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Lachon ara & fin du Temple (selon le Ben Ich ‘Haï)

+Lachon ara & fin du Temple (selon le Ben Ich 'Haï) :

-> Pendant les 40 années qui ont précédé la destruction du [second] Temple, les portes du sanctuaire du Temple s'ouvraient d'elles-mêmes [comme pour inviter l'ennemi à entrer (Rachi)].
Finalement, Rabbi Yo'hanan ben Zakaï les réprimanda. Il dit : "Sanctuaire, Sanctuaire, pourquoi faites-vous une chose aussi effrayante? Je sais qu'en fin de compte, vous serez détruits ..."
[guémara Yoma 39b]

-> Les portes du sanctuaire, lorsqu'elles sont fermées, se rejoignent et se touchent comme 2 lèvres.
Les portes s'ouvrent pour laisser entrevoir que le Temple sera détruit à cause du lachon ara.
Parce que le peuple a ouvert ses lèvres pour dire du mal, les portes du sanctuaire se sont ouvertes pour recevoir le feu qui devait le consumer.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yehoyada]

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-> Qu'Hachem supprime toutes les lèvres douces [ou : divisées], la langue qui parle beaucoup (médabéret guédolot - מדברת גדלות). (Téhilim 12,4)

-> Le mot מדברת (parle), signifie également "conduit/entraîner" ; et réarrangées, les lettres de גדלות (beaucoup), forment ד גלות, (dalét galout - quatre exils) = pour suggérer que les fautes de la langue ont conduit/entraîné aux 4 exils d'Israël.

Le premier Temple a été détruit et le peuple exilé en raison de sa négligence dans l'étude de la Torah, comme il est écrit : "Pourquoi le pays a-t-il péri? Parce qu'ils ont abandonné ma Torah" (Yirmiyahou 9:11-11).
Le lachon ara a également joué un rôle : "Ils ont courbé leur langue, leur arc de mensonge ... Chaque voisin se répand en calomnies" (Yirmiyahou 9:2-3).

Le deuxième Temple a été détruit et le peuple exilé à cause d'une haine infondée et du lachon ara, comme l'illustre le récit de Kamtsa et Bar Kamtsa (Gittin 56a).
[Ben Ich 'Haï - 'Haïm véhaShalom]

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+ Kamtsa et Bar Kamtsa :

-> A cause de Kamtsa et de Bar Kamtsa, Jérusalem fut détruite.
Un homme, ami de Kamtsa et ennemi de Bar Kamtsa. Cet homme préparait un banquet. Il dit à son serviteur : "Va inviter Kamtsa".
Le serviteur alla inviter Bar Kamtsa.
L'homme trouva Bar Kamtsa assis à côté de son banquet.
Qu'est-ce que c'est? s'écria-t-il. "Tu es mon ennemi! Que veux-tu ici? Lève-toi et va-t'en!"
"Maintenant que je suis venu, dit Bar Kamtsa, laisse-moi rester. Je paierai ce que je mangerai et boirai."
"Non!" dit l'hôte.
"Je paierai la moitié de votre banquet", dit Bar Kamtsa.
"Non!" dit l'hôte.
"Je paierai tout votre banquet", dit Bar Kamtsa,
"Non!" dit l'hôte. Il saisit Bar Kamtsa et l'expulsa de force.

Bar Kamtsa alla dire à l'empereur romain : "Les juifs se sont rebellés contre toi."
"Quelle preuve y a-t-il? demanda l'empereur.
"Envoyez un sacrifice, dit Bar Kamtsa, et voyez s'ils l'offrent.
L'empereur envoya un veau de trois ans avec Bar Kamtsa. En chemin, Bar Kamtsa fit un défaut sur la lèvre du veau.
Les non-juifs n'empêchaient pas les animaux présentant une telle imperfection/défaut d'être sacrifiés, mais les juifs le faisaient.
Les Sages pensaient que le veau devait être sacrifié malgré tout, afin d'assurer la paix avec le gouvernement. Rabbi Zacharie ben Avkulas leur dit : "On dira que les animaux avec un défaut peuvent être offerts sur l'autel".

Ils pensaient que Bar Kamtsa devait être tué pour qu'il puisse ne s'en retournerait pas pour le dire.
Rabbi Zacharie leur dit : "On dira que quiconque souille un animal destiné à être sacrifié doit être mis à mort."
Bar Kamtsa envoya un message à l'empereur .... Celui-ci dépêcha Vespasien, qui vint assiéger Jérusalem pendant 3 ans....
Il y avait un groupe de zélotes [à Jérusalem]. Les Sages leur dirent : "Sortons [vers les Romains] et faisons la paix."
Les Zélotes ne laissèrent pas partir les Sages. Au contraire, ils dirent : "Sortons et combattons-les".
Les Sages dirent : "La parole ne sera pas fructueuse."
[guémara Guittin 56a]

=> b'h, nous allons voir quelques explications du Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) :

-> "À cause de Kamtsa et Bar Kamtsa, Jérusalem a été détruite" :
Cette déclaration n'est pas seulement une introduction à l'épisode qui suit. Elle donne une leçon à elle seule : Jérusalem a été détruite à cause d'une écoute imprudente. L'auditeur n'a pas fait la différence entre les mots "Kamtsa" et "Bar Kamtsa".
Choisissez vos mots avec soin. Comme le dit la mishna : "Sages, faites attention à vos paroles!" (Pirké Avot 1,11).
Écoutez aussi attentivement. Le fait de négliger un petit mot peut avoir des conséquences désastreuses.

-> Qu'a fait Kamtsa?
En tant qu'ami proche de l'hôte, Kamtsa aurait pu le convaincre de laisser Bar Kamtsa rester. En ne le faisant pas, il s'est rendu complice de l'infraction. En effet, si une personne est en mesure de protester contre la commission d'un péché mais ne le fait pas, le péché lui est attribué (guémara Shabbat 54b).
Ceci est particulièrement vrai selon l'opinion que Bar Kamtsa (littéralement : "fils de Kamtsa") était le fils de Kamtsa (selon le Maharcha). Le père, qui était certainement conscient des frictions entre son fils et l'hôte, aurait dû essayer de faire la paix entre eux. Il partage donc la responsabilité de la destruction de Jérusalem.

-> L'empereur a envoyé un veau de 3 ans :
Les événements qui ont conduit à la destruction de Jérusalem sont pleins d'allusions au lachon ara.
Le veau de l'empereur romain était âgé de 3 ans et le siège a duré 3 ans = autant d'indices du lachon ara, qui est assimilé aux 3 péchés capitaux (rabbi Yaakov 'Haïm).
Pendant le siège, l'approvisionnement en nourriture de la ville a été interrompu. Pour avoir péché avec leur bouche, les gens se sont vus refuser de la nourriture à mettre dans leur bouche.

-> "La parole ne sera pas fructueuse".
Pourquoi les Zélotes pensaient-ils pouvoir combattre l'armée romaine, pourtant largement supérieure ?
Ils avaient foi en la parole de notre Patriarche Its'hak : "La voix est la voix de Its'hak, ou les mains sont les mains d'Essav" (Toldot 27,22) = lorsque la voix d'Its'hak s'élève dans l'étude de la Torah, Essav n'a aucun pouvoir sur lui (midrach Béréchit rabba 65,16).

[A l'époque du Temple,] Jérusalem possédait de grands sages de la Michna et l'étude de la Torah y était très répandue. Les zélotes pensaient que cela leur garantirait le succès dans une guerre contre les descendants d'Essav, les Romains.

Ils se trompaient. La cause spirituelle du siège de Jérusalem était le lachon ara (guémara Guittin 55b).
Cette faute de la langue a paralysé le mérite de la mitsva de la langue (l'étude de la Torah) de sorte qu'elle n'a pas eu le pouvoir de vaincre les mains d'Essav.
Les Sages ont donc dit aux Zélotes : "La parole" (la promesse d'Its'hak) "n'aboutira pas".

Le lachon ara (2e partie – selon le Ben Ich ‘Haï)

+ Le lachon ara (2e partie - selon le Ben Ich 'Haï) :

-> "Telle est la loi de la métsora (Métsora 14,2) = du motsi chem ra. [guémara Arakhin 15b]

-> Dans les temps anciens, un fauteur était susceptible de contracter une mystérieuse maladie de la peau appelée tsara'at, qui révélait sa maladie spirituelle à tous.
La personne atteinte, appelée métsora, devait s'écrier : "Impur! Impur!" (Tazria 13,45).

Un métsora était souvent une personne qui parlait du lachon ara, comme notre guémara le déduit de la similitude des mots métsora et motsi (chem) ra (un calomniateur).

Lorsque le lachon ara est devenu courant (guémara Baba Batra 165a), Hachem a supprimé la tsara'at du monde, de peur qu'elle n'atteigne la majeure partie de la population.
Maintenant que la tsara'at a disparu, si nous parlons lachon ara, notre impureté ne sera peut-être pas connue des gens, mais elle le sera en haut lieu. Au ciel, nous crierons : "Impur! Impur!".
[Ben Ich 'Haï - Ben Ich 'Hayil 3 - HaGadol 3]

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-> Quiconque parle du lachon ara, des afflictions s'abattent sur lui. [guémara Arachin 15b]

-> Quelqu'un qui dit du lachon ara change l'ordre des lettres. En provoquant une dispute entre amis, il transforme לשון (lachon - langue), en נשול (chute - comme dans Ki Tavo 28,40 [יִשַּׁל - yichal]).
En ruinant un vase précieux : "les lèvres de la connaissance sont un vase précieux (yakar - יקר)" (Michlé 20:15), il transforme יקר (précieux), en l'impureté de (kéri - קרי).

Mesure pour mesure, disons ענג (oneg - plaisir), se transformera en נגע (nég - affliction), et les afflictions/souffrances s'abattront sur lui.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> Les afflictions sont dues à 7 choses : le lachon ara, l'effusion de sang, ... [guémara Arachin 16a]

-> La lachon ara est citée en premier parce que quiconque parle du lachon ara nie l'existence de D. (Arakhin 15b).
De même que l'interdiction de l'idolâtrie est le première des 10 Commandements, ainsi est le lachon ara la première des causes d'affliction.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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+ Se purifier du lachon ara par l'étude de la Torah :

-> Le Cohen ordonnera de prendre pour la personne purifiée deux oiseaux vivants et purs, du bois de cèdre, de la teinture cramoisie vers" (Métsora 14,4)

-> La purification de la métsora nous permet d'apprendre à nous purifier du mauvais penchant.
La teinture du ver cramoisi indique que la source de la décadence spirituelle est la mauvaise langue, cachée dans la bouche comme un ver dans une pomme pourrie.
Gardez votre langue pure et propre, et tout le reste suivra.

Les 2 oiseaux font allusion aux 2 lèvres, qui sont de la chair tendre et qui gazouillent comme un oiseau.
Le bois de cèdre fait référence aux dents, qui sont dures.
Utilisez vos lèvres et vos dents pour remplir leur mission : protéger la langue.
[Ben Ich 'Haï - Adéret Eliyahou - Métsora]

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-> Et voici que l'affliction de la tsara'at est guérie de [ou : par] la tsarou'a. (Métsora 14,3)

-> Puisque la tsara'at frappe à cause d'une faute, la guérison exige un repentir sincère. La guérison doit venir "de la tsarou'a" = de la personne affligée elle-même. Elle doit vraiment, de son propre chef, regretter son lachon ara.

Le mot צָּרוּעַ (tsarou'a) a les mêmes lettres que עצור (enfermé).
L'affliction est guérie "par le עצור", par l'enfermement. Dans le cadre du processus de purification, les Cohanim l'ont enfermé (Tazria 13,21) pour rectifier sa mauvaise habitude d'aller d'un endroit à l'autre en parlant de lachon ara (Alchikh haKadoch).

