Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

L'amour de notre prochain juif dépend du degré d'engagement de chacun envers Hachem.
La jalousie et la haine n'existent tout simplement pas si le peuple juif est uni dans sa détermination à servir Hachem. Notre objectif commun devrait à lui seul empêcher les querelles intestines.
De même que dix personnes engagées dans une cause commune ne seraient pas jalouses les unes des autres, de même, une personne motivée uniquement par la Gloire d'Hachem devrait tirer du plaisir, et non de la jalousie, des efforts d'autres personnes engagées dans la même cause.

Le dicton : "véaavta léréa'ha kamokha zé klal gadol baTorah", peut être réinterprété dans cette optique. Si nous nous unissons en tant que nation de la Torah, il devrait être relativement simple d'aimer notre prochain juif.
[Sfat Emet - Vaéra 5643]

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-> b'h, réflexions du Sfat Emet sur l'unité et Pourim : https://todahm.com/2023/01/13/unite-miracle-de-pourim

Lorsqu'il y a de l'amour et de l'unité parmi les juifs, Hachem fait des miracles pour eux.
[Noam Elimélé'h - à son frère Rabbi Zoucha]

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-> Hachem aime que nous soyons unis.
Selon le Zohar, il y a une présence spéciale de la Chékhina qui réside parmi nous lorsque nous sommes unis.

-> Le rav David Ashear écrit que plus il y a d'unité entre nous, plus de bénédictions Hachem nous donne.

Réprimander autrui

+ Réprimander autrui :

-> Le rav de Klausenbourg recommandait, avant de réprimander quelqu'un, d'adresser une prière à Hachem de dire : "Je suis sur le point de faire quelque chose pour Ton honneur. Aide-moi à faire en sorte que mes paroles aboutissent à quelque chose de bénéfique et de durable."

-> Avant de réprimander quelqu'un, le rav 'Haïm de Palagi lui insufflait la compassion et la chaleur qui le caractérisaient. Une fois que la personne avait été réchauffée par ses mots, il la réprimandait rapidement et avec douceur.

-> Rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi - 'Houkat) écrit :
L'idéal est de corriger les autres avec des mots agréables.
Vous pouvez expliquer à chaque juif à quel point il est important et à quel point son âme est élevée, puisque toutes les âmes juives sont taillées dans un endroit plus élevé que le Trône de Gloire.
Vous pouvez leur parler de l'immense plaisir qu'Hachem éprouve à l'égard des mitsvot observées par chaque juif et de la joie illimitée qui existe dans tout le monde spirituel lorsqu'un seul juif observe les mitsvot d'Hachem.

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-> Une personne est comme un diamant recouvert de poussière. Pour nettoyer la poussière, il ne faut pas utiliser une brosse dure, qui pourrait créer de petites rayures (critique sévère). Il faut plutôt essuyer la poussière de la pierre avec une brosse très douce (doux encouragement). Le diamant brillera alors plus intensément de jour en jour.
[rav 'Haïm Friedlander]

[lorsqu'une personne réprimande quelqu'un avec compassion, montrant ainsi qu'elle se préoccupe de l'âme de son frère, elle fait plaisir à Hachem.]

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-> Ouvrez votre cœur et montrez votre angoisse à la personne que vous tentez de réprimander. Lorsqu'une personne fait une réprimande sensible, celle qui réprimande et celle qui reçoit la réprimande sont toutes deux bénies.
[Tana déBé Eliyahou rabba - chap.3]

On a demandé à Rav Né'houmiya ben Hakana à quoi il attribuait la bénédiction de vivre jusqu'à un âge avancé.
Il répondit : De tous mes jours, je n'ai jamais tiré d'honneur ou de gloire de la disgrâce d'un autre juif".
[guémara Méguila 28a]

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-> Le sucre qui se dissout adoucit la boisson. De même, une personne qui maîtrise son ego peut rendre la vie plus agréable aux autres.
[rav Its'hak de Vork]

-> Une personne qui veille à ne pas humilier les autres méritera d'avoir des enfants qui ne lui causeront jamais d'humiliation.
[Ménorat haMaor]

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-> Un jour où un juif ne fait pas une gentillesse n'est pas considéré comme un jour dans sa vie.
[Rabbi Moché de Kobrin)

-> Une âme peut descendre dans ce monde et vivre 70 ou 80 ans pour rendre un seul service à son prochain.
[Baal Shem Tov]

-> "Lorsqu'un rav ferme sa Guemara pour faire du 'hessed et de la tsédaka, sa guémara est toujours ouverte, même si elle semble fermée.
Mais lorsqu'un rav refuse de fermer sa guémara pour faire 'hessed, alors même si sa guémara semble être ouverte, elle est en réalité fermée"
[rav 'Haïm de Brisk]

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-> Si une personne n'est aucunement peinée par la souffrance de son ami, ses ancêtres ne se sont pas tenus à montSinaï.
[rav Mechel de Zlotchov)

La tolérance

+ La tolérance :

-> La tolérance est la source de nobles qualités, le chemin vers la paix de l'esprit.
Il est écrit : "Voici la porte d'Hachem, et les tsaddikim y entreront" (Tehillim 118) = ceux qui ont acquis la précieuse vertu de la tolérance franchiront cette porte sainte et s'approcheront d'Hachem lui-même.
[rav Sim'ha Zissel Broide de Kelm]

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-> On ne perd jamais à faire ce que l'on peut pour éviter les conflits.
[rav Ovadia Bartenura]

-> La Vatranout est le pouvoir de céder. Si vous maîtrisez l'art de la vatranout, vous apporterez de la joie à Hachem, vous serez protégé des jugements sévères et vous améliorerez vos relations interpersonnelles.
Hachem dit : "Je suis avec lui dans ses difficultés" (imo ano'hi bétsara - Tehillim 91,15) = cela signifie que lorsqu'un juif souffre, il ne souffre pas seul. Hachem est avec lui. Lorsqu'une personne fait souffrir un autre juif, elle déclenche une douleur dans les sphères supérieures. Pourquoi une personne voudrait-elle être responsable de cela?
[rabbanite Sarah Feldbrand]

-> Rien de mauvais n'arrivera jamais si vous cédez. Vous ne le verrez peut-être pas directement, mais si vous êtes mévater, vous y gagnerez toujours. [rav 'Haïm Kanievsky - au nom du Chafetz Chaim)

Le rav Avraham Genichovsky (Vayomer Hineini) a démontré ce principe en jouant sur le mot : "motar aadam min abééma ayin" (la supériorité de l'homme sur l'animal - Kohélet 3,19). Il disait que plus une personne est mévater (motar [וּמוֹתַר] et mévater s'écrivent de la même façon), plus elle démontre sa supériorité par rapport à un animal.

