Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Si tu es traité d'âne, c'est-à-dire que tu es "insulté", et que tu acceptes ce reproche ou cette critique sans te disputer avec celui qui t'a offensé et si tu ne te prends pas pour un homme important, alors Hachem t'aidera à combler et réparer tes manques, tes défauts ('hissronot).
[Maharal - 'Hidouché Agadot - Baba Kama 92a]

Le Satan (ou yétser ara) se rend vers les endroits où règnent la querelle et la division et s'y installe, afin de maintenir ou d'amplifier les disputes.
[Ben Ich 'Haï - Baba Kama 92b]

Quiconque se retient de prononcer des propos interdits répare et sanctifie les outils de travail spécifiques d’un juif, et toutes les paroles de Torah et de prière qu’il dira ensuite monteront à l’origine de leurs racines.
Les anges de service le défendront auprès de D., l’esprit de sainteté l’enveloppera, il se rend apte à recevoir la bénédiction dans ce monde-ci et méritera une noble place au Gan Eden (et selon le Gaon de Vilna pour chaque instant où il se garde de prononcer des mauvaises paroles, il mérite la lumière cachée qu’aucune créature terrestre ou céleste ne peut mesurer), il sera sauvé du Guéhinam, il se débarrassera de toute jalousie, il sera aimé de tous, chacun lui confiera ses secrets et personne ne le calomniera.
['Hafets 'Haïm - Chmirat Halachon - chaar hazekhira]

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-> On a un jour demandé à Rabbi Sim’ha Bounim de Peschis’ha : Pourquoi demandons-nous à Hachem à la fin de la prière de la Amida : "Mon D., arrête ma langue du mal"?
Est-ce que l’homme n’est pas capable de fermer sa bouche et de ne pas dire du lachon ara, a-t-il besoin de le demander à Hachem?

Rabbi Sim’ha Bounim a répondu : Il y a des cas où le mauvais penchant nous trompe en nous disant que sur Untel, c’est une mitsva de dire du lachon ara, c’est une mitsva de dévoiler qui il est, et il ajoute même "il n’y a pas de plus grande mitsva que cela".
Rabbi Sim’ha Bounim de Peschis’ha dit que sur des mitsvot comme cela, nous devons demander l’aide de Hachem pour qu’Il arrête notre langue, sinon nous risquons de penser que ce sont effectivement des mitsvot.

"Qu’il est bien d’accueillir tout homme d’un “Shalom” clair et chaleureux. Et il faudra saluer tout homme, et en particulier le nécessiteux …
Réjouir le malheureux est considéré comme une grande mitsva!
Et combien est grande la punition de celui qui ne prend pas garde de faire plaisir aux autres, et en particulier aux pauvres infortunés."
[Pélé Yoèts]

"On raconte que je guéris les malades par mes bénédictions. Mais, sache que ce pouvoir provient du fait que mon cœur ne contient pas une pointe de ressentiment à l’égard de qui que ce soit."
[rav Ben Tsion Aba Chaoul ]

[on voit de là que plus on aime sincèrement nos frères juifs, plus nous avons un pouvoir de prière qui est puissant.]

Notre jalousie détruit le Temple

+ Notre jalousie détruit le Temple :

-> La guémara Yérouchalmi (Yoma 1,1) enseigne :
Rabbi Yo'hanan ben Torta affirme : "On constate que le 1er Temple a été détruit parce que les juifs commettaient l'idolâtrie, l'adultère et le meurtre [les 3 péchés cardinaux qu'on ne saurait transgresser, fût-ce au prix de la vie].
Quant à l'époque du 2e Temple, nous savons qu'ils étudiaient la Torah avec zèle, ils observaient méticuleusement les mitsvot et possédaient tous les bons traits de caractère.
[Néanmoins, ils furent exilés] parce qu'ils étaient cupides et se détestaient entre eux sans raison ; et la haine sans fondement est une faute aussi grave que ces 3 péchés cardinaux".

-> Le Rama de Pano (Assara Maamarot) explique que leur haine sans fondement provenait de leur cupidité. Chacun était jaloux de la richesse et de la puissance de l'autre.

