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Parce que les êtres humains sont naturellement tournés vers l'intérieur, s'occupant toujours d'eux-mêmes, il faut un effort concerté pour s'investir dans les autres.
Pour bien aider les gens, il est utile de s'imaginer dans la situation de l'autre. Utilisez votre imagination pour vous représenter la souffrance ou la privation de votre prochain et la joie qu'il éprouverait à être soulagé de ses soucis ou à obtenir ce qui lui manque.
[rav Eliyahou Dessler - Mikhtav méEliyahou ]

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-> "En soulageant la douleur d'une autre personne, vous lui permettez de faire plus de mitsvot, apportant ainsi à Hachem un double plaisir : d'une part, parce qu'Hachem est joyeux lorsque les gens sont heureux, et d'autre part, parce que les individus joyeux Le servent fidèlement"
[Pélé Yoets - AhavatrReim]

-> Une des 48 façons par lesquelles on acquiert la Torah est le fait de : porter le joug/fardeau, de son prochain (nossé béol 'havéro). [Pirké Avot 6,6]
[ex: quelqu'un a le cœur lourd, alors on lui permettant de parler, en le rassurant, l'encourageant, ... on porte son joug et il lui devient beaucoup plus facile à accepter. ]

On peut apporter beaucoup de soutien en écoutant simplement les gens s'épancher. Se sentir entendu et compris est un besoin fondamental. Lorsqu'une personne voit qu'une autre personne comprend sa douleur, cela apaise son angoisse.

-> Le 'Hazon Ich recommande de prier pour soulager la douleur des autres, même si les mots ne viennent pas du cœur, et même si la personne qui souffre n'est pas quelqu'un avec qui vous interagissez normalement.

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+ L'exemple de Moché :

-> "Et Moché grandit, il sortit au milieu de ses frères, et il vit leur souffrance" (Chémot 2,11).
Le midrach commente que Moché a vu leurs souffrances et s'est écrié : "Comme mon cœur se serre pour votre souffrance! Si seulement je pouvais mourir pour vous, pour vous épargner votre souffrance".
Moché ne pouvait pas rester les bras croisés dans le palais alors que ses frères souffraient. Il a ressenti l'envie et le besoin de se joindre à eux.

À propos des mots "et il vit leur souffrance", Rachi explique que Moché ne s'est pas contenté de voir leur détresse puis de poursuivre ses activités quotidiennes. Mcshé a "mis ses yeux et son cœur dans l'affaire". Cela signifie qu'il voyait constamment leur tourment dans les yeux de son esprit.
Le Midrach dit que Moshé a enlevé ses vêtements royaux et est sorti dans le champ pour essayer d'aider ses frères à fabriquer les briques et le mortier, juste pour qu'il puisse faire partie de leur douleur.

Le rav 'Haïm Friedlander (Sia'h 'Haïm) nous demande de visualiser la scène que Moché a vue lorsqu'il est sorti pour observer ses frères. Des millions d'esclaves, des dizaines de milliers de surveillants armés de fouets.
Une autre personne aurait jeté ses mains et abandonné sans même essayer, mais pas Moché. Il a couru ici et là pour essayer d'être utile.
En nous basant sur la réaction de Moché, nous apprenons que, lorsque quelqu'un souffre, même s'il n'y a rien de pratique que vous puissiez faire pour soulager sa douleur, le simple fait d'éprouver de l'empathie pour quelqu'un qui souffre allège son fardeau.

-> Moché a mérité de communiquer avec la Présence Divine d'Hachem parce qu'il s'est fait partenaire et a participé physiquement à la douleur de peuple juif.
Hachem a déclaré : "Tu as quitté ton confort pour participer à la douleur de peuple juif en tant qu'égal, et je quitterai la compagnie des êtres supérieurs pour pouvoir te parler". [midrach Chémot rabba]

-> Un verset précédent dit : "Hachem a vu les Bné Israël et Hachem a su" (Chemos 2,25). Et Rachi commente en utilisant pratiquement la même expression que pour Moché : "Hachem a posé son regard sur eux et n'a pas retiré son cœur d'eux".
L'Alter de Kelm explique qu'Hachem a été inspiré, pour ainsi dire, par les actions de Moché.
Ce sont les actions similaires de Moché qui ont incité Hachem à regarder et à prendre à cœur, pour ainsi dire, les problèmes du peuple juif. [rav 'Haim Chmoulevitz]

-> Dans la Torah, nous connaissons peu de détails sur les premières années de la vie (avant que Moché ne vienne à 80 ans délivrer le peuple juif d'Egypte), cela nous montre que pour chacun d'entre nous qui devons marcher dans les traces de Moché, cela passe par une base indispensable à la grandeur spirituelle : partager la douleur de notre prochain.

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-> Lorsqu'un juif soupire sur les problèmes d'un autre, ce soupir a le pouvoir de briser les cloisons d'acier qui ont pu être créées dans le ciel par des anges accusateurs, et inversement, la joie qu'un juif exprime lorsqu'il entend parler de la joie d'un autre et la bénédiction qu'il lui donne est acceptée par D. autant que la prière de Rabbi Yo'hanan, le Cohen Gadol, lorsqu'il est entré dans le Kodech Kodachim (le Saint des Saints).
[Baal Chem Tov]

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-> Le rav Moché Feinstein était tellement perturbé par les problèmes des autres que cela l'affectait physiquement.
Rav Shraga Kalmanovich attendait un jour de parler à Rav Moché. Il observa un couple sortant du bureau du rav, escorté par Rav Moché. Le rav Kalmanovich a remarqué que le Rav Moché boitait.
Il trouva la rabbanit dans la cuisine et lui demanda pourquoi il boitait.
La rabbanit lui a expliqué : "Cela arrive souvent. Lorsque quelqu'un partage sa douleur avec Rav Moché, il est si fortement affecté qu'il ressent la douleur au point de ne pas pouvoir marcher correctement. Mais ne vous inquiétez pas. Cela passera!"

Comment avoir une mesure fiable de son propre niveau spirituel?
Je trouve que la meilleure façon de mesurer son niveau d'avodat Hachem est de regarder son niveau de "ben adam la'havéro (entre un homme et son prochain).
Si d'autres gens se sentent bien grâce à moi, j'imagine qu'au Ciel, ils se sentent bien aussi.
[le Tosher Rabbi]

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-> Le rav Don Segal, raconte qu'un homme demanda un jour au'Hazon Ich de lui prescrire une méthode par laquelle il pourrait atteindre le plus haut niveau de perfection possible. Le requérant pensait que le 'Hazon Ich lui répondrait en lui disant de terminer l'étude du Shas (les 6 sédarim de la michna et du Talmud), ou de connaître les 4 sections du Choul'han Aroukh, ou d'étudier la Torah avec assiduité.
Le 'Hazon Ich lui a plutôt répondu : "Réussis à traverser ce monde sans causer de douleur à un autre juif!".

