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Les 4 maléfiques (par le Ben Ich ‘Haï)

+++ Les 4 maléfiques (par le Ben Ich 'Haï) :

+ Quatre types de personnes n'accueillent pas la Présence divine : les moqueurs, les flatteurs, les menteurs et ceux qui profèrent le lachon ara.
[guémara Sota 42a]

-> Pourquoi les gens se moquent-ils, flattent-ils, mentent-ils et disent-ils du lachon ara?
Pour s'attirer les faveurs et cultiver une relation étroite avec une personne qu'ils jugent importante. En se rapprochant de l'homme par de tels moyens, on s'expose à la punition d'être éloigné de la Présence divine.
Ces fautes de parole peuvent être corrigés en utilisant le pouvoir de la parole pour étudier la sainte Torah.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada ; Emouna Itékha]

[on est tout content car par quelques mots on s'attire l'attention des gens, on a le dernier mot, ... mais en réalité on est très perdant car on repousse la Présence d'Hachem, ce qui est la meilleure chose possible (source de toutes les bénédictions et plaisirs). ]

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-> Pour trois d'entre eux, la terre tremble, et pour le quatrième elle ne peut tolérer (Michlé 30,21)

Pour les 3 premiers types de personnes qui n'accueillent pas la Présence divine (les moqueurs, les flatteurs et les menteurs, la terre tremble. Mais le 4e type de gens, composé de ceux qui parlent le lachon ara, est si mauvais que la terre ne peut le supporter.
Pourquoi cela?

Le fait d'égarer les autres est bien pire que le fait de fauter soi-même. Celui qui dit du lachon ara pousse les autres à pécher en écoutant ses paroles.
De plus, le lachon ara tue 3 personnes : celui qui parle, celui qui écoute et celui dont on parle (guémara Arachin 15b).
Enfin, le lachon ara provoque une haine gratuite, qui a détruit le Temple. La terre ne peut plus contenir le peuple, car il y a de telles querelles entre eux qu'ils ne peuvent pas vivre ensemble.
[Ben Ich 'Haï - Atéret Eliyahou - Métsora]

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-> Les menteurs ne mériteront pas de recevoir la Présence divine à l'avenir.
A l'inverse il est écrit : "grâce à ma droiture, que je puisse contempler Ta face" (Téhilim 17,15) = ma droiture, c'est-à-dire grâce au fait que j'étais dans la vérité (et non le mensonge), que je peux mériter de voir Ta face (Hachem) [et cela dans l'éternité du monde à venir].
[Ben Ich 'Haï - 'Haïm véhaShalom]

"De même qu'il y a une punition pour quelqu'un qui a prononcé des mots qu'il est interdit de dire, de même il y a une punition pour ne pas avoir dit des mots [positifs] qui auraient pu être dits et ne l'ont pas été"
[Zohar - Tazria 46]

[de même qu'on rendra des comptes pour les mots qui pouvaient détruire/faire du mal à autrui, on devra rendre des comptes sur les mots qui pouvaient donner de la vie/faire du bien à autrui, et que l'on a pas dit.
Nous devons partager autant de positivité que possible (ex: mots d'encouragement, de remerciement, de valorisation, d'appréciation, ...).]

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-> C'est pourquoi un métsora apporte 2 oiseaux en sacrifice dans son processus de purification.
Un oiseau est apporté pour obtenir le pardon du péché de lachon ara et l'autre est apporté parce que le métsora n'a pas utilisé sa parole à des fins constructives (ex: pour dire des paroles positives à autrui).
[Divré Yé'hezkel - Métsora]

-> Un disciple a raconté au rav Hutner que son colocataire était déprimé, à peine capable de sortir du lit.
Le rav Hutner lui dit : "Quand tu vas à la salle à manger, ramène-lui une assiette bien remplie, mais pas une assiette remplie de nourriture. Une assiette remplie de kavod (honneur). Montrez-lui à quel point il est apprécié et comblez-le d'admiration."

-> Le rav 'Haïm Chmoulevitz rendait visite à ses disciples après leur mariage. Le but de cette visite était d'informer la jeune épouse du bon caractère et des réalisations de son mari.
Inutile de dire que l'impact sur les épouses était formidable, augmentant l'appréciation de leurs maris.

-> Le rav Its'hak Hutner disait : "Y a-t-il quelque chose de mieux à faire avec son temps que d'élever un juif et le faire se sentir mieux?"

-> Le 'Hazon Ich déclarait : "Ma plus grande réussite, c'est quand les gens quittent ma maison en se sentant bien, et mon plus grand échec, c'est quand quelqu'un quitte ma maison sans se sentir bien dans sa peau".