-> Le rav Yissa'har Teichtal enseigne :
"La guémara Yérouchalmi (Yoma 1,1) précise également que le péché de jalousie qui a prévalu à l'époque du 2e Temple, causa plus de destruction que les péchés du 1er Temple.
L'ennemi ne détruisit que le toit du 1er Temple, tandis que les murs demeurèrent debout.
Le 2e Temple en revanche fut entièrement dévasté jusqu'à ses fondations ainsi qu'il est dit : "Rasez-le! Rasez-le! Jusqu'à ses fondations" (Téhilim 137,7).
[le 1er Temple a été "rapidement" reconstruit, tandis que nous attendons toujours la reconstruction du 2e, ce qui témoigne de la gravité des fautes qui ont causé sa destruction]

Cette guémara conclut : "Toute génération qui n'est pas témoin de la reconstruction du Temple est considérée comme ayant causé sa destruction".
Autrement dit, puisque Satan danse toujours au milieu de nous sous forme de haine et de jalousie dans fondement, nous faisons perdurer l'exil et le Temple demeure en ruines. C'est donc comme si le Temple avait été détruit à notre époque.

Il faut prendre conscience de ce que nos Sages affirment.
Bien que les juifs du 2e Temple aient étudié la Torah avec assiduité et aient observé les mitsvot de façon méticuleuse, leur jalousie a causé plus de destruction que lors du 1er Temple, au point que même les fondations ont été anéanties.
Il en découle que ceux qui se trouvent des excuses pour encourager la jalousie, la haine et la division détruisent l'édifice d'Israël tout entier, et ce même s'ils étudient la Torah et observent les mitsvot.
Ils sapent les fondements de l'existence d'Israël et font perdurer l'exil.
Le roi David affirme à leur sujet : "Quand les fondations sont détruites, que peut accomplir le juste?" (Téhilim 11,3) = autrement dit de quelle utilité sont sa rectitude et son service de D. si ses actes conduisent à détruire les fondements et l'existence du peuple juif?"

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-> b'h, au sujet de la jalousie, voir par exemple : "La jalousie : c’est se détruire!" : https://todahm.com/2019/01/12/la-jalousie-cest-se-detruire

L’importance de l’unité

+ L'importance de l'unité :

-> Nous disons dans la Haggada de Pessa'h : "Car pas un seulement (chélo é'had bil'vad) se leva pour nous anéantir. C'est à chaque génération qu'ils tentent de nous exterminer".
Autrement dit, c'est uniquement le fait que nous ne soyons "pas un" (lo é'had), le fait que nous ne soyons pas unis, qui cause notre destruction, que D. nous en préserve.
[Pardess Yossef - paracha Kédochim]

-> "Rapproche ces pièces l'une de l'autre, pour n'avoir qu'une pièce unique ; et elles seront réunies dans Ta main" (Yé'hezkiel 37,17)
[lorsque nous sommes un avec autrui, alors Hachem vient rejoindre notre unité!]

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-> "Quand Hachem est-Il établi dans les cieux?
Quand Israël ne forme qu'une seule et unique communauté ici-bas."
[midrach Bamidbar rabba 15,18]

Le rav Yissa'har Teichtal commente : autrement dit, si tout Israël ne forme qu'une seule et même communauté, il ajoutera (pour ainsi dire) à la souveraineté et à la puissance de D., qui ainsi élèvera leur rayonnement vers les sommets.
[plus nous avons de l'unité entre nous, plus nous donnons de la force à Hachem, qui peut alors nous combler du meilleur!]

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-> L'entité d'Israël est intègre (sans le moindre défaut), comme il est dit : "Ton peuple n'est composé que de tsadikim" (Yéchayahou 60,21).
Ainsi, bien que des individus commettent des fautes, l'entité [d'Israël] conserve toujours sa sainteté et il n'y a nul adversaire et nul malheur au sein d'eux, à D. ne plaise.
Leur empreinte est gravée à jamais en haut [devant D.] et les forces du mal n'ont aucune emprise sur eux.
Et l'individu devient partie intégrante de la collectivité.
[Noam Elimélé'h - Dévarim]

-> Le Maharal (Nétsa'h Israël - chap.11) dit également que l'unité d'Israël lui confère toujours une sainteté sans le moindre défaut.

-> La Pessikta rapporte que lorsqu'il y a de l'union parmi les juifs, alors [aux yeux d'Hachem : ] "Tu es toute belle, ma bien-aimée, et tu es sans défaut" (Chir haChirim 4,7).

