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Notre cher yétser ara …

+ Notre cher yétser ara ...

-> "La récompense est fonction des efforts investis"
[Pirké Avot 5,23 - léfoun tsara agra]

-> "[Une mitsva] accomplie dans la douleur vaut mieux que 100 accomplies dans la tranquillité."
[Avot déRabbi Nathan 3,6]

-> "L'existence du yétser ara est bon pour l'homme.
Si le yétser ara n’exerçait pas de contrôle sur une personne, quelle récompense pourrait-on attendre d'avoir réalisé une bonne action [car faire le bien ne serait pas un défi, un choix]?

De nos jours, le yétser ara fait tout pour nous dominer, et si, pour agir selon la volonté de D., on parvient à le vaincre, nous pouvons espérer une grande récompense.
[...]
Lorsqu'une personne maîtrise son yétser ara, elle reçoit 100 fois plus de récompense que lorsque le yétser ara ne cherche pas à l'attirer et à lui faire pression [pour qu'elle faute].
[...]

"D. examina tout ce qu'il avait fait c'était extrêmement bien." (Béréchit 1,31)
Le midrach (Béréchit rabba 9,7) commente les termes : "extrêmement bien " (tov méod), comme faisant référence au yétser ara.
Pourquoi?
Car grâce au yétser ara, il nous est possible de grandir en surmontant les luttes spirituelles qu'il nous présente, et à travers cela, accomplir notre but dans la vie."

[le Séfer 'Hassidim , 155]

=> Les épreuves doivent être vues comme des tremplins nous rapprochant de D., et nous permettant d'accomplir notre objectif dans la vie, en mettant à jour ce qu'on a de mieux, caché au fond de nous-même.

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-> b'h, le dvar Torah : https://todahm.com/2021/04/25/31273

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-> "Chaque jour, le yétser ara d'un homme cherche à le dominer et à le détruire, comme il est écrit : "Le méchant fait le guet pour perdre le juste, il cherche à lui donner la mort." (Téhilim 37,32), et s'il n'y avait pas l'aide de D., l'homme ne serait pas capable de le maîtriser, comme le dit la suite du verset : "D. ne l’abandonne pas entre ses mains ... Tourne ton attente vers D. et garde sa voie, et il t’élèvera" (Téhilim 37,33-34). "

[guémara Soucca 52b]

-> "Une personne qui cherche à se sanctifier, recevra une aide [d'en-Haut]"
[guémara Shaabath 104a]

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-> "Lorsqu'une personne faute de façon non intentionnelle, une ouverture a été créée, qui va lui permettre de fauter même de façon intentionnelle."

[midrach Tan'houma - Vayikra]

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-> "Au début, le yétser ara [pour une faute particulière] est comme le fil d'un tisseur, mais par la suite, lorsqu'une personne répète encore et encore la faute, elle est comme une corde épaisse qui tire un chariot"
[guémara Soucca 52a]

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-> "Son œuvre est parfaite, toutes ses voies sont la justice même" (Dévarim 32,4)
Le Sifri de commenter : "car D. n'a pas créé l'homme pour être mauvais, mais pour être droit."

-> Le roi Salomon a écrit : "D. a fait les hommes pour être droits ; ce sont eux qui ont recours à toutes sortes de roueries" (Kohélet 7,29)

-> "Il (le yétser ara) aspire à t'atteindre, mais toi, sache le dominer!" (Béréchit 4,7)

-> "Vois, je te propose en ce jour, d'un côté, la vie avec le bien, de l'autre, la mort avec le mal. En faisant ce que je te recommande en ce jour : aimer Hachem, ton D., marcher dans ses voies, garder ses préceptes, ses lois et ses décrets, tu vivras, tu grandiras et tu seras béni de D."
[Dévarim 30,15-16]

=> Puisqu'il nous faut choisir entre le bien et le mal, c'est qu'on ne fait pas naturellement le bien, c'est qu'à nos yeux, le mal nous paraît tout aussi bon/vrai que le bien.

