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"Il semble évident que la raison pour laquelle la Torah est si sévère au sujet du lachon ara c'est que cette faute sollicite fréquemment le Grand Accusateur contre le peuple d'Israël.
Le Zohar (Pékoudé 264b) nous dit : "Il existe un mauvais esprit qui se tient au-dessus de chaque personne qui fait du lachon ara.
Lorsque l'homme en profère, ce mauvais esprit s'éveille.
Il est appelé dans les mondes supérieurs : "Sa'hssou-'ha" et il est sollicité à chaque fois que du lachon ara sort de la bouche des hommes. Il pénètre les mondes supérieurs et amène la mort et la guerre dans le monde ici-bas.
Malheur à celui qui éveille ce côté obscur et à ceux qui ne protège pas leur langue."
['Hafets 'Haïm]

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-> Nos Sages (Arakhin 15) nous enseignent que la faute de la faute de la médisance est équivalente aux 3 fautes les plus graves de la Torah que sont l'idolâtrie, la débauche et le meurtre.

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-> La guémara (Guittin 56) rapporte qu'à l'époque du siège de Jérusalem par les romains, les avis étaient partagés. Certains voulaient se battre et demandèrent l'avis des sages dirigés par Rabbi Yonathan ben Zakaï. Ils refusèrent et préconisèrent de faire la paix.

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) explique que ceux qui voulaient se battre argumentaient qu'ils bénéficieraient de la bénédiction d'Its'hak : quand la voix de Yaakov étudie la Torah, les mains d'Essav restent impuissants.
Or, l'étude et les mitsvot étaient très répandues en ce temps-là.
Les Sages refusèrent de bénir cette guerre et expliquèrent que bien qu'il y ait beaucoup de Torah dans cette génération, la voix de la Torah est endommagée par le lachon ara et qu'il n'y avait pas d'issue.

[les partisans de la guerre brûlèrent les 21 années de réserve de nourriture qui se trouvaient dans la ville pour forcer le peuple à se battre. La famine débuta, suivie de peu par une destruction totale de la ville et de ses habitants.]

Juge chaque personne favorablement

"Juge chaque personne favorablement" (évé dan ét kol aadam lékaf zé'hout - Pirké Avot 1,6)

-> Le Tiféret Shlomo demande : qu'est-ce que nos Sages essaient d'induire en nous faisant juger autrui favorablement? Qu'est-ce que notre jugement favorable peut-il ajouter ou bien retirer?
La vérité étant clairement ouverte et révélée devant Hachem, alors qu'importe notre avis sur autrui?

-> Le Tiféret Shlomo répond :
Nos Sages démontrent ainsi le pouvoir de la parole d'un juif dans ce monde.
Un juif a la capacité d'éveiller les forces spirituelles d'en-Haut pour qu'elles agissent comme lui.
En ce sens, lorsqu'un juif en-bas va prendre la défense d'autrui et va le juger favorablement, alors par cela il va éveiller un ange avocat qui va plaider au Ciel pour son prochain, et il va trouver faveur et expier pour lui.

L'opposé est également vrai.
Si un juif parle négativement contre son prochain, lui lançant une pique [verbale], alors la même chose se déroule au Ciel.

Nous devons réaliser que nos mots et nos paroles ont un impact en-Haut.
Le Zohar enseigne que le mouvement des lèvres d'une personne est également considéré comme une action.

[à notre niveau, on se dit : "ça va ce n'est rien, ce n'est que bouger des lèvres, remuer du vent", mais en réalité par cela nous créons des anges défenseurs ou bien accusateurs envers cette personne au Ciel.]

-> Le Tiféret Shlomo ajoute :
Bien qu'une personne peut avoir fautée en secret, et qu'elle est coupable puisque Hachem a vu ses actions, néanmoins l'attribut de jugement est très lent à se mettre en application. [D. laissant le plus de temps possible pour que la personne fasse téchouva]
Cependant, si quelqu'un en bas va se dépêcher de révéler ce sujet [une mauvaise attitude], alors l'Accusateur céleste va également se dépêcher de commencer à juger l'affaire contre lui.
[ainsi juger autrui défavorablement, c'est faire qu'au Ciel on juge immédiatement avec rigueur autrui sur cette faute, c'est empêcher que notre prochain ne bénéficie de la miséricorde, de la longanimité d'Hachem.]

