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La gravité de voler

+ La gravité de voler :

-> "Dans un panier rempli de fautes, quelle est la faute la plus incriminante? La faute du vol!" (midrach Vayikra rabba 33,3).
Pourquoi cela?

Le 'Hafets 'Haïm l'explique par un machal.
Un grand homme d'affaires menait ses affaires à crédit. Un jour, il perdit tout son argent et dut déclarer faillite. Tous ses fournisseurs sont venus le voir et lui ont réclamé leur argent : "Vous avez signé les papiers. Maintenant, vous devez payer !

"Vous avez raison", leur dit-il. "Qu'est-ce que je peux faire ? La chance m'a tourné le dos. Je n'ai pas l'argent. Attendez, soyez patients, je vous rembourserai par tranches. Et peut-être que la chance me sourira à nouveau".
Certains ont accepté, d'autres ont désespéré d'être payés. Certains ont espéré, d'autres ont rouspété, voire menacé et crié. Mais rien de plus.

Cependant, si l'un des créanciers s'était emporté et avait décidé de passer à l'action et de voler le peu de marchandises qu'il restait à l'homme d'affaires, tous les créanciers changeraient de tactique et chacun d'entre eux s'emparerait de ce qu'il pouvait.
Ils démontaient toutes les étagères, les comptoirs, les tableaux des murs et le lustre du plafond, soulevaient les tapis du sol, prenaient tout ce qu'ils trouvaient, et il se retrouvait rapidement sans rien.

C'est ce qui se passe lorsqu'une personne faute. Chaque transgression qu'elle commet fait naître un ange Accusateur, un créancier qui exige que la personne paie par des souffrances et des fléaux.
Ces anges Accusateurs jugent son cas, et la personne n'a aucun moyen de les réfuter. Il est vrai qu'elle leur doit de l'argent, mais elle n'a aucun moyen de les payer. Ils ouvrent la bouche, la harcèlent et lui crient dessus, mais c'est tout ce qu'ils font.
Mais s'il y a un ange Accusateur qui a le courage de prendre ce qui lui est dû, alors tous les autres prendront ce qui leur est dû sans aucune pitié.

Un tel Accusateur est créé à partir de la faute du vol. Après tout, telle est la nature de cette faute, et son ange Accusateur est un produit de cette faute : tout comme la personne a pris le bien de son ami, l'ange Accusateur qui a été créé en conséquence prend aussi.
Et la conséquence de cela est que les autres Accusateurs (créés par d'autres fautes) vont lui emboîter le pas et lui arracher aussi ce qu'ils peuvent, en criant : "Donnez-moi! Donnez-moi!"
[Si'hot hé'Hafets 'Haïm - vol.2, p.36 ]

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+ La faute de voler autrui :

-> Une personne qui cause du tort à son prochain sans regret peut s'attendre à une sentence sévère de la part du tribunal Céleste.
Le Ramban écrit qu'un seul moment dans le Guéhinam est pire que les 70 années de [terribles] souffrances d'Iyov.
C'est particulièrement le cas s'il a commis la faute du vol, car l'ange Accusateur qui est créé lorsque quelqu'un vole est le plus incriminant et fait perdre à une personne tout son argent.
Si un individu reçoit sa sentence dans ce monde, et que son argent lui a été enlevé, alors il devrait chanter pour la faveur qui lui a été faite et le terrible destin qui lui a été épargné!
['Hafets 'Haïm - Ahavat 'Hesed - vol.2, chap.1 ]

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-> Aucun homme ne subit de perte d'argent ou de dommage physique sans que cela ne soit décrété au Ciel.
Le voleur et le meurtrier peuvent donc prétendre à une exemption de peine en disant qu'ils ne font rien d'autre qu'exécuter la volonté d'Hachem. Il s'agit d'un argument spécieux. "Les mauvaises choses viennent des mauvaises personnes" (guémara Makot 10b).
Car même si la victime a dû souffrir, personne n'a demandé au criminel de proposer ses services.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 2,7]

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-> Rabbénou Bé'hayé ('Hovot haLévavot 4,4) est également de l'avis du rav 'Haïm de Volozhin.
On peut rapporter que cependant, le Ohr ha'Haïm (sur Vayéchev 37,21 et Mikets 42,22) soutient que cette règle ne s'applique qu'aux phénomènes naturels. Dans le cas d'une agression par un être humain, la victime peut subir un préjudice même s'il n'y a pas de décret céleste à son encontre. Pour que le libre arbitre de l'agresseur soit possible, il faut qu'il puisse théoriquement faire du mal à qui il veut.