S'enfermer dans le beit midrash (maison d'étude) pour étudier la Torah est également appelé emfermement (voir I Chmouël 21,8). Cela aussi guérit la tzarou'a.
[Ben Ich 'Haï - drouchim Taharot]

-> L'impureté du lachon ara commence par la langue, comme il est écrit : "Si un homme a dans la peau de sa chair" (Tazria 13,2) = dans la langue, qui est toute chair et non os. Et c'est par la langue qu'elle est guérie, comme il est écrit : "La guérison de la langue, c'est l'arbre de vie" (Michlé 15,4), c'est-à-dire la Torah (Michlé 3,18).
La langue est guérie par l'étude de la Torah à haute voix.
[Ben Ich 'Haï - drouchim Tazria]

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-> Le Cohen prendra du sang de la victime et en mettra sur le milieu de l'oreille droite de la personne à purifier, sur le pouce de sa main droite et sur le gros orteil de son pied droit. (Métsora 14,14)

-> Le Ben Ich 'Haï (drouchim Taharot) explique :
Le lachon ara se guérit par l'étude de la loi orale, qui dépend de l'écoute d'un maître.
Le Cohen place donc le sang de l'offrande de culpabilité sur l'oreille du métsora. L'oreille droite est choisie parce que "de sa main droite, il leur présenta la Torah ardente" (Vézot haBéra'ha 33,2).

L'étude de la Torah plaît à Hachem lorsqu'elle conduit à l'accomplissement des mitsvot. Les mains le font. C'est pourquoi le Cohen met du sang sur la main du métsora.

Pour que notre étude de la Torah soit acceptée, nous devons nous séparer du mal ; sinon, nous ne faisons que vaporiser du parfum sur des ordures nauséabondes.
Nous devons être particulièrement attentifs aux fautes que les gens prennent à la légère, ou comme le disent nos Sages, qu'ils "foulent aux pieds". Le Cohen dépose donc du sang sur le pied de la métsora.

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-> Ceci (zot - זאת) sera la loi du métsora le jour de sa purification. (Métsora 14,2)

-> Le Ben Ich 'Haï (Od Yossef 'Haï - drouchim Taharot) commente :
Ceux qui disent du lachon ara disent : "Nous rendrons notre langue puissante. Nos lèvres sont avec nous. Qui est notre maître?" (Téhilim 12,5).
Ils pèchent avec les 7 lettres de לשון (lachon - langue), et maintenant שפה (chafa - lèvre).

En combinant ces ז את, (zaïn ot - sept lettres), on obtient זאת (zot - ceci) une allusion à la Torah, comme il est écrit : "Ceci (זֹאת) est la Torah que Moché a placée devant les Bné Israël" (Vaét'hanan 4,44 ; guémara Avoda Zarah 2b).
Les 7 Livres de la Torah, dont il est écrit : "La sagesse a bâti sa maison, elle a taillé ses 7 piliers" (Michlé 9,1), expient le péché des 7 lettres.
[le livre de Bamidbar est divisé en trois par les versets qui constituent techniquement un livre séparé]
[...]

Parce qu'il a péché par la parole, il doit garder le silence autant que possible, même dans les domaines autorisés, mais sa voix doit résonner dans l'étude de la Torah jour et nuit. Car la parole est guérie par la Torah, dont les mots "sont la vie de ceux qui les énoncent" (Michlé 4,22 ; guémara Erouvin 54a).
Puisque les Cohanim enseignaient la Torah au peuple, "on l'amènera au Cohen" pour qu'il apprenne. (suite du verset : "il sera amené au Cohen" - Métsora 14,2).

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-> Le Guéhinam s'approfondit pour celui qui profane sa bouche.
[guémara Shabbat 33a]

-> Qu'est-ce que l'approfondissement du Guéhinam fait au fauteur?
Parfois, les âmes des justes sont conduites près de l'entrée du Guéhinam afin d'attirer les âmes vers l'extérieur (Séfer haLikoutim 75). L'âme du tsadik apporte alors un certain soulagement aux réchaïm dans le Guéhinom, tout comme une personne souffrant d'un soleil brûlant apprécie l'ombre projetée par un passant.
Mais une personne qui est profondément enfoncée dans le Guéhinam est loin de son entrée et n'obtient aucun soulagement du passage du tsadik.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

Le lachon ara (selon le Ben Ich ‘Haï)

+ Le lachon ara (selon le Ben Ich 'Haï) :

-> Que signifie "la mort et la vie sont dans la main de la langue" (mavét vé'haïm béyad lachon - Michlé 18,21)? La langue a-t-elle une main?
Cela nous dit : Tout comme la main tue, la langue tue aussi.
Peut-être la langue ne tue-t-elle que ce qui se trouve à côté d'elle, comme le fait la main?
C'est pourquoi il est écrit : "leur langue est une flèche aiguisée" (Yirmiyahou 9,7).
[guémara Arakhin 15b]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben yéhoyada) écrit :
Les armes à feu et les flèches tuent toutes deux de loin. Mais les armes à feu produisent une forte détonation et une rafale de feu ; les flèches sont silencieuses et sans feu.

La langue est comme une flèche. Elle peut déclencher une remarque apparemment innocente qui fait de graves dommages
C'est pourquoi dire du mal des gens est appelé "lachon ara" (la mauvaise langue), plutôt que "les mauvaises lèvres". En effet, les lèvres sont visibles, mais la langue est cachée.

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-> La langue tue 3 personnes : celui qui parle, celui qui écoute et la personne dont on parle.
[guémara Arachine 15b]

Le Baal Chem Tov commente : il s’agit d’une mort spirituelle, ce qui est plus grave encore qu’un meurtre matériel.

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-> "Qu'est-ce qu'Il pourrait te donner, ou qu'est-ce qu'Il pourrait t'ajouter, ô langue trompeuse" (Téhilim 120,3).
Hachem dit à la langue : "Tous les autres membres d'une personne sont droits, mais toi tu es couché [horizontalement]. Tous les autres membres d'une personne sont externes, mais toi, tu es interne.
De plus, je t'ai entourée de 2 murs, l'un d'os [les dents], et l'autre de chair [les lèvres].
Que vous donnera-t-on et que fera-t-on de plus pour vous, pour vous [empêcher de parler] avec la langue d'une manière trompeuse?
[guémara Arakhin 15b]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) commente :
Pourquoi D. a-t-il entouré la langue d'une paroi d'os (dents) et d'une autre de chair (lèvres)?

L'os est dur ; il fait allusion à la dureté du châtiment dans le Guéhinam.
La chair fait allusion à la récompense du monde à venir, lorsque "toute chair viendra se prosterner devant moi" (Yéchayahou 66,3).
Une personne qui parle contre son voisin acquiert les fautes de son voisin, pour lesquels elle sera punie dans le Guéhinam ; et elle transfère ses propres mitsvot à son voisin, qui en sera récompensé dans le monde à venir.

[ selon certains, il s'applique à celui qui dit du lachon ara de manière fréquente : "le meilleur des médecins est digne du guéhinam" (guémara Kidouchin 82a).
En effet, d'un côté il va retirer tout ce qui est mauvais chez une personne (ses fautes) et d'un autre il va lui donner tout ce qu'il a de bon en lui (ses mitsvot). C'est un super médecin car il donne de la vie éternelle, spirituelle.
Mais cependant il devra rendre des comptes pour le lachon ara fréquent qu'il a pu dire, et c'est une faute tellement grave qu'il "est digne du guéhinam". ]

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-> Dans les jours à venir, tous les animaux se rassembleront et viendront vers le serpent. Ils lui diront : "Le lion se nourrit et mange, le loup se nourrit et mange. Et toi, que gagnes-tu [à tuer des hommes]?"
Il leur répondra : "Le maître de la langue n'a pas d'avantage" (Kohélet 10,11)."
[guémara Taanit 8a]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) explique :
La langue appartient à D. ; la parole ne peut être créée que par Lui.
Même si un homme produisait un nouvel être humain à l'aide de formules kabbalistiques du Sefer Yétsira, il ne serait pas en mesure de doter cet être du pouvoir de la parole. C'est ainsi qu'il est écrit : "Tu te souviendras d'Hachem, ton D., car c'est Lui qui te donne le pouvoir" = le pouvoir de la parole ; "de faire de grandes choses" (Ekev 8,18).
C'est pourquoi le mot לשון,(lachon - langue), a la même guématria que שכינה (Chékhina - la Présence divine). [lachon = 386 et Chékhina = 385, égaux selon le kollel (rajout de 1 pour le mot) ]
Parler du lachon ara souille la langue et enlève l'aspect Divin de celle-ci.
La langue n'est plus appelée celle de D., mais celle de celui qui parle ; il est maintenant le "propriétaire de la langue".

En termes de guématria, dire du lachon ara retire le כח (koa'h - le pouvoir - valeur = 28), de la לשון (lachon - la langue - valeur = 386). Il reste donc 386-28, soit : נחש (na'hach - le serpent - valeur =358).
Le propriétaire de la langue est alors devenu comme un serpent. [puisque n'ayant plus de Divinité, alors elle laisse la place aux forces du mal (symbolisé par le serpent). ]

C'est pourquoi le serpent répond aux autres animaux : "Le propriétaire de la langue n'a pas d'avantage" = celui qui dit du lachon ara n'a pas d'avantage numérique sur moi. Pourquoi donc me demandez-vous : "Quel bénéfice tirez-vous du fait de tuer des hommes?"
Il y a un autre "serpent" qui tue des hommes [avec sa langue] bien qu'il n'en tire aucun avantage. Allez lui demander!

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-> Une personne qui parle lachon ara mérite d'être lapidée.
[guémara Arakhin 15b]

-> Le lachon ara retire l'illumination divine qui doit atteindre les mondes inférieurs. [selon le Arizal]

Les lettres de סילוק "enlever/retirer", sont également les lettres de יסקל (il sera lapidé).
La lapidation serait donc une punition appropriée pour le lachon ara.
Les mots supplémentaires "avec des pierres" indiquent qu'il aurait dû garder un silence de pierre.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> La veille du 14 Nissan, le 'hamets est vérifié à la lumière d'une bougie. [guémara Pessa'him 2a]

-> Le 'hamets représente le mal qui est en nous. De même que nous vérifions la présence de 'hamets dans nos maisons et que nous l'enlevons, nous devons vérifier nos actes, nos traits de caractère et nos paroles pour y déceler le mal et l'enlever.

Cette vérification se fait "à la lumière d'une bougie" = à la lumière de la leçon de la bougie. Avec un peu de souffle, une personne peut éteindre une bougie.
"La bougie d'Hachem est l'âme de l'homme" (Michlé 20,27).
=> Avec un peu de lachon ara provenant de son souffle, une personne peut éteindre sa propre âme.
[Ben Ich 'Haï - Ben Ich 'Hayil - haGadol 5]

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-> Si une personne parle du lachon ara, c'est comme si elle niait la croyance fondamentale en D.
[kfar ba'ikar - כפר בעיקר - littéralement : nie dans le עיקר].
[guémara Arakhin 15b]

-> Selon le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada)
Pour empêcher la langue de dire du lachon ara, Hachem a fait un mur composé de 16 dents sur la mâchoire supérieure et de 16 sur la mâchoire inférieure, comme l'indique la lettre alef (א). En coupant א en deux verticalement, on obtient 2 séries de י (youd=10) et de ו (vav=6), soit 16 sur la partie supérieure de la lettre et16 sur la partie inférieure (Sha'ar HaMitzvot, Ekev).

La même allusion se trouve "dans le עיקר". A l'intérieur des lettres écrites pleinement de ce mot : עין יוד קוף ריש (soit : י ו ו י) se trouvent deux séries de yud et de vav, l'une pour les dents supérieures et l'autre pour les dents inférieures.
En prononçant du lachon ara, une personne nie que D. a créé un mur de dents pour protéger sa langue.

