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Le Nom d’Hachem dans les bénédictions

+++ Le Nom d'Hachem dans les bénédictions :

+ Prononcer le Nom Divin = un privilège rare :

-> Les juifs sont plus chers [aux yeux] d'Hachem que les anges de service, car les juifs sont autorisés à réciter une chira (chant de louange) pour Hachem à tout moment, tandis que les anges de service ne récitent pas la chira pour Hachem, si ce n'est qu'une fois par jour, et pour certains [anges] qu'une fois par semaine, et pour d'autres qu'une fois par mois, et d'autres ne le disent qu'une fois par an, et d'autres qu'une fois tous les 7 ans, et d'autres ne peuvent le dire qu'une fois par Jubilé (Yovél), et enfin d'autres [anges ne peuvent faire une chira à Hachem] qu'une fois dans l'éternité.
De plus, les juifs mentionnent le nom d'Hchem après 2 mots : "Shéma Israël Hachem", alors que les anges de service ne mentionnent Hachem qu'après 3 mots, comme le verset dit [que le chant des anges de service est ] : "kadoch, kadoch, kadoch, Hachem"
[guémara 'Houlin 91b]

[à chaque bénédiction nous disons le Nom divin après 2 mots, ce que les anges ne peuvent pas faire, et en ce sens chaque bénédiction est un rappel de notre véritable valeur et potentiel (à l'inverse de notre yétser ara qui essaie de nous faire croire que nous ne valons pas tant que cela, pour nous pousser à ne pas faire tant que cela de notre vie).
Ainsi, chaque bénédiction est un appel à être vraiment nous-mêmes, à apprécier et utiliser le fait d'être juif! ]

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-> "Car Ta bonté vaut mieux que la vie, mes lèvres Te loueront" (ki tov 'hasdékha mé'haïm chéfataï yéchabé'houn'ha - Téhilim 63,4)
Le Alchikh haKadoch explique que le roi David dit : il y a un 'hessed (bonté) encore plus grand que la vie elle-même, et c'est l'opportunité d'utiliser nos lèvres pour louer Hachem, ce que même les anges ne peuvent pas faire. C'est le plus grand 'hessed qui existe.

[une bénédiction nous permet de remercier Hachem de nous permettre de manger ou boire, mais également de Le remercier de nous permettre de Le bénir en mentionnant Son saint Nom, et ce avec la possibilité de le dire plus rapidement que les anges.
Nous devons travailler sur la grandeur et la chance que nous avons de pouvoir prononcer le Nom Divin. Et c'est pas parce que papa Hachem nous permet de le faire souvent que cela doit venir en diminuer la valeur. ]

-> Par exemple, il est écrit dans le Sidour haArizal : "Lorsqu'une personne prononce le grand et redoutable Nom d'Hachem, tous les membres de son corps doivent trembler de peur. Elle doit contempler que tous les mondes d'en-haut et d'en-bas, et tous les hôtes célestes, sont subordonnés aux saintes lettres du Nom d'Hachem."

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+ Prononcer le Nom Divin = une expression d'amour :

-> Lorsque l'on appelle quelqu'un par son prénom (plutôt que par "vous" ou "toi") c'est une expression de proximité et d'amour, car nous avons tendance à appeler par leur nom ceux qui nous sont chers.
Sur les mots : "Il a appelé Moché" (vayikra él Moché - Vayikra 1,1), Rachi commente : "Toutes les fois que Hachem s’est adressé à Moché en lui "parlant", en lui "disant" et en lui "ordonnant", Il a commencé par "appeler", ce qui est une expression d’affection."

Ceci est particulièrement vrai lorsque le nom est répété 2 fois.
Selon le Sifra (Vayikra 1,12) : ... "Hachem l'appela de l'intérieur du buisson et dit : 'Moché Moché ...' " (Chémot 3,4). [De même, ] "Avraham, Avraham" ; "Yaakov, Yaakov" ; Shmouël, Shmouël", [cette double mention du nom] est un signe profond d'affection ..."

=> Nous aussi, nous démontrons notre amour envers Hachem en répétant Ses Noms dans nos bénédictions et prières, en disant 2 Noms Divins : "Hachem Elokénou".
De plus, chaque fois que nous mentionnons le Nom d'Hachem (chem havaya - יהוה), il est considéré comme doublé car il est décrit d'une manière (יהוה) et prononcé d'une autre manière (אדני).
[tout cela vient en plus du "ata" (Tu), où le tutoiement est aussi un signe de proximité.]

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-> Nos Sages (guémara Béra'hot 40b) disent que toute bénédiction dans laquelle il n'y a aucune mention du Nom Divin et de Sa souveraineté sur le monde n'est pas une bénédiction valide, car c'est spécifiquement en mentionnant le nom d'Hachem que nous soulignons notre proximité avec Lui et que nous tirons ainsi Ses bénédictions cachées.
Cette idée se trouve dans le verset : "En tout lieu où Je permets que mon Nom soit mentionné, Je viendrai à vous et vous bénirai" (Yitro 20,20).

-> Lorsque nous appelons Hachem par Son saint Nom, Son Nom sert de moyen par lequel Il se connecte à Ses créations. En effet, la guématria du mot "chémo" (son nom - שמו) est équivalente à celle de "tsinor" (un conduit - צינור), soit 306, puisque les différents Noms d'Hachem servent de conduit pour nous permettre de nous connecter à Lui.
[rav Handler]

[lorsque l'on bénit Hachem, en réalité c'est nous qui gagnons le plus, avec par exemple cette possibilité de nous lier avec Lui, et d'attirer sur nous Ses bénédictions. ]

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-> Le rav Tsadok haCohen (Pri Tsadik - Vayikra - chap.1) explique que le nom d'une personne est la racine de son âme vivante, et c'est pourquoi celui qui est endormi (ou qui a perdu connaissance) va se réveiller de son sommeil lorsqu'on l'appelle par son nom. [cela va amener sur lui sa vie intérieure, qui elle est restée intacte]
[D'une façon similaire, lorsque nous appelons le Nom d'Hachem dans nos bénédictions, nous éveillons l'essence intérieure d'Hachem de se tourner vers nous et de nous accorder Ses bénédictions.
(nous n'appelons pas D. par un nom choisi au hasard, mais c'est une réalité qui a des conséquences énormes, et dont le libre arbitre fait que nous n'avons conscience de rien.)]