-> b'h, sur ce sujet : https://todahm.com/2020/09/21/15207-2 ]

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-> "Tout comme le visage d'une personne diffère de celui des autres, ses opinions diffèrent également".
Si vous ne voyez pas d'inconvénient à ce que quelqu'un ait un visage différent, pourquoi avez-vous un problème s'il adopte une opinion différente?
[rav Ména' hem Mendel de Kotzk]

-> Même si nous avons objectivement raison et que nos intentions sont nobles, les avantages d'une coexistence pacifique dépassent toutes les limites. [ex: toutes les bénédictions descendent grâce à la paix qui règne entre nous! ]

-> La michna (Pirké Avot 5,17) évoque le concept de dispute pour l'amour d'Hachem (ma'hlokét léchem Chamayim). Qu'est-ce que cela signifie La meilleure façon de le définir est de dire qu'un conflit est constructif et devient un catalyseur d'apprentissage et de croissance.
Le rav Yonathan Eibschutz demande comment nous pouvons déterminer si une dispute est menée pour la bonne raison. Si les adversaires sont amicaux et respectueux, même s'ils divergent fortement sur les questions en jeu, leur différend est élevé.

-> On demanda un jour au rav Yaakov Galinsky de s'impliquer dans un conflit qu'on lui présentait comme étant pour le bien du Ciel. Le rav Galinsky n'était pas convaincu. Il expliqua qu'il s'inspirait de la fille d'Haman.
Haman marchait dans la rue en criant : "Ainsi que l'on fasse à l'homme que le roi veut honorer!"
Voyant le cortège du haut du toit de son palais, la fille d'Haman appela sa mère : "Mère, regarde! Papa est sur le cheval du roi, et Mordé'haï le conduit dans les rues".
Elle saisit la poubelle, et en riant méchamment, la jeta sur celui qu'elle prenait pour Mordé'haï. C'est alors que l'homme qu'elle avait sali leva les yeux. Elle se rendit compte de son erreur.
Désespérée, elle se jette du toit plutôt que d'affronter la colère de son père.

Avant de jeter des ordures sur quelqu'un, avant de ruiner sa réputation, descendez du toit et examinez la situation. Posez-vous des questions importantes, telles que : "S'agit-il de moi et de mon ego? Est-ce que je réagis ainsi parce que mon portefeuille en sera affecté? Est-ce que je fais l'effort d'essayer de comprendre le point de vue de l'autre personne? Suis-je prêt à changer d'avis?"

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-> On a demandé au rav Avraham Genichovsky : "Que faire dans le cas d'une personne qui ne s'entend avec aucun de ses voisins, mais qui est convaincue qu'elle a raison et que tous les autres ont tort? Suis-je autorisé à dire : "Vous avez raison"?
Ou bien, dans le cas où ma femme a pris une décision erronée, dois-je lui dire : "Tu as raison"? Ne suis-je pas en train d'encourager leurs erreurs?"

Le rav Genichovsky fut troublé par cette question. "Une telle approche est une terrible erreur! C'est un piège dans lequel beaucoup de gens tombent. Si vous ne reconnaissez pas que l'approche de l'autre partie est justifiée, le conflit ne s'arrêtera jamais".

Ce fait est la clé pour s'entendre avec les autres. C'est le seul moyen d'amener votre voisin à écouter ce que vous avez à dire. Il doit croire que vous êtes convaincu que son opinion est justifiée. Dites les mots suivants : "Mon cher voisin, tu as raison! J'ai réfléchi à votre point de vue et j'y vois de la sagesse et de la justice. Ton processus de réflexion est impressionnant. Votre sagesse est évidente."
Ce n'est qu'à ce moment-là qu'il sera capable d'entendre votre point de vue. Ce n'est que s'il est sûr de sa justesse qu'il sera capable de se mettre à votre place et de prendre en compte votre et votre exaspération.
À ce stade, il peut être possible d'entamer des négociations. C'est la voie éprouvée pour travailler avec d'autres personnes.

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-> également sur la notion de tolérance : https://todahm.com/2023/01/24/la-tolerance

Juger autrui favorablement

+ Juger autrui favorablement :

-> Il nous est demandé de ne pas juger une autre personne tant que nous ne sommes pas à sa place. Comme nous ne pouvons jamais être à sa place, nous ne pouvons pas le juger.
[rav Azriel Meir Eiger de Lublin]

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-> Le Yessod véChorech Haavodah (chap.7) considère que les 2 mitsvot : "aimer son ami comme soi-même" (véaavta léréa'ha kamokha), et "juger les autres favorablement" (bétsédek tispot ét amité'ha), sont comme les pierres angulaires du service d'Hachem.
Lorsqu'une personne fait de ces mitsvot ses porte-étendards, elle s'élève à un niveau extrêmement élevé.

-> Lorsque le rav Yaakov Mutsafi éprouvait des difficultés à justifier les actes d'une personne, il se rappelait que juger les gens favorablement est une mitsva de la Torah, et qu'il sera récompensé pour ses efforts. Hachem l'aidait toujours à trouver un moyen de parvenir à des conclusions positives.

