Nous remarquons que les 2 mots : "bémidbar Sinaï" (dans le désert du Sinaï - בְּמִדְבַּר סִינַי - Bamidbar 1,1) ont une valeur numérique de 378, équivalente à celle du mot : "béShalom" (dans la paix - בשלום), afin de nous enseigner que pour mériter la Torah, l'homme doit être en paix avec son prochain, dans l'amour et la solidarité.
[Imré Noam]
Catégorie : Mitsvot vis-à-vis d’autrui
L’unité & la venue du machia’h
"Vous vous tenez debout aujourd’hui tous ensembles, devant Hachem votre D. : vos chefs de Tribus, vos anciens, vos agents, chaque citoyen d’Israël" (Nitsavim 29,9)
-> Le Midrach (Yalkout Chimoni Dévarim 940) commente :
"‘Vous vous tenez debout’. Quand? Lorsque vous formez ‘aujourd’hui tous ensembles’ un seul groupe (agouda a'hat ). Ainsi, trouvons-nous qu’Israël n’est délivré que lorsqu’il ne forme qu’un seul groupe ...
Même si J’ai placé pour vous des chefs [de Tribu], des juges et des agents, tous sont identiques devant Moi, comme il est dit : ‘chaque citoyen d’Israël’...
Autre explication: Vous tous êtes garants l’un envers l’autre."
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+ L'unité & la venue du machia'h :
-> Yaakov dit à ses enfants : "Vous ne devez former qu'une seule assemblée".
Si les Bné Israël deviennent une seule unité, alors préparez-vous à la guéoula.
[midrach Béréchit rabba 98,2 - sur Vayé'hi 49,1]
-> "Vous vous tenez debout aujourd'hui, vous tous" (Nitsavim 29,9)
Quand? Quand vous êtes tous unis et ne faites qu'un ...
De même, tu peux constater qu'Israël ne sera pas délivré avant de ne former qu'un seul faisceau.
[midrach Tan'houma - Nitsavim 1]
-> "Je les purifierai et ils seront Ma nation et Je serai leur D." (Yé'hezkiel 37,23).
Le rav Yissa'har Teichtal explique que c'est-à-dire qu'en vertu du fait qu'ils s'uniront, Hachem enverra d'en haut un esprit de pureté et tous deviendront dignes d'être la nation de D., et qu'Il soit leur D.
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-> Le Maharal (Nétsa'h Israël 4) explique la raison pour laquelle le 2e Temple a été détruit.
Le Temple de Jérusalem constitue le cœur de l'unité de la communauté d'Israël ; c'est lui qui fait de nous une nation.
Du fait de leur désunion, les juifs déméritèrent ce lieu.
[Si nous nous unissons, alors nous méritons la guéoula et le site qui fait de nous une nation]
-> Rav Shaptil (le fils du Chla haKadoch) écrit dans son Vavé haAmoudim :
"La haine, l'égoïsme et la médisance sévissent parmi nous ... et tels étaient les péchés de l'époque du 2e Temple.
Nos Sages (guémara Yoma 9b) affirment : "Pourquoi le 2e Temple a t-il été détruit, alors que les juifs se consacraient à l'étude de la Torah, aux mitsvot, et aux actes de bonté? C'est à cause de la haine gratuite".
Ceci explique pourquoi selon nos Sages (guémara Roch Hachana 18b), nous pleurons davantage le 2e Temple que le 1er.
Pourtant ceci est difficile à comprendre. En effet, nous devrions au contraire pleurer plus intensément le 1er Temple, du fait que le 2e Temple ne possédait ni l'Arche sainte, ni le rideau (paro'hét), ni les chérubins, ni les Tables de la loi.
En réalité, du fait que la haine gratuite règne [toujours] parmi nous, notre deuil pour le 2e Temple est plus intense, car si ce péché a causé la destruction, il empêche certainement le machia'h de venir.
"Toute génération qui n'est pas témoin de la reconstruction du Temple est considérée comme ayant causé sa destruction" (guémara Yérouchalmi Yoma 1,1 ; midrach Téhilim 137,10) = nous continuons à pratiquer les mêmes attitudes [si négatives à l'égard d'autrui] de l'époque du 2e Temple, et c'est pour cela que notre malheureux et pénible exil dure tant."
