"Un bon caractère est une condition préalable à l'accomplissement des 613 mitsvot ...
Se laisser aller à un mauvais caractère est donc beaucoup plus sérieux que transgresser un commandement ...
Il faut être plus attentif aux mauvais réactions qu'à l'observance des commandements positifs et négatifs."
[rav 'Haïm Vittal]
Catégorie : Moussar/Pensée juive
Les parents doivent toujours être conscients du fait que les midot sont en quelque sorte héréditaires.
De même que les parents transmettent leurs gênes à leurs descendants, ce qui détermine leurs caractéristiques physiques, de même ils leur transmettent leur comportement, leurs valeurs et leurs traits de caractère.
De fait, les parents qui ne maîtrisent pas leur propre colère auront des enfants coléreux.
[rav Avraham 'Haïm Feuer]
-> L'Alter de Slabodka (rabbi Nathan Tsvi Finkel) écrit :
Le fils de bonne famille qui a volé des pommes dans une charrette n'est pas devenu un voleur en une nuit. Cette action a ses racines dans les générations précédentes.
Son très pieux grand-père se cachait peut-être derrière la bima au nom de l'humilité, mais cet acte contenait une trace de fausseté (génévat daat), car il se faisait passer pour plus pieux qu'il n'était.
Son érudit de fils était allé encore plus loin en "volant" à d'autres érudits des 'hidouché Torah qu'il faisait passer pour siens.
Le petit-fils à son tour devint un voleur de pommes.
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-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch (Vayélé'h 31,13) enseigne :
L'enfant doit apprendre à craindre D. le plus tôt possible.
Même s'il est trop jeune pour étudier formellement la Torah, on doit lui enseigner la crainte de D., ainsi il craindra D. tout au long de sa vie.
-> Le Chla haKadoch conseille aux parents qui veulent laisser une empreinte indélébile sur leurs enfants, d'accorder une importance toute particulière à l'honnêteté.
Il raconte que du temps où il vivait à Jérusalem, il connaissait un juif sépharade très pieux qui lui avait expliqué que sa scrupuleuse honnêteté lui venait de son père.
Lorsqu'il était petit son père le comblait de cadeaux lorsqu'il avouait les bêtises qu'il avait faites et reconnaissait la vérité. Par contre, s'il venait à mentir, il était très sévèrement puni.
Le Chla haKadoch (Chaar haOtiyot 4) écrit ensuite :
"De cette manière, il a élevé ses enfants avec le trait de vérité.
Comme il est écrit : "émet kné" (achète la vérité - Michlé 23,23), car avec son argent et ses cadeaux, il a entraîné ses enfants à dire la vérité, jusqu'à ce que la vérité devienne chez eux une seconde nature.
D'une façon identique, toute personne sage doit concevoir des stratégies sur comment élever ses enfants avec de bons traits de caractère (midot) et de bonnes actions".
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-> Il est écrit : "ayéta Yéhouda lékodcho" (Yehouda a sanctifié Hachem- Tehillim 114,2, psaume que nous disons dans le Hallel).
Rachi explique que cela fait référence à Na'hchon ben Aminadav, le nassi de la tribu de Yéhouda, lorsqu'il a sauté dans la mer Rouge avec messirout néfech et la mer s'est alors ouverte.
Rabbi Yaakov de Lissa (Maassé Nisim - Haggadah de Pessa'h) demande que si le verset se réfère à Na'hchon ben Aminadav, il devrait dire היה (aya) qui est au masculin, et non היתה (ayéta), qui est un temps féminin.
Il répond que היתה (ayéta) fait référence à Tamar, la grand-mère de Na'hchon ben Aminadav. Elle était mosser néfech (don de soi), préférant être jetée dans le feu et mourir plutôt que d'embarrasser Yéhouda (comme discuté dans Rachi - Vayéchev 38,25).
Sa messirout néfech s'est transmis dans les gènes de ses descendants, et c'est ainsi que Na'hchon ben Aminadav a eu la volonté d'être mosser néfech et d'être le premier à se jeter dans la mer Rouge. [provoquant son ouverture
Car c'est la nature de la messirout néfech pour Hachem : elle se transmet à ses descendants.
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-> "De peur qu'il n'existe en vous de racine qui développerait des fruits empoisonnés et amers" (Ki Tavo 29,17) ;
Le Ramban de commenter : "Les racines du mal implantées chez le père se développent et, dans le futur, feront sortir de mauvais fruits, amers ..., car le père enracine et le fils conserve ces racines et les développe."
