Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

+ "Ne pense pas que la mitsva de la bienfaisance ne concerne que le pauvre qui a besoin de manger et de se vêtir, car la Torah choisira toujours la voie de la bienfaisance et nous ordonne de satisfaire la volonté de nos coreligionnaires, à la mesure de nos possibilités.
Le principe général est que prodiguer du bien à notre prochain, qu'il s'agisse d'argent, de nourriture, d'autres besoins et même de paroles réconfortantes, fait partie de la mitsva de bienfaisance et sa récompense est immense".
[Séfer ha'Hinoukh - mitsva 479 (mitsva du maaser)]

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-> Le rav Elimélé'h Biderman ajoute :
Dès lors, nous pouvons en tirer une conclusion également au sujet de la mitsva du Maasser : cette mitsva inclut aussi le fait de prélever une partie conséquente de nos propos, à l'intention d'autrui, qu'il s'agisse de paroles réconfortantes, encourageantes, redonnant goût à la vie, ou encore de paroles de Torah, en consacrant une partie de notre temps à étudier avec quelqu'un.

Le rav Moché Feinstein stipule à ce sujet que "tout érudit en Torah, bien qu'il doive étudier pour lui- même, ce qui est très important, est tenu de consacrer une partie de son temps aux autres, même si c’est sur le compte de son étude personnelle ...
Je pense logiquement qu'il s'agit aussi de la mesure du Maasser, soit le dixième de son temps qui doit être consacré à étudier avec autrui. Et il est même possible que l'on puisse aller jusqu'au cinquième, cela demande à être approfondi."

[cela ouvre la réflexion sur la notion de donner le Maaser de nos paroles (en mots d'appréciation, de conseil, ...), de notre sourire/joie, de notre temps (ex: en écoutant autrui), ...
De même que la charité nous enrichit, de même à donner à autrui nous enrichit moralement, émotionnellement, spirituellement, ... ]

-> Le 'Haïm 'Hafets enseigne que de même que l'on devra rendre des comptes pour les paroles de lachon ara (paroles négatives selon la Torah) que nous avons pu prononcer, de même nous devrons rendre des comptes pour les paroles positives que l'on aurait pu dire à autrui et que l'on a pas dites.

Le boss c’est papa Hachem : alors pourquoi s’inquiéter?

+ Le boss c'est papa Hachem : alors pourquoi s'inquiéter?

"Vous êtes les enfants d’Hachem votre D. ne vous tailladez point le corps, ne vous rasez pas entre les yeux, en l’honneur d’un mort. Car tu es un peuple consacré à Hachem ton D." (Réé 14,1-2)

-> Le Ibn Ezra écrit :
"Sachant que vous êtes les enfants d’Hachem et qu’Il vous aime plus qu’un père n’aime son fils, ne vous tailladez point le corps sur tout ce qu’Il amènera sur vous, car tout ce qu’il amène sur vous est pour votre bien.
Et si vous ne Le comprenez pas, cela ressemble à des petits enfants qui ne comprennent pas les agissements de leur père et qui (malgré tout) se reposent sur lui, vous aussi reposez-vous sur Hachem.
Car tu es un peuple consacré à Hachem, et c’est vous qu’Hachem a choisi comme peuple, c’est pourquoi ayez confiance de tout votre coeur et de toute votre âme que tout est soigneusement calculé d’En-Haut pour votre bien et votre profit."

-> Tossefot (Daat Zékenim 14,1) suit le même esprit :
" "Vous êtes les enfants d’Hachem votre D." = c’est pourquoi si vos pères de chair et de sang décèdent, ne vous tailladez point le corps, car ce n’est pas pour autant que vous êtes orphelins puisque vous possédez un Père vivant et éternel, Béni-Soit-Il.
Ce n’est pas comme les idolâtres qui, lorsque décèdent leur père, ont une raison de se taillader le corps puisqu’à part lui, ils n’ont rien d’autre que du bois et des pierres qui ne peuvent les réconforter, comme l’exprime le prophète : "Ils disent au bois : tu es mon père, et à la pierre, tu nous as enfantés"."(Yirmiyahou 2,27).

-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
celui qui se souvient en permanence qu’il est un enfant de son Père Céleste ... acceptera avec amour et joie tout ce qui lui arrive et ne dira jamais : "Malheur au sort qui est le mien!" Car il sera toujours confiant dans le fait que tout ce que son Père prévoit lui sera finalement bénéfique.
Cette conviction l’aidera à se sentir toujours joyeux et satisfait de son sort, et tous les mauvais décrets qui pesaient sur lui s’annuleront et seront transformés en bien. Il assistera à un déversement de bénédictions.
En résumé, il incombe à chaque juif de placer son entière confiance en Hachem, d’accepter à chaque instant avec amour tout ce qui lui arrive, et de savoir qu’il existe une raison qui dépasse notre entendement à chaque évènement de son existence, qu’il soit bon ou mauvais.

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-> Le Machguia’h Rabbi Yérou’ham de Mir, après le décès du 'Hafets 'Haïm, lorsque tous ressentirent que les ténèbres s’étaient abattus sur le monde, est connue : "Certes, dit-il, le 'Hafets ‘Haïm nous a quitté, mais Celui qui a fait le ‘Hafets 'Haïm est encore vivant et présent!"

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+ Plus je considère Hachem comme mon Père, plus ma vie devient un gan Eden :

-> Le Gaon Yaakov (rapporté dans le Ein Yaakov) enseigne sur l’histoire que rapporte la guémara (Taanit 22a) : Rav Broka rencontra le prophète Eliyahou sur le marché de Léfèt et lui demanda : "Y a-t-il ici quelqu’un ici qui a droit au monde futur?"
Eliyahou lui désigna 2 hommes. Rav Broka alla s’enquérir auprès d’eux des bonnes actions qui leur donnaient droit à un tel mérite. Ils répondirent : "Nous sommes 2 amuseurs, et nous réjouissons les gens tristes. Et aussi, lorsque nous voyons que 2 personnes se disputent, nous nous efforçons de les réconcilier."

Le Gaon Yaakov pose sur cette guémara plusieurs questions : pourquoi Rav Broka ‘Hozaa avait-il besoin de savoir qui avait droit au monde futur? Etait-il intéressé à trouver un bon parti pour ses enfants?
Plus difficile encore à comprendre est la réponse d’Eliyahou qui lui désigna en effet des gens encore vivants. Il est pourtant dit explicitement (Job 15,15) : "Même en Ses Saints, Il n’a pas confiance" = tant que le mauvais penchant est en l’homme, peut-on savoir quelle sera sa fin? Au sujet des Patriarches, on voit que pour la même raison, Hachem n’associa pas Son Nom au leur de leur vivant (cf. midrach Tan’houma Toldot 7).

Il répond : Par sa question, Rav Broka désirait savoir s’il existait quelqu’un dans ce monde qui pouvait avoir un avant-goût du monde futur. Il voulait ainsi apprendre comment y goûter lui-même. Car aucun plaisir de ce monde n’est a priori exempt d’une quelconque peine.
Par exemple, quelqu’un qui mangerait à satiété de tous les meilleurs mets du monde finirait par se lamenter des maladies qui en découleraient, sans compter de l’absence de ses amis ou de la perte d’argent, ou encore des disputes qu’il pourrait engendrer. Tandis que le plaisir du monde futur, lui, est entier et associé à aucune peine. C’est le plaisir véritable.
[souvent on a plus de plaisir dans l'anticipation d'une chose. Tout plaisir est éphémère. A l'inverse, la conscience de savoir que Hachem nous aime bien plus qu'un papa, cela nous procure une joie, une plénitude, constante.]

