Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Ils vinrent, tout homme que portait son cœur, à l'esprit généreux, qui apportèrent le tribut de Hachem pour la construction de la tente d'assignation et pour tout son service, ainsi que pour les vêtements sacrés" (Vayakel 35,21)

-> Le Ben Ich 'Haï fait remarquer que, pour la construction du michkan, en plus de bonne volonté, les Bné Israël devaient faire preuve de "sentiments élevés".
C'est ce que signifie l'expression "tout homme que portait son cour" = il s'agissait effectivement de participer avec joie à cette construction.
Dans notre verset, la Torah tient à nous avertir que lorsque l'homme veut donner la tsédaka (la charité), le mauvais penchant s'efforce, par différents arguments, de le convaincre qu'il lui est difficile d'accomplir cette mitsva. Ainsi, ce don sera fait, sinon avec tristesse, du moins avec peine, et altérera sa valeur.

Rav Haïm Vittal écrit que, concernant la mitsva de tsédaka, il faut veiller particulièrement à la réaliser avec joie.

Le Ben Ich 'Haï ajoute que la tristesse est symbolisée par la terre, le plus inférieur des 4 éléments : la terre, l'eau, l'air et le feu.
En revanche, pour susciter la joie, il faut porter son regard vers le haut, vers Hachem, et de cette façon élever son cœur vers la spiritualité. On pourra alors réaliser la mitsva de tsédaka, ainsi que toutes les mitsvot, dans la joie.

<--------------------------------->

"Tout homme dont le cœur est inspiré viendra" (Vayakel 35,21)

-> Le Ramban écrit que la Torah se réfère à ceux qui vinrent tisser, coudre et construire. Où ces personnes avaient-elles appris à effectuer des tâches si habiles?
Le Ramban répond qu’elles découvrirent ce talent caché, grâce à leur profond désir d’accomplir la volonté d’Hachem, d’aider à construire le Michkan. En voyant une telle ardeur, Hachem leur donna la possibilité de faire des choses qu’elles n’avaient jamais apprises.

-> Le rav Yéhonathan Gefen commente :
Hachem accorde à chacun des talents uniques qui doivent l’aider à atteindre son objectif sur terre. Connaissant nos forces et nos faiblesses, nous risquons de limiter nos activités aux secteurs dans lesquels nous excellons et d’ignorer ceux dans lesquels nous nous sentons moins doués.
Si quelqu’un s’estime, par exemple, incapable de parler en public, il sera intimidé, même quand il sera nécessaire de discourir, parce qu’il s’est "étiqueté" comme incompétent dans ce domaine. Le Ramban nous prouve que cette attitude est erronée ; les hommes qui se sont lancés dans la construction du Michkan n’étaient pas conscients de leur savoir-faire. Mais leur dévouement leur fit découvrir des talents jusqu’alors cachés, qui purent être utilisés pour accomplir la volonté Divine.

Plusieurs personnes décidèrent de dévoiler des dons insoupçonnés et accomplirent, par conséquent, de grandes choses. L’un des exemples les plus remarquables est celui du Nétsiv. Ce dernier raconta que dans son enfance, il manquait de sérieux dans son étude de la Torah. Ses parents déployèrent tous les efforts possibles pour l’aider à changer, mais en vain. Un soir, il surprit l’une de leurs discussions à propos de ses échecs, ils conclurent qu’il n’avait aucune chance de devenir un Talmid ’Hakham (érudit en Torah) et qu’il valait donc mieux qu’il devienne cordonnier. Ils espéraient toutefois qu’il resterait pratiquant, honnête et dévoué.
En entendant cela, le Nétsiv, choqué, décida de prendre ses études de Torah au sérieux ; cet incident lui fit un tel effet qu’il changea complètement d’attitude et il devint un Gadol (littéralement, un "Grand" ; dirigeant spirituel). Comment réussit-il à atteindre un si haut niveau? Grâce à son désir de persévérer dans l’étude, c’est ce qui lui fit découvrir ce potentiel exceptionnel ...

"Plusieurs efforts ont parfois été fournis sans porter de fruits et c’est peut-être la preuve que nous sommes dispensés de trop en faire", pourrait-on ajouter.
Le 'Hafets 'Haïm répond à cet argument ; il montre tous les efforts que nous sommes prêts à fournir pour nos intérêts personnels. Par exemple, si les affaires déclinent, on ne va pas abandonner rapidement ; on va réfléchir sans cesse à tous les moyens possibles pour améliorer la situation (ex: on prendra même conseil chez d’autres hommes d’affaires) jusqu’à ce que celle-ci se stabilise. Si la volonté d'Hachem avait la même valeur à nos yeux, on chercherait toutes sortes de stratégies, on prendrait conseil, on demanderait de l’aide, etc. pour soutenir la Torah afin que son étude ou son observance ne soit affaiblie. Et Hachem nous aiderait certainement à mener à bien cette tâche. Mais nos motivations ne sont pas si nobles. On a tendance, quand on ne voit pas de solution, à esquiver immédiatement toute initiative ...
[on abandonne trop vite, et on s'investit pas de toutes nos capacités, au point où peut s'accomplir les paroles ci-dessus du Ramban : "elles découvrirent ce talent caché, grâce à leur profond désir d’accomplir la volonté d’Hachem, d’aider à construire le Michkan. En voyant une telle ardeur, Hachem leur donna la possibilité de faire des choses qu’elles n’avaient jamais apprises".
A cause de cela on se prive de réaliser tellement de belles et grandes choses dans notre vie, tout cela parce qu'on écoute notre yétser ara qui endort notre aspiration intérieure à faire la volonté de D., au mieux.]

=> Ainsi, les gens dont le cœur fut inspiré pour accomplir la volonté d’Hachem et construire le Michkan découvrirent des forces et des talents complètement insoupçonnés. Nous avons tous également la capacité de dépasser nos limites et de réaliser ce qui nous parait impossible!