Le pouvoir de la parole (selon le Ben Ich ‘Haï)

+ Le pouvoir de la parole (selon le Ben Ich 'Haï) :

-> "N'ouvre pas la bouche avec précipitation ; que ton cœur ne soit pas prompt à proférer quelque parole devant D., car D. est au ciel, et toi, tu es sur la terre; c'est pourquoi tes propos doivent être peu nombreux" (Kohélet 5,1)

-> Le Ben Ich 'Haï (Divré 'Haïm ; Ben Ich 'Hayil 4, haGadol 3) enseigne :
Un architecte a reçu le plan d'un magnifique palais et a demandé à son apprenti d'en dessiner une copie. Lorsque l'apprenti eut terminé, l'architecte examina son travail.
Il s'écria : "C'est épouvantable!"
"Qu'est-ce qui se passe?" demande l'apprenti.
L'architecte a tenu l'original et la copie côte à côte. "Vous voyez ce point ici?" demanda l'architecte en désignant l'original. "Il est manquant dans votre copie".
"Mais monsieur", a protesté l'apprenti. "Ce n'est qu'un minuscule point. Il est à peine perceptible."
"Idiot!" s'écria l'architecte. "Le plan est minuscule, mais le palais réel est énorme. Chaque ligne et chaque point du plan représente une pièce ou un élément important du palais. Le point que tu as omis représente un pilier qui soutient tout le bâtiment!"

Hachem a créé de nombreux mondes supérieurs complexes, magnifiques au-delà de toute description.
Il en a fait un "modèle/plan" dans l'homme, dans ses membres, ses sens, ses capacités et ses caractéristiques. C'est pourquoi l'homme est appelé un monde miniature (Tikouné Zohar 69, 101a).
Si une personne parle mal, elle crée d'énormes défauts dans les mondes supérieurs, qui sont infiniment plus grands que la petite empreinte qu'il est.

Notre verset avertit donc : "N'ouvre pas la bouche avec précipitation", car D. est au ciel, et toi, sur la terre, tu es un plan/modèle [en miniature] des mondes célestes.
Combien sont considérables les dégâts causés aux mondes célestes par une [simple] parole irréfléchie [prononcée sur terre]!
Ne regardez pas la petitesse du dessin, mais la grandeur de ce qui est dessiné.

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-> "Celui qui méprise une parole se cause du tort, mais celui qui respecte le commandement sera récompensé (ou yéchoulam -> lié à la racine "shalèm" (complet )= litt. complètera)" [Michlé 13,13]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Ich 'Hayil 4, téchouva 2,3) commente :
Certaines personnes n'ont pas conscience de la gravité du lachon ara, du mensonge et du bavardage inutile. "Qu'est-ce que j'ai fait ?" demandent-ils. "Ce n'était que des mots. Je n'ai pas tué, je n'ai pas volé! Les paroles sont inoffensives.

"Celui qui méprise une parole se cause du tort" = de telles personnes perdront la récompense de leurs mitsvot liées à la parole, comme l'étude de la Torah et la prière. Car si la parole ne compte pas (pour eux), alors pourquoi Hachem devrait-il les récompenser pour cela?

Ceci explique pourquoi si Réouven parle du lachon ara contre Shimon, les fautes de Shimon sont transférés à Réouven, et les mitsvot de Réouven sont transférées à Shimon (voir 'Hovot haLévavot, chaar haKenia 7).
Quelqu'un qui dit du lachon ara montre qu'il n'accorde pas de valeur à la parole ; par conséquent, ses mitsvot liées à la parole lui seront retirées. Et puisque les mitsvot d'action et de parole vont de pair, D. le paiera pour ses mitsvot d'action dans ce monde.
"Rembourse ceux qui le haïssent de leur vivant, pour les détruire" (Vaét'hanan 7,10) = ayant racheté ces mitsvot, Hachem les transférera à son ami.

D'autre part, "celui qui respecte le commandement" et veille à ne pas dire de lashon hara "accomplira" même les mitsvot qui ne peuvent être réalisées en pratique.
[Par exemple,] lire le [passage de la] Torah sur les sacrifices équivaut à les offrir (guémara Ména'hot 110a). Ainsi, nous pouvons accomplir la mitsva des sacrifices, à condition de valoriser la parole.

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-> La langue a le pouvoir de changer radicalement les situations [de la vie].
En réalité, le mot "lachon" (לשון - la langue) est composé des lettres לו שן, "le changement (שנוי - chinouï) lui (לו - lo) appartient."
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> La parole est puissante, "comme les colonnes de fumée" de l'encens du Temple, où 2 fois par jour "brûlaient des parfums de myrrhe et d'encens, de toutes les poudres des parfumeurs" (Chir haChirim 3,6).
La parole et l'encens du Temple sont intimement liés. Nos Sages ont enseigné : Pendant que l'on broie l'encens, on doit dire : "bien écrasée, bien écrasée" (adék étev, étev adék), car la parole est bonne pour l'encens (Kéritout 6b).

Tout comme la parole améliore grandement l'encens, la parole améliore grandement les mondes supérieurs.

Pour que votre discours ait cet effet, pensez avant de parler. Dans le alef beit (alphabet hébreu), les lettres qui précèdent celles de דבור (dibour - une parole), sont numériquement égales à גיהנם (Guéhinam).
Avant de parler, visualisez le Guéhinam ouvert devant vous.
[Ben Ich 'Haï - Even Chelema]

[les lettres qui précédent דבור sont גאהק, qui a la même valeur que גיהנם (en ajout 1 pour le mot - le kollel)]

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-> Le Ben Ich 'Haï (Birkat Haïm - haftarat Ki Tétsé ; Ben Yehoyada - Pesahim 53a) écrit :
Le mot roua'h signifie à la fois "souffle/respiration" et "vent".
Hachem "souffla dans ses narines l'âme de la vie, et l'homme devint un être vivant" (Béréchit 2,7), selon le Targoum Onkelos : "elle devint dans l'homme le souffle de la parole" (roua'h mémaléla).
En fautant avec la roua'h (souffle) de la parole, les hommes ont libéré la roua'h (vent) de la tempête dans le monde.