-> Rabbi 'Haïm Chmouévitch (Si'ha 86) de développer cela :
Du fait que Datan et Aviram sont des querelleurs, leurs enfants après eux seront également des querelleurs et leur esprit de discorde sera encore supérieur à celui manifesté par leurs pères, car les racines du mal se développent chez les enfants.
C'est pourquoi, ces nourrissons ont également été engloutis : il est préférable qu'ils meurent innocents en bas âge que de mourir coupable à l'âge adulte.
Il est écrit (à propos du fils rebelle) : "Qu'il meure innocent plutôt que coupable" (guémara Sanhédrin 107a).
Tous les hommes sont précieux, car ils ont été créés à l'image de D.
En faisant preuve de bonté et de respect envers autrui, c'est Hachem Lui-même qu'on honore ainsi.
[l'Alter de Slabodka]
+ "Place toujours et éternellement ta confiance en Hachem, car Hachem est le Rocher protecteur des 2 mondes" (Yéchayahou 26,4).
La guémara (Ména'hot 29b) déduit de ce verset : celui qui place toute sa confiance en Hachem méritera la Protection d'Hachem en ce monde et dans le monde à Venir.
Le Maharal de Prague (Netivot Olam - Bita'hon chap.1) explique :
Ce qui signifie que celui qui était à l'origine destiné à souffrir en ce monde, n'est contraint par ce décret qu'aussi longtemps qu'il pense être sous le contrôle de forces physiques.
Or celui qui craint D. voit que les forces de la nature ne sont que des outils inanimés entre les mains d'un Créateur qui contrôle tout.
Ce bita'hon soulève littéralement l'homme de foi "hors de ce monde" ; il entre dans une sphère d'existence entièrement nouvelle, qui n'est pas sans ressembler au monde à Venir.
Il ne semble pas différent du reste de l'humanité, mais en réalité il en est complètement séparé : il est entouré d'une lueur surnaturelle qui le protège des vicissitude de la vie matérielle.
C'est ce que voulait dire le roi David quand il chantait : "Tu es un abri pour moi. Tu me préserves de la détresse. Tu m'enveloppes de chants d'allégresse Sélah! ... Nombreuses sont les souffrances des réchaïm, mais celui qui a confiance en Hachem est entouré de bonté" (Téhilim 32,7-10).
"Que la crainte des Cieux soit sur vous" (Pirké Avot 1,3)
=> Comment peut-on assigner de la crainte à Hachem? Est-ce qu'il existe une crainte aux cieux, que nous devons alors mettre sur nous-même?
-> Le Ohr Yécharim (rabbi Moché 'Haïm Kleinman) explique :
Hachem ne craint qu'une seule chose : qu'un juif en vienne à fauter et par cela il s'éloigne d'Hachem.
[à notre niveau nous ne voyons aucune différence (libre arbitre oblige), mais Hachem voit clairement à quel point une faute nous éloigne de Lui. Or, Hachem nous aime individuellement et collectivement d'une façon infinie, et à chaque fois qu'un juif (Son enfant adoré) s'éloigne de Lui, cela Lui cause une énorme souffrance.]
Ainsi, c'est de cette crainte que nous devons aussi partager.
Nous devons également craindre la crainte des cieux, et avoir peur que si nous en venons à fauter alors nos actions nous éloignent de Hachem [et qu'Il va en souffrir, si l'on peut s''exprimer de D. ainsi].
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-> Le Maguid de Mézéritch dit que les cieux ont peur de la faute en elle-même, tandis que l'homme craint la punition de cette faute.
A son niveau Hachem a conscience des conséquences négatives phénoménales que nous entraînons à cause d'une seule faute.
Hachem réalise que notre punition, aussi douloureuse qu'elle puisse être, n'est qu'un moyen de réparer les conséquences de notre faute.
[nous n'avons pas conscience d'à quel point nos actions ont des impacts énormes en bien ou mal.
Nous avons trop tendance à regarder le monde de la façon dont les non-juifs le font (ça va c'est pas si grave! ce n'est qu'un mot! qu'un acte banal!), en oubliant qu'à chaque instant un juif peut impacter tous les juifs vivants et décédés, peut impacter le monde entier et même Hachem, peut se construire la réalité dans laquelle il va évoluer pour l'éternité, ...
"Que la crainte des Cieux soit sur vous" = nous devons essayer de vivre avec la crainte d'Hachem, dans le sens d'avoir en tête que chacune de nos actions a un impact incroyable (le libre arbitre fait que nous n'en avons pas conscience).