[la lettre aléf fait référence au "Aloufo Chel Olam" (le Maître du Monde), et aux 32 dents d'un adulte humain.
On a vu précédemment que : "parler du lachon ara souille la langue et enlève l'aspect Divin de celle-ci."
On voit maintenant que dire du lachon ara c'est faire abstraction de la raison de la présence des dents, en reniant notre foi en Hachem par le fait de préférer servir notre égo. On va abattre les murs de protection érigés par D. (comme si cela n'était rien!), pour nous ériger au-dessus des autres par notre lachon ara (ex: on va détruire autrui par des mots pour mieux se sentir important).
Si on a une vraie émouna, on sait que tout vient de D., qu'absolument rien ne peut nous arriver si Hachem n'a pas émis un décret le permettant. Si on a une vraie émouna, on a conscience qu'en chaque juif il y a une partie d'Hachem qui restera toujours pure, et donc s'en prendre à autrui, c'est aussi s'en prendre à Hachem, et aussi que chaque juif (dont moi) a beaucoup de valeur et d'importance ...
Ainsi, notre émouna est ce mur qui doit empêcher notre bouche de s'ouvrir pour dire du lachon ara, car nous n'avons alors aucune raison valable de le faire. (ex: pourquoi dire du mal d'autrui pour me valoriser si j'ai conscience de ma valeur intérieure ; pourquoi dire du mal de peur qu'on me nuise car personne ne peut rien me faire sans que D. ne le permette, ... ) ]

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-> Le corps de l'homme possède un certain nombre d'ouvertures, dont deux seulement ont une "porte" qui s'ouvre et qui se ferme. Les yeux ont des paupières et la langue a des lèvres, et ce afin que l'homme les garde soigneusement.
"Passez, passez les portes" (Yéchayahou 62,10) = passez pour améliorer, vérifier et garder les deux ouvertures qui ont des portes, à savoir les yeux et la bouche.
[Ben Ich 'Haï - Birkat ha'Haïm - haftara Nitsavim]

[on protège ce qui a de la valeur. En ce sens, nos yeux et notre bouche ont un impact majeur que ce soit en bien ou en mal, ce qui nécessite une porte de protection (paupières, lèvres).
Libre arbitre oblige nous n'avons pas conscience de l'impact fou d'un mot, d'une fois où l'on évite de voir une chose interdite, ... ]

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+ Gagner la guerre en se préservant du lachon ara :

-> Les officiers ... dirent à Moché : "Tes serviteurs ont compté [littéralement : ils ont levé la tête] des hommes de guerre qui sont dans [ou : sur] nos mains, et il ne manque pas un seul d'entre nous" (Matot 31,48-49)

-> Selon le Ben Ich 'Haï (drouchim Matot) :
Au temps de Saül et de David, le peuple juif servait uniquement Hachem, mais comme il y avait du lachon ara parmi eux, ils tombaient au combat.
À l'époque d'A'hav, le peuple servait des idoles, mais il n'y avait pas de lachon ara parmi eux : Lorsque Izével voulut tuer tous les prophètes de D., Ovadia en cacha une centaine dans 2 grottes et leur donna à manger et à boire, mais personne n'en informa A'hav. C'est pourquoi ils furent victorieux au combat (guémara Yéroushalmi Pea 1,1).

La victoire dépend non seulement du fait de préserver notre bouche du lachon ara, mais aussi de nos oreilles, par exemple en y mettant nos doigts.
[Ainsi notre verset : ] Ces "hommes de guerre qui sont sur notre main" combattent le mauvais penchant.
Après la guerre contre Midiyan, les officiers ont dit à Moché : "Tes serviteurs ont levé la tête des hommes de guerre qui sont sur notre main, et il ne manque aucun d'entre nous" = parce que nous avons levé le bout de nos doigts vers nos oreilles (n'écoutant aucun lachon ara), nous sommes tous revenus sains et saufs de la bataille.

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+ L'exemple de Doeg :

-> Rabbi Its'hak dit : Quelle est la signification de ce qui est écrit : "Il a avalé des richesses et il les vomira, D. les chassera de son ventre?" (Iyov 20,15)?
David a dit devant Hachem : Maître de l'univers, que Doeg meure. D. lui dit : "Il a avalé des richesses et il les vomira". [ = Il est rempli de Torah et de sagesse ; attendez qu'il oublie ce qu'il a appris.]
David a dit devant lui : "D. les chassera de son ventre". [ = D. peut lui retirer sa connaissance de la Torah avant qu'il ne l'oublie de lui-même] ...
[guémara Sanhédrin 106b]

-> Doeg, chef du Sanhédrin à l'époque de Saül, était l'un des plus grands adversaires de David.
Son lachon ara a conduit Saül à accuser le Cohen gadol A'himélékh et ses proches d'avoir aidé David à se rebeller. Saül ordonna leur mise à mort, ce qui amena Doeg à tuer A'himélekh et tous les Cohanim de Nob (I Shmouël 21-22).

L'effusion de sang et le lachon ara proviennent des forces du mal, appelées élilim, "pseudo-dieux", comme dans : "tous les dieux des nations sont des élilim" (Téhilim 96,5).
L'oubli de notre étude de Torah provient également des élilim.
C'est pour cela que David a demandé à D. de bannir l'apprentissage de la Torah de Doeg (דואג) "de son ventre", car lorsque l'on prend la lettre du milieu (ventre) des lettres de son prénom écrites pleinement : דלת ואו אלף גימל , on a : élilim (אלילם).
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

-> Rabbi Yoḥanan dit : "Trois anges destructeurs ont rencontré Doeg : un qui lui fit oublier son savoir en Torah, un qui brûla son âme, et un qui dispersa les cendres de son âme dans les synagogues et les maisons d'étude [pour qu'elles soient piétinées par les justes].
[guémara Sanhédrin 106b]

-> Le lachon ara étant l'équivalent 3 fautes cardinales : l’idolâtrie, l'immoralité et le meurtre (guémara Ara'hin 15b), Doeg a créé 3 anges de la destruction, un pour chacun de ces 3 péchés capitaux, qui sont venus le punir.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

[ainsi, bien qu'en apparence on ne fait rien de grave (ça va, je fais que bouger la bouche et brasser de l'air), en réalité le lachon ara c'est prendre et alimenter les forces du mal.
De plus, pour appréhender sa gravité on doit cumuler les 3 fautes capitales, et cela se matérialise par générer 3 anges de destruction qui vont venir nous punir pour cela.
Plus on se sensibilise sur la gravité du lachon ara, plus on comprend qu'on a plus à perdre à le dire que de se retenir de le dire. ]

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-> Tu feras sur son bord des grenades bleues, pourpres et écarlates, tout autour de son bord, et des clochettes d'or entre elles, tout autour. (Tétsavé 28,33)

-> La robe du Cohen gadol, avec ses cloches en or et ses grenades multicolores, expie le lachon ara.
"[Que les cloches], qui émettent leur voix, viennent et expient la voix" (guémara Zéva'him 88b).

Les cloches font référence à celui qui dit du lachon ara, dont la voix résonne comme une cloche. Elles sont en or. Les lettres de זהב (zahav - or), diminuent en valeur numérique (zaïn=7 ; hé=5 ; beit=2), tout comme l'estime de celui qui dit du lachon ara qui diminue aux yeux de ses auditeurs.

Les mêmes lettres peuvent être réarrangées pour former הזב (azav), une forme d'impureté séminale.
La violation de l'alliance de la langue entraîne la violation de l'alliance de la circoncision

La grenade tissée de 3 types de fils (bleu, violet et écarlate) à côté de chaque cloche d'or indiquait que le lachon ara est aussi grave que les 3 péchés capitaux réunis (guémara Arachin 15b).
[Ben Ich 'Haï - Od Yossef 'Haï - drouchim Tétsavé]

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-> Le roi David dit à Hachem : "Pardonne-moi [pour l'épisode de Batchéva]."
D. a dit : "Tu es pardonné."
David dit : "Fais-moi un signe ..."
Lorsque Salomon a consacré le Temple nouvellement construit, il essaya de faire entrer l'Arche dans le Saint des Saints, mais les portes restèrent collées ensemble. Salomon prononça 24 prières, mais il ne fut pas exaucé ...
Il dit alors : "Hachem ... souviens-toi de la piété de David, ton serviteur" (II Divré haYamim 6,42), et il fut immédiatement exaucé.
A ce moment-là, les visages des ennemis de David devinrent comme le fond d'une marmite, et tout le monde sut que Hachem, avait pardonné à David.
[guémara Shabbat 30a]

-> Le Ben Ich 'Haï
Lorsque les détracteurs du roi David virent que les portes du Temple, qui ne s'ouvraient pas pour la gloire de D., s'ouvraient pour la piété de David, leurs visages devinrent noirs, non pas comme de l'encre ou de la poix/goudron, mais "comme le fond d'une marmite".
Le fond d'une marmite devient noir à cause de la fumée, une allusion au lachon ara, qui émerge dans l'air chaud de la respiration d'une personne.
Cela laisse entendre que leurs visages se sont noircis à cause de leur lachon ara.

[d'une certaine façon, cette guémara nous montre un aperçu de la réalité d'une personne qui dit du lachon ara. Dans ce monde, à nos yeux tout est normal, elle a le même visage que tout le monde.
Imaginons la honte que nous aurons dans le monde de Vérité, lorsque nous revêtirons nos habits de lumière, et que nous aurons pour l'éternité une apparence de "fond de marmite", car notre lachon ara aura tellement réduit de choses en fumée (directement nous-même, mais aussi indirectement dans le monde environnement [en ayant donné de la force au mal destructeur]).
Ainsi, on fait le beau par notre lachon ara dans ce monde, mais dans le monde à Venir ce même lachon ara va nous salir/amocher la vie. ]

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+ Les chiens :

-> Personne n'est plus pauvre que le chien.
[guémara Shabbat 155b]

-> Selon le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) :
Une personne qui dit du lachon ara est comparée à un chien (midrach Yalkout Chimoni - Devarim 23,933).
Il mérite d'être jeté aux chiens, comme nous l'apprend la proximité des versets : "Tu ne feras pas de fausse déclaration" (Michpatim 23,1) et "Tu le jetteras aux chiens" (Michpatim 22,30 ; guémara Pessahim 118a).
Il peut être puni par une réincarnation dans un chien, d'où l'appel : "Sauvez mon âme du chien" (Psaumes 22,21 ; Séfer 'Haredim ch.33).

Personne n'est plus pauvre que lui [qui a dit du lachon ara], car toutes ses mitsvot et tous ses mérites sont retirés et donnés à la personne à laquelle il a "aboyé".

-> Cinq choses ont été dites à propos d'un chien enragé. Sa gueule est ouverte, sa salive coule, ses oreilles traînent, sa queue repose entre ses cuisses et il marche sur le bord de la route.
Certains disent : Il aboie aussi sans qu'on entende sa voix.

-> Le Ben Ich 'Haï (Bénayahou) explique :
Ceux qui disent du lachon ara et qui sont inconscients des conséquences de leurs paroles, ils sont comme des chiens enragés :
- "Sa bouche est ouverte" = il parle constamment du lachon ara.
- "Sa salive coule" = ses mensonges sont évidents pour tous.
- "Ses oreilles traînent [c'est-à-dire sont longues]" = il est toujours à l'écoute de ce qui se passe dans l'espoir de recueillir des bribes de ragots à répéter.
- "Sa queue [zanav -> apparenté à zav, type d'impureté séminale] repose entre ses cuisses" = en souillant l'alliance de la langue, il souille également l'alliance de la circoncision.
- "Et il marche sur le bord de la route" = il fait son travail de manière cachée pour éviter la vengeance de ceux qu'il a calomniés.
- "Certains disent : Il aboie aussi sans qu'on l'entende" = il met aussi par écrit le lachon ara.