[ cela peut ressembler aux juifs en Egypte. Il y avait un décret qu'ils soient esclaves des égyptiens. Mais ensuite les égyptiens ont profité de cette situation avec trop de largesse, en les faisant souffrir plus que décrété, en abusant d'eux plus que décrété, ...
Et c'est sur cela qu'ils ont été punis : pas sur l'exécution du décret (comme intermédiaire), mais sur leur choix de le faire avec une méchanceté totale. ]

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-> Celui qui trompe tout le monde et vole tout le monde est considéré par les masses comme un commerçant avisé et est loué pour savoir comment faire du profit. Son vol devient autorisé puisqu'il est appelé profit ....
Celui qui craint Hachem ouvrira les yeux et l'esprit sur le fait que pour une infime trace de vol, il faut se réincarner pour rembourser ce que l'on a volé.
['Hida - Lev David 19]

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+ Le voleur ne gagnera rien et la victime ne perdra rien :

-> Rav Barou'h de Kossov (séfer Amoud ha'Avodah - drouch haBita'hon - ot 13) écrit que chaque juif, même la personne la plus simple, voit ses moyens de subsistance décidés pendant les jours qui séparent Roch Hachana de Yom Kippour. On ne peut gagner un centime de plus ou de moins que le montant fixé pour soi.

Cela signifie qu'il est impossible de "perdre de l'argent". Même s'il apparaît que l'on a subi une perte monétaire, il ne faut pas s'en inquiéter. On doit être réconforté par le fait qu'Hachem nous rendra l'argent qu'on a perdu ou que cet argent n'a jamais été destiné à être gardé dans la cheminée.

Le rav de Kossov dit que si tout le monde croyait cela, il n'y aurait pas besoin de baté din (tribunals rabbiniques). Personne n'aurait jamais de plainte pécuniaire contre son ami parce que tout le monde saurait que personne ne peut prendre quelque chose qui n'a pas été décrété pour lui.
Il n'y aurait pas besoin de baté din parce que chacun réaliserait que personne ne peut lui prendre quoi que ce soit si Hachem ne l'a pas décrété. Même si quelqu'un les vole, ils sauront que l'argent leur sera rendu ou qu'il n'a jamais été prévu qu'ils l'aient.

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-> Selon le rabbi de Kobrin : si quelqu'un croit que tout ce qu'il possède vient d'Hachem et que ce qui est destiné à son ami ne pourra jamais devenir sien, peu importe les efforts qu'il déploie, il ne prendra jamais rien qui ne lui appartient pas et n'essaiera jamais d'escroquer quelqu'un pour lui soutirer de l'argent.
Il est dit au nom des tsadikim qu'un voleur aurait acquis ce qu'il a volé d'une manière autorisée ; cependant, le voleur ne peut se retenir de voler parce qu'il pense qu'il n'obtiendra pas ce qu'il veut s'il ne le vole pas. Son problème est son manque d'émouna.
S'il s'abstenait de voler, il obtiendrait de toute façon ce dont il a besoin.

Faire paix & notre sac à mitsvot

+ Faire paix & notre sac à mitsvot :

-> "Mes chers frères, l'âme vient dans ce monde de très loin. Elle quitte sa résidence, sa maison, les mondes supérieurs, et descend dans notre monde, y arrivant après un voyage ardu avec un seul but : amasser autant de Torah et de mitsvot que possible pour les rapporter lorsque son temps ici s'achèvera.
De cette manière, l'âme remboursera ses dettes et sera soutenue dans le monde éternel, méritant ainsi la vie éternelle.