A ce sujet : https://todahm.com/2021/11/07/notre-but-dans-ce-monde ]
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-> "Que la crainte des Cieux soit sur vous" (Pirké Avot 1,3)
-> "Hachem le 'hessed est à toi, car Tu récompenses une personne selon ses actions" (lékha Hachem ha'hessed, ki ata téchalem lé'ich kémaasséou - Téhilim 62,13).
=> Pourquoi cela est-il appelé : 'hessed?
En effet, payer une personne pour ce qu'elle a fait est relatif à l'Attribut de rigueur (midat hadin) : si tu respectes la loi juive alors tu as ce qui te reviens.
Ainsi : "Tu récompenses une personne selon ses actions" = comment comprendre que cela fait référence au 'hessed : qui implique plutôt le fait d'aller au-delà de la loi stricte.
-> Rabbi Abraham David Wahrman (le rabbi de Buchach) nous enseigne :
Lorsqu'une personne est saisi par un désir puissant, qu'elle est tentée par son mauvais penchant, et qu'elle en vient à fauter, alors elle ne sait pas que ce "tout petit péché" [à ses yeux], va entraîner de si importants dégâts au Cieux. Elle n'a pas la moindre idée de la destruction massive que sa "petite faute" a causé.
[Suite à une faute,] le Satan vient accuser et poursuivre devant la court de justice Divine, demandant la peine de mort pour cette personne.
Hachem a alors de la miséricorde pour cette âme juive : "Il est vrai que cette personne a fauté et a causé une importante destruction massive dans les mondes supérieurs. Cependant, ce n'est qu'un 'fou' sans importance. Il n'est pas mauvais ; en réalité, il n'a aucune idée des conséquences de ses petites actions.
C'est pourquoi, ce petit 'fou' mérite uniquement une punition appropriée à ses actions, et non pas portant sur l'étendue des conséquences."
C'est le sens de notre verset : "Hachem le 'hessed est à toi, car Tu récompenses une personne selon ses actions" = Hachem a tellement de bonté ('hessed) envers nous, qu'Il va très au-delà de la loi stricte, ne nous punissant pas selon la réelles gravité des dégâts occasionnés par notre faute.
Mais plutôt Hachem nous punit "selon ses actions".
[d'une certaine façon, on peut voir cela comme un enfant qui va appuyer sur un bouton qui va envoyer un missile détruisant et tuant plein de mondes et de créatures [célestes]. Le papa [Hachem] ne va pas s'énerver contre l'enfant en accord avec les dégâts occasionnés mais plutôt, il va juste le punir pour avoir bravé l'interdiction de toucher à cet interrupteur.]
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-> "Ne soyez pas comme des serviteurs qui servent leur maître en vue de recevoir une récompense, mais soyez comme des serviteurs qui servent leur maître sans chercher à recevoir une récompense" (Pirké Avot 1,3)
-> Selon le Tiféret Shlomo, cela nous enseigne que :
Tant qu'il y a des motivations ou des désirs ultérieurs (ex: recevoir une récompense, des honneurs), les forces extérieures négatives peuvent capturer et détourner de la subsistance spirituelle qui provient de notre Torah et de nos mitsvot.
Par contre, si nous agissons uniquement par amour pour Hachem, sans autres motifs ultérieurs, et sans objectif ou gain personnel, alors les forces négatives extérieures n'ont pas de contrôle ni d'emprise sur nous [et nous obtenons alors 100% du flux spirituel qui se dégage de notre Torah et de nos mitsvot].
[ainsi, ce Pirké Avot nous enseigne que plus nous agissons uniquement par amour pour Hachem (sans chercher à recevoir une récompense [personnelle], alors plus nous recevons l'intégralité de la lumière spirituelle qui se dégage de nos actions pour Hachem.)]
"C'est la Lumière de la présence de D. qui est la cause réelle de toute bonne chose, et son absence qui est la cause de tout mal."
[Ram'hal - Déré'h Hachem 5,8]
Le Shéma Israël
+ Le Shéma Israël (par le Méam Loez - Vaét'hanan 6,7):
-> Le commandement de lire le Shéma, matin et soir, a pour but de nous faire accepter le joug de la royauté divine et de proclamer l'unité de D. et de Son Nom.
Nous récitons le Shéma la nuit avant que notre âme ne monte en Haut et le matin lorsque notre âme nous est rendue.