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-> Juger favorablement est une mitsva facile à comprendre. Personne n'aime que l'on critique son enfant. Le désir d'un père est que les gens voient le bien de son enfant et le jugent favorablement.
[Yessod véChorech Haavodah - chap.8]
[imaginons le plaisir que nous apportons à papa Hachem, en se retenant de parler mal de Son enfant adoré (tout autre juif)]

-> Lorsqu'une personne se présente pour défendre le peuple juif, ses paroles peuvent apporter le salut à ses concitoyens juifs. Quelle chance pour une telle personne! Comme son mérite est grand!
[Daméshek Eliezer - Sanigoria]

-> Cette obligation s'applique même au plus grand tsadik. Parce qu'Eliyahou haNavi a parlé en mal du peuple juif, il a été puni.
Pour remédier à ce manquement, il devint responsable d'informer Hachem des bonnes actions du peuple juif et de veiller à ce qu'elles soient enregistrées. [Zohar 'Hadach p.21]
[On peut par exemple rapporter les paroles du Ben Ich 'Haï (guémara Kétouvot 61a) :
"Eliyahou haNavi est préposé pour noter à la fin de Shabbath toutes les mitsvot de chaque juif faites à Shabbath. C'est au Gan Eden, installé sous l'Arbre de Vie (ets 'haïm), qu'Eliyahou écrit chacune des mitsvot de chaque juif faite à Shabbath, c'est pour cette raison que nous mentionnons Eliyahou haNavi à la sortie de Shabbath, au moment de la havdala.
De plus, lorsque Eliyahou haNavi inscrit les mérites du peuple d'Israël, il en tire une satisfaction proportionnelle à la qualité et à la quantité des mitsvot accomplies ce Shabbath, et il éprouve pour chaque personne un amour lié à ces mérites. ]

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-> Que se passe-t-il si vous ne trouvez aucun moyen de justifier ce que la personne a fait?
Si l'auteur de cette remarque désobligeante était un handicapé aux capacités intellectuelles limitées, vous ne lui en voudriez pas. Eh bien, toute personne qui dit quelque chose de blessant est un handicapé émotionnel. Il n'a tout simplement pas la capacité de contrôler son yétser ara.
[d'après le 'Hazon Ich]

[Le Ohr ha'Haïm haKadoch explique que lorsqu'un homme s'apprête à faire une faute, il est alors pris d'un vent de folie, comme nos Sages l'affirment : "Un homme ne peut fauter que si un esprit de folie pénètre en lui" (guémara Sotah 3a).
Ainsi, nous pouvons se dire qu'il n'est pas lui même, que c'est son yétser ara qui est au commande et non pas sa réelle intériorité (partie Divine qui reste toujours pure).]

-> Il est très dur de juger autrui favorablement lorsqu'il fait quelque chose qui nous met en colère.
Le Pélé Yoetz (Ahavat reim) nous conseille : considérez les personnes qui ont fait du tort comme n'étant pas maîtres d'elles-mêmes et comme des messagers du Tout Miséricordieux (rien ne peut nous arriver sans qu'un décret d'Hachem ne soit émis pour le permettre).

-> Après avoir écouté une conférence sur la façon de s'entendre avec les autres, une femme a levé la main et a dit au rav Noa'h Weinberg.
"Rav, les idées que vous avez partagées sont très bonnes, mais vous n'avez pas ma belle-sœur dans votre vie. Chaque fois que je quitte la pièce, elle me poignarde dans le dos. Elle n'a jamais rien d'agréable à dire sur qui que ce soit. Comment puis-je m'occuper d'elle?"

Le rav Weinberg a répondu : "Imaginez que vous êtes à un carrefour et que vous attendez que le feu passe. Soudain, quelqu'un derrière vous vous pousse dans la rue. Vous tombez sur la tête et vous vous relevez péniblement, tout meurtri et sale. Vous vous retournez, prêt à donner votre avis à la personne qui vous a bousculé. Vous ouvrez la bouche, et vous découvrez que la personne derrière vous porte des lunettes noires et tient une canne blanche.
Comment vous sentez-vous maintenant? Vous vous calmez et votre colère se transforme instantanément en pitié. Il n'y peut rien. Il est aveugle." [limite on en vient à avoir de la pitié pour l'aveugle, voir on souhaite l'aider ... ]

Le rav Weinberg poursuit :
"C'est votre belle-sœur. Elle est aveugle. Elle ne se réveille pas le matin et ne décide pas de faire du mal aux gens ce jour-là. Elle ne sait littéralement pas ce qu'elle fait. Au lieu de la colère, ayez de la pitié".

Le rav Weinberg a conclu en donnant à tous les participants un outil utile : "La prochaine fois que votre parent, beau-frère, collègue ou voisin fait ou dit quelque chose d'incroyablement tranchant, imaginez-les portant des lunettes noires et tenant une canne blanche.
Ils sont aveugles. Ils ne peuvent pas voir qu'ils font quelque chose de mal. Aidez-les à se guider et montrez-leur gentiment leur erreur.
Mais ne vous attendez pas à ce qu'ils changent du jour au lendemain. Cela prend du temps, et parfois ils ne verront jamais. Ayez pitié d'eux".

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-> Tout le monde est confronté à toutes sortes de déficiences. Reconnaissez que chacun doit relever des défis différents en fonction de sa situation et de ses capacités. [ce qui n'est pas une épreuve pour nous, être très dur à surmonter pour quelqu'un d'autre, et inversement. On est tous unique (traits de caractère, vécu, ...), et ainsi on ne réagit pas pareil. ]
Le yétser ara de votre ami, qui l'a conduit à une faute spécifique (que vous ne commettriez pas et trouveriez répréhensible), est différent du vôtre, qui vous a conduit à un autre péché (qu'ils pourraient trouver inexcusable).

Le fait de vous souvenir de vos échecs devrait vous aider à juger les autres avec bienveillance. Nous sommes tous experts pour juger les autres favorablement. En effet, nous nous jugeons nous-mêmes favorablement, même lorsque nous cédons aux ruses du yétser ara! Comment pouvons-nous alors en vouloir à quelqu'un qui a lui aussi succombé, malgré lui, à son yétser ara?
L'objectif est de dissimuler les déficiences des autres comme vous souhaiteriez que vos propres fautes soient négligées.