L'abus de parole a causé les principales calamités du monde. L'homme a été banni du gan Eden et la mort est entrée dans le monde à cause des paroles rusées du serpent à 'Hava.
Le premier Temple, et avec lui la terre d'Israël, a été détruit à cause de la négligence dans l'étude de la Torah (Yirmiyahou 9,11-12), qui sanctifie la parole.
Le Second Temple a été détruit, entraînant l'exil dont nous souffrons encore deux millénaires plus tard, à cause du lachon ara (guémara Guittin 56a).

Dans le futur, la parole ne sera plus utilisée à mauvais escient, et il n'y aura plus de vents violents. Alors "les montagnes s'éloigneront et les collines s'effondreront" (Yéchayahou 54,10), car elles ne seront plus nécessaires. Le mauvais penchant sera annulé et tout péché cessera.
Par conséquent, "Ma bonté ne s'éloignera pas de toi" (Yéchayahou 54,10) = il n'y aura plus d'exil ni de destruction.

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-> Le Ben Ich 'Haï (Birkat 'Haïm - haftara Ekev) enseigne :
Les miracles peuvent être cachés dans des événements "naturels", comme le miracle de Pourim, ou révélés et évidents pour tous, comme les 10 plaies d'Égypte.

Le peuple d'Israël mérite des miracles révélés lorsqu'il est vigilant à la parole.
La parole est plus révélée que l'action : dans l'obscurité, la parole peut être entendue mais les actions ne peuvent être vues.

La Kabbale associe les miracles révélés aux mains de Dieu.
"Je t'ai gravé sur les paumes de Mes mains" (Yéchayahou 49,16) = Je ferai pour toi des miracles révélés, quand "tes murs Me correspondent toujours" (Yéchayahou 49,16). Les "murs" sont nos lèvres, qui ont été créées pour garder la pureté de notre parole (guémara Arakhin 15b). Si elles remplissent cette mission, la lumière de la Présence divine reposera sur elles, car elles "Me correspondent", le mot שָׂפָה (chafa - lèvre), est numériquement égal à שכינה (Chékhina - Présence divine) (Tikouné Zohar 21:62:1).

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-> Selon le Ben Ich 'Haï (Od Yossef 'Haï - drouchim Chémot) :
[Alors que les combats contre les nations nécessitent des armes physiques toujours plus sophistiquées et puissantes,] le mauvais penchant est toujours combattu par la parole.
Avec l'étude de la Torah et la prière, notre bouche devient un canon, et nos mots deviennent des boulets de canon.
Mais cela ne fonctionne que si la bouche est propre et pure de mots interdits. Un canon sale ne peut pas tirer. Si nous gardons la pureté de la bouche, la gloire d'antan sera restaurée.
Alors "tu prononceras un décret, et il sera fait" (Iyov 22,28). Et une fois encore, nous combattrons, et gagnerons les nations par la parole plutôt que par l'épée.

[Yaakov combattait "à l'aide de mon épée et de mon arc" (Vayé'hi 48,22). Le Targoum le traduit : "Par ma prière et ma demande [à Hachem]".
De même Moché a combattu Amalek par ses prières, de même avec Si'hon et Og (voir Targoum Yonathan 'Houkat 21,24).
Moav a demandé à Midiyan : "Le rédempteur d'Israël a vécu parmi vous. D'où vient sa force?" Midiyan répondit : "Sa force est dans sa bouche" (midrach Bamidbar rabba 20,4). ]

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-> Rabbi Elazar haKapar dit : Israël n'a-t-il pas acquis [en Égypte] quatre mitsvot qui valent plus que le monde entier? Ils se sont gardés de l'immoralité et du lachon ara et n'ont pas changé leur nom [hébreu] ou leur langue.
[Mékhilta - Bo 5]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Ich 'Hayil 1, haGadol 2) commente :
Nous pouvons accélérer notre propre rédemption en faisant ce que nos ancêtres ont fait pour mériter la leur : garder les yeux et la langue.

Nos ancêtres ont évité l'immoralité, qui commence par la vision des yeux. Et ils ont gardé leur langue, en évitant le lachon ara et en conservant leurs noms et leur langue hébraïque.
Hachem nous a donné les yeux et la langue à utiliser pour des activités spirituelles.
Il nous permet de les utiliser également pour des besoins physiques, comme gagner notre vie. Les insensés abusent de ces précieux instruments en fautant avec eux.

S'abstenir d'immoralité et de lachon hara est la clé de la rédemption, hier comme aujourd'hui.
Il est écrit : "Mon peuple hésite à revenir à Moi. Ils sont appelés à על (al)" (Ochéa 11,7).
Le mot על est un acronyme de עין לשון (ayin - œil ; lachon - langue).
Nous sommes appelés à revenir à D. par la sanctification de ces deux éléments. Notre rédemption en dépend.

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-> Le monde a été créé avec dix Paroles. [Pirké Avot 5,1]

-> Le Ben Ich 'Haï ('Hasdé Avot) écrit :
Hachem a créé le monde en parlant. D. a dit : "Que la lumière soit". Et la lumière fut" (Béréchit 1,3).
Neuf autres paroles, et le monde a été créé.
Tout comme il a été créé par la parole, le monde continue d'exister et de fonctionner par la parole.
Chaque homme est un monde en miniature, et son existence également dépend de la parole.