On doit reconnaître la grandeur et la vérité de D, en faisant confiance à sa volonté, même si c'est au-delà de notre compréhension et de notre volonté.
Chacune de nos actions devient une preuve de notre attachement à D., car on est prêt à mettre de côté notre naturalité afin d'être conforme à ce que D. attend de nous.

=> D. : on t'aime ; pas seulement en théorie, mais dans notre vécu à chaque instant!!

La messirout néfech

+ La messirout néfech :

-> Selon le Beit Aharon :
"On parle de 'messirout néfech', le don de l'âme (néfech), et non de 'messirout hagouf', le don du corps (gouf), car le concept n'est pas [spécifiquement dans les circonstances où l'on est forcé] de donner/rendre son âme lorsqu'on est testé dans des domaines d'hérésie [car si c'était le cas, on parlerait plutôt de 'messirout hagouf', puisqu'on est forcé de donner son corps pour qu'il soit tué.
Au contraire, (le terme messirout néfech) signifie donner tout son service (avodat Hachem) [le terme "néfech" (âme) renvoyant à notre spiritualité], tous les jours de notre vie, soit notre volonté, nos pensées, nos traits de caractère. [je n'ai naturellement pas envie, mais pour Hachem je surmonte mon égo humain pour faire Sa volonté. Je fais de la messirout néfech]."

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-> Le Sfat Emet (Emor 5735) étend le concept de messirout néfech à chaque fois où l'on casse, surmonte, notre nature en l'honneur d'Hachem, et à chaque fois (où l'on tue notre "moi je" - égo) on rentre dans la catégorie de mourir al kidouch Hachem.

-> De même, le rabbi Elimélé'h de Lizhensk (dans son Tzetel HaKatan) définit la mort al kidouch Hachem comme suit :
"Pour la sainteté d'Hachem, qu'Il soit béni, il brise sa nature [humaine] et se jette dans le feu [la Torah, la volonté divine] pour le kidouch Hashem, que Son Nom soit béni".

-> Selon le 'Hozé de Lublin, il est plus facile de mourir al kidouch Hachem que de vivre al kiddouch Hachem.

Le yétser ara lui-même est heureux lorsque les gens ne tombent pas dans ses pièges.
[rabbi Ména'hem Mendel de Kotzk]

"Délivre-moi de la main de mon frère, de la main d'Eissav" (Vayichla'h 32,12)

-> L'expression "la main de mon frère" semble superflue.
Essav symbolise la Sitra Achara (forces du mal) [Zohar 3:185a], l'ange de la mort, et le yétser ara. [Baba Batra 15a]
Ainsi, à un niveau plus profond, Yaakov demandait à Hachem d'empêcher ce que symbolisait Essav de devenir son frère.
Cela explique pourquoi le verset dit : "de la main de mon frère, de la main d'Essav".
Yaakov suppliait D. de faire en sorte que le yétser ara ne devienne pas son "frère". Car parfois, à D. ne plaise, le yétser ara tente d'inciter une personne à fauter en déguisant la faute en une mitsva.
De cette façon, le yétser ara peut se lier d'amitié avec une personne et la piéger rapidement dans la faute.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi]

=> Notre yétser ara essaie de nous tromper en nous faisant croire qu'il est notre "frère", qu'il agit par souci pour nous, pour notre bien, alors que la vérité est tout autre.

La racine du libre arbitre

+ La racine du libre arbitre :

-> Hachem a donné à l'homme le libre arbitre, lui permettant de choisir le bien et de mépriser le mal, et de vaincre le mauvais penchant.
Si l'homme ne possédait pas une pulsion mauvaise qui le tente constamment à assouvir ses désirs et de faire ce qui est mal aux yeux de D., il n'y aurait rien d'exceptionnel à ce que l'homme choisisse de servir Hachem. Il n'y aurait donc pas de grand plaisir pour D. dans le service divin de l'homme. [Zohar 2,163b]

Nous, le peuple juif, Sa nation, qui sommes appelés les enfants d'Hachem (Réé 14,1 ; Pirké Avot 3,14), avons reçu le libre choix, et nous possédons un mauvais penchant qui s'efforce de nous détourner du chemin d'Hachem. Néanmoins, nous acceptons le joug du Ciel en étudiant la Torah et en observant les mitsvot dans le cadre de notre service à D.
Cela magnifie et accroît la gloire d'Hachem.