Nous remercions D. de nous avoir rendu notre âme, nous acceptons le joug de la royauté divine et nous affirmons qu'Il est Un et que Son Nom est Un.
En Haut, certains anges se chargent d'établir la paix entre D. et Israël. Lorsqu'ils descendent et voient les juifs proclamer l'unité du Nom divin, ils remontent témoigner de cela devant D. et éveillent des sentiment d'amour envers Lui et Son peuple.
Sous le Trône de Gloire, il existe un ange appelé Israël. Lorsqu'à la synagogue les juifs disent le Shéma à voix haute et avec ferveur, cet ange prend la lettre "ayin" du mot Shéma (שְׁמַע) et la lettre "dalét" du mot "é'had" (אֶחָד), et les rassemble. Ces 2 lettres forment "éd" (עד) qui veut dire témoin.
Cet ange présente chaque jour ce mot devant D. et témoigne que les juifs acceptent le joug de la royauté divine et proclament Son unité.
De plus, sur le Trône de Gloire est gravée l'image de Yaakov. Lorsque les juifs proclament l'unité de D. et lisent attentivement le Shéma chaque matin, Yaakov va en témoigner devant D.
A ce moment-là, D. dit : "Heureux le père qui a de tels enfants dans le monde! Heureux les enfants qui couronnent leur Père en lisant le Shéma et en proclamant Son unité!"
Toutes les armées célestes s'exclament : "Que soit béni le Nom de Celui dont la gloire de la royauté est éternelle".
Ils couvrent Yaakov de toutes sortes de couronnes et protègent les juifs comme une muraille protège la vile contre tous ses ennemis. Ils ne laissent aucun accusateur nuire aux juifs et ne permettent à aucune nation de les anéantir.
Les lettres "ayin" du mot Shéma et "dalét" du mot : é'had, sont plus longues que les autres car la Présence divine repose sur la tête de chaque juif comme un témoin (éd - עד) pour attester qu'il récite le Shéma et proclame l'unité du Nom de D. 2 fois par jour.
Le verset : "שְׁמַע, יִשְׂרָאֵל: יְהוָה אֱלֹהֵינוּ, יְהוָה אֶחָד" (Ecoute, Israël, Hachem est notre D., Hachem est Un) comporte 25 lettres.
Le passage que l'on dit juste après : "barou'h chem kévod mal'houto léolam vaéd" (Que soit béni le Nom de Celui dont la gloire de la royauté est éternelle) renferme 24 lettres.
Le total de 49 lettres nous révèle que lorsqu'un homme récite le Shéma, c'est comme s'il observait toute la Torah commentée de 49 façons (Sofrim 16,6).
Les 25 lettres de la phrase : "שְׁמַע, יִשְׂרָאֵל: יְהוָה אֱלֹהֵינוּ, יְהוָה אֶחָד" (Shéma Israël ...) correspondent aux 22 lettres de l'alphabet hébreu plus les 3 parties de la Torah (Tana'h) : les 5 livres de la Torah (Pentateuque), les Nivi'im (Prophètes) et les Kétouvim (Hagiographes).
La phrase qui suit le Shéma, "barou'h chem kévod mal'houto léolam vaéd" (Que soit loué le Nom ...), contient 24 lettres, correspondant aux 24 Livres de la Torah. Cela nous apprend que si une personne lit le Shéma avec concentration, c'est comme si elle avait observé toute la Torah car elle accepte sincèrement le joug du royaume céleste.
Le Shéma a le pouvoir d'affaiblir le mauvais penchant et de l'empêcher d'entraîner l'homme à la faute.
Par la lecture du Shéma, l'homme sape le pouvoir des 4 anges nuisibles : Mach'hit, Avone, Af et 'Héma.
Les mots "Shéma" (שְׁמַע) et "E'had" (אֶחָד) y font allusion. Le ayin et le mém du Shéma forment les initiales de Mach'hit et Avone ; les lettres alef et 'hét de é'had forment les initiales de Af et 'Héma.
De plus, la personne qui lit le Shéma est sauvée de la punition au guéhinam comme 'Hanania, Michaël, Azaria et Daniel ont été sauvés de la mort.
Ces tsadikim ont mérité ce miracle car ils avaient proclamé l'Unicité de D. et ont refusé de se prosterner devant Nabuchodonosor.
Le "shin" du mot Shéma (שְׁמַע) et le aléf du mot é'had (אֶחָד) forment le mot : "éch" (אש), le feu.
