Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"L'homme dispose son cœur [ses pensées], et c'est d'Hachem que viennent les paroles de sa bouche" (l'adam ma'arché lèv, oumé'Hachem maané lachon - Michlé 16,1).
La seule chose qu'une personne puisse faire est de préparer les pensées dans son cœur.
Ensuite, "les paroles de sa bouche viennent d'Hachem". Même la parole d'une personne n'est pas sous son propre contrôle ; elle est contrôlée par Hachem.

Au cours de sa vie, une personne dit le "Kriat Shéma" deux fois par jour, tous les jours. Mais elle ne remarque même pas l'avertissement qu'il contient : "ichamérou la'hem" (prends garde). De quoi doit-on se prémunir?
"Pen yifté lévavé'hem" = de peur que ton cœur ne soit égaré.
Les gens n'ont aucune idée qu'il existe un tel concept, que leur cœur peut être égaré!
[rabbi Nathan Watchfogel]

Parler, c’est comme agir

+ Parler, c'est comme agir :

"Et voici la chose (vézé hadavar) que tu leur feras afin de les sanctifier (acher taassé lahém lékadech), afin qu'ils Me servent comme Cohanim" (Tétsavé 29,1)

-> Le Beit Aharon affirme que les mots "voici la chose" (zé adavar) font référence à la parole (le mot "davar" peut signifier soit "mot", soit "chose").
En conséquence, le verset nous enseigne que les paroles d'une personne doivent mener à de bonnes actions et qu'elle doit s'assurer que ses paroles sont saintes et ne sont pas utilisées pour le lachon ara, la moquerie ou l'absurdité.

Lorsque les paroles sont utilisées à bon escient, elles sont considérées comme des actions qui peuvent avoir de grands effets dans ce monde et dans les royaumes Supérieurs.

Récompense pour avoir préserver sa langue de lachon ara …

+ Idée de la récompense lorsque qu'on s'abstient de dire du lachon ara :

"Pour chaque instant où l’homme garde le silence [au lieu de dire du lachon hara], il acquiert le mérite d’une extraordinaire lumière cachée [dans le monde futur] que les anges eux-mêmes ne peuvent imaginer."

[Gaon de Vilna - Iguéret haGra]

Le pouvoir intrinsèque de nos mots

+ Le pouvoir intrinsèque de nos mots :

-> Il est important de réaliser pleinement le pouvoir des mots eux-mêmes.
La guémara (Kétoubot 62b) rapporte l'histoire de Yéhouda, fils de Rav 'Hiya, gendre de Rav Yanai, qui passait toute la semaine à étudier la Torah et revenait le vendredi pour être à la maison pour le Shabbath avec sa femme. Chaque semaine, il était précédé par une colonne de feu qui arrivait en son honneur.
Une semaine, il était tellement absorbé par son étude qu'il ne rentra pas à la maison.
Lorsque Rav Yanaï vit qu'il n'y avait pas de colonne de feu, il supposa que son gendre était mort. Il demanda donc à sa famille de renverser son lit, ce qui, à l'époque, était la coutume lorsque quelqu'un décédait.
La guémara nous dit que ce fut "comme une erreur venant du souverain" (Kohélet 10,5), et Yéhouda mourut dans le beit hamidrach.

=> Comment cette tragédie a-t-elle pu se produire? Nous savons que les tsadikim peuvent apporter des bénédictions ou des malédictions extraordinaires, mais ici, Rav Yanaï n'aurait certainement pas voulu qu'une telle chose se produise!

Le rav El'hanan Wasserman (Kovetz Chiourim - sur Kétoubot - chap-208) écrit que nous apprenons ici : "Les mots prononcés par la bouche d'une personne sainte affectent le monde, même s'ils sont prononcés sans aucune intention." Les mots eux-mêmes ont un pouvoir!
Le rav Wasserman poursuit en écrivant que celui qui prononce de mauvaises paroles, telles que des mensonges, des malédictions ou du lachon ara, contamine sa bouche et les mots qu'il prononce perdent leur pouvoir naturel.

