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Fauter contre autrui c’est fauter contre Hachem

+ Fauter contre autrui c'est fauter contre Hachem :

-> Le rabbi Dovid Hofstedter (Darach David - Moadim) enseigne :
En réalité, chaque faute envers son prochain crée entre le fauteur et la victime une scission qui affaiblit l'unité du peuple juif et porte atteinte à l'honneur d'Hachem.
Comme le dit le Séfer ha'Harédim (chap.7) : "Les âmes des Bné Israël sont gravées de sous le Trône de Gloire et toutes contribuent à l'Unité du Nom divin.
Les Bné Israël sont décrits [dans la Torah] au singulier, par exemple chivim néfech - 70 âme (au singulier).
Lorsqu'il existe des divisions entre eux dans ce monde, elles sont discernables sur le Trône de Gloire".

Lorsqu'un juif cause du tort à son prochain, il réduit l'honneur divin. Pour rectifier cette faute, il lui faut apaiser la personne lésée.
Lorsque le fauteur soulage les mauvais sentiments de la victime et met fin à leur discorde, la brèche dans l'unité du peuple juif est réparée et le dommage à l'honneur divin est défait.

Nous comprenons donc que l'expiation pour cette dimension de la faute soit retardée jusqu'à ce que le fauteur reçoive le pardon de sa victime. Tant que l'animosité règne entre eux, l'honneur de D. n'est pas restauré et le délit du fautif envers D. restera en place. Il peut être pardonné seulement quand sa relation avec la personne qu'il a lésée est restaurée.

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+ "Quand Rabbi Zéra était offensé par une personne, il passait plusieurs fois devant elle afin qu'elle le voie et vienne lui demander pardon.
Un certain boucher fit un jour du tort à Rav et ne vint pas à lui [pour lui demander pardon]. La veille de Yom Kippour, [Rav] dit : 'Je vais aller moi-même l'apaiser'."
[guémara Yoma 87a]

-> On a vu que chaque fois qu'un homme fait du mal à l'autre, tous deux ont le devoir, dans une certaine mesure, de réparer le manque d'honneur divin qui en résulte, car il provient du manque d'harmonie entre eux. Rav et Rabbi Zéra ont donc cherché à causer une réconciliation afin de restaurer la paix, pour accroître l'honneur d'Hachem.
[selon le Ramak (cité dans Chlah - Massékhèt Roch Hachana, Torah Ohr 26), chaque fois que deux personnes éprouvent de mauvais sentiments l'une envers l'autre, le manque d'harmonie entre elles crée aussi, dans une certaine mesure, une distance entre D. et elles, ce qui rend une téchouva authentique moins facile à effectuer. Bien que Rav et Rabbi Zéra fussent les personnes lésées, chacun d'eux fit un effort pour donner à l'autre partie l'occasion de se racheter. ]

-> Le Roch (Yoma 8,24) explique que la raison pour laquelle Rav et Rabbi Zéra allaient chercher les hommes qui leur avaient causé du tort, et la raison de la coutume universelle de demander pardon à ses prochains la veille de Yom Kippour, est qu'à ce moment-là, il est particulièrement important que tous les juifs soient en paix les uns avec les autres.
Le Roch le tire d'un passage de Pirké d'Rabbi Eliézèr (45) : "[Le satan] dit qu'il ne trouvait aucune faute parmi les Bné Israël Yom Kippour et déclara : Maitre du monde, Tu as une nation unique semblable aux anges célestes! ... De même que la paix règne parmi les anges célestes, (elle règne] parmi le peuple juif à Yom Kippour".
Le Roch affirme donc que la pratique courante de demander pardon à ses prochains la veille de Yom Kippour a pour but de nous élever au niveau des anges en restaurant l'harmonie parmi les juifs.

-> Cette explication peut nous faire comprendre un incident impliquant le rav 'Haïm de Brisk :
le boucher de la ville de Brisk comparut devant rav Haim pour un din Torah. Lorsque rav 'Haim trancha à son désavantage, le boucher devint insolent et se mit à parler contre le Rav de façon outrageuse au point que rav 'Haïm dut lui ordonner de quitter le beth din. Quelques mois plus tard, la veille de Yom Kippour, alors que toute la communauté était déjà arrivée à la synagogue pour la Tefila Zaka, rav 'Haim
demanda à ses trois fils de l'accompagner pour apaiser le boucher.
La conduite de rav 'Haim dans cet incident est très étonnante. Le boucher avait tort : il avait humilié rav 'Haim et aurait dû être excommunié pour son insolence au beth din. N'était- ce pas une atteinte à l'honneur de la Torah et aux dayanim que rav 'Haïm cherche à apaiser le boucher? De plus, si rav 'Haim pensait qu'il devait apaiser le boucher, pourquoi a-t-il attendu la veille de Yom Kippour?

Selon notre explication, la réponse est claire : effectivement, d'un point de vue halakhique, rav 'Haim n'avait aucune obligation vis-à-vis du boucher car rav 'Haim ne lui avait causé aucun tort. Le boucher l'avait insulté et devait lui demander pardon.
Mais quand Yom Kippour est arrivé, il fallait que toute querelle soit calmée pour que le peuple juif puisse atteindre le niveau d'harmonie des anges, et même la partie lésée, dans ce cas rav 'Haim avait la responsabilité de faire tout son possible pour réparer la situation.