[il est à noter qu'afin de nous permettre de choisir librement, D. doit se cacher, c'est-à-dire réduire notre conscience divine, car si nous possédions une pleine conscience du divin, la conscience spirituelle qui en résulterait ne nous permettrait pas de transgresser la volonté de D.
C'est donc à dessein qu'Hachem nous place dans les "ténèbres" spirituelles, c'est-à-dire qu'il limite notre conscience divine, afin de nous permettre de choisir librement. Ce n'est qu'en exerçant notre libre choix pour vaincre le mauvais penchant, qui ne peut nous tenter que lorsque nous sommes dans les ténèbres spirituelles, que nous glorifions vraiment Hachem. ]

La génération du désert ne possédait pas de mauvais penchant. Comme l'expliquent nos Sages (midrach Vayikra rabba 18,3) à propos du verset ; "Les Lou'hot étaient l'œuvre de D., et l'écriture était l'écriture de D., gravée sur les Lou'hot" (Ki Tissa 32,16), en interprétant le mot "gravé" ['harout] comme signifiant "libre" ['hérout] : ils étaient libres à la fois de la mort et du mauvais penchant.
Leur service d'Hachem ne sortait donc pas de l'ordinaire. Par conséquent, leur service divin n'a pas tellement augmenté la gloire de D.

... En servant Hachem malgré notre mauvais penchant (et l'obscurité de l'exil actuel), [nous contribuons à ce que] la gloire d'Hachem soit plus grande qu'elle ne l'aurait sans yétser ara.

En exerçant notre libre choix de choisir le bien et de mépriser le mal, et d'accomplir la volonté d'Hachem en observant la Torah et les mitsvot et en faisant de bonnes actions, nous nous attachons à la source de la vie, à D., qui vit et demeure éternellement.
Comme le disent nos Sages (Béra'hot 18a ; Kohélet rabba 9,4) : "Grands sont les justes, qui même après leur mort sont appelés vivants", car par leurs bonnes actions, en s'attachant à la Torah et aux mitsvot, ils s'attachent à la source de la vie éternelle.
En revanche, les réchaïm, même vivants, sont appelés morts (Béra'hot 18a), car par leurs mauvaises actions, ils s'attachent à la source de la mort.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Chéla'h Lé'ha 14,21-22 ]

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=> Le libre arbitre est un élément central de notre vie dans ce monde.
Notre yétser ara essaie de l'exploiter en nous poussant à fauter, et surtout en utilisant ensuite cette faute pour nous faire désespérer, nous attrister spirituellement (suite à cette chute spirituelle, on reste au sol longtemps, se morfondant négativement sur nous-même, baisant nos ambitions spirituelles).
Mais à l'inverse, il faut lui réponde qu'on fait de notre mieux, et il est normal de tomber dans la faute (nous sommes humains), tant qu'on se relève rapidement. Mais surtout que le libre arbitre est une occasion de glorifier Hachem, d'amener de la fierté et de la joie à Hachem par nos actions (préférant faire sa volonté).

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-> Si nous sommes honnêtes avec nous-mêmes, nous pouvons probablement tous convenir que nous glisserions dans la complaisance sans le mauvais penchant. Après tout, qu'est-ce qui nous oblige à lutter et à faire quelque chose de nous-mêmes, si ce n'est le mauvais penchant?
En effet, nos Sages (Baba Batra 16a) enseignent que l'intention du mauvais penchant est pour le bien du Ciel. Il veut nous inciter à travailler plus dur et à ce que nous le vainquions.
Si nous ne devions pas travailler si dur pour surmonter les épreuves qu'il nous lance, nous n'atteindrions pas le niveau élevé que nos efforts nous ont permis d'acquérir.