S'il faute, il doit le payer de sa vie : "l'âme qui pèche doit mourir" (Yé'hezkiel 18,4). Par la parole, cependant, il peut rectifier son péché et vivre, comme il est écrit : "Prends avec toi des paroles et reviens à Hachem" (Ochéa 14,3).
Le péché peut également être rectifié par des sacrifices - ou par la charité, comme Daniel l'a conseillé à Nabuchodonosor : "Rachète ton péché par la charité" (Daniel 4,24). Mais même lorsqu'il n'y a pas de Temple dans lequel apporter des sacrifices et qu'une personne n'a pas d'argent à donner, elle peut encore rectifier son péché par la parole.

Destruction du Temple & lachon ara

+ Destruction du Temple & lachon ara :

-> La guémara (Yoma 9) déclare : "Dans le premier Temple, leurs faute sont été révélées, et par conséquent, la date à laquelle l'exil prendrait fin a été révélée.
Dans le second Temple, leurs péchés n'ont pas été révélés. Par conséquent, la fin de l'exil n'a pas été révélée".

-> Rachi explique que dans le premier Temple, les gens étaient transparents ; ils ne cachaient pas leur véritable personnalité. Tout le monde savait qui était un tsaddik et qui était un racha.
Ils étaient révélés, et c'est pourquoi il leur fut révélé qu'après 70 ans, ils reviendraient en terre d'Israël (voir Yirmiyahou 29,10).
Mais lors du 2e Temple, il y avait des réchaïm qui prétendaient être des tsaddikim, et personne ne savait qui était un vrai tsaddik et qui ne l'était pas.
Ils étaient cachés, non révélés, et par conséquent, la fin de l'exil n'a pas été révélée.

-> Le rav Yonathan Eibshitz (Yaarot Dvach 7) explique la guémara d'une autre manière.
Il explique que "pendant le premier Temple, leurs péchés ont été révélés", ce qui signifie que le prophète leur a révélé la raison de l'exil.
Les versets révèlent qu'ils étaient punis pour : l'idolâtrie ; les relations interdites ; le meurtre. [guémara Yoma 9b]
Ils connaissaient leurs fautes et savaient donc comment s'améliorer.
Par conséquent, il ne leur a pas fallu longtemps pour améliorer leur comportement. Soixante-dix ans plus tard, ils retournèrent en terre d'Israël.

"Mais leurs péchés n'ont pas été révélés lors du second Temple" = il n'y avait pas de prophète à cette époque pour leur révéler la cause de leur punition. Bien que les Sages leur aient dit que la destruction avait été causée par le péché de sinat 'hinam (haine gratuite), il était difficile pour les gens d'accepter cela parce que la faute de "haine gratuite" ne semble pas être un péché si grave.
Comme ils ne comprenaient pas pleinement la raison de leur punition, il leur était plus difficile de faire téchouva. C'est pourquoi près de deux mille ans se sont écoulés et nous n'avons pas été délivrés.

[ => Quelle est ma réaction si je tue quelqu'un? si je fais de l'idolâtrie? face aux relations interdites?
A priori, cela ne fait clairement pas le poids par rapport au fait d'avoir en moi une haine envers autrui (j'ai d'ailleurs, pleins de bonnes raisons!).
Or, nos Sages (Yoma 9b) enseignent : "la haine gratuite équivaut aux 3 transgressions majeures [qui causèrent la destruction du 1er Temple] : l’idolâtrie, l’immoralité et le meurtre."
Il en découle que nous sommes toujours en exil, car concrètement nous ne valorisons pas suffisamment la gravité de la sinat 'hinam. ]

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-> Le 'Hafets 'Haïm explique que lorsque la guémara dit que le Temple a été détruit à cause de sinat 'hinam, cela signifie qu'il a été détruit à cause du lachon ara.
La sinat 'hinam, à elle seule, n'aurait pas détruit le Temple. C'est plutôt la faute du lachon ara qui a détruit le Temple.

Nos Sages (Arakhin 15b) disent que le lachon ara est aussi grave que les 3 péchés capitaux : l’idolâtrie, l’immoralité/adultère et le meurtre.
[ça va c'est que des mots! Et bien pour un juif cela peut être plus grave que si j'avais commis les 3 fautes capitales! C'est parce qu'on a du mal à vivre cela que le Temple ne vient pas!
De même que je me retiens de tuer mon prochain qui m'a manqué de respect, à plus forte raison je me retiens de dire du lachon ara sur lui. ]

-> Le Méor Enayim ('Houkat) explique que cela est dû au fait que lorsqu'un juif parle de lachon ara, il donne vie (à un niveau spirituel) aux non-juifs, qui font ces fautes (l’idolâtrie, l’immoralité/adultère et le meurtre).

-> Le Kli Yakar (Shemos 3:2) écrit : "C'est la raison principale de l'exil : c'est à cause de la haine et de la jalousie qui règnent parmi eux, et à cet égard, la nation juive est pire que toutes les autres nations. Ils parlent lachon ara".