Destruction du Temple & lachon ara

+ Destruction du Temple & lachon ara :

-> La guémara (Yoma 9) déclare : "Dans le premier Temple, leurs faute sont été révélées, et par conséquent, la date à laquelle l'exil prendrait fin a été révélée.
Dans le second Temple, leurs péchés n'ont pas été révélés. Par conséquent, la fin de l'exil n'a pas été révélée".

-> Rachi explique que dans le premier Temple, les gens étaient transparents ; ils ne cachaient pas leur véritable personnalité. Tout le monde savait qui était un tsaddik et qui était un racha.
Ils étaient révélés, et c'est pourquoi il leur fut révélé qu'après 70 ans, ils reviendraient en terre d'Israël (voir Yirmiyahou 29,10).
Mais lors du 2e Temple, il y avait des réchaïm qui prétendaient être des tsaddikim, et personne ne savait qui était un vrai tsaddik et qui ne l'était pas.
Ils étaient cachés, non révélés, et par conséquent, la fin de l'exil n'a pas été révélée.

-> Le rav Yonathan Eibshitz (Yaarot Dvach 7) explique la guémara d'une autre manière.
Il explique que "pendant le premier Temple, leurs péchés ont été révélés", ce qui signifie que le prophète leur a révélé la raison de l'exil.
Les versets révèlent qu'ils étaient punis pour : l'idolâtrie ; les relations interdites ; le meurtre. [guémara Yoma 9b]
Ils connaissaient leurs fautes et savaient donc comment s'améliorer.
Par conséquent, il ne leur a pas fallu longtemps pour améliorer leur comportement. Soixante-dix ans plus tard, ils retournèrent en terre d'Israël.

"Mais leurs péchés n'ont pas été révélés lors du second Temple" = il n'y avait pas de prophète à cette époque pour leur révéler la cause de leur punition. Bien que les Sages leur aient dit que la destruction avait été causée par le péché de sinat 'hinam (haine gratuite), il était difficile pour les gens d'accepter cela parce que la faute de "haine gratuite" ne semble pas être un péché si grave.
Comme ils ne comprenaient pas pleinement la raison de leur punition, il leur était plus difficile de faire téchouva. C'est pourquoi près de deux mille ans se sont écoulés et nous n'avons pas été délivrés.

[ => Quelle est ma réaction si je tue quelqu'un? si je fais de l'idolâtrie? face aux relations interdites?
A priori, cela ne fait clairement pas le poids par rapport au fait d'avoir en moi une haine envers autrui (j'ai d'ailleurs, pleins de bonnes raisons!).
Or, nos Sages (Yoma 9b) enseignent : "la haine gratuite équivaut aux 3 transgressions majeures [qui causèrent la destruction du 1er Temple] : l’idolâtrie, l’immoralité et le meurtre."
Il en découle que nous sommes toujours en exil, car concrètement nous ne valorisons pas suffisamment la gravité de la sinat 'hinam. ]

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-> Le 'Hafets 'Haïm explique que lorsque la guémara dit que le Temple a été détruit à cause de sinat 'hinam, cela signifie qu'il a été détruit à cause du lachon ara.
La sinat 'hinam, à elle seule, n'aurait pas détruit le Temple. C'est plutôt la faute du lachon ara qui a détruit le Temple.

Nos Sages (Arakhin 15b) disent que le lachon ara est aussi grave que les 3 péchés capitaux : l’idolâtrie, l’immoralité/adultère et le meurtre.
[ça va c'est que des mots! Et bien pour un juif cela peut être plus grave que si j'avais commis les 3 fautes capitales! C'est parce qu'on a du mal à vivre cela que le Temple ne vient pas!
De même que je me retiens de tuer mon prochain qui m'a manqué de respect, à plus forte raison je me retiens de dire du lachon ara sur lui. ]

-> Le Méor Enayim ('Houkat) explique que cela est dû au fait que lorsqu'un juif parle de lachon ara, il donne vie (à un niveau spirituel) aux non-juifs, qui font ces fautes (l’idolâtrie, l’immoralité/adultère et le meurtre).

-> Le Kli Yakar (Shemos 3:2) écrit : "C'est la raison principale de l'exil : c'est à cause de la haine et de la jalousie qui règnent parmi eux, et à cet égard, la nation juive est pire que toutes les autres nations. Ils parlent lachon ara".

[un juif a une capacité d'impacter le monde (en bien et en mal) qui est très supérieure aux non-juifs.
De même que dire des paroles positives, de Torah, a un impact sublime, de même dire du lachon ara est désastreux (libre arbitre oblige nous n'en avons pas conscience).
Un exemple frappant est que ces mots de lachon ara ont permis la destruction du Temple, et notre exil actuel avec toutes les souffrances qu'on a pu subir! ]

"Et qu'un homme n'offense pas son prochain, et tu craindras ton D. car Je suis Hachem ton D." (Béhar 25,17)

A partir de ce verset, la guémara (Baba Métsia 58b-59a) nous enseigne :

-> "Et qu'un homme n'offense pas son prochain" = "il s'agit ici de l'offense causée par la parole" ;