Le rav Gamliel Rabinovitz disait : "Les gens viennent me voir pour se plaindre de la difficulté qu'ils ont à gérer leur mauvais penchant, et je leur dis : "Votre mauvais penchant est là pour vous forcer à le surmonter et à devenir grand! C'est vraiment un cadeau!"

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+ Le yétser ara : c'est la vie!

-> Avoir des tendances au mal (un yétser ara) n'est pas une honte, au contraire c'est un signe que Hachem désire que nous Le servions et qu'ainsi nous nous rapprochons de Lui.

"Le tsadik tombe 7 fois, et se relève ; mais les réchaïm sont effondrés par le malheur" (Michlé 24,16) = ainsi le fait de tomber dans la faute atteste que nous avançons dans la vie, tandis que le contraire signifie à priori que nous sommes anesthésiés, que nous vivons comme des somnambules, des morts vivants (à part de très très rares exceptions, il n'existe pas d'homme qui ne faute jamais!).

Le yétser ara nous fait sortir de notre suffisance, de notre paresse, afin que face au mur nous puissions sortir nos forces cachées. Après coup, nous le remercions car nous sommes alors des juifs meilleurs.

-> Au début de la paracha, lorsque Rivka voulait savoir pourquoi elle souffrait autant pendant sa grossesse, elle est allé au beit midrach de Chem (fils de Noa'h).

Chem a prophétisé que : "2 nations sont dans ton sein et 2 peuples sortiront de tes entrailles ; un peuple sera plus puissant que l’autre (oul'om mil'om yéémats)" (Toldot 25,23).

Le rabbi Yéhochoua de Belz explique : "Une nation sera plus forte en raison de l'autre".

Yaakov sera une personne meilleure grâce aux batailles que Essav va mettre sur son chemin.
Ainsi, les juifs grandissent des épreuves que les non-juifs et leur yétser ara va placer devant eux.

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-> Le jour où Avraham est mort, Nimrod est mort.
Le jour où Yaakov est mort, Essav est mort.
Le jour où Moché est mort, Bil'am est mort.
[midrach]

=> Que souhaite nous enseigner ce midrach?

Le Beit Israël de Gour répond que nous voyons que les réchaïm sont placés dans ce monde dans l'intérêt des tsadikim.
Hachem a créé Nimrod pour remettre en cause Avraham, et Hachem a mis Essav dans ce monde pour tester Yaakov.
Ainsi, lorsque Avraham et Yaakov meurent, il en est de même pour leur adversaire (Nimrod et Essav), car ces derniers ne vivaient que pour les premiers.

Le Beit Israël explique qu'en apparence Nimrod, Essav et Bil'am dérangeaient ces grands tsadikim (cela serait mieux sans eux!), mais en réalité ils étaient là pour les aider.
Ils sont venus dans ce monde uniquement pour eux.

Sans les remises en question que ces réchaïm ont placé devant eux, ces tsadikim n'auraient pas pu atteindre une telle grandeur.

=> Ainsi, les épreuves, les défis de la vie, ne sont pas des punitions de D., mais au contraire des opportunités de grandir, et d'apporter un plaisir beaucoup plus grand à Hachem.

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-> Hachem ne met son Nom que sur les tsadikim après leur mort.
C'est pourquoi, nous disons "Eloké Avraham" (D. d'Avraham), après la mort d'Avraham.
En effet, Hachem ne veut pas placer son Nom sur quelqu'un de vivant, car tant qu'il y a de la vie il y a des épreuves et personne n'a la garantie de rester tsadik dans le futur.
(n'ai pas [trop] confiance en toi avant ta mort [en baisant la garde face au yétser ara en pensant que c'est gagné]).

Il y a une exception à cela : "Je suis Hachem, le D. d'Avraham ton père et d'Its'hak" (Vayétsé 28,13).
Avraham était mort, mais Its'hak était encore vivant.
Rachi écrit : "nulle part dans la Torah, Hachem n’a associé de leur vivant Son nom à celui des tsadikim, en écrivant "Elokim d’un tel" ... Ici, cependant, Il a uni Son nom à celui de Its'hak, parce que sa vue s’était assombrie et qu’il était obligé de rester chez lui. Il était donc considéré comme mort, et son yétser ara l’avait quitté, [de sorte qu’il était devenu hors d’état de pécher] .