Le mém et le ayin sont les premières lettres des noms Michaël et Azaria. Le 'hét et dalét forment les initiales de 'Hanania et Daniel.
Ceci nous apprend que tous 3 ont été sauvés parce qu'ils récitaient le Shéma avec concentration.
L'homme qui lit le Shéma est considéré comme ayant offert tous les sacrifices.
Hachem dit aux juifs : "Lorsque vous aviez le Temple, vous offriez un sacrifice le matin et un le soir mais aujourd'hui, vous ne l'avez plus et vous ne pouvez pas offrir des sacrifices ; si vous veillez au commandement du Shéma en le lisant avec concentration matin et soir, Je considérerai que vous avez offert tous les sacrifices".
Cela ressemble à un homme sage dont le fils lui apportait à manger chaque matin et chaque soir. Après un certain temps, le fils perdit ses biens et ne put plus nourrir son père.
Son père lui dit : "Mon fils, je sais que tu n'as pas les moyens de m'apporter à manger 2 fois par jour. Je ne te demande qu'une chose : mentionne mon nom à la synagogue".
"Je suis endormie mais mon cœur est éveillé" (Chir haChirim 5,2).
Les juifs disent : "Sans le Temple, je suis endormie car je ne peux plus apporter de sacrifices. Mais mon cœur est éveillé pour réciter le Shéma en son temps, ce qui est compté comme tous les sacrifices".
Le racha Bil'am a fait l'éloge des juifs parce qu'ils récitaient le Shéma matin et soir.
Il dit : "Comment pourrais-je nuire à une nation qui se lève le matin comme un lion, se rend à la synagogue et accepte le joug de la royauté divine? Ensuite, ils vont à leurs occupations comme des lions. Si des forces destructrices (mazikim) désirent leur faire du mal, ils récitent le Shéma et les font disparaître. Des anges les protègent toute la journée. Lorsque la nuit arrive, les anges du jour les confient aux bons soins des anges de la nuit.
La nuit, les juifs reconnaissent à nouveau la royauté de D. en récitant le Shéma. Lorsqu'ils vont dormir, ils laissent leur âme en gage à D. ; les anges de la nuit les protègent de tout mal.
Lorsque les juifs se lèvent le matin, les anges de la nuit les confient aux anges du jour. De cette façon, aucune force destructrice ne peut leur nuire."
Bil'am dit donc : "[Israël] se tapit, s'allonge comme un lion, comme un lion redoutable. Qui oserait l'éveiller?" (Balak 24,9).
Goliath, le Philistin, venait affronter les juifs matin et soir, comme il est écrit : "Le Philistin s'approcha matin et soir pendant 40 jours" (Chmouël I 17,16). En fait, il voulait les effrayer pour les empêcher de réciter le Shéma car lorsque les juifs récitent le Shéma et acceptent le joug de la royauté divine, ils sont invincibles.
Jérusalem a été détruite parce que les juifs avaient cessé de réciter le Shéma matin et soir.
Toute personne qui le dit avec concentration ne subit aucun mal toute la journée.
Les forces destructrices (mazikim) s'écartent de quiconque récite le Shéma avant de dormir. C'est comme si ce juif tenait en main une épée à double tranchant qui empêche toute attaque venant de droite ou de gauche. De plus, il brise la force du mauvais penchant.
Il existe une raison supplémentaire à cette obligation : dans les paragraphes du Shéma, les 10 Commandements sont mentionnés par allusion.
1°/ "Je suis Hachem ton D. "(Yitro 20,2) se rapporte à : "Ecoute, Israël".
2°/ "Tu n'auras pas d'autres dieux devant Moi" correspond à "Hachem est Un".
3°/ "N'invoque pas le Nom de D. en vain" se retrouve dans "Tu aimeras Hachem ton D."
L'homme qui aime le roi ne jure pas son nom en vain.
4°/ "Souviens-toi du Shabbath pour le sanctifier" correspond à "afin que vous vous souveniez de tous Mes commandements", car le Shabbath est aussi important que l'ensemble des commandements.
5°/ "Honore ton père et ta mère" est rappelé dans "afin que se prolongent tes jours et les jours de tes enfants".
6°/ "Ne tue pas" se rapporte à "vous serez rapidement détruits" car quiconque tue est détruit.
7°/ "Ne commets pas l'adultère" fait allusion à "ne suivez pas votre cœur et vos yeux" car le cœur et les yeux sont les 2 agents de la faute. Hachem dit : "Donne-moi tes yeux et ton cœur et tu ne fauteras pas".