Celui qui voudrait en avoir un avant-goût tout en étant encore dans ce monde le pourrait à condition d’être joyeux à chaque instant de sa vie, et d’accepter tout ce qu’Hachem lui a préparé, avec joie, sans jamais s’affliger de ce qui lui arrive, sachant que tout provient d’Hachem.
Et s’il voyait d’autres personnes être peinées ou se disputer, il s’efforcerait de faire régner la paix entre elles et tenterait de les rendre heureuses. Ce serait alors un reflet du monde futur dans lequel n’existe ni peine ni colère, où l’on éprouve une paix et un plaisir parfaits.
C’est, ajoute le Gaon Yaakov, le sens profond de la bénédiction mentionnée dans la guémara (Béra'hot 17a) : "Tu verras ton monde de ton vivant", à savoir que déjà de son vivant dans ce monde, l’homme pourra avoir une idée du plaisir éprouvé dans le monde futur dans la sérénité, la joie et l’allégresse.

Et c’est ce que Rav Broka demanda à Eliyahou : "Y a-t-il dans ce monde des gens qui peuvent appréhender quelque peu le plaisir du monde futur afin de pouvoir en concevoir l’essence?"
Et il lui montra ces 2 comédiens qui étaient toujours joyeux et qui, en outre, faisaient régner la paix entre l’homme et son prochain.

[ => il en résulte que plus nous vivons et ressentons le fait que Hachem est notre papa, qu'Il nous aime et veut notre meilleur indépendamment de ce que nous faisons, alors plus nous abordons la vie avec un sentiment de sérénité, de joie profond. Et même si notre vie est mouvementée, on est confiant car c'est papa Hachem qui est derrière cela (un décret céleste détermine la durée, l'intensité, le type, ... de douleur que nous avons).
De plus, si Hachem est notre père, alors chaque juif est un enfant unique adoré, et donc nous devons également développer notre amour et la paix entre nous. (aimer un juif c'est aimer son père [Hachem])

==> Bien que l'obscurité du monde et notre naturalité nous empêchent d'avoir devant les yeux cette réalité, lorsque nous faisons l'effort de vivre avec une telle vision, alors nous méritons de vivre une vie avec un goût de gan Eden.
Naturellement on aime bien avoir le sentiment de tout maîtriser (ex: le rav Pinkous dit que nous regardons beaucoup les infos en période de trouble pour combler cette envie), nous avons alors notre humeur qui est fluctuante au gré du temps, mais si nous faisons de notre mieux et que nous mettons tout ce qui se passe dans les mains d'Hachem, alors nous sommes zen. Certes je comprends pas tout, certes cela peut même être inquiétant/douloureux/injuste ... en apparence, mais puisque c'est papa Hachem qui est derrière toute chose pour l'ultime meilleur, alors tout va bien. [comme un bébé joyeux et tranquille dans les bras de ses parents, alors que c'est pleine tempête! ]
En ce sens, plus je considère Hachem comme mon Père, plus ma vie devient un gan Eden.]

Les nations suite à la venue du machia’h

+++ Les nations suite à la venue du machia'h :

+ Edom :

-> Rabbi 'Hanina bar Pappa (ou Rabi Simlai, selon d'autres Sages) a fait ce commentaire : "Dans les temps futurs, Hachem prendra les rouleaux de la Torah entre Ses bras et dira : "Que celui qui s'est intéressé à la Torah vienne prendre sa récompense".
Aussitôt, se réuniront autour de Lui (les représentants des nations) ... C'est le royaume d'Edom qui entrera en premier chez Hachem. Pourquoi lui en premier?
Parce qu'il est le plus important. D'où sait-on que le plus important entre en premier?
Rav 'Hisda répond : Lorsqu'un roi et son peuple passent en Jugement, c'est le roi qui est jugé en premier, selon ce verset : "Afin qu'Il juge Son serviteur (le roi) et Israël Son peuple" (Rois I 8,59). Pourquoi en est-il ainsi?
C'est parce qu'il n'est pas correct qu'un roi reste dehors à attendre, ou alors le roi comparaît en premier avant que la colère du Tribunal Céleste ne s'aggrave. Hachem demandera (aux Romains) : "Quelles étaient vos activités sur Terre?".
Ils Lui répondront : "Maître du monde, nous avons organisé de nombreux marchés, nous avons construit de nombreux bains publics, nous avons multiplié l'argent et l'or et, tout cela, nous l'avons fait uniquement afin de permettre à Israël de se consacrer à la Torah».
Hachem répondra : "Insensés, tout ce que vous avez fait n'est que pour satisfaire vos propres désirs : les marchés pour la débauche, les bains pour votre plaisir; quant à l'argent et l'or, ils M'appartiennent selon le verset : "l'argent est à Moi et l'or est à Moi, dit Hachem des Armées" (Haguaï 2,8) ".
Hachem ajoutera : "Y a-t-il parmi vous quelqu'un qui s'est attaché à "zot" (ceci)" (Yéchayahou 43,9), où le mot "zot" signifie la Torah selon le verset : "Ceci ("zot") est la Torah que Moché présenta" (Vaét'hana 4,44)".
Les Romains sortiront aussitôt (sans récompense) avec tristesse.
[guémara Avoda Zara 2a-2b]

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=> A quelle époque ce récit aura-t-il lieu?

L'expression "léatid lavo" (dans les temps futurs) de notre guémara peut être lue de 2 façons différentes :

-> Selon le commentateur Ravad, ce récit se produira au début de la période messianique, lorsque le roi Gog viendra avec de nombreuses autres nations pour combattre les juifs qui résident sur la terre d'Israël (voir chapitres 38 et 39 du livre de Yé'hezkel). Après la défaite cuisante de Gog et des légions qui l'accompagneront, Hachem jugera les nations en "tenant" dans Son giron le Séfer Torah, Son bien le plus précieux, afin de montrer aux nations l'importance de l'étude de la Torah.

-> Selon le commentateur Iyoun Yaakov, ce récit se déroulera dans le monde futur (olam aba), c'est-à-dire à la période qui suit l'arrivée du Machia'h.

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=> Pourquoi les représentants des nations se sont-ils réunis autour d'Hachem pour venir prendre leur récompense?

Hachem voulait récompenser les Bné Israël dont l'activité principale était l'étude et l'accomplissement de la Torah. Pourquoi alors les nations se sont-elles pressées pour recevoir leur récompense, alors qu'elles ne sont pas concernées par cette activité spirituelle?

On peut citer les réponses suivantes :
-> Selon le Iyoun Yaakov :
En fait, les nations sont concernées par l'accomplissement des 7 Lois Noa'hides et elles ont le devoir de les étudier. C'est pourquoi, elles se sont présentées autour d'Hachem qui leur a refusé cette récompense, car la majorité des nations a négligé la pratique et l'étude de ces 7 Lois.

-> Selon le Kétonet Yossef :
Hachem a tenu à récompenser celui qui s'est investi pour la Torah, et non pas celui qui a étudié la Torah ; les nations ont donc compris que ceux qui ont aidé les Bné Israël à étudier la Torah méritent une récompense.
C'est pourquoi, elles sont venues prendre leur récompense pour avoir créé des marchés, des thermes et des systèmes économiques d'enrichissement, afin selon eux de permettre à Israël d'étudier la Torah ; mais leur argument a été rejeté par Hachem.

-> Selon le Kéli Paz :
Les nations se sont présentées pour faire cette allusion : le monde ne peut se maintenir par l'activité d'une seule nation, mais par les activités conjuguées et complémentaires de toutes les nations ; de même la Torah ne peut pas se maintenir par le seul peuple d'Israël qui l'étudie, sans l'appui des autres nations qui gèrent les activités profanes et les divers métiers ; c'est à ce titre que les nations se sont présentées pour recevoir leur récompense.