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-> b'h, voir également : https://todahm.com/2022/05/18/35795
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-> b'h, l'importance de l'unité : https://todahm.com/2021/05/23/limportance-de-lunite
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+ Les juifs sont garants les uns les autres :
-> ce verset aborde également ce thème, qui est développé par exemple : https://todahm.com/2022/08/07/36423
"Ceux qui sont honnêtes en matière d'argent sont ceux qui mériteront d'être avec Hachem dans Sa section (bim'hitsato), comme il est écrit : "Mes yeux sont sur les fidèles du pays, afin qu'ils habitent avec Moi" (Téhilim 101,6)"
[Tana déBé Eliyahou rabba - chap.15]
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-> Le Réchit 'Hokhma (chap. Massa ouMatan) dit que le véritable déterminant pour savoir si une personne est considérée comme un tsadik est la façon avec laquelle elle traite les autres en ce qui concerne l'argent.
Avoir un regard bienveillant sur autrui
+++ L'importance d'avoir un regard bienveillant sur autrui :
"Comment donc supporterai-je seul votre labeur, et votre fardeau et vos disputes" (Dévarim 1,12)
-> Le Imré Noam rapporte ce verset en expliquant que Moché annonça aux Bné Israël : "Tout ce qui concerne la destruction (future) du Temple et la délivrance, j’en supporterai tout seul le joug, et il ne vous incombe que de réparer les disputes, la discorde et la haine gratuite qui règne parmi vous".
C’est ce qui est suggéré par les mots : "votre labeur et votre fardeau et vos disputes" = "votre labeur et votre fardeau consistent à réparer vos disputes, alors viendra le libérateur!"
-> Le ‘Hidouché haRim (Likouté haRim - Ben Hamétsarim) :
"Il faut s’efforcer durant cette période (entre le 17 tamouz et le 9 Av) de se débarrasser de la haine gratuite, ce qui signifie du regard malveillant que l’on porte sur les autres. Et même lorsque quelqu’un n’a pas un oeil bienveillant sur son prochain, cela aussi s’appelle la haine gratuite.
Tant que le Temple n’a pas été reconstruit de notre vivant, c’est comme s’il avait été détruit de notre vivant (guémara Yérouchalmi Yoma 1,1), et c’est grâce à un regard bienveillant sur chaque juif qu’il sera reconstruit".
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-> Le Maharal de Prague (Nétiv Guémiloute 'Hassadim, 3) rapporte l’enseignement de la guémara (Baba Metsia 30b) : "Rabbi Yo’hanan dit : Jérusalem ne fut détruite que parce qu’on jugea les litiges selon la stricte justice sans accepter de renoncer à son droit".
Et il l’explique de la manière suivante :
"Bien qu’ils transgressaient d’autres fautes, la destruction ne serait cependant pas arrivée, et Hachem les aurait punis d’une autre manière. Mais puisqu’ils désiraient juger uniquement selon la stricte justice, ce fut donc la stricte justice Divine qui s’exerça, afin de les détruire.
Parce que s’ils s’étaient comportés avec indulgence, Hachem Lui aussi aurait été bienveillant à leur égard ...
Dès lors, s’ils avaient renoncé à revendiquer leur droit strict, le verset témoigne : "J’ai dit ‘la bonté construira le monde’" (Téhilim 89,3).
On peut d’ailleurs apprendre de là que s’éloigner de la bonté, c’est détruire le monde."
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-> Le Tana De Bé Eliyahou (Rabba 28) enseigne :
"Hachem dit à Israël ... : "Mes enfants bien aimés ..., que vous demandai-je si ce ne de vous aimer les uns les autres et de vous respecter les uns les autres".
Fauter contre autrui c’est fauter contre Hachem
+ Fauter contre autrui c'est fauter contre Hachem :
-> Le rabbi Dovid Hofstedter (Darach David - Moadim) enseigne :
En réalité, chaque faute envers son prochain crée entre le fauteur et la victime une scission qui affaiblit l'unité du peuple juif et porte atteinte à l'honneur d'Hachem.