-> Dans la guémara (Yérouchalmi Dmaï 1,3), il est relaté que rabbi Pin'has ben Yaïr était en train d'aller au beit midrach pour étudier la Torah.
Il devait traverser la rivière de Gina'i, mais la rivière était alors très haute.
Rabbi Pin'has ben Yaïr a dit : "Gina'i! Pourquoi est-ce que tu m'empêches d'aller au beit midrach?", et alors la rivière s'est ouverte pour lui.
Ses élèves lui ont demandé : "Est-ce que nous pouvons venir?"
Rabbi Pin'has ben Yaïr a répondu : "Si vous savez que vous n'avez jamais fait de mal ou manqué de respect à un autre juif, alors vous pouvez traverser le lit de la rivière, et il ne vous arrivera rien de mal."

=> Le Yérouchalmi enseigne clairement que le mérite auquel Rabbi Pin'has ben Yaïr a fait appel pour ce miracle n'était pas dû à ses efforts inlassables dans l'étude de la Torah ou au niveau de son érudition, ni pour ses pouvoirs dans la prière ou sa bonté dans la charité, mais plutôt en raison de son souci de ne jamais faire souffrir un autre juif.

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-> "Cela me procure un plaisir intense de rendre les autres heureux. Je considère comme une obligation suprême d'éviter de causer à toute personne la moindre détresse, même pour un seul instant."
['Hazon Ich - Kovets Igrot 1:33]

-> Il ne devrait pas se passer un jour sans que l'on fasse du 'hessed, que ce soit avec son corps, son argent ou son âme.
[Chla haKadoch]

-> Chaque fois que deux juifs se rencontrent, il doit en résulter quelque chose de bon pour un troisième. [rav Yossef Its'hak de Loubavitch]

-> Selon la guémara (Taanit 22a), c'est une grande mitsva que de remonter le moral d'une personne triste et de l'aider à apaiser ses inquiétudes.

-> "Une personne doit aider les autres avec son corps, son âme et son argent. Il a l'obligation d'empêcher les autres de subir un préjudice . Il doit prêter de l'argent en cas de besoin, et enfin, il doit faire ce qu'il peut pour remonter le moral d'un juif opprimé."
[Ram'hal -Messillat Yécharim - chap.19]

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-> De même que vous vous aimez instinctivement, sans avoir besoin de raisons, de même vous devriez aimer les autres, même sans raisons.
[Alter de Slobodka]

Juste avant sa mort, on demande à un homme s'il a traité son prochain avec bonté.
Si la réponse est oui, son âme est extraite avec facilité.
[Réchit 'Hokhma - chaar haYira - chap.12]

Le pouvoir de la parole (selon le Ben Ich ‘Haï)

+ Le pouvoir de la parole (selon le Ben Ich 'Haï) :

-> "N'ouvre pas la bouche avec précipitation ; que ton cœur ne soit pas prompt à proférer quelque parole devant D., car D. est au ciel, et toi, tu es sur la terre; c'est pourquoi tes propos doivent être peu nombreux" (Kohélet 5,1)

-> Le Ben Ich 'Haï (Divré 'Haïm ; Ben Ich 'Hayil 4, haGadol 3) enseigne :
Un architecte a reçu le plan d'un magnifique palais et a demandé à son apprenti d'en dessiner une copie. Lorsque l'apprenti eut terminé, l'architecte examina son travail.
Il s'écria : "C'est épouvantable!"
"Qu'est-ce qui se passe?" demande l'apprenti.
L'architecte a tenu l'original et la copie côte à côte. "Vous voyez ce point ici?" demanda l'architecte en désignant l'original. "Il est manquant dans votre copie".
"Mais monsieur", a protesté l'apprenti. "Ce n'est qu'un minuscule point. Il est à peine perceptible."
"Idiot!" s'écria l'architecte. "Le plan est minuscule, mais le palais réel est énorme. Chaque ligne et chaque point du plan représente une pièce ou un élément important du palais. Le point que tu as omis représente un pilier qui soutient tout le bâtiment!"

Hachem a créé de nombreux mondes supérieurs complexes, magnifiques au-delà de toute description.
Il en a fait un "modèle/plan" dans l'homme, dans ses membres, ses sens, ses capacités et ses caractéristiques. C'est pourquoi l'homme est appelé un monde miniature (Tikouné Zohar 69, 101a).
Si une personne parle mal, elle crée d'énormes défauts dans les mondes supérieurs, qui sont infiniment plus grands que la petite empreinte qu'il est.

Notre verset avertit donc : "N'ouvre pas la bouche avec précipitation", car D. est au ciel, et toi, sur la terre, tu es un plan/modèle [en miniature] des mondes célestes.
Combien sont considérables les dégâts causés aux mondes célestes par une [simple] parole irréfléchie [prononcée sur terre]!
Ne regardez pas la petitesse du dessin, mais la grandeur de ce qui est dessiné.

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-> "Celui qui méprise une parole se cause du tort, mais celui qui respecte le commandement sera récompensé (ou yéchoulam -> lié à la racine "shalèm" (complet )= litt. complètera)" [Michlé 13,13]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Ich 'Hayil 4, téchouva 2,3) commente :
Certaines personnes n'ont pas conscience de la gravité du lachon ara, du mensonge et du bavardage inutile. "Qu'est-ce que j'ai fait ?" demandent-ils. "Ce n'était que des mots. Je n'ai pas tué, je n'ai pas volé! Les paroles sont inoffensives.

"Celui qui méprise une parole se cause du tort" = de telles personnes perdront la récompense de leurs mitsvot liées à la parole, comme l'étude de la Torah et la prière. Car si la parole ne compte pas (pour eux), alors pourquoi Hachem devrait-il les récompenser pour cela?

Ceci explique pourquoi si Réouven parle du lachon ara contre Shimon, les fautes de Shimon sont transférés à Réouven, et les mitsvot de Réouven sont transférées à Shimon (voir 'Hovot haLévavot, chaar haKenia 7).
Quelqu'un qui dit du lachon ara montre qu'il n'accorde pas de valeur à la parole ; par conséquent, ses mitsvot liées à la parole lui seront retirées. Et puisque les mitsvot d'action et de parole vont de pair, D. le paiera pour ses mitsvot d'action dans ce monde.
"Rembourse ceux qui le haïssent de leur vivant, pour les détruire" (Vaét'hanan 7,10) = ayant racheté ces mitsvot, Hachem les transférera à son ami.

D'autre part, "celui qui respecte le commandement" et veille à ne pas dire de lashon hara "accomplira" même les mitsvot qui ne peuvent être réalisées en pratique.
[Par exemple,] lire le [passage de la] Torah sur les sacrifices équivaut à les offrir (guémara Ména'hot 110a). Ainsi, nous pouvons accomplir la mitsva des sacrifices, à condition de valoriser la parole.