-> Le Rambam (dans son Epitre aux Yéménites - Iguéret Teiman) écrit :
"Hachem nous renforce en nous signifiant qu'il Lui est impossible de nous rejeter en tant qu'entité collective, et ce même si nous venons à l'irriter et à transgresser Ses mitsvot."
[même si nous sommes mauvais individuellement, l'union du peuple juif gomme tous nos défauts!]

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-> Le midrach (Bamidbar rabba 11,7 ; Sifrei Nasso 42) enseigne :
Rabbi Elazar fils de rav Elazar haKappar dit : "Si la paix règne [au sein du peuple d'Israël], alors même s'il adore les idoles, Hachem affirme (pour ainsi dire), qu'aucun adversaire ne lui nuira.
Ainsi qu'il est dit : "Efraïm est attaché aux idoles, qu'on le laisse" (Ochéa 4,17).
Mais, lorsqu'ils sont divisés, il est dit : "Leur cœur est divisé, dès lors il sera reconnu comme coupable" (Ochéa 10,2)."

[lorsque nous sommes unis, Hachem nous considère comme des juifs très pieux et respectueux des commandements.
Le rav Teichtal enseigne : "S'il arrive des malheurs au peuple juif dans son ensemble, le seul remède consiste pour Israël à se réunir pour ne faire qu'une seule et même entité. Alors aucun adversaire ni aucun ennemi ne pourra leur nuire.
C'est ce que les juifs accomplissent à l'époque du décret d'Haman, et il en résulta : "Ce fut pour les juifs, lumières, joie allégresse et faste" (Ether 8,16)."]

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+ Illustration de la force de l'union -> prière en communauté :

-> Le rav 'Haïm Chmoulévitch (Si'hot Moussar 71) écrit qu'une communauté ne se limite pas à la somme des individus qui la compose. Elle est une entité nouvelle, dont les qualités dépassent les mérites et les capacités de ses membres pris séparément.
[une brindille peut être cassée par un petit enfant, tandis qu'un tas de brindilles est extrêmement solide, pratiquement incassable!
Prier en collectivité, c'est propulser, donner une force phénoménale à nos prières, et c'est ainsi se donner les moyens qu'elle soit agréée.]

-> Le terme : צבור (tsibour) a la même guématria que : רחמים (ra'hamim - la miséricorde).
En effet, lorsque nous prions avec un minyan (en tsibour), cela éveille la miséricorde d'Hachem, et cela permet à nos prières d'être exaucées.
[Mégalé Amoukot - Vayétsé 28,12]
[tsibour (צבר) renvoie à : tsadikim, bénonim (les gens ordinaires) et les réchaïm, et c'est bien le cumul de tous qui forme la communauté (tsibour)!]

-> Lorsqu'une personne prie toute seule, ce sont les anges qui collectent ses prières.
Lorsqu'elle prie avec une communauté (minyan), c'est Hachem qui rassemble ses prières.
[michna Broura 101,15]

-> Le Sfat Emet nous offre une autre explication sur l'importance d'une prière avec la communauté.
La guémara (Sanhédrin 39a) enseigne : "Dans tout endroit où il y a 10 hommes, la présence Divine réside".
Le Sfat Emet explique que lorsqu'il y a un minyan, la présence Divine est présente dans la salle de prières, et cela a pour conséquence de nous attirer vers D. (comme un aimant!), et c'est comme si on avait directement accès à Sa présence.

-> Le Rambam (Hilkhot Téfila 88,5) écrit : "La prière d'une collectivité est toujours entendue, même si des fauteurs en font partie. Hachem ne repousse jamais la prière d'un office public".

-> Lorsque les juifs s'unissent dans un minyan, l'un va apporter à l'autre la kavana qu'il n'a pas eu à un moment de la prière, faisant que leurs prières montent toutes ensembles au Ciel.
[Kouzari 3,17-19]

-> Le rabbi Yé'hezkel de Shinov dit : "La pire prière [journalière] en communauté est meilleure que la meilleure prière faite individuellement."