-> La guémara (Shabbos 119b) discute de l'importance de l'étude de la Torah par les jeunes enfants, qui étant sous la bar mitsva, n'ont pas de faute, et nous dit que toute ville qui n'a pas d'enfants en train d'étudier sera détruite. Ces enfants ne doivent pas être interrompus dans leur étude, même pour aider à la reconstruction du Temple.
Reich Lakich, l'un des Amoraim, déclare : "le monde ne tient que par le souffle (l'étude de la Torah et la prière) des enfants".
Son collègue Abbayé lui demande : "Qu'en est-il de la vôtre et de la mienne? Notre Torah est certainement assez spéciale pour justifier la continuation du monde."
Reich Lakich répondit que les enfants n'ont pas de faute et que leur Torah et leur prière sont donc plus importantes que les siennes et celles d'Abbayé.

Examinons l'ampleur de cette affirmation. Les Amoraïm comptaient parmi les plus grands hommes qui aient jamais vécu ; leur vie entière était empreinte de sainteté et de pureté, consacrée uniquement à l'accomplissement de la volonté d'Hachem. Lorsqu'ils priaient et apprenaient, ils le faisaient avec un niveau de pureté et de dévouement que nous ne pourrons jamais comprendre. Ils maîtrisaient tous les domaines de la Torah et la guémara rapporte de nombreux cas où ils ont accompli des miracles dévoilés, ramenant même des morts à la vie.
Cependant, la Torah et la prière des petits enfants, qui ne comprennent même pas les mots qu'ils prononcent, sont plus grandes que toutes les leurs, parce que les enfants qui n'ont pas de faute ont une bouche sainte.

Nous voyons donc que les mots eux-mêmes, s'ils sont prononcés correctement et avec une bouche pure, sont plus puissants que la prière des plus grands adultes du peuple juif, prononcée avec la kavana la plus profonde.

=> Le rav Wasserman poursuit en comparant les paroles d'un homme à une hache. Avec son tranchant, une hache coupe même sans effort, mais si elle devient rouillée, elle ne coupera pas tant que la rouille n'aura pas été enlevée.
Nos paroles ont une capacité naturelle à produire des effets dans les Cieux, à moins qu'elles ne deviennent "rouillées" à cause de notre mauvaise langue.

[nous retrouvons cette idée dans la Torah. Yaakov dit à ses 12 enfants, les 12 tribus, qu'il a conquis la ville de Chekhem "avec mon épée et mon arc" (Vayé'hi 48,22), ce que le Targum Onkelos rend par "avec mes prières et mes supplications". L'épée d'un juif est sa prière. ]
[rav Avraham Tabor]

Garder ses paroles vaut mieux que le jeûne et les afflictions

+ Garder ses paroles vaut mieux que le jeûne et les afflictions :

-> Le Gaon de Vilna (dans sa Iguéret haGra) écrit :
Jusqu'à son dernier jour, l'homme doit "s'affliger". Cela ne signifie pas qu'il doit jeûner ou faire souffrir son corps, mais plutôt qu'il doit s'affliger lui-même en maîtrisant sa bouche et ses désirs. C'est ainsi que l'on gagne le monde à Venir.
Surveiller sa bouche est plus efficace que tous les jeûnes et toutes les afflictions physiques.

Chaque seconde où une personne ferme la bouche, elle est récompensée par une grande lumière cachée qu'aucun ange ou création ne peut imaginer. Le verset dit : "Qui est l'homme qui désire la vie ... protège ta langue du mal et tes lèvres des mauvaises paroles" (Téhilim 34,17-18).
De cette façon, on expie toutes les fautes et on est sauvé du Ché'ol Tachtit, comme il est dit : "Celui qui surveille sa bouche (pour ne pas manger excessivement) et sa langue (pour ne pas dire de mauvaises paroles) protège son âme de la souffrance" (Michlé 21,23)."

Qui est ‘hassid? Celui qui ne parle jamais de lachon ara

+ Qui est 'hassid? Celui qui ne parle jamais de lachon ara :

-> La guémara (Baba Kama 30a) affirme que celui qui veut être un 'hassid doit accomplir des "milin dénézikin" (problématiques liées aux dommages).
Le rav Ouri de Sterlisk (Imré Kodech - Likoutim 11) explique que quiconque désire être un 'hassid doit "s'acquitter des questions de dommages" en veillant à ne jamais porter préjudice à qui que ce soit par ses paroles. Si quelqu'un est capable de s'abstenir de prononcer de telles paroles, il sera un véritable 'hasid.