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-> La langue a le pouvoir de changer radicalement les situations [de la vie].
En réalité, le mot "lachon" (לשון - la langue) est composé des lettres לו שן, "le changement (שנוי - chinouï) lui (לו - lo) appartient."
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> La parole est puissante, "comme les colonnes de fumée" de l'encens du Temple, où 2 fois par jour "brûlaient des parfums de myrrhe et d'encens, de toutes les poudres des parfumeurs" (Chir haChirim 3,6).
La parole et l'encens du Temple sont intimement liés. Nos Sages ont enseigné : Pendant que l'on broie l'encens, on doit dire : "bien écrasée, bien écrasée" (adék étev, étev adék), car la parole est bonne pour l'encens (Kéritout 6b).

Tout comme la parole améliore grandement l'encens, la parole améliore grandement les mondes supérieurs.

Pour que votre discours ait cet effet, pensez avant de parler. Dans le alef beit (alphabet hébreu), les lettres qui précèdent celles de דבור (dibour - une parole), sont numériquement égales à גיהנם (Guéhinam).
Avant de parler, visualisez le Guéhinam ouvert devant vous.
[Ben Ich 'Haï - Even Chelema]

[les lettres qui précédent דבור sont גאהק, qui a la même valeur que גיהנם (en ajout 1 pour le mot - le kollel)]

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-> Le Ben Ich 'Haï (Birkat Haïm - haftarat Ki Tétsé ; Ben Yehoyada - Pesahim 53a) écrit :
Le mot roua'h signifie à la fois "souffle/respiration" et "vent".
Hachem "souffla dans ses narines l'âme de la vie, et l'homme devint un être vivant" (Béréchit 2,7), selon le Targoum Onkelos : "elle devint dans l'homme le souffle de la parole" (roua'h mémaléla).
En fautant avec la roua'h (souffle) de la parole, les hommes ont libéré la roua'h (vent) de la tempête dans le monde.

L'abus de parole a causé les principales calamités du monde. L'homme a été banni du gan Eden et la mort est entrée dans le monde à cause des paroles rusées du serpent à 'Hava.
Le premier Temple, et avec lui la terre d'Israël, a été détruit à cause de la négligence dans l'étude de la Torah (Yirmiyahou 9,11-12), qui sanctifie la parole.
Le Second Temple a été détruit, entraînant l'exil dont nous souffrons encore deux millénaires plus tard, à cause du lachon ara (guémara Guittin 56a).

Dans le futur, la parole ne sera plus utilisée à mauvais escient, et il n'y aura plus de vents violents. Alors "les montagnes s'éloigneront et les collines s'effondreront" (Yéchayahou 54,10), car elles ne seront plus nécessaires. Le mauvais penchant sera annulé et tout péché cessera.
Par conséquent, "Ma bonté ne s'éloignera pas de toi" (Yéchayahou 54,10) = il n'y aura plus d'exil ni de destruction.

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-> Le Ben Ich 'Haï (Birkat 'Haïm - haftara Ekev) enseigne :
Les miracles peuvent être cachés dans des événements "naturels", comme le miracle de Pourim, ou révélés et évidents pour tous, comme les 10 plaies d'Égypte.

Le peuple d'Israël mérite des miracles révélés lorsqu'il est vigilant à la parole.
La parole est plus révélée que l'action : dans l'obscurité, la parole peut être entendue mais les actions ne peuvent être vues.

La Kabbale associe les miracles révélés aux mains de Dieu.
"Je t'ai gravé sur les paumes de Mes mains" (Yéchayahou 49,16) = Je ferai pour toi des miracles révélés, quand "tes murs Me correspondent toujours" (Yéchayahou 49,16). Les "murs" sont nos lèvres, qui ont été créées pour garder la pureté de notre parole (guémara Arakhin 15b). Si elles remplissent cette mission, la lumière de la Présence divine reposera sur elles, car elles "Me correspondent", le mot שָׂפָה (chafa - lèvre), est numériquement égal à שכינה (Chékhina - Présence divine) (Tikouné Zohar 21:62:1).

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-> Selon le Ben Ich 'Haï (Od Yossef 'Haï - drouchim Chémot) :
[Alors que les combats contre les nations nécessitent des armes physiques toujours plus sophistiquées et puissantes,] le mauvais penchant est toujours combattu par la parole.
Avec l'étude de la Torah et la prière, notre bouche devient un canon, et nos mots deviennent des boulets de canon.
Mais cela ne fonctionne que si la bouche est propre et pure de mots interdits. Un canon sale ne peut pas tirer. Si nous gardons la pureté de la bouche, la gloire d'antan sera restaurée.
Alors "tu prononceras un décret, et il sera fait" (Iyov 22,28). Et une fois encore, nous combattrons, et gagnerons les nations par la parole plutôt que par l'épée.

[Yaakov combattait "à l'aide de mon épée et de mon arc" (Vayé'hi 48,22). Le Targoum le traduit : "Par ma prière et ma demande [à Hachem]".
De même Moché a combattu Amalek par ses prières, de même avec Si'hon et Og (voir Targoum Yonathan 'Houkat 21,24).
Moav a demandé à Midiyan : "Le rédempteur d'Israël a vécu parmi vous. D'où vient sa force?" Midiyan répondit : "Sa force est dans sa bouche" (midrach Bamidbar rabba 20,4). ]

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-> Rabbi Elazar haKapar dit : Israël n'a-t-il pas acquis [en Égypte] quatre mitsvot qui valent plus que le monde entier? Ils se sont gardés de l'immoralité et du lachon ara et n'ont pas changé leur nom [hébreu] ou leur langue.
[Mékhilta - Bo 5]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Ich 'Hayil 1, haGadol 2) commente :
Nous pouvons accélérer notre propre rédemption en faisant ce que nos ancêtres ont fait pour mériter la leur : garder les yeux et la langue.

Nos ancêtres ont évité l'immoralité, qui commence par la vision des yeux. Et ils ont gardé leur langue, en évitant le lachon ara et en conservant leurs noms et leur langue hébraïque.
Hachem nous a donné les yeux et la langue à utiliser pour des activités spirituelles.
Il nous permet de les utiliser également pour des besoins physiques, comme gagner notre vie. Les insensés abusent de ces précieux instruments en fautant avec eux.

S'abstenir d'immoralité et de lachon hara est la clé de la rédemption, hier comme aujourd'hui.
Il est écrit : "Mon peuple hésite à revenir à Moi. Ils sont appelés à על (al)" (Ochéa 11,7).
Le mot על est un acronyme de עין לשון (ayin - œil ; lachon - langue).
Nous sommes appelés à revenir à D. par la sanctification de ces deux éléments. Notre rédemption en dépend.