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=> Comment Edom a-t-il osé mentir devant Hachem et pourquoi "Hachem leur dit : "Qui, parmi vous, s'est attaché à la Torah"?

Le rav Dessler (Mikhtav méEliyahou - tome 1) écrit :
la fin de notre passage de guémara (ci-dessus) suscite 2 questions importantes :
- Comment Edom a-t-il eu l'audace et l'effronterie de se présenter devant Hachem, dans le monde de Vérité, avec un mensonge aussi éhonté par rapport à ses intentions en faveur d'Israël?
- Pourquoi Hachem, en réponse, leur a-t-Il dit : "Qui parmi vous s'est attaché à la Torah", alors qu'Edom n'était pas concerné par la Torah?

-> A la première question, nous répondrons que toute personne qui a vécu dans ce monde-ci une vie d'illusions et de mensonge, se présentera dans le monde à venir, et même devant Hachem, avec les mêmes particularités et les mêmes aspirations qu'il avait ici-bas, et le mensonge continuera à l'accompagner même dans l'au-delà, sans aucune retenue.

-> A la seconde question, nous répondons que l'attachement à la Torah signifie l'effort pour dominer son égoïsme, ses bas instincts et la matérialité, afin de se consacrer à des efforts plus nobles, à la sainteté et à des buts Divins : vos activités décrites, pour lesquelles vous demandez une récompense, sont à des fins égoïstes, donc à l'opposé de l'attachement à la Torah.

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=> Pourquoi le mot "zot" désigne-t-il la Torah?

-> Le Emet léYaakov explique :
Contrairement aux lois des nations, qui changent à chaque époque, les Lois de la Torah sont immuables au cours du temps.
C'est ce qu'a voulu exprimer le verset : "Ceci est la Loi que Moché présenta aux enfants d'Israël" (Vaét'hana 4,44) = la Torah qui constitue notre Loi aujourd'hui est identique à celle présentée au mont Sinaï, il y a plus de trois mille ans, au Peuple d'Israël par Moché Rabénou.

-> Selon Bet Halévi, les nations croient en la Torah écrite révélée aux Bné Israël, mais elles ne croient pas en la Tora orale qui décode la Torah écrite. Or, les nations pensaient, en voyant Hachem porter le séfer Torah, qu'il s'agissait de la Torah écrite avec laquelle elles ont un certain lien ; c'est pourquoi elles se sont présentées pour recevoir leur récompense.
Hachem leur refusa cette récompense en leur disant : Avez-vous un lien avec la Torah orale qui est désignée rit (zot)?

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+ Les perses :

-> Les Romains sortirent (de devant Hachem) et les Perses entrèrent à leur tour.
Pourquoi les Perses? Parce qu'en importance, ils se classent juste après Edom.
D'où le savons-nous? De ce verset : "Puis, ce fut une autre bête (après le lion), une deuxième, semblable à un ours" (Daniel 7,5).
Selon Rav Yossef, ce verset fait allusion aux Perses qui mangent et boivent (beaucoup) comme les ours, qui sont gros, chevelus et agités comme les ours.

Hachem leur demandera : "Quelles étaient vos activités (sur Terre)?".
Ils répondront devant Lui : "Maître du monde, nous avons construit de nombreux ponts, nous avons conquis de nombreuses grandes villes et nous avons fait de nombreuses guerres (contre nos ennemis) et tout cela, c'est afin de permettre à Israël de se consacrer à l'étude de la Torah".

Hachem répondra : "Tout ce que vous avez fait, c'est pour vous-mêmes (et non pas en faveur d'Israël). Vous avez construit des ponts, afin de percevoir des droits de péage ; vous avez conquis des cités, afin d'imposer un travail forcé à ses habitants; quant aux guerres, c'est Moi qui les ai menées, selon verset : "Hachem est le Maître de la guerre" (Béchala'h 15,3)".
Hachem ajoutera : "Y a-t-il parmi vous quelqu'un qui s'est attaché à "zot" (ceci)?" (Yéchayahou 43,9), où le mot "zot" désigne la Torah selon le verset : "Ceci ("zot") est la Tora que présenta Moché" (Vaét'hanan 4,44) ".

Les Perses sortiront aussitôt (sans récompense) avec tristesse. Après avoir vu que les Romains avaient été déboutés, pourquoi les Perses se sont-ils présentés? C'est parce qu'ils se sont dit : "Les Romains ont détruit le Temple, mais nous, nous l'avons construit".
[guémara Avoda Zara 2b]

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-> Selon Ben Ich 'Haï, le fait que ce sont ces 2 grandes nations : Edom et les Perses qui sont entrées auprès d'Hachem en premier pour recevoir leur récompense, cela constitue un mauvais présage pour les 70 nations qui seront également privées de récompense.
En effet, les initiales de ces 2 nations : אדום (Edom) et פרס (Parass) sont א (alef) et פ (pé) qui forment le mot אף (af - colère) et les lettres finales de ces 2 nations sont מ (mem) et ס (samekh) qui forment le mot מס (mass) d'où dérive le mot המסה (hamassa - désolation).

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+ La plaidoirie des nations :

-> Les autres nations (se présenteront) et plaideront ainsi : "Maître du monde, avons-nous accepté la Torah (pour que Tu nous reproches) de ne pas l'accomplir?".
A cet argument, Hachem répondra : "Pourquoi n'avez-vous pas accepté la Torah (que Je vous avais proposée)?".
Les nations diront : "Maître du monde, as-Tu renversé la montagne au-dessus de nous comme Tu l'as renversée au-dessus d'Israël?" ; il est écrit en effet : "Ils se placèrent sous la montagne" (Yitro 19,17) ; selon Rav Abdimi bar 'Hama, ce verset nous enseigne que Hachem retourna la montagne sur les Bné Israël comme une coupole et Il leur dit : Si vous voulez accepter la Torah, c'est bien, sinon, ce sera votre tombe ici.
Aussitôt, Hachem répondra (aux nations) : "Qui d'entre eux peut annoncer les choses de jadis?" (Yéchayahou 43,9), c'est-à-dire : "Les 7 Commandements que J'avais donnés (aux nations), les avez-vous observés?".
D'où sait-on que les nations n'ont pas observé les 7 Commandements? Rav Yossef répondit à partir de ce verset : "Il se lève et la Terre vacille, Il voit et Il les délie" ('Habakouk 3,6), c'est-à-dire que Hachem a vu que les 7 Commandements acceptés par Noa'h et ses descendants n'ont pas été respectés ; Il a alors décidé de les délier de leur obligation.
Nos sages s'étonnent : Cette interprétation est- elle possible? Cela conduirait à récompenser le fauteur. C'est pourquoi, Mar fils de Ravina donne à ce verset une autre interprétation : Même s'ils observent ces 7 Commandements, ils n'en seront pas récompensés.
[guémara Avoda Zara 2b-3a]

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=> D'où apprenons nous que les nations ont refusé la Torah qui leur avait été offerte ? Qui l'avait proposée?

-> La guémara (Avoda Zara 2b) nous rapporte :
Rabi Yo'hanan dit : Hachem s'est adressé d'abord aux descendants d'Essav pour leur offrir la Torah, mais ils l'ont refusée. Puis Hachem s'est adressé aux descendants d'Ichmaël, mais ils l'ont également refusée. Ensuite, Hachem a proposé d'offrir la Torah à chacune des autres nations, selon Ramban (Haazinou 32,3), et elles l'ont refusée. Enfin, Il est venu vers le peuple d'Israël qui l'a acceptée.