Garder le silence pour préserver la paix

+ Garder le silence pour préserver la paix :

- La Rabbanite 'Haya Rivka Shinlzon affirmait que l'on apprend un enseignement important de la dernière phrase de la Amida : "Osé Shalom" (Celui qui fait régner la paix ...), que l'on prononce après avoir reculé de 3 pas et en se penchant vers l'avant.
En effet, de la même manière, il faut se plier et reculer en arrière en faveur de la paix!!

- La Rabbanite Kanievsky disait toujours : "Lors d'un différend ou d'une dispute, la plus infime des concessions de notre part a le pouvoir d'engendrer de grandes délivrances!
N'est-il pas écrit que le monde ne se maintient que par le mérite de celui qui se tait au moment d'une dispute!"

- Le Rabbi Its'hak Zilberstein conseille à une personne offensée : "Qu'elle s'isole dans un coin (de la maison) et dise "Que ce soit Ta volonté [D.] que le silence que je garde soit considéré à Tes yeux comme un grand acte et qu'il me nettoie de mes fautes", car je supporte cette peine pour me plier à ce que Tu as ordonné dans Ta Torah : "les personnes humiliées n'humilient pas en retour, elles subissent l'humiliation et ne répondent pas" et au sujet de ces personnes, Tu as écrit : "Ceux qui aiment D. rayonneront comme le soleil dans sa gloire " (Choftim 5;31)".

=== Qu'avons-nous à gagner à répondre sur le coup de la colère/l'humiliation, à part mettre de l'huile sur le feu?
Au contraire, (même si c'est très dur) agissons selon la volonté de D., et au-delà d'une pluie de bénédictions qui nous est promise, nous pouvons espérer que notre réponse puisse trouver écho dans un climat apaisé et constructif.

Source : adaptation et compilation personnelle (b"h) du livre : "La femme Juive" de Sarah Hassan

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-> b'h, également : https://todahm.com/2020/09/21/15207-2

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-> Les gens pensent que la grande dignité de l'homme est d'avoir le pouvoir de s'exprimer. Et moi, je pense que le pouvoir de l'écoute est plus précieux que tout le reste.
[rabbi Naftali de Ropshitz]

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-> "Je n'ai rien trouvé de plus salutaire que le silence" (Pirké Avot 1,17)

-> "Si le silence convient bien aux sages, à plus forte raison aux insensés" (guémara Pessa'him 99a)

-> "Le monde ne se maintient que grâce à celui qui se tait au moment d'une querelle" ('Houlin 81a)

-> "De même qu'il est une mitsva de dire ce qui peut être entendu, de même il est une mitsva de ne pas dire ce qui ne peut être entendu et il vaut mieux se taire" (guémara Yébamot 64b)

-> "Le meilleur remède à toute chose est le silence ... un mot vaut un séla, le silence en vaut deux" (guémara Méguila 18a)

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-> Les lèvres qui restent fermées et s'abstiennent de dire du lachon ara finiront pas donner de bonnes réponses aux questions concernant la Torah.
Si comme l'affirme la guémara (Arakhin 15a), le lachon ara est parmi les fautes les plus graves du judaïsme, alors certainement le fait de fermer ses lèvres [plutôt que de dire du lachon ara] peut être classé parmi les plus grandes mitsvot.
Aucune bénédiction n'est récitée lorsque l'on prend seulement la arava à Hochana Rabba (guémara Soucca 44b) [au moment de la frapper au sol]. De cela, nous pouvons apprendre que parfois rester silencieux est aussi efficace que parler des mots de Torah.
[Sfat Emet - 5654]

[le Sfat Emet y développe également qu'à Souccot en prenant la arava (qui représente les lèvres) avec les autres Espèces cela fait allusion au pouvoir de bouger nos lèvres, de parler (ex: paroles de Torah, d'encouragement à autrui, ...) et lorsque nous ne prenons à Hochana Rabba la arava seulement , cela fait allusion à l'importance de fermer nos lèvres, d'être silencieux.
Il ajoute que parfois cette dernière attitude peut être plus efficace que la première.]