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-> Le monde a été créé avec dix Paroles. [Pirké Avot 5,1]

-> Le Ben Ich 'Haï ('Hasdé Avot) écrit :
Hachem a créé le monde en parlant. D. a dit : "Que la lumière soit". Et la lumière fut" (Béréchit 1,3).
Neuf autres paroles, et le monde a été créé.
Tout comme il a été créé par la parole, le monde continue d'exister et de fonctionner par la parole.
Chaque homme est un monde en miniature, et son existence également dépend de la parole.

S'il faute, il doit le payer de sa vie : "l'âme qui pèche doit mourir" (Yé'hezkiel 18,4). Par la parole, cependant, il peut rectifier son péché et vivre, comme il est écrit : "Prends avec toi des paroles et reviens à Hachem" (Ochéa 14,3).
Le péché peut également être rectifié par des sacrifices - ou par la charité, comme Daniel l'a conseillé à Nabuchodonosor : "Rachète ton péché par la charité" (Daniel 4,24). Mais même lorsqu'il n'y a pas de Temple dans lequel apporter des sacrifices et qu'une personne n'a pas d'argent à donner, elle peut encore rectifier son péché par la parole.

La mitsva de la bienfaisance

+ La mitsva de la bienfaisance :

-> "Combien un homme doit-il s'attacher à la vertu de bonté qui a une immense influence pour réveiller la miséricorde et la bonté Divines envers Israël, même après que le mérite des patriarches ait été épuisé (Yérouchalmi Sanhédrin 50a)".
['Hafets 'Haïm - Haavat 'Hessed 2,5]

En annotation, il ajoute : "Or, à présent que la midat haDin (la rigueur Divine) s'est beaucoup étendue sur le monde, et qu'il n'y a aucun moyen d'échapper aux épreuves qui se renouvellent chaque jour, combien nous incombe-t-il de nous renforcer dans cette vertu de bonté, afin de réveiller, grâce à cela, l'attribut de bonté dans les mondes supérieurs".

-> A un autre endroit, le 'Hafets 'Haïm écrit aussi :
"Cela est très étonnant de la part des gens qui cherchent toutes sorte de ''Ségoulot'' afin d'avoir des enfants, et qui dépensent pour celles-ci des montants énormes en roubles. Il serait préférable qu'ils accomplissent les ''Ségoulot'' de nos Sages, en pratiquant en permanence la bienfaisance grâce à des dons de charité, en aidant ainsi les indigents autant qu'ils le peuvent, et en incitant les autres à en faire de même ...
En agissant de la sorte, ils mériteraient ainsi qu'Hachem se comporte envers eux également avec bonté et exauce leur requête ...
Nombreux, de nos jours, sont ceux qui l'ont fait et qui ont réussi ... L'homme intelligent devra s'atteler à cela et ''celui qui prend les autres en pitié, on le prend lui-même en pitié dans le Ciel'' (guémara Shabbat 151b).
Et on sait ce que nous promettent nos Sages (Cho'had Tov 65) : ''Celui qui prodigue le bien autour de lui, sa prière est entendue''. "

Hachem écoute la prière de toute personne

+ Hachem écoute la prière de toute personne :

"Or, lorsqu'il criera vers Moi, Je l'entendrai, car Je suis miséricordieux" (Michpatim 22,26)

-> Le Ramban commente ce verset ainsi :
""Car Je suis miséricordieux (חנון - 'hanoun)" = cela signifie : "Je fais grâce et accepte la supplique de tout homme, même s'il n'en est pas digne", ce terme (חנון) se rattachant à la même racine que le mot חינם ('hinam = gratuit).
L'explication [de ce verset qui rapporte que l'on doit rendre le soir un habit que l'on avait en gage,] en est que l'homme doit s'abstenir de penser : "Je ne prendrai pas de gage d'un homme juste, mais l'habit d'un homme qui n'est pas juste, je peux lui prendre en gage sans lui rendre (chaque jour le soir), puisqu'Hachem n'entend pas sa prière lorsqu'il crie vers Lui."
C'est pourquoi la Torah précise : "Car Je suis miséricordieux", et J'entends les cris de quiconque M'invoque."

-> Pourtant, ce verset parle de quelqu'un qui a emprunté de l'argent de son prochain et qui n'a pas payé sa dette et, auquel, pour cette raison, le prêteur a été tenu de prendre un gage, ce qui est tout à fait légitime. Malgré tout, la Torah ordonne au prêteur de lui rendre ce gage chaque soir (s'il s'agit de quelque chose dont il a besoin pour se couvrir la nuit comme une couverture ou un vêtement).
A priori, les cris de cet emprunteur ne sont pas légitimes, puisqu'il est tenu par la Loi, de payer sa dette.
Dès lors, pourquoi Hachem écouterait-Il ses cris et ses suppliques?

=> On apprend donc d'ici que Hachem est (si l'on peut dire) obligé d'entendre les cris de chaque juif qui crie vers Lui (même s'il n'a pas raison et n'en est pas digne).

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+ La force de la prière permet de modifier notre mazal en bien :

-> "Vous servirez Hachem votre D., et Il bénira ton pain et ton eau. Et J'enlèverai la maladie de parmi ton sein ; et il n'y aura pas parmi toi, de fausse-couche ni de femme stérile dans ton pays, et Je remplirai le nombre de tes jours" (Michpatim 23,25-26)

-> Le Panim Yafot fait remarquer qu'à travers ces 2 versets, les Bné Israël reçurent trois bénédictions :
- une pour les enfants : "Il n'y aura pas parmi toi, de fausse-couche ni de femme stérile" ;
- une autre pour la vie : "Je remplirai le nombre de tes jours",
- et encore une autre pour la subsistance : "Il bénira ton pain et ton eau".
Bien que nos Sages (guémara Moed Katan 28a) enseignent que ces trois éléments ne dépendent pas du mérite de l'homme, mais du signe sous lequel il est né (le ''Mazal''), néanmoins, "vous servirez Hachem votre D.", le service dont il est question étant la prière [comme ce qu'enseigne la guémara (Taanit 2b) : "Quel est le service du cœur? C'est la prière !"], car la force de la prière est telle, qu'elle est même en mesure de modifier le Mazal d'un homme en bien.

C’est le sens du verset : "Si vous servez votre D., et que vous priez, vous mériterez alors une abondance de bénédictions pour les enfants, la vie, et la subsistance."

L’unité (selon le Ben Ich ‘Haï)

+ L'unité (selon le Ben Ich 'Haï) :

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Ich 'Hayil 4 - téchouva 3) écrit :
Si vous écrivez le chiffre 1 dix fois, chaque fois sur une feuille de papier séparée, tout ce que vous avez est : 1+1+1...= 10.
Si vous écrivez dix fois le chiffre 1, mais tous ensemble sur la même feuille de papier, vous obtenez 1 111 111 111, soit plus d'un milliard.