L'inverse est également vrai.
La guémara ('Haguiga 15b) rapporte le récit de la rencontre entre Rabba bar Sheila et Eliyahou haNavi.
Eliyahou a dit à Rabba qu'en ce moment, Hachem Lui-même était en train d'enseigner la Torah de nos Sages (rabbanan) à l'exception de celle de Rabbi Méïr, car Rabbi Méïr avait étudié en ayant comme maître A'her (l'apostat rav Elicha ben Abouya, connu ensuite sous A'her - l'autre).
Rabba bar Sheila lui a répondu : "Il a trouvé un grenade, en a mangé ses fruits, et il a jeté l'écorce".
Rabba bar Sheila était en train de juger favorablement, de prendre la défense de Rabbi Méïr, affirmant que bien qu'il a étudié sous la direction de l'apostat A'her, il a pris uniquement ses fruits, c'est-à-dire ses enseignements qui étaient authentiques en Torah, jetant l'écorce, tout ce qui contenait le moindre élément d'apostasie.
Eliyahou haNavi a répondu à Rabba bar Sheila que maintenant Hachem était en train de dire : "Mon fils [rabbi] Méïr a dit que ..."

Ainsi, tant que Rabba bar Sheila n'est pas venu prendre la défense, parler positivement sur Rabbi Méïr, Hachem n'enseignait rien au nom de Rabbi Méïr, bien que sa droiture était très certainement connue et révélée au préalable devant Hachem.
Cependant, Rabbi Méïr avait besoin que quelqu'un prenne sa défense en bas (le jugeant positivement, rapportant ses mérites), pour que cela éveille en haut son mérite, et qu'Hachem en vienne à étudier ses enseignements avec nos autres Sages.

[on voit de là qu'en parlant positivement d'autrui, on peut provoquer qu'on va juger à nouveau cette personne, et que les anges défenseurs qu'on aura créé vont pouvoir gagner ce nouveau jugement pour qu'autrui obtienne un maximum de bonnes choses.]

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-> Le Sfat Emet (sur Pirké Avot 1,6) explique que la façon dont nous jugeons notre prochain, va directement impacter la façon dont il va être jugé.
"Juge ton prochain favorablement" : en réalité, c'est toi qui va impacter son verdict par ton jugement à son égard!

-> La mystique juive nous enseigne que le Satan ne peut accuser quelqu'un sans témoin et lorsque nous jugeons quelqu'un défavorablement, nous nous associons au Satan sans le savoir puisqu'il utilisera notre témoignage.
Le Baal Chem Tov écrit à ce sujet :
"Lorsque le Satan veut accuser un enfant d'Israël devant Hachem, D. le fait taire en demandant qu'il y ait 2 témoins.
Mais lorsqu'un juif interprète les actes de son ami négativement, ne serait-ce que par la pensée, il réjouit le Satan, car il a trouvé un témoin et son accusation sera acceptée.
Par cet acte, il s'associe au Satan pour accuser son ami".

-> Le rabbi Bounim de Pshis'ha nous dit de ne jamais mentionner la faute d'un juif, mais de toujours essayer d'exonérer le peuple juif et de rappeler ses bonnes actions devant D., car tous sont saints et purs, et tous [au fond d'eux-mêmes] veulent accomplir la volonté de leur Maître avec une crainte révérencielle.

-> Lorsque nous jugeons autrui favorablement, cela l'inspire à changer [positivement].
[rabbi Na'hman de Breslev]

[plus on a l'habitude de toujours regarder favorablement les choses, moins on sera enclin à tomber dans la tristesse, que veut nous imposer le yétser ara, car on trouvera toujours des éléments positifs, et grâce à cela on remontera plus rapidement vers les sommets spirituels.]

-> "Celui qui ne reconnaît pas les bontés de son prochain en viendra à ne pas reconnaître les bontés de D."
[midrach haGadol - chémot 1,8]

-> "Juge chaque personne favorablement" :
Rabbi Shlomo de Karlin disait que si l'on doit juger tout être humain favorablement, alors à plus forte raison on doit toujours juger Hachem favorablement, sachant que tout ce qu'Il fait n'est que pour le bien.