Nous pouvons observer que le mot "nourriture" (mazon - מזון) a la même guématria que le mot "émouna" (אמונה - avec le kolel), car lorsque l'homme éprouve une confiance absolue dans son Créateur, cela entraîne automatiquement un déversement de bénédictions et d'abondance, sa subsistance est élargie.

L'abondance de la nourriture descend depuis le Temple céleste vers le Temple terrestre qui sont placés "face à face".
Des portes du ciel, descend la subsistance dans le monde directement sur Jérusalem.
Puis, Jérusalem déverse cette abondance sur toute la terre d'Israël qui la déversera à son tour sur toute la terre.
[Tsror ha'Haïm - Vayakel]

Une vie pleine de sens, dans un environnement non-juif

+ Une vie pleine de sens, dans un environnement non-juif :

=> Comment pouvons-nous mériter de ne jamais oublier la Vérité, de ne pas se faire prendre par la façon d'aborder la vie qu'a la société non-juive qui nous entoure et nous submerge?

-> Le rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (paracha Bo) nous enseigne la clé pour cela :
un juif ne doit jamais oublier ceux qui dans ce monde en sont la finalité, et ceux qui en sont des intermédiaires pour y parvenir.
[Rachi sur le 1er mot de la Torah : béréchit = bichvil réchit = la raison d'être de la Création est qu'Israël accepte la Torah et mette ses préceptes en pratique.
La guémara (Yébamot 63a) nous dit que "les familles du monde" sont bénies "bichvil Israël" (en raison d'Israël). De même, les malheurs viennent aussi dans le monde en raison des juifs ("bichvil Israël").
Le Sidouro chel Shabbath (5,4,3) explique que le mot "bichvil" est lié au terme : "chvil"(un chemin), et cela nous signifie que le chemin que prend le monde dépend du chemin que les juifs prennent.]

Le rabbi Lévi Its'hak de Berditchev ajoute qu'un juif qui n'oublie jamais qu'il est le but de toute la création, que le monde n'a été créé que pour lui, que la société non-juive environnante n'est là que pour lui fournir un libre arbitre d'en venir à se prendre à leur façon d'aborder la vie, alors il restera clair à ses yeux que son but principal dans le fait de travailler dans la société est pour accomplir sa mission de révéler le Maître du monde et de se rapprocher de Lui.

[rabbi Na'hman de Breslev (Si'hot haRan 300) écrit : "Tout ce que tu vois et tout ce qui se trouve dans ce monde, n'est que pour éprouver l'homme dans son libre arbitre".]
[le rabbi de Berditchev nous enseigne ainsi que les non-juifs sont là comme pour aiguiser davantage notre conscience de notre importance et de notre rôle dans ce monde. En effet, en étant au contact des non-juifs au quotidien où extérieurement on a l'impression d'être identiques à eux, alors on en vient à absorber leur façon d'aborder la vie, on en vient à être comme eux (on est humain, on est pareil!). Nous devons alors fournir des efforts pour retourner à notre place de juif(ve), et remettre les pendules à l'heure sur la Vérité.]

-> En effet, nous devons réaliser que bien qu'extérieurement (physiquement) nous ressemblons énormément aux nations du monde, en réalité nous sommes différents d'eux comme le jour de la nuit.
[par exemple, nous disons dans la Havdala : "Béni sois-tu, Hachem, notre D., roi de l'univers qui sépare le sacré du profane, la lumière de l’obscurité, Israël des Nations, le 7e jour des 6 jours de travail"
Ainsi, de même qu'en apparence le jour du Shabbath est similaire aux autres jours de la semaine, de même que le géant de la génération en Torah ressemble à un être vivant comme un autre (voir même un grand racha qui se serait laisser pousser la barbe), de même un juif ressemble physiquement à un humain non-juif quelconque.
Mais tout cela n'est que l'extérieur, l'aspect physique du corps, car pour préserver le libre arbitre, la Vérité ne doit pas être apparente, claire.

La clôture de toutes nos prières journalières est : le Alénou, où l'on dit par exemple : chélo assanou kégoyé aaratsot (qui ne nous a pas fait comme les autres nations) => Nous ne sommes pas pareils qu'eux, même si les apparences sont trompeuses!
( b'h, voir également :
- https://todahm.com/2018/06/13/la-fierte-de-pouvoir-servir-hachem
- et également : Nécessité vitale de la fierté d'être juif et d'avoir conscience de sa grandeur : https://todahm.com/2018/10/10/fierte-detre-juif-et-conscience-de-sa-grandeur )

D'ailleurs, la guémara (Pessa'him 50a) rapporte que Rav Yossef, fils de rabbi Yéhochoua ben Lévi, tomba malade dans un état comateux, puis reprit conscience.
Il répondit à son père qui lui demandait ce qu'il avait vu : "J'ai vu un monde à l'envers : les gens importants ici-bas sont insignifiants dans le monde d'en-haut"
Son père lui lui dit alors : "Mon fils, c'est un monde ordonné (clair) que tu as vu!"
(plus ou moins consciemment les juifs sont vus comme des "sales juifs!", mais en réalité ils sont tellement appréciés et importants aux yeux d'Hachem! Ils ne sont pas des saletés de ce monde, mais plutôt ils sont le but de l'existence du monde, et y font descendre les bénédictions.)]

-> Le Séfer ha'Hinoukh (mitsva 2) écrit que l'objectif de la mitsva de la brit mila est : "de nous séparer des autres nations dans la forme de notre corps de la même façon que nous sommes différents d'eux dans la forme de leur âme, car nous provenons d'une source différente".

[d'une certaine façon, nous avons la mitsva de la circoncision pour qu'elle nous serve de rappel que de même que nous sommes différents physiquement (car circoncis contrairement à eux), de même un juif a une âme qui est très différente de celle des non-juifs.
En effet, selon nos Sages, l'âme juive provient de l'intériorité d'Hachem, tandis que celle des non-juifs provient de l'extériorité d'Hachem, et donc d'une qualité spirituelle infiniment moindre.
Extérieurement on ne voit pas cette différence (libre arbitre oblige).]