Dire des mots qui blessent (selon le Ben Ich ‘Haï)

+ Dire des mots qui blessent (selon le Ben Ich 'Haï) :

-> Rav 'Hisda dit : Toutes les portes du Ciel sont susceptibles d'être verrouillées, à l'exception des portes de la prière d'une victime de mots blessants ...

Rabbi Elazar dit : en réponse à toutes les fautes, Hachem punit l'auteur au moyen d'un agent, sauf pour lorsque quelqu'un a été blessé verbalement ... c'est Hachem lui-même qui inflige le châtiment ...

Rabbi Abbahou dit : Il y a 3 péchés devant lesquels le rideau [hapargod] entre le monde et la Présence divine n'est pas fermé ; leurs péchés atteignent [directement] la Présence divine. Il s'agit des fautes suivantes : le fait de blesser quelqu'un verbalement, le vol et l'adoration des idoles.
[guémara Baba Métsia 59a]

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-> Celui qui fait honte à son prochain en public, c'est comme s'il versait du sang [damim - littéralement : sangs].
[guémara Bava Metzia 58b]

-> Pourquoi la guémara parle-t-elle de "sang" (damim) au pluriel?
Le fait d'humilier une personne en public, ne serait-ce qu'une fois, fait couler son sang plusieurs fois : chaque fois qu'elle se souvient de l'incident ou qu'elle voit ceux qui en ont été témoins.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> Celui qui fait honte à son prochain en public au point de le faire pâlir, c'est comme s'il versait du sang ... car nous voyons que le rouge quitte son visage et il est remplacé par du blanc (de la pâleur).
[guémara Bava Metzia 58b]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Ich 'Hayil 3 , téchouva 3) écrit :
Un jour, un homme pieux fut insulté à la synagogue. Lorsqu'il rentra chez lui, il envoya à l'insulteur un panier de raisins en guise de cadeau, avec le message suivant : "Vous m'avez offert aujourd'hui un panier rempli de vos mitsvot. Moi aussi, je te présente un panier bien garni" ('Hovot haLévavot - Shaar haKeni'ah 7).

Pourquoi, si Réouven insulte et embarrasse Shimon, les mitsvot de Réouven vont-elles à Shimon et les fautes de Shimon à Réouven?
Le rouge représente les péchés, et le blanc représente les mitsvot, comme dans : "Si vos péchés sont comme l'écarlate, ils deviendront blancs comme la neige" (Yéchayahou 1,18).
Lorsque Réouven fait honte à Shimon, il remplace le rouge du visage de Shimon par du blanc. Mesure pour mesure, le rouge des péchés de Shimon remplacera le blanc des mitsvot dans l'âme de Réouven.

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-> Une personne devrait entrer dans une fournaise ardente plutôt que de faire honte à son ami publiquement.
Comment le savons-nous? Par Tamar, comme il est écrit : "Elle fut enlevée" (Vayéchev 38,25).
[guémara Kétoubot 67b ; Sota 10b]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) explique :
Tamar a été reconnue coupable d'immoralité et emmenée au bûcher. Elle aurait pu se sauver en révélant que Yéhouda était responsable de sa grossesse, mais elle a préféré mourir plutôt que de l'exposer à la honte publique. À la dernière minute, Yéhouda s'est rendu compte qu'il était responsable, il l'a alors admis publiquement et l'a sauvée.

Tamar nous apprend à ne pas faire honte publiquement aux autres, quelles que soient les conséquences personnelles. Il vaut mieux entrer dans un feu rouge que de faire disparaître le rouge du visage de notre prochain en lui faisant honte (la pâleur vient prendre la place de la couleur rougeâtre de notre peau).

Les juifs de Terre sainte étaient particulièrement attentifs à ce sujet (guémara Baba Métsia 58b).
C'est pour cela qu'ils sont loués : "Votre grande taille ressemble à Tamar, et que tu te jettes dans un feu dévorant" (זֹאת קוֹמָתֵךְ דָּמְתָה לְתָמָר, וְשָׁדַיִךְ לְאַשְׁכֹּלוֹת - Chir haChrim 7,8) = comme Tamar, vous êtes prêt à être jeté dans le feu plutôt que de faire honte aux autres.
[en araméen שדי signifie "jeter", ainsi שדיך (chadayi'h) signifie : ton jet, ton lancer. ]

[si nous voulons vaincre notre tendance naturelle à blesser autrui par nos paroles, nous devons travailler à nous sensibiliser sur sa gravité. On doit vraiment s'imaginer qu'il nous est préférable de se donner la mort en brûlant dans le feu (avec les douleurs atroces que cela engendre!), plutôt que de faire honte à notre prochain.
Alors oui c'est dur de se retenir de dire quelque chose de désagréable à autrui (on aime avoir le dernier mot, répondre pour ne pas avoir notre égo blessé/inférieur), mais faisons-le par amour pour notre papa commun Hachem, et parce que cela reste moins douloureux que de brûler par le feu! ]

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-> En Terre sainte, qu'est-ce qu'ils veillent particulièrement à éviter?
De faire honte aux gens et de les faire pâlir.
[guémara Baba Métsia 58b]

-> Pourquoi est-ce spécifique à la Terre d'Israël?

Deux anges sont chargés de la mort. Celui qui est chargé de la Diaspora est du côté du Mal ; celui qui est chargé de la Terre sainte ne l'est pas ('Hessed léAvraham).

L'effusion de sang suscite la jalousie de ces anges.
Ils disent : "Prendre des vies est notre métier. Comment l'homme ose-t-il empiéter sur notre domaine?"
Et faire honte aux gens revient à verser leur sang.

Les juifs de Terre Sainte craignaient que le mauvais ange ne dise : "Les habitants de la Terre Sainte ont empiété sur mon domaine ; je vais empiéter sur le leur et entrer dans leur Terre".
C'est pourquoi ils étaient particulièrement attentifs à ne pas faire honte aux gens.
[guémara Ben Yéhoyada]

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-> Celui qui blesse son ami, même verbalement, doit l'apaiser, comme il est écrit : "Mon fils, si tu deviens le garant de ton prochain ... si tu es pris par les paroles de ta bouche ... fais ceci, maintenant, mon fils, et sauve-toi ... : Va, humilie-toi et apaise ton prochain" (Michlé 6,1-3).

-> Quel est le rapport entre l'obligation financière d'un garant et la violence verbale?
Une personne qui se porte garante d'un prêt par la seule parole, sans même une poignée de main, est légalement tenue de payer en cas de défaillance de son ami (Choul'han Aroukh - 'Hochen Michpat 129:2).
Cela montre que les mots ont des conséquences. Ainsi, une personne qui blesse son ami verbalement ne peut pas dire : "Quelle importance? Ce n'était que des mots!"
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

[de même que des mots peuvent avoir des conséquences financières conséquentes et concrètes, de même des mots blessants peuvent avoir des conséquences dramatiques.
Dans les affaires on se dit : "une parole c'est une parole" (ça vaut tous les contrats!), mais notre yétser ara met en nous l'idée : ça va ce n'est que des paroles, c'est juste du vent, il n'a qu'à pas être si susceptible, c'est la vie/tout le monde fait ça ... (légitiment de faire ce qu'on veut avec notre parole!). ]

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-> "Allons-y et retournons à Hachem" (Hochéa 6,1)

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Ich 'Hayil 3, téchouva 3) enseigne :
L'insulte, la honte et le lachon ara sont malheureusement des fautes courantes. Commencez votre repentir par eux.

"Allons-y et retournons à Hachem" = allez voir les personnes contre lesquelles vous avez péché et présentez-leur vos excuses ; puis "revenez à Hachem".

Même Yom Kippour n'expie pas tant que nous n'avons pas apaisé notre prochain (guémara Yoma 85b).
Ce n'est qu'après avoir obtenu le pardon des hommes que nous pouvons demander le pardon de D.

L’unité (selon le Ben Ich ‘Haï)

+ L'unité (selon le Ben Ich 'Haï) :

-> Lorsque le peuple juif est dans l'affliction et qu'un individu se détache de lui, les 2 anges gardiens qui l'accompagnent viennent, posent leurs mains sur sa tête et disent : "Cette personne, qui se détache de la communauté, ne verra pas le réconfort de la communauté".
[guémara Taanit 11a]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) commente :
La main droite symbolise l'amour bienveillant ; la gauche, la stricte justice.
En utilisant les 2 mains, les anges gardiens indiquent qu'en raison de la cruauté de cette personne, qui n'a pas participé à la douleur d'Israël, elle est digne d'être maudite non seulement selon la stricte justice, mais même selon la bonté.

La tête symbolise la racine. Si les corps du peuple d'Israël sont distincts, la racine de leur âme est une seule et même racine.
Les anges posent leurs mains sur la tête de cette personne pour indiquer qu'elle s'est séparée de la communauté parce qu'elle n'a pas tenu compte du fait que la racine d'Israël est une.

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-> La paix unit les corps d'Israël (juifs) et la Torah unit leurs âmes.
En effet, chaque lettre de la Torah correspond à une âme juive.
[Ben Ich' 'Haï - Shani Eliyahou 2:2]

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-> Les âmes d'Israël sont comparées à une grappe (Chir haChirim 7,8) parce qu'elles sont liées entre elles. Mais les âmes des nations du monde sont séparées, comme des raisins individuels.
Ainsi, normalement lorsqu'un juif est en danger, son compagnon juif ressent vivement le danger et ne le quitte pas. S'il le quitte, c'est qu'il se considère comme un raisin individuel détaché de la vigne.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada - guémara 5b]

-> La branche d'un amandier et ses amandes symbolisent Israël.
Bien que le peuple d'Israël soit constitué de corps individuels, comme des amandes individuelles, il est relié par l'âme, tout comme les amandes individuelles sont reliées par la branche à laquelle elles sont attachées.
C'est pourquoi les bonnes actions d'un juif en aident un autre. Et si quelques décrets célestes étaient émis contre Israël, il suffirait que chaque décret ne touche qu'un seul juif, car c'est comme si le décret touchait tout Israël.
Car "Israël est une brebis dispersée" (Yirmiyahou 50,17) = si un juif est frappé, c'est tout Israël (les juifs) qui en souffre.
[Ben Ich 'Haï - Birkat 'Haïm - haftara Pin'has (sur Yirmiyahou 1,11-12)]

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+ Les mariages mixtes :

-> "Du haut des rochers je le vois, et des collines je le contemple ; c'est un peuple qui habite seul et qui n'est pas compté parmi les nations" (Balak 23,9)

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Ich 'Hayil - chana 2 - hakdama 'Houkat) commente :
Israël est issu des "rochers" = les 3 Patriarches - et des "collines" = les 4 matriarches.
On a :
- chez nos Patriarches : Avraham (אברהם), Yit’hak (יצחק ) et Yaakov (יעקב ) = il y a un total de 13 lettres.
- de même chez nos Matriarches : Sarah (שָׂרָה), Rivka (רבקה ), Rachel (רָחֵל ) et Léa (לֵאָה) = il y a également un total de 13 lettres.
Treize est la guématria de אחד (é'had - un), la particularité d'Israël (juifs).
"Qui est comme Ton peuple, Israël, une nation unique sur terre?" (II Chmouël 7,23) = ils sont un, même s'ils sont sur terre. Les nations du monde, en revanche, sont nombreuses.

Hachem nous a ordonné de ne pas nous marier avec des non-juifs, car comment des âmes issues de la source de l'unité pourraient-elles s'unir à des âmes issues de la source de la pluralité?
Pour nous éloigner de la moindre possibilité de violer ce commandement, les Sages ont institué plus d'ordonnances qu'ils ne l'ont fait pour protéger n'importe quel autre commandement. Ils ont interdit de manger du pain cuit, des aliments cuits, du fromage fabriqué ou du vin touché par un non-juif.