Comme le dit le Séfer ha'Harédim (chap.7) : "Les âmes des Bné Israël sont gravées de sous le Trône de Gloire et toutes contribuent à l'Unité du Nom divin.
Les Bné Israël sont décrits [dans la Torah] au singulier, par exemple chivim néfech - 70 âme (au singulier).
Lorsqu'il existe des divisions entre eux dans ce monde, elles sont discernables sur le Trône de Gloire".
Lorsqu'un juif cause du tort à son prochain, il réduit l'honneur divin. Pour rectifier cette faute, il lui faut apaiser la personne lésée.
Lorsque le fauteur soulage les mauvais sentiments de la victime et met fin à leur discorde, la brèche dans l'unité du peuple juif est réparée et le dommage à l'honneur divin est défait.
Nous comprenons donc que l'expiation pour cette dimension de la faute soit retardée jusqu'à ce que le fauteur reçoive le pardon de sa victime. Tant que l'animosité règne entre eux, l'honneur de D. n'est pas restauré et le délit du fautif envers D. restera en place. Il peut être pardonné seulement quand sa relation avec la personne qu'il a lésée est restaurée.
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+ "Quand Rabbi Zéra était offensé par une personne, il passait plusieurs fois devant elle afin qu'elle le voie et vienne lui demander pardon.
Un certain boucher fit un jour du tort à Rav et ne vint pas à lui [pour lui demander pardon]. La veille de Yom Kippour, [Rav] dit : 'Je vais aller moi-même l'apaiser'."
[guémara Yoma 87a]
-> On a vu que chaque fois qu'un homme fait du mal à l'autre, tous deux ont le devoir, dans une certaine mesure, de réparer le manque d'honneur divin qui en résulte, car il provient du manque d'harmonie entre eux. Rav et Rabbi Zéra ont donc cherché à causer une réconciliation afin de restaurer la paix, pour accroître l'honneur d'Hachem.
[selon le Ramak (cité dans Chlah - Massékhèt Roch Hachana, Torah Ohr 26), chaque fois que deux personnes éprouvent de mauvais sentiments l'une envers l'autre, le manque d'harmonie entre elles crée aussi, dans une certaine mesure, une distance entre D. et elles, ce qui rend une téchouva authentique moins facile à effectuer. Bien que Rav et Rabbi Zéra fussent les personnes lésées, chacun d'eux fit un effort pour donner à l'autre partie l'occasion de se racheter. ]
-> Le Roch (Yoma 8,24) explique que la raison pour laquelle Rav et Rabbi Zéra allaient chercher les hommes qui leur avaient causé du tort, et la raison de la coutume universelle de demander pardon à ses prochains la veille de Yom Kippour, est qu'à ce moment-là, il est particulièrement important que tous les juifs soient en paix les uns avec les autres.
Le Roch le tire d'un passage de Pirké d'Rabbi Eliézèr (45) : "[Le satan] dit qu'il ne trouvait aucune faute parmi les Bné Israël Yom Kippour et déclara : Maitre du monde, Tu as une nation unique semblable aux anges célestes! ... De même que la paix règne parmi les anges célestes, (elle règne] parmi le peuple juif à Yom Kippour".
Le Roch affirme donc que la pratique courante de demander pardon à ses prochains la veille de Yom Kippour a pour but de nous élever au niveau des anges en restaurant l'harmonie parmi les juifs.
-> Cette explication peut nous faire comprendre un incident impliquant le rav 'Haïm de Brisk :
le boucher de la ville de Brisk comparut devant rav Haim pour un din Torah. Lorsque rav 'Haim trancha à son désavantage, le boucher devint insolent et se mit à parler contre le Rav de façon outrageuse au point que rav 'Haïm dut lui ordonner de quitter le beth din. Quelques mois plus tard, la veille de Yom Kippour, alors que toute la communauté était déjà arrivée à la synagogue pour la Tefila Zaka, rav 'Haim
demanda à ses trois fils de l'accompagner pour apaiser le boucher.
