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Quand on applique à Hachem l'expression "bénédiction" (barou'h ata - bénis tu es), cela ne signifie pas que nous pensions pouvoir Lui donner quelque chose.

C'est plutôt une reconnaissance du fait qu'Il est béni, en ce sens qu'Il est parfait et complet.

[Séfer ha'Hinoukh - mitsva 430]

[Personne ne peut avoir la présomption de vouloir bénir Hachem, comme si on pouvait Lui donner quoi que ce soit!
Mais plutôt, à chaque bénédiction nous reconnaissons que nous dépendons de D., que seul Lui peut combler nos manques, ce qu'Il fait dans Son infinie bonté, indépendamment de notre comportement! ]

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+ L'importance du Amen :

-> Rech Lakich dit : Quiconque répond Amen de toute sa force, on lui ouvre les portes du Paradis ...
Qu'est-ce que Amen?
[L'acronyme de] D., Roi fidèle/de confiance (אל מלך נאמן).
[guémara Shabbath 119b]

-> Celui qui répond Amen est plus grand que celui qui dit la bénédiction [à laquelle il a répondu].
[guémara béra'hot 53b]

=> Pourquoi cela?

-> Rabbénou Bé'hayé (Kad haKéma'h) fait observer que le mot Amen vient de la même racine que Emouna (foi).
En répondant Amen à la bénédiction de quelqu'un d'autre, le juif déclare qu'il croit à la proposition qui vient d'être énoncée.
Par cet accord, il lui donne un degré de force accru, car quand un individu témoigne de la puissance de D. en Le bénissant pour une de Ses manifestations (donne le pain, la guérison, ...), il ressemble à un témoin unique qui énonce une affirmation.

Quand un auditeur répond Amen, il vient étayer cette affirmation de louange.
Il y a à présent 2 témoins qui font la même déposition, ce qui a beaucoup lus de force et de valeur.
C'est pourquoi celui qui répond est plus grand que celui qui a provoqué cette réponse, parce que le second entérine l'affirmation du premier.

-> Le Maharal propose une autre réponse.
Amen est une affirmation personnelle, et en réalité l'auditeur dit :
"Vous récitez les paroles d'une formule (bénédiction) qui nous a été enseignée par les Sages (qui l'ont établie par Esprit Saint), mais moi dans les recoins les plus profonds de mon être, je sais que c'est vrai.
Vous récitez, et moi j'affirme. Vous répétez, et moi je crois."

-> Le Beit Yossef (Ora'h 'Haïm chap.56) va jusqu'à dire qu'un Amen distrait n'a aucune signification, et qu'on pourrait aussi bien ne pas le dire. [cette opinion est citée dans le Aroukh haChoul'han 56,5]
Par contre, une bénédiction, même sans attention particulière, garde une certaine valeur (plus on a de kavana, mieux c'est).
=> Le Amen a plus de valeur que la bénédiction, car il demande davantage de la personne qui le prononce.

-> Le Maharal enseigne également :
Du fait qu'Amen représente une foi profonde et sans compromis, c'est la voix de l'âme qui domine le corps réticent.
L'animal qui est en l'homme préférerait ne rien croire, afin de ne pas avoir à dominer ses passions.
Quand l'âme triomphe et arrache un Amen sincère à une bouche récalcitrante, ce mélange du corps et de l'âme qu'est l'homme a grimpé d'un échelon sur l'échelle qui le mène de la terre vers les cieux.
Point n'est besoin de crier ni de souligner qu'il y faut de la concentration, car Amen, par définition, relève de la concentration.
L'exigence est plutôt qu'il soit énoncé clairement et distinctement.

+ "Quiconque répond Amen de toute sa force, on lui ouvre les portes du Paradis" [guémara Shabbath 119b]
Le Maharal explique :
- 1°/ De même qu'on ne peut entrer au Paradis si les portes demeurent closes, l'Amen qui en donne l'accès doit être articulé clairement par les organes de la parole qui étaient auparavant immobiles.
- 2°/ En répondant Amen intérieurement aussi bien qu'extérieurement, le juif prouve qu'il a brisé les chaînes de son existence matérielle et pénétré dans un monde meilleur et plus élevé.
Amen est dans son cœur, pas seulement dans sa bouche.
Il peut marcher, travailler, manger et dormir sur terre, mais sur les plans spirituel et affectif, il se trouve déjà dans un monde meilleur, plus élevé.
Par conséquent, les portes du Paradis s'ouvrent grandes et les anges s'avancent pour l'accueillir.