Bien qu'il y ait aussi des raisons ésotériques, la raison simple de toutes ces ordonnances rabbiniques est d'empêcher la socialisation qui pourrait conduire à des mariages mixtes. C'est ainsi que nous conservons notre statut de "peuple qui habite seul et qui n'est pas compté parmi les nations".

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+ L'unité permet de rester près de la Présence Divine :

-> Il y a 13 lettres dans les noms des Patriarches, correspondent à la guématria de אחד (é'had - un), parce que les Patriarches sont le char de la Présence divine, qui est le lieu de l'unité.
Leur descendance, Israël (les juifs), doit être une nation une sur terre, car Israël doit ressembler à ses ancêtres.

Le mot "un" est la norme d'Israël, car Hachem en fait l'éloge, comme nous l'apprenons : "Hachem vous a loués aujourd'hui" (Ki Tavo 26,18) en vous appelant "un" (guémara Béra'hot 6a).

[Lorsque les juifs sont unis alors] ils méritent d'être toujours proches de la Présence divine.
Mais s'il y a des querelles et des dissensions au sein du peuple juif, la Présence divine s'en va.
C'est ce qui s'est passé lorsque le second Temple a été détruit à cause de dissensions.
[Ben Ich 'Haï - Drouchim Bamidbar]

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+ L'unité fait taire le Satan qui ne peut alors pas nous accuser :

-> Les commentateurs disent que les 13 lettres des noms des Patriarches étaient inscrites sur les 4 étendards du camp des Bné Israël.
Treize est la guématrie de אחד (é'had - un). Elles ont été inscrites sur les étendards pour montrer qu'Israël doit être un, unifié, comme il est écrit : "Qui est comme Ton peuple Israël, une nation unique sur la terre?" (II Chmouël 7,23).
Par cela leur honneur en sera rehaussé. Car même si leurs actes ne sont pas dignes, le mérite de l'unité les protégera, comme il est écrit : "Efraïm est uni, bien qu'il soit idolâtre, laisse-le en paix!" (Hochéa 4,17).
[...]
A'hav, roi idolâtre d'Israël, partit en guerre et chacun de ses soldats revint vivant, car l'unité régnait au sein du peuple. Mais le second Temple fut détruit et Israël exilé à cause de la division du peuple.
C'est ainsi qu'il est écrit : "L'un s'approche de l'autre (é'had béé'had [אֶחָד בְּאֶחָד] yigachou), aucun esprit ne peut passer entre eux" (Iyov 41,8) = lorsqu'Israël, appelé "un" (אחד), s'approche de D. avec la vertu de l'unité (אחד), le mauvais penchant ne peut pas passer entre eux.
Car là où il y a unité, le Satan ne peut accuser.
[Ben Ich 'Haï - Ben Ich 'Hayil 4 - kalla 3]

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+ L'unité fait venir le machia'h :

-> Les Bné Israël seront rassemblés après l'exil et reviendront sur le site du Temple en raison de 2 choses. L'une est l'unité ... l'autre est les actes de bonté (guémilout 'hassadim).
[Ben Ich 'Haï - Ben Ich 'Hayil 1 - kalla 1]

[ainsi l'unité est une condition nécessaire pour faire venir le machia'h. N'attendons pas que Hachem nous unisse contraints par les malheurs nous arrivant, et plutôt faisons le dès maintenant dans la joie et l'amour de notre frère juif. ]

-> Les 4 espèces du loulav sont réunies pour montrer que si le peuple juif est uni, les tsadikim protégeront les réchaïm par leurs mérites et la guéoula viendra.
[Ben Ich 'Haï - Adéret Eliyahou - Emor]

-> Le Ben Ich 'Haï (Névé Tsadikim 2:1) écrit :
L'unité d'Israël est cruciale pour sa rédemption.
Le midrach raconte que lorsque le machia'h viendra racheter Israël, ce dernier dira : "Ce n'est pas possible, car nous devions être soumis par les 70 nations."

Le machia'h leur donnera 2 explications.
La première est que le 4e empire qui a subjugué Israël, Edom/Rome/Civilisation occidentale, représente les 70 nations.
L'autre explication est que si un juif est exilé en Barbarie (ancienne dénomination du Maghreb), un autre en Angleterre, c'est comme si tout Israël avait été exilé dans chacun de ces endroits. [fin de ce midrach (Yalkout Chir haChirim 986)]

Ainsi, pour que l'exil prenne fin, il est nécessaire qu'Israël soit uni, de sorte que si un juif est exilé ici, un autre là, c'est comme si la nation entière avait été exilée dans chacun de ces endroits.
C'est pourquoi l'unité d'Israël nous réconforte.
[elle permet de réaliser l'asservissement du peuple juif par toutes les nations du monde, en se basant même sur un juif vivant dans un coin du monde, et par cela l'unité permet de provoquer la guéoula (puisque ce décret d'exil a bien été accompli). ]

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+ L'unité = un récipient permettant de recevoir la bonté d'Hachem :

-> Le mot hébreu pour "récipient" (kéli - כלי) est un acronyme des 3 types de juifs : Cohen, Lévi, Israël.
Si le peuple juif est uni, il est un "récipient" par lequel l'abondance divine descend dans le monde.
Mais s'il y a des querelles entre eux, ils sont comme un récipient brisé, qui ne contient rien.
Et même s'ils sont unis, ce ne doit pas être pour le mal, mais seulement pour le bien, pour servir D.
[Ben Ich 'Haï - 'Haïm véhaShalom (sur Téhilim 14,2)]

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-> L'unité est très précieuse pour Hachem ... lorsque nous parvenons à l'unité, nous accomplissons le verset suivant : "Qui est comme Ton peuple, Israël, une nation unique sur la terre!" (II Shmouël 7,23).
[Ben Ich 'Haï - Né'hamat Tsion (sur Eikha 5,1)]

[grâce à l'unité nous "rappelons" à Hachem que nous sommes Ses enfants adorés, et alors on peut espérer de sublimes bénédictions indépendamment de nos mérites (juste parce que c'est notre Père miséricordieux), dont la guéoula! ]

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+ L'unité permet la réalisation de nos prières :

-> Le peuple d'Israël [n'est pas exaucé] tant qu'il n'est pas uni, comme il est écrit : "Il bâtit ses chambres hautes dans les cieux, et il a fondé son union sur la terre" (Amos 9,6). [guémara Ména'hot 27a]

-> Le Ben Ich 'Haï (Bénayahou) commente :
Lorsque le peuple d'Israël est uni, il peut prier et formuler des demandes que D. écoutera.
C'est ce que laisse entendre le verset : "Il a fondé son union près de la terre". [Dans l'alphabet hébraïque], près des lettres de ארץ (érets - terre), sont celles de בקש (bakéch - demande), et de קשב (kéchev - écoute).

-> Ailleurs, le Ben Ich 'Haï (Even Chelema - sur Chir haChirim 8,13) enseigne :
Grâce à l'unité, la voix d'Israël sera entendue par D., car la Torah et les prières s'élèveront en haut sans être entravées par des accusateurs.
C'est ainsi que nos Sages ont enseigné : Toute prière qui ne contient pas la prière des fauteurs d'Israël ne monte pas en haut.
De même, le galbanum, à l'odeur nauséabonde, figure parmi les épices de l'encens du Temple (Kéritout 6b).
[pour qu'une prière monte sans anges accusateurs, elle doit venir de l'unité de tous les juifs, aussi bien des tsadikim que des réchaïm.
(à une petite échelle, c'est ce qui donne de la force aux prières faites en minyan (communauté).) ]
[...]

Les terres des nations sont sous la domination de leurs anges gardiens. Hachem leur envoie une nourriture abondante pour Israël (les juifs), mais les anges la prennent pour les nations et ne laissent presque rien pour Israël.
Et lorsque le peuple juif prie, ces anges lancent des accusations contre lui pour empêcher les prières de monter en haut.
Mais si les réchaïm prient avec les justes, les anges laissent passer les prières.
Hachem fait le tri, prend les prières des justes et les écoute.

Tout cela dépend toutefois d'une condition : l'unité du peuple d'Israël, car c'est ainsi que les prières monteront ensemble.

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+ La mort d'un tsadik :

-> L'éloge funèbre d'un tsadik disparu permet d'éviter le châtiment d'Israël. La raison en est que tout le peuple d'Israël est comme un seul corps.
Il est écrit : "Israël est une brebis dispersée" (Yirmiyahou 50,17), et non un "est un troupeau dispersé". Tout comme une brebis frappée à l'un de ses membres ressent la douleur dans tout son corps, il en va de même pour Israël (midrach Vayikra rabba 4,6).
Lorsque l'amour et la fraternité règnent au sein du peuple d'Israël, le mérite du tsadik disparu et le chagrin qu'il suscite les protègent, car la brebis a été frappée dans l'un de ses membres.
Mais s'il y a des dissensions et de la haine parmi eux, cela ne s'applique plus (Darkei haYam ; Maharimat).

Parmi les nations, il n'y a pas une telle notion d'expiation collective, car ils sont tous des individus distincts. C'est ainsi qu'il est écrit : "Il jugera les nations [au pluriel], elles sont remplies de cadavres" (Téhilim 110,6).
Mais pour Israël, "Il écrase la tête sur une vaste terre" (Téhilim 110,6) = même s'Il écrase un tsadik, son mérite protégera "une vaste terre" = tout Israël. [Kol Yaakov]
[Ben Ich 'Haï - Névé Tsadikim 2:1]

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-> "Tous les juifs sont responsables les uns des autres" (guémara Chvouot 39a)
Par la responsabilité mutuelle, l'individu acquiert les mérites du groupe.
[Ben Ich 'Haï - 'Hayim véhaShalom (sur Téhilim 68,5)]

-> Le Ben Ich 'Haï (Od Yossef 'Haï - drouchim 'Houkat) enseigne :
Si les chiffres - 1,2,3,...,8,9 sont écrits séparément sur une feuille et que l'on fait leur somme, celle-ci ne s'élève qu'à 45.
Écrits ensemble, ils peuvent former une somme qui s'élève à des centaines de millions.
Le peuple d'Israël est comme des chiffres. Unis, ils atteignent des sommets bien plus élevés que ceux qu'ils pourraient espérer atteindre en tant qu'individus séparés.

Mais tout cela à condition que les chiffres soient côte à côte, sans qu'aucun ne soit plus haut que l'autre.
Si les chiffres sont écrits l'un au-dessus de l'autre, leur somme n'est que de 45.
De même, aucun juif ne doit se considérer comme supérieur aux autres.
Ainsi, les premières lettres des mots : "barou'h chéamar chéaya aolam" (בָּרוּךְ שֶׁאָמַר וְהָיָה הָעולָם - Béni soit celui qui a parlé et créé le monde" (prières du matin) forment בשוה 'béchavé - égal).
En effet, lorsque Hachem a créé le monde et ses habitants, il n'a pas voulu qu'ils se considèrent comme inférieurs les uns aux autres.

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-> Afin de "mettre en pratique toutes les paroles de cette Torah" (Vayélé'h 31,12), le peuple d'Israël doit s'unir. Les lois relatives à la pureté de la famille sont entre les mains des femmes ; les commandements positifs qui dépendent du temps sont du ressort des hommes ; et seuls les enfants peuvent apprendre la Torah en toute pureté, sans péché.
[de même pour les mitsvot liées aux Cohanim, au Roi, à la terre d'Israël, ...]
[Ben Ich 'Haï - drouchim Vayélé'h]

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+ L'exemple de Kora'h :

-> Ils tombèrent sur leur visage et dirent : "Hachem, D. des esprits de toute chair, si un seul homme pèche, seras-tu irrité contre toute l'assemblée?" (Kora'h 16,22)

-> Le Ben Ich 'Haï (Adéret Eliyahou - Kora'h) commente
Moché et Aharon priaient D. de sauver le peuple juif. Ils savaient que puisque tout Israël est un, il y a une responsabilité collective. Ainsi, si un juif commet une faute, il attire le mal sur tout Israël, alors que s'il fait une bonne action, il attire le mérite sur tous. Ainsi, priaient-ils, si une personne unie au peuple d'Israël péchait, Tu serais en colère contre toute la congrégation.
Mais si le pécheur s'est séparé des autres, la règle de la responsabilité collective ne s'applique plus.