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+ L'unité & la venue du machia'h :

-> Yaakov dit à ses enfants : "Vous ne devez former qu'une seule assemblée".
Si les Bné Israël deviennent une seule unité, alors préparez-vous à la guéoula.
[midrach Béréchit rabba 98,2 - sur Vayé'hi 49,1]

-> "Vous vous tenez debout aujourd'hui, vous tous" (Nitsavim 29,9)
Quand? Quand vous êtes tous unis et ne faites qu'un ...
De même, tu peux constater qu'Israël ne sera pas délivré avant de ne former qu'un seul faisceau.
[midrach Tan'houma - Nitsavim 1]

-> "Je les purifierai et ils seront Ma nation et Je serai leur D." (Yé'hezkiel 37,23).
Le rav Yissa'har Teichtal explique que c'est-à-dire qu'en vertu du fait qu'ils s'uniront, Hachem enverra d'en haut un esprit de pureté et tous deviendront dignes d'être la nation de D., et qu'Il soit leur D.

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-> Le Maharal (Nétsa'h Israël 4) explique la raison pour laquelle le 2e Temple a été détruit.
Le Temple de Jérusalem constitue le cœur de l'unité de la communauté d'Israël ; c'est lui qui fait de nous une nation.
Du fait de leur désunion, les juifs déméritèrent ce lieu.
[Si nous nous unissons, alors nous méritons la guéoula et le site qui fait de nous une nation]

-> Rav Shaptil (le fils du Chla haKadoch) écrit dans son Vavé haAmoudim :
"La haine, l'égoïsme et la médisance sévissent parmi nous ... et tels étaient les péchés de l'époque du 2e Temple.
Nos Sages (guémara Yoma 9b) affirment : "Pourquoi le 2e Temple a t-il été détruit, alors que les juifs se consacraient à l'étude de la Torah, aux mitsvot, et aux actes de bonté? C'est à cause de la haine gratuite".
Ceci explique pourquoi selon nos Sages (guémara Roch Hachana 18b), nous pleurons davantage le 2e Temple que le 1er.
Pourtant ceci est difficile à comprendre. En effet, nous devrions au contraire pleurer plus intensément le 1er Temple, du fait que le 2e Temple ne possédait ni l'Arche sainte, ni le rideau (paro'hét), ni les chérubins, ni les Tables de la loi.

En réalité, du fait que la haine gratuite règne [toujours] parmi nous, notre deuil pour le 2e Temple est plus intense, car si ce péché a causé la destruction, il empêche certainement le machia'h de venir.
"Toute génération qui n'est pas témoin de la reconstruction du Temple est considérée comme ayant causé sa destruction" (guémara Yérouchalmi Yoma 1,1 ; midrach Téhilim 137,10) = nous continuons à pratiquer les mêmes attitudes [si négatives à l'égard d'autrui] de l'époque du 2e Temple, et c'est pour cela que notre malheureux et pénible exil dure tant."

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-> b'h, voir également : https://todahm.com/2022/05/18/35795

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-> "Si pour construire le Temple, il faut en passer par des dissensions, alors mieux vaut ne pas le construire".
[Téchouva méAava 1,205]

-> Le Maharal (Nétivot Olam - Nétiv haShalom 1) enseigne : Hachem est appelé : Shalom (paix) [Vayikra rabba 9,9 ; Bamidbar rabba 11,18] et son sceau est vérité [guémara Shabbat 55a].
Qu'est-ce qui est le plus intimement lié à une personne : le nom qu'elle porte ou bien son sceau?
On conviendra sans doute que le nom d'une personne est plus lié à son essence que son sceau.
Il en va de même de Hachem. Son nom : Shalom, vaut davantage à ses yeux que son sceau, qui est Vérité.
Par conséquent, nous devons souvent renoncer à la vérité, qui n'est que le sceau de D., afin de poursuivre la paix qui est son nom.

-> Le rav Yissa'har Teichtal rapporte l'enseignement suivant :
Le mot "émet" (vérité - אמת) est composée des 2 lettres se trouvant aux extrémités de l'alphabet (א et ת), et le מ se trouve au milieu (lettre médiane).
Certes ils sont à l'opposé, très différents, mais la Vérité les fait se rejoindre.
L'Attribut de Vérité possède la puissance de joindre les extrêmes les plus opposés.
Le Beit Yossef (Ora'h 'Haïm 36) rapporte que dans la calligraphie en usage dans un rouleau de Torah, la lettre מ est formée des lettres : כ et ו, qui ont une valeur numérique de 26, comme le Nom Divin (Tétragramme - יהוה).
=> Cela enseigne que lorsque nous nous efforçons de réunir les extrêmes (ce qui apparaît différent), alors Hachem nous vient en aide. En effet, Hachem désire aussi unifier les extrêmes, Son sceau est Vérité.