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+ Le Chem Havaya :

-> Le "Chem Havaya" (יהוה) est appelé "Chem haMéyou'had" (le Nom unique).
Le Maharal (Gour Aryié) explique les mots : "c'est Mon Nom pour toujours" (zé chémi léolam - Chémot 3,15), de la façon suivante : "c'est Mon Nom qui M'est unique, puisque ce Nom de Havaya est mis à part de toutes l'existence, et il n'est pas connecté au monde parce qu'il est unique et ne dépend de rien d'autre."

Ainsi, les autres Noms d'Hachem indiquent Son lien avec le monde qu'Il a créé, tandis que le Nom Unique (Chem Havaya) est Son Nom personnel (si l'on peut dire).
Le rav Yossef Giktalia (Chaaré Ora - chaar 5) ajoute que le Chem Havaya est le nom utilisé exclusivement par le peuple d'Israël ; les nations du monde ne L'appellent que par Ses autres Noms, comme Elokim ou Eloka déElokaya (Ména'hot 110a).

Le Chem Havaya est également connu sous le nom de "Chem haEtsem" (le Nom Essentiel), puisque l'essence d'Hachem est évoquée dans ce Nom sans aucun "vêtement" dissimulé, par opposition à la façon dont Il se révèle par Ses autres Noms, à travers des dissimulations et des "habits", afin de filtrer et de restreindre la Lumière Infinie qui émane de Lui, et de la rendre ainsi apte à briller dans notre monde fini.
Le Lechem (Hakdamot ouChéarim - chaar 1) écrit que l'essence d'Hachem se trouve dans le Chem Havaya, bien qu'Il soit appelé par Ses nombreux Noms conformément à Ses interactions avec ce monde. En effet, le midrach (Chémot rabba 3,6) écrit : "Je suis appelé par Mes actions" (léfi maassi ani nikra), et cela se produit lorsque Hachem habille Sa Lumière Infinie par les 10 Attributs (midot) [Ses interactions avec le monde], également connus sous le nom de 10 Séfirot.

=> Ainsi lorsque nous prions, nous nous adressons directement à Hachem, et pas à Ses midot (Ses vêtements par lequel Il agit dans ce monde)

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-> Le Ram'hal (Déré'h Hachem - section2, part.5) écrit que Hachem dans Sa grande sagesse, a mis en place différents moyens par lesquels l'homme pourrait atteindre l'objectif de s'attacher à Hachem, s'il le souhaite et s'efforce de le faire. En ce sens, la raison pour laquelle Hachem nous donne la possibilité de l'appeler par Son Nom est de nous permettre de nous rapprocher de Lui et de recevoir ses bénédictions et sa bonté illimitées. Le Chem Havaya a été désigné à cet effet.
Hachem a ordonné qu'à chaque fois que Ses créations mentionneraient Son Nom, elles attireraient sur elles l'influence et la lumière Divine. L'influence Divine sera du type attribué au secret du Chem Havaya.

-> Le Gaon de Vilna (Adéret Eliyahou - Dévarim 1,5) note que dans les bénédictions le Chem Havaya fait allusion à la dissimulation de l'essence d'Hachem.
Le Nom Elokénou qui signifie "notre D." fait allusion au fait qu'Il se révèle à nous à travers Ses actions et qu'Il supervise tous les aspects de ce monde.

[d'une certaine façon de même qu'on a un corps et une âme, le Nom Divin Chem Havaya est composé d'une partie d'Hachem cachée (יהוה), alors que la forme parlée est le Chem Adnout (אדני), l'aspect d'Hachem qui est révélé dans ce monde et sur lequel on peut s'appuyer dans notre service d'Hachem.
Et cela à l'image de l'âme qui a besoin dans ce monde du corps pour accomplir les mitsvot. ]

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-> Rabbénou Bé'hayé (Béchala'h 15,3) écrit que bien que Hachem soit dissimulé et caché dans le monde, Il se révèle au plus profond du coeur d'une personne dans son âme (néchama), dans laquelle se trouve une partie Divine ('helek Eloka mimaal - Iyov 31,2).
Puisque pour ainsi dire, Hachem peut être trouvé à l'intérieur d'une personne, lorsque quelqu'un appelle Hachem par Son Nom dans une bénédiction, elle ressent véritablement la Présence d'Hachem en face de lui, comme le dit le verset : "Hachem est proche de tous celui qui l'invoque" (Téhilim 145,18).
Par conséquent, on devra être "saméa'h bé'helko" = ce qui signifie que l'on doit se réjouir de son 'hélek Eloka mimaal, ce fragment d'Hachem qui se trouve en nous.

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+ Donner plus de puissance par notre kavana :

-> Nos Sages (guémara Béra'hot 7b) déclarent que depuis le jour où Hachem a créé le monde, il n'y avait personne qui l'appelait : "Adon" (Maître), jusqu'à Avraham.
Avraham est celui qui a découvert que malgré toute la gloire et la souveraineté d'Hachem sur le monde entier, néanmoins Hachem se soucie de chaque personne et se connecte avec elle.
Ainsi, Il est "mon maître". C'est pourquoi dans le langage de la bénédiction, nous appelons d'abord Hachem "Adonaï" (mon Maître), et seulement ensuite nous le décrivons comme "Mélé'h aOlam" (Roi du monde).
=> L'essence de la bénédiction est pour nous de reconnaître que nous avons une relation personnelle avec Hachem, et ce n'est qu'alors que nous louons Hachem en déclarant qu'Il est le roi de tout l'univers.
[de plus "Elokénou" (mon D.) et ensuite "mélé'h aOlam" (roi du monde)
=> Nous devons toujours nous souvenir que Hachem est notre D. privé, qu'Il a un lien personnel et une relation d'amour avec chacun de nous. (ex: malgré qu'Il soit le Roi des rois, Il s'intéresse à la moindre prière, à la moindre bénédiction que je peux faire).
On voit donc l'importance de vivre nos bénédictions comme une déclaration de notre lien particulier si spécial avec Hachem. En ce sens, nous devons avoir une kavana spéciale sur le terme : "Adonaï" (en effet, bien que Adon sur le monde, Il est entièrement attentif à mon monde personnel! [Adonaï]). ]