Cela démontre la valeur de l'unité.
Si chaque juif est pour lui-même, ses mitsvot sont comme le 1 écrit sur une feuille de papier séparée.
Lorsque les juifs s'unissent, la valeur des mitsvot de chaque juif augmente à des hauteurs incroyables, comme le 1 écrit dix fois sur la même feuille de papier.

L'arithmétique nous apprend également comment réaliser cette unité. Pour atteindre des valeurs élevées, les chiffres doivent être écrits sur la même ligne. Si vous écrivez les dix 1 dans une colonne verticale, leur somme ne fait que 10.
De même, si des personnes s'unissent tout en se montrant supérieures les unes aux autres, elles ne sont encore qu'une collection de dix 1. Mais si "vous vous tenez aujourd'hui, tous ensemble, devant Hachem votre D." (Deutéronome 29:9), si vous vous tenez côte à côte comme des égaux, votre unité vous élèvera à des hauteurs élevées.

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-> L'unité entre les juifs ouvre la voie à la guéoula.
Le 2e Le Temple a été détruit à cause de l'animosité gratuite entre les juifs ; il ne sera certainement pas reconstruit tant que cette situation perdurera.
Nous devons éliminer la haine de notre milieu et vivre ensemble en harmonie afin de mériter le 3e Temple.
[Ben Ich 'Haï - Birkat Avot - Pirké Avot 5,6]

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-> L'étude de la Torah a besoin d'unité entre les juifs.
La dissension rend l'étude de la Torah inacceptable pour D.
[Ben Ich 'Haï - Ateret Tiféret - Pelaot rabbot 119]

L’amour (selon le Ben Ich ‘Haï)

+ L'amour (selon le Ben Ich 'Haï) :

-> "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Kédochim 19,18)

-> Le véritable amour est réciproque : "Comme dans l'eau, le visage reflète le visage, ainsi le cœur de l'homme reflète le cœur de son prochain" (Michlé 27,19). Les reflets dans l'eau sont une métaphore appropriée de la réciprocité des sentiments. Le mot hébreu pour "eau" (mayim - מים), orthographié : mém-youd-mém, est le même lu à l'endroit ou à l'envers.

L'amour n'est cependant réciproque que s'il est aussi fort que l'amour d'un père pour son fils, d'un frère pour son frère ou d'un mari pour sa femme. Un amour faible peut ne pas être retourné.

"Aime ton prochain comme toi" = aime-le si fort qu'il te rendra naturellement l'amour que tu lui portes.

[Ben Ich 'Haï - Od Yossef 'Haï - drouchim Kédochim]

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-> A propos d'une personne qui aime ses voisins, garde des liens étroits avec ses proches, ... le verset dit : "Tu appelleras et Hachem répondra, tu crieras et Il dira : 'Me voici' (Yéchayahou 58,9)."
[guémara Yevamot 63a]

-> Si [par son amour pour eux] une personne rapproche ses proches davantage de lui, en réponse [de cela] Hachem sera proche de sa prière.
Il n'aura pas à se languir d'attendre. Il "appellera et Hachem répondra" immédiatement.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> La guémara (Sanéhdrin 98a) rapporte que le rav Yéhochoua ben Lévi a rencontré le machia'h et lui a demandé : "Quand est-ce que tu viens?" Il a répondu : "Aujourd'hui"
Par la suite, il est retourné à Eliyahou haNavi et lui a dit : "Ce que vous m'avez dit n'est pas vrai [parce qu'il n'est pas venu en ce jour]".
Eliyahou haNavi lui a répondu : Il a dit qu'il viendrait "aujourd'hui, si vous écoutez sa voix" (ayom im békolo tismaou - היום אם בקולו תשמעו - Téhilim 95,7).

-> Le Ben Ich 'Haï (Benayahou) écrit :
Les initiales de : היום אם בקולו תשמעו (aujourd'hui, si vous écoutez sa voix) forment : אהבת (aavta - tu aimeras).
Le machia'h viendra lorsque nous accomplirons les 2 mitsvot : "Tu aimeras ton D." (Vaét'hanan 6,5) et "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Kédochim 19,18).

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+ La discorde :

-> Une querelle est comme un filet d'eau qui déborde de la rive du fleuve. Une fois qu'elle s'élargit, il s'élargit [davantage]. [guémara Sanhédrin 7a]

-> Le Ben Ich 'Haï ('Haïm véaShalom ; Ben Yéhoyada) commente :
Si 2 personnes se disputent sur terre, les anges créés à partir de leurs mitsvot se disputeront au ciel. Lorsqu'une querelle "s'étend" sur la terre, elle "s'étend" aussi dans le ciel.

La paix parmi les armées célestes est obtenue par la tranquillité dans les "palais" d'Israël sur terre, comme il est écrit : "Que la paix soit parmi tes armées [célestes], la tranquillité dans tes palais" (Téhilim 122,7).

La tranquillité d’esprit

+ La tranquillité d'esprit :

-> La tranquillité d'esprit est l'un des plus grands plaisirs qu'une personne puisse avoir.
Inversement, le manque de paix d'esprit peut faire de la vie d'une personne une torture constante.
[rabbi Sim'ha Zissel de Kelm - 'Hokhma ouMussar - vol.1]

-> Une personne qui a maîtrisé la paix de l'esprit a tout gagné.
Pour obtenir la tranquillité d'esprit, vous devez être en paix avec les personnes de votre environnement. Vous devez être en paix avec vous-même : vos émotions et vos désirs. De plus, vous devez être en paix avec votre Créateur.
[rav Shlomo Wolbé - Alé Shour]

-> "Mieux vaut un morceau de pain sec et la tranquillité avec, qu'une maison pleine de festins avec des querelles" (Michlé 17,1).
La prospérité et le succès des réchaïm, aussi impressionnants soient-ils, ne sont qu'une illusion. Bien meilleure est la fortune du juste, même s'il n'a qu'une croûte de pain, car il a la paix dans sa maison, alors que le racha est dans un état de discorde, que ce soit avec sa famille ou avec d'autres personnes.
La sérénité intérieure, c'est l'essence du vrai succès dans la vie, et cela peut être atteint même avec un morceau de pain sec.
[Malbim sur Michlé]

-> La paix de l'esprit est essentielle pour obtenir de nombreuses vertus. Son absence conduit à tous les types de défauts ...
L'absence de paix de l'esprit engendre la colère et le ressentiment ....
Ce n'est que lorsqu'une personne a l'esprit en paix qu'elle peut réellement ressentir de l'amour pour l'humanité. Le manque de paix de l'esprit conduit à l'animosité envers les autres. La paix de l'esprit conduit à l'amour.
[rabbi Yérou'ham Lévovitz - Daat 'Hokhma ouMussar]

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+ Accepter tout ce qui nous arrive dans la vie :