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-> "Juge tout homme favorablement" (Pirké Avot 1,6)

-> Lorsque l'on juge quelqu'un favorablement, on attire ce même jugement sur nous-mêmes.
Le Baal Chem Tov explique que lorsque l'on veut juger d'en-Haut la faute d'un homme, on le place dans une situation où il verra son ami faire cette même faute et on observera de quelle façon il jugera celui-ci.
De la même façon qu'il jugera son prochain, on le jugera d'en-Haut sur cette faute : s'il l'a jugé avec rigueur, lui-même sera jugé avec rigueur et s'il l'a jugé favorablement, il sera jugé favorablement.

Le 'Hafets 'Haïm (Chmirat haLachone) d'écrire :
"Si son habitude était de juger favorablement, il sera jugé de la même façon, mais si son habitude était d'accuser ses semblables et de parler d'eux négativement, les anges aussi parleront de lui négativement.
Il faut donc que l'homme soit vigilant sur ses pensées parce qu'au moment où il juge son ami, ses décrets peuvent se retourner contre lui."
=> Il en ressort que les sentences que nous décrétons à l'égard des autres nous sont en fait destinées!

Selon le Baal Chem Tov, en jugeant son prochain favorablement, elle est en train de se juger elle-même!
Ainsi, lorsque j'émets un avis sur une autre personne, c'est sur moi-même que j'émets cet avis.
Ainsi, quel intérêt ai-je à me "flinguer"?

-> Le rav Yaakov Galinsky disait que si D. regarde avec rigueur nos bonnes actions : Est-ce que toutes les halakhot sont respectées en détail? Est-ce que la kavana est adéquate? Est-ce qu'il y avait suffisamment de joie et d'entrain? ...
Ainsi, si D. exige la perfection totale, combien aurions-nous encore de mérites pour nous défendre?
Nous serions même sûrement appelés racha ...
A l'inverse, si durant notre vie nous avons jugés autrui favorablement, alors D. en fera de même : atténuant l'impact des avérot, et au contraire, agrandissant le mérite de nos mitsvot.

Ainsi, juger autrui favorablement, agir avec son prochain de façon miséricordieuse, ... n'est pas un luxe dont nous pouvons nous passer!!
Aime ton prochain comme toi-même = l'autre est toi-même, dans le sens où ta façon d'agir à son égard, va déterminer la façon dont D. va se comporter avec toi.
=> Combien devons-nous avoir à cœur et être vigilant au bien-être, à notre amour de l'autre.

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-> Hillel dit : "ne juge pas ton prochain avant d’avoir été à sa place" (Pirké Avot 2,4)

-> Le Baal Chem Tov dit que nous nous jugeons nous même par inadvertance.
Cela est comparable au prophète Nathan qui a dit au roi David une métaphore d'un pauvre qui n'avait qu'un mouton, et dont quelqu'un le lui a volé.
Lorsque le roi David a répondu que la personne qui a volé le seule mouton de ce pauvre est coupable de la peine de mort, le prophète a pointé son doigt vers le roi David et lui a révélé qu'il était l'homme de cette parabole (Shmouël II 12).

De la même façon, lorsque le Tribunal Céleste souhaite juger une personne au sujet d'une faute, on va lui montrer une parabole légèrement différente au sujet d'une autre personne.
Lorsque cette personne va alors se mettre en colère au sujet du mauvais comportement d'autrui, la jugeant défavorablement d'avoir agit de telle et telle façon, alors le même jugement qu'elle a avec son prochain va s'appliquer sur elle, parce qu'en jugeant l'autre en réalité elle se jugeait elle-même.
[plus on va être pointilleux, rigoureux avec autrui, plus Hachem va agir de même avec nous.
On a l'impression d'avoir gagné à écraser autrui (il est nul, donc moi je suis bien), mais en réalité on perd énormément puisqu'on nous jugera durement en-Haut.]

"Ne juge pas ton prochain avant d’avoir été à sa place" = nous avons sûrement agit un jour d'une façon similaire à notre prochain. La réalité c'est que du Ciel on nous montre les actions de notre prochain et on nous pousse à émettre un avis à ce sujet, puisque la manière dont nous la jugerons va déterminer la manière dont nous serons personnellement jugés.
C'est pourquoi, lorsque l'on émet un jugement sur autrui on doit s'imaginer à sa place en train de faire ce mauvais comportement.
C'est pourquoi également on doit toujours s'habituer à juger autrui favorablement et utiliser notre imagination pour lui trouver des mérites, car alors au Ciel on nous jugera toujours favorablement et on nous trouvera des mérites à nos erreurs.
[rapporté par le Pri 'Haïm de Zlotchov]

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-> La Guémara (Sanhédrin 98a) affirme que le machia’h ne viendra que dans une génération entièrement vertueuse (dor chékoulo zakaï) ou entièrement déméritante, coupable (dor chékoulo 'hayav).
Compte tenu de notre très bas niveau, on peut comprendre cette seconde éventualité d'avoir une génération entièrement coupable, mais comment envisager la 1ère hypothèse d’une génération complètement méritante?