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-> Nos Sages (guémara Guitin 45b) affirment qu'un Séfer Torah dans lequel les noms d'Hachem n'ont pas été écrits lichma, aux fins de la mitsva, n'a pas la sainteté d'un Séfer Torah et il est impropre à l'usage, même si toutes les lettres sont présentes et écrites.
C'est parce que la forme matérielles des lettres ne possède aucune sainteté Divine, ce n'est que lorsque les lettres sont écrites avec les bonnes intentions, conformément à toutes les exigences halakhiques, que la lumière de la sainteté d'Hachem les imprègne.
La pensée et la kavana (intention) du scribe (sofer) donnent vie aux lettres et aux Nom d'Hachem : de même que l'âme donne vie au corps, le scribe avec ses intentions de lichma (en l'honneur de la mitsva), insuffle aux lettres matérielles une vitalité spirituelles.

Le rav Handler ajoute que le même concept s'applique aux Saints Noms mentionnés dans la prière, et à tous les mots lorsque nous prions : la bonne kavana en disant les mots de la prière (correspond à l'intention de lichma en écrivant les lettres), est ce qui donne le pouvoir spirituel à ces Saints Noms et mots, et qui leur donne vie, permettant ainsi de révéler leur lumière.

Rabbi Moché Cordovéro (Pardes Rimonim) écrit :
"Le souffle d'une personne peut former des lettres qui contiennent de la spiritualité, mais cette spiritualité doit être alimentée, afin que les lettres de ses prières puissent s'envoler vers les Cieux.
C'est le rôle de la kavana, de puiser la force nécessaire pour injecter de l'esprit dans les lettres et les mots qu'il prononce dans sa prière et les envoyer vers les mondes supérieurs.
A travers la pensée et la kavana de la personne, il pousse la prière à s'élever vers les cieux afin que les paroles de la bénédiction et de la prière puissent accomplir leur tâche et faire descendre la nourriture et les bénédictions appropriées".

-> La guémara (Taanit 2a) appelle la prière le "service du cœur".
Rabbi Moché Cordovéro ajoute que la prière est également le "service de l'âme.
En ce sens, il écrit dans la suite du texte précédent :
"Lors de la prière ou de la récitation d'une bénédiction, pour que l'âme (néfech) d'une personne s'accroche à ces paroles et s'élève avec la prière, on doit d'abord dépouiller son néfech du corps qui l'habille et se débarrasser de toutes les pensées matérielles qui occupent son coeur, qui sont comme un vêtement souillé sur l'âme.
Ensuite, son néfech peut s'élever seul et sans entrave. C'et pourquoi les mots : "de Le servir ... de toute votre âme" (oul'ovdo bé'hol ... nafché'hem - Ekev 11,13) font référence à la prière car la prière est appelée : "néfech"."

[ en prononçant le Nom d'Hachem on s'attache
à Lui (attirant sur nous Ses bénédictions), et plus nous avons de kavana plus nous donnons de la puissance à cela.
En ce sens, il est écrit : "donner de la force à D." (ténou oz l'Elokim - Téhilim 68,35). Plus nous avons de la kavana en pronoçant le Nom Divin, plus Hachem a alors de la force pour nous combler du meilleur! ]

Téchouva & l’importance de l’étude de la Torah

+ Téchouva & l'importance de l'étude de la Torah :

-> "Si un homme commet une transgression, il mérite la peine de mort par intervention céleste. Que peut-il faire pour vivre?
S'il avait l'habitude d'étudier une page [de Houmach], qu'il en étudie deux. S'il avait l'habitude d'étudier un chapitre [de michnayot], qu'il en étudie deux" (midrach Vayikra rabba 25,1).

=> C'est à priori étonnant! En effet, on se serait attendu à ce que le midrach recommande au fauteur de se repentir pour échapper à la punition, mais non qu'il accroisse son étude de Torah!
Pourquoi le fait d'étudier plus qu'à son habitude neutralise-t-il les effets d'une faute grave et annule-t-il la peine de mort céleste?

-> "Hachem nous a donné un seul véhicule, d'un niveau supérieur à tous les autres moyens par lesquels un être humain peut se rapprocher de Lui : l'étude de la Torah"
[Ram'hal - Dére'h Hachem 1,47]

-> "L'intention de D. a toujours été que nous nous plongions dans l'étude de la Torah afin d'imprégner notre âme de la force spirituelle et de la sainteté de la Source de la Torah. Ainsi, Hachem a donné en cadeau aux juifs la Torah de vérité à ne jamais oublier, afin que notre âme, et notre corps avec ses 248 organes et ses 365 tendons, s'attachent aux 248 commandements positifs et aux 365 commandements négatifs de la Torah.
Si [les juifs] étudiaient la Torah dans cette intention, ils deviendraient le char et le sanctuaire de Sa Chékhina (Présence Divine), car la Chékhina résiderait réellement parmi eux. Ils deviendraient le sanctuaire de D., la Chékbina choisirait de résider parmi eux, et la terre entière serait illuminée par Sa gloire. Cela lierait le Tribunal d'en haut avec le tribunal d'en bas, et le Michkan serait un."
[Ba'h - Ora'h 'Haim 47]

-> Hachem déclare : "Si seulement [les Bné Israël] M'avaient abandonné mais avaient gardé Ma Torah, car s'ils l'étudiaient, la lumière qui est en elle les aurait ramenés au bien".
[Eikha Rabba - pessi'hta 2]

-> En ce sens le 'Hayé Adam (143) dit que pendant les Assérèt Yémé Techouva (les 10 Jours de Repentir de Roch Hachana à Yom Kippour), il faut étudier la Torah davantage que d'habitude. La meilleure façon de se rapprocher de D. et de se repentir sincèrement est de développer la persévérance dans l'étude.