-> Rabbi Yo'hanan (au nom de Rabbi Chimon Bar Yo'haï) dit : "L'offense causée à autrui par la parole est plus grave qu'un dommage occasionné dans ses biens". En effet, il est écrit à son sujet [dans le même verset] : "Tu craindras ton D." ;

-> Rabbi El'azar enseigne : "Pour toutes (les fautes), Hachem se fait payer par l'intermédiaire d'un émissaire, à l'exception de l'offense". La Chita Mékoubetset nous explique cette guémara : "Car parfois l'ange (chargé d'appliquer la sentence) se trouve au loin, comme il est enseigné (guémara Béra'hot 4b) : 'Mikhaël en une (enjambée), Gavriel en deux, Eliyahou en quatre', et il ne peut pas voler en une seule fois. En revanche, en ce qui concerne l'offense [à autrui], Hachem se fait payer Lui-même, et le châtiment se hâte d'arriver".

-> Rav 'Hisda enseigne : "toutes les portes (de la prière sont fermées) sauf celles de l'offense", celui qui est blessé et humilié, au point de crier sa souffrance vers le Ciel, voit sa plainte atteindre le trône Céleste.
Selon Rachi : "Celui qui crie parce qu’il a été offensée, la porte ne se ferme pas devant lui"
Rabbénou Bé'hayé explique que du fait que la personne offensée éprouve beaucoup de peine et de désespoir, cette détresse le pousse à se soumettre au Créateur, et sa prière, qui jaillit d’un cœur chagriné, est prononcée avec ferveur et exaucée.

-> Rav Abbaou dit : il existe 3 choses devant lesquelles le rideau (la séparation entre Hachem et l'armée céleste - Rachi) n'est pas fermé : l’offense, le vol et l'idolâtrie.
Rachi explique : "(le rideau de séparation avec Hachem n'est pas fermé) pour faire disparaître les preuves (de leur bien-fondé) devant D., mais Hachem les voit constamment pour se faire payer".

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-> "Ne vous lésez point l’un l’autre" (Béhar 25,17)
Rachi commente : "Ici, on interdit le préjudice par des paroles : qu’il ne blesse pas son prochain".

-> Rabbi Eliézer de Metz (Séfer Yiréïm - 51) écrit : "Tel qu'il existe l'offense par la parole, il existe aussi l'offense par une mauvaise conduite, lorsqu'il montre à autrui un mauvais visage".

-> "Tu ne monteras pas sur mon autel avec des marches afin de ne pas dévoiler ta nudité" (Yitro 20,23)
Rachi commente : "(si tu montes avec des marches) il s'avère que tu te conduits avec dédain ; et un raisonnement a fortiori s'impose : si envers ces pierres, qui n'ont aucune intelligence pour ressentir l'affront qui leur est fait, la Torah a ordonné, parce qu’elles ont une utilité, de ne pas se conduire avec dédain, à plus forte raison
envers ton prochain qui est à l'image de ton Créateur, et qui ressent l'affront".

-> Le Séfer ha'Hinoukh (mitsva 348) écrit :
"Combien nos Sages nous ont-ils mis en garde et incités à ne causer, sous aucun prétexte, de la peine aux créatures, ni à les humilier ... Et il est juste également, de veiller à ne pas insinuer un quelconque dédain (même par des gestes) envers elles.
Car la Torah est très sévère en ce qui concerne l'offense, du fait que celle-ci leur cause beaucoup de peine. Et nombre d'entre elles en seront plus blessées qu'à cause de l'argent, comme ils ont enseigné (guémara Baba Métsia 58b) : "L'offense due à la parole est plus grave que celle due à l'argent, car il est écrit à son sujet : "Tu craindras Hachem ton D."."

"Nous sommes tous pauvres en ce qui concerne l'honneur"
[rabbi Avraham Pam]

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-> Toute personne, peut importe sa place dans la vie, a besoin de se sentir appréciée.
Ainsi, nous devons faire tout notre possible pour remercier, complimenter, et encourager autrui.
[c'est gratuit (ex: un sourire, un mot), et cela est tellement important puisque nous sommes tous pauvres en terme d'appréciation de soi, de valorisation, d'honneur.
De nos jours, il s'agit sûrement de la forme principale de tsédaka, puisque par là nous redonnons davantage de goût à la vie, de forces vitales pour bien agir. ]

"Il vaut mieux installer une idole dans le sanctuaire que d'avoir une dispute (makhlokét) parmi le peuple juif"
[rav Yossef haTsadik
- son gendre était le Noda biYéhouda, qui a écrit à son sujet : "quand je pense à toi, tout mon corps est secoué et tremble par respect pour toi"]

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-> Le Shévét Moussar (chap.37) nous dit que les disputes (makhlokét) sont si dures devant Hachem qu'alors que pour le Veau d'or, la manne ne s'était pas arrêtée de tomber, elle ne descendit pas lors de la dispute de Kora'h.

[on parle de dispute qui ne sont pas en l'honneur d'Hachem (léchem chamayim) [comme dans une 'havrouta], mais pour assouvir un égo personnel.
Le Chemen Roch enseigne en ce sens sur les paroles de Moché à Kora'h : "Le matin (boker) Hachem fera savoir qui est pour Lui" (Kora'h 16,5).
Or, à propos de la manne : "ils l'ont recueillie chaque matin (baboker baboker)" (Béchala'h 16,21).
Ainsi, Moché sous-entendit : "Réalisez que cette dispute n'est pas léchem chamayim parce que lorsque vous sortirez le lendemain matin pour obtenir la manne, vous ne la trouverez pas ; alors Hachem vous fera savoir qui est à Lui".]