-> Si toute la volonté d'une personne l'attire vers des choses qui sont en dehors d'elle-même, elle ne pourra jamais atteindre la paix de l'esprit.
La paix de l'esprit nécessite un travail sur soi de l'intérieur.
[rav Shlomo Wolbé - Alé Shour]

-> Selon la rationalité, puisqu'il est impossible pour une personne de se préserver totalement des difficultés et des malheurs de la vie, alors il est logique de les accepter avec une attitude positive. Cela garantit à une personne une vie heureuse.
Puisque la pensée rationnelle dicte que la patience et la tolérance sont nécessaires pour vivre une bonne vie, une personne devrait essayer de maîtriser cela pour des raisons pratiques et parce que c'est l'attitude de la Torah.
[rabbi Sim'ha Zissel Ziv - 'Hokhma ouMussar - vol.2]

-> Une personne qui accepte calmement tout ce qui échappe à son contrôle est une personne vraiment riche.
[rabbi Yéhouda Leib d'Ofina - Michar haPeninim]

-> Le rav Pliskin enseigne :
Une personne doit maîtriser l'art d'accepter les choses telles qu'elles sont, lorsqu'elles ne peuvent pas être changées, et d'envisager calmement de les changer lorsqu'elles peuvent l'être, afin d'obtenir la tranquillité d'esprit.
[si tu peux faire quelque chose alors fait de ton mieux (ex: prier, agir), sinon à quoi ça sert de se pourrir la tête? ]
Lorsque les choses ne se passent pas comme vous le souhaiteriez, pourquoi ajouter à votre perte en vous rendant malheureux ? Vous avez le choix.
Vous pouvez vous répéter "C'est affreux" et ajouter à votre souffrance. D'un autre côté, vous pouvez essayer de trouver un aspect positif dans votre situation actuelle ou vous concentrer sur autre chose.
Il est insensé et irrationnel de choisir de penser d'une manière qui vous rend malheureux alors que vous pouvez choisir de penser d'une manière qui vous apportera la paix de l'esprit.

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-> Pour avoir la paix de l'esprit, préparez-vous à l'avance à accepter avec sérénité tout ce qui se passe. Les personnes qui s'attendent à ce que tout se passe comme elles le souhaitent dans la vie sont déstabilisées par les situations difficiles.
Ayez conscience que les difficultés surviennent constamment. En étant préparé à l'avance à accepter ce qui arrive, il est beaucoup plus facile de faire face aux vicissitudes de la vie.
[rabbi Yé'hezkel Levinstein - Ohr Yé'hezkel]

-> Si votre tranquillité d'esprit dépend du fait que tout soit exactement comme vous le souhaitez et que vous ayez tout ce que vous voulez, elle ne durera pas. Dès que la situation change et que vous vous apercevez que des choses vous manquent, votre vie sera pleine de souffrance et d'inquiétude.
Pour avoir une paix d'esprit constante, vous devez maîtriser la capacité de ne pas vouloir et désirer ce qui est hors de votre portée.
[rabbi Yossef Hourwitz - Madréga haAdam - Nékoudat haémet, ch.3]

A ce sujet, le rav Pliskin dit :
Pour obtenir la paix de l'esprit, vous devez vous libérer de l'obligation d'exiger que les choses soient exactement comme vous le souhaitez. Si vous exigez que vos appareils fonctionnent toujours, que vous ayez une grosse somme d'argent, que vous gardiez un certain emploi ou que les gens vous respectent toujours, vous n'aurez pas la paix de l'esprit. Vos exigences engendreront des sentiments d'anxiété.
Vous pouvez toujours préférer que les choses soient d'une certaine façon, mais tant que vous ne vous inquiétez pas si elles ne sont pas comme vous le souhaitez, vous pourrez toujours avoir l'esprit tranquille.

-> Dans une lettre adressée à une personne qui n'avait pas la paix de l'esprit, le rav Levinstein (Ohr Yé'hezkel) écrit :
"Il arrive fréquemment que des pensées erronées et des illusions pénètrent dans l'esprit d'une personne et perturbent sa paix de l'esprit ... Le meilleur conseil est de développer l'attitude exprimée par le Rosh (Or'hot 'haïm - n° 69) : "Voulez ce que votre Créateur veut pour vous. Prends plaisir à ce que tu as, qu'il s'agisse de peu ou de beaucoup".
C'est la voie à suivre. Quelle que soit la situation dans laquelle vous vous trouvez, vous serez en mesure de trouver le succès.
Les défis de votre vie résident dans vos circonstances particulières. Je vous conseille d'essayer de toutes vos forces d'être satisfait de votre situation. Une fois que vous aurez adopté cette attitude, vous serez en mesure de trouver la paix de l'esprit et cela sera thérapeutique pour votre corps et votre âme."

-> Rabbi Mordé'hai de Lekhivitz avait l'habitude de dire : "Si les choses ne se passent pas comme on le souhaite, il faut alors souhaiter qu'elles soient comme elles sont en réalité".
[c'est pas ce que JE veux, mais c'est comme Hachem le veut pour ma vie, alors je l'accepte et j'en suis content! ]

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-> Personne ne peut savoir ce qui est vraiment bon pour lui à long terme.
[rabbi Yé'hezkel Levinstein - Ohr Yé'hezkel]

-> Le rav Pliskin enseigne :
Nous manquons de tranquillité d'esprit parce que nous sommes anxieux et inquiets de ce qui nous est arrivé dans le passé ou de ce qui pourrait nous arriver dans le futur, et nous supposons que ces événements sont mauvais pour nous. Mais la réalité est que nous ne pouvons jamais savoir à l'avance quelles seront les conséquences des événements.
Puisque nous ne pouvons pas vraiment savoir ce qui est pour notre bien, nous devrions au moins considérer chaque événement comme neutre (si nous sommes incapables de le voir comme positif) au lieu de nous irriter et de nous énerver.

[il est important de reposer les problèmes dans leur contexte, de donner une taille correcte aux choses. Est-ce que dans un an cela me sera toujours aussi problématique? Dans le contexte de ce monde éphémère où l'on prépare notre éternité, est-ce que cela vaut la peine de se prendre la tête avec cela?]

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-> Nombre des pensées qui perturbent la tranquillité d'esprit sont illusoires.
Chaque fois qu'un nouveau style ou une nouvelle invention est introduit, les gens se précipitent dessus. Les nouveautés font l'objet d'une grande publicité et suscitent l'enthousiasme.
Ceux qui courent sans cesse après la nouveauté ne réalisent pas à quel point ils vivent dans un monde de fantaisie.
[rav Shlomo Wolbé - Alé Shour]

[plutôt que de se poser avec soi-même et de chercher à être heureux avec ce que l'on a, notre yétser ara va nous pousser à perpétuellement être à la recherche d'une nouvelle chose qui fera de nous quelqu'un d'heureux.]