-> Rabbi Dovid Hofstedter (Darach David - Moadim) écrit :
[Parfois] un homme est si profondément enraciné dans la faute qu'il est incapable de se repentir ...
Le midrach (ci-dessus) conseille à cet homme d'étudier la Torah, car elle crée le plus haut niveau de proximité avec D. qu'un être humain puisse atteindre. Cette proximité le protégera à l'avenir des attraits de la faute et expiera ses transgressions passées.
[le rav Eliyachiv disait que sans étude de la Torah, la téchouva n'est pas durable.]

Cela explique pourquoi le midrach conseille au fauteur de se concentrer sur l'étude de la Torah.
L'étude de la Torah est la clé de la techouva : plus un homme étudie, plus il tisse un lien avec D., pour ainsi dire. C'est pourquoi le yétser ara fait de grands efforts pour dissuader l'homme d'étudier la Torah. Sachant que, s'il étudie davantage, il sera capable de faire une vraie techouva, le yétsèr ara cherche à le convaincre qu'il est trop occupé à faire téchouva pour avoir le temps d'étudier la Torah. Il contrarie ainsi ses efforts de repentir.
[...]

Plus un homme se consacre à l'étude, plus il prend des forces pour résister aux tentations du yetser ara.

On peut citer :
-> "Le yétser ara n'a pas de force en présence de la Torah. Le yétser ara ne peut ni dominer ni même porter atteinte à un homme qui porte la Torah en son cœur" (midrach Téhilim 119,7).
-> "Etudie la Torah et tu apprendras comment suivre la bonne voie et vaincre le mauvais penchant" (Rachi - Hochéa 10,12) .
-> "Le mauvais penchant ressemble à une barre de fer qu'on a jetée dans le feu : tant qu'elle est dans le feu, on peut en faire l'ustensile qu'on désire. Il en est de même du yétsèr ara : il ne peut être vaincu que par la Torah, comparée au feu" (Avot déRabbi Nathan 16).
-> "Lorsqu'un homme met les paroles de la Torah sur son cœur, elles le débarrassent de nombreuses pensées [étrangères] ... les pensées suscitées par le yétsèr ara" (Avot déRabbi Nathan 20).
-> "Mon fils! Si ce malpropre [le mauvais penchant] se porte à ta rencontre, tire-le à la maison d’étude (beit hamidrach) ; s’il est comme une pierre, il s’effritera ; s’il est comme du fer, il se brisera en éclats!" (un tana de l’école de Rabbi Yichmaël - guémara Soucca 52b)
-> "Hachema créé le yétser ara, il a créé son antidote : l’étude de la Torah" (guémara Kidouchin 30b).
Selon le 'Hafets ‘Haïm, l’étude de la Torah est notre meilleure arme et armure dans la bataille contre notre yétser ara.

-> Le Méiri (guémara Yoma 35b) dit à propos de la négligence de l'étude de la Torah :
"L'homme doit toujours étudier assidument la Torah et avoir le désir de l'étudier. Il ne doit pas chercher d'excuses sous prétexte qu'il est riche et doit poursuivre ses affaires, ou qu'il est pauvre et doit chercher un gagne-pain. Il doit tout mettre à sa juste place... ainsi aura-t-il toujours le libre arbitre et la faculté de dompter et d'améliorer ses désirs naturels."

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+ Bonus : notion de bitoul Torah :

Pour avoir conscience de l'importance de la Torah, il faut avoir en tête la gravité de ne pas l'étudier alors qu'on pourrait le faire (le bitoul Torah) :
-> la négligence de la Torah est la première faute pour laquelle l'homme est jugé (guémara Sanhédrin 7a).
-> nos Sages (guémara 'Haguiga 5b) disent : "chaque jour, Hachem pleure sur ceux qui peuvent étudier la Torah, mais ne l’étudient pas".
Le rav Yaakov Galinsky commente : "Nous faisons pleurer D., et nous continuons notre chemin comme si de rien n’était!"
[le Kokhvé Or (maamar 44) fait remarquer qu'après notre mort, le bitoul Torah sera considéré comme une faute plus grave que les autres. (si l'on peut dire, une raison est pour la douleur que nous avons causée à Hachem. Mais également pour tout le bien que notre étude de Torah aurait pu amener au monde, et qu'on a pas fait (ex: tel juif aurait pu guérir, tel juif aurait pu faire téchouva, ...))]

-> également sur le bitoul Torah : https://todahm.com/2022/09/20/le-bitoul-torah-la-destruction-du-temple
-> mais aussi : https://todahm.com/2021/09/10/negliger-letude-de-la-torah-2
-> https://todahm.com/2019/07/08/negliger-letude-de-la-torah
-> https://todahm.com/2020/07/21/14294-2

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-> La téchouva est principalement atteinte en apprenant la Torah, en faisant la prière et en donnant la tsédaka, chacun selon ses capacités. En particulier, il faut étudier en profondeur la Torah Orale et la halakha.
[Oher Israël - fin de Vayé'hi]

-> La téchouva principale consiste à étudier la Torah.
Comme nos Sages (midrach Vayikra rabba 25,1) disent : "si tu avais l'habitude d'étudier une daf (page) de guémara, maintenant étudies-en deux".
[rabbi Naftali de Ropshitz - Zéra Kodech - Térouma]

[la Torah est comme un feu. Plus on l'étudie avec des efforts et diligence, plus on brûle et purifie les saletés d'impureté issues de nos fautes. ]

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-> "Plus que tous les jeûnes et toutes les afflictions, rien ne purifie autant que l'étude de la Torah"
['Havatsélet haSharon - introduction]

-> "Venez et voyez le grand pouvoir de l'étude de la Torah. Elle purifie les juifs même s'ils ont adoré l'idolâtrie (avodah zarah)."
[Tana déBé Eliyahou rabba 18]