-> Nous n'avons aucune idée de ce que notre prochain a vécu. Peut-être que son comportement est sa façon d'exprimer sa propre souffrance, son mal-être interne.

-> Essayons de voir une situation du point de vue de l'autre personne et de la voir comme elle se voit elle-même. Pour atteindre cet objectif, il faut éviter d'entrer en relation avec les autres uniquement par le biais d'une logique froide. Tenez compte de leurs émotions et de leur personnalité. S'il y a du vrai dans ce qu'ils disent, admettez-le ...

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-> Le rav Schneur Zalman de Liadi enseigne que la compassion et la colère ne peuvent coexister.
[ainsi en activant des sentiments d'amour d'autrui, en se focalisant sur du positif en l'autre, sur le plaisir que papa Hachem prendra en voyant Ses enfants s'aimer même quand cela va contre nature, ... et bien on chasse de la colère, et on se permet d'agir comme il le faut, et non pas sous le coup de notre pulsion animale. ]

-> La délectation du pardon [que l'on accorde à autrui] est plus forte que la douceur de la vengeance [que l'on a en réaction à une attitude de notre prochain].
[rav Avraham 'Hasdaï]

Recevoir quelqu'un avec un sourire, même si vous ne pouvez rien lui donner, c'est comme lui offrir tous les merveilleux cadeaux du monde.
[Avot déRabbi Nathan 13]

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-> Yéhocohua a été choisi comme chef de peuple d'Israël parce qu'il se comportait agréablement et parlait gentiment aux autres, comme il est dit : "Prends Yehochoua, fils de Noun, un homme dans lequel il y a de l'esprit (acher roua'h bo)" (Pin'has 27,18).
Qu'entend-on ici par "esprit"? Il s'agit d'une référence à la nature douce et agréable de Yéhochoua, à sa patience et à ses paroles douces. C'est pour ces vertus qu'il a été choisi comme successeur de Moché.
[Maalot haMidot]

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-> "Si l'on veut déterminer les midot d'un enfant, il faut observer s'il interrompt son ami.
Un enfant qui s'immisce dans une conversation et coupe la parole à son ami démontre qu'il manque de midot. S'il attend que son ami ait cessé de parler et dit alors ce qu'il a à dire, c'est un enfant bien élevé, un vrai baal midot tovot"
[rav Ben Tsion Abba Shaoul - Ohr léTsion p.170]

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-> Parler durement à quelqu'un est pire que de le frapper.
[Gaon de Vilna]

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+ Ne pas dévaloriser l'importance de respecter autrui :

-> Dans les dernières années de sa vie, chaque pas était un effort pour le rav Yé’hezkel Sarna, roch Yéchiva de ‘Hévron.
Une sortie de Shabbath, il s'efforça de monter les marches de la yéchiva.
Lorsqu'il atteignit la dernière volée de marches, on l'informa que Arvit était terminé.
Au lieu de rentrer chez lui, il continua à se traîner jusqu'à la dernière marche, une marche après l'autre.

Le jeune homme qui l'accompagnait essaya de l'arrêter : "Pourquoi vous déranger? Ils ont fini de prier".
Le rav Yé'hezkel expliqua : "Faire la prière avec un minyan est une mitsva déRabbanan (de nos Sages), surtout lorsqu'il s'agit d'Arvit ... Cependant, en souhaitant à tout le monde une bonne semaine, j'accomplis la mitsva de "tu aimeras ton prochain comme toi-même" (véaavta léréakha kamo'ha), qui est une mitsva d'Oraïta (de la Torah, et d'une d'une importance 'supérieure')".

[par cet exemple du rav Yé’hezkel Sarna, nous pouvons voir qu'on prend souvent à la légère nos relations avec autrui, par rapport à notre rapport avec Hachem (ex: prière).
On va accorder beaucoup d'importance à un embellissement d'une mitsva, à une coutume, ... et cela au détriment de notre prochain (qui est une mitsva de la Torah).]

-> En ce sens, l'importance de saluer quelqu'un s'applique aussi bien à l'intérieur de la maison qu'à l'extérieur.
Le rav Sim'ha Zissel Broïde disait toujours à la Rabbanite (sa femme) "shalom" et "kol touv" chaque fois qu'il quittait la maison.
Une fois, dans les dernières années de sa vie, alors qu'il était déjà loin de chez lui, il s'est rendu compte qu'il avait oublié de lui dire au revoir. Malgré la difficulté, il revint sur ses pas et, au prix d'un effort considérable, remonta les escaliers. Une fois à l'intérieur de l'appartement, il dit à la Rabbanite : "J'ai oublié de dire au revoir en sortant". Il se sépara alors chaleureusement d'elle.

Le silence

+ Le silence :

-> Le silence est louable.
[guémara Yérouchalmi - Pessa'him 9,9]

-> L'homme a été créé avec 2 oreilles et une bouche pour enseigner qu'il doit écouter plus qu'il ne parle.
La parole est comme le sel. Lorsqu'elle est utilisée avec parcimonie, elle rehausse la qualité de la vie, mais une trop grande quantité laisse un mauvais goût.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> Rabbi Shimon ben Gamliel dit : J'ai grandi parmi les Sages, et je n'ai rien trouvé de mieux pour le corps que le silence. [Pirké Avot 1,17]

-> Rabbi Shimon a grandi parmi les Sages de la Michna, et sa position parmi eux était "élevée".
Fils brillant du principal ancien du Sanhédrin, il jouissait d'un statut considérable parmi les Sages et participait activement à leurs discussions sur la Torah. Dès l'enfance, il était perpétuellement en train de parler.
Pourtant, "pour le corps", dans les affaires physiques ou mondaines, il ne trouvait rien de mieux que le silence.
[Ben Ich 'Haï - 'Hasdé Avot ; Birkat Avot]