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-> Le Maharacha (guémara Shabbath 119b) enseigne qu'à tout juste, est réservée au Gan Eden une place particulière en fonction de son niveau, comme le disent nos Sages : "A tout juste est attribué un compartiment digne de son honneur." Or, "celui qui répond Amen de toutes ses forces, les portes du jardin d’Eden s’ouvrent devant lui", c’est-à-dire qu’il a accès à tous les compartiments.

-> Dans le Tana deBé Eliyahou (Zouta 20), nous pouvons lire :
"Les pécheurs du peuple juif répondent Amen depuis le guéhinam. Hachem demande alors aux anges : “Qui sont donc ceux-là ?”, et ils Lui répondent : “Maître du monde, il s’agit des pécheurs du peuple juif qui, en dépit de la grande souffrance qu’ils endurent dans la géhenne, se renforcent et disent Amen devant Toi.”
Hachem ordonne alors : “Qu’on leur ouvre les portes du Gan Eden et qu’ils viennent chanter devant Moi!”
Tel est le sens du verset : “Ouvrez les portes pour que puisse entrer un peuple juste, gardien de la loyauté (chomer émounim)” (Yéchayahou 26:2) : ne lis pas chomer émounim, mais chéomrim amen, qui répondent Amen."

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-> Selon la guémara (Shabbat 119b) : "Reich Lakich a dit que celui qui répond au kaddich de toutes ses forces, on lui ouvre toutes les portes du gan eden."

-> Dans le livre Kol Dodi (7), il y est expliqué cela ainsi : "kol Israël yéch la'hem 'helek lé'olam aba" (tout Israël a une part dans le monde à venir), car il est dit : "véamékh koulam tsadikim lé'olam yirechou aaréts nétser mata'aï", ces 3 derniers mots ont pur acronyme : Amen.

-> La guémara (Sanéhdrin 110b) dit : A partir de quand un enfant peut rentrer au paradis?
Rabbi Méïr dit que c'est à partir du moment où il répond Amen, car il s'appelle alors tsadik car il est dit : "véyavo goï tsadik chomer émounim".

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-> b'h, également sur l'importance du Amen : https://todahm.com/2014/10/23/la-puissance-dun-amen

De même que la nourriture rassasie le corps, le fait de remercier Hachem rassasie l'âme.
La tristesse vient d'un vide de l'âme, et nous pouvons remplir ce vide en remerciant Hachem.

[Malbim - sur le Téhilim 63,6 :
"Mon âme sera rassasiée comme de graisse et de l'abondance, [lorsque] ma bouche te glorifiera en un langage enthousiaste/joyeux"]

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[le Ram'hal (Messilat Yessarim - chap.8) affirme qu'il n'existe pas un être humain dans ce monde qui n'a pas une raison importante d'être reconnaissant envers Hachem (dans tous les cas nous sommes encore en vie, alors pourquoi se plaindre!)]

A tout moment où une personne mérite de faire une prière avec une vraie kavana (intention), elle doit déclarer ce jour comme un yom tov personnel, car l'odeur agréable de cette prière qui est allée jusqu'à Hachem, est similaire à celle d'un sacrifice (korban) amené dans le Temple.

[Maggid de Kozhnitz - rapporté par son fils le Béer Moché]

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-> La prière est tellement puissante qu'elle peut même changer la nature.
[rabbénou Bé'hayé - Ekev]

"Il conserve sa faveur à la millième génération" (Ki Tissa 34,7)

-> Le Sforno explique que Hachem prend les bonnes actions qu'une personne fait et les utilise pour aider les enfants et les petits-enfants, et ce même de nombreuses années plus tard.
Il est évident que chacun est récompensé pour ses propres actions, mais Hachem est tellement rempli de bonté qu'Il utilise également nos actions au bénéfice de nos descendants.

[à chaque action (même la plus simple), et à plus forte raison dans une épreuve difficile dans laquelle nous restons fidèle à Hachem, nous devons avoir à l'esprit que nous laissons un super héritage à notre descendance.
Certes nous bénéficierons personnellement de l'énorme récompense, mais nous mettons en place un moyen par lequel D. comblera de bénédictions nos descendants.]

Les lumières Célestes qu'un juif mérite [de recevoir] lorsque sa émouna va le retenir de se mettre en colère ou bien d'avoir des pensées/sentiments négatives, sont si importantes qu'elles surpassent la lumière que l'on reçoit en faisant une mitsva, comme manger de la matsa ou bien mettre ses téfilin.
[Telle est la valeur de la émouna!]