-> "Nos Sages disent que l'étude de la Torah expie, protège et sauve, et le feu du Guéhinam ne fait pas de mal à ceux qui étudient la Torah ...
Ceux qui étudient la Torah ... cela les purifiera et les expiera, et cela les conduira sur le chemin de la téchouva et du pardon complet."
[Yessod haAvodah 3:5:8]

Le but recherché d'avoir des synagogues et faire la prière en communauté, est afin qu'il y ait un lieu pour se rassembler et remercier Hachem de nous avoir créés et nous permettre d'exister, et afin de pouvoir proclamer publiquement devant Lui : "Nous sommes Tes créations".
[Ramban - Bo 13,16]

+ Le véritable caractère d'un individu, sa nature profonde et son intériorité ne se révèlent pas dans les grandes actions de sa vie, mais seulement dans les petites actions qui, à priori, ont peu d'importance aux yeux de ceux qui les réalisent.
Par contre, les grandes œuvres publiques réalisées par un individu, faites avec enthousiasme, encouragées par la publicité faite autour, ne traduisent que l'extériorité de cette personne.
C'est pourquoi, le midrach (Chémot rabba 2,3) dit : "Hachem ne donne de la grandeur à un individu qu'après l'avoir testé sur des petites choses apparemment sans importance" ; c'est ainsi qu'Il avait éprouvé Moché et David.
[rav Eliyahou Dessler - Mikhtav méEliyahou - tome 3, p.107]

On enseigne à l'école d'Eliyahou : Ce monde durera 6000 ans; durant 2 millénaires, il sera vide (de Torah) ; puis durant 2 millénaires règnera la Torah et durant les 2 derniers millénaires, le machia'h sera apte à venir.
Cependant, en raison de nos nombreuses fautes, il n'est pas encore venu.
[guémara Avoda Zara 9a]

Hachem écoute même une prière sans kavana

+ Hachem écoute même une prière sans kavana :

-> Dans la Amida, nous disons dans Chéma kolénou : "ki ata choméa téfilat kol pé" (car tu entends la prière de chaque bouche - שומע אתה כי פה כל תפלת).
Rabbi Ouri de Strelisk est interpellé par la formule : "chaque bouche" (kol pé - כל פה) plutôt "toute prière" (kol téfila - כל תפלה) pour indiquer qu’Hachem écoute chaque téflila (prière)?
Les mots "kol pé" (כל פה) se réfèrent à une prière formulée sans intention venant du coeur (kavanat halev), juste prononcé avec la bouche. Même une telle prière a minima comme celle-là, Hachem l’écoute.
[Mayana chel Torah - Vaét'hanan 3,23]

-> Le Maguid de Trisk (dans son Maguen Avraham), écrit au nom du Baal chem tov :
Même si l’on n’a pas de kavana particulière et ignorons le sens des mots de la prière, puisque nous prions Hachem parce qu’Il nous l’a enjoint, notre prière perce malgré tout les cieux et s’élève jusqu’au firmament. Et ceci parce que les paroles saintes de la prière (écrites notamment par les membres de la Grande Assemblée ), dites léchem chamayim, ont une sainteté intrinsèque.

-> Le Yessod haEmouna explique, au nom du Arizal (se basant sur le Téhilim 78,36-37), que la prière fonctionne dans les sphères supérieures, même sans kavana, car Hachem agrée notre prière même si c’est juste l’expression de notre bouche (בפיהם), sans y mettre notre cœur (עמו נכון לא ולבם). [Taamé haMinhaguim - p.38]

[plus on met de kavana dans notre prière, plus on lui donne de la force, mais cependant même sans kavana aucune de nos prières n'est vaine. Quelle chance nous avons. Merci papa Hachem! ]

Juger favorablement autrui = avoir Hachem pour avocat

+ Juger favorablement autrui = avoir Hachem pour avocat :

-> Rabbi Yo'hanan (guémara Sanhédrin 44 b) dit : "On demandera toujours grâce, pour être encouragés et pour que nous n'ayons pas d'ennuis venus d'en-Haut."
Rachi explique : "Qu'il soit assisté par les anges de service pour demander grâce, et qu'il n'y ait pas d'accusateur en-Haut."

-> Rabbi Yaacov Galinski (Lehaguid) écrit à ce sujet :
"Il est arrivé que les anges de service soient les accusateurs, et que D. défende la cause de quelqu'un pour le sauver (Rachi sur la guémara Roch Hachana 16 b dans le midrach), et il est même arrivé que des anges ferment les portes des Cieux, pour empêcher la prière de monter, et que D. fasse tout Son possible dans les Cieux pour la recevoir (guémara Sanhédrin 103a)".

-> La guémara (Shabbath 127b) écrit : "De même que tu m'as jugé favorablement, D. te jugera favorablement."

-> Le rav Yaakov Israël Pozen (Adéraba) enseigne :
Le 'Hafets Haïm (Chmirat Halachon) sur cette guémara commente : "qu'il faut juger son prochain favorablement, même quand la justification est très hypothétique".
Si l'on se conduit ainsi, D. nous jugera favorablement.

On peut se demander comment il est possible de comparer un homme qui juge favorablement à D.
En effet, nous ne pouvons pas deviner ce qui se cache dans le cœur de notre prochain, c'est ce qui rend nécessaire ce principe d'à priori positif, mais D. sait ce qu'il y a dans notre cœur et dans nos reins. Il connaît la vérité ! Si nos intentions sont bonnes, le mérite ne sera pas retiré, et si elles sont mauvaises, comment les considérer en contredisant la vérité?
Le Hafets Haïm explique que l'homme est jaugé en fonction de la majorité de ses actes. Si la plupart sont des mitsvot, il est considéré comme juste, et dans le cas contraire, comme mauvais.

Or nous savons que si D. se conduisait avec nous selon l'attribut de justice, il ne resterait presque rien de nos mérites, car la plupart ont été acquis de façon imparfaite. Quant à ceux qui sont entiers, il se peut qu'ils n'aient pas été acquis dans l'amour, la crainte et la joie, qui conviennent à l'accomplissement de chaque mitsva.
C'est pourquoi c'est seulement si D. se conduit avec nous selon l'attribut de bonté et qu'Il cherche nos mérites, qu'il nous en restera. De même, nos fautes seront moins nombreuses, car D. trouvera toutes sortes d'excuses à nos fautes, qui n'étaient peut-être pas intentionnelles.