Il est écrit : "Accorde la vérité (émet) à Yaakov" (Michlé 7,20)
Le Chla haKadoch (Chné Lou'hot haBrit) écrit que "vérité" fait référence à l'unité. Telle était la qualité de Yaakov notre Patriarche : faire se rejoindre et relier ceux qui sont les plus éloignés les uns des autres.
Yaakov avait vocation à forger des liens, parce que la sainteté découle de l'unité.
Ceux qui suivent cette voie [faire que les gens se rejoignent, et non se divisent,] appartiennent au camp de Yaakov.

Le rav Teichtal dit également :
"un araméen anéantit mon père et celui-ci descendit en Egypte" (Dévarim 26,5). Lavan conduisit Yaakov à descendre en Egypte et l'anéantit de ce fait, jusqu'à ce jour-même.
Lavan causa notre présent exil en dupant Yaakov et en tentant de se montrer plus pieux que lui.
De même, ceux qui tentent d'être "pieux" et causent la dissension en enrobant leurs procédés de pieuses parures appartiennent au camp de Lavan. Ils causent la ruine et portent préjudice à Israël, tant comme le fit Lavan.

Le roi David dit : "Tu me sauves des nombreuses factions" (Téhilim 18,44)
Le midrach Téhilim (18,34) commente : le roi David dit : "Je préfère régner sur le monde entier que sur des personnes enveloppées dans des draps".
Le rav Its'hak Katz (gendre du Maharal) explique que sont désignés ici ceux "qui sont enveloppés dans le talit et les tsitsit", autrement dit, les "bons juifs".
Cela est étonnant!
En fait, le roi David demanda à Hachem de le sauver des dissensions des "bons juifs". Il alla jusqu'à affirmer qu'il préférait régner sur le monde entier plutôt que sur ceux qui se drapent tout dans le talit et les tsitsit, de pieuses parures. Or, la réalité est que David décela en eux des esprits querelleurs.
=> Nous voyons que le roi David lui aussi tremblait devant de tels individus et il pria pour être sauvé d'eux et de tous leurs adeptes.
Il n'inclut pas tous les "bons juifs" dans sa prière, mais seulement ceux qui suscitent des dissensions au sein d'Israël, en usant des prétextes trompeurs pour justifier leurs actes.
De tels individus amènent la dévastation dans la communauté juive et doivent être ignorés et tenus à distance de la communauté d'Israël.
[...]
[A l'inverse,] Lorsque les juifs sont unis, ils sont immédiatement rappelés au bon souvenir de D., et Il les bénira, comme il est écrit : "Hachem qui s'est souvenu de nous bénira, Il bénira"(Téhilim 115,12)."

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-> "Et il prit des pierres de cet endroit" (Vayétsé 28,11)
Nos Sages (midrach Béréchit rabba 68,11) expliquent qu'il prit 12 pierres qui n'en firent qu'une.
Le rav Yissa'har Teichtal commente qu'à ce moment Yaakov entrevit la destruction et nous enseigna à devenir une seule et même pierre. Aussitôt qu'elles furent une seule et même pierre, "Et voici Hachem se tenait au-dessus de lui" (Vayétsé 28,13), et promit à Yaakov de le protéger.

-> Les disputes entre les juifs conduisent Israël à la ruine financière et font fuir la Présence Divine.
Et lorsque la Présence Divine n'est pas présente en Israël, alors il n'est aucune protection pour Israël.
[rav 'Hisdaï - cité dans le Ohr Zaroua haGadol (Hilkhot Tefila 1,115)]

-> "La paix sur vous, ne craignez rien" (Mikets 43,23)
Le Mégalé Amoukot commente : "Il leur faisait ainsi passer le message suivant : "Tant que vous demeurez ensemble en paix, vous n'avez rien à craindre. Si [Israël] est attaché aux idoles, qu'on le laisse (ex: "Efraïm est collé aux idoles, qu'on le laisse" - Ochéa 4,17), ceci parce que la paix est l'adversaire d'Essav, lequel est appelé : "ennemi de la paix" (Téhilim 120,6)."