C'est pourquoi ils demandèrent : "Si un seul homme faute, seras-Tu irrité contre toute l'assemblée?" = Est-ce que Kora'h, qui a péché, faisait corps avec le peuple d'Israël, pour que Tu te mettes en colère contre tout le groupe à cause de lui?
Il s'est séparé de la communauté juive en semant la discorde. Pourquoi donc te mettre en colère contre eux tous?

La moquerie (selon le Ben Ich ‘Haï)

+ La moquerie (selon le Ben Ich 'Haï):

-> Que faisaient les réchaïm de la génération du roi David?
Ils allaient aux fenêtres de David et lui disaient : "David, quand le Temple sera-t-il construit?"
"David, quand le Temple sera-t-il construit ? Quand irons-nous à la maison d'Hachem ?"
Il se disait alors : "Leur intention est de me mettre en colère, mais je me réjouis au contraire dans mon cœur. Je suis heureux quand ils me disent : "Nous irons à la Maison d'Hachem" (Téhilim 122,1).
[guémara Yérouchalmi - Béra'hot 2,1]

-> Nous pouvons comprendre que le tsadik le roi David soit resté serein face au ridicule. Mais pourquoi s'est-il réjoui? Ridiculiser les gens est une faute ; il n'était certainement pas heureux qu'ils aient péché!

Avant de répondre à cette question, examinons qui pouvait construire le Temple.
Le roi Saül aurait dû construire le Temple, mais à son époque il y avait des gens qui disaient du lachon ara. Cela empêchent Hachem d'habiter sur terre, comme il est écrit : "Leur langue est une épée tranchante ... Sois élevé au-dessus des cieux, ô D." (Tehilim 57, 6-12) (midrach Dévarim rabba 5,6). [par ton lachon ara, tu fais que Hachem soit au-dessus des cieux, et non plus qu'Il réside avec nous! ]
[Doeg parla du lachon ara sur Saül, ce qui entraîna le massacre des Cohanim de Nob (Chmouël I 22,9-23) ]

Ce ne sont pas seulement les auteurs de lachon ara, mais aussi les moqueurs, les flatteurs et les menteurs qui éloignent la Présence divine de la terre (guémara Sotah 42a).
Dans de telles circonstances, la demeure terrestre de D., le Temple, ne peut être construite.
[nous attendons tous la venue du machia'h avec la reconstruction du 3e Temple, mais comment cela est-il compatible avec le fait que nous ne soyons pas si vigilant à nos paroles, qui repousse Hachem! ]

Le roi David désirait ardemment construire le Temple, mais D. a dit que ce n'était pas lui mais son fils qui le construirait (Divré haYamim I 17).
David s'est reproché ce retard. Mais lorsqu'il a entendu les moqueurs, il a compris que le Temple ne pouvait de toute façon pas être construit. Il s'est réjouit de ne pas avoir empêché la Présence divine de se manifester.
[Ben Ich 'Haï - Bénayahou]

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-> Si une personne se moque, ses moyens de subsistance seront diminués.
[guémara Avoda Zara 18b]

-> Le Ben Ich 'Haï (Bénayahou) explique :
Chaque personne dispose d'un quota de parole qu'elle peut utiliser au cours de sa vie. [les mots de Torah et liés à une mitsva (ex: encourager, valoriser, conseiller autrui) sont en dehors de ce quota.]
Si elle épuise son quota en bavardages futiles, et certainement en paroles interdites, sa vie sera écourtée. [rabbi 'Haïm Vital]

La parole est donc la vie même d'une personne.
Il en va de même pour son gagne-pain. Si on contamine nos paroles par des moqueries, mesure pour mesure, nos moyens d'existence seront diminués.

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-> Rabbi Hanilai bar Hanilai dit : Quiconque se moque entraîne la destruction du monde.
Il est en effet écrit : "Ne vous moquez pas, de peur que vos souffrances ne s'aggravent, car j'ai entendu dire que Hachem, le D. des armées, allait détruire tout le pays. Car j'ai entendu parler d'une destruction totale de la part d'Hachem, D. des armées, sur toute la terre" (Yéchayahou 28,22).
Rabbi Elazar dit : [La moquerie] est grave, car elle commence par la souffrance et se termine par la destruction.
[guémara Avoda Zara 18b]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) explique :
La souffrance peut être une force positive et constructive qui expie les péchés d'une personne.
Le moqueur, cependant, n'accepte pas la souffrance que D. lui envoie en guise d'expiation. Il se moque d'elle et des fautes qui l'ont causée.
C'est pourquoi, au lieu d'une expiation, elle lui apporte la destruction.

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+ La moquerie (enseignement du 'Hafets 'Haïm) :

-> Chaque mitsva réalisée par une personne produit du "chéfa", un flux de bien et de bénédictions, et chaque faute bloque les bénédictions.
Pour certaines, si une personne commet cette faute, elle bloquera son "chéfa" personnel, mais les autres personnes ne seront pas affectées.
Mais pour d'autres fautes personnelles, Hachem Lui-même, ordonne un impact collectif.

De quelle faute s'agit-il?
Nos Sages (guémara Avoda Zara 18b) disent : "Quelqu'un qui fait de tout une plaisanterie/moquerie verra sa parnassa diminuer, comme il est écrit : 'Il a retiré sa main des moqueurs' (Ochéa 7,5).
Rachi commente que Hachem, qui "ouvre Sa main et pourvoit aux besoins de chaque être vivant", retire Sa main des plaisantins et des moqueurs.

Lorsque les médias tournent tout en dérision, lorsqu'il y a des spectacles qui offrent un divertissement vide, plein de débauche, de bêtise et de valeurs corrompues, alors le chéfa (flux Divin de bénédictions) cesse et la parnassa s'amenuise.

Le 'Hafets 'Haïm ajoute à cela : il est clair pour moi, que ceux qui introduisent dans leurs maisons, la "compagnie des moqueurs" (mochav létsim - voir Téhilim 1,1), constateront qu'ils perdent leur parnassa et qu'ils seront "comme la paille que le vent emporte" (Téhilim 1,4).
Lorsque nous écartons de telles choses de nos foyers, nous recevons en abondance chéfa, de bénédictions et de succès dans tout ce que nous entreprenons.
La douleur et le chagrin ne nous toucheront pas, et très bientôt nous mériterons d'être sauvés et réconfortés.
[Maamré hé'Hafets 'Haïm 43]

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[ainsi, la moquerie peut empêcher les bénédictions de nous atteindre personnellement, mais aussi collectivement. ]

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-> b'h, voir aussi : Plaisanteries & Torah : https://todahm.com/2014/12/21/plaisanteries-torah-reflexion-du-rav-greenfeld

La flatterie (selon le Ben Ich ‘Haï)

+ La flatterie (selon le Ben Ich 'Haï) :

-> Toute congrégation où règne la flatterie finira par s'exiler.
[guémara Sota 42a]

-> Pourquoi la flatterie conduit-elle à l'exil?
Les âmes des flatteurs sont exilées de la Présence divine, "car un flatteur ne peut se présenter devant Lui" (Iyov 13,16). Il est donc normal que leur corps soit lui aussi exilé.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada ]

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-> Rabbi Elazar dit : Toute personne qui a de la flatterie en elle, même les fœtus dans le ventre de leur mère la maudissent.
[guémara Sota 41b]

-> Avant de donner la Torah, Hachem a demandé au peuple d'Israël des garants qui paieraient la "dette" s'ils ne respectaient pas la Torah. Les personnes que D. a acceptées comme garants ont été les enfants juifs (Shoher Tov - Michlé 6).
Notre guémara dit qu'il conviendrait même aux enfants qui ne sont pas encore nés, et qui ne sont donc pas encore garants, de maudire le flatteur.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada ]

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-> Rabbi Elazar dit : Toute personne qui a de la flatterie en elle tombera au Guéhinam.
[guémara Sota 41b]

-> Pourquoi la Guemara dit-elle "toute personne" (kol adam - כׇּל אָדָם) ?
Les érudits en Torah sont normalement imperméables au feu de Géhinam puisqu'ils sont eux-mêmes du feu, comme il est écrit : "Voici, ma parole est comme du feu" (Yirmiyahou 23,29 ; Haguiga 27a - Rachi).
Néanmoins, "toute personne qui a le trait de caractère de la flatterie" = même s'il s'agit d'un érudit en Torah, il "tombera au Guéhinam".

"Toute personne", cela inclut [aussi] les pauvres qui flattent les riches pour obtenir ce dont ils ont besoin.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada ]

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-> Rabbi Elazar dit : Toute personne qui a de la flatterie en elle apporte la colère au monde, comme il est dit : "Mais ceux qui ont de la flatterie dans leur cœur provoquent la colère" (Iyov 36,13)
[guémara Sota 41b]

-> Le flatteur est un faux témoin ; en faisant l'éloge des transgresseurs, il atteste que le mal est le bien.
Il s'agit d'une mauvaise utilisation du לשון (lachon - la langue), qui est représenté par son initiale, lamed (ל). Ecrite pleinement cette lettre lamed est למד, ce qui numériquement égal à עד (éd - témoin).

Le lamed (ל) est présente dans l'écriture pleine de la lettre alef (אלף), qui signifie "apprendre" (la Torah).
[comme dans : "Je t'apprendrai (aaléfé'ha - אֲאַלֶּפְךָ) la sagesse" (Iyov 33,33) ]
En utilisant sa langue (לשון) pour porter un faux témoignage plutôt que pour étudier la Torah à haute voix, le flatteur supprime le lamed (ל) de alef (אלף).
Ce qui reste alors c'est c'est אף (af - la colère).
Ainsi : " Toute personne qui a de la flatterie en elle apporte la colère (אף) au monde".
[Ben Ich 'Haï - Bénayahou]

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-> Rabbi Elazar dit : Toute personne qui a de la flatterie en elle ... sa prière n'est pas entendue.
[guémara Sota 41b]

-> Pourquoi la prière d'un flatteur n'est-elle pas entendue?
La bouche est la porte par laquelle sort la prière. En fautant avec sa bouche, le flatteur ferme les portes du ciel à sa prière.
De plus, parce qu'il cherche à s'attirer les bonnes grâces des transgresseurs, sa demande de grâce divine ne sera pas entendue.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada ]

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-> Rabbi Shimon ben Ḥalafta dit : Depuis le jour où le pouvoir de la flatterie a prévalu, le jugement s'est corrompu et les actes des gens se sont corrompus.
[guémara Sota 41b]

-> Le Ben Ich 'Haï commente :
Le terme : 'hanoupa (חֲנוּפָּה) se définit en lui-même. Il peut être décomposé en חן פה ('hen pé - faveur par la bouche), le flatteur utilise sa bouche pour s'attirer les faveurs de ceux qui fautent (transgresseurs). [ חֲנוּפָּה s'écrit aussi sans le "vav]
En réarrangeant les lettres, on obtient : נוחפה (caché - du mot חפוי), נפוחה (gonflé), et נפוחה (une poignée) = pour obtenir une poignée d'avantages, le flatteur dissimule les défauts de l'offenseur et gonfle sa valeur.

Il est interdit de flatter des transgresseurs, car cela implique d'approuver leurs fautes.