-> Selon le Pirké déRabbi Eliézer :
Aux fils d'Essav et aux fils d'Ichmaël, descendants d'Avraham Avinou, c'est Hachem Lui-même qui s'est révélé à eux pour leur offrir la Torah. Par contre, pour les autres nations non issues d'Avraham, Hachem a envoyé des Anges pour leur proposer la Torah qu'elles ont refusée.

-> Le Avné Nézer enseigne :
Selon le Zohar, Hachem n'a pas proposé la Torah directement aux enfants d'Essav ni aux enfants d'Ichmaël ni aux autres nations, mais Hachem a posé la question au "sar" de chacune des nations, c'est-à-dire à leur Ange tutélaire dans le Ciel, qui l'a refusée.

[il est intéressant de rapporter le Zohar suivant : depuis le refus des fils d'Essav (habitant à Séïr) d'accepter la Torah et le refus des fils d'Ichmaël (habitant à Paran), la lumière qui a brillé sur Israël qui a accepté la Torah est encore plus intense et l'éclat qui entoure Israël est encore plus resplendissant. ]

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=> Quand les nations ont-elles reçu les 7 mitsvot et quelles sont ces 7 mitsvot?

-> Selon le Iyoun Yaakov :
Toutes les âmes (néchamot), qui devaient venir dans ce monde dans le futur, étaient incluses dans l'âme d'Adam Harichone. Lorsque ce dernier reçut d'Hachem les 7 mitsvot de base, sans en être forcé, toutes les âmes de l'humanité incluses dans l'âme d'Adam Harichone acceptèrent ces 7 Commandements, et en particulier les néchamot des nations.

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-> L'âme de chacun des Bné Israël désire accomplir tous les Commandements de la Torah et s'éloigner de toute transgression, si ce n'est le yétser ara qui l'entraîne au mal ; c'est pourquoi la contrainte est utile pour les Bné Israël, afin de les aider à vaincre le yétser ara.
Par contre, l'âme des nations du monde ne les porte pas à désirer accomplir les Commandements de la Tora ; c'est pourquoi, la contrainte n'aura aucune utilité. La non-réalisation des 7 mitsvot de Noa'h prouve leur non-désir d'accomplir les mitsvot.
[Halfalgot Réouven]

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=> La réponse de Mar fils de Ravina n'est pas satisfaisante, car le fauteur reste bénéficiaire.

-> Le Kétonet Yossef explique :
Hachem a délié les nations de leur obligation des 7 mitsvot, car elles n'ont pas respecté ces 7 Lois Noa'hides. Notre guémara s'étonne : cela revient à faire bénéficier le fauteur!
Mar, fils de Ravina, répond : même si elles observent ces 7 mitsvot, elles n'en recevront aucune récompense. Cette réponse n'est pas satisfaisante, car les nations qui ont fauté en ne respectant pas les 7 mitsvot vont bénéficier d'une absence de sanction.
En fait, Rachi (guémara Baba Kama 38a) dit : "Même si les nations accomplissent les 7 mitsvot, elles ne seront pas récompensées, car elles ont été déliées de ces mitsvot ; cependant elles ne seront pas exemptées de sanctions".
Ainsi, les nations ne bénéficieront d'aucun avantage pour avoir abandonné l'observance des 7 mitsvot.

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=> Si les nations ont été déliées des 7 mitsvot, pourquoi sont-elles sanctionnées pour leur non-respect de ces mitsvot?

-> Selon le Kéli 'Hemda :
Bien que les nations aient été déliées de ces 7 mitsvot, elles sont sanctionnées pour leur non-respect, car ce sont des mitsvot rationnelles (ne pas tuer, ne pas voler...) que l'esprit humain comprend et s'oblige à appliquer, même si D. ne l'ordonnait pas.

-> Selon le Birkat Si :
Même si les nations ne sont plus soumises à un ordre divin, elles seront sanctionnées pour la non-observation de ces 7 mitsvot, car dans le projet de la Création, l'intention du Créateur était que les nations observent ces 7 Lois Noa'hides.

-> Le Méromé Sadé enseigne :
Les lois de récompense et sanction ne sont pas seulement une réaction du Ciel aux comportements des gens, mais sont aussi des lois imprimées dans la nature, depuis le début de la Création : quiconque accomplit une mitsva sera récompensé et quiconque transgresse sera sanctionné. Ainsi, même après que les nations aient été déliées de ces sept mitsvot, leur transgression entrainera une sanction "naturelle".

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+ Hachem propose aux nations d'accomplir la mitsva de la Soucca :

-> Les nations diront à Hachem : "Maître du monde, donne-nous la Torah de nouveau et nous la pratiquerons". Hachem leur répondra : "Vous êtes insensés! Celui qui a fait des efforts (de préparation) la veille de Shabat mangera le jour de Shabat, mais celui qui n'a pas fait ces efforts, qu'aura-t-il à manger le jour de Shabat? Cependant, j'ai un Commandement facile à exécuter, son nom est la Soucca; allez l'accomplir!".
Peut-on dire ainsi? Pourtant, Rabi Yéhochoua explique ainsi le verset : "Tu observeras la Loi que je t'ordonne aujourd'hui d'exécuter" (Vaét'hanan 7,11) = l'exécution aujourd'hui (dans ce' Olam Hazé), mais non demain (dans le olam aba) ; l'exécution aujourd'hui, mais la récompense n'est pas pour aujourd'hui.
[celui qui n'a pas accompli les mitsvot ici-bas dans ce monde-ci (comparé à la veille de Shabbath), ne pourra plus les accomplir dans le monde à venir (comparé au Shabbath)]
En fait, Hachem a fait cette proposition aux nations, car Il ne se montre pas sévère avec Ses créatures.

Pourquoi le Commandement de la Soucca est-il désigné : "facile"? C'est parce qu'il n'exige pas de dépense.
Aussitôt, chacun ira préparer une Soucca (cabane) sur le toit de sa maison et Hachem y fera pénétrer les rayons d'un soleil d'été (brûlant) ; chacun démolira sa Soucca et sortira, selon le verset : "Brisons leurs liens, rejetons leurs chaînes loin de nous!" (Téhilim 2,3) ...
Raba n'a-t-il pas dit que celui qui souffre (de la chaleur) est dispensé de résider dans la Soucca? Bien qu'il y ait une dispense, est-il permis de la démolir?
[selon le Chem miChmouël, ce n'est pas leur sortie de la Soucca qui les a disqualifiées de toutes récompense, mais c'et leur attitude de mépris. ]
Aussitôt, Hachem assis en rira, selon ce verset : "Assis dans les Cieux, Il en rit" (Téhilim 2,4).
[guémara Avoda Zara 3a-3b]

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-> Le Maharcha explique :
En choisissant de proposer aux nations de construire une Soucca, une cabane temporaire et fragile qui symbolise notre monde (le olam azé) temporaire, Hachem a voulu faire cette allusion aux nations : seule la réalisation des mitsvot dans ce monde-ci aurait pu vous assurer une récompense; mais les réaliser dans le olam aba, c'est déjà trop tard.

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=> Pourquoi ont-ils placé la Soucca au sommet du toit?

-> Selon Rachi :
A l'époque du Talmud, les toits n'étaient pas en pente, mais étaient plans. Une majorité de leurs activités s'effectuaient sur le toit plat, et ils y ont donc construit leur Soucca sur le toit.

-> Le Iyoun Yaakov explique :
C'est par orgueil qu'ils ont choisi l'emplacement de leur Soucca au sommet du toit; ils n'ont donc pas accompli cette mitsva de façon désintéressée (lichma). C'est pourquoi, Hachem a fait briller un soleil très chaud sur eux comme Il le fait sur les réchaïm dans le olam aba.