8°/ "Ne vole pas" évoque "Tu obtiendras une moisson abondante de blé, d'huile et de vin" et non celle de ton prochain.
9°/ "Ne porte pas de faux témoignage" correspond à "Je suis Hachem votre D."
Si un homme porte un faux témoignage au tribunal, c'est comme s'il ne croyait pas en la Création du ciel et de la terre.
10°/ "Ne convoite pas la maison de ton prochain" est rappelé dans "Tu les écriras sur les montants des portes de ta maison et de tes portails", sur ta maison et non sur celle de ton prochain.
[...]
On prononcera le dalét [du mot é'had - אֶחָד] assez longtemps pour se donner le temps de réfléchir au fait que D. est Roi aux 4 points cardinaux (4 est la guématria de la lettre dalét).
Quiconque prononce lentement, mais sans forcer, le dalet du mot é'had verra ses jours prolongés.
[...]
Nos Sages enseignent qu'on a montré à rabbi Yéhochoua ben Lévi 42 salles au gan eden.
Lorsqu'il a demandé à quoi elles étaient destinées, on lui a répondu : "Elles ont été préparées pour ceux qui récitent le Shéma et lisent le premier paragraphe sans en omettre une seule lettre, depuis 'véaavta' jusqu'à la fin." [ce paragraphe renferme précisément 42 mots]
On lui a ensuite montré 72 autres belles salles en lui disant : "Celles-ci sont réservées à ceux qui lisent consciencieusement le passage du Shéma, depuis 'véaya im chamoa' jusqu'à 'vessamtem' " du 2e passage du Shéma.
On lui a montré 50 belles salles supplémentaires en lui disant : "Celles-ci sont réservées à ceux qui lisent attentivement le Shéma depuis 'vessamtem' jusqu'à la fin du 2e paragraphe, soit 50 mots."
Puis on lui a montré 72 salles réservées à ceux qui lisent convenablement le 3e paragraphe du Shéma qui contient 72 mots, y compris la dernière phrase répétée par l'officiant : "Hachem votre D. est vérité" (Hachem Eloékhem émet).
Enfin, on lui a montré le même nombre de salles obscures en lui expliquant qu'elles étaient destinées à ceux qui ne lisent pas attentivement le Shéma.
Nos Sages enseignent qu'on refroidit le guéhinam pour l'homme qui veille à ne pas omettre un seul mot du Shéma. Comme il s'est enflammé pour lire le Shéma mot à mot, on refroidira pour lui le guéhinam, mesure pour mesure.
Lorsque les juifs se rendent à la synagogue et lisent tous ensemble le Shéma avec concentration et d'une voix mélodieuse, D. et les anges les écoutent.
Cependant, s'ils ne le récitent pas d'une voix agréable mais précipitamment, chacun à son rythme et sans concentration, la Présence divine dit : "Fuyons! Ne restons pas parmi eux!"
[...]
Chaque partie du corps correspond à un mot du Shéma. Ainsi, s'il manque 3 mots, 3 membres du corps n'auront pas leur place correspondante dans le Shéma.
De plus, chaque mot apporte la guérison et la vitalité à un membre. Si l'on n'entend pas les 3 mots que répète l'officiant, les 3 membres qui leur correspondent seront affaiblis.
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-> "Lorsque l'homme entraine par sa faute la profanation du Nom d'Hachem, il n'aura aucune expiation durant son vivant même s'il se repentit. C'est seulement le jour de sa mort qu'il pourra les expier, comme il est écrit : "Ce péché ne vous sera point pardonné, jusqu'à votre mort" (Yéchayahou 22,14)". [guémara Yoma 86a]
-> Le Bné Yissa'har écrit :
"Même dans le cas [où quelqu'un a pu profaner le Nom de D.], j'ai trouvé une solution d'après ce qui est expliqué dans le Zohar (Bamidbar 121a) : bien que l'homme ait commis certaines transgressions qui n'ont pas d'expiation jusqu'au jour de sa mort, s'il est prêt à mourir par sa pensée avec une réelle intention, alors Hachem associe une bonne pensée à l'acte (guémara Kidouchin 40a). Il sera considéré comme s'il avait réellement transmis son âme et il expiera ainsi toute ses fautes".
Le Bné Yissa'har poursuit et explique que l'essentiel de la mitsva de la lecture du Shéma Israël consiste à accepter pleinement le joug divin, en étant prêt à mourir pour Hachem.