Le Baal Chem Tov (Kédochim 2) dévoile que l’on n’est jugé seulement après avoir été dans la situation sur laquelle on a soi-même émis un avis.
Par exemple: on assiste à un vol dans un magasin. En le jugeant, on se juge soi-même pour un vol antérieur dont nous étions l’auteur. Et si l’on n’a jamais volé au cours de notre existence, cela peut alors se rapporter à un vol dans une vie antérieure, un גלגול (guilgoul = une réincarnation ).
Juger autrui, par effet de miroir, c’est en réalité toujours se juger soi-même.

["Ne juge pas autrui avant d’avoir été à sa place".
Nous pouvons expliquer le double terme דין וחשבון (din vé'Hechbon), jugement et compte, où le mot compte חשבון ('hechbon) devrait être cite en 1er puisqu’il précède a priori le jugement (Pirké Avot 3,1).
D’après ce que l’on a expliqué, on le comprend bien: d’abord on juge (דין) les autres et seulement après nous rendons des comptes חשבון quand nous arrivons au Ciel. (en jugeant autrui je me juge moi-même, et donc je rendrais des comptes après ma mort sur ce jugement que j'ai pu émettre)]

=> Nous pouvons désormais comprendre la possibilité pour le Machia’h de venir dans une génération entièrement méritante. Si nous jugeons les autres favorablement, alors nous jouirons par là-même nous aussi d’un jugement similaire.
[d'après le rav Yéhochoua Alt]

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-> "Juge tout homme selon le bénéfice du doute" (Pirké Avot 1,6)

-> Le Sfat Emet commente :
Littéralement, il est écrit "tout l’homme" = on en déduit notre obligation de considérer le tableau complet d’une personne avant de la juger. Il s’agit de remonter jusqu’aux racines de son enfance, de se pencher en profondeur sur les replis cachés de son âme, d’enquêter sur ses problèmes personnels, ses compétences et sa situation pécuniaire, de se renseigner s’il a la vie facile ou non.
Seulement après avoir trouvé la réponse à toutes ces questions, on sera en droit de le juger. Car, comment savoir de manière instantanée ce qu’il est en train de vivre?

Le jugement d’autrui est une affaire si complexe qu’il est préférable d’entraîner notre esprit à juger positivement, serait-ce d’une manière tirée par les cheveux. Même si, a priori, il n’y a aucune logique de justifier sa conduite, nous sommes tenus de réfléchir de manière tordue, d’orienter nos pensées vers les probabilités les plus irréelles, de trouver des justifications même absurdes à sa conduite, expliquant qu’il ait pu agir comme il l’a fait.

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-> "Juge tout homme selon le bénéfice du doute" (Pirké Avot 1,6)

-> "assé lékha rav" (Pirké Avot 1,16)

-> Le Toldot Yaakov Yossef explique : "fais toi une multitude de personnes" (c'est un autre sens du mot "rav").
Par exemple, il est écrit : "Hachem ne méprise pas la prière de la multitude" (guémara Béra'hot 8a).
Par le fait de s'attacher à d'autres pour prier, on devient membre d'un groupe (d'un minyan), et cela va entraîner que chaque personne individuellement va être jugée favorablement.

On peut citer pour illustrer cela, le Pélé Yoets qui écrit à ce sujet : "Quelqu'un qui prie avec le public (minyan), il lui est promis que sa prière est agréé et acceptée telle quelle, et on ne la regarde pas de trop près.
Et même si c'est une personne mauvaise et méprisable, le D. puissant ne la méprisera pas, et toutes les mitsvot qui accompagnent une prière publique lui seront également comptées favorablement.
Ce n'est pas le cas lorsqu'on prie seul. On perd beaucoup de bonnes choses, et la prières n'est pas acceptée du Très-Haut, à moins que la personne et la prière soient toutes les 2 parfaites.
Celui qui aime prier seul, à moins qu'il n'y soit absolument obligé, se fait du mal, et marche dans l'obscurité sans éclat.
La prière de la communauté (minyan) a toujours une importance, et elle n'a rien de commun avec celle de nombreuses personnes qui prient seules."