Lorsqu'un juif se lève après avoir étudié un sujet de guémara, il doit avoir davantage de compassion, de gentillesse, plus de place dans son cœur pour les autres.
Si cela ne se produit pas, c'est qu'il ne l'a pas vraiment étudié [ce passage du Talmud], et il devrait s'asseoir et l'apprendre à nouveau.
[rabbi David Feinstein]

"Il semble évident que la raison pour laquelle la Torah est si sévère au sujet du lachon ara c'est que cette faute sollicite fréquemment le Grand Accusateur contre le peuple d'Israël.
Le Zohar (Pékoudé 264b) nous dit : "Il existe un mauvais esprit qui se tient au-dessus de chaque personne qui fait du lachon ara.
Lorsque l'homme en profère, ce mauvais esprit s'éveille.
Il est appelé dans les mondes supérieurs : "Sa'hssou-'ha" et il est sollicité à chaque fois que du lachon ara sort de la bouche des hommes. Il pénètre les mondes supérieurs et amène la mort et la guerre dans le monde ici-bas.
Malheur à celui qui éveille ce côté obscur et à ceux qui ne protège pas leur langue."
['Hafets 'Haïm]

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-> Nos Sages (Arakhin 15) nous enseignent que la faute de la faute de la médisance est équivalente aux 3 fautes les plus graves de la Torah que sont l'idolâtrie, la débauche et le meurtre.

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-> La guémara (Guittin 56) rapporte qu'à l'époque du siège de Jérusalem par les romains, les avis étaient partagés. Certains voulaient se battre et demandèrent l'avis des sages dirigés par Rabbi Yonathan ben Zakaï. Ils refusèrent et préconisèrent de faire la paix.

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) explique que ceux qui voulaient se battre argumentaient qu'ils bénéficieraient de la bénédiction d'Its'hak : quand la voix de Yaakov étudie la Torah, les mains d'Essav restent impuissants.
Or, l'étude et les mitsvot étaient très répandues en ce temps-là.
Les Sages refusèrent de bénir cette guerre et expliquèrent que bien qu'il y ait beaucoup de Torah dans cette génération, la voix de la Torah est endommagée par le lachon ara et qu'il n'y avait pas d'issue.

[les partisans de la guerre brûlèrent les 21 années de réserve de nourriture qui se trouvaient dans la ville pour forcer le peuple à se battre. La famine débuta, suivie de peu par une destruction totale de la ville et de ses habitants.]

Juge chaque personne favorablement

"Juge chaque personne favorablement" (évé dan ét kol aadam lékaf zé'hout - Pirké Avot 1,6)

-> Le Tiféret Shlomo demande : qu'est-ce que nos Sages essaient d'induire en nous faisant juger autrui favorablement? Qu'est-ce que notre jugement favorable peut-il ajouter ou bien retirer?
La vérité étant clairement ouverte et révélée devant Hachem, alors qu'importe notre avis sur autrui?

-> Le Tiféret Shlomo répond :
Nos Sages démontrent ainsi le pouvoir de la parole d'un juif dans ce monde.
Un juif a la capacité d'éveiller les forces spirituelles d'en-Haut pour qu'elles agissent comme lui.
En ce sens, lorsqu'un juif en-bas va prendre la défense d'autrui et va le juger favorablement, alors par cela il va éveiller un ange avocat qui va plaider au Ciel pour son prochain, et il va trouver faveur et expier pour lui.

L'opposé est également vrai.
Si un juif parle négativement contre son prochain, lui lançant une pique [verbale], alors la même chose se déroule au Ciel.

Nous devons réaliser que nos mots et nos paroles ont un impact en-Haut.
Le Zohar enseigne que le mouvement des lèvres d'une personne est également considéré comme une action.

[à notre niveau, on se dit : "ça va ce n'est rien, ce n'est que bouger des lèvres, remuer du vent", mais en réalité par cela nous créons des anges défenseurs ou bien accusateurs envers cette personne au Ciel.]

-> Le Tiféret Shlomo ajoute :
Bien qu'une personne peut avoir fautée en secret, et qu'elle est coupable puisque Hachem a vu ses actions, néanmoins l'attribut de jugement est très lent à se mettre en application. [D. laissant le plus de temps possible pour que la personne fasse téchouva]
Cependant, si quelqu'un en bas va se dépêcher de révéler ce sujet [une mauvaise attitude], alors l'Accusateur céleste va également se dépêcher de commencer à juger l'affaire contre lui.
[ainsi juger autrui défavorablement, c'est faire qu'au Ciel on juge immédiatement avec rigueur autrui sur cette faute, c'est empêcher que notre prochain ne bénéficie de la miséricorde, de la longanimité d'Hachem.]