Ainsi, lorsque l'homme récite le Shéma Israël, il doit être prêt à sacrifier son âme en kidouch Hachem afin d'expier ses fautes.
Par conséquent, tous les commandements qu'il aura accomplis et toute l'étude de la Torah qu'il aura réalisée s'élèveront jusqu'au Trône céleste.
C'est la raison pour laquelle Rabbi Yéhouda haNassi débuta la Torah orale par la mitsva du Shéma Israël, car c'est par cette mitsva que l'homme pourra transmettre son âme et convertir toute sa Torah et ses commandements du côté de la sainteté.
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-> Le but principal de la création d'une personne est de comprendre l'unité d'Hachem ...
Lorsque le machia'h viendra, rapidement de nos jours, et que le désir passionné de D. de faire de ce monde Sa demeure, Sa "maison", se réalisera, le but premier de la création d'une personne dans ce monde sera révélé, à savoir, comprendre l'unité d'Hachem.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Houkat 19,2 ]
La signification de la mitsva d’étudier la Torah
+ La signification de la mitsva d'étudier la Torah (selon le Ba'h) :
-> Le Temple a été détruit du fait que les juifs ne récitaient pas la bénédiction [consacrée] avant l'étude de la Torah.
[guémara Nédarim 81a]
-> Le rav Yaakov Adès enseigne :
Dans la guémara (Nédarim 81a), Rav Yéhouda dit au nom de Rav Maï : On a posé la question suivante aux Sages, aux prophètes et aux anges : qui est l'homme sage et doté de compréhension qui puisse expliquer ce qui a causé la perte de la terre [d'Israël, la destruction du Temple]?
Personne ne fut capable de donner une réponse, jusqu'à ce qu'Hachem Lui-même affirme : "C'est parce qu'ils ont abandonné Ma Torah, qu'ils n'ont pas écouté Ma voix et qu'ils ne l'ont pas suivie".
Rav Yéhouda dit au nom de Rav : c'est parce qu'ils n'ont pas récité les bénédictions de la Torah avant l'étude.
=> Le Ba'h demande : comment est-il possible que les juifs aient mérité une telle punition pour une faute qui ne semble pas si grave?
Et il répond : Hachem désire que nous étudions la Torah afin que notre âme se lie à Sa spiritualité et à Sa sainteté : les 248 mitsvot positives et les 365 mitsvot négatives servent à unir nos 248 membres et nos 365 tendons à Hachem.
Si les juifs avaient étudié la Torah dans cette intention, la Providence aurait véritablement résidé parmi eux, la terre aurait été entièrement illuminée par Sa Gloire et l'armée céleste se serait unie à celle de ce monde.
Cependant, ils étudiaient la Torah par intérêt personnel, pour connaître les lois du commerce ou pour prouver leur sagesse, et ils n'avaient pas l'intention de s'attacher à la sainteté et à la spiritualité de la Torah afin d'attirer la Providence sur la terre et afin que leur âme atteigne un niveau très élevé après leur mort.
C'est pourquoi une séparation s'est formée entre la Providence et la terre : la Providence est restée au Ciel et la terre est demeurée à son niveau matériel, sans sainteté, ce qui a engendré sa perte.
C'est ce qui est dit dans la guémara : "Quel est l'homme sage qui puisse nous dire ce qui a causé la perte de la terre? Et Hachem a dit : Parce qu'ils ont abandonné Ma Torah"
L'expression "Ma Torah" signifie : "La véritable Torah que Je leur ai offerte, que Je leur ai expliquée dans les moindres détails afin qu'ils s'attachent à la sainteté de Ma Torah et que la Providence réside parmi eux. Ils ont abandonné Ma Torah et ne l'ont pas suivie, parce qu'ils n'ont pas étudié dans l'intention de lier leur âme à l'essence sacrée de la Torah".
Les accuser de ne pas avoir récité les bénédictions de la Torah signifie qu'avant d'étudier, ils n'avaient pas l'intention de s'attacher à la sainteté d'Hachem. En effet, dans les bénédictions de la Torah, on remercie Hachem de nous avoir donné la Torah afin que notre âme se lie à l'essence de sa sainteté et de sa spiritualité et que la Providence réside parmi vous.
La terre est donc restée entièrement matérielle et a pu être détruire, puisque la Providence s'en est retirée pour remonter au Ciel.
-> Grâce à l'étude de la Torah, la luminosité de l'âme se fond avec celle de la Torah, et un flux de luminosité divine se déverse sur elle.