-> Certaines personnes manquent de tranquillité d'esprit à cause de leur curiosité.
Par exemple, toute nouvelle qu'ils pensent ne pas avoir, les rend agités et frustrés jusqu'à ce qu'ils sachent exactement ce qui s'est passé.

-> Quelle que soit la richesse et le nombre de biens que vous possédez, vous n'aurez pas la paix de l'esprit si vous ne surmontez pas vos sentiments d'envie, vos désirs et votre demande d'approbation.
Si vous manquez de contrôle dans ces domaines, vous détruirez votre vie. (voir Pirké Avot 4,21)

-> Une personne acquiert la richesse, et ensuite la richesse acquiert la personne.
[rav 'Haïm Wolf - Kéter 'Hokhma 16,8]

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+ Le bita'hon :

-> Une personne qui a du bita'hon aura constamment l'esprit tranquille car elle sait que tout ce que Hachem fait est pour son bien ultime.
En revanche, une personne qui n'a pas de bita'hon aura tendance à souffrir constamment, même lorsque les choses vont bien. Elle sera nerveuse et pleine d'anxiété quant à l'avenir.
À propos d'une telle personne, il a été dit dans Michlé que tous les jours des pauvres (en sagesse) sont malheureux.
['Hovot haLévavot 4:5]

Le concept de bita'hon consiste à réaliser que tous les aspects de la vie d'une personne sont guidés par Hachem. Cela inclut sa vie et sa mort, sa nourriture, ses vêtements, son lieu d'habitation, sa santé et ses maladies. Le bita'hon exige d'une personne qu'elle accepte la volonté d'Hachem dans tous ces domaines, car elle réalise qu'Il choisira pour une personne ce qui est son bien ultime. ['Hovot haLévavot 4:4]

-> Une personne ordinaire, une fois qu'elle aura pris conscience de l'insuffisance de tout effort humain, s'inquiétera sans cesse ; elle sera poussée à surmener ses énergies ; elle perdra le repos et le sommeil, et elle ne pourra pas apprécier le pain même qu'elle mange.
Mais c'est par cette même connaissance de l'insuffisance de tout effort humain que celui qui a conscience de l'amour tendre d'Hachem, de Son amitié, pour ainsi dire, acquerra la sérénité qui lui permettra de dormir en paix.
Les choses qui sont au-delà de la portée de la force et de la perspicacité humaines, il les confie calmement à "son ami", le Tout-Puissant [Hachem].
[rabbi Shimshon Raphael. Hirsch - Téhilim 127,1-2]

-> Il ne faut pas confondre le fait d'avoir du bita'hon, qui apportera à une personne la paix de l'esprit, avec le fait d'avoir une attitude fataliste envers la vie. Cela ne signifie pas que nous devrions nous asseoir et nous abstenir d'agir pour notre bien-être.
Cela signifie plutôt que même lorsque vous agissez, vous réalisez que le résultat final de ce que vous faites dépend d'Hahcem et que vous devez accepter Sa volonté. Ainsi, vous aurez l'esprit tranquille, quel que soit le résultat.
De plus, même si vous agissez, vous ne paniquez pas. Vous faites ce que est nécessaire dans les circonstances, mais ne réagissez pas avec désespoir.
[rabbi Yérou'ham Lévovitz - Daat 'Hokhma ouMussar - vol.1]

-> Celui qui a du bita'hon sera libre de pensées gênantes.
Il ne se cause pas de douleur et d'inconfort inutiles en s'inquiétant que peut-être il lui manquera quelque chose à l'avenir. Il ne ressent pas le besoin de flatter les autres ... Il a confiance que tout malheur qui n'a pas été décrété sur lui ne l'affectera pas. Il marche dans ce monde complètement libre de soucis et de tristesse. Il prend plaisir à ce qu'il a et ne ressent aucun manque de possessions. Il est entièrement libre de toute inquiétude concernant l'avenir. Il a une forte conscience que s'il a du bita'hon, il a tout.
[Madrégat haAdam - darké bita'hon - ch.1]

-> Si vous avez du bita'hon, vous êtes vraiment une personne riche.
Si, cependant, la situation est que les gens pensent à tort que vous avez du bita'hon, c'est comme si on pensait à tort que vous êtes riche.
[rav Yossef Hourwitz - Tnoua haMoussar - vol.4]

-> C'est une erreur de penser que le bita'hon exige que l'on croie que chaque fois qu'il y a un doute sur la façon dont les événements vont se dérouler dans le futur, on doit croire que tout ira bien, et c'est un manque de bita'hon de penser que peut-être les événements ne se dérouleront pas aussi bien qu'on le souhaiterait.
C'est une erreur, car nous ne connaissons pas à l'avance les plans d'Hachem. Qu'est-ce que le bita'hon?
C'est la croyance qu'il n'y a pas d'accidents dans le monde, et que tout ce qui arrive est dû au décret d'Hachem.
['Hazon Ich - Emouna ouBita'hon 2:1]

Le fait que lorsque tout va bien, quelqu'un continue à dire qu'il a du bita'hon n'est pas une preuve suffisante qu'il a vraiment intériorisé cet attribut. Le vrai test vient lorsque des situations difficiles se présentent. [Emouna ouBita'hon 2:2]

Si une personne possède un véritable bita'hon, elle ne continuera pas nécessairement à dire qu'elle possède ce trait. En général, une telle personne ressent intérieurement qu'elle manque de bita'hon.
Cependant, lorsqu'il s'agit d'applications pratiques, son comportement manifestera sa forte confiance en Hachem. [Emouna ouBita'hon 2:5]

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-> Il existe une phrase populaire : "Nous n'avons rien laissé au hasard".
Dans cette affirmation, il y a une expression implicite d'arrogance et de manque de conscience d'Hachem.
[rav Eliyahou Dessler - Mikhtav méEliyahou - vol.1]

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-> Le Shabbat n'est pas simplement donné pour l'accomplissement d'une mitsva.
Plutôt, l'essence du Shabbat est un cadeau pour le peuple juif (Chabbat 10b).
Le don du Shabbat est le don de la tranquillité d'esprit. [rav Shlomo Wolbé - Alé Shour]

-> Le repos que nous avons le Shabbat n'est pas seulement un repos du travail ce jour-là. Il a plutôt la capacité de nous donner la paix de l'esprit tous les jours de la semaine. [rabbi Eliyahou Meir Bloch - Chiouré Daat]

-> Une personne qui observe le Shabbath avec l'attitude appropriée goûtera à la véritable paix de l'esprit. [l'Alter de Kelm]

-> Le Shabbath nous demande de considérer tout le travail que nous avons à faire comme s'il était déjà terminé. Une fois qu'une personne a maîtrisé cette attitude, elle s'habitue à se sentir calme et détendue, même si elle doit encore s'occuper de certaines choses.
La mitsva de l'observance du Shabbat est un terrain d'entraînement hebdomadaire pour apprendre à avoir l'esprit tranquille.
[Maimrai Shlomo, vol.1]