L'inverse est également vrai.
La guémara ('Haguiga 15b) rapporte le récit de la rencontre entre Rabba bar Sheila et Eliyahou haNavi.
Eliyahou a dit à Rabba qu'en ce moment, Hachem Lui-même était en train d'enseigner la Torah de nos Sages (rabbanan) à l'exception de celle de Rabbi Méïr, car Rabbi Méïr avait étudié en ayant comme maître A'her (l'apostat rav Elicha ben Abouya, connu ensuite sous A'her - l'autre).
Rabba bar Sheila lui a répondu : "Il a trouvé un grenade, en a mangé ses fruits, et il a jeté l'écorce".
Rabba bar Sheila était en train de juger favorablement, de prendre la défense de Rabbi Méïr, affirmant que bien qu'il a étudié sous la direction de l'apostat A'her, il a pris uniquement ses fruits, c'est-à-dire ses enseignements qui étaient authentiques en Torah, jetant l'écorce, tout ce qui contenait le moindre élément d'apostasie.
Eliyahou haNavi a répondu à Rabba bar Sheila que maintenant Hachem était en train de dire : "Mon fils [rabbi] Méïr a dit que ..."

Ainsi, tant que Rabba bar Sheila n'est pas venu prendre la défense, parler positivement sur Rabbi Méïr, Hachem n'enseignait rien au nom de Rabbi Méïr, bien que sa droiture était très certainement connue et révélée au préalable devant Hachem.
Cependant, Rabbi Méïr avait besoin que quelqu'un prenne sa défense en bas (le jugeant positivement, rapportant ses mérites), pour que cela éveille en haut son mérite, et qu'Hachem en vienne à étudier ses enseignements avec nos autres Sages.

[on voit de là qu'en parlant positivement d'autrui, on peut provoquer qu'on va juger à nouveau cette personne, et que les anges défenseurs qu'on aura créé vont pouvoir gagner ce nouveau jugement pour qu'autrui obtienne un maximum de bonnes choses.]

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-> Le Sfat Emet (sur Pirké Avot 1,6) explique que la façon dont nous jugeons notre prochain, va directement impacter la façon dont il va être jugé.
"Juge ton prochain favorablement" : en réalité, c'est toi qui va impacter son verdict par ton jugement à son égard!

-> La mystique juive nous enseigne que le Satan ne peut accuser quelqu'un sans témoin et lorsque nous jugeons quelqu'un défavorablement, nous nous associons au Satan sans le savoir puisqu'il utilisera notre témoignage.
Le Baal Chem Tov écrit à ce sujet :
"Lorsque le Satan veut accuser un enfant d'Israël devant Hachem, D. le fait taire en demandant qu'il y ait 2 témoins.
Mais lorsqu'un juif interprète les actes de son ami négativement, ne serait-ce que par la pensée, il réjouit le Satan, car il a trouvé un témoin et son accusation sera acceptée.
Par cet acte, il s'associe au Satan pour accuser son ami".

-> Le rabbi Bounim de Pshis'ha nous dit de ne jamais mentionner la faute d'un juif, mais de toujours essayer d'exonérer le peuple juif et de rappeler ses bonnes actions devant D., car tous sont saints et purs, et tous [au fond d'eux-mêmes] veulent accomplir la volonté de leur Maître avec une crainte révérencielle.

-> Lorsque nous jugeons autrui favorablement, cela l'inspire à changer [positivement].
[rabbi Na'hman de Breslev]

[plus on a l'habitude de toujours regarder favorablement les choses, moins on sera enclin à tomber dans la tristesse, que veut nous imposer le yétser ara, car on trouvera toujours des éléments positifs, et grâce à cela on remontera plus rapidement vers les sommets spirituels.]

-> "Celui qui ne reconnaît pas les bontés de son prochain en viendra à ne pas reconnaître les bontés de D."
[midrach haGadol - chémot 1,8]

-> "Juge chaque personne favorablement" :
Rabbi Shlomo de Karlin disait que si l'on doit juger tout être humain favorablement, alors à plus forte raison on doit toujours juger Hachem favorablement, sachant que tout ce qu'Il fait n'est que pour le bien.

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-> "Juge tout homme favorablement" (Pirké Avot 1,6)

-> Lorsque l'on juge quelqu'un favorablement, on attire ce même jugement sur nous-mêmes.
Le Baal Chem Tov explique que lorsque l'on veut juger d'en-Haut la faute d'un homme, on le place dans une situation où il verra son ami faire cette même faute et on observera de quelle façon il jugera celui-ci.
De la même façon qu'il jugera son prochain, on le jugera d'en-Haut sur cette faute : s'il l'a jugé avec rigueur, lui-même sera jugé avec rigueur et s'il l'a jugé favorablement, il sera jugé favorablement.

Le 'Hafets 'Haïm (Chmirat haLachone) d'écrire :
"Si son habitude était de juger favorablement, il sera jugé de la même façon, mais si son habitude était d'accuser ses semblables et de parler d'eux négativement, les anges aussi parleront de lui négativement.
Il faut donc que l'homme soit vigilant sur ses pensées parce qu'au moment où il juge son ami, ses décrets peuvent se retourner contre lui."
=> Il en ressort que les sentences que nous décrétons à l'égard des autres nous sont en fait destinées!

Selon le Baal Chem Tov, en jugeant son prochain favorablement, elle est en train de se juger elle-même!
Ainsi, lorsque j'émets un avis sur une autre personne, c'est sur moi-même que j'émets cet avis.
Ainsi, quel intérêt ai-je à me "flinguer"?