[un juif a une capacité d'impacter le monde (en bien et en mal) qui est très supérieure aux non-juifs.
De même que dire des paroles positives, de Torah, a un impact sublime, de même dire du lachon ara est désastreux (libre arbitre oblige nous n'en avons pas conscience).
Un exemple frappant est que ces mots de lachon ara ont permis la destruction du Temple, et notre exil actuel avec toutes les souffrances qu'on a pu subir! ]

La parole

+ La parole (d'après rabbi Na'hman de Breslev) :

-> Lorsqu'on porte atteinte à la parole, qui est le souffle de la bouche d'Hachem, alors à cause de ce défaut, du souffle de Sa bouche est formé un vent de tempête ; et ce vent de tempête est un grand accusateur, duquel sont issus tous les accusateurs et toutes les épreuves, et il s'attaque avec violence contre le corps de l'homme.
[Likouté Moharan - Torah 38,2]

-> A cause des mauvaises paroles, comme la médisance, le colportage, les mensonges, la moquerie, l'hypocrisie, ou faire honte à son prochain par des paroles, les dires de nature obscène, les paroles vaines et d'autres propos négatifs, en particulier lorsqu'on médit sur des tsadikim et des gens respectables, à cause de toutes ces paroles mauvaises, on fabrique des ailes au serpent, de sorte qu'il peut s'envoler et endommager beaucoup le monde ...
Mais grâce aux paroles de sainteté, on fabrique des ailes de sainteté.
[Likouté Moharan - Torah 63]

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-> La parole possède un immense pouvoir ; c'est pourquoi l'homme doit accroître beaucoup les paroles de Torah, de prière, de supplications et de requêtes, et surtout les paroles et les propos tenus entre lui et son Créateur ; et s'il demeure fort dans cette pratique tous les jours de sa vie, il est certain qu'il méritera une bonne fin, dans ce monde et dans le monde à venir, pour l'éternité.
[Likouté Moharan - 2e tome - Torah 96]

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-> Quand un homme s'assoit pour parler contre son prochain, cette attitude correspond à un jour de jugement, car il s'assoit et juge son prochain.
Il doit faire très attention à cela, et bien s'observer lui-même pour voir s'il est qualifié pour cela, à savoir juger son prochain ; car le jugement appartient à D., comme nos maîtres ont affirmé : "Ne juge pas ton compagnon, avant d'avoir atteint sa place".
Or, qui peut savoir et atteindre le lieu où se trouve son prochain, si ce n'est D. béni soit-Il seul?
[Likouté Moharan - 2e tome - Torah 1,14]

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-> Celui qui ne dit pas de futilités, réussira dans tout ce qu'il fera.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - atsla'ha]

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+ Les paroles de Torah :

-> Toutes les paroles relèvent des rigueurs, et l'on doit les adoucir ; l'adoucissement se fait grâce à l'étude de la Torah, et aux bonnes paroles que l'on prononce.
[Likouté Moharan - Torah 207]

-> Si un individu tient des propos de lachon ara, Hachem déclarera au prince de l'Enfer : "Je le juge là-haut, tu le châties en bas!"
Et comment parviendra-t-il à réparer?
En s'adonnant à l'étude de la Torah et en se comportant avec humilité. De la sorte, il s'écartera également également du lachon ara.
[Séfer haMidot - lachon ara]

-> On doit prononcer beaucoup de paroles de Torah et de prière, au point que le corps s'annule complètement, réduit à l'état de néant ; on y parvient grâce à la crainte, et par cela, l'homme accèdera à la paix, et de cette manière toutes les bénédictions sont drainées.
[Likouté Moharan - Torah 75]

-> La parole de sainteté, c'est-à-dire les paroles de Torah, de prière et de crainte du ciel, est élevée et très précieuse, car la parole de sainteté relève de la Présence divine, associée au dévoilement de Son royaume et de Sa foi, et elle correspond au souffle du machia'h, à l'aspect du souffle de sainteté.
[Likouté Moharan - Torah 78]

-> Le lachon ara retirera à l'homme le désir d'étudier [la Torah].
[Séfer haMidot - lachon ara]

-> A cause du lachon ara, la connaissance se retire de l'homme et il chute de l'amour de D., pour se retrouver en proie à l'amour de l'animalité.
[Likouté Moharan - Torah 54,4]

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-> A cause du lachon ara, l'individu ne recevra pas la Présence Divine.
[Séfer haMidot - lachon ara]

-> Celui qui tient des propos de lachon ara ainsi que celui qui les accepte, il conviendrait de les jeter aux chiens.
[Séfer haMidot - lachon ara]

-> A cause de propos de lachon ara, l'individu sera châtié par des fléaux, il aggravera énormément ses fautes et il conviendrait de le lapider.
[Séfer haMidot - lachon ara]

-> A cause des paroles vaines et de lachon ara vient la pauvreté ; et grâce à la charité réalisée en faveur des disciples des sages on rectifie cela, et on mérite la richesse.
[Likouté Moharan - Torah 4,8]

-> Celui qui tient sur Israël [le peuple] des propos malveillants, souffrira finalement de maux de bouche.
[Séfer haMidot - lachon ara]

-> Celui qui repousse un propos de lachon ara à l'encontre d'un tsadik, méritera d'être compté parmi les tsadikim.
[Séfer haMidot - lachon ara]