-> Selon le Ben Ich 'Haï :
C'est intentionnellement qu'ils ont placé leur Soucca sur le toit, à l'emplacement où il fait le plus chaud et où les vents soufflent plus fort, contrairement à l'emplacement dans une cour plus abritée, afin d'être dispensés de cette mitsva qu'ils dédaignaient.

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=> Pourquoi Hachem a-t-Il suscité un soleil brûlant?
Puisque Hachem a voulu donner aux nations une nouvelle occasion d'accomplir les mitsvot de la Torah, pourquoi place-t-Il devant elles un soleil brûlant, sorti de son fourneau, qui les découragera?

-> Selon le Divré Chaoul :
C'est afin que les nations ne pensent pas à accomplir les mitsvot seulement si c'est bien pour elles. Il faut que les nations sachent qu'une mitsva doit être accomplie même lorsqu'elles ne ressentent pas le bien.

-> Le Mégadim 'Hadachim nous explique :
La demande des nations d'accomplir les mitsvot dans le monde futur n'était pas recevable, d'après le verset : hayom (aujourd'hui, dans le olam azé) la'assoto (pour l'accomplir), et non pas demain (ma'har - dans le olam aba).
Lorsque Hachem leur a quand même proposé par miséricorde la mitsva de la Soucca, les nations ont pensé qu'elles étaient dignes de recevoir une récompense selon la Loi et s'en sont enorgueillies. Or, cet orgueil est une abomination pour Hachem ; c'est pourquoi Il a fait pénétrer dans la Soucca des rayons solaires brûlants, qui traduisaient la midat hadine (Attribut de Justice/Rigueur), que les nations n'ont pas supportés.

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=> La Soucca est liée à Yom Kippour réservé aux juifs. En quoi la Soucca concerne-t-elle donc les nations?

-> Le rav Eliyahou Dessler (Mikhtav méEliyahou - tome 1) écrit :
Le jour de Kippour marque un élan de repentir (téchouva) du peuple d'Israël et son acceptation de modifier ses comportements, afin d'améliorer son état spirituel. Cet élan est aidé par l'absence du yétser ara à Yom Kippour. La mitsva de la Soucca vient juste après Kippour pour protéger et renforcer, pour toute la nouvelle année, l'état spirituel acquis à Yom Kippour, avant que le yétser ara, qui réapparait après Kippour, ne vienne baisser le niveau acquis.
C'est pourquoi, dès la sortie de Kippour, nous commençons à préparer la Soucca, protectrice comme l'Arche de Noa'h, durant 4 jours, puis nous demeurons sept jours dans cette Soucca.

Du fait que Hachem a proposé la mitsva de la Soucca aux nations, nous avons une preuve que les nations sont concernées par la téchouva, comme on le trouve dans le livre de Yona où le prophète Yona a eu la mission d'obtenir la téchouva des habitants non-Juifs de Ninive. Cependant, alors que la téchouva d'Israël fonctionne à un niveau d'intériorité (pnimi), celle des nations ne fonctionne qu'à un niveau d'extériorité (hitsoni), donc dans ce olam azé et non pas dans le olam aba (voir Baba-Batra 10b).
Puisque la téchouva concerne à un certain niveau les nations, la protection de ce niveau par la Soucca les concerne aussi.

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=> Comment expliquer le rire d'Hachem?

-> Selon le Maharcha :
On ne peut pas attribuer à Hachem le rire, car on ne peut pas Lui attribuer une action physique. Il faut donc comprendre que Hachem a suscité le rire d'Israël envers les nations lorsqu'elles ont démoli la Soucca.

-> Selon le Ein Eliyahou :
Lorsqu'un homme veut dispenser un bienfait à son prochain et que ce dernier refuse ce bienfait, en général le donateur rit du donataire qui n'a pas accepté, alors que c'était pour son bien.
C'est pourquoi, Hachem a ri des nations qui ont refusé d'accomplir la mitsva de la Soucca, qui était pour leur bien, puisqu'elle les aurait protégées du soleil brûlant.

"Le verset dit : "Aie confiance en Hachem et fais le bien" (Téhilim 37,3) (ce qui signifie : ''Aie confiance en Hachem même avant de faire le bien'') = cela signifie que bien que tu ne possèdes pas de bonnes actions à ton actif et que tu saches que tu es un racha, malgré tout, aie confiance en Hachem car Il est la source de la miséricorde et Il aura pitié de toi, comme il est dit : "Sa miséricorde est sur toutes les créatures" (Téhilim 145,9), à savoir les tsadikim et les réchaïm."
[Rambam - début de son Séfer Emouna ouBita'hon]

« Ata » – sens et implication de ce mot dans nos bénédictions

+ "Ata" - sens et implication de ce mot dans nos bénédictions :

-> Le 2e mot de nos bénédictions est "Ata" qui utilise la 2e personne : "Tu", et cela implique que nous nous adressons à Hachem directement en face à face, si l'on peut dire.

=> Comment une humble créature de chair et de sang peut-elle parler avec une telle familiarité avec le Roi des rois?

-> Nous ne pouvons expliquer cela que par le fait que Hachem nous aime, et comme nos Sages (midrach Béréchit rabba 55,8) l'enseignent : "l'amour contourne les règles standard d'étiquette et de conduite" (aava mékalkélét ét achoura).
Combien devons-nous être reconnaissants pour cette précieuse relation! Nous devrions proclamer avec joie : "achrénou ma tov 'helkénou ouma na'im goralénou ouma yafa yérouchaténou" (Combien nous sommes chanceux! Comme notre sort est agréable! Et comme notre héritage est beau!).
[les non-juifs courent après du vide, rêvant de croiser leur star, tandis que nous les juifs nous sommes liés avec Hachem, que nous tutoyons, qui nous écoute comme en face à face et apprécie chaque bénédiction que nous pouvons faire. ]

-> Le Maguid de Koznitz (Avodat Israël - Lé'h Lé'ha) s'émerveille à ce sujet :
"cela est incompréhensible! Nous sommes des êtres physiques, pleins de fautes, pourtant nous avons le mérite de parler devant le Roi Glorieux et même de s'adresser directement à Lui ("Ata"), comme on parlerait à une personne debout en face de nous ... C'est une bonté ('hessed) impressionnante et une merveille qui découle de la compassion d'Hachem pour Ses créations".

On peut remarquer que la valeur numérique de "ata" (אתה) est 7 fois celle du mot 'hen (חן - grâce, faveur). Ce n'est que parce que [7 jours sur 7] les âmes du peuple juif trouvent une telle grâce aux yeux d'Hachem (son amour pour chaque juif est indépendamment de notre comportement, juste parce que nous sommes Ses enfants adorés), que nous pouvons nous adresser au Roi des rois à la 2e personne (Ata).