[le Mégalé Amoukot explique donc ce verset ainsi : Si les juifs sont attachés (autrement dit, unis), alors même s'ils font une faute aussi grave que servir des idoles, malgré cela D. dit : "Qu'on les laisse!"
Notre unité est comme un joker qui laisse sans force tous les anges Accusateurs, ne laissant alors place qu'aux bénédictions et à la proximité avec Hachem!]

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-> "Tout comme le bain rituel (mikvé) purifie l'impur, ainsi Hachem purifie Israël" (guémara Yoma 85b)
Le rav Amram Blum explique l'identification de la purification d'Israël par D. au bain rituel.
Le mikvé ne purifie que lorsque l'eau est recueillie dans un bassin et y repose paisiblement.
[les eaux sont contenues dans un lieu fermé, par opposition à des eaux jaillissantes]
Il en va de même d'Hachem qui ne saurait purifier Israël que lorsque les cœurs sont proches les uns des autres, lorsqu'ils forment une seule et même entité et vivent ensemble dans la paix et la sérénité.

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-> Le Chla haKadoch (Chné Lou'hot haBrit - Chaar haOtiot 1,42a) enseigne :
"La pire des choses en ce monde est la dissension. Elle est même bien pire que l'idolâtrie.
Nos Sages affirment que la génération du roi A'hav a gagné les guerres en dépit du fait que le peuple se livrait à l'idolâtrie, ceci parce que la paix et l'harmonie régnaient en son sein.
La génération de Shaül en revanche perdit ses guerres en dépit du fait que le peuple était innocent de toute faute, ceci du fait qu'il se trouvait des diffamateurs qui fomentaient des querelles en son sein (Yalkout Chimoni 2,213 ; Bamidbar rabba 2) ...

Ainsi, lorsque des différends apparaissent [ici bas], il se produit une division et une désunion dans les cieux et les "pousses sont arrachées" ...
Par conséquent, quiconque aspire à la Présence Divine se doit de fuir la souillure du serpent et de demeurer loin du moindre soupçon de discorde ...
Nos Sages affirment également : "Hachem pardonna par 3 fois le péché de l'idolâtrie. Mais il ne pardonna pas le péché de la discorde" (midrach lamed bet midot ; michnat Rabbi Eliézer 4)."

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-> Le Malbim (Vayétsé 28,10-18) écrit : "L'exil fut provoqué par le péché de la haine gratuite, et il est impossible que nous soyons délivrés avant que nous nous unissions et devenions une seule nation".

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-> Lorsque le peuple d'Israël est uni, les nations les craignent.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - Peur (pa'had)]

"Lorsque le machia'h viendra, les juifs se repentiront.
En attendant, il est primordial que les juifs s'aiment les uns les autres, et un tel mérite nous vaudra que Hachem nous porte secours.
Il convient d'aimer le plus fauteur des juifs comme soi-même.
Il convient de susciter l'union et se garder de tout ce qui peut causer la désunion.
Le salut d'Israël pendant cette période tourmentée ne tient qu'à cela."
[rabbi Yissa'har Dov de Belz - paroles prononcées au début de la 1ere guerre mondiale]

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-> Le Ohev Israël (dans son introduction) fait remarquer que la valeur numérique de "qui aime Israël" (ohev Israël - אוהב ישראל) équivaut à : "réparation" (takana - תקנה).
Cela témoigne qu'aimer son prochain constitue pour Israël la voie unique de la réparation [permettant l'arrivée du machia'h].

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-> "Hachem Lui-même attend et aspire à la venue du machia'h"
[Rachi (sur Yéchayahou 30,18) - guémara Sanhédrin 97b]

Dans la suite, la guémara (Sanhédrin 97b) s'interroge :
"Mais s'Il attend autant que nous attendons, qui le retient [le machia'h]?
C'est l'Attribut de Justice [rigueur] qui le retient".

=> On voit de là l'importance de s'efforcer à toujours se comporter avec miséricorde, compassion, afin de donner de la force à Hachem pour que mesure pour mesure, Il puisse se comporter avec plein de miséricorde, et par conséquent qu'Il puisse nous amener la Délivrance.