-> Le rav Yaakov Galinsky disait que si D. regarde avec rigueur nos bonnes actions : Est-ce que toutes les halakhot sont respectées en détail? Est-ce que la kavana est adéquate? Est-ce qu'il y avait suffisamment de joie et d'entrain? ...
Ainsi, si D. exige la perfection totale, combien aurions-nous encore de mérites pour nous défendre?
Nous serions même sûrement appelés racha ...
A l'inverse, si durant notre vie nous avons jugés autrui favorablement, alors D. en fera de même : atténuant l'impact des avérot, et au contraire, agrandissant le mérite de nos mitsvot.

Ainsi, juger autrui favorablement, agir avec son prochain de façon miséricordieuse, ... n'est pas un luxe dont nous pouvons nous passer!!
Aime ton prochain comme toi-même = l'autre est toi-même, dans le sens où ta façon d'agir à son égard, va déterminer la façon dont D. va se comporter avec toi.
=> Combien devons-nous avoir à cœur et être vigilant au bien-être, à notre amour de l'autre.

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-> Hillel dit : "ne juge pas ton prochain avant d’avoir été à sa place" (Pirké Avot 2,4)

-> Le Baal Chem Tov dit que nous nous jugeons nous même par inadvertance.
Cela est comparable au prophète Nathan qui a dit au roi David une métaphore d'un pauvre qui n'avait qu'un mouton, et dont quelqu'un le lui a volé.
Lorsque le roi David a répondu que la personne qui a volé le seule mouton de ce pauvre est coupable de la peine de mort, le prophète a pointé son doigt vers le roi David et lui a révélé qu'il était l'homme de cette parabole (Shmouël II 12).

De la même façon, lorsque le Tribunal Céleste souhaite juger une personne au sujet d'une faute, on va lui montrer une parabole légèrement différente au sujet d'une autre personne.
Lorsque cette personne va alors se mettre en colère au sujet du mauvais comportement d'autrui, la jugeant défavorablement d'avoir agit de telle et telle façon, alors le même jugement qu'elle a avec son prochain va s'appliquer sur elle, parce qu'en jugeant l'autre en réalité elle se jugeait elle-même.
[plus on va être pointilleux, rigoureux avec autrui, plus Hachem va agir de même avec nous.
On a l'impression d'avoir gagné à écraser autrui (il est nul, donc moi je suis bien), mais en réalité on perd énormément puisqu'on nous jugera durement en-Haut.]

"Ne juge pas ton prochain avant d’avoir été à sa place" = nous avons sûrement agit un jour d'une façon similaire à notre prochain. La réalité c'est que du Ciel on nous montre les actions de notre prochain et on nous pousse à émettre un avis à ce sujet, puisque la manière dont nous la jugerons va déterminer la manière dont nous serons personnellement jugés.
C'est pourquoi, lorsque l'on émet un jugement sur autrui on doit s'imaginer à sa place en train de faire ce mauvais comportement.
C'est pourquoi également on doit toujours s'habituer à juger autrui favorablement et utiliser notre imagination pour lui trouver des mérites, car alors au Ciel on nous jugera toujours favorablement et on nous trouvera des mérites à nos erreurs.
[rapporté par le Pri 'Haïm de Zlotchov]

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-> La Guémara (Sanhédrin 98a) affirme que le machia’h ne viendra que dans une génération entièrement vertueuse (dor chékoulo zakaï) ou entièrement déméritante, coupable (dor chékoulo 'hayav).
Compte tenu de notre très bas niveau, on peut comprendre cette seconde éventualité d'avoir une génération entièrement coupable, mais comment envisager la 1ère hypothèse d’une génération complètement méritante?

Le Baal Chem Tov (Kédochim 2) dévoile que l’on n’est jugé seulement après avoir été dans la situation sur laquelle on a soi-même émis un avis.
Par exemple: on assiste à un vol dans un magasin. En le jugeant, on se juge soi-même pour un vol antérieur dont nous étions l’auteur. Et si l’on n’a jamais volé au cours de notre existence, cela peut alors se rapporter à un vol dans une vie antérieure, un גלגול (guilgoul = une réincarnation ).
Juger autrui, par effet de miroir, c’est en réalité toujours se juger soi-même.

["Ne juge pas autrui avant d’avoir été à sa place".
Nous pouvons expliquer le double terme דין וחשבון (din vé'Hechbon), jugement et compte, où le mot compte חשבון ('hechbon) devrait être cite en 1er puisqu’il précède a priori le jugement (Pirké Avot 3,1).
D’après ce que l’on a expliqué, on le comprend bien: d’abord on juge (דין) les autres et seulement après nous rendons des comptes חשבון quand nous arrivons au Ciel. (en jugeant autrui je me juge moi-même, et donc je rendrais des comptes après ma mort sur ce jugement que j'ai pu émettre)]

=> Nous pouvons désormais comprendre la possibilité pour le Machia’h de venir dans une génération entièrement méritante. Si nous jugeons les autres favorablement, alors nous jouirons par là-même nous aussi d’un jugement similaire.
[d'après le rav Yéhochoua Alt]

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-> "Juge tout homme selon le bénéfice du doute" (Pirké Avot 1,6)

-> Le Sfat Emet commente :
Littéralement, il est écrit "tout l’homme" = on en déduit notre obligation de considérer le tableau complet d’une personne avant de la juger. Il s’agit de remonter jusqu’aux racines de son enfance, de se pencher en profondeur sur les replis cachés de son âme, d’enquêter sur ses problèmes personnels, ses compétences et sa situation pécuniaire, de se renseigner s’il a la vie facile ou non.
Seulement après avoir trouvé la réponse à toutes ces questions, on sera en droit de le juger. Car, comment savoir de manière instantanée ce qu’il est en train de vivre?