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-> Quelle est la profession d'une personne dans ce monde? Se rendre muet.
Et pour les paroles de la Torah? Le verset dit : "Dites la justice" (Téhilim 58,2).
[guémara 'Houlin 89a]

-> Pratiquer la profession du silence, mais lorsque cela interfère avec l'accomplissement d'une mitsva, "parler de justice" = s'exprimer pour l'amour de la l'intérêt de la Torah.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> On dit en Terre d'Israël : Si une parole vaut une [pièce d'un] séla, le silence en vaut deux.
[guémara Méguila 18a]

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-> Le silence est bon pour les sages, certainement pour les insensés.
"Même l'insensé qui se tait est considéré comme sage" (Michlé 17,28) = certainement un sage qui se tait.
[guémara Yérouchalmi - Pessa'him 9,9]

-> Le silence est "certainement" bon pour les fous et "certainement" bon pour les sages.
[Bénayahou]

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[nos moments de silence, peuvent permettre à notre âme de davantage s'exprimer... ]

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-> "Lorsque vous ouvrez la bouche, faites très attention à votre langue. Tout comme vous surveillez l'or, l'argent et les pierres précieuses dans un coffre-fort à double serrure dans votre chambre, vous devez surveiller vos paroles.
Si quelqu'un fait cela, il fera beaucoup pour être capable de prier avec kavana. La raison principale pour laquelle les gens ne peuvent pas avoir de kavana est à cause des mots inutiles qu'ils ont instillés dans leurs cœurs.
Et le silence est également une grande "barrière" à garder dans yirat chamayim parce qu'il est impossible de craindre d'Hachem si l'on a un cœur rempli de mots vides.
Cela est d'autant plus vrai si l'on prononce beaucoup de paroles inutiles avant la prière. Celui qui agit ainsi se fait du tort à lui-même. Lorsqu'il fera la prière, il aura dans la tête beaucoup de pensées frivoles qui l'empêcheront de se concentrer".
[séfer Or'hot Tsadikim - chaar Hachtika ]

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-> Si quelqu'un prive sa bouche de parole en s'abstenant de parler inutilement et en ne prononçant que des paroles saintes, il sera vraiment heureux.
[Noam Elimélé'h - Likouté Shoshana ]

=> le silence créé la joie!

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+ Le bienfait du silence :

-> Le Pélé Yoets (Eré'h Si'ha) écrit :
"Les mots sont intrinsèquement saints parce qu'ils viennent du cœur, qui est le Kodech Hakodachim (saint des saints), et sortent par la bouche, qui est le Heikhal.
Lorsque les premiers hommes priaient, leurs prières traversaient les cieux et s'élevaient de plus en plus haut pour susciter la miséricorde divine. C'est par elles que s'accomplissent les paroles : "Vous direz un décret, et il s'accomplira pour vous" (Iyov 22,28), parce qu'ils faisaient attention aux 22 lettres que l'on prononce avec la bouche, pour s'assurer de ne pas les souiller par des paroles insensées.

Il faut beaucoup de travail pour acquérir le sens du silence. En effet, les gens peuvent parler vite et dire beaucoup sans réfléchir. En fait, une personne peut dire plus de 200 mots en une seule minute. Les mots peuvent sortir de la bouche très facilement.

Si quelqu'un est capable de rester silencieux, il obtient la clé pour acquérir toutes les autres bonnes midot, et il est garanti qu'il sera capable d'étudier et d'accomplir ce qu'il étudie.
Une personne qui a l'habitude de se taire sera en mesure d'avoir une kavana lorsqu'elle fera sa prière. Elle pourra se concentrer sur ses prières et celles-ci parviendront à Hachem.
Elle sera également humble et craindra Hachem, car elle sera capable de sentir Sa présence.
Elle reconnaîtra qu'Hachem est proche d'elle, et par conséquent, elle restera silencieuse afin de ne rien dire qui puisse Le mettre en colère.
Il est dit : "Le silence est un moyen d'acquérir la sagesse" (Pirké Avot 3,13). Et c'est ainsi que l'on acquiert la perfection."

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-> Le rav Pin'has de Koretz explique que lorsqu'une personne veut dire quelque chose, mais qu'elle se retient (restant silencieuse) parce qu'elle sait que c'est interdit, elle a accompli une grande chose. Elle a servi Hachem "en secret", car personne ne sait ce qu'elle a fait en dehors d'elle-même et d'Hachem.
Par conséquent, aucun ange nuisible (accusateur) ne peut essayer de parler contre lui et de minimiser son action, car ils n'en sont pas conscients (mesure pour mesure).

Le rabbi de Kotzk dit que cela s'appelle "matan besseter" (donner à Hachem en secret), et cela adoucit notre jugement, comme le dit le verset dans Michlé : "Matan besseter couvre Sa colère".

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+ La récompense du silence :

-> Le 'Hida (séfer Dévach léFi) écrit que si quelqu'un a la mida du silence, ses "pécha” (fautes) se transforment en "chéfa" (une abondance de bonté).
Il utilise cette idée pour expliquer le verset : "Dans une multitude de mots, la transgression ne sera pas évitée" (Michlé 10,19).
Le 'Hida explique que lorsqu'une personne prononce une multitude de mots, la transgression ne peut être évitée. Mais lorsqu'une personne ne parle pas beaucoup, elle peut éviter la faute.
Une telle personne a obtenu la mida du silence et mérite une chéfa d'aide divine pour rester à l'écart des paroles pécheresses.

-> Dans le même ordre d'idées, il est dit au nom du 'Hozé de Lublin que le silence est une ségoula pour la richesse et la chéfa.
Il dit qu'une allusion à cela se trouve dans les mots de la guémara (Ména'hot 86a) : "Achirim mékamtzim (les riches sont avares)".
Il demande comment cette affirmation peut être faite alors que nous voyons beaucoup d'hommes riches qui sont très généreux. Le 'Hozé de Lublin répond que la guémara parle de personnes qui sont avares de leurs paroles. C'est parce qu'ils ne parlent pas beaucoup qu'ils deviennent riches (car chéfa!).