Mais toutes les mitsvot qu'une personne accumule, sont toutes rassemblées dans un seul sac, dans un seul réceptacle.
La michna (Ouktzin 13:12) dit à ce sujet : "Hachem n'a pas trouvé de réceptacle pour contenir la bénédiction d'un juif, sauf la paix, comme il est dit : "Hachem donnera la force à son peuple, Hachem bénira son peuple par la paix" (Téhilim 29,11)".

Si quelqu'un se dispute, son sac [qui contient toutes ses mitsvot] est troué et il pourra perdre tout ce qu'il a amassé. Il n'aura rien à montrer [au Ciel] pour son dur labeur. Il aura peiné et travaillé pour rien. Il aura souffert dans ce monde pour rien. Il retournera dans l'autre monde, nu comme il en est sorti, pour faire face à l'opprobre et au châtiment, et il devra revenir, humilié, dans ce monde, dans une autre incarnation, pour recommencer tout cela ...

Cela en vaut-il la peine? Ayez pitié de votre âme. Pensez à tout vos durs efforts [pour faire les mitsvot].
Considérez la vie que vous avez vécu et la vie éternelle qui vous attend. Et faites la paix!"
['Hafets 'Haïm - Méir Einé Israël - vol.1, p.74 ]

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[notre égo nous pousse à avoir le dernier mot, à avoir raison, ... quitte à être en guerre avec autrui. Mais par cela on peut trouer notre sac pour recevoir les bénédictions d'Hachem dans ce monde, mais également on peut trouer notre sac à mitsvot, si nécessaire pour l'éternité du monde à Venir. ]

La gravité du lachon ara & l’importance de l’étude de la Torah

+ La gravité du lachon ara & l'importance de l'étude de la Torah :

-> Dans la bénédiction de la Torah, nous disons les mots : "vé'hayé olam nata béto'hénou" (Et Il a implanté en nous une vie éternelle). Qu'est-ce que cela veut dire à ton avis? Quelle est la signification des mots "vie éternelle" ('hayé olam)?

Le 'Hafets 'Haïm explique :
"Où serez-vous dans 100 ans? Avec Hachem.
Et dans 500 années? Dans la même situation, avec Hachem.
Et dans 15 000 ans? Toujours avec Hachem!
Et dans 5 millions d'années? Rien ne changera. Vous serez toujours avec Hachem!

C'est ce que signifie la "vie éternelle" : pour toujours.
Et de quoi dépendra votre degré de proximité avec Hachem? De votre étude de la Torah.
[Par exemple] une autre page de guémara vous rapprochera. Une autre page, encore plus proche!

Mais, il y a quelque chose qui fera que vous serez banni de la présence d'Hachem, et ce bannissement durera toujours. Cela signifiera que les portes vous seront fermées pendant 500, 5 000, 5 millions d'années, et plus encore : Ceux qui parlent du lachon hara ne mériteront pas de voir la Chékhina (guémara Sotah 42b).
Une fois qu'une âme est bannie, elle est bannie pour toujours, pour l'éternité. Elle sera exclue du "jour qui est tout à fait bon, un jour qui est éternel", que D. nous en préserve.

C'est la signification des mots de "Qui est l'homme qui désire la vie" (mi a'ich hé'hafets 'haïm) = une vie d'éternité sans arrêt, alors "Garde ta langue du mal", "Détournez-vous du mal" = des paroles interdites.
"Et faites le bien" = étudiez la Torah (voir Tehillim 34,13-15), et vous mériterez alors la "vie éternelle".
[Mayan Beit HaChoéva - p.274]

Gravité du lachon ara

Le Rambam (Michné Torah - Hilkot Déot - pérek zayin, halakha guimel) écrit :
Nos Sage disent : "Il y a 3 fautes pour lesquelles une personne est punie dans ce monde et se voit refuser une part dans le monde à Venir : le culte des idoles, les relations interdites et le meurtre, et le lachon hara est équivalent à chacun d'entre eux".