-> Le Baal haTanya (voir Likouté Amarim - Tanya - chap.1 et 6) explique que nous avons une âme qui est totalement plus élevée que celle des autres nations du monde, et que nous avons une facette spirituelle à laquelle les non-juifs n'ont tout simplement pas accès.

-> Le Gaon de Vilna (יהל אור - Béréchit 28, amoud 238) dit que la néchama d'un juif est fait d'un matériel différent de celui d'un non-juif.
Alors que l'âme d'un non-juif vient du Chamayim (Ciel), l'âme d'un juif trouve son origine dans l'olam haatsilout, le plus élevé de tous les mondes, où réside la Chékhina elle-même.

-> "Vos âmes (les juifs) sont aussi différentes des leurs (les non-juifs) que les vivants le sont des morts.
[Ben Ich 'Haï - Birkat 'Haïm - haftara Vayéchev]

-> Rabbi Na'hman de Breslev (Si'hot haRan 14 ; Likouté Moharan Tinyana 117) transmet l'idée que : "J'envie un homme qui est un "juif dévoué". Il paraît semblable aux autres êtres humains, il a des mains, des pieds et un corps comme tout le monde, mais en réalité, il est un être complément différent. Car, un bon juif est infiniment précieux. Heureux est-il!"

-> De même, le Kouzari (maamar 'hamichi, 20 - hakdama révi'it) enseigne qu'il y a 5 niveaux dans la création : les minéraux/les objets inanimés, les végétaux, les animaux, les êtres humains et le peuple juif.
Le Kouzari précise : bien que physiquement un juif semble identique au restant de l'humanité, en réalité les juifs sont une catégorie totalement séparée, à part entière.

Le rabbi de Loubavitch disait que la différence flagrante qu'il y a entre le niveau le plus bas de la création (les objets inanimés, les minéraux) et le niveau des humains, est toujours bien moindre que la différence qu'il y a entre les humains et le niveau le plus élevé de la création : les juifs.
=> Un juif est complétement différent, à un niveau entièrement supérieur aux non-juifs.

[ l'humilité consiste d'abord à connaître les qualités infinies que nous avons (notre âme provenant d'une source différente des non-juifs, d'un lieu infiniment plus élevé). Ensuite, nous devons reconnaître que tout ce que nous avons et pouvons faire ne l'est que grâce à Hachem, et donc nous avons une responsabilité d'en faire bon usage (au regard de l'impact phénoménal en bien ou en mal qu'a un mot, une action, une pensée, ... d'un seul juif).
Cependant, naturellement notre yétser ara nous pousse à avoir une fausse humilité, à nous trouver identiques aux non-juifs, car le moins nous avons une vision élevée de nos capacités, le moins nous aurons comme objectif de les exploiter au mieux.
Ainsi, plus on se met au niveau des non-juifs (sous couvert de ce que l'on croit être de l'humilité), le plus on va tendre à vivre à leur niveau, et donc très loin de ce qu'un juif peut faire! ]

-> Le rav Yaakov Klein dit :
Lorsqu'un juif maintient clairement en son esprit cette prise de conscience, alors peu importe le nombre d'années qu'un berger passe à s'occuper de ses moutons il n'en viendra jamais à s'identifier à eux et à penser que le but de la vie est de manger de l'herbe, alors d'une façon identique, un juif n'en viendra pas à tomber dans l'erreur de s'identifier avec la vision du monde qu'a le niveau de la création en dessous de lui (les non-juifs), et cela peu importe le temps qu'il peut passer à travailler à leurs cotés.
Aussi hautain que cela puisse paraître, cela n'est pas de l'arrogance mais la réalité, qui ne doit jamais être oubliée.

-> "Hachem parla à Moché en ces termes : Sanctifie-moi tout premier-né ... parmi les enfants d'Israël (kadech li kol bé'hor ... biBné Israël)" (Bo 13,2)
Le rabbi Lévi Its'hak de Berditchev commente :
- "kadech li" = Hachem dit : vous voulez la clé de comment rester saint (kadech), de comment ne jamais perdre de vue votre sainte mission, même quand vous travaillez parmi les opinions non-juives ;
- "kol bé'hor ... biBné Israël" = la clé est de ne jamais oublier que Mon premier-né (bé'hor) pour lequel le monde entier a été créé est les Bné Israël, la nation juive.
Si nous restons toujours connectés au fait de savoir que nous sommes à un niveau plus élevé et entièrement différent que les membres de la société qui nous entoure, alors par cela, nous ne perdrons pas le véritable objectif de la vie (être toujours plus proche de notre papa Hachem), peu importe où nous sommes.

<--->

-> Contrairement à la pratique courante à la prière du matin (cha'harit), le rav Yonathan Eibschutz ne prononçait pas : "chélo assani goï" (qui ne m'a pas fait non-juif) à la synagogue.
Mais plutôt, il récitait la bénédiction "hanoten lachévi bina" et ensuite il allait directement à la bénédiction "chélo assani aved", c'est-à-dire qu'il sauté la bénédiction "chélo assani goï".
Lorsqu'on le questionnait sur cette pratique, il expliquait que chaque matin à son réveil lorsqu'il disait "modé ani", il était tellement excité et heureux d'être un juif qu'il ne pouvait se retenir de dire aussi vite que possible la bénédiction "chélo assani goï" (remercier Hachem pour cette bonté énorme : ne pas m'avoir fait non-juif!).

En conséquence de cela, lorsqu'il récitait ensuite les bénédictions du matin à la synagogue, il sautait cette bénédiction puisqu'il l'avait dite immédiatement à son réveil.