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-> Si l'on surveille ses paroles, ses prières sont acceptées :
Le séfer Réchit 'Hokhma (chaar Hakédoucha) traite des avantages qu'il y a à faire attention à ses paroles.
Il explique la grandeur des générations précédentes, dont les prières étaient acceptés immédiatement parce qu'elles veillaient à ne pas abuser de leur pouvoir de parole en prononçant des mots insensés ou interdits. [en sachant être silencieuse quand il fallait]
Comme ils gardaient leur bouche pure, leurs prières ont pu traverser les Cieux et s'élever de plus en plus haut afin de susciter la miséricorde divine d'Hachem.

-> Surveiller ses paroles est une ségoula efficace :
Le rav Pin'has de Koritz dit que les personnes qui ont besoin du salut et de la miséricorde divine cherchent partout des ségoulot, mais la meilleure ségoula est de s'abstenir de prononcer des paroles inutiles pendant 3 ou 4 jours. Si quelqu'un fait cela, ses prières seront acceptées immédiatement et il recevra le salut dont il a besoin.

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+ Le silence protège :

-> Le Chla Hakadoch (chaar ha'Otiyot - ot taf) écrit que le silence est un attribut merveilleux qui inclut toutes les autres bonnes qualités.

Il explique que le silence se fait avec la bouche et le cœur. On se tait évidemment avec la bouche, ce qui évite de commettre de nombreuses interdictions de la Torah, telles que le lachon ara, l'insulte, la dispute, le mensonge, ...
Lorsque l'on se tait avec sa bouche, cela affecte positivement son cœur et fait de nous une personne humble, ce qui nous permet d'atteindre de grands sommets.

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-> Le silence conduit à la modestie, qui est la source première de la crainte du Ciel.
[rav 'Haïm Vital - Chaaré Kédoucha 2,5]

Lachon ara & fin du Temple (selon le Ben Ich ‘Haï)

+Lachon ara & fin du Temple (selon le Ben Ich 'Haï) :

-> Pendant les 40 années qui ont précédé la destruction du [second] Temple, les portes du sanctuaire du Temple s'ouvraient d'elles-mêmes [comme pour inviter l'ennemi à entrer (Rachi)].
Finalement, Rabbi Yo'hanan ben Zakaï les réprimanda. Il dit : "Sanctuaire, Sanctuaire, pourquoi faites-vous une chose aussi effrayante? Je sais qu'en fin de compte, vous serez détruits ..."
[guémara Yoma 39b]

-> Les portes du sanctuaire, lorsqu'elles sont fermées, se rejoignent et se touchent comme 2 lèvres.
Les portes s'ouvrent pour laisser entrevoir que le Temple sera détruit à cause du lachon ara.
Parce que le peuple a ouvert ses lèvres pour dire du mal, les portes du sanctuaire se sont ouvertes pour recevoir le feu qui devait le consumer.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yehoyada]

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-> Qu'Hachem supprime toutes les lèvres douces [ou : divisées], la langue qui parle beaucoup (médabéret guédolot - מדברת גדלות). (Téhilim 12,4)

-> Le mot מדברת (parle), signifie également "conduit/entraîner" ; et réarrangées, les lettres de גדלות (beaucoup), forment ד גלות, (dalét galout - quatre exils) = pour suggérer que les fautes de la langue ont conduit/entraîné aux 4 exils d'Israël.

Le premier Temple a été détruit et le peuple exilé en raison de sa négligence dans l'étude de la Torah, comme il est écrit : "Pourquoi le pays a-t-il péri? Parce qu'ils ont abandonné ma Torah" (Yirmiyahou 9:11-11).
Le lachon ara a également joué un rôle : "Ils ont courbé leur langue, leur arc de mensonge ... Chaque voisin se répand en calomnies" (Yirmiyahou 9:2-3).

Le deuxième Temple a été détruit et le peuple exilé à cause d'une haine infondée et du lachon ara, comme l'illustre le récit de Kamtsa et Bar Kamtsa (Gittin 56a).
[Ben Ich 'Haï - 'Haïm véhaShalom]

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+ Kamtsa et Bar Kamtsa :

-> A cause de Kamtsa et de Bar Kamtsa, Jérusalem fut détruite.
Un homme, ami de Kamtsa et ennemi de Bar Kamtsa. Cet homme préparait un banquet. Il dit à son serviteur : "Va inviter Kamtsa".
Le serviteur alla inviter Bar Kamtsa.
L'homme trouva Bar Kamtsa assis à côté de son banquet.
Qu'est-ce que c'est? s'écria-t-il. "Tu es mon ennemi! Que veux-tu ici? Lève-toi et va-t'en!"
"Maintenant que je suis venu, dit Bar Kamtsa, laisse-moi rester. Je paierai ce que je mangerai et boirai."
"Non!" dit l'hôte.
"Je paierai la moitié de votre banquet", dit Bar Kamtsa.
"Non!" dit l'hôte.
"Je paierai tout votre banquet", dit Bar Kamtsa,
"Non!" dit l'hôte. Il saisit Bar Kamtsa et l'expulsa de force.

Bar Kamtsa alla dire à l'empereur romain : "Les juifs se sont rebellés contre toi."
"Quelle preuve y a-t-il? demanda l'empereur.
"Envoyez un sacrifice, dit Bar Kamtsa, et voyez s'ils l'offrent.
L'empereur envoya un veau de trois ans avec Bar Kamtsa. En chemin, Bar Kamtsa fit un défaut sur la lèvre du veau.
Les non-juifs n'empêchaient pas les animaux présentant une telle imperfection/défaut d'être sacrifiés, mais les juifs le faisaient.
Les Sages pensaient que le veau devait être sacrifié malgré tout, afin d'assurer la paix avec le gouvernement. Rabbi Zacharie ben Avkulas leur dit : "On dira que les animaux avec un défaut peuvent être offerts sur l'autel".