-> Le Yessod haAvoda (Torat Avot) élabore sur ce concept pour offrir une interprétation des mots : "véata tétsavé ét Bné Israël" (Et toi, tu ordonneras aux Bné Israël - וְאַתָּה תְּצַוֶּה אֶת-בְּנֵי יִשְׂרָאֵל - Tétsavé 27,20) = ordonnes-leur au sujet du mot "Ata", en déclarant qu'ils (les juifs) sont autorisés à s'adresser à Hachem directement par "Ata" (Tu). [c'est tellement une chose énorme de pouvoir tutoyer le Roi des rois que nous avons besoin de Son autorisation forcée en ce sens. ]

Le 'Hafets 'Haïm (haTefilat biMé'hitsat) note que bien qu'il existe de nombreuses définitions différentes pour le mot "barou'h", tout le monde est entièrement d'accord sur le fait que le 2e mot des bénédictions ("Ata"), signifie le Seul et l’Unique : Toi = Hachem. En nous permettant de nous référer à Lui par "Ata", Hachem accorde à chaque juif l'immense privilège de s'adresser directement au Roi, signe de la plus grande proximité et amour possible. [
cela est aussi un message d'espoir : quoique tu ait pu faire dans ta vie, en récitant une bénédiction Hachem ne te rejette pas, au contraire Il t'aime toujours autant et désire t'avoir proche de Lui. ]
Le 'Hafets 'Haïm ajoute qu'il vaudrait la peine pour une âme de descendre dans ce monde et de vivre pendant 70 ans uniquement pour avoir l'immense privilège et honneur de se référer à Hachem par "Ata", ne serait-ce qu'une seule foi.

-> Le fait que Hachem nous permette de s'adresser à Lui par "Ata" indique Sa grande humilité.
Le fils du Gaon de Vilna, Rav Avraham (Maalot haTorah), relie ce phénomène à la déclaration de nos Sages (guémara Méguila 31a) : Partout où vous trouverez la mention de la puissance d’Hachem, vous trouverez également mention de Son humilité.
[d'une certaine façon chaque bénédiction nous fait prendre conscience que Si même Hachem (qui peut et fait tout) est humble alors nous aussi nous devons l'être, et ainsi chaque bénédiction fait réduire notre "égo" pour laisser davantage de place à Hachem en nous-même. ]
Il ajoute que le sentiment de proximité engendré par le fait de s'adresser à Hachem par "Ata" permet à celui qui bénit de surmonter son yétser ara.
Le mot "Ata" (אתה) fait allusion à la Torah qui est écrite avec les lettres de alef à tav (את), ainsi que les 5 lettres finales (ה).
Le Torah permet à une personne de surmonter son yétser ara, comme le disent nos disent nos Sages (guémara Baba Batra 16) que Hachem a créé le mauvais penchant, et Il a créé la Torah comme antidote.
On trouve une allusion à cela dans les paroles d'Hachem à Caïn : "Le péché est tapi à la porte, Il aspire à t’atteindre, mais toi (véata - וְאַתָּה), sache le dominer" (Béréchit 4,7). En d'autres termes, le yétser ara désire nous vaincre, mais avec la force du "Ata" (אתה) nous pouvons le dominer.

-> L'autorisation de s'adresser à Hachem avec le mot "Ata" n'est pas seulement un privilège ; cela renforce également notre relation avec Lui.
L'essentiel d'une bénédiction est que celui qui bénit, ressente réellement l'incroyable proximité d'Hachem avec nous, et qu'il ressente concrètement le verset : "Je mets constamment Hachem devant moi" (chiviti Hachem lénegdi tamid - Téhilim 16,8). Le Rema (Ora'h 'Haïm) écrit que cela (avoir Hachem devant nous) est un principe majeur de la Torah et de notre service Divin. En ce sens, les bénédictions ont un rôle fondamental pour nous permettre de tendre vers cela. [rav Handler]
[Hachem est en face de nous, mais sommes préoccupés par d'autres choses (la matérialité éphémère nous éblouie), les bénédictions viennent nous rephaser sur la vraie réalité de ce monde.
Notre yétser ara nous pousse à croire : "ça va cool, Hachem est au loin de toi, Il est au Ciel", tandis qu'en vrai Il est tout près de nous (oui, face à toi, au point que tu emplois le "Toi" [Ata]).]

-> Le Gaon de Vilna écrit que celui qui réalise le début du verset : "chiviti Hachem lénegdi tamid" (Je mets constamment Hachem devant moi), il méritera la promesse de sa fin : "ki mimini bal émot" (s'Il est à ma droite, je ne chancellerai pas- Téhilim 16,8) = Hachem sera son "ombre", le protégeant et marchant à ses côtés dans tous les aspects de la vie.
C'est l'une des raisons pour lesquelles nos Sages ont décrété l'obligation de dire 100 bénédictions chaque jour : afin que l'on se sente constamment proche d'Hachem.

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-> Le Yessod véChorech haAvoda (chaar haAchmorét - chap.2) écrit :
Quand quelqu'un dit "Barou'h Ata", il doit visualiser qu'il est en train de dire la bénédiction directement en présence d'Hachem ... C'est une exigence majeure dans toutes nos prières et louanges : cela devrait être comme si on s'adressait directement au Créateur, dont la gloire remplit la terre.
Si quelqu'un ne parvient pas à visualiser qu'il se tient face à Hachem, il est absolument clair que c'est comme s'il n'avait jamais récité la bénédiction du tout, et il est coupable d'annuler une bénédiction promulguée par nos Sages de la Grande Assemblée (anché knesset haguédola) et de diminuer la satisfaction du Créateur (Hachem).".

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[nous devons faire en sorte de ressentir intellectuellement et émotionnellement que Hachem veille en permanence sur nous, car alors nous pouvons nous connecter avec Lui et sentir Sa présence de près. Nous serons alors capables de Le remercier sincèrement 100 fois par jour en le saluant directement par "Ata".]

Heureux sont les tsadikim et malheureux sont les réchaïm dans toutes les situations

+ Heureux sont les tsadikim et malheureux sont les réchaïm dans toutes les situations :

-> Rav Na'hman fils de Rav 'Hisda a fait ce commentaire :
Comment comprendre ce verset : "Il est un fait troublant qui se produit sur Terre : il y a des Justes (tsadikim) qui sont traités comme s'ils agissaient à la manière des impies (réchaïm), et il y a des réchaïm qui sont traités comme s'ils agissaient à la manière des tsadikim" (Kohélet 8,14)?
Il faut comprendre ainsi : Heureux les tsadikim qui reçoivent dans ce monde-ci ce que recevront les réchaïm dans le monde futur ; malheur aux réchaïm qui reçoivent dans ce monde-ci ce que recevront les tsadikim dans le monde futur.
Rava objecte : Quel mal y a-t-il à ce que les tsadikim jouissent des 2 mondes? Donc, Rava comprend ainsi (le verset cité) : Heureux les tsadikim qui reçoivent dans ce monde-ci les mêmes bienfaits que ceux dispensés aux réchaïm dans ce monde-ci ; malheur aux réchaïm qui reçoivent dans ce monde-ci le mal qui arrive aux tsadikim dans ce monde-ci.
Rav Pappa et Rav Houna fils de Rav Yéhochou'a sont venus étudier auprès de Rava. Ce dernier leur dit : Avez-vous étudié en profondeur tel et tel traité (de "guémara")? Ils répondirent : Oui. Rava ajouta : êtes-vous un peu riches (pour étudier sans soucis) ? Ils répondirent : Oui, nous avons acheté un petit lopin de terre (dont nous tirons notre subsistance).
Rava s'exclama : Heureux les tsadikim qui obtiennent ici-bas ce qu'obtiennent les réchaïm ici-bas.
[guémara Horayot 10b]

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=> Comment Rav Na'hman a-t-il interprété le verset (Kohélet 8,14)?

-> Rachi commente :
Voici comment Rav Na'hman fils de Rav 'Hisda explique le début du verset de Kohélet cité : Heureux les tsadikim qui subissent des souffrances dans ce monde-ci (olam azé) de la même manière que les réchaïm souffriront dans le monde futur ('Olam Haba), car ces tsadikim expient ainsi ici-bas leurs fautes peu nombreuses, afin de recevoir la totalité de leur récompense dans le monde à venir.
Rav Na'hman explique ainsi la fin du verset : Malheur aux réchaïm qui reçoivent des bienfaits ici-bas de la même manière que les tsadikim recevront dans le futur de nombreux bienfaits dans le monde à venir, car ces réchaïm profiteront ici-bas seulement des fruits de leurs rares bonnes actions et n'auront rien dans le monde à venir.
Ce verset : "Mais qui paie ceux qui Le haïssent, à leur face, en les faisant périr" (Vaét'hanan 7,10 confirme ce comportement d'Hachem dans le domaine des récompenses et des sanctions.