<--->

-> Pourquoi ne dit-on pas "shéassani Israël" (qui m'a fait juif), mais plutôt : "chélo assani goï" (qui ne m'a pas fait non-juif)?
Une réponse est que nous réalisons et apprécions vraiment ce que nous sommes que lorsque nous savons ce que nous ne sommes pas.
[d'une certaine façon chaque jour nous devons être plus proches d'Hachem, plus conscients de la chance que nous avons de ne pas être non-juif. Ainsi, d'une certaine façon plus une personne va grandir plus elle va faire intensément cette bénédiction]

Une autre réponse est qu'Hachem nous a créés comme des non non-juifs (lo assani goï), mais ensuite c'est à nous d'agir de telle façon à devenir des juifs.

<--->

-> Un Shabbath Béchala'h, le 'Hafets 'Haïm posa une question en lien avec la paracha : quel goût avait la manne?
Les gens présents ont répondu que cela dépendait de ce qu'on pensait à ce moment : celui qui pensait à de la viande, alors la manne avait le goût de la viande, de même si un enfant avait des bonbons ou des gâteaux en tête alors la manne avec ce même goût, ...
Après avoir hoché de la tête, le 'Hafets 'Haïm a demandé : "Qu'en était-il si quelqu'un ne s'imaginait aucune nourriture en particulier alors qu'il mangeait la manne?"
Le 'Hafets 'Haïm a répondu qu'elle avait alors absolument aucun goût.
La leçon a en tirer : la même chose s'applique à notre judaïsme. Si on ne pense pas à la grandeur de ce qu'implique vivre en tant que juif, et qu'on agit uniquement par habitude (comme un robot), alors notre judaïsme sera sans goût.

[lorsque nous évoluons toute la journée dans un environnement non-juif, on a plein de tentations, de facilités et de plaisirs, et alors la compétition pour le judaïsme est rude. C'est pour cela que nous devons sans cesse mettre de la joie, développer notre conscience de la grandeur de ce qu'est être un juif, de ce qu'implique le fait d'agir selon la volonté d'Hachem, ...
En donnant de la vie à notre judaïsme, en appréciant chaque moment/occasion de faire la volonté de D., alors nous combattons également les effets de l'habitude, qui avec le temps diminue le feu de notre amour pour Hachem (nous agissons, mais notre cœur reste glacé, immobile).]

-> Le 'Hazon Ich (Emouna ouBita'hon 1) écrit que celui qui vit toujours avec la conscience d'Hachem est toujours heureux.
[nous devons travailler en permanence notre relation avec notre papa Hachem. Chaque petite chose est une occasion de Le remercier, de Lui demander de l'aide, de renforcer en nous l'idée qu'Il nous aime, qu'Il nous observe en permanence, que rien n'arrive pas hasard sans que papa Hachem n'ait émis un décret en ce sens pour notre bien ultime, ...]

-> Le rav Moché Targen illustre cela lorsqu'il a demandé une fois à certains garçons ce qu'ils feraient si Hachem leur garantissait que pendant les 24 heures suivantes : vous pouvez faire ce que vous voulez sans se soucier du guéhinam [ou d'avoir aucune punition, ou allusion négative de D. sur ce que vous avez pu faire].
Qu'auriez-vous fait avec cette permission?
Après certaines réponses, un garçon a demandé au rav Targen ce que lui aurait fait.
Le rav Moché Targen a répondu qu'il n'aurait pas changé un iota de ce qu'il fait actuellement.
Il a dit : "Je me lèverais le matin à la même heure, mettrais les téfilin, je prierais, j'étudierais la Torah, et ainsi de suite, car c'est la meilleure façon de vivre!"
[un juif agit selon les conseils (mitsvot) d'Hachem, ainsi il a la certitude qu'il ne peut rien faire de mieux dans sa vie que cela. ]

=> Et nous, que ferions-nous si on aurait un joker de 24 heures pour faire absolument ce qu'on voudrait sans avoir à rendre des comptes sur les mauvaises choses qu'on aurait pu y faire?
Ceci est un bon exercice pour se rendre compte de la valeur que l'on accorde à notre judaïsme.
Est-ce qu'être juif signifie à nos yeux une série de récompenses/punitions, d'actes que nous sommes obligés de faire parce c'est comme cela.
Ou bien est-ce que cela est à nos yeux un cadeau, un honneur, que nous accorde notre papa Hachem, qui par cela nous permet d'être au plus proche de Lui pour l'éternité!
Est-ce qu'on envie les non-juifs qui peuvent faire ce qu'ils veulent, tuant le temps sans avoir de compte à rendre. Ou bien est-ce qu'on est fier d'être des juifs qui amènent des flux positifs sur le monde, vivent une vie pleine de sens, et qui construisent à chaque instant leur vie éternelle sublime dans l'intimité avec papa Hachem, qui nous aime d'un amour infini.

-> Le rav Moché Targen était connu pour être une personne très joyeuse.
On lui demanda une fois pourquoi était-il si heureux?
Il a répondu : "car je suis un juif".

[d'ailleurs le Zohar transmet l'idée que si on avait un minimum conscience de ce qu'implique le fait d'être juif on aurait une telle joie qu'aucun malheur, aucune souffrance, ne pourrait venir diminuer cette joie.]

-> Pendant la Shoa, rabbi Avraham Chmouël Kivovitz se cachait dans la forêt, étant constamment dans l'horreur.
Il vivait dans une mine à ciel ouvert, totalement glacé par les températures, affamé et recouvert de crasse.
Un matin, il s'est levé et il a dit : "Maître de l'Univers, je suis affamé, je gèle, je suis couvert de crasse et de parasites, et je sais qu'à la seconde où je serais découvert, on me tirera dessus à mort.
De son côté, Roosevelt, le président des Etats-Unis, est actuellement dans un confortable lit, au chaud et bien nourri.
Si quelqu'un me donnait la possibilité d'échanger de place avec lui, je répondrais fermement : non!"
Il continua alors avec la bénédiction du matin : "chélo assani goï" (qui ne m'a pas fait non-juif).