Ils pensaient que Bar Kamtsa devait être tué pour qu'il puisse ne s'en retournerait pas pour le dire.
Rabbi Zacharie leur dit : "On dira que quiconque souille un animal destiné à être sacrifié doit être mis à mort."
Bar Kamtsa envoya un message à l'empereur .... Celui-ci dépêcha Vespasien, qui vint assiéger Jérusalem pendant 3 ans....
Il y avait un groupe de zélotes [à Jérusalem]. Les Sages leur dirent : "Sortons [vers les Romains] et faisons la paix."
Les Zélotes ne laissèrent pas partir les Sages. Au contraire, ils dirent : "Sortons et combattons-les".
Les Sages dirent : "La parole ne sera pas fructueuse."
[guémara Guittin 56a]

=> b'h, nous allons voir quelques explications du Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) :

-> "À cause de Kamtsa et Bar Kamtsa, Jérusalem a été détruite" :
Cette déclaration n'est pas seulement une introduction à l'épisode qui suit. Elle donne une leçon à elle seule : Jérusalem a été détruite à cause d'une écoute imprudente. L'auditeur n'a pas fait la différence entre les mots "Kamtsa" et "Bar Kamtsa".
Choisissez vos mots avec soin. Comme le dit la mishna : "Sages, faites attention à vos paroles!" (Pirké Avot 1,11).
Écoutez aussi attentivement. Le fait de négliger un petit mot peut avoir des conséquences désastreuses.

-> Qu'a fait Kamtsa?
En tant qu'ami proche de l'hôte, Kamtsa aurait pu le convaincre de laisser Bar Kamtsa rester. En ne le faisant pas, il s'est rendu complice de l'infraction. En effet, si une personne est en mesure de protester contre la commission d'un péché mais ne le fait pas, le péché lui est attribué (guémara Shabbat 54b).
Ceci est particulièrement vrai selon l'opinion que Bar Kamtsa (littéralement : "fils de Kamtsa") était le fils de Kamtsa (selon le Maharcha). Le père, qui était certainement conscient des frictions entre son fils et l'hôte, aurait dû essayer de faire la paix entre eux. Il partage donc la responsabilité de la destruction de Jérusalem.

-> L'empereur a envoyé un veau de 3 ans :
Les événements qui ont conduit à la destruction de Jérusalem sont pleins d'allusions au lachon ara.
Le veau de l'empereur romain était âgé de 3 ans et le siège a duré 3 ans = autant d'indices du lachon ara, qui est assimilé aux 3 péchés capitaux (rabbi Yaakov 'Haïm).
Pendant le siège, l'approvisionnement en nourriture de la ville a été interrompu. Pour avoir péché avec leur bouche, les gens se sont vus refuser de la nourriture à mettre dans leur bouche.

-> "La parole ne sera pas fructueuse".
Pourquoi les Zélotes pensaient-ils pouvoir combattre l'armée romaine, pourtant largement supérieure ?
Ils avaient foi en la parole de notre Patriarche Its'hak : "La voix est la voix de Its'hak, ou les mains sont les mains d'Essav" (Toldot 27,22) = lorsque la voix d'Its'hak s'élève dans l'étude de la Torah, Essav n'a aucun pouvoir sur lui (midrach Béréchit rabba 65,16).

[A l'époque du Temple,] Jérusalem possédait de grands sages de la Michna et l'étude de la Torah y était très répandue. Les zélotes pensaient que cela leur garantirait le succès dans une guerre contre les descendants d'Essav, les Romains.

Ils se trompaient. La cause spirituelle du siège de Jérusalem était le lachon ara (guémara Guittin 55b).
Cette faute de la langue a paralysé le mérite de la mitsva de la langue (l'étude de la Torah) de sorte qu'elle n'a pas eu le pouvoir de vaincre les mains d'Essav.
Les Sages ont donc dit aux Zélotes : "La parole" (la promesse d'Its'hak) "n'aboutira pas".

Le lachon ara (2e partie – selon le Ben Ich ‘Haï)

+ Le lachon ara (2e partie - selon le Ben Ich 'Haï) :

-> "Telle est la loi de la métsora (Métsora 14,2) = du motsi chem ra. [guémara Arakhin 15b]

-> Dans les temps anciens, un fauteur était susceptible de contracter une mystérieuse maladie de la peau appelée tsara'at, qui révélait sa maladie spirituelle à tous.
La personne atteinte, appelée métsora, devait s'écrier : "Impur! Impur!" (Tazria 13,45).

Un métsora était souvent une personne qui parlait du lachon ara, comme notre guémara le déduit de la similitude des mots métsora et motsi (chem) ra (un calomniateur).

Lorsque le lachon ara est devenu courant (guémara Baba Batra 165a), Hachem a supprimé la tsara'at du monde, de peur qu'elle n'atteigne la majeure partie de la population.
Maintenant que la tsara'at a disparu, si nous parlons lachon ara, notre impureté ne sera peut-être pas connue des gens, mais elle le sera en haut lieu. Au ciel, nous crierons : "Impur! Impur!".
[Ben Ich 'Haï - Ben Ich 'Hayil 3 - HaGadol 3]

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-> Quiconque parle du lachon ara, des afflictions s'abattent sur lui. [guémara Arachin 15b]

-> Quelqu'un qui dit du lachon ara change l'ordre des lettres. En provoquant une dispute entre amis, il transforme לשון (lachon - langue), en נשול (chute - comme dans Ki Tavo 28,40 [יִשַּׁל - yichal]).
En ruinant un vase précieux : "les lèvres de la connaissance sont un vase précieux (yakar - יקר)" (Michlé 20:15), il transforme יקר (précieux), en l'impureté de (kéri - קרי).