Le commentaire du Ba'h ne vient pas ajouter un sens supplémentaire à la mitsva d'étudier la Torah ; il précise simplement que le but essentiel de l'étude est de créer un lien profond entre Hachem et l'homme, et de faire bénéficier l'homme d'une luminosité divine particulière.
Ainsi, lorsque ce but a manqué de se réaliser, la terre a été détruite et Israël a été exilé.
=> Il est très important que l'homme prenne conscience qu'à chaque fois qu'il entreprend d'étudier la Torah, il s'attache à Hachem et bénéficie d'un flux de spiritualité sacrée de Sa part.
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+ L'importance de l'obligation d'étudier la Torah :
-> Rabbi 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm 4e partie chap.15) écrit :
"La Torah nous a donné une interdiction extrêmement importante : 'Ce livre de la Torah ne quittera pas ta bouche, et tu t'y absorberas jour et nuit' (Yéhochoua 1,8).
Il est écrit dans le Zohar : 'La Torah est très puissante et supérieure à tout, c'est pourquoi il faut s'y adonner jour et nuit et ne jamais s'en séparer. Celui qui s'en sépare est comparable à quelqu'un qui quitterait l'arbre de la vie'."
-> Le Tana déBé Eliyahou (chap.15) affirme : "L'homme doit se consacrer à l'étude des paroles de la Torah, qui sont comparables au pain et à l'eau".
De même qu'il est impossible de vivre sans pain et sans eau, il est impossible de vivre sans Torah".
-> Le rav Yaakov Adès enseigne :
Il est écrit : "La Torah est un arbre de vie pour ceux qui s'y attachent" (Michlé 3,18).
L'homme doit s'imaginer qu'il est en train de se noyer dans un fleuve et qu'il voit devant lui un arbre solide ; il est évident qu'il essayera de toutes ses forces de s'y accrocher et qu'il ne le lâchera pas, même un instant, puisque toute sa vie dépend de cet arbre.
De même, la Torah est appelé un "arbre de vie". C'est seulement pendant les moments où l'homme est attaché à la Torah qu'il vit une véritable vie, une vie où il est attaché à Hachem, puisque Hachem et la Torah forment une même entité.
Depuis la destruction du Temple, les juifs ont été exilés, la Providence erre (il s'agit d'une parabole), et il ne reste plus que la Torah.
Lorsque les juifs s'y adonnent , ils deviennent un sanctuaire en miniature où elle peut se réfugier et se reposer.
Cette idée illustre l'affirmation de nos Sages (guémara Béra'hot 8a) : "Depuis la destruction du Temple, il ne reste plus à Hachem dans ce monde que les 4 coudées du domaine de la loi".
Nos Sages ont également dit : "D'où sait-on que même si une seule personne étudie la Torah, la Providence Divine réside avec elle? C'est parce qu'il est dit : 'En tout lieu où Je mentionnerai Mon Nom, Je viendrai vers toi et Je te bénirai'.
[en étudiant la Torah on permet que Hachem réside davantage en nous, et qu'Il nous bénisse!]
De plus, il est écrit dans le midrach (Michlé) : 'Car celui qui Me trouve a trouvé la vie : Hachem dit : Je Me trouve en tout lieu avec tout celui qui est plongé dans les paroles de la Torah, c'est pourquoi il est dit : 'Car celui qui Me trouve a trouvé la vie'."
"Toute maison où l'on n'entend pas de paroles de Torah durant la nuit, un feu la dévore" (guémara Sanhédrin 92)
-> Rabbi Nissim Yaguen (Nétivé Ohr) commente :
Le problème n'est pas réellement le feu, car dans ce cas on peut appeler les pompiers.
Par contre, si le mari ne se rend pas à des cours de Torah, ne prévoit pas des moments fixes pour étudier la Torah, cette maison ne pourra pas subsister. Il y aura des disputes dans le couple, ce sera le début de la destruction du foyer ...
La lumière de leur Torah doit éclairer la maison (ex: éviter de crier grâce à une amélioration des midot, une étude commune mari-femme).
"Plus les juifs orthodoxes seront nombreux à monter en terre d'Israël, plus grande sera leur influence et plus elle contribuera à préserver la sainteté du pays ...
De cette façon, l'influence du judaïsme orthodoxe grandira et l'établissement en terre sainte sera fondé sur l'esprit de notre sainte Torah, Ecrite et Orale."
[rabbi de Gour - rapporté dans le Ossef Mi'htavim]