<--------->

-> Rabbi Ména'hem de Pano (Assara Maamarot) nous enseigne au nom du Arizal, qu'au-dessus de la tête de chaque juif une lumière éclaire avec les 2 Noms d'Hachem : יהוה et אלהים, tandis qu'au-dessus de la tête des non-juifs, une lumière éclaire avec pour seul Nom אלהים et dans un ordre différent : אלה מי.

Le Nom אלהים sert à diriger les lois de la nature, car sa valeur numérique 86 est égale au mot הטבע (hatéva - la nature).
Quant au Nom יהוה, il organise et dirige le monde au-delà des règles de la nature. Ainsi le Arizal nous apprend que les non-juif ne sont éclairés que par un seul Nom, celui de אלהים, dans la mesure où ils sont dirigés exclusivement par les règles de la nature.
Il n'en est pas de même pour Israël éclairé par les lumières où sont inscrits les 2 Noms Divins : יהוה et אלהים et par conséquent régi par des lois dépassant celles de la nature.

Tout cela vient nous apprendre qu'il est préférable d'avoir les 2 Noms plutôt qu'un seul. Ainsi Israël est parfois aussi soumis aux lois de la nature, mais à d'autres moments en cas de besoin, il peut se défaire de l'emprise parfois pesante de la nature et la dépasser.

Le rav Naftali Tzvi Horovitz (dans son Zéra Kodech - 'Houkat) écrit :
"L'action d'adoucir la rigueur signifie que le juif doit sortir de la croyance et de sa torpeur en pensant qu'il dépend uniquement des lois de la nature car le Nom אלהים a la même valeur numérique que le mot הטבע (la nature), soit 86. Nous devons être confiants en notre capacité d'être au-dessus de la nature.
Mais si, D. en préserve, l'homme n'a pas cette confiance, et qu'il se rabaisse au niveau de la subjectivité de son intellect dans sa perception de la nature, alors pour un homme comme celui-ci, qui s'enferme dans un esprit cartésien et de pure logique, se limitant toujours à la définition communément admise de ce qui est possible ou impossible, la rigueur se renforcera jour après jour contre lui, provenant du Nom de אלהים qui est l'attribut de la rigueur Divine."

A partir du moment où l'homme accepte [sincèrement] sur lui le joug de la royauté divine, la Présence Divine descend et s'étend au-dessus de sa tête.
[Zohar - Térouma 160b]

"Il semble évident que la raison pour laquelle la Torah est si sévère au sujet du lachon ara c'est que cette faute sollicite fréquemment le Grand Accusateur contre le peuple d'Israël.
Le Zohar (Pékoudé 264b) nous dit : "Il existe un mauvais esprit qui se tient au-dessus de chaque personne qui fait du lachon ara.
Lorsque l'homme en profère, ce mauvais esprit s'éveille.
Il est appelé dans les mondes supérieurs : "Sa'hssou-'ha" et il est sollicité à chaque fois que du lachon ara sort de la bouche des hommes. Il pénètre les mondes supérieurs et amène la mort et la guerre dans le monde ici-bas.
Malheur à celui qui éveille ce côté obscur et à ceux qui ne protège pas leur langue."
['Hafets 'Haïm]

<--->

-> Nos Sages (Arakhin 15) nous enseignent que la faute de la faute de la médisance est équivalente aux 3 fautes les plus graves de la Torah que sont l'idolâtrie, la débauche et le meurtre.

<--->

-> La guémara (Guittin 56) rapporte qu'à l'époque du siège de Jérusalem par les romains, les avis étaient partagés. Certains voulaient se battre et demandèrent l'avis des sages dirigés par Rabbi Yonathan ben Zakaï. Ils refusèrent et préconisèrent de faire la paix.

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) explique que ceux qui voulaient se battre argumentaient qu'ils bénéficieraient de la bénédiction d'Its'hak : quand la voix de Yaakov étudie la Torah, les mains d'Essav restent impuissants.
Or, l'étude et les mitsvot étaient très répandues en ce temps-là.
Les Sages refusèrent de bénir cette guerre et expliquèrent que bien qu'il y ait beaucoup de Torah dans cette génération, la voix de la Torah est endommagée par le lachon ara et qu'il n'y avait pas d'issue.

[les partisans de la guerre brûlèrent les 21 années de réserve de nourriture qui se trouvaient dans la ville pour forcer le peuple à se battre. La famine débuta, suivie de peu par une destruction totale de la ville et de ses habitants.]

L'ange Mikhaël accomplit une mission, il se déplace en un seul vol, l'ange Gabriel en 2 vols, Eliyahou haNavi en 4 vols et l'ange de la mort en 8 vols, mais durant une épidémie, l'ange de la mort accomplit sa mission en un seul vol. [guémara Béra'hot 4b]

-> Le Maharal explique :
l'ange Mikhaël se déplace en un seul vol sans s'arrêter en chemin car il est désigné pour accomplir des missions de clémence. Il se déplace sans marquer de pause.
L'ange de la mort quant à lui doit faire 7 pauses avant de se rendre vers sa future victime afin de lui donner plusieurs chances de se repentir.

Juge chaque personne favorablement

"Juge chaque personne favorablement" (évé dan ét kol aadam lékaf zé'hout - Pirké Avot 1,6)

-> Le Tiféret Shlomo demande : qu'est-ce que nos Sages essaient d'induire en nous faisant juger autrui favorablement? Qu'est-ce que notre jugement favorable peut-il ajouter ou bien retirer?
La vérité étant clairement ouverte et révélée devant Hachem, alors qu'importe notre avis sur autrui?

-> Le Tiféret Shlomo répond :
Nos Sages démontrent ainsi le pouvoir de la parole d'un juif dans ce monde.
Un juif a la capacité d'éveiller les forces spirituelles d'en-Haut pour qu'elles agissent comme lui.
En ce sens, lorsqu'un juif en-bas va prendre la défense d'autrui et va le juger favorablement, alors par cela il va éveiller un ange avocat qui va plaider au Ciel pour son prochain, et il va trouver faveur et expier pour lui.