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-> Rabbi 'Haïm Vittal (Séfer ha'Hesyonot) rapporte les paroles de son maître le Arizal :
"Sache que la grandeur d'âme n'est pas liée aux actes de l'individu tel qu'ils sont perçus.
En fait, Hachem sonde [et évalue] les cœurs et les esprits en fonction des époques et des générations.
Un acte minime accompli dans la présente génération vaut de nombreuses mitsvot accomplies lors des précédentes générations.
Il en est ainsi du fait que les forces du mal (klipot) se sont à ce point amplifiées dans notre génération qu'elles ont atteint l'incommensurable. Ce n'était pas le cas lors des précédentes générations.
Si j'avais vécu à ces époques, mes actes et ma sagesse auraient été prodigieux et auraient surpassé ceux de nombreux tsadikim de ces époques, les tanaïm (maîtres de la michna) et des Amoraïm (maître du talmud)."

-> Rabbi Its'hak Eisik de Komarno (Nétiv Mitsvoté'ha) commente :
"A présent mon frère, médite bien ceci : si, à l'époque de notre maître le Arizal, les forces du mal connaissaient déjà un tel regain, que devons-nous dire des temps amers que nous vivons?
Il ne fait aucune doute que nous devons étreindre quiconque est désigné du nom d'Israël [tout juif] et lui témoigner indulgence et affection.
Tous les péchés qu'il a pu commettre sont à mettre au compte des forces du mal et sont le produit des souffrances et des épreuves qui l'ont conduit à se détourner du bon chemin."

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-> Le midrach Tana déBé Eliyahou (rabba 22 à la fin) écrit :
"Quand bien même un individu aurait commis de nombreux et graves péchés, Tu [Hachem] affirmes : "J'éprouve de la compassion pour lui et J'accepterai sa téchouva".
Quand bien même il se serait levé pour maudire et blasphémer Ta grandeur, lorsqu'il revient et se repent, ô Toi le Saint, Tu lui pardonnes tout."

-> Le Zohar (III, 36b-27a) dit que même les pêcheurs d'Israël sont à la droite d'Hachem et sont enracinés dans la sainteté.

-> Le midrach (Tan'houma Bamidbar 25) enseigne :
"Hachem ne désire pas qu'un seul juif périsse, ainsi qu'il est dit : "Que l'étranger ne puisse pas dire ... Hachem me manquera pas de m'exclure" (Yéchayahou 56,3).
Dès lors, si Moi-même [Hachem] J'ai affirmé que Je ne rejetterai jamais un étranger, à fortiori ne rejetterai-Je jamais Mes enfants."

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-> "La communauté d'Israël est vertueuse, ainsi qu'il est dit : "Les membres de ton peuple sont tous des tsadikim" (véamé'h koulam tsadikim - Yéchayahou 60,21).
Ainsi, même si des individus parmi eux viennent à fauter, la collectivité garde son caractère de sainteté et il n'est nul défaut ou perversion en son sein.
Leur image est gravée pour l'éternité [devant D.] dans les cieux."
[Noam Elimélé'h - Dévarim]

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-> Le rav Yaakov Galinsky (Véhigadéta) enseigne :
"La paracha Bamidbar commence par le décompte des juifs. Ce recensement se fait en 2 temps. Tout d'abord, il y a le compte individuel où chaque personne par tribu fut comptée (Bamidbar 1,20-43). Puis, intervient le décompte global où la Torah donne le nombre de tous ceux qui ont été dénombrés.
La 2e partie de la paracha Bamidbar consiste à placer chaque tribu sous des drapeaux autour du camp d'Israël. Là aussi tout d'abord chaque tribu, placée à une certaine position, est comptée. C'est la dimension individuelle. Puis la Torah englobe tout le peuple et
donne le nombre de toute la communauté.
=> On peut se demander pourquoi la Torah, qui est d'une précision et d'une exactitude absolue, a tenu à réaliser ces deux décomptes : l'un individuel, et l'autre collectif ?

Chaque juif a son importance de par lui-même. Il a un rôle spécifique à jouer que personne d'autre ne pourra faire à part lui. Il a son originalité et des forces uniques ...
Personne n'est parfait, comme le dit si bien le verset : "Il n'existe point d'homme sur terre qui fasse le bien sans jamais fauter".
Quand un homme est observé de façon individuelle, ses défauts apparaissent. Mais, quand il est intégré dans la collectivité, alors tous ses défauts sont neutralisés. On ne les voit plus.
Si au titre personnel, l'individu a des défauts, au titre global, la collectivité d'Israël est parfaite. Comme le dit le verset :
"Tu es toute entière belle, ma compagne, et tu n'as aucun défaut".
C'est à dire que quand tu es ''toute entière'', c'est-à-dire que toute la communauté est rassemblée, alors ''tu es belle, sans aucun défaut''. Tous les défauts de l'individu se dissolvent quand il fait partie de l'ensemble.
Ainsi, les accusations qui peuvent exister quand on regarde chacun séparément n'ont plus de place dans la collectivité.