=> Qu'est-ce qui influencera le comportement divin à notre égard?
C'est le comportement que l'on adopte nous-mêmes à l'égard des autres. Si l'on a l'habitude de juger les autres favorablement, on est jugé favorablement ; mais si l'on a l'habitude de critiquer et de blâmer, les anges de service diront du mal de nous.

C'est aussi ce que dit le Baal Chem Tov au sujet de la michna : "Juge tout homme favorablement " (Pirké Avot 1,6) = l'homme est considéré comme un juge, car il se juge lui-même en fonction du regard qu'il porte sur l'autre.
Le principe de "mesure pour mesure" n'a pas été annulé après la création, tandis que tous les autres attributs l'ont été (midrach Beréchit rabba 9,11), de sorte que même le principe selon lequel D. "voile Sa face", où Il voit sans qu'on puisse Le distinguer, peut être appréhendé comme un dérivé de "mesure pour mesure".

Nos Sages nous ont ainsi enseigné que le comportement de D. envers nous est influencé par notre comportement envers notre prochain : "c'est avec la mesure que l'homme prend pour mesurer, qu'on le mesure" (guémara Sota 8b), ou encore : "Tout homme qui a pitié des créatures, recevra la pitié du Ciel" (guémara Shabbat 151b).
De même, D. promet (Réchit 'Hokhma - chaar anava) que "tant qu'Israël se conduit devant Lui en accord avec les 13 Attributs de miséricorde, Il leur pardonne". 'Devant Lui' signifie comme Lui, c'est-à-dire "de même qu'Il est miséricordieux, sois miséricordieux".

=> C'est donc ce comportement qui nous sauvera le jour du Jugement : si l'on se fait les accusateurs de notre prochain, D. lui aussi se fera accusateur.
Si l'on juge tous les hommes favorablement, quitte à construire des hypothèses très fragiles, nous sauverons notre personne et notre âme.

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-> "Juge chaque homme favorablement" (évé dan ét kol haadam lékaf zékhout - הֱוֵי דָן אֶת כָּל הָאָדָם לְכַף זְכוּת - Pirké Avot 1,6), dont les initiales forment les mots : HaDA KéHaLaZ, qui signifient : "ceci comme cela".
Ce comportement, que tu as observé chez Untel, correspond à cela; autrement dit, il est conforme à son caractère et à ses qualités. De même que, lorsqu'on rencontre une personne ayant un handicap mental, on n'est pas étonné par ses comportements absurdes, ainsi, lorsqu'on voit son prochain dire ou faire des choses incohérentes, il convient d'imaginer qu'il a un handicap dans son entendement vis-à-vis de ce point, et ne pas se précipiter à le juger sévèrement.

-> Pourquoi est-il écrit qu'il faut juger "tout homme" favorablement, et pas simplement "les hommes"?
Rabbi Yé'hezkel de Kozmir explique : c'est que lorsqu'on considère l'autre superficiellement, on repère rapidement ses défauts, personne n'étant exempt de défaillances. Or la michna nous invite à envisager "tout homme", que l'on peut lire "tout l'homme", et donc à voir aussi ses bons côtés, ce qui change totalement la perspective. L'autre n'aura plus l'air si mauvais, et l'on pourra prendre en compte ses qualités au regard de ses défauts.

-> Le Pné Ména'hem commente la michna : "Juge ton prochain favorablement", de façon littérale : le plateau/la cuillère du mérite (kaf zé'hout).
Quelle est cette cuillère (kaf) du mérite (zé'hout)?
Il l'explique par la métaphore suivante : dans une marmite de Tchoulent, on se sert avec une grande cuillère (kaf). Et que fait-on avec? On cherche [par exemple] un bon morceau de viande, on remue le fond de la marmite et on cherche.
"Juge ton prochain avec la cuiller du mérite", c'est-à-dire cherche en lui, avec ta cuillère, quelque morceau de mérite. Et si tu cherches, tu trouveras à coup sûr.

"Kaf", c'est aussi un chausse-pied. Lorsqu'on achète une paire de chaussures neuves, et qu'on a des difficultés pour y introduire le pied, on utilise un chausse-pied. Qu'a fait le chausse-pied? A-t-il raccourci le pied? Agrandi la chaussure?
Ni l'un ni l'autre. Il a simplement aidé à faciliter l'entrée du pied à l'intérieur de la chaussure.
Il en est de même pour le Kaf Zé'hout, le chausse-pied du mérite si tu pousses bien, cela rentrera, si tu fais l'effort de trouver un quelconque mérite, tu le trouveras.

Chaque juif est important!

+ Chaque juif est important :

-> Le Rabbi de Sassov avait pour habitude, chaque Shabbat, avant de réciter le Kiddouch, d'évoquer en pensée un mérite du peuple d'Israël. Tant qu'il n'avait pas trouvé un mérite, il ne commençait pas le Kiddouch.
Or il advint qu'un Shabbat se trouva à sa table un juif qui avait abandonné les mitsvot. On voyait bien qu'il venait de se raser, à son aspect et à l'odeur d'après-rasage qui émanait de lui, et qu'il l'avait fait après l'entrée du Shabbat.