-> La prétention et l'orgueil amèneront l'homme à calomnier les autres.
[Séfer haMidot - lachon ara]

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+ La raillerie :

-> La raillerie rendra l'homme ignoble aux yeux d'Hachem et de Ses créatures.
[Séfer haMidot - létsanout]

-> Par ses railleries, l'individu chancèlera puis s'écroulera.
[Séfer haMidot - létsanout]

-> La raillerie est punie durement, son châtiment commence par des souffrances et s'achève par la perdition.
[Séfer haMidot - létsanout]

-> Le railleur : ses moyens de subsistance iront en s'amenuisant, il descendra au Guéhinam et conduira le monde à sa perte.
[Séfer haMidot - létsanout]

-> Par ses railleries, l'individu sera accablé de nombreux créanciers qui le harcèleront.
De plus, il basculera dans la débauche et sa femme le dominera.
[Séfer haMidot - létsanout]

-> A cause de ses railleries, l'individu manquera de sagesse.
[Séfer haMidot - létsanout]

-> La raillerie provoquera des incendies.
[Séfer haMidot - létsanout]

Celui qui raconte du lachon ara, des plaies viennent à lui (guémara Arakhin 15b)
[Il devient lépreux]

-> Le rav Elimélé'h Biderman explique que la raison est qu'en général l'homme dit du lachon ara sur son ami parce qu'il pense que l'autre l'a blessé, a médit sur lui, ou lui a causé du tort.
En répandant sur lui du lachon ara, et en divulguant ses faiblesses, il se blanchit et en sort vainqueur.

On dit à cet homme : "Regarde donc les plaies ... Généralement, lorsqu'elles apparaissent sur la peau, l'homme a tendance à se gratter. Il pense qu'ainsi, elles cesseront de le démanger. Mais en vérité, c'est le contraire. Plus il gratte, plus son état empire.

De là, on tire une leçon : si l'on parle en mal de son ami, on n'en tire aucun bénéfice. Au contraire, ces mauvaises paroles ont des conséquences néfastes, car elles mènent à la discorde et la haine."

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-> A propos du lépreux, il est dit : "il rasera tous ses poils" (Métsora 14,8). Pourquoi cela?

Le Ben Ich 'Haï explique que lorsqu'on observe les cheveux, on a l'impression qu'une centaine d'entre eux poussent à partir du même endroit, l'un sur l'autre, mais lorsqu'on les rase, on voit clairement que chaque cheveu a sa racine bien distincte, comme le disent nos Sages (guémara Baba Batra 16a) : "J'ai créé une multitude de cheveux dans l'homme, et J'ai prévu une racine pour chacun, de sorte qu'il n'y a pas 2 cheveux qui se nourrissent du même emplacement, ce qui risquerait d'être néfaste pour les yeux (provoquant la cécité d'une personne)".

Ainsi, on dit au lépreux, puni pour avoir du lachon ara : "Tu penses que ton ami t'a fait du tort, qu'il a pris de tes biens, qu'il t'a dérangé? Regarde donc la racine des cheveux et tu comprendras que de la même façon que chaque cheveu a sa racine, aucun homme ne peut empiéter sur ce qui appartient à l'autre".

=> Chacun reçoit du Ciel ce qui lui revient, avec une précision extraordinaire, et personne ne peut prendre ce qui est prévu pour son prochain.

[si une personne s'armait de bon sens, il comprendrait que : "Personne ne peut toucher, ne fut-ce d’un millimètre, à ce qui est destiné [du Ciel] à son prochain" (guémara Yoma 38b), et que personne ne peut lui faire concurrence, et il cesserait sur le champ de médire de son prochain.
Les poils donnent l'impression en reposant les uns sur les autres, de se disputer leur place. Néanmoins, lorsqu'on les rase, il s'avère que chaque poil s'alimente d'une racine différente sur le crâne de l'homme.
De même, Hachem peut donner l'infini de bénédictions à chaque personne, faisant que ce que l'autre a ne l'est nullement à mon détriment.]

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"Celui qui prononce du lachon ara, c'est comme s'il reniait D."
[guémara Arakhin 15b - Rabbi Yo'hanan au nom de Rabbi Yossi Ben Zimra ]

-> Le rav Elimélé'h Biderman commente :
Cela signifie que la racine de cette faute est un manque de émouna. En effet, une personne profère du lachon ara (paroles médisantes) sur son prochain seulement parce qu'elle s'imagine que ce dernier lui a causé un dommage, lui a porté préjudice, l'a fait trébucher, lui a fait un affront ou a réussi dans ses entreprises à son détriment, ou à cause d'autres accusations à son égard.
Mais si elle était convaincue que personne au monde n'est en mesure de lui causer le moindre dommage ni la moindre perte, car son sort ne dépend que d'Hachem, elle ne parlerait en mal de personne et cesserait de ressasser jour et nuit des paroles telles que : 'que m'a fait un tel' ou 'qu'a-t-il dit à mon sujet’!
[...]