L'opposé est également vrai.
Si un juif parle négativement contre son prochain, lui lançant une pique [verbale], alors la même chose se déroule au Ciel.

Nous devons réaliser que nos mots et nos paroles ont un impact en-Haut.
Le Zohar enseigne que le mouvement des lèvres d'une personne est également considéré comme une action.

[à notre niveau, on se dit : "ça va ce n'est rien, ce n'est que bouger des lèvres, remuer du vent", mais en réalité par cela nous créons des anges défenseurs ou bien accusateurs envers cette personne au Ciel.]

-> Le Tiféret Shlomo ajoute :
Bien qu'une personne peut avoir fautée en secret, et qu'elle est coupable puisque Hachem a vu ses actions, néanmoins l'attribut de jugement est très lent à se mettre en application. [D. laissant le plus de temps possible pour que la personne fasse téchouva]
Cependant, si quelqu'un en bas va se dépêcher de révéler ce sujet [une mauvaise attitude], alors l'Accusateur céleste va également se dépêcher de commencer à juger l'affaire contre lui.
[ainsi juger autrui défavorablement, c'est faire qu'au Ciel on juge immédiatement avec rigueur autrui sur cette faute, c'est empêcher que notre prochain ne bénéficie de la miséricorde, de la longanimité d'Hachem.]

L'inverse est également vrai.
La guémara ('Haguiga 15b) rapporte le récit de la rencontre entre Rabba bar Sheila et Eliyahou haNavi.
Eliyahou a dit à Rabba qu'en ce moment, Hachem Lui-même était en train d'enseigner la Torah de nos Sages (rabbanan) à l'exception de celle de Rabbi Méïr, car Rabbi Méïr avait étudié en ayant comme maître A'her (l'apostat rav Elicha ben Abouya, connu ensuite sous A'her - l'autre).
Rabba bar Sheila lui a répondu : "Il a trouvé un grenade, en a mangé ses fruits, et il a jeté l'écorce".
Rabba bar Sheila était en train de juger favorablement, de prendre la défense de Rabbi Méïr, affirmant que bien qu'il a étudié sous la direction de l'apostat A'her, il a pris uniquement ses fruits, c'est-à-dire ses enseignements qui étaient authentiques en Torah, jetant l'écorce, tout ce qui contenait le moindre élément d'apostasie.
Eliyahou haNavi a répondu à Rabba bar Sheila que maintenant Hachem était en train de dire : "Mon fils [rabbi] Méïr a dit que ..."

Ainsi, tant que Rabba bar Sheila n'est pas venu prendre la défense, parler positivement sur Rabbi Méïr, Hachem n'enseignait rien au nom de Rabbi Méïr, bien que sa droiture était très certainement connue et révélée au préalable devant Hachem.
Cependant, Rabbi Méïr avait besoin que quelqu'un prenne sa défense en bas (le jugeant positivement, rapportant ses mérites), pour que cela éveille en haut son mérite, et qu'Hachem en vienne à étudier ses enseignements avec nos autres Sages.

[on voit de là qu'en parlant positivement d'autrui, on peut provoquer qu'on va juger à nouveau cette personne, et que les anges défenseurs qu'on aura créé vont pouvoir gagner ce nouveau jugement pour qu'autrui obtienne un maximum de bonnes choses.]

<--->

-> Le Sfat Emet (sur Pirké Avot 1,6) explique que la façon dont nous jugeons notre prochain, va directement impacter la façon dont il va être jugé.
"Juge ton prochain favorablement" : en réalité, c'est toi qui va impacter son verdict par ton jugement à son égard!

-> La mystique juive nous enseigne que le Satan ne peut accuser quelqu'un sans témoin et lorsque nous jugeons quelqu'un défavorablement, nous nous associons au Satan sans le savoir puisqu'il utilisera notre témoignage.
Le Baal Chem Tov écrit à ce sujet :
"Lorsque le Satan veut accuser un enfant d'Israël devant Hachem, D. le fait taire en demandant qu'il y ait 2 témoins.
Mais lorsqu'un juif interprète les actes de son ami négativement, ne serait-ce que par la pensée, il réjouit le Satan, car il a trouvé un témoin et son accusation sera acceptée.
Par cet acte, il s'associe au Satan pour accuser son ami".

-> Le rabbi Bounim de Pshis'ha nous dit de ne jamais mentionner la faute d'un juif, mais de toujours essayer d'exonérer le peuple juif et de rappeler ses bonnes actions devant D., car tous sont saints et purs, et tous [au fond d'eux-mêmes] veulent accomplir la volonté de leur Maître avec une crainte révérencielle.

-> Lorsque nous jugeons autrui favorablement, cela l'inspire à changer [positivement].
[rabbi Na'hman de Breslev]

[plus on a l'habitude de toujours regarder favorablement les choses, moins on sera enclin à tomber dans la tristesse, que veut nous imposer le yétser ara, car on trouvera toujours des éléments positifs, et grâce à cela on remontera plus rapidement vers les sommets spirituels.]

-> "Celui qui ne reconnaît pas les bontés de son prochain en viendra à ne pas reconnaître les bontés de D."
[midrach haGadol - chémot 1,8]

-> "Juge chaque personne favorablement" :
Rabbi Shlomo de Karlin disait que si l'on doit juger tout être humain favorablement, alors à plus forte raison on doit toujours juger Hachem favorablement, sachant que tout ce qu'Il fait n'est que pour le bien.

<-------------------------------->

-> "Juge tout homme favorablement" (Pirké Avot 1,6)

-> Lorsque l'on juge quelqu'un favorablement, on attire ce même jugement sur nous-mêmes.
Le Baal Chem Tov explique que lorsque l'on veut juger d'en-Haut la faute d'un homme, on le place dans une situation où il verra son ami faire cette même faute et on observera de quelle façon il jugera celui-ci.
De la même façon qu'il jugera son prochain, on le jugera d'en-Haut sur cette faute : s'il l'a jugé avec rigueur, lui-même sera jugé avec rigueur et s'il l'a jugé favorablement, il sera jugé favorablement.