Le 'Hafets 'Haïm dit : "La source de ces paroles du Rambam est une Tossefta dans le chapitre 1 de Péah, mais j'ai omis cette halacha parce que je ne voulais pas jeter une bombe sur le monde.
[...]
Chaque personne doit savoir que lorsqu'elle arrivera au Ciel, elle ouvrira le livre du Michné Torah du Rambam, et si le Rambam décide que cette Tossefta est la halacha, fixant que ceux qui disent du lachon ara n'ont pas de part dans le monde à Venir, alors aucune connaissance, aucun conseil, aucune perspicacité, et aucun mérite n'aidera!"
[d'où l'importance d'éviter comme le feu le lachon ara (même si c'est agréable sur le moment!), et faire téchouva sur ce qu'on a déjà pu faire. ]
[Dougma miSi'hot Avi - p.81]

"Chaque faute créé un ange Accusateur. De nombreuses fautes créent de nombreux anges Accusateurs, et de graves fautes créent de puissants anges Accusateurs.
Mais tant qu'une personne ne faute pas avec sa langue, les Accusateurs n'ont pas le droit d'ouvrir la bouche et de prononcer un jugement [contre une personne, contre le peuple juif].
Mais lorsqu'ils trouvent quelqu'un qui dit du lachon ara (et autres fautes avec la parole) parmi le peuple juif, les Accusateurs ont le champ libre."

['Hafets 'Haïm - Si'hot hé'Hafets 'Haïm 63 ;
hé'Hafets 'Haïm 'Hayav ouPa'alo - vol.1 p.107]

Notre bonté avec autrui permet à nos mitsvot d’être acceptées

+ Notre bonté avec autrui permet à nos mitsvot d'être acceptées :

Nos Sages (guémara Béra'hot 58a) enseignent un principe : "La monarchie sur terre est un reflet de la monarchie céleste".
Lorsqu'une personne monte au Ciel et y présente sa marchandise : et qu'est-ce qui est considéré comme une marchandise là-bas?
La Torah et les mitsvot -> alors au Ciel ils l'examineront et trouveront de nombreux défauts. Par exemple : cette mitsva a été accomplie sans joie, et ils la mettront de côté, la déclarant invalide. Cette mitsva a été accomplie sans la kavana appropriée, et elle sera mise de côté. Cette mitsva a été réalisée parfaitement, mais la bouche qui a étudié la Torah a été souillée par des paroles interdites ...

Existe-t-il un pot-de-vin qui serait efficace au paradis pour faire bien voir nos mitsvot? Bien sûr que non. La Torah elle-même nous dit qu'Hachem n'accepte pas les pots-de-vin.
Mais il y a une certaine conduite qui a lieu au Ciel qui aide le jugement à bien se dérouler, qui garantit que nous serons jugés méritants et traités avec miséricorde : "Quiconque est miséricordieux envers les autres, le Ciel lui fait miséricorde" (guémara Shabbath 151b ; Bétsa 32b).

Si nous traitons les autres avec bonté, ils considéreront notre 'marchandise' (nos mitsvot) avec bonté.
Si nous jugeons les autres favorablement, ils nous jugeront favorablement [au Ciel].

Lorsque nous présentons toutes nos prières en-Haut, s'ils les examinent attentivement, en voyant combien de fois nous avons mentionné le nom d'Hachem sans la crainte et la kavana appropriées, combien de fois nous avons permis à des pensées inappropriées d'entrer dans notre esprit pendant la prière, nous ne serons pas jugés méritants.
Mais si nous considérons les autres avec bonté, ils nous considéreront avec bonté. Ils verront que nous étions préoccupés par d'autres choses, que nous avions du mal à rester concentrés, et ils essaieront de nous juger favorablement et de prendre nos 'biens' même avec tous nos défauts ...

Certains juifs consacrent tout leur temps à l'étude de la Torah et essaient de consacrer un peu de temps chaque jour à réaliser du 'hessed (bonté). Cette heure par jour peut être ce qui sauvera tous leurs efforts du reste de leur journée.