Ainsi, à quoi lui sert-il de se plaindre de son prochain?
Ce n'est, en effet, pas lui qui lui a causé une perte ou un quelconque préjudice.
Grâce à cette réflexion, on parviendra à se purifier entièrement de la faute de la médisance.
Car tel est le fondement d'une émouna pure : à chaque créature est octroyée par le Ciel, sa subsistance et tout ce dont elle a besoin. Chacun possède une source particulière dont il tire sa vitalité.
Aussi, pourquoi devrait-il s’évertuer à courir jour et nuit pour acquérir sa subsistance puisque de toute façon, elle lui a déjà été préparée? Quoi qu'il fasse, ses efforts ne lui rajouteront rien. Alors, à quoi bon se fatiguer en vain?
Il ne lui incombe que de faire sa part d'efforts personnels pour se rendre quitte de son devoir (hichtadlout).
De plus, même après l’avoir accomplie, il devra rester convaincu que ce ne sont pas ses efforts qui vont lui apporter sa subsistance mais qu’elle est le fruit du décret Divin.

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-> "Vint 'Habakouk et établit toutes les mitsvot sur une seule, comme il est dit : "Et le juste vivra par sa foi" ('Habakouk 2,4) (guémara Makot 24a).

=> Le prophète 'Habakouk est-il venu pour nous exempter de toutes les mitsvot?

-> Le Toledote Yaakov Yossef (paracha Kora'h) répond que pour parfaire son âme, il serait nécessaire que chaque juif accomplisse la totalité des mitsvot de la Torah. Or, cela est impossible en pratique, car certaines mitsvot sont à accomplir par le Cohen, d'autres par le Lévi, d'autres encore par Israël, et on n’a encore jamais vu un Cohen qui est à la fois Lévi et Israël ...
Néanmoins, lorsque les juifs sont unis, chacun acquitte son prochain de son devoir et ils se complètent les uns les autres.
Malheureusement, cette union est impossible lorsque [par exemple] Réouven hait [par exemple] Chimon parce que ce dernier lui fait concurrence dans son activité commerciale, que Lévi garde rancune à Yéhouda, parce que celui-ci lui a fait rater son Chidoukh, lorsqu'un autre ne cesse de dénigrer jour et nuit celui qui a eu ‘l’impudence’ de ne pas lui accorder la montée à la Torah 'qui lui revenait' ...

C'est à ce propos que le prophète 'Habakouk est venu fonder toute la Torah entière sur la émouna : grâce à elle, l'homme n'a plus d'ennemi, les juifs s'aiment et se respectent mutuellement.
Ils savent que rien ne peut se produire dans ce monde, même entre un homme et son prochain, sans que cela n'ait été décrété au préalable dans le Ciel et que personne ne peut causer le moindre préjudice à quiconque sans que la main Divine ne l'y ait conduit.

[le 'Hozé de Lublin (Zot Zikaron) dit : "Il est bon de se rappeler qu'absolument tout provient du Créateur, comme la guémara (Taanit 7b) l'affirme : "Une personne ne se cogne pas son orteil si cela n'a pas été décrété du Ciel", et ce même si c'est causé par un être humain qui a le libre arbitre."]
Dès lors, à quoi bon se plaindre de son prochain si celui-ci n'est pas responsable du dommage?

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-> Le Pélé Yoets (Erékh Kina) enseigne :
"Le penchant du cœur de l'homme est mauvais et l'incite à penser qu’il est unique dans sa génération en sagesse, en honneurs et en richesse. C’est pourquoi il souffre lorsqu'une autre personne l'égale ou la dépasse ; il la jalouse, cherche à lui nuire, et profère du lachon ara à son égard.
La haine provoquée par la jalousie est colossale, et le dévore comme un feu indomptable. Celui qui est atteint de ce mauvais défaut est rongé par les tourments durant toute son existence
et n'a aucun ami ; il multiplie les querelles, se réjouit du malheur des autres et désire qu'ils échouent...
Son mal est tellement grand qu'il est inexprimable.
Celui qui désire la vie fuira ce défaut et soumettra son mauvais penchant en ayant des pensées pures. Il réfléchira au fait, par exemple, que personne ne peut toucher à ce qui est réservé à autrui et que même s'il était seul au monde, il ne pourrait gagner plus que ce que le Ciel a décrété pour lui.
Et à l'inverse, même si ses concurrents étaient des milliers de fois plus nombreux, il ne lui manquerait pas un centime de ce qui lui a été octroyé.
Il sera ainsi satisfait de ce qui est la volonté d'Hachem, le Rocher intègre, et il agira favorablement envers chacun."

L’impact du lachon ara sur la pluie

"La pluie ne s'arrête qu'en raison de ceux qui profèrent du lachon ara" (rabbi Chimin ben Pazi - én aguéchamim néétsarin éla bichvil méssapéré lachon ara - guémara Taanit 7b)

-> Le 'Hatam Sofer (Drachot 'Hatam Sofer, 2e partie) explique que naturellement, l'haleine émise par la bouche de l'homme s'élève et entre dans les nuages remplis de pluie.
De ce fait, lorsqu'on commet une faute en proférant des propos interdits de médisance et de colportage, cette haleine impure souille l'eau de pluie présente dans les nuages, et les fruits et les cultures qui poussent, arrosés par les pluies, absorbent également cette impureté.
Ainsi, celui qui en consomme introduit également cette impureté en lui, qui ne fait que s'accroître.

Lorsque D. remarque que les hommes se dégradent et commettent de plus en plus de fautes, dans Sa grande compassion et bonté, Il arrête les pluies pour mettre un terme à cette diffusion croissante de l'impureté.