Cependant, Yaakov va dire : "Si le D. de mon père, le D. d'Avraham (éloé Avraham) et celui que révère Its'hak (pha'had Its'hak)" (Vayétsé 31,42).
Le Divré David (Taz) explique qu'il aurait été inapproprié à Yaakov de dire à son père : "éloé Its'hak".
En effet, cela impliquait que son père ne faisait plus l'objet d'épreuve du yétser ara, ce qui revenait à lui dire qu'il n'avait plus de raison de vivre, et un fils ne doit pas parler ainsi à son père.

[De même que nous avons un cœur au niveau physique, nous avons un yétser ara au niveau spirituel, pour permettre notre vie et assurer notre vitalité dans ce monde]

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+ L'intensité des épreuves de la vie :

-> Il est très clair que Hachem tient le yétser ara avec une chaîne en fer, ne le laissant pas mettre à l'épreuve quelqu'un au-delà de ses capacités."
[Gaon de Vilna]

-> La guémara ('Haguiga 5) rapporte que Rabbi Yéhochoua ben 'Hananiya savait répondre aux questions des hérétiques (apirkorsim). Cela était important pour empêcher à des juifs d'être influencés par eux.

Lorsqu'il était sur son lit de mort, ses élèves lui ont demandé : "Que ferons-nous maintenant? Qui réfutera les hérétiques?"
Il leur a répondu : "lorsque les juifs perdent leur avocat/défendeur, leur sagesse [de ceux qui les attaques] se trouve réduite".

=> Ainsi, cette guémara nous illustre l'idée que les épreuves et les défis sont toujours en proportion des capacités des gens.
Ici une baisse de notre capacité à répondre à leurs questions de émouna, va entraîner une baisse de leur niveau de questionnement.

-> Une allusion à cela se trouve dans le Séder de Pessa'h : le Sage ('hakham), le racha, le simple (tam) et celui qui ne sait pas poser de question (chééno yodéa lich'ol).
Lorsqu'il y a des Sages, alors en face il y a des réchaïm.
Mais s'il y a un niveau de simple (tam), alors en face il y a une opposions qui ne sait pas vraiment poser des questions.

-> Le rav Elimélé'h Bidermen enseigne que parfois l'épreuve n'est pas que nous réussissions et surmontions le yétser ara, mais plutôt c'est un test pour mettre au grand jour à quel point le fait de faire la volonté de Hachem est important pour nous.

[c'est une sorte de baromètre de notre bita'hon, de notre niveau de fidélité dans la réalité et pas en paroles!]

Hachem souhaite nous voir prier, crier de tout notre cœur vers Lui, afin que nous réussissions la dure épreuve.
Même si nous pouvons échouer, ce qui compte c'est l'état d'esprit de faire de notre mieux, d'aller vers Hachem!

Lorsque notre yétser ara se réveille en nous, nous devons penser : "Qui sait si cette faute que le yétser ara me pousse à faire ne va pas bloquer des bénédictions que Hachem souhaite m'adresser? Je risque de perdre beaucoup si je cède à la tentation."

On peut aussi s'interroger : "Si quelqu'un me proposerai 100 millions pour que je surmonte cette épreuve du yétser ara, est-ce que je céderai?"
Cela nous permet de se rendre compte que nous pouvons souvent faire bien davantage que ce que nous faisons actuellement.

N'oublions pas que Hachem nous offre une récompense infiniment plus importante et surtout éternelle.
[mais pour permettre le libre arbitre la Vérité nous est dissimulée dans ce monde.]