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-> Ne vous tourmentez pas pour les difficultés de vos épreuves dans ce monde, car tout est vanité ici-bas ; de même vous les réchaïm ne vous réjouissez pas de votre tranquillité dans ce monde car tout est vanité ici-bas.
[Rif - EinYaakov]

-> Dans ce monde-ci, aussi bien les bienfaits dont bénéficient les réchaïm que les maux que subissent les tsadikim sont sans grande importance. Même le bonheur des tsadikim quand la vie leur réussit dans ce monde et même les sanctions des réchaïm dans ce monde sont vanité, car ce monde-ci est passager [si éphémère], et l'essentiel c'est le olam aba [éternel].
[Ets Yossef]

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=> Qu'est-ce qui a incité Rava à donner au verset Kohélet (8,14) une interprétation nouvelle, opposée à celle de Rav Na'hman?

-> Selon le Rif (Ein Yaakov), voici l'intention de Rava dans son interprétation :
- Même lorsque les tsadikim bénéficient d'une vie paisible dans ce monde, Hachem ne diminuera pas la grande récompense qui les attend dans le monde à venir, car le profit dans ce monde-ci est vanité et n'est pas considéré comme une récompense ; c'est pourquoi Rava dit : "Heureux les tsadikim".
- De même, lorsque les impies reçoivent des épreuves dans ce monde-ci, Hachem ne diminuera pas les sanctions qui les attendent dans le monde à venir, car les sanctions dans ce monde-ci sont hvanité et ne sont pas considérées comme de véritables sanctions par rapport à celles du monde à venir.

-> Le Maharal ('Hidouché Aggadot) explique :
Selon la guémara (Béra'hot 61b), le monde à venir n'a été créé que pour les tsadikim et ce monde-ci n'a été créé que pour les réchaïm.
Ainsi, un même homme ne bénéficie pas en général des 2 mondes. C'est pourquoi, s'il arrive qu'un tsadik soit favorisé dans ce monde-ci où il ne devait pas avoir de part, Rava dit de lui : "Heureux les tsadikim qui reçoivent dans ce monde-ci les bienfaits dispensés aux réchaïm dans ce monde".
De même, s'il arrive qu'un racha ne soit pas favorisé dans ce monde (olam azé) qui a été créé pour lui, Rava dira de lui : "Malheur aux réchaïm qui reçoivent dans ce monde-ci les maux qui frappent habituellement les tsadikim dans ce monde-ci", car ils auraient alors perdu les 2 mondes.

-> Le Ben Ich 'Haï enseigne :
Pourquoi Rava dit-il : "Malheur aux réchaïm qui sont frappés d'épreuves et souffrances dans ce monde ci? Au contraire, c'est un bienfait pour eux, car ces souffrances seront une source d'expiation pour leurs fautes.
En fait, puisqu'ils risquent de se rebeller et de ne pas accepter ces souffrances comme une expiation de leurs nombreuses transgressions, leurs fautes ne seront pas expiées, et ainsi, ils auront souffert pour rien, ce qui justifie l'affirmation de Rava : "Malheur aux réchaïm".

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=> Les interprétations de Rav Na'hman et de Rava se complètent-elles ou se contredisent-elles?

-> Selon Méiri, les 2 commentaires du verset (Kohélet 8,14) faits par Rav Na'hman et Rava respectivement sont vrais et ne se contredisent pas. En effet :
- selon Rava, "Heureux les tsadikim qui bénéficient des 2 mondes : "olam azé et olam aba", donc qui ont à la fois une richesse matérielle, des honneurs, une vie paisible d'une part, et un grand bagage de Torah d'autre part, mais ce cas est peu fréquent, et en général l'homme doit mettre son énergie en priorité sur l'étude de la Tora et non sur l'accumulation de biens matériels. Mais si la Miséricorde Divine lui accorde les 2 "tables", spirituelle et matérielle, heureux est son sort ;
- selon Rav Na'hman, si le tsadikim est étriqué dans ses finances, il doit également se considérer heureux, car cette difficulté fait rémission de ses fautes peu nombreuses et il n'a donc pas à se rebeller contre l'Eternel.

-> Selon le 'Hafets 'Haim, Rava s'oppose à Rav Na'hman. En effet, le bien suprême consiste à faire la Volonté d'Hachem, mais il existe des circonstances qui induisent l'homme en erreur et l'empêchent de faire téchouva.
- selon Rav Na'hman, les bienfaits reçus par un homme dans ce monde sont un obstacle à son repentir, car il considère qu'il est digne de ces bienfaits venus du Ciel pour le récompenser de ses bonnes actions agréées par Hachem. Cet homme ne sera donc pas porté à la téchouva.
C'est pourquoi "Heureux l'homme qui fait téchouva dans une situation de souffrances", car dans son état de souffrances, son cour brisé le poussera à se repentir et à faire davantage la Volonté du Créateur ;
- selon Rava, les tsadikim qui bénéficient des bienfaits de ce monde-ci sont portés à remercier Hachem et à se rapprocher de Lui en faisant davantage Sa volonté.

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=> Dans quel but Rava a-t-il posé ses 2 questions à Rav Pappa et à Rav Houna?

-> Le Ben Ich 'Haï explique :
Les 2 questions posées par Rava sont liées et n'en font qu'une. En effet, après avoir posé la première question : Avez-vous intégré en profondeur telle et telle massékhet (traité de guémara), qu'il a choisie parmi les plus difficiles, et avoir reçu une réponse positive de Rav Pappa et Rav Houna, Rava s'est demandé comment ont-ils réussi à acquérir un tel niveau en si peu de temps, car les 2 talmidim étaient jeunes :

- ou bien, ils possédaient une richesse matérielle qui "élargissait" leur cœur et facilitait leur acquisition de la Torah ; ou bien, ils avaient des difficultés pour assurer leur subsistance, comme la plupart des talmidé 'hakhamim dont l'esprit troublé par la gêne financière freine la progression spirituelle ; dans ce cas, c'est par miracle qu'ils ont atteint si vite un niveau aussi élevé.
Si Rava a demandé : "Etes-vous un peu riches" et non pas : "Etes-vous riches", c'est afin d'éviter un oeil malveillant (ayin ara) sur la richesse d'autrui.

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=> Comment comprendre la réponse : "Nous possédons un petit lopin de terre"?

-> Rachi précise :
Les 2 jeunes disciples ont répondu à Rava que chacun d'eux a acquis un petit lopin de terre duquel chacun tire sa subsistance avec largesse, afin d'étudier sans être préoccupé par les soucis de parnassa.

-> Selon le Maharcha :
Ils ont répondu qu'ils ont acquis un petit terrain, car ils voulaient rassurer Rava qui sait que lorsqu'un homme possède beaucoup de biens, cela peut être une cause de bitoul Torah (arrêt de l'étude) en raison des soucis pour gérer ce grand patrimoine.