Le 'Hafets 'Haïm (Chmirat haLachone) d'écrire :
"Si son habitude était de juger favorablement, il sera jugé de la même façon, mais si son habitude était d'accuser ses semblables et de parler d'eux négativement, les anges aussi parleront de lui négativement.
Il faut donc que l'homme soit vigilant sur ses pensées parce qu'au moment où il juge son ami, ses décrets peuvent se retourner contre lui."
=> Il en ressort que les sentences que nous décrétons à l'égard des autres nous sont en fait destinées!

Selon le Baal Chem Tov, en jugeant son prochain favorablement, elle est en train de se juger elle-même!
Ainsi, lorsque j'émets un avis sur une autre personne, c'est sur moi-même que j'émets cet avis.
Ainsi, quel intérêt ai-je à me "flinguer"?

-> Le rav Yaakov Galinsky disait que si D. regarde avec rigueur nos bonnes actions : Est-ce que toutes les halakhot sont respectées en détail? Est-ce que la kavana est adéquate? Est-ce qu'il y avait suffisamment de joie et d'entrain? ...
Ainsi, si D. exige la perfection totale, combien aurions-nous encore de mérites pour nous défendre?
Nous serions même sûrement appelés racha ...
A l'inverse, si durant notre vie nous avons jugés autrui favorablement, alors D. en fera de même : atténuant l'impact des avérot, et au contraire, agrandissant le mérite de nos mitsvot.

Ainsi, juger autrui favorablement, agir avec son prochain de façon miséricordieuse, ... n'est pas un luxe dont nous pouvons nous passer!!
Aime ton prochain comme toi-même = l'autre est toi-même, dans le sens où ta façon d'agir à son égard, va déterminer la façon dont D. va se comporter avec toi.
=> Combien devons-nous avoir à cœur et être vigilant au bien-être, à notre amour de l'autre.

<--->

-> Hillel dit : "ne juge pas ton prochain avant d’avoir été à sa place" (Pirké Avot 2,4)

-> Le Baal Chem Tov dit que nous nous jugeons nous même par inadvertance.
Cela est comparable au prophète Nathan qui a dit au roi David une métaphore d'un pauvre qui n'avait qu'un mouton, et dont quelqu'un le lui a volé.
Lorsque le roi David a répondu que la personne qui a volé le seule mouton de ce pauvre est coupable de la peine de mort, le prophète a pointé son doigt vers le roi David et lui a révélé qu'il était l'homme de cette parabole (Shmouël II 12).

De la même façon, lorsque le Tribunal Céleste souhaite juger une personne au sujet d'une faute, on va lui montrer une parabole légèrement différente au sujet d'une autre personne.
Lorsque cette personne va alors se mettre en colère au sujet du mauvais comportement d'autrui, la jugeant défavorablement d'avoir agit de telle et telle façon, alors le même jugement qu'elle a avec son prochain va s'appliquer sur elle, parce qu'en jugeant l'autre en réalité elle se jugeait elle-même.
[plus on va être pointilleux, rigoureux avec autrui, plus Hachem va agir de même avec nous.
On a l'impression d'avoir gagné à écraser autrui (il est nul, donc moi je suis bien), mais en réalité on perd énormément puisqu'on nous jugera durement en-Haut.]

"Ne juge pas ton prochain avant d’avoir été à sa place" = nous avons sûrement agit un jour d'une façon similaire à notre prochain. La réalité c'est que du Ciel on nous montre les actions de notre prochain et on nous pousse à émettre un avis à ce sujet, puisque la manière dont nous la jugerons va déterminer la manière dont nous serons personnellement jugés.
C'est pourquoi, lorsque l'on émet un jugement sur autrui on doit s'imaginer à sa place en train de faire ce mauvais comportement.
C'est pourquoi également on doit toujours s'habituer à juger autrui favorablement et utiliser notre imagination pour lui trouver des mérites, car alors au Ciel on nous jugera toujours favorablement et on nous trouvera des mérites à nos erreurs.
[rapporté par le Pri 'Haïm de Zlotchov]

<--->

-> La Guémara (Sanhédrin 98a) affirme que le machia’h ne viendra que dans une génération entièrement vertueuse (dor chékoulo zakaï) ou entièrement déméritante, coupable (dor chékoulo 'hayav).
Compte tenu de notre très bas niveau, on peut comprendre cette seconde éventualité d'avoir une génération entièrement coupable, mais comment envisager la 1ère hypothèse d’une génération complètement méritante?

Le Baal Chem Tov (Kédochim 2) dévoile que l’on n’est jugé seulement après avoir été dans la situation sur laquelle on a soi-même émis un avis.
Par exemple: on assiste à un vol dans un magasin. En le jugeant, on se juge soi-même pour un vol antérieur dont nous étions l’auteur. Et si l’on n’a jamais volé au cours de notre existence, cela peut alors se rapporter à un vol dans une vie antérieure, un גלגול (guilgoul = une réincarnation ).
Juger autrui, par effet de miroir, c’est en réalité toujours se juger soi-même.

["Ne juge pas autrui avant d’avoir été à sa place".
Nous pouvons expliquer le double terme דין וחשבון (din vé'Hechbon), jugement et compte, où le mot compte חשבון ('hechbon) devrait être cite en 1er puisqu’il précède a priori le jugement (Pirké Avot 3,1).
D’après ce que l’on a expliqué, on le comprend bien: d’abord on juge (דין) les autres et seulement après nous rendons des comptes חשבון quand nous arrivons au Ciel. (en jugeant autrui je me juge moi-même, et donc je rendrais des comptes après ma mort sur ce jugement que j'ai pu émettre)]

=> Nous pouvons désormais comprendre la possibilité pour le Machia’h de venir dans une génération entièrement méritante. Si nous jugeons les autres favorablement, alors nous jouirons par là-même nous aussi d’un jugement similaire.
[d'après le rav Yéhochoua Alt]

<-------------------------------->

-> "Juge tout homme selon le bénéfice du doute" (Pirké Avot 1,6)

-> Le Sfat Emet commente :
Littéralement, il est écrit "tout l’homme" = on en déduit notre obligation de considérer le tableau complet d’une personne avant de la juger. Il s’agit de remonter jusqu’aux racines de son enfance, de se pencher en profondeur sur les replis cachés de son âme, d’enquêter sur ses problèmes personnels, ses compétences et sa situation pécuniaire, de se renseigner s’il a la vie facile ou non.
Seulement après avoir trouvé la réponse à toutes ces questions, on sera en droit de le juger. Car, comment savoir de manière instantanée ce qu’il est en train de vivre?