-> Le Toldot Yaakov Yossef dit que si l'on est en déplacement et qu'on est contraint de prier tout seul, alors il est bien dans notre tête de penser s'inclure avec tous les autres juifs qui sont en déplacement et ceux qui prient seuls.

-> L'idée à retenir est que dès qu'on s'inclut dans la communauté juive (ex: par notre présence, notre charité, le fait qu'on prie par le "nous") alors Hachem nous juge très favorablement, et nous recevons des flux de bénédictions au-delà ce que nous pourrions prétende sinon (tout seul dans notre coin).

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-> "La voie de D. est de toujours se concentrer sur le bien que font les gens. Bien qu'il y ait aussi du "pas bon" mélangé à cela, Il n'y prête aucune attention, comme il est écrit : "Il n'aperçoit point d'iniquité en Yaakov" (Balak 23,21).
Certainement, il est donc interdit à une personne de porter une regard négatif sur son prochain, de trouver spécifiquement ce qui n'est pas bon et de rechercher les lacunes dans les dévotions religieuses d'autrui.
Au contraire, on est obligé de se concentrer uniquement sur le bien."
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan II,17]

[il est également important de savoir se concentrer sur le bien qui est en nous, afin que ce soit une force pour l'exprimer dans la réalité le plus possible.]

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-> "Malheur à la victime qui crie, plus qu'à celui qui lui a fait du tort" (guémara Baba Kama 93a)

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) commente :
La victime invoque D. pour qu'il punisse celui qui lui a fait du tort, et le ciel traite la victime plus sévèrement! Pourquoi?

Supposons que Réouven demande à D. de juger Shimon pour avoir commis une injustice à son égard. Shimon ne sera pas puni tant que le tribunal céleste ne l'aura pas jugé.
Mais Réouven lui-même a probablement fait du tort à d'autres personnes à un moment ou à un autre de sa vie, et pour lui, on peut se passer des procédures judiciaires [au Ciel]. Il l'a admis lui-même : "Les péchés méritent une punition sévère!"

L'homme doit faire très attention à ne pas se maudire lui-même, même sous condition, car il y a un ange qui se tient aux côtés de l'homme en espérant entendre une malédiction sortir de sa bouche, qu'il saisirait immédiatement pour l'accomplir.
[Yichma'h Moché]

Si vous n'en venez jamais à la colère, vous n'en viendrez jamais au péché.
[Eliyahou haNavi - guémara Béra'hot 29a]

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-> La colère est un grave défaut de caractère qui entraîne au péché ....
Celui qui se met en colère est passible de subir le guéhinam.
[Ramban - Iguéret haRamban]

-> Rabbénou Nissim (sur guémara Nédarim 22a) interprète que la colère n'est pas seulement dangereuse par elle-même et en elle-même, mais également à cause de ses conséquences possibles.
Toute perte de sang-froid peut être le premier pas vers l'abandon total de toute retenue. Tous les liens étant progressivement coupés, le lien de la foi en D. finira par tomber à son tour.
Ouvert et livré à lui-même, l'homme en colère est incapable d'éviter le péché, et s'expose à ses conséquences désastreuses.

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-> Le Rambam (Hilkhot Déot chap.2) enseigne qu'il faut équilibrer ses traits de caractère, en évitant tout extrême. Il faut essayer d'être fort, tout en étant flexible ; compatissant, mais ferme.
Cependant, le Rambam note une exception à cette règle : en ce qui concerne la colère, il n'existe pas de juste mesure. Il faut au contraire essayer d'atteindre l'extrême inverse, en évitant la colère même dans les situations où elle est effectivement compréhensible.

-> Le Séfer haMidot (chaar hasin'a - chap.5) écrit :
Le fait de se mettre facilement en colère (irascibilité) est indéniablement mauvais. Elle est naturelle chez les animaux sauvages et malpropres, chez les bêtes et les oiseaux prédateurs.
L'homme coléreux est semblables à la vipère dont la nourriture, la poussière de la terre, est partout disponible.
De même, l'homme coléreux trouve des raisons de se mettre en colère, quelle que soit la situation dans laquelle il se trouve.