Le jugement d’autrui est une affaire si complexe qu’il est préférable d’entraîner notre esprit à juger positivement, serait-ce d’une manière tirée par les cheveux. Même si, a priori, il n’y a aucune logique de justifier sa conduite, nous sommes tenus de réfléchir de manière tordue, d’orienter nos pensées vers les probabilités les plus irréelles, de trouver des justifications même absurdes à sa conduite, expliquant qu’il ait pu agir comme il l’a fait.

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-> "Juge tout homme selon le bénéfice du doute" (Pirké Avot 1,6)

-> "assé lékha rav" (Pirké Avot 1,16)

-> Le Toldot Yaakov Yossef explique : "fais toi une multitude de personnes" (c'est un autre sens du mot "rav").
Par exemple, il est écrit : "Hachem ne méprise pas la prière de la multitude" (guémara Béra'hot 8a).
Par le fait de s'attacher à d'autres pour prier, on devient membre d'un groupe (d'un minyan), et cela va entraîner que chaque personne individuellement va être jugée favorablement.

On peut citer pour illustrer cela, le Pélé Yoets qui écrit à ce sujet : "Quelqu'un qui prie avec le public (minyan), il lui est promis que sa prière est agréé et acceptée telle quelle, et on ne la regarde pas de trop près.
Et même si c'est une personne mauvaise et méprisable, le D. puissant ne la méprisera pas, et toutes les mitsvot qui accompagnent une prière publique lui seront également comptées favorablement.
Ce n'est pas le cas lorsqu'on prie seul. On perd beaucoup de bonnes choses, et la prières n'est pas acceptée du Très-Haut, à moins que la personne et la prière soient toutes les 2 parfaites.
Celui qui aime prier seul, à moins qu'il n'y soit absolument obligé, se fait du mal, et marche dans l'obscurité sans éclat.
La prière de la communauté (minyan) a toujours une importance, et elle n'a rien de commun avec celle de nombreuses personnes qui prient seules."

-> Le Toldot Yaakov Yossef dit que si l'on est en déplacement et qu'on est contraint de prier tout seul, alors il est bien dans notre tête de penser s'inclure avec tous les autres juifs qui sont en déplacement et ceux qui prient seuls.

-> L'idée à retenir est que dès qu'on s'inclut dans la communauté juive (ex: par notre présence, notre charité, le fait qu'on prie par le "nous") alors Hachem nous juge très favorablement, et nous recevons des flux de bénédictions au-delà ce que nous pourrions prétende sinon (tout seul dans notre coin).

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-> "La voie de D. est de toujours se concentrer sur le bien que font les gens. Bien qu'il y ait aussi du "pas bon" mélangé à cela, Il n'y prête aucune attention, comme il est écrit : "Il n'aperçoit point d'iniquité en Yaakov" (Balak 23,21).
Certainement, il est donc interdit à une personne de porter une regard négatif sur son prochain, de trouver spécifiquement ce qui n'est pas bon et de rechercher les lacunes dans les dévotions religieuses d'autrui.
Au contraire, on est obligé de se concentrer uniquement sur le bien."
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan II,17]

[il est également important de savoir se concentrer sur le bien qui est en nous, afin que ce soit une force pour l'exprimer dans la réalité le plus possible.]

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-> "Malheur à la victime qui crie, plus qu'à celui qui lui a fait du tort" (guémara Baba Kama 93a)

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) commente :
La victime invoque D. pour qu'il punisse celui qui lui a fait du tort, et le ciel traite la victime plus sévèrement! Pourquoi?

Supposons que Réouven demande à D. de juger Shimon pour avoir commis une injustice à son égard. Shimon ne sera pas puni tant que le tribunal céleste ne l'aura pas jugé.
Mais Réouven lui-même a probablement fait du tort à d'autres personnes à un moment ou à un autre de sa vie, et pour lui, on peut se passer des procédures judiciaires [au Ciel]. Il l'a admis lui-même : "Les péchés méritent une punition sévère!"

L'homme doit faire très attention à ne pas se maudire lui-même, même sous condition, car il y a un ange qui se tient aux côtés de l'homme en espérant entendre une malédiction sortir de sa bouche, qu'il saisirait immédiatement pour l'accomplir.
[Yichma'h Moché]

Si vous n'en venez jamais à la colère, vous n'en viendrez jamais au péché.
[Eliyahou haNavi - guémara Béra'hot 29a]

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-> La colère est un grave défaut de caractère qui entraîne au péché ....
Celui qui se met en colère est passible de subir le guéhinam.
[Ramban - Iguéret haRamban]

-> Rabbénou Nissim (sur guémara Nédarim 22a) interprète que la colère n'est pas seulement dangereuse par elle-même et en elle-même, mais également à cause de ses conséquences possibles.
Toute perte de sang-froid peut être le premier pas vers l'abandon total de toute retenue. Tous les liens étant progressivement coupés, le lien de la foi en D. finira par tomber à son tour.
Ouvert et livré à lui-même, l'homme en colère est incapable d'éviter le péché, et s'expose à ses conséquences désastreuses.