Le jugement d’autrui est une affaire si complexe qu’il est préférable d’entraîner notre esprit à juger positivement, serait-ce d’une manière tirée par les cheveux. Même si, a priori, il n’y a aucune logique de justifier sa conduite, nous sommes tenus de réfléchir de manière tordue, d’orienter nos pensées vers les probabilités les plus irréelles, de trouver des justifications même absurdes à sa conduite, expliquant qu’il ait pu agir comme il l’a fait.

<-------------------------------->

-> "Juge tout homme selon le bénéfice du doute" (Pirké Avot 1,6)

-> "assé lékha rav" (Pirké Avot 1,16)

-> Le Toldot Yaakov Yossef explique : "fais toi une multitude de personnes" (c'est un autre sens du mot "rav").
Par exemple, il est écrit : "Hachem ne méprise pas la prière de la multitude" (guémara Béra'hot 8a).
Par le fait de s'attacher à d'autres pour prier, on devient membre d'un groupe (d'un minyan), et cela va entraîner que chaque personne individuellement va être jugée favorablement.

On peut citer pour illustrer cela, le Pélé Yoets qui écrit à ce sujet : "Quelqu'un qui prie avec le public (minyan), il lui est promis que sa prière est agréé et acceptée telle quelle, et on ne la regarde pas de trop près.
Et même si c'est une personne mauvaise et méprisable, le D. puissant ne la méprisera pas, et toutes les mitsvot qui accompagnent une prière publique lui seront également comptées favorablement.
Ce n'est pas le cas lorsqu'on prie seul. On perd beaucoup de bonnes choses, et la prières n'est pas acceptée du Très-Haut, à moins que la personne et la prière soient toutes les 2 parfaites.
Celui qui aime prier seul, à moins qu'il n'y soit absolument obligé, se fait du mal, et marche dans l'obscurité sans éclat.
La prière de la communauté (minyan) a toujours une importance, et elle n'a rien de commun avec celle de nombreuses personnes qui prient seules."

-> Le Toldot Yaakov Yossef dit que si l'on est en déplacement et qu'on est contraint de prier tout seul, alors il est bien dans notre tête de penser s'inclure avec tous les autres juifs qui sont en déplacement et ceux qui prient seuls.

-> L'idée à retenir est que dès qu'on s'inclut dans la communauté juive (ex: par notre présence, notre charité, le fait qu'on prie par le "nous") alors Hachem nous juge très favorablement, et nous recevons des flux de bénédictions au-delà ce que nous pourrions prétende sinon (tout seul dans notre coin).

<------------------------->

-> "La voie de D. est de toujours se concentrer sur le bien que font les gens. Bien qu'il y ait aussi du "pas bon" mélangé à cela, Il n'y prête aucune attention, comme il est écrit : "Il n'aperçoit point d'iniquité en Yaakov" (Balak 23,21).
Certainement, il est donc interdit à une personne de porter une regard négatif sur son prochain, de trouver spécifiquement ce qui n'est pas bon et de rechercher les lacunes dans les dévotions religieuses d'autrui.
Au contraire, on est obligé de se concentrer uniquement sur le bien."
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan II,17]

[il est également important de savoir se concentrer sur le bien qui est en nous, afin que ce soit une force pour l'exprimer dans la réalité le plus possible.]

<-------------------------------->

-> "Malheur à la victime qui crie, plus qu'à celui qui lui a fait du tort" (guémara Baba Kama 93a)

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) commente :
La victime invoque D. pour qu'il punisse celui qui lui a fait du tort, et le ciel traite la victime plus sévèrement! Pourquoi?

Supposons que Réouven demande à D. de juger Shimon pour avoir commis une injustice à son égard. Shimon ne sera pas puni tant que le tribunal céleste ne l'aura pas jugé.
Mais Réouven lui-même a probablement fait du tort à d'autres personnes à un moment ou à un autre de sa vie, et pour lui, on peut se passer des procédures judiciaires [au Ciel]. Il l'a admis lui-même : "Les péchés méritent une punition sévère!"

L'homme doit faire très attention à ne pas se maudire lui-même, même sous condition, car il y a un ange qui se tient aux côtés de l'homme en espérant entendre une malédiction sortir de sa bouche, qu'il saisirait immédiatement pour l'accomplir.
[Yichma'h Moché]

Les 4 délivrances relatives aux 4 exils du peuple juif s'accompliront chacune par le mérite de nos Patriarches : la première délivrance eut lieu par le mérite d'Avraham, la 2e par le mérite d'Its'hak, la 3e par le mérite de Yaakov.
La 4e et dernière délivrance, celle orchestrée par le machia'h lui-même, aura lieu par le mérite de l'étude de la Torah.
[Zohar Béréchit 12]

<--->

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch (Vayé'hi) explique d'après ce Zohar que l'âme de Moché s'unira avec celle du machia'h ben David, et que l'allongement de notre exil est dû au manque d'investissement dans l'étude de la Torah et des commandements.
En effet, Moché ne peut délivrer un peuple qui ne s'affaire pas à l'étude de la Torah.

Tout celui qui ne regarde pas les femmes, et à plus forte raison la femme de son prochain, le mauvais penchant n'aura pas d'emprise sur lui.
[midrach Yalkout Chimoni - Vayé'hi]