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-> "Ne t'associe pas à l'homme irascible et ne t'approche pas de l'homme coléreux, de peur d'adopter ses manières et de mettre en danger ton âme" (Moché 22,24-25)

-> De fait la colère est contagieuse. En fréquentant une personne prompte à la colère, on risque d'adopter également son caractère. (rabbi Shimshon Raphaël Hirsch)

-> Le Birkat Avraham fait remarquer que l'homme irascible court le risque grave de se priver des critiques constructives d'autrui. Ses proches ne lui feront pas remarquer ses défauts s'ils craignent une répartie furieuse. Or sans ces critiques pour l'aider, l'homme irascible risque de développer d'autres défauts de caractère.

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-> Le Séfer 'Harédim (téchouva chap.4) écrit que l'âme délicate, fragment céleste d'Hachem, ne peut tolérer la colère. Lorsqu'un homme succombe à une rage incontrôlée, c'est en quelque sort comme si son âme le quittait, laissant derrière elle un vide mortel. Celui qui cède à la colère commet ainsi une sorte de suicide spirituel.

Le Séfer 'Harédim écrit également :
Celui qui perdrait une jolie fleur serait fou de réagir en brisant un objet précieux d'une valeur mille fois supérieure à celle de la petite fleur.
Or l'homme qui se met en colère détruit sa paix d'esprit, qualité bien plus précieuse que la perte relativement minime qui a déclenché sa fureur.

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-> Le Séfer 'Harédim (66,10) écrit : "Peut-on concevoir que quelqu'un qui aurait perdu une fleur, brise dans sa fureur, un objet qui vaudrait mille fleurs? C'est pourquoi accepte dans la joie tout ce qui t'arrive!"

Plus loin (66, 75), le Séfer 'Harédim ajoute : "Si un homme désire trouver grâce aux yeux d'Hachem, il s’abstiendra de se mettre en colère, comme il est dit : "Et Noa'h trouva grâce aux yeux d'Hachem" (Noa'h 6,8). Or, la Torah ne mentionne pas pourquoi.
C'est parce que la raison est contenue dans son propre nom (Noa'h) : parce qu'il était "Noa'h" (paisible, posé) dans ses paroles, dans ses actes et dans sa conduite (comme cela est rapporté dans le Zohar), il trouva grâce, puisque les mots ח''ן ('hèn - la grâce) et נ''ח (Noa'h) sont formés des mêmes lettres".

-> La guemara (Pessa'him 113b) enseigne à ce sujet : "Il y a 3 personnes que Hachem aime particulièrement : celui qui ne se met pas en colère, celui qui ne s'enivre pas, et celui qui renonce à revendiquer son droit légitime".

-> A l'inverse : "Tout celui qui se met en colère, sa sainte âme se retire et est remplacée par un esprit impur. Il est évident qu'il s'agit d'un homme qui s'est rebellé contre son Maître, il est interdit de s'en approcher" (Zohar Tétsavé 182a).
De même : "Tout celui qui se met en colère est comme s'il pratiquait l'idolâtrie" (c'est donc une négation de la foi en Hachem).

-> Un homme qui se met en colère transgresse la Torah : "Il n'y aura pas en ton sein de D. étranger" (Téhilim 81,10).
Il est aussi rapporté (Ayin Zohar 'hadach 58,21) que lorsque l'homme se met en colère, son âme est échangée par un mauvais esprit, que D. nous en préserve.

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-> "Ne soit pas prompt à te mettre en colère" (Pirké Avot 2,10)

Le Yichma'h Moché commente :
"On ne doit jamais se hâter de se mettre en colère, car de deux choses l'une : si cette colère est une faute, que D. nous préserve d'enfreindre une faute et de succomber à la colère, et si elle est "léchem chamayim" (pour l'honneur d'Hachem), elle constitue alors une mitsva, et toute mitsva nécessite préparation et sérénité d'esprit".

