après sa mort. Tous le fuiront et se sépareront de lui.

On peut imaginer la douleur que ressent une âme ballottée d'un endroit à l'autre et auprès de laquelle personne ne veut rester.
[...]

Le roi Salomon dit : "Celui qui garde sa bouche et sa langue garde son âme du malheur" (Michlé 21,23).
Rabbi Yanaï dit : Le mot : "malheur", se dit : tsarot, qui ressemble beaucoup à : "tsaraat".
L'âme peut donc, comme le corps, être frappée de tsaraat (fruit du lachon ara) ...

Si l'âme est souillée par la tsaraat, les prières du métsora ne sont pas acceptées avant qu'il ne se repente.
[c'est pour cela qu'il fallait que les proches d'une personne atteinte de tsaraat prient pour lui!] ...

"Le remède de la langue est un arbre de vie" (Michlé 14,5) = le remède à la médisance est la Torah, appelée un "arbre de vie".

[Méam Loez - Métsora 14,1-2]

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-> La voix de Torah de Yaakov n'a plus de pouvoir dans une génération qui pratique le lachon ara qui vient réduire à néant la voix de la Torah.
[Ben Ich 'Haï - guémara Guitin 56a]

[ici de : http://todahm.com/2020/07/21/14277 ]

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-> Le Shabbath atteint le monde de la Atsilout (le niveau spirituel le plus élevé de la semaine). Ô combien devons-nous être vigilants et ne pas prononcer des paroles interdites, à fortiori du colportage et de la médisance, car celui qui souille sa bouche et sa langue en ce jour si saint, est considéré comme ayant déposé une idole dans le Tabernacle.
[rabbi Nissim Yaguen]

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+ Le 'Hafets 'Haïm a dit aux élèves de sa yéchiva (rapporté par le Léka'h Tov - Kora'h) :
"Dans Hilkhot Déot, le Rambam statue que les personnes appartenant au "groupe des médisants" n'ont pas de part au monde futur.
Il apprend cette loi d'une Tossefta, dans le 1er chapitre du traité Péa.

Dans mon ouvrage sur les lois de la médisance, j'ai sciemment omis cette décision pour éviter de susciter un tollé. Mais au demeurant, telle est bel et bien la Halakha.
[...]

[Depuis] que le Rambam a retenu [comme halakha] la décision de cette Tossefta, aucun mérite et aucune justification ne joueront en votre faveur dans le monde futur ...

En dépit de l'immense affection que j'éprouve envers ceux qui se consacrent à la Torah, je préférerais que 70 yéchivot ferment leurs portes plutôt que de me lier à un "groupe de médisants"."

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-> "Les polémiques constituent une faute extrêmement grave, et celui qui y prend part place toute les mitsvot qu'il a accomplies dans une bourse trouée."
['Hafets 'Haïm - rapporté dans le Léka'h Tov - Kora'h]

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-> Vois et comprends que quiconque émet du lachon hara est passible de lèpre.
Dans ce cas, objecta Rabbi, tout le peuple juif devrait être atteint, puisque c’est la faute de la médisance qui a causé l’exil d’Israël.
La réponse qu’il reçut est que la pauvreté équivaut à la lèpre, car le nécessiteux est dépendant des autres hommes.

C’est également ce qu’indique le Tikouné Zohar, à savoir que cette faute [du lachon ara] cause la pauvreté.
Ainsi, celui qui désire vivre dans de bonnes conditions s’en gardera-t-il
.
[Séfer Hakané - rapporté dans le Davar Chébikedoucha]

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-> [Depuis la destruction du Temple,] toutes les portes du Ciel ont été verrouillées, exceptées de celles [recevant les plaintes] contre un préjudice par la parole.
[Séfer haMidot - Honte (boucha)]

-> Tout châtiment céleste sera exécuté par un émissaire, hormis pour un préjudice par la parole [péché que D. punit Lui-même] ; et le rideau céleste ne se refermera pas devant le coupable [car D. l'observe sans cesse, jusqu'à sa punition].
[Séfer haMidot - Honte (boucha)]

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-> b'h, également : http://todahm.com/2021/01/21/chemot-le-lachon-ara

-> http://todahm.com/2021/09/09/32561