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-> À la fin du premier jour de Souccot, une estrade de bois est dressée dans la cour du Temple. Le Cohen gadol remet le rouleau de la Torah au roi. Le roi se lève pour l'accepter et s'assoit pour le lire.
Le roi Agripas se lève pour l'accepter. Il lisait également debout, ce dont les Sages le félicitaient. Lorsqu'il atteignit le verset : "Tu ne mettras pas sur toi [en tant que roi], un étranger qui ne soit pas ton frère" (Dévarim 17,15), des larmes coulèrent de ses yeux.
Les Sages lui dirent : "Ne crains rien, roi Agripas, tu es notre frère".
À ce moment-là, le peuple d'Israël méritait l'anéantissement parce qu'il avait flatté le roi Agripas.
[guémara Sotah 41b - Ein Yaakov]

-> Pourquoi la guémara dit-elle "parce qu'ils ont flatté le roi Agripas" plutôt que simplement "parce qu'ils l'ont flatté?
Il est permis de flatter les réchaïm lorsque le but est d'échapper à l'oppression.
[il est écrit dans la guémara (Sota 41b) : "Il est permis de flatter les réchaïm dans ce monde"]

S'il s'était agi d'un autre roi, comme le violent Hérode, ils n'auraient pas mérité d'être anéantis. Mais Agripas était une personne honnête qui ne leur aurait pas fait de mal pour avoir gardé le silence. Il n'était donc pas nécessaire de le flatter en disant : "Tu es notre frère", ce qui impliquait faussement qu'il était juste qu'il soit roi.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

La parole (selon le Ben Ich ‘Haï)

+ La parole (selon le Ben Ich 'Haï) :

1°/ Nécessité d'être vigilant :

+ "Dix choses furent créées la veille de Shabbat, au crépuscule : ...le ktav et le michtav" (Pirké Avot 5,6)

-> Les termes ktav et michtav pourraient tous deux être traduits par "écriture". Mais si c'est le cas, l'un d'eux est redondant!
Michtav peut également signifier "parole", comme dans : "Le michtav de 'Hizkiyahou (מִכְתָּב לְחִזְקִיָּהוּ), roi de Yéhouda, lorsqu'il avait été malade et qu'il s'était remis de sa maladie" (Yéchayahou 38,9).
Selon le midach Chmouël, 'Hizkiyahou n'a rien écrit, il a parlé de sa gratitude envers Hachem pour sa guérison.
=> Pourquoi la parole a-t-elle été créée la veille du premier Shabbat ?

Les juifs pratiquants commettent rarement les péchés capitaux. Notre problème aujourd'hui, ce sont les fautes liées à la parole : le blasphème, le lachon ara, le mensonge, la moquerie, la flatterie et le bavardage inutile.
Nous avons tendance à les prendre à la légère, mais D. est très attentif à nos paroles. Au jour du jugement, il examinera minutieusement chaque mot que nous aurons prononcé. Pour le prouver, Il a créé la parole la veille de Shabbat, au crépuscule.

De même que le monde a été créé en 6 jours et que le 7e était un jour de repos, de même le monde durera dans son état actuel pendant 6 millénaires avant d'entrer dans l'ère messianique, le Shabbat de l'histoire.
A notre époque, où nous sommes au crépuscule de la veille du grand Shabbat, le mauvais penchant concentre ses attaques sur notre parole.
[nous devons donc être particulièrement vigilant dans ce domaine, alors que naturellement notre yétser ara nous pusse à l'aborder avec légèreté (ça va c'est que des mots!)]
[Ben Ich 'Haï - Birkat Avot]

-> "Même une conversation banale entre mari et femme sera racontée à une personne au moment de sa mort."
[selon Rav - guémara 'Haguiga 5b]

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-> "Le péché de leur bouche [est dû] à la parole de leurs lèvres" ('hatat pimo, dvar chéfatémo - Téhilim 59,13).
Parfois, les gens ne font pas attention à la "parole de leurs lèvres" ; ils jurent, mentent ou disent du lachon ara. Cela provoque "le péché de leur bouche" ; ils en viennent par inadvertance à manger des insectes et d'autres choses interdites.
[Ben Ich 'Haï - 'Haïm véaShalom]

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-> La plupart des gens fautent par le gain malhonnête, d'autres par l'immoralité, mais tous par [la poussière de] lachon hara. [guémara Baba Batra 165a]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada ; Ben Ich 'Hayil 4, téchouva 5) enseigne :
L'ordre dans lequel ces fautes sont mentionnées n'est pas aléatoire.
Le lachon ara engendre l'immoralité, qui à son tour engendre le vol.

L'immoralité est une conséquence du lachon ara. L'alliance de la circoncision se situe directement en dessous de l'alliance de la langue, à laquelle elle correspond (Séfer Yétsira 1,3).
Une personne qui faute par sa langue fautera également par immoralité.

Le gain malhonnête, à son tour, est une conséquence de l'immoralité. Un homme qui agit de manière immorale avec la femme de son voisin vole à ce dernier sa femme.
Yossef a été juste sur les deux plans. Il a respecté le 7e commandement ("Tu ne commettras pas d'adultère") en résistant aux avances de la femme de Potiphar, et le 8e commandement ("Tu ne voleras pas") en ne volant pas sa femme à Potiphar.
C'est pourquoi ses deux fils, les tribus d'Efraïm et de Mémaché, ont eu le privilège d'offrir des sacrifices les 7e et 8e jours de l'inauguration du Michkan (midrach Bamidbar Rabba 14,6).

Par ailleurs, le gain malhonnête dont parle la guémara correspond au fait de manger avec une bénédiction récitée à la hâte, sans la concentration nécessaire, ou pas du tout.
La nourriture contient des étincelles de sainteté que nous devons racheter. Si nous récitons la bénédiction avec l'intention et la concentration nécessaires, notre mastication séparera les étincelles, les élèvera et les renverra du côté de la sainteté.
Si une personne mange sans réciter correctement la bénédiction et ne parvient pas à racheter les étincelles, elle vole D.

"Tout cela à cause du lashon hara" = tous ces péchés de vol de D. ou de l'homme et d'immoralité sont dus au lachon ara.
Une personne qui surveille ses paroles sera sauvée de la faute et imprégnée de sainteté.

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2°/ L'alliance des lèvres :

-> "Une alliance a été conclue avec les lèvres"
[Rachi - guémara Moed Katan 18a]

-> Pourquoi une alliance a-t-elle été conclue avec les lèvres plutôt qu'avec la bouche ou la langue?
Le mot שָׂפָה (lèvre - chafa), est numériquement égal à שכינה ,(Chékhina - Présence divine).
Puisque la Présence divine repose sur les lèvres des justes, ce qu'ils disent s'accomplira.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> Si une personne traite sa parole avec respect et évite les paroles interdites, [mesure pour mesure] Hachem traitera sa parole avec respect.
Et même si elle se trompe et Lui demande quelque chose de mauvais, Hachem réarrangera les lettres pour que ses paroles deviennent bonnes.
[Ben Ich 'Haï - Od Yossef 'Haï - drouchim Matot]

[ainsi prendre soin de ses paroles c'est donner de la force à nos prières, qui nous seulement sont davantage acceptées, mais en plus Hachem les "embellit" pour le mieux! ]

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-> "Une personne ne doit jamais prononcer une parole inconvenante avec sa bouche"
[guémara Pessa'him 3a]

-> La Torah, dans laquelle chaque lettre compte, dit "l'animal qui n'est pas tahor (pur)" (אֲשֶׁר אֵינֶנָּה טְהֹרָה - Noa'h 7,8) plutôt que "l'animal tamé (impur)" (Pesahim 3a). Cela a nécessité les 8 lettres supplémentaires : אֲשֶׁר אֵינֶנָּה (acher énéna - qui n'est pas) ...
[A l'image d'Hachem,] nous ne devons pas non plus [prononcer de parole inconvenante, même si cela nécessite un effort supplémentaire].

Lorsque l'on écrit pleinement les lettres du mot : pé (פה - bouche) on : פ"ה et ה"י qui forment : היפה (agréable/beau - ayafé). Cela signifie que nous ne devons utiliser que des mots agréables/beaux (et non pas inconvenants).
[Ben Ich 'Haï - Benayahou ; 'Haïm véaShalom]

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-> : "Voici (zé) qu'il se tient derrière notre mur. Il observe par les fenêtres, il regarde par les treillis" (Chir Hachirim 2,9).

-> Le Ben Ich 'Haï (Even Chelema) commente :
Pourquoi le machia’h tarde-t-il tant à venir?
Ce verset nous donne la réponse :
"zé "fait allusion au machia'h, comme dans "Voici (zé) il vient" (Chir haChirim 2,8, - midrach Chir haChirim rabba).
En attendant, il "se tient" et attend, séparé de nous par "notre mur" = un épais mur d'impureté. Nous l'avons construit nous-mêmes en violant les alliances avec "la fenêtre" et "les treillis" = 2 organes du corps contenant des ouvertures.

"Il observe par les fenêtres, il regarde par les treillis" = lorsqu'il voit que nous avons rectifié l'alliance de la de la bouche et de l'alliance de la circoncision, il viendra nous délivrer.

[on peut noter que le terme פה (pé - bouche) et מילה (mila - circoncision) ont la même guématria, en allusion au fait que c'est 2 alliances sont liées.
Le Abir Yaakov dit que garder sa bouche de propos vains et des insanités, c'est garder la pureté de sa circoncision (l'intégrité de cette dernière dépendant de la bouche). ]

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-> Yo'hanan Hakouka se rendit dans les villages pour vérifier l'état des récoltes. À son retour, on lui demanda : "Le blé a-t-il bien poussé?" Il répondit : "L'orge a bien poussé.
Ils lui dirent : "Va porter la nouvelle aux chevaux."
Qu'aurait-il dû dire? "L'année dernière, le blé a bien poussé."
[guémara Pessa'him 3b - Rachi]

-> Le Ben Ich 'Haï (Bénayahou) explique :
A cette époque, les gens mangeaient des produits à base de blé, les chevaux de l'orge.
Pour éviter de prononcer des "paroles de malédiction", Yo'hanan ne dit pas : "Le blé n'a pas bien poussé". Il a essayé de transmettre la triste nouvelle d'une manière positive, en disant : "L'orge a bien poussé" , et pourtant, il a été critiqué pour cela. Pourquoi cela?

Il aurait dû essayer de dire quelque chose de positif au sujet de la nourriture pour les gens. Puisqu'une alliance a été conclue avec les lèvres, une déclaration positive a le pouvoir de transformer le mal en bien.
Hachem aurait pu envoyer sa bénédiction et faire en sorte que le maigre blé qui a poussé suffise à de nombreuses personnes.

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-> Une personne devra toujours avoir l'habitude de dire : "Tout ce que le ciel fait est pour le bien", comme dans le cas de Rabbi Akiva.
Il voyageait et avait avec lui un âne, un coq et une bougie. Il arriva dans une ville où il chercha un endroit pour passer la nuit, mais on ne lui en offrit pas.
Il dit : "Tout ce que le ciel fait est pour le bien", et il alla camper dans les champs. Un lion vint dévorer l'âne, un chat mangea le coq et le vent éteignit la bougie. Il dit : "Tout ce que le ciel fait est pour le bien".
Cette nuit-là, des brigands arrivèrent et firent prisonniers tous les habitants de la ville. [Rabbi Akiva, seul dans les champs, sans lumière ni bruit d'animaux pour le trahir, fut épargné]. Plus tard, il raconta l'histoire et conclut : "Comme je l'ai dit, tout ce que le ciel fait est pour le bien".
[guémara Béra'hot 60b - Ein Yaakov]

=> Rabbi Akiva avait déjà rapporté qu'à chaque fois, il disait : "Tout ce que le ciel fait est pour le bien", et ses disciples. l'ont cru. Quel enseignement supplémentaire a-t-il transmis en concluant par : "Comme je l'ai dit, tout ce que le ciel fait est pour le bien"?