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-> Les gens se plaignent souvent que lorsqu'ils prient, des pensées surgissent et perturbent leur concentration. La façon de traiter ce problème est de prendre conscience de la nature de ces pensées.
La raison pour laquelle elles nous interrompent est que nous ne sommes pas prêts à les annuler devant Hachem car elles sont importantes à nos yeux. Si nous nous soumettions entièrement à Hachem, nous ne serions pas dérangés par les pensées extérieures.
[rav Shlomo Wolbé - Alé Shour]

-> Lorsque plusieurs pensées sur des sujets totalement différents vous viennent à l'esprit, essayez d'établir un ordre. Décidez à quel sujet vous allez penser en premier. Ce n'est que lorsque vous aurez terminé la première chose, que vous passerez à la deuxième, et lorsque vous aurez fini de penser à celle-ci, passez à la troisième. Cela vous entraînera à penser de manière ordonnée et évitera la confusion.
[rav Réouven Dov Dessler - Tnouat haMoussar]

La haine (selon le Ben Ich ‘Haï)

+ La haine (selon le Ben Ich 'Haï) :

-> Le Ben Ich 'Haï (Kédochim 19,17) écrit :
Il arrive que des frères, ou d'autres personnes en contact étroit, se détestent et se reprochent leurs accomplissements spirituels.
Sans le savoir, c'est parce que leurs âmes sont issues de la même racine et qu'elles se disputent la subsistance de celle-ci. S'ils le savaient, ils s'aimeraient sûrement.

Ils ne sont rivaux que dans ce monde.
"Il n'y a pas d'acte ... dans la tombe, vers laquelle tu vas" (Kohélet 9,10) = après la mort, il n'y a pas de mitsvot et de bonnes actions, donc pas de compétition entre les âmes. Au contraire : les âmes défuntes des justes désirent fortement, et bénéficient, des bonnes actions des vivants qui sont de leur [même] racine (Arizal - chaar haGuilgoulim) ...

Quelqu'un dont l'âme est de la même racine que la tienne. Au lieu de rivaliser avec lui, tu feras des mitsvot et des bonnes actions et tu rectifieras ta racine [d'âme] commune "avec ton prochain".
N'attendez pas qu'il manque de nourriture. Permettez-lui d'être égal à vous. Puisque vous êtes de la même racine, ses actions vous aideront aussi.

"C'est pourquoi il est dit dans l'histoire des guerres d'Hachem : vaév béssoufa (וָהֵב בְּסוּפָה)" ('Houkat 21,14)
"vaév" (וָהֵב) a la même valeur que אהבה (amour - aava), et "béssoufa" est similaire à "béssofa" (à la fin).
Les 2 âmes qui sont en guerre pour obtenir la subsistance d'Hachem finiront par s'aimer, car il n'y a pas de rivalité après la mort.

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-> Que signifie "ceux qui sont assis devant Hachem" (Yéchayahou 23,18)?
Rabbi Elazar dit : Cela fait référence à quelqu'un qui reconnaît la place de son ami dans la yeshiva.
[guémara Pessa'him 119a]

-> Le Ben Ich 'Haï (Benayahou) explique :
Une personne qui reconnaît la place de son ami dans la yéchiva céleste, où les âmes étudient la Torah dans le monde à venir, comprendra qu'ils sont tous deux issus de la même racine et il l'aimera.

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-> Tu ne te vengeras pas et tu ne garderas pas rancune aux enfants de ton peuple. Tu aimeras ton prochain comme toi-même. (Kédochim 19,18)

=> Comment la Torah peut-elle nous ordonner d'aller contre la nature humaine : d'aimer les autres autant que nous nous aimons nous-mêmes?
D'ailleurs, même les Sages ont dit : "Ta vie est prioritaire sur celle de ton prochain " (guémara Baba Métsia 62a)!

Notre verset fournit la réponse. "Tu ne te vengeras pas et tu ne garderas pas rancune contre les enfants de עַמֶּךָ".
Le mot עמך (ame'ha - ton peuple), peut aussi être lu comme : "im'ha" (avec toi).
Si vous détestez un membre de votre peuple, tenez compte du fait que, dans une vie antérieure, il a peut-être été "avec vous" en tant que père, fils ou frère. Comment pouvez-vous vous venger de votre propre famille, que vous aimez comme vous-même?
[Ben Ich 'Haï - Drouchim Kédochim]

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-> Le second Temple a été détruit à cause de la haine entre les juifs (guémara Yoma 9b).
Même l'étude de la Torah de Rabbi Akiva, Rabbi Yo'hanan ben Zakkai et des autres Sages de la génération n'a pas pu éviter le châtiment.
Si la haine peut détruire un Temple existant, elle peut certainement empêcher la construction d'un nouveau Temple. Abstenons-nous du lachon ara et des mauvais sentiments envers les juifs, afin de mériter le 3e Temple.
[Ben Ich 'Haï -Even Chéléma - sur Chir haChirim 4,9)]

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-> Lorsque vous vous approcherez d'une ville pour vous la disputer, vous lui annoncerez la paix. Si c'est la paix, elle te répondra et elle s'ouvrira à toi. Alors tous les gens qui s'y trouvent deviendront tes tributaires et te serviront. (Choftim 20,10-11)

-> Le Ben Ich 'Haï (Adéret Eliyahou) commente :
Ce passage de la Torah fait allusion à la ville la plus importante de toutes : Jérusalem.
Lorsque l'on veut "se battre pour elle", libérer Jérusalem des forces du mal et de la destruction, et qu'on veut la reconstruire, la première étape est la suivante : "tu proclameras la paix" = supprimer les dissensions de votre milieu de vous.
La haine gratuite a provoqué la destruction de Jérusalem ; seule la paix pourra la reconstruire.

"Si la paix, Elle te répondra" = si la paix règne parmi vous, la Présence divine répondra à vos prières pour la fin de l'exil.
"et elle vous ouvrira" = Jérusalem ouvrira ses portes pour le retour du peuple juif. Ensuite, "tous les peuples qui s'y trouvent" = tous les peuples non juifs qui contrôlent aujourd'hui la ville de Jérusalem, "deviendront tes tributaires et te serviront".

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-> Au plus fort de la période du 1er Temple, alors que la paix régnait entre les juifs et que l'étude de la Torah était intensive, un feu en forme de lion descendait du ciel sur l'autel et consumait les sacrifices.
À l'époque du 2e Temple, lorsqu'il y avait une haine gratuite entre les juifs, le feu descendait sous la forme d'un chien (guémara Yoma 21b).
[Ben Ich 'Haï - 'Haïm véaShalom - sur Téhilim 122,8]