+ "C'est Toi qui es mon abri! Tu me protèges contre l'ennemi, tu m'environnes de chants de délivrance. Séla" (Téhilim 32,7).
Selon Rabbi Yossé, le Psalmiste déclare : C'est Toi, D., qui me protège de mon ennemi, le mauvais penchant qui lutte contre moi dans le ciel et ici-bas. Pour assurer ma délivrance, tu m'environnes, par Ton inspiration sacrée, de chants de gloire contenant de grands secrets.

Rabbi El'azar affirme que le roi David parle au mauvais penchant en lui disant : "Tu m'as violemment poussé pour me faire tomber" (Téhilim 118,13), c'est-à-dire tu as cherché à me détourner de D. à cause de mes nombreux malheurs, "mais Hachem m'a aidé" pour que je puisse te résister.

"Et ton peuple, tous des justes, ils hériteront du pays pour toujours" (Yéchayahou 60,21).
Rabbi Yéhouda déduit que les Bné Israël ont le bonheur d'être protégés par Hachem dans ce monde et dans le monde futur.
[Zohar - Vayichla'h p.178b ]

 "On sait, et il faut toujours s'en souvenir, qu'il est impossible de rester dans un état [spirituel] exalté de façon constante. Il y aura toujours des hauts et des bas [spirituels].
Si quelqu'un a l'impression de ne pas descendre dans les niveaux spirituels, cela indique qu'il n'a jamais (vraiment) atteint des niveaux spirituels exaltés (au départ)."
[rav Kalonymos Kalman Shapira]

Notre yétser ara = toujours repousser notre téchouva

+ Notre yétser ara = toujours repousser notre téchouva :

-> Le yétser ara n'abandonne pas sa proie. Il cherche toujours de nouveaux moyens de prendre l'humanité dans le piège d'une faute. Même après qu'une personne ait pu fauter, il ne lui
ne lui permet pas pleinement d'en profiter, car les réchaïm sont tourmentés par le regret (voir Nédarim 9b).
Pourtant, lorsque des pensées de téchouva commencent à surgir, le yétser ara s'empresse de les contrer. "Tu es bien trop racha. Tu ne pourras jamais revenir à Hachem", affirme-t-il.
S'il surmonte ces pensées de désespoir et croit en son potentiel de téchouva, le yétser ara est également préparé à cela. "Très bien [ce désir de se repentir], alors. Continuez à fauter et à vous amuser pour l'instant, et faites la téchouva pour cela plus tard".

Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Pitou'hé 'Hotam - Noa'h) explique qu'avec de telles pensées, le yétser ara continue à mener une personne sur son chemin jusqu'à ce qu'elle soit totalement perdue dans la faute et qu'elle ne puisse plus revenir. Quelle que soit la situation d'une personne, le yétser ara trouve toujours des excuses pour justifier le fait que ce n'est pas le bon moment pour faire téchouva.

Pour ceux qui ont moins de 20 ans, le yétser ara leur rappelle la guémara (Shabbath 89b) selon laquelle la Cour céleste ne punit pas une personne avant qu'elle n'ait atteint l'âge de 20 ans. Par conséquent, le yétser ara affirme qu'il n'a rien à craindre.
Après avoir atteint l'âge de 20 ans, le yétser ara prétend qu'il est encore jeune et qu'il a encore de nombreuses années devant lui. Il peut encore profiter de la vie pour l'instant, et il a tout le temps de revenir à la téchouva plus tard.

Si une personne se laisse convaincre, même lorsqu'elle atteint l'âge de 60 ou 70 ans et qu'il est évident que le temps de la téchouva est venu, le yétser ara trouve encore une excuse. Il lui rappelle l'enseignement de nos Sages (midrach Ruth rabba 6,4) selon lequel Hachem accepte la téchouva d'une personne même lorsqu'elle est sur son lit de mort.
Une personne qui accepte ces arguments ne reviendra jamais à la téchouva. Elle mourra avec ses fautes non expiées, et devra subir le Guéhinam pour les purger.

A l'opposé de cela se trouve le bon conseil de nos Sages (Pirké Avot 2,10), qui nous disent : "Retourne en téchouva la veille de ta mort". Puisqu'une personne ne sait jamais quand son jour viendra, elle doit faire la téchouva tous les jours, pour être prête au cas où il viendrait demain. [Shabbath 153a]

Face au yétser ara …

+ Face au yétser ara ...