Tout comme ces paroles sont vraies pour chaque individu, lorsqu'une personne présente ses mitsvot au Ciel le moment venu, elles s'appliquent également à la nation juive dans son ensemble, qui attend la guéoula chaque jour.
La guéoula dépend de nos actes et de nos mérites. Mais que pouvons-nous faire s'ils examinent [au Ciel] attentivement nos actes et s'ils sont très exigeants? Quelles sont nos chances de mériter la guéoula, lorsque l'Attribut de Justice/Rigueur (midat hadin) prévaut?

['Hafets 'Haïm - Si'hot hé'Hafets 'Haïm - vol.2, p.24]

Hachem créa 2 portes dans ce monde, une au cœur du firmament et une dans le cœur de l'homme.
Pour ouvrir les portes des cieux, il faut commencer par desceller celles du cœur. Lorsqu'un individu ouvre les portes de son cœur et éprouve de la pitié pour autrui, on lui ouvre les portes de la miséricorde Divine. C'est ce que la guémara (Shabbath 151b) enseigne : celui qui prend les créatures en pitié, le Ciel est clément avec lui.
[Gaon de Vilna ]

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-> Au sujet du verset : "Yaakov est le lot de son héritage" (Haazinou 32,9), nos Sages ont expliqué que les âmes des enfants d'Israël sont liées dans les cieux comme une corde avec 2 extrémités, en fonction de leurs agissements sur terre, ils apportent sur eux l'abondance d'en-Haut lorsque nous agissons avec bienveillance ici-bas, l'attribut de générosité descendant sur nous d'en-Haut.
[rav Barou'h Rozenblum]

Garder précieusement nos 3 brit

+ Garder précieusement nos 3 brit :

-> La brit mila est en parallèle à l'alliance de la pureté de la parole (Séfer Yétsira), de sorte que le lachon ara est également considéré comme une souillure de la brit mila.

Le Gaon de Vilna écrit dans son commentaire du Séfer Yétsira (7a) ce qui suit :
"Les deux sont appelés brit. Pour la sainteté verbale, il y a une brit d'étude de la Torah. Pour la sainteté physique, il y a une brit mila.
Ensemble, ces 2 alliances (brit) permettent au monde de continuer à exister, comme il est écrit : "Sans Ma brit jour et nuit, Je n'aurais pas mis en place les lois du Ciel et de la terre" (Yirmiyahou 33,25).
Nos Sages appliquent ce verset à la fois à la brit de l'étude de la Torah et la brit de la mila.

Par l'union physique, l'homme met au monde une progéniture humaine.
Par l'étude de la Torah, l'homme crée un ange chaque souffle de parole, tout comme le fait Hachem lui-même. ('Haguiga 14a)

Dans les 2 cas, l'homme naît avec une orla qui doit être enlevée. En ce qui concerne l'orla physique, il est écrit : "Tu circoncira la chair de ta orla" (Tazria 12,3).
En ce qui concerne l'orla verbale, il est écrit : "J'ai les lèvres incirconcises" (Vaéra 6,12). La circoncision de la langue se fait en épuisant la bouche par l'étude de la Torah jusqu'à ce qu'elle surmonte la nature sauvage et indisciplinée avec laquelle l'homme est né.

La brit de l'étude de la Torah est spirituelle. Par conséquent, sa circoncision est de nature spirituelle (par la parole).
Le brit mila est physique/matérielle. Par conséquent, sa circoncision implique la coupure physique de l'orla."

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-> La guémara (Sanhédrin 103a) affirme que ceux qui parlent du lachon ara ne mériteront pas de saluer la Chékhina.

Le Torat 'Haïm explique, sur la base du Séfer Yétsira, que la brit de la parole correspond à la brit mila.
Souiller sa bouche revient donc à souiller la sainteté de la brit, comme il est écrit : "Ne laisse pas ta bouche porter la faute sur ta chair" (Kohélet 5,5).
Les 2 fautes amènent une personne à un niveau de méchanceté (racha) qui l'éloigne d'Hachem.

-> Afin de protéger correctement la brit, il faut protéger ses yeux de toute vision inappropriée.
La guémara (Yérouchalmi Béra'hot 1:5) appelle les yeux et le cœur les "deux marchands de la faute".
L'œil voit, le cœur désire, et la personne est alors poussée à agir selon son désir.