La conduite de rav 'Haim dans cet incident est très étonnante. Le boucher avait tort : il avait humilié rav 'Haim et aurait dû être excommunié pour son insolence au beth din. N'était- ce pas une atteinte à l'honneur de la Torah et aux dayanim que rav 'Haïm cherche à apaiser le boucher? De plus, si rav 'Haim pensait qu'il devait apaiser le boucher, pourquoi a-t-il attendu la veille de Yom Kippour?
Selon notre explication, la réponse est claire : effectivement, d'un point de vue halakhique, rav 'Haim n'avait aucune obligation vis-à-vis du boucher car rav 'Haim ne lui avait causé aucun tort. Le boucher l'avait insulté et devait lui demander pardon.
Mais quand Yom Kippour est arrivé, il fallait que toute querelle soit calmée pour que le peuple juif puisse atteindre le niveau d'harmonie des anges, et même la partie lésée, dans ce cas rav 'Haim avait la responsabilité de faire tout son possible pour réparer la situation.
Destruction du Temple & lachon ara
+ Destruction du Temple & lachon ara :
-> La guémara (Yoma 9) déclare : "Dans le premier Temple, leurs faute sont été révélées, et par conséquent, la date à laquelle l'exil prendrait fin a été révélée.
Dans le second Temple, leurs péchés n'ont pas été révélés. Par conséquent, la fin de l'exil n'a pas été révélée".
-> Rachi explique que dans le premier Temple, les gens étaient transparents ; ils ne cachaient pas leur véritable personnalité. Tout le monde savait qui était un tsaddik et qui était un racha.
Ils étaient révélés, et c'est pourquoi il leur fut révélé qu'après 70 ans, ils reviendraient en terre d'Israël (voir Yirmiyahou 29,10).
Mais lors du 2e Temple, il y avait des réchaïm qui prétendaient être des tsaddikim, et personne ne savait qui était un vrai tsaddik et qui ne l'était pas.
Ils étaient cachés, non révélés, et par conséquent, la fin de l'exil n'a pas été révélée.
-> Le rav Yonathan Eibshitz (Yaarot Dvach 7) explique la guémara d'une autre manière.
Il explique que "pendant le premier Temple, leurs péchés ont été révélés", ce qui signifie que le prophète leur a révélé la raison de l'exil.
Les versets révèlent qu'ils étaient punis pour : l'idolâtrie ; les relations interdites ; le meurtre. [guémara Yoma 9b]
Ils connaissaient leurs fautes et savaient donc comment s'améliorer.
Par conséquent, il ne leur a pas fallu longtemps pour améliorer leur comportement. Soixante-dix ans plus tard, ils retournèrent en terre d'Israël.
"Mais leurs péchés n'ont pas été révélés lors du second Temple" = il n'y avait pas de prophète à cette époque pour leur révéler la cause de leur punition. Bien que les Sages leur aient dit que la destruction avait été causée par le péché de sinat 'hinam (haine gratuite), il était difficile pour les gens d'accepter cela parce que la faute de "haine gratuite" ne semble pas être un péché si grave.
Comme ils ne comprenaient pas pleinement la raison de leur punition, il leur était plus difficile de faire téchouva. C'est pourquoi près de deux mille ans se sont écoulés et nous n'avons pas été délivrés.
[ => Quelle est ma réaction si je tue quelqu'un? si je fais de l'idolâtrie? face aux relations interdites?
A priori, cela ne fait clairement pas le poids par rapport au fait d'avoir en moi une haine envers autrui (j'ai d'ailleurs, pleins de bonnes raisons!).
Or, nos Sages (Yoma 9b) enseignent : "la haine gratuite équivaut aux 3 transgressions majeures [qui causèrent la destruction du 1er Temple] : l’idolâtrie, l’immoralité et le meurtre."
Il en découle que nous sommes toujours en exil, car concrètement nous ne valorisons pas suffisamment la gravité de la sinat 'hinam. ]
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-> Le 'Hafets 'Haïm explique que lorsque la guémara dit que le Temple a été détruit à cause de sinat 'hinam, cela signifie qu'il a été détruit à cause du lachon ara.