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-> Le trait de caractère le plus bénéfique est le silence.
[Rabbénou Yona ; Méïri]

-> Avant de parler, je suis maître de mes mots ... une fois que les mots sortent de ma bouche, ils me dominent.
[rav Yéhouda ha'Hassid]

-> Le 'Hazon Ich disait : "Il y a des gens qui savent parler, mais je sais garder le silence, et c'est encore plus difficile que de parler."

-> Que le fait de dépenser ton argent soit plus facile à tes yeux que le fait de dépenser tes mots.
[Roch - Or'hot 'Haïm]

-> Le silence est une grande compétence ... ce n'est que dans la solitude que l'âme et l'esprit développent leur force.
[rav Shlomo Wolbe]
[en sachant se taire, on permet à son intériorité, à son âme, de prendre le dessus et de se prospérer sous être étouffer par la matérialité, par nos pulsions égocentriques (ex: souvent en parlant c'est motivé par un sentiment inconscient de vouloir extérieur [j'ai de l'importance aux yeux des autres], au détriment de vrai soi-même).]

-> Le Déré'h 'Haïm développe cette idée :
le corps physique et l'intellect ne peuvent s'activer en même temps. Ainsi, si la faculté physique de verbaliser une idée est active, alors l'intellect méditatif est inactif.

-> De même le Ohr Torah enseigne :
lorsque vous êtes un donneur, vous ne pouvez pas être un récepteur.
Lorsque vous parlez et partagez avec les autres, vous êtes un donneur.
Lorsque vous êtes silencieux, vous pouvez recueillir l'inspiration qui vous est envoyée.

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+ Le silence est d'or :

-> Rabbi Yaacov Galinski nous enseigne :
"Il est écrit dans la guémara (Kidouchin 71a), que les familles les plus nobles venaient de Babel. Elle ajoute (Kidouchin 71b) : Tous ceux qui parlaient le babylonien avaient des propositions de mariage', car on les tenait pour venant de Babel. Mais maintenant, il y a des gens malhonnêtes qui apprennent le babylonien pour qu'on les prenne pour des nobles, ce n'est donc plus une preuve.
La guémara demande donc 'Comment trouver une épouse? et elle répond : 'Ceux qui se taisent quand il y a conflit sont tenus pour des gens de bien.

Cependant, si les gens malhonnêtes sont prêts à apprendre une langue et à imiter l'accent babylonien pour être considérés comme nobles, ne seront-ils pas aussi prêts à se taire? N'est-il pas plus difficile d'apprendre une langue étrangère que de se taire?

La réponse est que, bien sûr, ils voudront se taire. Mais ils n'en seront pas capables!
Car il est sans conteste plus difficile de se taire. On n'en est capable que si on y a été éduqué, dans une famille de noble extraction, et qu'on a continué dans ce chemin."

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-> "Quel est le rôle de l'homme sur Terre? Être comme muet" (guémara 'Houlin 89a)
Le rav Yaakov Galinski commente : "Comme ce rôle est difficile, mais comme il est important et profitable!"

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-> Le rav Shlomo Zalman Auerbach a dit :
Sache que lorsqu'on rend la pareille, l'autre redouble ses coups, et la dispute s'amplifie sans cesse. Mieux vaut verrouiller sa bouche lors du conflit. Ainsi, l'adversaire n'aura rien à répondre, et petit à petit le volcan s'éteindra, et la dispute sera oubliée ...

J'ai entendu, au nom d'un grand homme, une explication du Téhilim (47,38) : "Et moi, tel un sourd je n'entendrai pas, et tel un muet il n'ouvrira pas sa bouche".
Ce Téhilim n'est pas correct grammaticalement. Il commence à la première personne, "Je n'entendrai pas", et devrait se terminer selon la même construction, Je n'ouvrirai pas ma bouche'. Cela vient nous enseigner que si l'une des parties se tait, adoptant l'attitude de "tel un sourd je n'entendrai pas" alors l'autre partie agira de façon similaire, et "tel un muet il n'ouvrira pas sa bouche".