Tous les hommes sont précieux, car ils ont été créés à l'image de D.
En faisant preuve de bonté et de respect envers autrui, c'est Hachem Lui-même qu'on honore ainsi.
[l'Alter de Slabodka]

Celui qui critique un tsadik, sera finalement humilié aux yeux de tous.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - kavod]

L’importance de ne pas être jaloux d’autrui

+ L'importance de ne pas être jaloux d'autrui :

-> Le Agra déKala écrit :
"Il est connu que les 10 Commandements sont un synopsis de toute la Torah, et que le dernier des 10 Commandements : "Tu ne convoiteras pas" (lo ta'hmod) est un résumé de tous les 10 Commandements.
[Ainsi, "Tu ne convoiteras pas" est l'essence de toute la Torah.]
"Tu ne convoiteras pas" signifie que nous devons être satisfait de ce qu'Hachem nous a donné, même s'Il se retient de nous accorder quelque chose de bien qu'Il a donné à d'autres.
Nous devons être satisfaits du fait que seulement Hachem sait ce qui est véritablement bien pour chaque personne. Et par conséquence, il n'y a aucune raison d'être jaloux de notre prochain."
[et cela constitue le résumé de toute la Torah!]

-> Le rabbi Méïr de Prémichlan disait que l'essence de toute la Torah est de faire du 'hessed, d'aimer les autres juifs (ahavat Israël), et d'avoir de bonnes midot. Etre jaloux d'autrui est l'exact opposé de ce qu'est la Torah.

Il ne sera pas plaisant à Hachem qu'on porte un jugement défavorable contre Israël.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - limoud]

La colère

+ La colère (rabbi Na'hman de Breslev) :

-> A cause de la colère s'éveille le grand accusateur, Essav qui est Edom, et de cet accusateur supérieur s'éveillent et dérivent d'autres accusateurs et des ennemis qui s'abattent sur l'homme coléreux, et le dominent, car en raison de la colère, sa sagesse disparaît, et l'image de D. se retire de son visage, et il n'a plus de visage humain, et à cause de cela, les haïsseurs exercent leur pouvoir sur lui, car il leur apparaît comme un animal, et ils ne le redoutent pas.
[Likouté Moharan - Torah 57,6]

-> Hachem appréciera celui qui ne s'emporte pas et ne se montre pas pointilleux envers les autres.
[Séfer haMidot - ka'as]

-> A cause de la colère, l'individu incitera contre lui-même même la rigueur des jugements.
[Séfer haMidot - ka'as]

-> Si quelqu'un se préserve de la colère, ses ennemis ne pourront pas le soumettre.
[Séfer haMidot - ka'as]

-> L'individu furieux toutes sortes d'enfers l'asserviront.
[Séfer haMidot - ka'as]

-> A cause de la colère, les jours de l'homme seront raccourcis.
[Séfer haMidot - ka'as]

-> La colère amènera à la tristesse.
[Séfer haMidot - ka'as]

-> A cause de la colère, l'individu sera humilié.
[Séfer haMidot - ka'as]

-> [L'individu en colère], il sera notoire que ses fautes dépassent ses mérites.
[Séfer haMidot - ka'as]

-> Evite le feu de la colère, et tu ne fauteras pas.
[Séfer haMidot - ka'as]

-> Lorsque l'homme prend le dessus et brise la colère, grâce à cela est engendré et drainé l'aspect du souffle du machia'h, et il est considéré comme si, grâce à lui, le monde entier et ce qu'il renferme avaient été portés à l'existence et créés ; il accède au gagne-pain, parvient à prier D. uniquement, sans pensées étrangères en faveur des gens, et il arrive à concrétiser toutes les mitsvot et toutes les actions saintes qu'il doit accomplir.
[Likouté Moharan - Torah 66,2-3]

-> La colère porte atteinte à la richesse ; lorsque le mauvais penchant incite l'homme à se mettre en colère, qu'il sache qu'à ce moment-là, on devait lui attribuer d'en-Haut une certaine somme d'argent, et le penchant au mal souhaite léser cette bénédiction de richesse ...
Quand un homme se garde de la colère, et quand il est sur le point de s'irriter, il prend l'avantage sur son penchant, en faisant preuve de patience et en réfrénant son emportement, grâce à cela, il parvient à la richesse, et il fait grandir de la sorte son nom et son âme, il accède à une bonne réputation, toutes les âmes désirent s'inclure dans la sienne, et il mérite de rapprocher de nombreuses âmes vers D., ce qui constitue l'essentiel de la gloire de D.
[Likouté Moharan - Torah 59,5]