[rapporté par l'Admour de Kalov]
[la source exacte est : drachot ‘Hatam Sofer, ‘helek ב,p. 376, s.v. אחז"ל ]

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-> Le Trisker Magid (Maguen Avraham - Le'h Le'ha, s.v. ויאמר ) relie la maladie dans le monde à l’air et au climat. L’Air relève du "roua'h" (רוח) source du dibour (רוח), la parole comme il ressort du Targoum Onkélos qui utilise l’expression "roua'h mémaléla" (רוח ממללא), un souffle parlant (Béréchit 2,7).
En portant atteinte à sa force locutoire (par le mensonge, la moquerie, la médisance, ...), cela affecte l’air (qui, à travers la respiration, permet de parler) et génère la maladie dans le monde.
En sanctifiant sa bouche avec des mots de Torah et de prière (téfila), cela arrange le climat et purifie le monde de ses maux.

Le rav Yéhochoua Alt fait remarquer que les lettres réagencées du mot רפואה (réfoua) donnent אור פה (or pé), la lumière de/dans la bouche.

"La bouche n'a été créé que pour dire des mots de Torah et parler favorablement des juifs"
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev]

Il convient que l'individu se soucie davantage de ses paroles que de ses biens.
[Rambam - Iguéret HaChmad - chap.1 ]

Lachon ara

+ Lachon ara :

-> En réfléchissant, on s’aperçoit que la pratique des mitsvot de juger autrui favorablement et de garder sa langue dépend de la pratique de la mitsva positive : "Aime ton prochain comme toi-même" (Kédochim 19,18).
En effet, si l’on aime véritablement le prochain, on ne dira certainement pas du lachon ara sur lui, et on cherchera de toutes ses forces à le justifier.
On se représentera que si l’on avait fait soi-même quelque chose de mal, que des gens aillent le raconter, et qu’on se connaisse une excuse, ce n’était pas exprès ou toute autre raison, combien on désirerait qu’il se trouve quelqu’un qui nous justifie, pour ne pas être tellement humilié!
C’est tout à fait de cette façon qu’il faut se comporter avec autrui.
['Hafets 'Haïm - Chmirat haLachon - Chaar haTévouna chap.5]

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-> Dans le Pirké de Rabbi Eliezer, nous trouvons ces mots du testament qu’il adressa à son fils Horkenos : "Mon fils! Ne prends pas place parmi les gens qui médisent de leur prochain, car lorsque leurs paroles arrivent en haut, elles sont écrites dans le Livre et tous ceux qui se trouvent présents y sont inscrits sous le nom de membres d’un clan de méchants (racha) et de médisants."

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-> "Tu n’iras pas colporter le mal dans ton peuple" (Kédochim 19,16)

Le Zohar (Nasso 121b) enseigne :
Rabbi Abba a dit : lorsque les gens dorment, goûtent à la mort [le sommeil étant 1/60e de la mort] et que l’âme s’élève au ciel, elle se tient là où elle se tient, on l’examine sur ses actions de la journée et on les écrit dans un registre.
Pourquoi les écrit-on dans un registre ?
Parce que l’âme monte et témoigne des actions de l’homme et de chaque parole qui sort de sa bouche.
Lorsque la parole qui est sortie de sa bouche est correcte, comme des paroles de sainteté, d’étude de la Torah ou de prière, elle monte et se tient là où elle se tient jusqu’à ce qu’arrive la nuit, alors l’âme monte, saisit cette parole et l’introduit devant le Roi [Hachem].
Mais quand elle n’est pas correcte et fait partie des paroles interdites, comme le lachon ara, elle monte là où elle monte, et alors elle est inscrite comme une accusation pour l’homme.

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-> Le ‘Hafets ‘Haïm a dit : "On s’adresse à moi avec des questions dans tous les domaines de la Torah, même des choses qu’il est très simple de permettre, ou des sujets dans lesquels il y a diverses raisons de se montrer sévère, et c’est seulement dans le domaine du lachon ara qu’on ne vient pas encore me poser de questions.
Je ne comprends pas pourquoi on ne vient pas me demander s’il est permis ou interdit de dire telle chose, et j’écrirais une longue réponse avec des sources tirées des versets jusqu’à ce qu’il soit clair si la chose est permise ou non".

[notre yétser ara fait tout pour que l'on minimise cette faute si grave (ça va, c'est que des paroles!)]

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-> "Ainsi vous bénirez les enfants d'Israël" (Nasso 7,23)

Rachi explique que la bénédiction (des Cohanim) doit se faire "en langue sainte", c'est à dire en Hébreu.

Mais d'après le Tiferet Chelomo cela suggère aussi que pour qu'une bénédiction ait de l'effet, il faut sanctifier sa langue. Une bénédiction qui sort d'une bouche qui prononce des paroles interdites (médisance, mensonge, moqueries, ...), n'aura pas tant d'effet. Mais celui qui sanctifie sa langue pour ne prononcer que des paroles permises ou même sacrées (étude de Torah, prière, bienveillance...), alors Hachem valorisera sa parole, et ses bénédictions auront une grande force.
Pour avoir le plus d'effet, la bénédiction doit donc provenir d'une "langue sainte".

[ainsi plus nous utilisons notre bouche pour dire du lachon ara, plus nous réduisons notre force de prière!]