[Baal haTanya - Likouté Torah - paracha Pékoudé]

Une des fondations de notre service Divin est de reconnaître le bien que Hachem nous fait.
[Alchikh haKadoch - paracha Ki Tavo]

[Plus une personne est élevée spirituellement, plus elle pense constamment à combien de bien D. fait pour elle, et a des mots de remerciement et de louange sur ses lèvres durant toute la journée.]

-> "Olam 'hessed yibané" = Hachem a construit le monde sur la bonté ('hessed).
Il nous donne sans relâche, et lorsque nous Lui exprimons même le minimum de gratitude et d'appréciation, alors il en découle qu'Hachem nous accorde encore davantage.
[d'après le Alchikh haKadoch - Ki Tavo]

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-> "Il convient à chaque personne de s'éveiller à penser à tout ce qu'elle a déjà et à reconnaître que tout cela nous a été donné comme cadeau par Hachem.
On doit parler de la bonté que D. fait pour tout le peuple d'Israël, et par cette attitude on amènera sur nous encore davantage de bénédictions."
[Séfer ha'Hinoukh - mitsva 606]

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-> La raison sous-jacente aux mitsvot est de croire en Hachem et de Le remercier de nous avoir créés.
C'est pour cela que Hachem a créé le monde, car il n'y a pas d'autre raison pour Hachem d'avoir créé le monde.
Et Hachem n'a pas d'autre désir de nous, que le fait que nous Le connaissions et Le remercions.
[Ramban - fin paracha Bo]

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+ "Ceux qui sont sages observent ces faits et ils se pénètrent de la bonté de D." (roi David - Téhilim 107,43)

-> Nous devons considérer toute situation et tout évènement en profondeur [son origine première] et découvrir les bienfait que D. nous a accordés, qu'ils soient manifestes ou cachés.
De façon naturelle, une observation de ce genre fait prendre pleinement conscience de la bonté de D. et mène à un profond sentiment de gratitude à Son égard.
[rav David Hofstedter - Darach David (Vayéchev)]

[la tendance naturelle est de se focaliser sur ce qui ne va pas comme on le voudrait, et de prendre pour acquis, naturel, tout ce qui va (car nous ne voulons pas être infiniment redevables envers Hachem).
Un juif doit au contraire mettre en lumière, apprécier, le bien que D. lui octroie, et alors "ils pénètrent de la bonté de D."]

"Davantage de Torah, c'est davantage de vie"

[Pirké Avot 2,7]

Le fait de croire que Hachem est derrière toute chose qui se produit dans notre vie est l'objectif principal de la Torah.
Toutes les 613 mitsvot sont des moyens nous permettant d'atteindre cette compréhension ultime que tout dans la vie ne provient que de Hachem.

De plus, lorsque nous sommes persuadés que rien n'arrive par accident, par hasard, alors uniquement cela [cet état d'esprit] permet d'adoucir les jugements dont on fait face, et peut même aider à rectifier toutes les fautes d'une personne.

[rav Tsadok haCohen - Séfer Dover Tsédek (156)]

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-> Si quelqu'un traverse un moment difficile et n'a pas encore reçu la bénédiction espérée d'Hachem, et que malgré tout il continue à servir Hachem, alors ses actions [selon la volonté de D.] sous ses conditions sont gravées au Ciel, et éternellement stockées par Hachem pour fournir à cette personne une récompense immense.

Chaque fois qu'on sert Hachem (à chaque mitsva!), bien que nous n'avons pas obtenu ce que nous voulions de Hachem, alors Hachem considère cela comme si une personne Lui faisait une faveur.
['Hafets 'Haïm - Ma'hané Israël]

Quand un juif prie, son cœur doit se remplir de joie à l'idée de prier le D. auquel rien n'égale.
En effet, telle est la véritable joie : c'est celle qui remplit le cœur de l'homme qui prend conscience qu'il a le mérite de servir le Maître du monde, devant Qui nul ne peut se comparer ; ainsi que de pouvoir s'occuper de la Torah et des mitsvot, qui sont la véritable perfection et la base même de l'éternité.

[Ram'hal - Messilat Yécharim]

A chaque fois qu'une punition doit s'abattre sur un juif, la Présence d'Hachem qui est en bas se place devant la punition pour la recevoir à sa place.
L'homme qui se trouve alors derrière la Présence Divine ne reçoit qu'un léger éclat, ou un échantillon de la punition qu'il aurait dû réellement recevoir.
C'est ainsi qu'agirait une mère pour son fils, et c'est ainsi qu'Hachem agit pour nous par cette Présence
(chékhina) qu'Il a laissée en bas.

[Zohar - sur méguilat Eikha]