-> La colère endommage les moyens de subsistance, et à cause de cela, l'homme est éloigné de la vérité, et ne peut donc pas prier ; il ne peut pas également achever et concrétiser ce dont il a besoin.
[Likouté Moharan - Torah 66,2]

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-> Grâce à l'étude de la Torah, par laquelle on draine la connaissance, par cela la colère s'annule, et on attire la bienveillance et la paix.
[Likouté Moharan - Torah 56,6]

-> Grâce aux actes de charité, la colère disparaîtra.
[Séfer haMidot - ka'as]

-> Le mensonge attirera la colère.
[Séfer haMidot - ka'as]

-> Celui qui regarde la face d'un menteur, en viendra à éprouver de la colère.
[Séfer haMidot - ka'as]

-> Grâce à la nourriture de Shabbath, la colère est soumise est annulée.
[Likouté Moharan - Torah 57,6]

-> L'immersion au mikvé supprime également la colère, car grâce à l'immersion dans le bain rituel, on attire la connaissance.
[Likouté Moharan - Torah 57,7]

-> Une ségoula pour éviter de se mettre en colère, qu'il se nourrisse de pain le matin.
[Séfer haMidot - ka'as]

-> Les enfants seront stupides, si leur père coléreux.
[Séfer haMidot - Enfants]

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-> Grâce à la sainteté de la terre d'Israël, on parvient à briser totalement la colère, la tristesse et la paresse.
C'est pourquoi on doit solliciter beaucoup D. afin que l'homme ait le mérite de venir rapidement sur la terre d'Israël, car grâce à la sainteté de la terre d'Israël, on accède au niveau de la patience, c'est-à-dire qu'il supportera tout ce qu'il traverse, sans s'énerver ni se montrer pointilleux à l'égard d'aucun homme, même s'il a fait envers lui ce qu'il a fait.
[Likouté Moharan - Torah 155]

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+ Ne pas répondre aux disputes :

-> Quand l'homme est confronté à une querelle et à une dispute, et qu'il se tait, sans se soucier du conflit et des mépris dont il est l'objet, en écoutant son outrage sans répliquer, une telle attitude constitue l'essentiel de son repentir et de sa réparation à l'égard de toutes ses fautes ; il agit vraiment avec sagesse, mérite l'honneur de D., ainsi qu'une bonne place dans le monde à venir, et il parviendra à s'inclure dans l'aspect de l'homme qui siège sur le trône, de qui émane le jugement pour tous les habitants du monde.
[Likouté Moharan - Torah 6]

-> Grâce au fait que l'homme entend son outrage et ne répond pas, en agissant ainsi par amour, et non dans le but d'énerver son prochain davantage par le silence, il repousse de la sorte toutes les écorces impures afin qu'elles ne s'agrippent pas à la sainteté.
[Likouté Moharan - Torah 82]

-> Celui qui retient ses paroles [parle avec retenue], personne ne pourra le vaincre.
[Séfer haMidot - mériva]

-> C'est au cœur de la querelle que se tiendra le Satan.
[Séfer haMidot - mériva]

Juger autrui favorablement

+ Juger autrui favorablement (selon rabbi Na'hman de Breslev) :

-> L'homme doit toujours s'efforcer de rechercher tout mérite et toute bonne chose qu'il est possible de trouver au sein d'Israël, et juger chaque personne favorablement, y compris ceux qui s'opposent à lui et le méprisent, et il sera alors toujours sauvé de la querelle ; et grâce à cela, il élabore une précieuse couronne pour Hachem, sertie de nombreuses pierres précieuses.
[Likouté Moharan - Torah 6]

-> On doit juger tout homme favorablement ; et même si on a l'impression que l'autre est un parfait racha, on doit rechercher et trouver en lui un peu de bien, vis-à-vis duquel il n'est pas considéré comme racha ; et grâce au fait qu'on le juge favorablement, on l'élève vraiment sur le plateau du mérite, et on pourra le faire revenir au repentir grâce à son attitude.
[Likouté Moharan - Torah 282]

-> On doit juger favorablement tout homme, y compris ceux qui s'opposent à soi, on doit rechercher et leur trouver du mérite dans le fait qu'ils s'opposent à soi ; et grâce à cela, l'homme pourra annuler totalement les controverses, ou bien il assistera à la chute de ses contradicteurs.
[Likouté Moharan - Torah 136]