"Ai-je intérêt, pour satisfaire un plaisir éphémère, à rejeter les ordonnances du D. vivant qui m'a créé, auquel j'appartiens, et vers Lequel je retournerai me réfugier à jamais à la fin des temps?"

+ "Si le mauvais penchant comble effectivement tous mes désirs durant un certain temps, pourra-t-il m'être d'aucune aide lorsque se terminera cette courte période sur terre et que je monterai au cieux?
[...]
Je ne veux donc me soumettre à aucun autre maître que D., et il vaut mieux que je peine pendant quelques temps afin de demeurer éternellement sous Sa protection."

[le 'Hafets 'Haïm dans son livre : "Nid'hé Israël]

Une force du yétser ara = faire que l’homme soit toujours occupé pour éviter de …

+ Une force du yétser ara = faire que l'homme soit toujours occupé pour éviter de ...

Le Méssilat Yécharim écrit :
"Tous continuent à suivre leur chemin par la force de l'habitude sans se donner le temps d'examiner leurs actions et leurs voies.
Aussi tombent-ils dans le malheur sans même le voir. [l'exemple des contemporains du prophète Yirmiyahou y est donné].

C'est là assurément un des stratagèmes du yétser ara, une de ses ruses que d'accabler les hommes par un travail ininterrompu de sorte qu'ils n'ont plus le loisir pour prendre conscience du chemin qu'ils suivent pour l'examiner.

Il sait bien qu'il suffirait aux hommes de prendre garde à leurs voies, si peu que ce fût, pour qu'aussitôt ils se prennent à regretter leurs actes et, dans un repentir grandissant, rompent entièrement avec le péché."
[l'exemple est donné avec Pharaon à l'égard des bnei Israël : "Qu'on aggrave la corvée de ces hommes, qu'ils y peinent en sorte qu'ils ne prêtent plus l'oreille aux paroles mensongères." - Chémoth 5;3]

=> Nos multiples activités et préoccupations ne nous laissent guère de temps pour nous remettre en quesstion et réfléchir à notre véritable but sur terre.
=> A 1ere vue, on pourrait croire que le manque de réflexion est le fait d'empêchements d'ordre technique, que l'homme voudrait réfléchir mais que de nombreuses obligations ne lui en laissent ni le temps ni la force.

Notre génération est toujours en mouvement.
Il y a une recherche frénétique de moyens de plus en plus sophistiqués d'éviter de se retrouver seul avec soi-même.
=> L'homme moyen se trouve sans cesse en mouvement, aussi loin que possible de lui-même.

Le rav Yérou'ham Lévovitz (de Mir) donne un enseignement sublime de vérité :
"Ce n'est pas parce qu'il est trop occupé que l'individu ne peut pas réfléchir, mais pour éviter de réfléchir qu'il reste toujours occupé."

L'homme par nature évite de réfléchir à ses actes, car il ne veut pas se sentir enchaîné par des obligations contraires à ses désirs et à ses habitudes.

En fonction de ses moyens, on va chercher à partir autour du monde en vacances, mais est-ce qu'on pense à faire un petit voyage tout près, seul à seul avec les profondeurs de son être?

Le 'Hafets 'Haïm disait :
"Le compte le plus rigoureux dont l'homme aura à rendre dans le monde de Vérité sera d'avoir vécu sans faire des comptes.
Le plus simple des marchands fait tous les soirs un bilan des pertes et des profits de la journée ...
Comment peut-on laisser le temps passer sans réfléchir à ses affaires spirituelles et sans se demander si elles sont en hausse?"

==> Le yétser ara cherche à tout prix à nous occuper, car comme le dit le Ram'hal : "la réflexion constitue la condition indispensable du vrai repentir."

Source (b"h) : compilation personnelle issue du livre "Matsmia'h Yéchoua" du Rav Alexander Aryéh Mandelbaum