Mesure pour mesure, disons ענג (oneg - plaisir), se transformera en נגע (nég - affliction), et les afflictions/souffrances s'abattront sur lui.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> Les afflictions sont dues à 7 choses : le lachon ara, l'effusion de sang, ... [guémara Arachin 16a]

-> La lachon ara est citée en premier parce que quiconque parle du lachon ara nie l'existence de D. (Arakhin 15b).
De même que l'interdiction de l'idolâtrie est le première des 10 Commandements, ainsi est le lachon ara la première des causes d'affliction.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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+ Se purifier du lachon ara par l'étude de la Torah :

-> Le Cohen ordonnera de prendre pour la personne purifiée deux oiseaux vivants et purs, du bois de cèdre, de la teinture cramoisie vers" (Métsora 14,4)

-> La purification de la métsora nous permet d'apprendre à nous purifier du mauvais penchant.
La teinture du ver cramoisi indique que la source de la décadence spirituelle est la mauvaise langue, cachée dans la bouche comme un ver dans une pomme pourrie.
Gardez votre langue pure et propre, et tout le reste suivra.

Les 2 oiseaux font allusion aux 2 lèvres, qui sont de la chair tendre et qui gazouillent comme un oiseau.
Le bois de cèdre fait référence aux dents, qui sont dures.
Utilisez vos lèvres et vos dents pour remplir leur mission : protéger la langue.
[Ben Ich 'Haï - Adéret Eliyahou - Métsora]

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-> Et voici que l'affliction de la tsara'at est guérie de [ou : par] la tsarou'a. (Métsora 14,3)

-> Puisque la tsara'at frappe à cause d'une faute, la guérison exige un repentir sincère. La guérison doit venir "de la tsarou'a" = de la personne affligée elle-même. Elle doit vraiment, de son propre chef, regretter son lachon ara.

Le mot צָּרוּעַ (tsarou'a) a les mêmes lettres que עצור (enfermé).
L'affliction est guérie "par le עצור", par l'enfermement. Dans le cadre du processus de purification, les Cohanim l'ont enfermé (Tazria 13,21) pour rectifier sa mauvaise habitude d'aller d'un endroit à l'autre en parlant de lachon ara (Alchikh haKadoch).

S'enfermer dans le beit midrash (maison d'étude) pour étudier la Torah est également appelé emfermement (voir I Chmouël 21,8). Cela aussi guérit la tzarou'a.
[Ben Ich 'Haï - drouchim Taharot]

-> L'impureté du lachon ara commence par la langue, comme il est écrit : "Si un homme a dans la peau de sa chair" (Tazria 13,2) = dans la langue, qui est toute chair et non os. Et c'est par la langue qu'elle est guérie, comme il est écrit : "La guérison de la langue, c'est l'arbre de vie" (Michlé 15,4), c'est-à-dire la Torah (Michlé 3,18).
La langue est guérie par l'étude de la Torah à haute voix.
[Ben Ich 'Haï - drouchim Tazria]

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-> Le Cohen prendra du sang de la victime et en mettra sur le milieu de l'oreille droite de la personne à purifier, sur le pouce de sa main droite et sur le gros orteil de son pied droit. (Métsora 14,14)

-> Le Ben Ich 'Haï (drouchim Taharot) explique :
Le lachon ara se guérit par l'étude de la loi orale, qui dépend de l'écoute d'un maître.
Le Cohen place donc le sang de l'offrande de culpabilité sur l'oreille du métsora. L'oreille droite est choisie parce que "de sa main droite, il leur présenta la Torah ardente" (Vézot haBéra'ha 33,2).

L'étude de la Torah plaît à Hachem lorsqu'elle conduit à l'accomplissement des mitsvot. Les mains le font. C'est pourquoi le Cohen met du sang sur la main du métsora.

Pour que notre étude de la Torah soit acceptée, nous devons nous séparer du mal ; sinon, nous ne faisons que vaporiser du parfum sur des ordures nauséabondes.
Nous devons être particulièrement attentifs aux fautes que les gens prennent à la légère, ou comme le disent nos Sages, qu'ils "foulent aux pieds". Le Cohen dépose donc du sang sur le pied de la métsora.

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-> Ceci (zot - זאת) sera la loi du métsora le jour de sa purification. (Métsora 14,2)

-> Le Ben Ich 'Haï (Od Yossef 'Haï - drouchim Taharot) commente :
Ceux qui disent du lachon ara disent : "Nous rendrons notre langue puissante. Nos lèvres sont avec nous. Qui est notre maître?" (Téhilim 12,5).
Ils pèchent avec les 7 lettres de לשון (lachon - langue), et maintenant שפה (chafa - lèvre).

En combinant ces ז את, (zaïn ot - sept lettres), on obtient זאת (zot - ceci) une allusion à la Torah, comme il est écrit : "Ceci (זֹאת) est la Torah que Moché a placée devant les Bné Israël" (Vaét'hanan 4,44 ; guémara Avoda Zarah 2b).
Les 7 Livres de la Torah, dont il est écrit : "La sagesse a bâti sa maison, elle a taillé ses 7 piliers" (Michlé 9,1), expient le péché des 7 lettres.
[le livre de Bamidbar est divisé en trois par les versets qui constituent techniquement un livre séparé]
[...]

Parce qu'il a péché par la parole, il doit garder le silence autant que possible, même dans les domaines autorisés, mais sa voix doit résonner dans l'étude de la Torah jour et nuit. Car la parole est guérie par la Torah, dont les mots "sont la vie de ceux qui les énoncent" (Michlé 4,22 ; guémara Erouvin 54a).
Puisque les Cohanim enseignaient la Torah au peuple, "on l'amènera au Cohen" pour qu'il apprenne. (suite du verset : "il sera amené au Cohen" - Métsora 14,2).

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-> Le Guéhinam s'approfondit pour celui qui profane sa bouche.
[guémara Shabbat 33a]

-> Qu'est-ce que l'approfondissement du Guéhinam fait au fauteur?
Parfois, les âmes des justes sont conduites près de l'entrée du Guéhinam afin d'attirer les âmes vers l'extérieur (Séfer haLikoutim 75). L'âme du tsadik apporte alors un certain soulagement aux réchaïm dans le Guéhinom, tout comme une personne souffrant d'un soleil brûlant apprécie l'ombre projetée par un passant.
Mais une personne qui est profondément enfoncée dans le Guéhinam est loin de son entrée et n'obtient aucun soulagement du passage du tsadik.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]