La sinat 'hinam, à elle seule, n'aurait pas détruit le Temple. C'est plutôt la faute du lachon ara qui a détruit le Temple.
Nos Sages (Arakhin 15b) disent que le lachon ara est aussi grave que les 3 péchés capitaux : l’idolâtrie, l’immoralité/adultère et le meurtre.
[ça va c'est que des mots! Et bien pour un juif cela peut être plus grave que si j'avais commis les 3 fautes capitales! C'est parce qu'on a du mal à vivre cela que le Temple ne vient pas!
De même que je me retiens de tuer mon prochain qui m'a manqué de respect, à plus forte raison je me retiens de dire du lachon ara sur lui. ]
-> Le Méor Enayim ('Houkat) explique que cela est dû au fait que lorsqu'un juif parle de lachon ara, il donne vie (à un niveau spirituel) aux non-juifs, qui font ces fautes (l’idolâtrie, l’immoralité/adultère et le meurtre).
-> Le Kli Yakar (Shemos 3:2) écrit : "C'est la raison principale de l'exil : c'est à cause de la haine et de la jalousie qui règnent parmi eux, et à cet égard, la nation juive est pire que toutes les autres nations. Ils parlent lachon ara".
[un juif a une capacité d'impacter le monde (en bien et en mal) qui est très supérieure aux non-juifs.
De même que dire des paroles positives, de Torah, a un impact sublime, de même dire du lachon ara est désastreux (libre arbitre oblige nous n'en avons pas conscience).
Un exemple frappant est que ces mots de lachon ara ont permis la destruction du Temple, et notre exil actuel avec toutes les souffrances qu'on a pu subir! ]
"Et qu'un homme n'offense pas son prochain, et tu craindras ton D. car Je suis Hachem ton D." (Béhar 25,17)
A partir de ce verset, la guémara (Baba Métsia 58b-59a) nous enseigne :
-> "Et qu'un homme n'offense pas son prochain" = "il s'agit ici de l'offense causée par la parole" ;
-> Rabbi Yo'hanan (au nom de Rabbi Chimon Bar Yo'haï) dit : "L'offense causée à autrui par la parole est plus grave qu'un dommage occasionné dans ses biens". En effet, il est écrit à son sujet [dans le même verset] : "Tu craindras ton D." ;
-> Rabbi El'azar enseigne : "Pour toutes (les fautes), Hachem se fait payer par l'intermédiaire d'un émissaire, à l'exception de l'offense". La Chita Mékoubetset nous explique cette guémara : "Car parfois l'ange (chargé d'appliquer la sentence) se trouve au loin, comme il est enseigné (guémara Béra'hot 4b) : 'Mikhaël en une (enjambée), Gavriel en deux, Eliyahou en quatre', et il ne peut pas voler en une seule fois. En revanche, en ce qui concerne l'offense [à autrui], Hachem se fait payer Lui-même, et le châtiment se hâte d'arriver".
-> Rav 'Hisda enseigne : "toutes les portes (de la prière sont fermées) sauf celles de l'offense", celui qui est blessé et humilié, au point de crier sa souffrance vers le Ciel, voit sa plainte atteindre le trône Céleste.
Selon Rachi : "Celui qui crie parce qu’il a été offensée, la porte ne se ferme pas devant lui"
Rabbénou Bé'hayé explique que du fait que la personne offensée éprouve beaucoup de peine et de désespoir, cette détresse le pousse à se soumettre au Créateur, et sa prière, qui jaillit d’un cœur chagriné, est prononcée avec ferveur et exaucée.
-> Rav Abbaou dit : il existe 3 choses devant lesquelles le rideau (la séparation entre Hachem et l'armée céleste - Rachi) n'est pas fermé : l’offense, le vol et l'idolâtrie.
Rachi explique : "(le rideau de séparation avec Hachem n'est pas fermé) pour faire disparaître les preuves (de leur bien-fondé) devant D., mais Hachem les voit constamment pour se faire payer".