Le Rabbi ferma les yeux un long moment, concentré sur ses pensées, et finit par réciter le Kiddouch.
Après la fin du repas, lorsque cet invité s'en alla, les 'Hassidim vinrent à lui et lui demandèrent : "Quel mérite avez-vous bien pu trouver à cet homme?"
Le Rabbi leur répondit :
-Nos Sages ont dit, dans la guémara, que lorsque le machia'h se dévoilerait, chaque non-juif lui apporterait un juif en cadeau, en disant : 'Lui aussi est juif', comme il est écrit : 'Ils mèneront des cadeaux au Redoutable' (Téhilim 76,12).
Je me suis demandé s'il était possible que cette guémara fasse référence, par exemple, à moi. Cela n'est pas plausible : il n'y aurait nul besoin de me mener au machia'h, j'irais par moi-même, avec joie.
Peut-on imaginer que mes 'Hassidim aient besoin que des non-juifs les mènent de force au machia'h? Impossible!
Je pense plutôt que cette guémara concerne une personne non religieuse, comme cet homme, qui n'a pas l'aspect d'un juif. Lorsque le machia'h se dévoilera, le non-juif l'entraînera avec lui, et lui dira : 'Voyons tu es juif, viens avec moi auprès du machia'h'.
Cependant, la guémara le désigne par le mot 'cadeau' : d'une certaine manière, cet homme est important.
C'est à tout cela que j'ai pensé, et ensuite j'ai pu réciter Kiddouch!"

La nécessité d’être reconnaissant

+ La nécessité d'être reconnaissant :

-> "Tu prendras des prémices de chaque fruit récolté par toi dans le pays qu'Hachem ton D. t'aura donné, et tu les mettras dans une corbeille ; et tu te rendras à l'endroit qu'Hachem ton D. aura choisi pour y faire régner Son Nom. Tu te présenteras au Cohen qui sera alors en fonctions, et tu lui diras : "Je viens reconnaître en ce jour, devant Hachem, ton D. que je suis venu dans le pays qu'Hachem avait juré à nos pères de nous donner"." (Ki Tavo 26,2-3)

-> Le Kav haYachar (18) au nom du Baal ha'Harédim, que le sens de cette mitsva (des bikourim - les prémices) est de remercier et de louer le D. de bonté pour tous les bienfaits dont Il nous a gratifiés. Nos Sages ont commenté les mots de notre verset : "Et tu Lui diras" ainsi : "C’est pour dire que tu n'es pas ingrat". Ce qui découle donc de cette mitsva, en ce qui nous concerne, est l'obligation de reconnaissance pour tous les bienfaits qu'Hachem a accomplis et continue à accomplir pour nous.

Voici ce qu'il écrit :
"Il n'existe aucun homme qui n'ait bénéficié d'un miracle. En particulier dans nos générations où les épreuves ne cessent d'augmenter chaque jour : de terribles décrets et de redoutables guerres, le glaive, la famine, des villes assiégées, attaquées, les épidémies.
Celui que Hachem a éclairé d'un rayon de lumière et qui a été préservé de tous ces maux est tenu de se rappeler en permanence la bonté d'Hachem et de ne pas faire preuve d'ingratitude. Plus encore, celui qui jouit de la bénédiction Divine, qui a le mérite de résider chez lui dans la sérénité, la tranquillité et la sûreté, et qui a une subsistance régulière, devra louer et remercier Hachem pour cela."

Le Séfer ha'Harédim insiste énormément sur cette obligation qui, selon lui, est incluse dans le commandement positif : "Tu diras en ce jour à Hachem ton D. : 'je suis venu dans le pays'.".
"De là, dit-il, on apprend que tous ceux qui reçoivent les bienfaits du Ciel et bénéficient de l'abondance que Hachem déverse sur eux ont l'obligation de Le remercier, de Le louer, et de ne pas émettre de griefs contre Lui comme le font ceux qui ont un regard malveillant et se plaignent de Lui d'autant plus qu'Il leur prodigue ses bienfaits."

-> Certains commentateurs expliquent, d'après cela, la juxtaposition de la Paracha des prémices avec celle qui nous ordonne d'effacer le nom d'Amalek (à la fin de la Paracha précédente [Ki Tétsé]).
Nos Sages (Tan'houma Béchala'h 25) expliquent, en effet, que Hachem provoqua l’attaque d’Amalek à cause de l’ingratitude dont firent preuve les Bné Israël lorsqu'ils s'écrièrent : "Est-ce qu'Hachem est parmi nous?"
Hachem dit alors : "Que vienne Amalek l'ingrat (cf. Rachi 'Houkat 20,17) et fasse payer au peuple son ingratitude" (cf. Rachi Béchala'h 17,8 : "Je suis constamment avec vous et disposé à vous prodiguer tous vos besoins et vous dites : ‘Est-ce qu'Hachem est parmi nous ?’").
Ces 2 thèmes (les prémices et Amalek) sont donc juxtaposés pour nous suggérer : "Souviens-toi de ce que t'a fait Amalek", lorsque vous étiez ingrats, c'est pourquoi : "Apportez vos prémices et remerciez ainsi Hachem en toute occasion, car c'est Lui qui vous prodigue tous les bienfaits!"

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+ Remercier Hachem constamment :

Le Chla'h haKadoch (12) rapporte le commentaire de Rachi sur le verset de notre paracha : "Tu te présenteras au Cohen qui sera alors en fonctions, et tu lui diras : "Je viens reconnaître"" : "tu lui diras", cela signifie que tu dois rappeler les bienfaits d'Hachem.
Et il le commente ainsi : "L'homme est ainsi tenu de se conduire vis-à-vis du Hachem, à chaque fois qu'Il lui amène un bienfait ou une réussite. Il devra Le louer et Le remercier pour avoir accompli cette chose, dans Sa bonté et Sa miséricorde."

-> Le Or ha'Haïm haKadoch écrit, pour sa part : "Il n'existe aucun moment ni aucun instant où Hachem n'agit pas en faveur de l'homme du point de vue de son corps ou de ses besoins."