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-> Le Rambam (Hilkhot Déot chap.2) enseigne qu'il faut équilibrer ses traits de caractère, en évitant tout extrême. Il faut essayer d'être fort, tout en étant flexible ; compatissant, mais ferme.
Cependant, le Rambam note une exception à cette règle : en ce qui concerne la colère, il n'existe pas de juste mesure. Il faut au contraire essayer d'atteindre l'extrême inverse, en évitant la colère même dans les situations où elle est effectivement compréhensible.

-> Le Séfer haMidot (chaar hasin'a - chap.5) écrit :
Le fait de se mettre facilement en colère (irascibilité) est indéniablement mauvais. Elle est naturelle chez les animaux sauvages et malpropres, chez les bêtes et les oiseaux prédateurs.
L'homme coléreux est semblables à la vipère dont la nourriture, la poussière de la terre, est partout disponible.
De même, l'homme coléreux trouve des raisons de se mettre en colère, quelle que soit la situation dans laquelle il se trouve.

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-> "Ne t'associe pas à l'homme irascible et ne t'approche pas de l'homme coléreux, de peur d'adopter ses manières et de mettre en danger ton âme" (Moché 22,24-25)

-> De fait la colère est contagieuse. En fréquentant une personne prompte à la colère, on risque d'adopter également son caractère. (rabbi Shimshon Raphaël Hirsch)

-> Le Birkat Avraham fait remarquer que l'homme irascible court le risque grave de se priver des critiques constructives d'autrui. Ses proches ne lui feront pas remarquer ses défauts s'ils craignent une répartie furieuse. Or sans ces critiques pour l'aider, l'homme irascible risque de développer d'autres défauts de caractère.

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-> Le Séfer 'Harédim (téchouva chap.4) écrit que l'âme délicate, fragment céleste d'Hachem, ne peut tolérer la colère. Lorsqu'un homme succombe à une rage incontrôlée, c'est en quelque sort comme si son âme le quittait, laissant derrière elle un vide mortel. Celui qui cède à la colère commet ainsi une sorte de suicide spirituel.

Le Séfer 'Harédim écrit également :
Celui qui perdrait une jolie fleur serait fou de réagir en brisant un objet précieux d'une valeur mille fois supérieure à celle de la petite fleur.
Or l'homme qui se met en colère détruit sa paix d'esprit, qualité bien plus précieuse que la perte relativement minime qui a déclenché sa fureur.

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-> Le Séfer 'Harédim (66,10) écrit : "Peut-on concevoir que quelqu'un qui aurait perdu une fleur, brise dans sa fureur, un objet qui vaudrait mille fleurs? C'est pourquoi accepte dans la joie tout ce qui t'arrive!"

Plus loin (66, 75), le Séfer 'Harédim ajoute : "Si un homme désire trouver grâce aux yeux d'Hachem, il s’abstiendra de se mettre en colère, comme il est dit : "Et Noa'h trouva grâce aux yeux d'Hachem" (Noa'h 6,8). Or, la Torah ne mentionne pas pourquoi.
C'est parce que la raison est contenue dans son propre nom (Noa'h) : parce qu'il était "Noa'h" (paisible, posé) dans ses paroles, dans ses actes et dans sa conduite (comme cela est rapporté dans le Zohar), il trouva grâce, puisque les mots ח''ן ('hèn - la grâce) et נ''ח (Noa'h) sont formés des mêmes lettres".

-> La guemara (Pessa'him 113b) enseigne à ce sujet : "Il y a 3 personnes que Hachem aime particulièrement : celui qui ne se met pas en colère, celui qui ne s'enivre pas, et celui qui renonce à revendiquer son droit légitime".

-> A l'inverse : "Tout celui qui se met en colère, sa sainte âme se retire et est remplacée par un esprit impur. Il est évident qu'il s'agit d'un homme qui s'est rebellé contre son Maître, il est interdit de s'en approcher" (Zohar Tétsavé 182a).
De même : "Tout celui qui se met en colère est comme s'il pratiquait l'idolâtrie" (c'est donc une négation de la foi en Hachem).

-> Un homme qui se met en colère transgresse la Torah : "Il n'y aura pas en ton sein de D. étranger" (Téhilim 81,10).
Il est aussi rapporté (Ayin Zohar 'hadach 58,21) que lorsque l'homme se met en colère, son âme est échangée par un mauvais esprit, que D. nous en préserve.

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-> "Ne soit pas prompt à te mettre en colère" (Pirké Avot 2,10)

Le Yichma'h Moché commente :
"On ne doit jamais se hâter de se mettre en colère, car de deux choses l'une : si cette colère est une faute, que D. nous préserve d'enfreindre une faute et de succomber à la colère, et si elle est "léchem chamayim" (pour l'honneur d'Hachem), elle constitue alors une mitsva, et toute mitsva nécessite préparation et sérénité d'esprit".