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-> "Ne vous lésez point l’un l’autre" (Béhar 25,17)
Rachi commente : "Ici, on interdit le préjudice par des paroles : qu’il ne blesse pas son prochain".
-> Rabbi Eliézer de Metz (Séfer Yiréïm - 51) écrit : "Tel qu'il existe l'offense par la parole, il existe aussi l'offense par une mauvaise conduite, lorsqu'il montre à autrui un mauvais visage".
-> "Tu ne monteras pas sur mon autel avec des marches afin de ne pas dévoiler ta nudité" (Yitro 20,23)
Rachi commente : "(si tu montes avec des marches) il s'avère que tu te conduits avec dédain ; et un raisonnement a fortiori s'impose : si envers ces pierres, qui n'ont aucune intelligence pour ressentir l'affront qui leur est fait, la Torah a ordonné, parce qu’elles ont une utilité, de ne pas se conduire avec dédain, à plus forte raison
envers ton prochain qui est à l'image de ton Créateur, et qui ressent l'affront".
-> Le Séfer ha'Hinoukh (mitsva 348) écrit :
"Combien nos Sages nous ont-ils mis en garde et incités à ne causer, sous aucun prétexte, de la peine aux créatures, ni à les humilier ... Et il est juste également, de veiller à ne pas insinuer un quelconque dédain (même par des gestes) envers elles.
Car la Torah est très sévère en ce qui concerne l'offense, du fait que celle-ci leur cause beaucoup de peine. Et nombre d'entre elles en seront plus blessées qu'à cause de l'argent, comme ils ont enseigné (guémara Baba Métsia 58b) : "L'offense due à la parole est plus grave que celle due à l'argent, car il est écrit à son sujet : "Tu craindras Hachem ton D."."
"Nous sommes tous pauvres en ce qui concerne l'honneur"
[rabbi Avraham Pam]
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-> Toute personne, peut importe sa place dans la vie, a besoin de se sentir appréciée.
Ainsi, nous devons faire tout notre possible pour remercier, complimenter, et encourager autrui.
[c'est gratuit (ex: un sourire, un mot), et cela est tellement important puisque nous sommes tous pauvres en terme d'appréciation de soi, de valorisation, d'honneur.
De nos jours, il s'agit sûrement de la forme principale de tsédaka, puisque par là nous redonnons davantage de goût à la vie, de forces vitales pour bien agir. ]
"Il vaut mieux installer une idole dans le sanctuaire que d'avoir une dispute (makhlokét) parmi le peuple juif"
[rav Yossef haTsadik
- son gendre était le Noda biYéhouda, qui a écrit à son sujet : "quand je pense à toi, tout mon corps est secoué et tremble par respect pour toi"]
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-> Le Shévét Moussar (chap.37) nous dit que les disputes (makhlokét) sont si dures devant Hachem qu'alors que pour le Veau d'or, la manne ne s'était pas arrêtée de tomber, elle ne descendit pas lors de la dispute de Kora'h.
[on parle de dispute qui ne sont pas en l'honneur d'Hachem (léchem chamayim) [comme dans une 'havrouta], mais pour assouvir un égo personnel.
Le Chemen Roch enseigne en ce sens sur les paroles de Moché à Kora'h : "Le matin (boker) Hachem fera savoir qui est pour Lui" (Kora'h 16,5).
Or, à propos de la manne : "ils l'ont recueillie chaque matin (baboker baboker)" (Béchala'h 16,21).
Ainsi, Moché sous-entendit : "Réalisez que cette dispute n'est pas léchem chamayim parce que lorsque vous sortirez le lendemain matin pour obtenir la manne, vous ne la trouverez pas ; alors Hachem vous fera savoir qui est à Lui".]
Lorsqu'un juif se lève après avoir étudié un sujet de guémara, il doit avoir davantage de compassion, de gentillesse, plus de place dans son cœur pour les autres.
Si cela ne se produit pas, c'est qu'il ne l'a pas vraiment étudié [ce passage du Talmud], et il devrait s'asseoir et l'apprendre à nouveau.
[rabbi David Feinstein]