-> Le Chlah haKadoch (chaar ha'Otiyot - kouf) écrit qu'il existe en fait 3 types de brit : la brit mila et la brit de la parole dont nous avons parlé précédemment, ainsi que la brit des yeux, qui consiste à les protéger des images tentantes de la faute.
Les Sages du Talmud gardaient les yeux baissés, ne regardant pas en dehors des 4 amot devant eux, de peur qu'ils ne voient accidentellement un spectacle inapproprié. [guémara Ména'hot 110a - Rachi]

-> Le 'Hida ('Homat Anakh) enseigne :
Les 3 éléments de la brit : la brit mila, la parole et la vue, sont des piliers de la sainteté qui sont liés entre eux (interdépendants).
Chacun représente de grands défis que nous devons surmonter.
"L'homme est né pour l'effort" (Iyov 5,7). Le mot עמל (amal - effort) est l'acronyme de עינים מילה לשון (énayim mila lachon - yeux, brit mila et langue).

-> Si une personne ne protège pas soigneusement ces 3 éléments de la brit, les forces de la destruction ont le pouvoir de lui nuire.
Le Zohar ('hadach - Chir haChirim 1b) commente ainsi le verset (Kohélet 5,5) :
"Ne laisse pas ta bouche porter la faute sur ta chair" = cela fait référence à la brit mila, au sujet de laquelle il est écrit : "Ma brit sera sur ta chair" (Lé'h Lé'ha 17,13).
"Ne dis pas devant l'ange" = ne parle pas mal devant l'ange qui marche à ta droite. Au contraire, que toutes tes paroles soient agréables et bien mesurées.
"Car c'est une erreur" = tu devras offrir un sacrifice (korban) en expiation de tes mauvaises paroles.
"Pourquoi Hachem serait-il irrité par ta voix" = "Un oiseau du ciel porte le son" (Kohélet 10,20). Un ange porte tes paroles au ciel et les soumet à l'examen d'Hachem.
"Et détruis l'œuvre de tes mains" = par les fautes de la chair. Comment cela se fait-il? Ceux qui gardent la brit ne peuvent être entraînés au Guéhinam. Si une personne ne garde pas sa brit, celle-ci lui est retirée et détruite, et il est alors entraînée dans le Guéhinam.

Ainsi, nous voyons la corrélation entre la brit de la parole et la brit mila. Si une personne ne protège pas sa bouche de toute parole incorrecte, sa brit mila sera endommagé en conséquence, et elle deviendra la proie des forces du mal.

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-> La pureté de la brit, de la vue et de la parole sont toutes liées.
Lorsqu'une personne préserve sa langue de lachon ara, de blasphèmes, de moqueries et de plaisanteries insensées, la pureté de sa brit s'en trouve renforcée.
En revanche, lorsqu'on s'engage dans de telles paroles interdites, nous montrons un sens de la frivolité vulgaire qui peut rapidement conduire aux fautes de la brit.
[rabbi Yaakov Abou'hatséra - Pitou'hé 'Hotam 167-170]

"Rachète tes fautes par la charité (bi'tsédaka), et tes iniquités par la pitié envers les pauvres, si tu veux que ta prospérité se prolonge" (Daniel 4,24)

-> Le Séfer Ahavat Shalom explique :
La tsédaka a le pouvoir de contribuer à racheter nos fautes.
En donnant la tsédaka, on peut repousser la midat hadin (la Rigueur Divine) et nos fautes ne pourront plus nous causer de tort.

Cependant, on ne peut donner à la tsédaka que les jours de la semaine, ne pouvant le faire à Shabbath. Par conséquent, il faut faire très attention à ne pas fauter pendant Shabbath, car si la midat hadin est éveillée contre nous, alors nous n'aurons pas le mérite de donner la tsédaka pour se protéger.

"Le bitoul Torah est une faute grave, mais embarrasser un autre juif est bien pire.
Il est préférable d'être mévatel Torah (renoncer à de l'étude) plutôt que d'embarrasser un autre juif".
[ Maharcha - guémara Sanhédrin 11a ]