-> Le Ben Ich 'Haï explique :
Pourquoi ont-ils ajouté le mot quétina (petit)?
C'est pour éviter un œil malveillant (ayin ara). En effet, s'ils avaient déclaré posséder un terrain chacun, sans préciser "petit", Rava aurait pu interpréter qu'ils possédaient chacun un grand terrain.
De plus, un grand terrain nécessite de grands travaux agricoles qui demanderaient beaucoup de temps au détriment d'une étude assidue de la Torah.
Enfin, pourquoi ont-ils utilisé l'expression quétina déar'a au lieu de ar'a kétina? Leur intention était de dire à Rava qu'ils avaient acquis le terrain le moins coûteux (quétina) parmi les terrains à vendre.

"Tu aimeras ton prochain comme toi-même, Je suis Hachem" (וְאָהַבְתָּ לְרֵעֲךָ כָּמוֹךָ אֲנִי יְהוָה - Kédochim 19,18).

-> Le rabbi de Belz commente :
ce verset nous apprend comment retirer la Rigueur de notre vie.
Lorsqu'il y a de l'unité parmi les juifs (וְאָהַבְתָּ לְרֵעֲךָ) alors le mot כָּמוֹךָ, qui a la même guématria que Elokim (le Nom d'Hachem représentant le Jugement, la Rigueur), devient alors אֲנִי יְהוָה (qui est le Nom Divin de compassion, de la miséricorde).
De même, la guématria de "aava" (amour - אהבה) est de 13, et lorsque 2 juifs ont de l'amour l'un pour l'autre, alors nous avons 2 fois 13 soit 26, la valeur numérique du Chem Havaya (יהוה).

-> "Lorsque 2 juifs se rapprochent dans un amour et une attention réciproques, alors la Présence Divine descend sur eux.
Lorsque "Tu aimeras ton prochain comme toi-même ..." alors "... Je suis Hachem [Je me joins à eux]" (Kédochim 19,18)"
[rabbi Ména’hem Mendel de Kossov]

-> Si un juif aime l’autre, alors Hachem dit : "Je suis le 3e!"
[rabbi Avraham de Slonim - Kédochim 19,18]

La kavana

+ La kavana :

-> "de Le servir de tout votre cœur et de toute votre âme" (Ekev 11,13)

-> La guémara (Taanit 2a) commente que la prière est appelée le "service du cœur".
De son côté, rabbi Moché Cordovéro ajoute que la prière est également le "service de l'âme".

-> En effet, rabbi Moché Cordovéro (Pardes Rimonim - chaar 32, chap.3) écrit :
"Le souffle d'une personne peut former des lettres qui contiennent de la spiritualité, mais cette spiritualité doit être alimentée, afin que les lettres de ses prières puissent s'envoler vers les Cieux.
C'est le rôle de la kavana, de puiser la force nécessaire pour injecter de l'esprit dans les lettres et les mots qu'il prononce dans sa prière et les envoyer vers les mondes supérieurs.
A travers la pensée et la kavana de la personne, il pousse la prière à s'élever vers les cieux afin que les paroles de la bénédiction et de la prière puissent accomplir leur tâche et faire descendre la nourriture et les bénédictions appropriées.

Lors de la prière ou de la récitation d'une bénédiction, pour que l'âme (néfech) d'une personne s'accroche à ces paroles et s'élève avec la prière, on doit d'abord dépouiller son néfech du corps qui l'habille et se débarrasser de toutes les pensées matérielles qui occupent son coeur, qui sont comme un vêtement souillé sur l'âme.
Ensuite, son néfech peut s'élever seul et sans entrave. C'et pourquoi les mots : "de Le servir ... de toute votre âme" (oul'ovdo bé'hol ... nafché'hem - Ekev 11,13) font référence à la prière car la prière est appelée : "néfech"."

Les épreuves sont là pour nous rapprocher d’Hachem

+ Les épreuves sont là pour nous rapprocher d'Hachem :

-> A chaque fois qu'un juif trouve son chemin barré devant lui, ce n'est que pour qu'il regarde En-Haut et qu'il soumette son coeur à son Père Céleste.
[Sfat Emet - Massé 5661]

-> En vérité, toutes les épreuves qui accablent les Bné Israël n'ont pour seul but que de les rapprocher d'Hachem, et pas seulement de les punir, comme il est dit : לא אלוקים קרובים (lo Elokim kérovim - litt. "c'est pour lui (pour ce peuple : les Bné Israël) qu'il (y a) Elokim (la rigueur Divine), pour qu'ils soient proches" - Vaét'hanan 4,7).
Et comme il est dit également (Isaïe 63, 9) : בכל צרתם לו צר (bé'hol tsaré'ém lo tsar - litt. "Dans toutes leurs épreuves, c'est pour Lui (pour nous rapprocher de Lui) qu'il (le peuple juif) subit l'épreuve").
Et l'épreuve elle-même est une délivrance pour les Bné Israël.
[Sfat Emet - Vaét'hanan 5666]

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-> Le Nétsiv (Méromé Sadé sur 'Haguiga 5b) explique ce que la guémara enseigne sur le verset : "Et Moi, Je voilerai Ma face en ce jour" (Vayélé'h 31,18) : Rav Yossef dit : "Sa main s'est levée sur nous, comme il est dit : ‘De l'ombre de Ma main Je t'ai recouvert’ (Yéchayahou 51,16)".
Le Nétsiv commente que l'intention de Rav Yossef est d’expliquer que Hachem ne voile pas Sa face devant Israël sans ne plus les regarder. Il est certain que dans toutes les circonstances, Hachem nous dirige.
Mais le thème du voilement de la face Divine consiste dans le fait que "Sa main s'est levée sur nous" = D. a placé Sa main comme séparation afin de nous cacher la manière dont Il nous dirige.
C’est ce thème qui est exprimé dans le verset rapporté par Rav Yossef : "De l'ombre de ma main Je t'ai recouvert", comme quelque chose qui est caché du regard. Mais il est certain que Hachem continue à nous regarder et à nous diriger avec miséricorde.

Tout le but de ce voilement est uniquement de nous éprouver afin de nous éveiller au repentir (téchouva - tachouv hé = revenir vers Hachem).

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-> Celui qui possède la émouna n'a aucune question, et celui qui ne la possède pas, toutes les réponses ne lui serviront à rien, car D. qui est le Maître de tout ce qui se passe dans le monde, est la réponse à toutes les questions.
['Hafets 'Haïm]

-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
Personne ne comprend rien à la manière dont Hachem dirige le monde car celle-ci est insondable. Dès lors, comment l'homme pourrait-il avoir des questions sur Sa manière de diriger les événements puisqu'il ne peut en saisir la véritable finalité?
Il ne lui incombe que de placer sa confiance dans son Créateur.

[ainsi, dans nos périodes de troubles où l'on est tenté de tout voir en noir, il ne nous reste plus qu'à se jeter dans les bras de notre papa Hachem, confiant à 100% qu'Il gère tout pour le mieux ultime. ]

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-> b'h, voir également : 3Tu seras intègre avec Hachem ton D." : https://todahm.com/2022/09/28/37256

"Tu te souviendras d'Hachem ton D. car c'est Lui qui te donne la force de réussir" (Ekev 8,18)

-> Le Yessod haAvod (2,8) commente :
"On nous enjoint par là à avoir la foi que tous les gains réalisés par un homme et l’obtention de sa subsistance, tout est dirigé par Hachem et n’existe que grâce à Son aide. Ce commandement constitue une des 613 mitsvot.
Grâce à cela, Hachem lui viendra en aide même dans les situations les plus difficiles.
Mais s’il pense : "C'est à la force de mon poignet que j'ai réussi", il ne bénéficiera pas de l'aide du Ciel et par conséquent, il ne pourra réussir dans ses entreprises."

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-> Le rav Pin'has Koritz enseigne que celui qui vit avec une confiance entière en D., Hachem le délivrera par des voies auxquelles il n'aurait jamais songé auparavant.