-> L'Admour de Rofchitz ajoute, au nom de son père, Rabbi Ména'hem Mendel de Linsk :
"Il faut constamment remercier Hachem pour tous les bienfaits qu'Il accomplit à chaque instant et cela, pour toutes les sortes de bienfaits, qu'ils soient dévoilés ou dissimulés, comme le dit l’enseignement de nos Sages (guémara Yoma 22b) : "Combien l'homme ignore-t-il et ne ressent que c'est le Maître du monde qui l'a aidé!" "

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+ Remercier Hachem = c'est s'attirer les bénédictions :

-> Il est rapporté dans les livres saints : celui qui adopte comme conduite de remercier Hachem, attire sur lui un déversement de miséricorde et de bonté, et empêche les malheurs de l'atteindre.
La preuve, explique le Sfat Emet, est que nos Sages nous enseignent : "On n'interrompt pas la lecture de la to'hakha (תוכחה) [la paracha des "remontrances", dans les malédictions de Bé'houkotaï et de Ki Tavo], à savoir que l'on ne fait monter personne à la Torah au milieu de cette lecture.
La raison énoncée par nos Sages est que celui qui monte à la Torah doit commencer par dire : "baré'hou ét Hachem hamévora'h" ('Bénissez Hachem qui est béni') ; de ce fait, Hachem dit : "Il n'est pas légitime que Mes enfants reçoivent des malédictions alors que Moi, je reçois une bénédiction!"

=> On voit donc bien que lorsque la louange à Hachem est présente, elle repousse la malédiction.
Le Sfat Emet conclut :
"C'est pourquoi, mon conseil est d'accepter les épreuves avec amour, de remercier et de louer Hachem pour cela. Dès lors, il Lui paraîtra illégitime que l'homme qui Le bénit soit lui-même dans la souffrance, ce qui est facile à comprendre."

-> Le Tiféret Chlomo enseigne :
"On sait bien qu'un homme qui désire demander ce dont il aura besoin dans le futur, doit auparavant exprimer sa reconnaissance sur ce qu’il a eu dans le passé. Il pourra ensuite attirer sur lui la bonté d'Hachem concernant l'avenir.
C'est ce qui est écrit : "Louez Hachem qui est bon, parce que Sa bonté est éternelle" = lorsque l'homme loue Hachem sur le passé, il s'attire grâce à cela de nouveaux bienfaits."

Ce qui précède lui sert à expliquer également pourquoi les Guéonim ont institué de dire pendant les 10 jours de pénitence (Ecris pour une bonne vie tous les membres de Ton alliance - וכתוב לחיים טובים כל בני בריתך), au beau milieu de la bénédiction de "Modim" dans la Amida.
Quel rapport existe-t-il entre cette requête et la bénédiction qui est entièrement consacrée à remercier Hachem?
Et le Tiféret Chlomo de répondre qu'en remerciant Hachem sur l'année écoulée, l'homme est alors en mesure de prier pour une bonne année à venir.

-> Un des Tsadikim de notre génération en déduit la raison pour laquelle on lit la paracha des prémices (bikourim) à la fin de l'année.
Il dit : "C'est afin de suggérer, particulièrement à cette époque de l'année, l'obligation d'exprimer notre reconnaissance envers Hachem pour toutes les bontés dont Il nous a gratifiées durant l'année précédente, comme il y est écrit : "Et tu te réjouiras de tout le bien" (verset 11)."
Le verset du prophète Yéchayahou (55,12) : "Lorsque vous sortirez dans la joie", y fait allusion car il évoque que la sortie de l'année doit se faire dans la joie et la louange pour tout le bien reçu.

-> Il est écrit dans le Séfer Kadoch véNora Chémo :
la guemara (Béra'hot 20b) rapporte que les anges vinrent devant Hachem et Lui demandèrent : "Maître du monde, Tu as écrit dans Ta Torah" (Ekev 10,17) : "(Hachem) qui ne fait pas de préférence et ne se laisse pas corrompre", et pourtant, Tu te laisses corrompre puisqu'il est écrit : "Qu'Hachem dirige Son regard vers toi" (Nasso 6,26) (le terme employé est פנים ישא ,accorder sa préférence)?
- Comment ne leur accorderais-Je pas Ma préférence, leur répondit-Il, alors que J'ai écrit dans Ma Torah (8,10) : "Tu mangeras et tu seras rassasié et tu béniras Hachem ton D.", et eux, veillent (de leur propre initiative) à Me bénir déjà à partir du volume d'une olive ou d'un œuf!"

D'après la Torah, en effet, il n'y a d'obligation de réciter le 'Birkat Hamazon' que si on a mangé du pain à satiété, et les Bné Israël ont pris sur eux de dire déjà ces actions de grâce après avoir mangé seulement le volume d'une olive ou d'un œuf, même sans en être rassasié, et c'est pour cette raison qu'Hachem leur accorde Sa préférence.

=> De là, on peut tirer comme enseignement que même si un homme remercie Hachem sans être "rassasié de miracles ni de prodiges" ni ressentir que toute l'année s'est bien passée, malgré tout, s'il loue Hachem sur un "petit miracle du volume d'une olive'', il méritera que Hachem soit clément à son égard. Et qui n'a pas besoin de la clémence Divine le jour du jugement de Roch Hachana lorsque notre unique souhait est de mériter alors d'être jugé avec miséricorde? Voici donc un excellent conseil pour mériter une douce et bonne année!

-> autres commentaires sur cette guémara (Béra'hot 20b) : https://todahm.com/2021/01/21/39906

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-> b'h, voir également sur ce verset & la reconnaissance : https://todahm.com/2018/10/10/7274-2

"Hachem t’a glorifié à son tour en te conviant à être Son Peuple privilégié ... Il veut que tu deviennes la première de toutes les Nations qu’Il a faites, pour la louange, pour le nom et pour la splendeur ; et pour que tu sois un Peuple consacré à Hachem, ton D., comme il l’a déclaré" (Ki Tavo 26,18-19).

-> Le Baal HaTourim explique ainsi l’expression : "pour la louange, pour le nom et pour la splendeur" = "Autant que les juifs louent et glorifient le Nom, autant cela sera splendeur pour eux".
Ainsi, cite-t-il la guémara (Méguila 15b) : Dans le futur, Hachem sera une couronne sur la tête de chaque tsadik, comme il est dit : ‘En ce jour, Hachem sera une couronne de gloire et un splendide diadème’ (Yéchayahou 28, 5)."
Le Baal Hatourim explique alors : "Cette couronne par laquelle ils ont couronné Hachem lors de leurs prières, leur reviendra sur eux. En revanche, celui qui prononce des paroles profanes à la synagogue, verra son corps entouré de ronces."