Rabbi Akiva enseigne ici qu'une remarque positive a le pouvoir de transformer le mal en bien.
Même si quelque chose vous semble mauvais, dites quelque chose de bien, comme "Tout ce que le ciel fait est pour le bien".
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

[quel enseignement : prononcer des mots positifs permet de transformer le mal en bien!
Hachem a fait dépendre la vie et la mort de nos paroles, en les utilisant pour le bien, on amène de la vie! ]

-> En ce sens, le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada (Baba Kama 60b ; Torah Lichma 376) dit :
Lorsque vous parlez ou écrivez, commencez et terminez toujours par de bonnes paroles, même si vous devez dire quelque chose de mauvais au milieu. Le principe selon lequel il faut éviter les mots en trop ne s'applique pas ici.
Si vous ne pouvez pas commencer et terminer par le bien, commencez au moins par le bien.

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-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada - guémara Baba Kama 30a) enseigne :
Une personne pieuse doit éviter tout ce qui peut causer des dommages.
Mais cela ne suffit pas. Elle doit également éviter les "paroles préjudiciables". Puisqu'une alliance a été conclue avec les lèvres, quelque chose de mauvais qu'une personne dit, même accidentellement, peut causer de grands dommages.

Rabbi Yanaï a dit un jour que son gendre Yéhouda, le fils de Rabbi 'Hiya, avait dû mourir. C'était comme une "erreur qui vient du chef", et Yéhouda est mort (guémara Kétoubot 62b).

[ à la différence des non-juifs qui nous entourent, on ne doit pas prendre à la légère nos paroles, qui ont un impact énorme pour le bien, et pour pour le mal (que D. nous en préserve).
On ne doit jamais désespérer (en se disant que c'est trop dur de contrôler ses paroles), mais on fera de notre mieux (en s'améliorant autant que possible et en priant pour cela), et Hachem qui connaît tout notre être fera pour le mieux. ]

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-> Oula dit : Une personne ne devrait jamais ouvrir sa bouche au Satan. [guémara Béra'hot 60a]

-> Le mot "jamais" laisse entendre que même au milieu d'une mitsva, comme la prière, une personne ne doit pas "ouvrir sa bouche au Satan" pour que de mauvaises choses se produisent.
[Ben Ich 'Haï - Bénayahou]

[ex: selon nos Sages lorsque nous disons une "malédiction" contre nous, un ange peut passer par là et la réaliser. Ainsi, on doit être très vigilant sur toute parole que nous prononçons. ]

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-> Les membres de la maison de Rabban Gamliel ne disait pas : "A ta santé!" dans un beit midrach (lorsque quelqu'un éternuait), car cela conduit à une suspension [de l'étude] dans le beit midrach.
[guémara Béra'hot 53a]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) commente :
Hachem a créé le pouvoir de la parole pour la Torah, la prière et les mitsvot, c'est-à-dire pour le côté de la sainteté. Lorsqu'une personne prononce des paroles vaines, elle vole en fait le côté de la sainteté.
Néanmoins, nous sommes autorisés à parler pour répondre à nos besoins physiques, tels que la subsistance et la santé, ainsi que pour des raisons de politesse et de bonnes manières. Il ne s'agit pas d'un vol du côté de la sainteté.
Cependant, si quelqu'un éternue dans le beit midrach, nous ne lui souhaitons pas "bonne santé", de peur de perturber la concentration des gens. Dans le beit midrash, même les paroles permises nuisent au côté de la sainteté.

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Le Rambam (sur Pirké Avot 1,17) divise la parole en 5 catégories :
- ordonnée = la Torah et la prière ;
- bien-aimée = faire l'éloge de bons traits de caractère (louer, encourager autrui, ...) ;
- permise = ce qui est lié aux affaires (parnassa) et autres besoins physiques ;
- méprisée = bavardage inutile et absurdité ;
- interdites = les paroles interdites, telles que le lachon ara.

[chacun sait quels sont ses besoins nécessaires/vitaux en parole, et à partir de quand cela devient inutile.
De même, on doit se mettre à la place d'autrui pour comprendre ses besoins (ex: parfois on a besoin de davantage parler ce qui permet d'extérioriser, de contenir nos soucis ; de même une femme peut avoir une nature nécessitant de davantage parler), et on doit abonder dans des paroles d'encouragement, de valorisation, d'appréciation, ... surtout avec nos proches.
On peut aussi rapporter le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada - Méguila 25b) : "Il est louable d'utiliser un minimum de mots, mais il faut parler longuement si nécessaire pour éviter les malentendus". ]

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-> "Ne crains pas, ver de Yaakov" (Yéchayahou 41,14).
De même que le pouvoir d'un ver n'est que dans sa bouche, de même le pouvoir d'Israël n'est que dans sa bouche.
[Zohar - Vayichla'h 178a]

-> Le Ben Ich 'Haï (Bénayahou) écrit :
La rectification des mondes supérieur et inférieur dépend de l'extraction des étincelles de sainteté qui sont tombées, et une grande partie de ce travail dépend de la bouche. Tout ce qui est rectifié par l'étude de la Torah, par le fait de manger et de boire de la nourriture cachère avec des bénédictions avant et après, et par la prière, se fait par la bouche.
C'est pourquoi Israël est appelé "ver de Yaakov".

Les 4 maléfiques (par le Ben Ich ‘Haï)

+++ Les 4 maléfiques (par le Ben Ich 'Haï) :

+ Quatre types de personnes n'accueillent pas la Présence divine : les moqueurs, les flatteurs, les menteurs et ceux qui profèrent le lachon ara.
[guémara Sota 42a]

-> Pourquoi les gens se moquent-ils, flattent-ils, mentent-ils et disent-ils du lachon ara?
Pour s'attirer les faveurs et cultiver une relation étroite avec une personne qu'ils jugent importante. En se rapprochant de l'homme par de tels moyens, on s'expose à la punition d'être éloigné de la Présence divine.
Ces fautes de parole peuvent être corrigés en utilisant le pouvoir de la parole pour étudier la sainte Torah.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada ; Emouna Itékha]

[on est tout content car par quelques mots on s'attire l'attention des gens, on a le dernier mot, ... mais en réalité on est très perdant car on repousse la Présence d'Hachem, ce qui est la meilleure chose possible (source de toutes les bénédictions et plaisirs). ]

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-> Pour trois d'entre eux, la terre tremble, et pour le quatrième elle ne peut tolérer (Michlé 30,21)

Pour les 3 premiers types de personnes qui n'accueillent pas la Présence divine (les moqueurs, les flatteurs et les menteurs, la terre tremble. Mais le 4e type de gens, composé de ceux qui parlent le lachon ara, est si mauvais que la terre ne peut le supporter.
Pourquoi cela?

Le fait d'égarer les autres est bien pire que le fait de fauter soi-même. Celui qui dit du lachon ara pousse les autres à pécher en écoutant ses paroles.
De plus, le lachon ara tue 3 personnes : celui qui parle, celui qui écoute et celui dont on parle (guémara Arachin 15b).
Enfin, le lachon ara provoque une haine gratuite, qui a détruit le Temple. La terre ne peut plus contenir le peuple, car il y a de telles querelles entre eux qu'ils ne peuvent pas vivre ensemble.
[Ben Ich 'Haï - Atéret Eliyahou - Métsora]

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-> Les menteurs ne mériteront pas de recevoir la Présence divine à l'avenir.
A l'inverse il est écrit : "grâce à ma droiture, que je puisse contempler Ta face" (Téhilim 17,15) = ma droiture, c'est-à-dire grâce au fait que j'étais dans la vérité (et non le mensonge), que je peux mériter de voir Ta face (Hachem) [et cela dans l'éternité du monde à venir].
[Ben Ich 'Haï - 'Haïm véhaShalom]

Défendre les juifs (selon le Ben Ich ‘Haï)

+ Défendre les juifs (selon le Ben Ich 'Haï) :

-> "Reviens, Israël, à Hachem ton D., car tu as trébuché dans ton péché. Prends avec toi des paroles et retourne à Hachem" (Ochéa 14,2)

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Ich 'Hayil 3, téchouva 3) commente :
Hachem veut que nous lui disions du bien de ses enfants. Nous ne devons pas mentionner leurs actes répréhensibles, sauf si c'est pour les justifier.

Il faut toujours veiller à dire du bien du peuple juif.
Même s'il y a des choses à critiquer, il ne faut pas les critiquer, mais utiliser son intelligence pour trouver ce qu'il y a de bon et de parler que de ça.

Hachem dirige le monde sur une base de mesure pour mesure ; comme l'homme traite son prochain, le ciel le traite aussi. Si quelqu'un parle contre les autres, au ciel, les accusateurs parleront contre lui.
Si quelqu'un parle régulièrement en mal d'Israël, les accusateurs en Haut pourraient même scruter son repentir et l'invalider.
Et le contraire est également vrai. Si vous parlez en bien d'Israël (des juifs), de nombreux défenseurs en Haut parleront en bien de vous.
Un homme pieux a dit à ses disciples : "De même que vous m'avez donné le bénéfice du doute au ciel on vous accordera aussi le bénéfice du doute" (guémara Shabbat 127b).

À l'appel du prophète Hochéa : "Reviens, ô Israël, à Hachem ton Dieu, car tu as trébuché dans tes péchés", le peuple pourrait répondre : Comment pouvons-nous revenir? Nos fautes ont créé des accusateurs en haut lieu qui empêcheront notre repentir d'être accepté.
À cela, le prophète répond : Trouvez des mérites en Israël et parlez-en.
"Emportez avec vous les paroles" prononcées en faveur d'Israël, et vous pourrez alors "revenir à Hachem". Car les anges défenseurs que tu auras créés par ces bonnes paroles l'emporteront sur les accusateurs créés par tes fautes.

[le Ben Ich 'Haï écrit : Avez-vous peur que des accusateurs rejetteront votre repentance?
"Prends avec toi des mots" de défense du peuple juif, et alors tu pourras "retourner à Hachem."
Quiconque parle au nom d'Israël sera pardonné pour tous ses péchés. ]

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-> "Là où des baalé téchouva se tiennent, des tsadikim parfaits ne peuvent pas se tenir" (guémara Béra'hot 34b).

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Ich 'Hayil - téchouva 3) explique :
Les tsadikim parfaits apportent un grand bénéfice au peuple juif.
"Le tsadik est le fondement du monde" (Michlé 10,25) ; même si le peuple commet des péchés, son mérite le protège de la punition.

Mais la personne qui plaide la cause [des juifs] et retourne le verdict en leur faveur aide encore plus le peuple juif.
Sa récompense sera également plus grande.
Notre guémara parle des baalé téchouva, littéralement : "maîtres de la réponse" = ceux qui réfutent les accusations portées contre le peuple d'Israël.
"Le tsadik parfait ne peut atteindre le lieu où se tiennent les baalé téchouva" = le lieu exalté du ciel où les défenseurs d'Israël reçoivent leur récompense.

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-> Le Ben Ich 'Haï (Adéret Eliyahou - Ki Tissa) enseigne :
Chaque mot méritoire crée un ange.
Celui que l'on appelle un maggid venait étudier la Torah avec rabbi Yossef Karo, auteur du Choul'han Aroukh, et il annonçait : "Je suis la Michna que vous avez étudiée".

Une mitsva encore plus grande que l'étude de la Torah est de parler en bien d'Israël (les juifs).
L'ange créé à partir de chaque mot de défense crie le mérite d'Israël, continuellement et pour toujours, empêchant toute autre accusation concernant ce péché.

Cela explique pourquoi Hachem a demandé à Moché comment Israël pourrait payer pour le péché du Veau d'or. Il voulait que les paroles de défense sortent de la bouche de Moché, créant un ange pour proclamer à jamais le mérite d'Israël.