C'est pourquoi, dans la paracha Bamidbar après avoir dénombré chaque juif pour faire apparaître sa spécificité, il est nécessaire de l'inclure ensuite dans le groupe. C'est alors que les accusations disparaissent.

Après la paracha de Bé'houkotaï, qui décrit les malédictions, la Torah doit introduire Bamidbar, pour inclure chaque juif dans la totalité, de sorte que par rapport à cette collectivité, toutes les malédictions et les accusations se taisent.
On peut dire que Bamidbar permet de se protéger de Bé'houkotaï, c'est le remède à ses malédictions.
Quand Balak cherche à obtenir les malédictions de Bil'am à l'encontre d'Israël, il l'amène à un certain endroit et lui dit que là "tu le verras en partie, mais pas en entier" = c'est le moyen que Balak a trouvé pour maudire Israël. Quand on le voit en partie. Là les défauts apparaissent. Mais, si on le voit en entier, on ne peut plus maudire.
"Ton peuple est tout entier des Justes (tsadikim)" = Quand le peuple est réuni, tout entier, il n'y a alors que des Justes. Les imperfections de chacun disparaissent.

A l'image de Bamidbar pour Bé'houkotaï, la paracha de Ki Tetsé aussi rapporte de dures malédictions. Mais là aussi, la paracha qui la suit, Nitsavim, vient s'en prémunir. En effet, cette Paracha commence par les mots : "Vous êtes debout aujourd'hui vous tous". Là encore, c'est le "vous tous", c'est l'union de toute la communauté, qui a la force de se protéger des malédictions et de s'en prémunir."

Les personnes compatissantes, bienveillantes et généreuses n'auront pas besoin d'être purifiées [fût-ce] dans de l'eau tiède [d'en passer par de rudes épreuves] pour s'acquitter des douleurs [de la venue] du machia'h.
Ceux qui sont entièrement corrompus auront besoin d'être purifiés par de l'eau bouillante.
[Zohar III,153a]

La jalousie & les ossements de Yossef

+ La jalousie & les ossements de Yossef :

"Moché emporta avec lui (imo - עִמּוֹ) les ossements de Yossef" (Béchala'h 13,19).

-> Le Maharil Diskin pose une question: il aurait dû être écrit "ito" et non "imo", comme il est écrit dans la suite du verset : "Vous emporterez avec vous (it'hem) mes os de ce pays".

Il explique qu'à chaque fois que la Torah utilise le mot "imo", cela signifie au même niveau que lui.

La guémara (Shabbat 152b) explique le verset : "Mais la jalousie est la carie des os" (Michlé 14 ,30). Celui dont le cœur est rongé par la jalousie, ses os pourrissent, mais celui qui ne jalouse pas les autres, ils restent intacts.
Moché vit que les os de Yossef étaient intacts, c'était la preuve qu'il n'avait pas jalousé ses frères, même si la Torah témoigne que les frères éprouvèrent de la jalousie envers lui, comme il est écrit : "Les frères de Yossef le jalousèrent" (Vayéchev 37,11).

Puisque Yossef n'éprouva aucun sentiment de jalousie envers ses frères, son corps ne fut pas endommagé.

Le Maharil Diskin nous révèle que Moché Rabbénou apprit de Yossef combien il est interdit de jalouser qui que ce soit. C'est pour cela qu'il est dit : "Moché emporta avec lui les ossements de Yossef", à savoir qu'il prit exemple sur lui et imita son comportement.

Nous avons trouvé ainsi qu'Eldad et Medad prophétisèrent dans le camp. Yéhochoua dit à Moché : "Mon maître Moché, empêche-les!" (Béahaloté'ha 11,28). Moché lui répondit : "Tu es bien zélé pour moi.
Plût au ciel que tout le peuple de Dieu se composât de prophètes".

C'est l'explication du verset : "Moché emporta avec lui les ossements de Yossef", à savoir que Moché en tira une leçon, celle de s'éloigner du défaut de la jalousie.